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00:00:00dans le Dunkerquois, les gens ils savent très bien ce qu'il faut faire
00:00:03pour les plus anciens ou ceux qui y étaient. Les travaux à faire sur le port, les investissements à faire sur certaines digues,
00:00:10comment curer certains rues ou ailleurs, comment améliorer le système des watering ou les pompes, etc. C'est ce qu'on va faire.
00:00:16Mais plus largement, on va avoir une adaptation de nos paysages, de nos villes, pour faire face à tout cela. On aura une adaptation
00:00:22aussi dans le Grand Ouest qui vit déjà le décalage du trait de côte.
00:00:27En région Nouvelle-Aquitaine, vous avez déjà aujourd'hui
00:00:29des gens qui aujourd'hui, en effet, ont leur maison, parfois leur entreprise, qui est bousculée par le recul du trait de côte.
00:00:37Adaptation. Donc on sera là pour accompagner. C'est un investissement de la nation, c'est un changement de beaucoup de nos habitudes,
00:00:42mais on sera là. Et je veux avoir une approche optimiste.
00:00:47Elle n'est pas naïve. C'est un investissement qu'on a déjà commencé à faire, on va l'accélérer.
00:00:51Mais par du bon sens, la simplification de certaines normes,
00:00:56l'innovation qu'on va déployer sur le terrain, grâce à nos paysagistes, grâce à de l'innovation industrielle,
00:01:02grâce à certains investissements, on adaptera nos territoires, en France hexagonale comme ultramarine, à l'évolution des risques.
00:01:13Bonsoir Monsieur le Président. Benjamin Duhamel pour BFM TV. En 2017, le soir de votre élection,
00:01:19vous disiez vouloir, je cite, « tout faire pour qu'il n'y ait plus aucune raison de voter pour les extrêmes ».
00:01:24Et pourtant, la liste menée par Jordan Bardella est en tête de tous les sondages pour les élections européennes. Marine Le Pen et Jordan Bardella
00:01:31s'imaginent carrément déjà se partageant les rôles, l'une à votre place, à l'Elysée, l'autre à Matignon.
00:01:38Quelle part de responsabilité prenez-vous dans cette progression ? N'est-ce pas un aveu d'échec ? Quant à 2027,
00:01:44ne craignez-vous pas de voir votre héritage politique totalement entaché si, dans trois ans et demi, vous laissez les clés de l'Elysée à Marine Le Pen ?
00:01:52D'abord,
00:01:54les ambitions que vous prêtez aux responsables politiques évoquées ne sont pas une nouveauté.
00:02:00Il m'a semblé que lors des deux dernières campagnes présidentielles,
00:02:02l'intéressé se voyait au même endroit.
00:02:04Je le félicite d'avoir pu empêcher cette opération et je ferai tout pour le continuer parce que je pense que c'est bon pour le pays.
00:02:10Ensuite, je regarde autour de nous
00:02:13dans toutes les démocraties européennes, y compris chez nos voisins allemands, où on pensait impossible le retour de l'extrême droite, elle est là.
00:02:20Donc je pense qu'il ne faut pas le voir simplement avec nos yeux franco-français.
00:02:25Quelque chose se passe.
00:02:28Moi, je pense qu'il faut, pour éviter le retour des extrêmes et en particulier de l'extrême droite, s'attaquer à ce qui fait voter pour eux.
00:02:35La première chose, c'était le chômage de masse.
00:02:38C'était une spécificité française.
00:02:40Nous étions, à coup sûr, la grande économie qui n'avait pas réussi à endiguer celui-ci. On est en train de le faire.
00:02:48Et on va continuer.
00:02:49La désindustrialisation, on le voyait dans nos territoires de l'Est comme du Nord, avait beaucoup nourri le Rassemblement National, le Front National d'ailleurs.
00:02:56On est en train d'y répondre, on améliore d'ailleurs les choses dans ces territoires. Est-ce que c'est suffisant ? Non.
00:03:02Deuxième élément,
00:03:04l'immigration.
00:03:07Lutter contre l'immigration clandestine, c'est, je pense, une des réponses
00:03:12au Rassemblement National. C'est pourquoi j'assume totalement la politique au niveau européen et français qu'on a menée.
00:03:17Pas de naïveté, mais le faire dans le cadre de notre République, nos principes.
00:03:21Ce que je défends.
00:03:23Mais il faut s'attaquer à ça qui, dans certaines régions, nourrit.
00:03:26Puis la troisième chose qui, je pense, les nourrit, c'est une forme de sentiment de dépossession.
00:03:31Beaucoup de nos compatriotes se disent, au fond, le pays ne marche plus, on a tout essayé, on ne les a pas essayés.
00:03:36Et ma crainte, et ce contre quoi je me bats, parce que je ne suis pas là pour craindre, vous me direz,
00:03:41c'est que tout le monde s'habitue à ça. Et plus personne ne dit que le Rassemblement National, comme toutes les extrêmes droites en Europe,
00:03:48c'est surtout et avant tout le pays de l'appauvrissement collectif.
00:03:52C'est le pays, c'est le pays, c'est le parti de l'appauvrissement collectif.
00:03:56C'est le parti du mensonge, et ça le continue de l'être. C'est le parti qui a le programme
00:04:00qu'il a complètement piqué à l'extrême gauche. C'est le parti qui continue à vous expliquer que la retraite à 60 ans est possible, sans vous expliquer comment la financer.
00:04:06Le parti qui vous explique qu'il faut augmenter le SMIC sans vous expliquer comment ça ne désindustrialisera pas le pays.
00:04:12C'est le parti qui continue de vous expliquer des choses impossibles sur le plan économique et social pour affaiblir.
00:04:19Si on ne s'attaque pas pied à pied à l'incohérence de leur programme, les gens se disent,
00:04:25disent des trucs faciles, l'opposition c'est beaucoup plus facile que le gouvernement.
00:04:29Donc il faut aller au réel sur ce qu'ils proposent.
00:04:32Et ça c'est notre responsabilité collective, ce n'est pas que la mienne seule.
00:04:35Mais tant qu'on continuera à avoir un discours politique qui parfois est déréalisé,
00:04:40il n'est pas populaire de faire une réforme des retraites ou de l'assurance chômage.
00:04:43Mais si on continue à aller voir les gens et qu'on trouve que c'est formidable et que c'est une réponse politique,
00:04:47de leur dire, on va continuer de vous aider,
00:04:50on va remettre la retraite à 60 ans et tout va bien se passer, ou à 62 ans maintenant. Et puis la deuxième chose,
00:04:55c'est le parti du transformisme.
00:04:58C'est-à-dire qu'il y a
00:05:00six ans et demi, t'es pour sortir de l'Europe et de l'euro.
00:05:03Et maintenant, il est pour y rester mais pour ne plus en respecter les traités, comme l'extrême-gauche.
00:05:08Même programme.
00:05:10C'est le Frexit caché.
00:05:12C'est l'appauvrissement de la France aussi. C'est-à-dire que c'est des gens qui vous disent,
00:05:15je ne suis plus trop sûr de vouloir sortir de l'euro et de l'Europe comme Naguère.
00:05:19Mais enfin, nous on ne respectera pas les traités, avec nous rassurez-vous.
00:05:22Vous pensez que vous connaissez vos déco-propriétés où on continue à vous payer l'eau et le gaz mais
00:05:28vous ne respectez rien ? C'est ça leur programme ?
00:05:30Il faut le dire.
00:05:32Il faut se battre. Et dans un monde en bascule, comme je viens de l'évoquer, face à la Chine, aux Etats-Unis d'Amérique, vous pensez qu'une
00:05:38France toute seule dans une Europe affaiblie, c'est une bonne chose ? C'est ça le programme du rassemblement national.
00:05:44Mais si tout le monde s'habitue en disant qu'ils sont devenus sympathiques. En fait, ils ne disent plus des choses qui nous heurtent.
00:05:50Parce qu'on ne sait plus trop ce qu'ils disent.
00:05:52Moi, je vois le débat public, je ne sais plus trop ce qu'ils disent. Mais enfin, ils sont contre ce que fait le gouvernement, ça a l'air sympa.
00:05:59Là, à ce moment-là, on rentre dans une forme
00:06:04de zone de danger qu'on voit dans tous les pays européens parce qu'on ne se bat plus pied à pied
00:06:09sur ce qui est la réalité de nos principes. C'est pour ça que moi j'assume
00:06:14de continuer à présider au réel avec un certain sens de l'idéal.
00:06:18Et de dire quand les gens ont un problème, on essaie de le résoudre, au concret, au réel.
00:06:22Qu'on essaie de tendre le coup aux mensonges, qu'on a besoin en effet d'une France plus forte et plus juste mais qui s'appuie sur des réalités
00:06:28d'une politique économique qui a des résultats parce qu'elle a un sens et une cohérence, que ne propose pas le Rassemblement National,
00:06:34d'une politique écologique qui a un sens et une cohérence parce qu'elle est compatible avec la création d'emplois, d'une politique d'ordre républicain,
00:06:41juste et ferme,
00:06:42et qui respecte nos traités et notre Constitution. C'est tout l'inverse du Rassemblement National.
00:06:47Donc, on va continuer de se battre. Mais je vois partout en Europe
00:06:50celui-ci qui monte par une forme de fascination du désastre mais par un affaiblissement du débat collectif
00:06:56parce qu'on oublie tous de revenir au réel et à la réalité de leurs arguments.
00:07:00Et là, on va avoir un vrai débat européen.
00:07:04Je ne suis pas heureux de les voir en tête des sondages
00:07:06parce que moi j'ai beaucoup fait pour qu'on soit plus fort, nous Français, en Europe depuis cinq ans et que notre Europe a beaucoup avancé.
00:07:14Mais rassurez-vous, l'Europe du Rassemblement National, ce n'est pas celle qui vous permettra d'avoir les vaccins.
00:07:18Or, je le rappelle, pendant la crise Covid, on a eu des vaccins dans notre pays parce qu'il y avait l'Europe.
00:07:23On a pu faire un plan de relance parce qu'il y avait l'Europe.
00:07:26On peut aujourd'hui peser face à la Chine aux Etats-Unis d'Amérique parce qu'il y a l'Europe.
00:07:31Parce qu'il y a une Europe qui porte nos valeurs, où on s'est poussé nos projets et notre ambition.
00:07:35Mais parce qu'elle est là. C'est l'inverse de ce que porte le Rassemblement National.
00:07:38Et au fond, le Rassemblement National est devenu le parti de la colère facile.
00:07:45Du on n'a pas tout essayé, ça paraît sympathique.
00:07:49Ne nous habituons pas.
00:07:52Agissons.
00:07:53Faisons.
00:07:55Bousculons les choses et les habitudes pour montrer qu'en effet, ce bloc central qui rassemble les démocrates,
00:08:01les républicains, les écologistes, qui croient dans l'Europe, peut agir et changer les choses et le quotidien des gens.
00:08:07Ayons parfois l'honnêteté de dire quand ça marche, la lucidité de dire quand ça marche pas et avançons.
00:08:11C'est ça pour moi la bonne réponse. Je me battrai jusqu'aux derniers quart d'heure.
00:08:14Je me suis toujours battu comme ça, pas avec des leçons de morale,
00:08:17en regardant le pays tel qu'il est, en essayant de convaincre avec des arguments, des actions et du réel. C'est ça le meilleur moyen
00:08:25d'éviter les extrêmes.
00:08:27Et j'y crois.
00:08:29Mais je ne fais pas de politique fiction, j'en ai jamais fait. J'en ai jamais fait en campagne, je ne vais pas en faire ici.
00:08:34Vous savez, j'ai compris qu'il y avait beaucoup de gens qui s'énervaient sur 2027.
00:08:39Enfin, j'ai quand même compris aussi qu'il me restait trois ans et demi à présider.
00:08:44Et
00:08:47fort des six ans et demi que je viens de vivre, il se passe beaucoup de choses en trois ans et demi, beaucoup de choses.
00:08:55Monsieur le Président de la République, bonsoir. Olivier Beaumont du Parisien. Aujourd'hui en France,
00:08:59la question de Benjamin Duhamel me laisse à penser que nous venons de basculer dans la partie plus politique de cette soirée.
00:09:06J'aimerais revenir du coup sur la nomination de votre nouveau gouvernement. Nous avons eu quelques surprises. Tout d'abord celle de Gabriel Attal,
00:09:13nommé comme Premier ministre, et puis le retour d'une figure
00:09:17sarkoziste, Rachida Dati, qui avait appartenu au gouvernement il y a une dizaine d'années. Plusieurs questions me viennent en tête. Tout d'abord,
00:09:25pourquoi le choix de cette personnalité à ce ministère-là ? Deuxième chose, qu'est-ce qui a changé entre
00:09:322017 et aujourd'hui ? En 2017, François Bayrou, qui avait été mis en examen, avait dû quitter le gouvernement. Rachida Dati est aujourd'hui mise en examen.
00:09:38Elle vient d'être nommée au gouvernement. Et enfin, dernière question, le sujet de Paris.
00:09:43On laisse à penser qu'il y aurait eu un deal entre elle et vous concernant les élections municipales en 2027 dans la capitale.
00:09:49Merci de nous apporter quelques éclaircissements. Merci beaucoup.
00:09:52Merci beaucoup.
00:09:54D'abord, je vais ici redire les choses très clairement.
00:09:58François Bayrou a pris la décision de démissionner. Je ne lui ai pas demandé. En 2017, il était garde des Sceaux.
00:10:06J'ai eu ensuite plusieurs ministres, durant mon premier mandat, qui ont été mis en examen.
00:10:12Et, en effet, le ministre de la Culture l'est, dans une affaire dont je n'ai pas à connaître.
00:10:20Au fond, je me suis appuyé sur un changement des règles simple,
00:10:23et aussi en regardant l'évolution de notre vie politique et judiciaire.
00:10:27Depuis dix ans maintenant, dans notre pays, il n'y a plus d'instructions individuelles sur les dossiers.
00:10:33Il y avait une vieille jurisprudence qui existait dans notre pays, qui fait qu'en effet, quand un ministre était mis en examen, il devait quitter
00:10:38la table du conseil, parce qu'il avait un de ses collègues, qui pouvait donner une instruction individuelle au parquet.
00:10:44C'est interdit maintenant. Il n'y en a plus.
00:10:48Qui plus est, tous les membres du parquet que j'ai eu à nommer depuis que je suis président, comme le faisait d'ailleurs mon prédécesseur,
00:10:54l'ont été conformément aux avis du CSM.
00:10:58Donc, oui, ce faisant, il n'y a pas de règle qui fait qu'un ministre mis en examen devrait quitter,
00:11:03parce que sinon, en quelque sorte, je reconnaîtrais moins à un responsable politique la présomption d'innocence qu'à d'autres.
00:11:08Il se trouve que d'ailleurs, j'ai pu avoir des ministres mis en examen qui ensuite ont été innocentés.
00:11:13Je m'en félicite pour eux, ce qui montre plutôt que c'est assez juste.
00:11:17Donc la justice va faire son travail avec sérénité, à son rythme,
00:11:22mais je considère qu'il n'y a pas de changement de règles.
00:11:25Il y a juste là aussi une forme de bon sens.
00:11:27Pour le reste, j'ai proposé, avec le Premier ministre, à Mme Rachida Dati de devenir ministre de la Culture,
00:11:37parce que son énergie, son talent, sa liberté, puisqu'elle ne se réduit pas à une appartenance politique,
00:11:45je crois seront utiles à la culture, à ouvrir des portes et à permettre au fond de mettre fin, je le disais,
00:11:54c'est pour moi un de mes grands objectifs, à cette France du « c'est pas fait pour moi ».
00:12:03Il faut lutter contre celle-ci.
00:12:05Nous n'avons pas parlé de Paris, vous aurez du mal à me croire quand je vous dis ça, mais c'est vrai.
00:12:12La seule chose que je veux pour Paris, c'est qu'un électeur puisse avoir les mêmes droits
00:12:17et compter autant à Paris qu'à Amiens, à Besançon ou ailleurs,
00:12:20et donc que le gouvernement et le Parlement puissent décider d'une réforme en profondeur de la loi Paris-Lyon-Marseille
00:12:26pour revenir aux droits communs.
00:12:28Ça, je pense que c'est la bonne chose.
00:12:30C'est la seule chose qui me concerne pour Paris.
00:12:32Le reste, je sais qu'elle mettra son talent, son énergie et tout le reste au service de la culture,
00:12:37de ceux qui la servent et de ceux qui veulent aussi y avoir droit.
00:12:42Monsieur le Président.
00:12:44Ah, ici.
00:12:46Rachel Garra, Valcarcel pour 20 minutes.
00:12:48Vous nous avez parlé de l'ordre avec l'uniforme à l'école, une politique contre la drogue,
00:12:53alors que certains disent que la prohibition ne fonctionne pas.
00:12:56Vous nous avez parlé de politique nataliste, de cérémonie de remise des diplômes.
00:13:00Est-ce que le gouvernement le plus jeune, avec le Président le plus jeune,
00:13:03ne vont pas mener une politique anachronique ?
00:13:06Voir si vous me permettez un peu vieux jeu.
00:13:08En quoi c'est vieux jeu ?
00:13:10Cérémonie de remise des diplômes, uniforme, est-ce que ce ne sont pas des vieux débats ?
00:13:14Je vois tous nos jeunes qui regardent les séries télévisées où il y a ces remises de diplômes,
00:13:17ils trouvent ça super.
00:13:19Je vois qu'on retrouve des rites.
00:13:21Quand la République perd ses rites, d'autres rites sont inventés.
00:13:26Moi, je ne crois pas du tout que le symbolique soit vieux jeu.
00:13:29Je ne crois pas du tout.
00:13:31Je vais vous dire, je l'expliquais tout à l'heure en disant,
00:13:35je l'expliquais tout à l'heure en disant,
00:13:38ce qui a fait notre pays, c'est l'ordre et le progrès.
00:13:41Je crois qu'il n'y a pas de progrès sans ordre.
00:13:43Et pour le coup, là, on est vieux jeu s'il n'y a que l'ordre et pas le progrès.
00:13:46Je crois à une autorité juste et une émancipation.
00:13:50Nos sociétés sont devenues un peu liquides.
00:13:54Et donc, il faut redonner des repères.
00:13:57Des repères par les savoirs qu'on transmet, par l'histoire qu'on transmet,
00:14:00par les valeurs qu'on transmet.
00:14:02Il faut redonner des rendez-vous, des câbles de passage.
00:14:04La fin du primaire, le brevet des collèges, le baccalauréat, les diplomations.
00:14:10Ce n'est pas vieux jeu du tout, croyez-moi.
00:14:12Parce que si on passe dans la vie comme ça, comme entre des courants,
00:14:15tout le monde est perdu.
00:14:17Et moi, je trouve que beaucoup de gens sont perdus, en vrai.
00:14:23Et ça ne rend pas les gens heureux.
00:14:26Et tout ça, pour moi, n'est pas du tout l'ennemi de l'audace créatrice.
00:14:30Là aussi, je crois, pardon de le redire comme ça parce qu'on m'en a beaucoup targué,
00:14:34c'est pas une ambiguïté.
00:14:36Je le disais tout à l'heure, c'est une double radicalité.
00:14:39Moi, je crois au patrimoine, ça peut vous sembler vieux jeu,
00:14:43et à la création.
00:14:45Et parfois, on peut marier l'un et l'autre.
00:14:47Et donc, la politique que je vous ai décrite, c'est vrai.
00:14:49Elle remet parfois de l'ordre républicain une forme d'autorité.
00:14:51Parce que je pense qu'on en a besoin.
00:14:53Elle remet de l'éducation au cœur.
00:14:55Et l'éducation, c'est tout à la fois la transmission de savoir,
00:14:58d'un héritage, et c'est aussi la confiance qu'on vous donne
00:15:01qui va ensuite vous permettre de créer et de vous en émanciper,
00:15:07de vous comporter librement.
00:15:09Mais je crois que ce faisant, c'est ça vraiment qui vous permet
00:15:13d'avoir aussi l'esprit critique.
00:15:15L'absence de règles, la liberté absolue,
00:15:19c'est pas la véritable liberté.
00:15:22Il n'y a de liberté que si des contraintes existent.
00:15:26Il n'y a de liberté que si des limites à celles-ci existent.
00:15:28Et il n'y a de véritable émancipation que si un ordre existe.
00:15:32Je crois par ailleurs que les réformes que je porte
00:15:35sont aussi celles d'une société de progrès.
00:15:38Ce qu'on a fait avec les lois bioéthiques,
00:15:40la PMA pour toutes au premier quinquennat,
00:15:42ce qu'on va faire avec la constitutionnalisation de l'IVG
00:15:45ou avec la fin de vie, là, sont des lois de progrès
00:15:47qui montrent que c'est une société qui change, qu'on accompagne.
00:15:50Mais je crois très profondément que le progrès va aussi
00:15:55avec une forme d'ordre républicain.
00:15:56Avec une forme d'ordre républicain.
00:15:58Et si l'ordre n'est pas républicain, le risque que nous courrons,
00:16:02c'est parce que nos compatriotes chercheront des repères,
00:16:05c'est que cet ordre devienne réactionnaire.
00:16:09Regardez ce qui se passe dans beaucoup de pays, en Europe en particulier.
00:16:14Face à des sociétés qui doutent,
00:16:16vous avez des dirigeants qui transforment leur histoire,
00:16:19qui disent pas ce que je dis sur l'instruction civique ou l'histoire,
00:16:21qui la réinventent, qui ont une histoire glorieuse.
00:16:24Moi, je suis pour enseigner l'histoire toute entière de la République,
00:16:27universaliste.
00:16:29Ce serait vieux jeu si je vous disais que je vais réécrire l'histoire.
00:16:31J'espère que je me fais comprendre.
00:16:33C'est ça.
00:16:35Et donc, je pense qu'il faut les deux, en même temps,
00:16:39résolument et complètement.
00:16:41Et c'est comme ça qu'on pourra créer, je le crois,
00:16:43une jeunesse, mais aussi une nation
00:16:47qui se connaît elle-même,
00:16:50qui se respecte, qui sait d'où elle vient
00:16:52et qui aura une vraie ambition pour où elle va.
00:16:55Et avec des espaces de contestation, des libertés individuelles,
00:16:58des voies de progrès, des débats comme nous aimons en avoir,
00:17:01sur tous les sujets possibles.
00:17:03Voilà.
00:17:08Monsieur le Président,
00:17:10bonjour Claire Gatinois du journal Le Monde.
00:17:13Monsieur le Président, vous défendez la justice sociale
00:17:16et la lutte contre l'assignation à résidence,
00:17:18mais depuis l'adoption du projet de loi immigration,
00:17:20certains enfants d'immigrés non européens seront précarisés
00:17:24puisque leurs parents devront attendre un délai
00:17:27pour toucher certaines prestations sociales,
00:17:29contrairement aux Français,
00:17:31sur la base du principe de la préférence nationale
00:17:34que défend aussi l'extrême droite.
00:17:36Comment tout cela se tient ?
00:17:38Quelle est la cohérence de cette action ? Merci.
00:17:40D'abord, je me garderai bien de dire,
00:17:42comme vous venez de le faire, que ça existe.
00:17:44La loi a été votée,
00:17:46elle est soumise au Conseil constitutionnel,
00:17:48et j'aurai ensuite à promulguer un texte
00:17:51qui sera corrigé de ces censures éventuelles.
00:17:55Aujourd'hui, ce que vous décrivez n'est pas.
00:17:58Ensuite, je me garderai bien aussi
00:18:00de faire des raccourcis avec le Rassemblement national
00:18:02sur ce que, en reprenant ces termes,
00:18:04vous appelez la préférence nationale,
00:18:06mais l'accès à des prestations dans notre pays,
00:18:08il est déjà conditionné à des durées.
00:18:12Il est déjà conditionné à des durées.
00:18:15Aujourd'hui, il faut cinq ans pour toucher
00:18:17le RSA ou la prime d'activité.
00:18:21Et il y a beaucoup d'autres prestations,
00:18:23contributives ou non-contributives,
00:18:25où il y a des délais.
00:18:27Il faut que tout cela se fasse dans les règles.
00:18:29Est-ce que c'était un souhait de la majorité du gouvernement ?
00:18:31La réponse est non.
00:18:33Est-ce que c'était poussé par des oppositions ?
00:18:35La réponse est oui.
00:18:37Est-ce que ça a été mis dans la balance d'un compromis
00:18:39qu'il fallait dans une majorité relative pour avancer ?
00:18:41Oui.
00:18:43Est-ce que je pense qu'il fallait avoir un accord sur ce texte ?
00:18:45Oui.
00:18:47Mais dans les termes.
00:18:49Aujourd'hui, dans notre pays,
00:18:51il y a des délais de résidence, parfois de travail,
00:18:55pour avoir accès à des prestations, y compris au quotidien.
00:18:59Et est-ce que c'est injuste ?
00:19:01Ma réponse est non.
00:19:03Ce n'est pas toujours aberrant.
00:19:05Parce que vous ne pouvez pas avoir une démocratie
00:19:07avec un modèle social aussi généreux que le nôtre,
00:19:10qui ne conditionne pas à certaines règles
00:19:13l'accès aux prestations.
00:19:15Parce que sinon, vous n'aurez plus de consensus social.
00:19:17Certains gens vous diront, pour certaines prestations,
00:19:19moi, je suis citoyen français, je respecte toutes les règles,
00:19:21parfois, moi, j'ai travaillé, je les finance.
00:19:23Et donc, quiconque rentre sur le sol, il y a accès.
00:19:25Ça ne marche pas.
00:19:27Vous le reconnaîtrez avec moi.
00:19:29Donc là aussi, il faut savoir faire les choses
00:19:31de manière très méthodique, loin des passions.
00:19:33Ce que défend le Rassemblement national, ce n'est pas ça.
00:19:35Il défend la déscolarisation des enfants.
00:19:38Plutôt, l'école, le non-accès à l'école,
00:19:41de manière systématique, pour les enfants,
00:19:43de personnes en situation irrégulière.
00:19:45On ne le fait pas.
00:19:47Il continue de scolariser les enfants,
00:19:49et c'est une fierté de la République.
00:19:51Il défend des contraintes en matière de logement.
00:19:53On n'a jamais, au moment où je vous parle,
00:19:55oui, je défends la justice sociale, je vais vous dire,
00:19:57il fait froid en ce moment.
00:19:59L'hébergement d'urgence, on est passé à 200 000 places
00:20:03aujourd'hui.
00:20:05Quand j'ai été élu, on était à 93 000 places,
00:20:07si ce n'est pas de la justice.
00:20:0960 % de cet effort, il est fait pour des familles
00:20:12et des femmes et des hommes
00:20:14qui sont en attente de régularisation
00:20:15ou en situation irrégulière.
00:20:17Donc, on va continuer de se battre,
00:20:19mais on va le faire avec des règles.
00:20:21Et le Front national,
00:20:23comme je préfère continuer à l'appeler,
00:20:25il propose quoi ?
00:20:27La préférence sur des emplois à des Français
00:20:29et des règles plus simples pour licencier des étrangers.
00:20:32Est-ce que c'est ce qu'on fait ? Non.
00:20:34Donc, si on confond tout, après, on les banalise.
00:20:36Après, on dit tout est un tout, tout se vaut.
00:20:38Non.
00:20:40Oui, je revendique de lutter
00:20:42contre l'immigration clandestine sur notre territoire.
00:20:43C'est une nécessité.
00:20:45Oui, je revendique de pouvoir démanteler
00:20:47les réseaux de passeurs.
00:20:49Oui, je revendique de pouvoir simplifier les règles
00:20:51pour qu'on puisse plus vite instruire les dossiers,
00:20:53protéger ceux qui ont à être là
00:20:55parce qu'ils sont chercheurs, étudiants,
00:20:57combattants pour la liberté,
00:20:59mais aussi pouvoir reconduire vers leur pays
00:21:01ceux qui sont rentrés par des voies illégales
00:21:03et qui n'ont pas resté sur notre sol.
00:21:05Ça, c'est ne pas être du Rassemblement national.
00:21:07Parce que si vous laissez ça au Rassemblement national,
00:21:09je peux vous dire, là, vous lui pevrez la route.
00:21:11Bonsoir, M. le Président.
00:21:13Adrien Beck, France Info.
00:21:15On a assez peu finalement parlé de démocratie,
00:21:17des sujets de renouveau démocratique ce soir.
00:21:19Il y a toujours ce sujet qui revient
00:21:21de la démocratie directe.
00:21:23Et depuis votre arrivée au pouvoir,
00:21:25depuis 2017,
00:21:27vous n'avez pas utilisé
00:21:29l'outil constitutionnel du référendum.
00:21:31Vous l'avez souvent évoqué encore
00:21:33l'été dernier chez nos confrères du Point.
00:21:35Vous aviez dit, je compte sur vous,
00:21:37je compte sur vous,
00:21:38l'été dernier chez nos confrères du Point.
00:21:40Vous aviez dit, je compte bien l'utiliser.
00:21:42On est toujours sans nouvelles
00:21:44de cette question de référendum.
00:21:46Donc finalement, alors que cela fera 20 ans
00:21:48l'année prochaine qu'aucun référendum
00:21:50n'a été pratiqué en France,
00:21:52est-ce que vous allez faire un référendum
00:21:54ou est-ce que vous avez,
00:21:56c'est ce que suggéreront certains,
00:21:58peur peut-être de cette démocratie directe ?
00:22:00Et par ailleurs, est-ce qu'il vous serait possible
00:22:02ou est-ce que vous jugeriez possible
00:22:04et pertinent de faire un référendum
00:22:06avec peut-être plusieurs questions ?
00:22:08Merci pour votre question et vous avez raison,
00:22:10j'évoquais rapidement au début
00:22:12que les institutions ne seraient pas traitées,
00:22:14mais le renouveau de la vie démocratique est important.
00:22:16On a beaucoup innové.
00:22:18Un grand débat qui n'avait pas précédent,
00:22:22des conventions citoyennes
00:22:24qui ont permis une loi climat
00:22:26et maintenant la préparation de la loi
00:22:28pour la fin de vie.
00:22:30Une réforme du Conseil économique, social et environnemental
00:22:32qui l'a complètement transformée.
00:22:34On a fait d'ailleurs la chambre de ces conventions citoyennes
00:22:36et d'une forme de consultation nouvelle.
00:22:38C'est ce qu'on appelle d'ailleurs notre démocratie.
00:22:40Et on a eu un débat
00:22:42dans le format dit de Saint-Denis
00:22:44j'ai rassemblé les forces politiques
00:22:46sur la base d'une proposition qui était faite
00:22:48d'élargir le champ du référendum.
00:22:50J'ai tôt vu à la consultation des forces politiques
00:22:52qu'il n'y avait pas de consensus
00:22:54pour faire cheminer cette proposition
00:22:56et l'ouvrir à des questions sociétales
00:22:58comme je l'avais moi-même proposé en 2019.
00:23:00La question c'est maintenant l'usage du référendum
00:23:02tel qu'il est prévu par notre Constitution
00:23:04dans le champ de l'article 11.
00:23:06Oui, je le ferai.
00:23:08Je pense aujourd'hui sur le sujet.
00:23:10Sinon je l'aurais fait.
00:23:12Mais je pense que c'est une bonne chose.
00:23:14Et j'aurais même souhaité pour tout vous dire
00:23:16l'ouvrir aux questions sociétales
00:23:18mais le consensus n'est pas là
00:23:20pour le faire.
00:23:24Monsieur le Président,
00:23:26Francesco Fontemaggi pour l'agence France Presse.
00:23:28Vous avez fait de l'école la mère des batailles
00:23:30et vous avez encore annoncé plusieurs mesures
00:23:32ce soir et plusieurs chantiers.
00:23:34Peuvent-ils être menés à bien
00:23:36par la nouvelle ministre de l'Éducation
00:23:38qui est affaiblie d'entrée de jeu
00:23:40par une intense polémique
00:23:42à laquelle il a été fait référence ?
00:23:44Et a-t-elle votre confiance
00:23:46pour continuer dans ses fonctions ?
00:23:48Merci.
00:23:50Merci pour votre question.
00:23:52Oui, d'abord,
00:23:54la ministre a fait un choix pour ses enfants.
00:23:56Ce sont des choix individuels, personnels,
00:23:58je le disais, il faut les respecter.
00:24:00Je trouve que c'est bien
00:24:02et je pense que tous nos compatriotes d'ailleurs
00:24:04iront dans ce sens
00:24:06et je pense que ça fait partie
00:24:08que beaucoup d'ailleurs
00:24:10qui s'en indignent parfois
00:24:12le font pour leurs propres enfants eux-mêmes
00:24:14et je n'ai pas rentré là-dedans.
00:24:16Moi, je le respecte et je l'ai dit,
00:24:18j'ai été dans les deux écoles.
00:24:20Je relisais d'ailleurs un texte de Jean Jaurès
00:24:22qui avait eu à subir en 1901
00:24:24une polémique absolument terrible
00:24:26parce qu'il avait fait faire la communion à sa fille
00:24:28et il avait, avec beaucoup d'humilité, dit
00:24:30je ne tranche pas mieux qu'un autre
00:24:32ces débats qui sont ceux de chaque citoyen
00:24:34individuel et personnel.
00:24:36Ensuite, la ministre a eu un propos public
00:24:38qui a été fait.
00:24:40Je vais vous dire,
00:24:42j'ai plutôt de l'indulgence
00:24:44parce qu'il m'est arrivé
00:24:46d'avoir des propos au tout début
00:24:48de mes responsabilités politiques
00:24:50qui avaient blessé tout particulièrement des femmes
00:24:52dans une entreprise du Grand Ouest
00:24:54et quand on blesse,
00:24:56surtout sans s'en rendre compte,
00:24:58on a raison de s'excuser.
00:25:00Moi, je pense qu'il n'y a pas d'école qui tienne
00:25:02si on n'a pas tous nos enseignants avec nous.
00:25:04Ils font un travail remarquable
00:25:06et j'ai eu l'occasion de le dire,
00:25:08ils peuvent continuer d'innover
00:25:10et donc la ministre réussira sa tâche
00:25:12avec les enseignants.
00:25:14Après, elle a soulevé un sujet
00:25:16qui est un sujet véritable.
00:25:18Votre collègue l'a rappelé
00:25:20et ce sera une des priorités qu'elle aura à conduire
00:25:22dans le droit fil de ce que
00:25:24le Premier ministre avait encore à faire
00:25:26il y a quelques semaines.
00:25:34Bonsoir, Monsieur le Président.
00:25:36Frédéric Aziza de Radio-J.
00:25:38J'aimerais vous dire de l'opération
00:25:40d'acheminement des médicaments
00:25:42vers les otages du Hamas
00:25:44quel a été votre rôle
00:25:46et celui de la France
00:25:48et puis avez-vous des nouvelles
00:25:50des trois otages français ?
00:25:52Enfin, vous avez annoncé qu'un hommage national
00:25:54serait rendu aux 41 victimes françaises
00:25:56des massacres du Hamas du 7 octobre.
00:25:58Êtes-vous en mesure
00:26:00de nous en préciser la date
00:26:02et aussi la forme
00:26:04que pourrait prendre cet hommage ?
00:26:06Merci pour votre question.
00:26:08Je tiens à rappeler que
00:26:10la France a perdu 41 de ses enfants
00:26:12dans les attaques terroristes
00:26:14du 7 octobre dernier
00:26:16ce qui fait de ces attaques
00:26:19l'acte terroriste
00:26:21le plus meurtrier depuis Nice.
00:26:24Le 7 février prochain
00:26:27au
00:26:29Monument pour les Victimes du Terrorisme
00:26:31au Jardin des Invalides,
00:26:33je rendrai hommage
00:26:35à ces victimes
00:26:36et à la famille
00:26:38et à tous ceux qui voudront nous y rejoindre.
00:26:40Ce sera quatre mois jour pour jour
00:26:42après l'attaque terroriste.
00:26:44Nous avons libéré quatre otages
00:26:46nous avons encore trois otages
00:26:48qui sont détenus
00:26:50et nous nous battons pied à pied
00:26:52avec les autorités israéliennes,
00:26:54avec le Qatar
00:26:56qui a un rôle décisif en la matière
00:26:58avec aussi
00:27:00plusieurs autres collègues
00:27:02pour les libérer.
00:27:04Je ne veux ici faire aucune annonce
00:27:06pour les quatre
00:27:08et je pense aussi aux familles
00:27:10mais
00:27:12nous nous battons,
00:27:14nous ne lâcherons rien
00:27:16et j'espère que les prochains jours,
00:27:18les prochaines semaines nous permettront
00:27:20d'obtenir leur libération.
00:27:22En tout cas nous voulons tous
00:27:24les ramener chez nous.
00:27:26Ensuite,
00:27:28cette attaque terroriste
00:27:30a déclenché
00:27:32une réaction d'Israël
00:27:34et des bombardements
00:27:37sur ce sujet,
00:27:39si d'autres questions y sont posées,
00:27:41la France a une approche
00:27:43qui depuis le début a été
00:27:45de condamner de manière intraitable
00:27:47l'attaque terroriste,
00:27:49d'avoir au fond une réponse
00:27:51qui est la paix et la sécurité pour tous,
00:27:53lutter contre le terrorisme,
00:27:55l'approche humanitaire
00:27:57ce qui nous a conduit à des aides humanitaires
00:27:59et à une demande de cesser le feu
00:28:01et la solution politique des deux Etats.
00:28:03Pour ce qui est de l'humanitaire
00:28:04nous avons résolu
00:28:06et je dois le dire inédite
00:28:08pour un pays occidental
00:28:10depuis le début,
00:28:12d'abord en déployant des militaires
00:28:14et des moyens militaires
00:28:16et tout particulièrement le Dixmude
00:28:18qui restera jusqu'à la fin du mois
00:28:20et qui a déjà permis
00:28:22de soigner plus de 1000 patients,
00:28:24enfants, adultes
00:28:26avec un dévouement extraordinaire
00:28:28des médecins qui sont présents
00:28:30et qui se sont relayés sur celui-ci
00:28:32et une coopération exemplaire avec l'Egypte.
00:28:34Il y a eu des frais de soutien,
00:28:36d'aide y compris de médicaments
00:28:38qui ont été livrés
00:28:40et nous avons en effet
00:28:42ces dernières semaines
00:28:44mis en place des opérations
00:28:46très délicates
00:28:48pour livrer de l'aide
00:28:50dans la bande de Gaza même.
00:28:52Le 3 janvier dernier
00:28:54nous avons avec les Jordaniens
00:28:56mené une opération
00:28:58pour larguer justement
00:29:00des rations alimentaires
00:29:02sur la bande de Gaza
00:29:04avec le Qatar
00:29:06pour en effet délivrer des médicaments
00:29:08dans la bande de Gaza
00:29:10et nous continuerons de le faire
00:29:12avec tous les partenaires de la région
00:29:14qui nous aident pour cette action humanitaire
00:29:16qui a beaucoup mobilisé
00:29:18à la fois nos militaires,
00:29:20nos diplomates
00:29:22et sur lesquels nous travaillons aussi
00:29:24avec beaucoup d'associations et d'ONG
00:29:26qui sont absolument exemplaires
00:29:28dans cette action.
00:29:30Ava Jamshidi, Magazine L.
00:29:32Bonsoir Monsieur le Président.
00:29:34Vous avez implicitement
00:29:36évoqué le rôle des femmes
00:29:38dans le cadre du réarmement démographique
00:29:40que vous appelez de vos voeux.
00:29:42Depuis 2017, l'égalité entre les femmes et les hommes
00:29:44fait partie des grandes causes
00:29:46de votre quinquennat.
00:29:48C'est un axe fort de votre politique.
00:29:50D'ailleurs, la parité est atteinte
00:29:52dans le gouvernement
00:29:54de votre Premier Ministre.
00:29:56Mais pourquoi n'y a-t-il aucune femme
00:29:58à la tête d'un ministère égalien ?
00:30:00Deuxième question,
00:30:02la révolution MeToo a permis
00:30:04aux hommes une révolution
00:30:06initiée par les médias
00:30:08qui se sont faits
00:30:10ni pour se substituer à la justice
00:30:12mais pour dénoncer
00:30:14des agissements répréhensibles.
00:30:16Ces attitudes odieuses
00:30:18comme celles mises à jour
00:30:20par les images de nos confrères
00:30:22de compléments d'enquête sur Gérard Depardieu,
00:30:24est-ce que vous comprenez,
00:30:26Monsieur le Président,
00:30:28les mots provoqués par vos propos
00:30:30sur la fierté que vous inspire
00:30:32une telle personnalité ?
00:30:34Merci beaucoup.
00:30:36Merci de m'offrir là l'opportunité
00:30:38de clarifier ce sujet essentiel.
00:30:41Bon, d'abord,
00:30:43le gouvernement est paritaire,
00:30:45vous l'avez dit,
00:30:47et il sera complété suite
00:30:49et continuera d'être paritaire.
00:30:51Et il y a eu,
00:30:53depuis le début
00:30:55de mes responsabilités,
00:30:57des moments où il y avait plus
00:30:59de femmes qui étaient
00:31:01dans le carrière égalien,
00:31:02c'est-à-dire que
00:31:04la santé,
00:31:06l'école et l'enseignement supérieur
00:31:08étaient au cœur de mes priorités
00:31:10comme politique publique.
00:31:12Je constate que vous avez
00:31:14une femme ministre de la Santé,
00:31:16du Travail et des Solidarités,
00:31:18une femme ministre de l'Éducation nationale et des JO,
00:31:20une femme ministre de l'Enseignement supérieur
00:31:22et de la Recherche, voilà.
00:31:24Et c'est aussi une forme de nouveau régalien,
00:31:26je l'assume.
00:31:28Donc, n'y voyez pas là malice ou retrait,
00:31:30bien au contraire.
00:31:32Je me permettrai toutefois de dire
00:31:36que je me souviens
00:31:38d'octobre 2016.
00:31:42C'était la conclusion
00:31:44de ce qu'on avait appelé la Grande Marche.
00:31:46J'étais alors
00:31:48pas encore candidat,
00:31:50simplement ministre démissionnaire.
00:31:52C'était le début
00:31:54d'une longue série de commentaires politiques
00:31:56où l'on me disait
00:31:58que je n'avais pas de programme.
00:32:00Ça a duré très longtemps.
00:32:02Et faisant le compte rendu
00:32:04de cette Grande Marche,
00:32:06je disais la première préoccupation,
00:32:08ce sont les violences faites aux femmes,
00:32:10en particulier dans les transports.
00:32:12Je n'ai pas attendu MeToo.
00:32:14Et j'ai eu le regard sceptique
00:32:16de beaucoup de gens
00:32:18et beaucoup de commentateurs aujourd'hui
00:32:20disant que c'est vraiment un drôle, lui.
00:32:22C'est ça, sa priorité.
00:32:24Les archives sont là pour le montrer,
00:32:26allez aussi les chercher, celle-là.
00:32:28Donc moi, j'assume de ne pas avoir attendu MeToo
00:32:30pour dire l'égalité femmes-hommes
00:32:32dans un problème inadmissible
00:32:34et parfois incontinent caché.
00:32:36Et j'assume en effet, depuis six ans et demi,
00:32:38d'avoir agi avec beaucoup de force.
00:32:40Et je vais vous dire, je n'ai aucun regret
00:32:42d'avoir défendu la présomption d'innocence
00:32:44pour une personnalité publique,
00:32:46un artiste en l'espèce,
00:32:48comme je l'ai fait pour des responsables politiques.
00:32:50Si j'ai un regret à ce moment-là,
00:32:52c'est de ne pas avoir assez dit
00:32:54combien la parole des femmes
00:32:56qui sont victimes de ces violences est importante
00:32:58et combien ce combat est essentiel pour moi
00:33:00et nous continuerons l'action.
00:33:02On a multiplié comme jamais
00:33:04les crédits aux associations
00:33:06qui se développent sur le terrain.
00:33:08On a multiplié par deux et demi
00:33:10les ordonnances de protection.
00:33:12On a développé plus de 1000 bracelets
00:33:14qui sont offerts et qui protègent
00:33:16chaque jour des femmes.
00:33:18On a facilité le moyen de dénoncer
00:33:20les conjoints ou maris violents.
00:33:22On a formé tous nos policiers
00:33:24et nos gendarmes qui étaient en école.
00:33:26Au total, 140 000 d'entre eux sont formés
00:33:28pour prendre les plaintes,
00:33:30ce qui n'était pas du tout le cas avant.
00:33:32C'est important.
00:33:34Les places d'hébergement sont passées
00:33:36de 5 000 à 10 000.
00:33:38De 5 000 à 10 000.
00:33:40Le 39-19, si important pour toutes les femmes
00:33:42qui sont victimes de ces violences,
00:33:44a eu des moyens accrus comme jamais
00:33:46et est passé 7 jours sur 7
00:33:48et 24 heures sur 24.
00:33:50Et encore et encore, je pourrai continuer.
00:33:52Depuis le premier jour
00:33:54et même avant, comme je le rappelais,
00:33:56le sujet des violences faites aux femmes
00:33:58est une priorité
00:34:00et nous continuerons de nous battre
00:34:02pour protéger notre société.
00:34:04Il y a eu des tas de milieux
00:34:06où en effet l'OMERTA a prévalu.
00:34:08Et je me félicite que la parole se libère.
00:34:10Et je souhaite qu'elle puisse
00:34:12se libérer au maximum.
00:34:14Mais je pense que notre rôle,
00:34:16c'est de permettre son cadre,
00:34:18c'est que la justice puisse faire son travail,
00:34:20c'est qu'on protège les femmes
00:34:22qui sont menacées,
00:34:24mais que là aussi, on ne le fasse pas
00:34:26en oubliant les principes constitutionnels
00:34:28qui sont les nôtres
00:34:30dont la présomption d'innocence.
00:34:33Monsieur le Président,
00:34:35bonsoir, Ulysse Gosset de BFM TV.
00:34:37Vous nous avez dit au début
00:34:39de votre conférence de presse
00:34:41la France est menacée
00:34:43et vous avez confié à vos ministres
00:34:45lors de la première réunion du Conseil
00:34:47la mission de tout faire
00:34:49pour éviter l'effacement de la France.
00:34:51Alors quelle est la principale menace
00:34:53pour la France aujourd'hui dans le monde ?
00:34:55Est-ce que c'est un risque de guerre ?
00:34:57Est-ce que c'est un risque de guerre en Europe
00:34:59si Poutine allait plus loin que l'Ukraine par exemple ?
00:35:01Est-ce qu'il y a effectivement
00:35:03un risque d'effacement de la France
00:35:05et comment y faire face ?
00:35:07Et puis un exemple concret,
00:35:09Trump pourrait revenir à la Maison Blanche.
00:35:11Est-ce que c'est une menace ?
00:35:13Est-ce que Donald Trump est une menace
00:35:15pour l'Europe, la France, l'Alliance Atlantique,
00:35:17pour la stabilité du monde
00:35:19et est-ce que vous vous y préparez et comment ?
00:35:21Merci.
00:35:23D'abord, je ne crois pas du tout
00:35:25qu'il y ait un risque d'effacement pour notre pays.
00:35:27Je n'ai pas utilisé ce terme pour les ministres
00:35:28qui ne correspondent pas à la réalité.
00:35:30Je ne suis pas dans le pessimisme.
00:35:32La réalité, c'est que nous avons un monde qui est déréglé.
00:35:34Et ça, il faut le constater.
00:35:36Il se dérègle, pourquoi ?
00:35:38D'abord parce qu'il y a une tension sino-américaine
00:35:40qui est structurante
00:35:42et donc nous avons un risque
00:35:44d'être bousculés, nous, Européens.
00:35:46C'est pourquoi je veux une Europe plus forte
00:35:48parce que ce n'est pas la France seule
00:35:50qui pourra résister à cette tension.
00:35:52Il faut une Europe plus souveraine,
00:35:54c'est-à-dire qui assume d'avoir un allié,
00:35:56les Etats-Unis d'Amérique,
00:35:58et donc nous, nous devons être,
00:36:00en quelque sorte, le troisième pôle
00:36:02de stabilité qui aura à vivre avec
00:36:04peut-être des tensions qui vont monter,
00:36:06mais ne pas être déstabilisés par elles.
00:36:08Et rester dans des équilibres du monde,
00:36:10c'est toujours la voie sur laquelle j'ai inscrit la France
00:36:12qui correspond d'ailleurs à son histoire diplomatique,
00:36:14parler à tout le monde,
00:36:16avoir des alliés, chercher des alliances,
00:36:18être une puissance qui construit des équilibres
00:36:20et des solutions nouvelles
00:36:22et qui, en particulier, évite cette grande division
00:36:24du Nord face au Sud,
00:36:26qui serait terrible.
00:36:28Et la deuxième chose,
00:36:30c'est que vous avez des membres du Conseil de sécurité
00:36:32qui ont décidé de ne plus respecter
00:36:34la Charte des Nations unies, la Russie.
00:36:36Et ça, c'est un fait nouveau des dix dernières années.
00:36:38Il a commencé en février 2014, ça change tout.
00:36:40Et ça fait dysfonctionner
00:36:42l'ordre international que nous connaissions.
00:36:44Et donc, nous devons rebâtir des règles ad hoc.
00:36:46C'est ce que la France, d'ailleurs,
00:36:48cherche à faire avec le partenariat,
00:36:50justement, et le pacte de Paris
00:36:52pour les peuples et la planète,
00:36:54c'est-à-dire trouver des réponses
00:36:56sur ces grands biens communs
00:36:58et circuler les lignes
00:37:00pour éviter, justement, cette grande division.
00:37:02Pour ça, il faut une diplomatie forte
00:37:05qui parle à tout le monde,
00:37:07qui refuse l'alignement systématique.
00:37:10Il faut une économie forte,
00:37:12française et européenne,
00:37:14qui ne dépend pas financièrement,
00:37:16technologiquement, académiquement
00:37:18sur telle ou telle solution,
00:37:20ni de la Chine, ni des Etats-Unis.
00:37:22Il faut une armée forte
00:37:24et un modèle complet d'armée
00:37:26qu'on renforce sur le plan des capacités
00:37:28qui innove et qui est robuste.
00:37:30C'est notre cas.
00:37:32Et avec les deux lois de programmation militaire
00:37:34qui auront doublé le budget de nos armées,
00:37:36ce sera conforté.
00:37:38Et il faut une Europe forte
00:37:40qui refuse la logique de bloc
00:37:42et qui peut nous permettre,
00:37:44en quelque sorte,
00:37:46de faire face à des déséquilibres nouveaux.
00:37:48Le plus grand risque,
00:37:50à mes yeux,
00:37:52est la guerre d'agression russe en Ukraine.
00:37:54Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner.
00:37:56Et nous ne devons pas le faire
00:37:58car la sécurité même de l'Europe
00:38:00et de tout le voisinage russe
00:38:02serait remise en cause.
00:38:04Laisser la Russie gagner,
00:38:06c'est au fond accepter
00:38:08que les règles de l'ordre international,
00:38:11telles que nous les avons définies,
00:38:13peuvent ne plus être respectées.
00:38:16Pour nos amis baltes,
00:38:18polonais, roumains,
00:38:20c'est une vie impossible.
00:38:22Je n'oublie pas la Moldavie
00:38:24et aussi les pays du Caucase.
00:38:26Et donc, nous devons tout faire
00:38:28et c'est le principal sujet,
00:38:30à mes yeux, de mobilisation
00:38:32et sur lequel le risque est là.
00:38:34Ensuite,
00:38:36les électeurs américains
00:38:38auront à se décider en fin d'année.
00:38:40J'ai toujours eu la même philosophie.
00:38:42Je prends les dirigeants
00:38:44que les peuples me donnent
00:38:46et j'engage au service de la France
00:38:48et de ses intérêts
00:38:50le dialogue avec quiconque.
00:38:52J'ai eu à le faire
00:38:54avec le président Trump
00:38:56pendant tout son mandat
00:38:58et nous avons eu des résultats.
00:39:00Nous avons pu faire ensemble
00:39:02des choses importantes.
00:39:04L'opération Hamilton,
00:39:06le 13 avril 2018,
00:39:08qui a fait respecter notre ligne rouge
00:39:10face au président Poutine.
00:39:12Des opérations concrètes,
00:39:14un réengagement sur plusieurs sujets.
00:39:16Nous avons eu des échecs.
00:39:18Le climat,
00:39:20certaines taxations.
00:39:22Mais plus largement,
00:39:24je pense qu'il ne faut pas
00:39:26s'intéresser aux personnes.
00:39:28Donc nous célébrerons le courage
00:39:30en particulier lors des débarquements
00:39:32de Normandie en juin prochain.
00:39:34Ils partagent nos valeurs.
00:39:36Mais c'est une démocratie
00:39:38qui traverse aussi une crise
00:39:40dont la priorité première
00:39:42est elle-même
00:39:44et dont la deuxième priorité
00:39:46est la question chinoise.
00:39:48Et donc nous devons tous, Européens,
00:39:50être lucides sur cela.
00:39:52C'est aussi pour ça que je veux
00:39:54une Europe plus forte
00:39:56qui sache se protéger elle-même
00:39:58par l'élection américaine
00:40:00quel que soit son résultat.
00:40:09Merci.
00:40:11Bonsoir, Monsieur le Président.
00:40:13Sophie Pedder, The Economist.
00:40:15Vendredi dernier à Kiev,
00:40:17le Royaume-Uni a signé
00:40:19avec l'Ukraine
00:40:21un accord bilatéral
00:40:23de garantie de sécurité
00:40:25conformément aux engagements
00:40:26pris lors du sommet G7
00:40:28à Vilnius.
00:40:30Où en est la France
00:40:32sur ce sujet ?
00:40:34Et comment est-ce que la France
00:40:36va contribuer dans les médias
00:40:38à un sursaut
00:40:40en matière d'aide militaire
00:40:42et stratégique à l'Ukraine
00:40:44face à l'agression russe ?
00:40:46Merci.
00:40:48Merci beaucoup.
00:40:50Nous travaillons très étroitement
00:40:52avec tous nos partenaires européens
00:40:54et en particulier nos partenaires
00:40:57bilatérales
00:40:59permettant en effet
00:41:01des éléments de garantie.
00:41:03Nous allons procéder
00:41:05à des livraisons nouvelles,
00:41:07une quarantaine de missiles Scalp
00:41:09et plusieurs centaines de bombes
00:41:11attendues par nos amis ukrainiens.
00:41:14Nous avons aussi développé
00:41:16des productions
00:41:18dans ce cadre de l'économie de guerre
00:41:20qui vont permettre de fournir
00:41:22beaucoup plus de matériel
00:41:24à nos partenaires ukrainiens,
00:41:26si besoin et nécessaire.
00:41:28Et donc,
00:41:30nous allons au fond continuer
00:41:32d'aider l'Ukraine dans ses besoins
00:41:34de formation
00:41:36pour tenir sur le front
00:41:38et pour défendre son ciel
00:41:40avec les livraisons que j'évoquais,
00:41:42avec les accords que nous finaliserons.
00:41:44J'irai moi-même en février
00:41:46en Ukraine.
00:41:48J'annoncerai la finalisation de ces textes.
00:41:50Les livraisons de munitions
00:41:52que j'évoque là seront
00:41:54commencées et à chaque fois
00:41:56par une élection nationale,
00:41:58comme vous le savez.
00:42:00Et nous aurons très clairement,
00:42:02nous Français et nous Européens,
00:42:04à prendre des décisions nouvelles
00:42:06dans les semaines et les mois qui viennent,
00:42:08précisément pour ne pas laisser
00:42:10la Russie gagner.
00:42:22Bonjour, M. le Président.
00:42:24Simon Le Baron pour France Inter.
00:42:26Il y a des catastrophiques à Gaza,
00:42:28des dizaines de milliers de morts.
00:42:30C'est difficile de savoir combien exactement,
00:42:3225 000 à peu près,
00:42:34selon le ministère de la Santé du Hamas.
00:42:36Est-ce que vous estimez en faire assez
00:42:38pour éviter cette situation humanitaire
00:42:41qui est déjà catastrophique ?
00:42:43D'abord, vous avez raison.
00:42:45Merci de me permettre de revenir sur ce sujet.
00:42:48Ayant évoqué l'attaque terroriste du Hamas
00:42:51contre Israël,
00:42:53toutes les vies se valent.
00:42:54Et nous sommes bouleversés par, aujourd'hui,
00:42:57les vies qui sont touchées à Gaza
00:42:59et qui sont, en quelque sorte,
00:43:01la conséquence de cette attaque terroriste du Hamas.
00:43:03C'est la responsabilité immense
00:43:05de ce groupe terroriste
00:43:07qui a déclenché cette riposte.
00:43:09Je l'ai dit, nous menons des opérations humanitaires
00:43:12multiples,
00:43:14avec nos militaires,
00:43:16avec nos diplomates,
00:43:18avec nos largages,
00:43:20frettes, médicaments,
00:43:22vivres en périphérie
00:43:24et la priorité est de cesser le feu.
00:43:26J'ai quasiment chaque semaine
00:43:28le Premier ministre Netanyahou en ligne.
00:43:30Nous réitérons cela,
00:43:32avec d'ailleurs plusieurs puissances de la région.
00:43:34Les Etats-Unis d'Amérique l'ont également fait
00:43:36et nous soutiennent dans cette approche.
00:43:38C'est une priorité.
00:43:40Pourquoi ? Parce qu'après plus de 100 jours,
00:43:42ce sont maintenant des opérations ciblées
00:43:44qui doivent être conduites.
00:43:46Et il faut concilier
00:43:48la défense d'Israël
00:43:50et la poursuite des terroristes
00:43:52avec la préservation du droit humanitaire.
00:43:54Et je le dis parce que c'est aussi
00:43:56l'intérêt sur le plan de la sécurité
00:43:58à long terme d'Israël
00:44:00et que poursuivre aujourd'hui
00:44:02les opérations telles qu'elles sont conduites,
00:44:04c'est prendre un risque
00:44:06pris dans la durée compte tenu
00:44:08de ce que cela fait naître dans toute la région
00:44:10pour la sécurité d'Israël même.
00:44:12Donc nous allons poursuivre les initiatives diplomatiques,
00:44:14résolutions, discussions
00:44:16pour appeler à cesser le feu
00:44:18et je vais poursuivre
00:44:20le contact bilatéral
00:44:22pour essayer de l'obtenir
00:44:24comme c'est maintenant la priorité.
00:44:26Car on le sait, c'est ce qui permettra
00:44:28d'aller au contact des populations,
00:44:30de les protéger.
00:44:32Et tout ça est lié à quoi ?
00:44:34A une stratégie odieuse
00:44:36qui est la stratégie du pire,
00:44:38celle utilisée par le Hamas
00:44:40qui met ses réserves d'armes
00:44:42et ses centres de décision
00:44:44sous les écoles,
00:44:46cachées dans les hôpitaux
00:44:48qui utilisent comme bouclier
00:44:50une partie de la population civile.
00:44:52Mais au moment où nous en sommes
00:44:54il n'y a plus de population civile.
00:44:56C'est un devoir humanitaire
00:44:58parce qu'il ne peut pas y avoir deux standards
00:45:00et que toutes les vies se valent.
00:45:02Donc on va poursuivre le travail
00:45:04et je ne peux pas vous dire
00:45:06qu'on l'ait réussi aujourd'hui
00:45:08et que je m'en considère comme satisfait.
00:45:10Je vois avec la même douleur que vous
00:45:12les scènes que nous voyons
00:45:14et je sais aussi ce que cela produit
00:45:16chez beaucoup de nos compatriotes
00:45:18et dans beaucoup de pays de la région.
00:45:20Et je le disais,
00:45:22nous nous battons pour lutter
00:45:24pour qu'il y ait une vraie réponse dans la durée
00:45:26à l'aspiration légitime
00:45:28du peuple palestinien
00:45:30pour avoir un État
00:45:32parce que c'est ça qui apportera
00:45:34la sécurité et la stabilité dans la durée
00:45:36et je ne voudrais pas
00:45:38que ce qui est en train de se passer
00:45:40compromette la possibilité
00:45:42d'une solution politique.
00:45:44Bonsoir Monsieur le Président de la République.
00:45:46Hussein Knaber de la chaîne Al Arabiya.
00:45:48La France continue
00:45:50de passer des messages
00:45:52à toutes les parties
00:45:54concernées par la résolution 1701.
00:45:56La situation est très tendue
00:45:58entre le Liban et Israël
00:46:00à la frontière.
00:46:02Est-ce que ces parties
00:46:04à qui vous passez ces messages
00:46:06ont été réceptives
00:46:08et est-ce que
00:46:10l'embrasement régional
00:46:12est toujours évitable
00:46:14d'après vous
00:46:16avec tout ce qui se passe
00:46:18en mer Rouge ?
00:46:20Merci.
00:46:22Merci à vous.
00:46:24La France est active,
00:46:26elle l'est d'ailleurs depuis
00:46:28les premiers jours
00:46:30et elle l'est historiquement
00:46:32toutes ces dernières années
00:46:34pour œuvrer
00:46:36à la liberté de circulation maritime
00:46:38en mer Rouge
00:46:40comme dans les axes principaux
00:46:42essentiels au commerce mondial.
00:46:45À ce titre, nous avons une approche
00:46:47comme vous le savez qui est défensive
00:46:49et nous assumons
00:46:51le cadre de cette action.
00:46:52En tant que pays de sécurité
00:46:54et au fond de la frontière
00:46:56avec le Liban
00:46:58qui est le fond de votre question,
00:47:00nous avons une très grande vigilance
00:47:02depuis le début pour éviter
00:47:04que l'embrasement ne soit régional,
00:47:06que le Hezbollah ne se joigne à conflit
00:47:08et ne menace la sécurité d'Israël
00:47:10et surtout que le conflit
00:47:12ne s'étende au Liban.
00:47:14La France est attachée
00:47:16à la paix,
00:47:18à la stabilité au Liban.
00:47:20Et donc en effet,
00:47:23à l'ensemble des forces militaires
00:47:26complices terroristes
00:47:29et nous avons tout fait
00:47:31pour éviter l'escalade.
00:47:35Nous avons fait plusieurs propositions
00:47:37ces dernières semaines
00:47:39en lien avec les États-Unis d'Amérique
00:47:41aux Israéliens
00:47:43pour justement essayer d'avancer sur ce sujet.
00:47:47Notre volonté est en effet
00:47:49que les résolutions soient strictement respectées
00:47:51qu'en particulier
00:47:53les frappes qui ont eu lieu
00:47:55encore ces dernières semaines
00:47:57soient cessées,
00:47:59que les incursions qu'il y a pu y avoir
00:48:01soient interrompues
00:48:03mais que des deux côtés
00:48:05la résolution soit respectée
00:48:07et c'est indispensable.
00:48:09Comme vous le savez,
00:48:11la France est aussi engagée
00:48:13dans le cadre de la Finul
00:48:15et ce depuis maintenant des décennies
00:48:17et donc nous sommes vigilants aussi
00:48:18pour que les équilibres soient maintenus.
00:48:20Nous surveillons avec beaucoup de vigilance la situation
00:48:22et au fond, notre message à toutes les parties
00:48:24est d'éviter toute escalade.
00:48:26Elles ne sont à l'intérêt de personne.
00:48:30Monsieur le Président,
00:48:32nous arrivons au terme de cet échange.
00:48:34Nous allons devoir clore cette conférence de presse.
00:48:36C'est une dernière question.
00:48:38Là, je n'ai pas réussi.
00:48:40Je veux bien prendre une dernière question
00:48:42puisqu'on m'a dit qu'il fallait
00:48:44après rendre l'antenne comme on dit.
00:48:46Bonsoir Monsieur le Président,
00:48:48LCI.
00:48:50En quelques mots,
00:48:52vous avez beaucoup parlé de réarmement
00:48:54mais pas encore de réarmement militaire.
00:48:56La loi de programmation militaire
00:48:58nous prémunit-elle
00:49:00de toutes les menaces ?
00:49:02La France n'aurait-elle pas intérêt
00:49:04aujourd'hui à investir dans la lutte
00:49:06contre les Houthis,
00:49:08notamment en Mer Rouge ?
00:49:10Est-ce qu'ils sont une menace aujourd'hui pour nous ?
00:49:12Merci d'avance.
00:49:14La France a décidé de ne pas se joindre
00:49:16à une coalition qui a conduit
00:49:18des préventives
00:49:20contre les Houthis sur leur sol.
00:49:22Pourquoi ?
00:49:24Précisément parce que nous avons une posture
00:49:26qui cherche à éviter toute escalade
00:49:28mais nous sommes présents
00:49:30pour préserver la liberté de navigation
00:49:32et d'ailleurs nous avons interrompu
00:49:34missiles et drones
00:49:36qui allaient frapper
00:49:38des navires norvégiens
00:49:40et donc nous agissons pour protéger
00:49:43nos propres équipements
00:49:45et les équipements de nos alliés.
00:49:46Nous agissons mais le cadre,
00:49:48ce n'est pas un sujet militaire,
00:49:50c'est un sujet diplomatique
00:49:52et pourquoi nous le faisons ?
00:49:54Parce que nous sommes vigilants
00:49:56et attentifs aux équilibres
00:49:58de la région
00:50:00et au fait qu'il ne doit pas y avoir d'escalade.
00:50:02Ensuite, je peux vous confirmer
00:50:04que vous avez une armée
00:50:06dont vous pouvez être fiers.
00:50:08Nous avons un modèle d'armée complet
00:50:10qui n'a pas subi les affaiblissements
00:50:12que plusieurs autres armées européennes
00:50:14avaient pu avoir
00:50:16et c'est un modèle militaire
00:50:18qui a permis de consolider beaucoup de choses
00:50:20et à hauteur d'hommes comme je l'ai dit
00:50:22pour avoir davantage d'engagés,
00:50:24les fidéliser,
00:50:26avoir des familles qui sont mieux accompagnées
00:50:28et donc les femmes et les hommes
00:50:30qui sont d'abord la force de nos armées,
00:50:32leur commandement
00:50:34mais également préserver notre dissuasion nucléaire
00:50:36qui est une force de l'armée française
00:50:38et avoir aussi un réengagement
00:50:40dans toutes nos capacités
00:50:42en volume comme en innovation.
00:50:44Et c'est ce que nous allons poursuivre
00:50:46avec cette deuxième loi de programmation militaire
00:50:48qui a fait l'objet d'un travail inédit
00:50:50conduit par nos armées
00:50:52sous l'autorité du ministre
00:50:54et du chef d'état-major des armées
00:50:56qui a permis d'abord de voir
00:50:58quels étaient les nouveaux risques,
00:51:00qui a consolidé notre modèle d'armée historique,
00:51:02d'aller plus vite sur les capacités
00:51:04dont nous avions besoin
00:51:06de consolider encore une fois notre nucléaire
00:51:08mais aussi d'aller sur les risques cyber,
00:51:10exo-atmosphériques
00:51:12et donc le spatial
00:51:14et maritime
00:51:16les grands risques stratégiques
00:51:18du 21e siècle
00:51:20et que les conflits que nous sommes en train d'avoir
00:51:22ne doivent pas nous faire oublier.
00:51:24Donc je pense pouvoir vous dire en conscience
00:51:26que nous sommes équipés,
00:51:28nous sommes armés
00:51:30et nous le serons encore davantage demain
00:51:32mais que nous n'avons pas de faiblesse à cet égard
00:51:34et que qui plus est
00:51:36ce qui fait le modèle de la France
00:51:38y compris dans les décisions d'engagement
00:51:40qui sont les nôtres est une force
00:51:42car nous savons engager vite
00:51:44quand la situation devient difficile
00:51:46comme nous l'avons fait
00:51:48en déployant nos forces en Roumanie
00:51:50quelques jours à peine
00:51:52après le début de la guerre en 2022 en Ukraine.
00:51:54C'est une force.
00:51:56Maintenant nous devons la compléter
00:51:58en développant une défense européenne
00:52:00davantage de programmes communs
00:52:02davantage d'investissements
00:52:04standardiser nos grands programmes industriels européens
00:52:07et en ayant une culture militaire
00:52:10plus intime avec nos partenaires.
00:52:13C'est tout le sens de l'initiative européenne d'intervention
00:52:14que j'avais lancée à la Sorbonne
00:52:16dans laquelle vous avez maintenant
00:52:18une dizaine d'États européens
00:52:20par laquelle nous avons agi ensemble
00:52:22en Afrique et ailleurs
00:52:24et ce que nous allons continuer de faire.
00:52:26Donc oui, nous Français européens
00:52:28nous sommes solides
00:52:30nous serons encore plus demain
00:52:32et nous serons vigilants à pousser
00:52:34nos alliés et nos partenaires européens
00:52:36à le faire et à l'être.
00:52:38Voilà mesdames et messieurs
00:52:40merci pour vos questions, vos attentions.
00:52:42Il m'a dit qu'il fallait que j'essaie
00:52:44mais je vous rassure
00:52:46vous me reverrez bientôt pour répondre aux autres.
00:52:48Merci à tous et toutes
00:52:50et encore tous mes voeux.
00:53:14Bonsoir et beaucoup de thématiques abordées
00:53:16on va y revenir largement avec nos invités.
00:53:19J'accueille Valérie Boyer, bonsoir.
00:53:21Bonsoir.
00:53:23Bienvenue, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:53:25Vous êtes sénatrice LR Les Républicains
00:53:27des Bouches-du-Rhône.
00:53:29Pierre Cazeneuve, bonsoir.
00:53:31Bonsoir.
00:53:33Bienvenue à vous aussi député Renaissance des Hauts-de-Seine
00:53:35et porte-parole du groupe Renaissance à l'Assemblée.
00:53:37Deux parlementaires mais aussi deux expertes
00:53:39sur ce plateau.
00:53:41Bonsoir Anne-Charlene Bézina.
00:53:42Bonsoir.
00:53:44Je vous présente Emilie Zapalsky
00:53:46qui est restée avec nous.
00:53:48Vous êtes communiquante et fondatrice
00:53:50de l'agence Emilie Conseil.
00:53:52Une question ce soir.
00:53:54Assiste-t-on au moins dans la sémantique
00:53:56à une forme de tournant conservateur d'Emmanuel Macron ?
00:54:01Je pense à la question du bon sens,
00:54:03à la tenue unique,
00:54:05à la responsabilisation des parents,
00:54:07à la régulation des écrans, à l'ordre.
00:54:11Est-ce un peu vieux jeu,
00:54:13pour commencer vous entendre avant de débattre,
00:54:15le chef de l'État ?
00:54:19Moi je ne crois pas du tout
00:54:21que le symbolique soit vieux jeu.
00:54:23Je crois pas du tout, je vais vous dire,
00:54:25je l'expliquais tout à l'heure en disant,
00:54:28ce qui a fait notre pays,
00:54:30c'est l'ordre et le progrès.
00:54:32Je crois qu'il n'y a pas de progrès sans ordre
00:54:34et pour le coup là on est vieux jeu
00:54:36s'il n'y a que l'ordre et pas le progrès.
00:54:38Je crois à une autorité juste
00:54:41nos sociétés sont devenues un peu liquides
00:54:45et donc il faut redonner des repères,
00:54:47des repères par les savoirs qu'on transmet,
00:54:49par l'histoire qu'on transmet,
00:54:51par les valeurs qu'on transmet,
00:54:53il faut redonner des rendez-vous, des câbles de passage,
00:54:55la fin du primaire, le brevet des collèges,
00:54:57le baccalauréat, les diplomations.
00:55:00Ce n'est pas vieux jeu du tout, croyez-moi.
00:55:02Parce que si on passe dans la vie comme ça,
00:55:04comme entre des courants,
00:55:06tout le monde est perdu.
00:55:08Et moi je trouve que
00:55:10beaucoup de gens sont perdus.
00:55:12En vrai.
00:55:14Et ça ne rend pas les gens heureux.
00:55:16Valérie Boyer, est-ce que vous vous êtes reconnue
00:55:19ou vous avez reconnu certains aspects du programme
00:55:21de votre parti LR
00:55:23dans certaines des annonces du Président de la République ?
00:55:25Que serait-je sans toi ?
00:55:27Je dirais que franchement sans les LR,
00:55:30pas de loi immigration,
00:55:32pas de ministre et pas de slogan.
00:55:34C'est quand même incroyable de parler de régénération
00:55:36et d'assister à un recyclage d'idées des autres
00:55:38sans pour autant les mettre en œuvre.
00:55:41Moi je me rappelle du slogan
00:55:43« Pour que la France reste la France »
00:55:45où effectivement les LR étaient voués aux gémonies.
00:55:48C'était quoi, c'était l'époque Laurent Wauquiez, c'est ça ?
00:55:50Tout à fait, étaient voués aux gémonies.
00:55:52Ça a été aussi le slogan d'Éric Ciotti
00:55:54où on nous avait traité de tous les noms d'oiseaux.
00:55:56Bon, je trouve ça un petit peu curieux
00:55:59qu'on n'ait pas…
00:56:01En fait, Emmanuel Macron aime beaucoup
00:56:04emprunter à ses adversaires politiques.
00:56:07Alors je sais qu'on assiste à une séance de punition
00:56:10parce que la loi immigration ne s'est pas déroulée
00:56:14comme il l'avait souhaitée.
00:56:16Pourtant nous, nous avons été parfaitement,
00:56:19j'allais dire, prévisibles.
00:56:22C'est un texte sur lequel on avait travaillé
00:56:24depuis plus d'un an,
00:56:26qui est attendu par tous les Français,
00:56:29plus de 70% des Français.
00:56:31Et donc nous avons mis en œuvre ce que nous avions dit
00:56:33et nous avons tenu à faire en sorte
00:56:36que le texte sur lequel nous étions engagés
00:56:39puisse être voté.
00:56:41Donc il vous pique vos ministres
00:56:43et maintenant même vos slogans.
00:56:45Qu'est-ce qui va vous rester aux Etats-Unis ?
00:56:47Écoutez, je pense qu'il nous reste
00:56:49la force de proposition, d'initiative
00:56:51et surtout la cohérence et la constance,
00:56:53ce qui n'est peut-être pas le cas du président de la République
00:56:55parce que je n'ai pas vu beaucoup d'idées nouvelles.
00:56:57On va en débattre.
00:56:59Pour parler, par exemple,
00:57:01si on voulait vraiment concrètement avancer
00:57:03sur un sujet majeur
00:57:05qui est l'immigration,
00:57:07avec un sujet qui est attendu
00:57:09par tous les Français,
00:57:11plus de 70% des Français dans tous les sondages,
00:57:13qui est un sujet qui fracture
00:57:15quand même la vie politique française,
00:57:18et bien je ne comprends pas pourquoi
00:57:20on n'a pas entendu ce soir
00:57:22l'annonce d'un référendum
00:57:24malgré la question qui lui a été posée
00:57:26parce qu'il est vraiment nécessaire
00:57:28d'aller beaucoup plus loin.
00:57:30Mais il ne donnait pas la date.
00:57:31Comment vous l'avez trouvée, Valérie Boyer ?
00:57:33Une modification de la Constitution,
00:57:35c'est possible pour l'IVG,
00:57:37c'est pas possible pour l'immigration ?
00:57:39Un mot pour qualifier cette conférence de presse ?
00:57:41Un mot, vraiment ?
00:57:43Deux heures et quart,
00:57:45j'aurais bien aimé avoir une idée nouvelle,
00:57:47j'aurais bien aimé avoir quelque chose de manqué
00:57:49et pas du recyclage.
00:57:51C'est plutôt la régénération du recyclage.
00:57:53On a encore trois quarts d'heure devant nous,
00:57:55vous aurez le temps de détailler
00:57:57évidemment votre analyse.
00:57:59Pierre Cazeneuve, quand même,
00:58:01votre réaction du chef de l'État,
00:58:03il a été très offensif
00:58:05quand on lui a dit
00:58:07c'est vieux jeu tout ce que vous nous proposez.
00:58:09Comment vous l'avez ressenti, vous ?
00:58:11Moi, mon sentiment,
00:58:13c'est que tous ceux qui pensaient
00:58:15que le Président de la République
00:58:17allait attendre la fin de son second quinquennat
00:58:19en se croisant les bras,
00:58:21ils ont dû recracher leur purée devant la télé
00:58:23parce qu'on a eu, ici,
00:58:25un Président combattif, innovant
00:58:27qui a proposé des choses extrêmement concrètes.
00:58:29L'uniforme à l'école,
00:58:31il y est, il les a redits,
00:58:33je pense qu'on a été aujourd'hui,
00:58:35et il l'a redit à plusieurs reprises,
00:58:37dans ce, en même temps,
00:58:39qu'il a assumé une France plus forte.
00:58:41Effectivement, c'est les sujets
00:58:43que vous avez commencé à détailler
00:58:45sur le réarmement civique
00:58:47pour que la France reste la France.
00:58:49Ça m'a fait penser à l'utilisation
00:58:51d'autres slogans politiques
00:58:53quand il a dit
00:58:55nos vies valent plus que leurs profits
00:58:57pendant la campagne présidentielle.
00:58:59Il triangule OLR et l'estime.
00:59:01Il en a reparlé, encore une fois,
00:59:03sur l'égalité des chances,
00:59:05sur la lutte contre le déterminisme social,
00:59:07sur ce qu'il va faire
00:59:09pour réengager les négociations salariales.
00:59:11Je reprends Marseillaise, uniforme,
00:59:13on est un peu loin de la start-up nation
00:59:15des débuts d'Emmanuel Macron.
00:59:17Mais, bien au contraire,
00:59:19vous avez attaqué, justement,
00:59:21sur ce point-là,
00:59:23et, effectivement,
00:59:25c'est là où il y a eu les annonces
00:59:27les plus fortes,
00:59:29les plus « innovantes »,
00:59:31il est la cinquième,
00:59:33mais il a aussi été revenu
00:59:35au macronisme disrupteur
00:59:37des années 2016-2017
00:59:39avec une loi travail,
00:59:41Acte II,
00:59:43avec un nouveau plan sur la croissance,
00:59:45un choc de simplification
00:59:47qu'il a annoncé.
00:59:49Moi, je l'ai trouvé, au contraire,
00:59:51très équilibré,
00:59:53à la fois dans un macronisme originel
00:59:55et plus que jamais dans le dépassement.
00:59:57On a aussi deux expertes
00:59:59et on a envie d'avoir leur analyse,
01:00:01de voir comment ça s'est passé.
01:00:03On va commencer.
01:00:05Anne-Charlene Bézina,
01:00:07je démarre avec vous.
01:00:09Qu'est-ce qui vous frappe ?
01:00:11Il y a eu 2h20 de prise de parole,
01:00:13beaucoup de thématiques.
01:00:15La sensation générale que vous retirez
01:00:17de cette conférence de presse ?
01:00:19Un président qui est quand même content de lui.
01:00:21On a plusieurs fois eu des retours
01:00:23à « on a commencé »,
01:00:25« on a déjà fait », etc.
01:00:27Et ça, c'est quand même,
01:00:29dans le champ lexical,
01:00:31et ensuite, ce que je retiens aussi,
01:00:33c'est cette défense du « en même temps »,
01:00:35qui est restée assez intéressante,
01:00:37où justement, il a essayé de dire
01:00:39« si je défends une chose et son contraire,
01:00:41c'est notamment parce que c'est ça mon ADN ».
01:00:43Et moi, ce que je retiens comme mot-clé,
01:00:46c'est vraiment l'opinion.
01:00:48C'est-à-dire que c'est un président
01:00:50qui est sensible à l'opinion.
01:00:52L'opinion va plus à droite,
01:00:54demande du régalien,
01:00:56a besoin de plus d'autorité,
01:00:58il demande plus d'autorité.
01:00:59Et je crois que c'est vraiment ça
01:01:01qui peut faire qu'on lui reproche
01:01:03ce manque de colonne vertébrale.
01:01:05La sociologie électorale qui a changé
01:01:07entre 2017 et 2022.
01:01:09C'est ce qu'il dit ici,
01:01:11c'est-à-dire « je leur ai demandé
01:01:13autorité et efficacité »
01:01:15parce que c'est ce qui est demandé par l'opinion.
01:01:17Il y a un mot qu'il a beaucoup prononcé,
01:01:19c'est le mot « audace » aussi,
01:01:21qui ne va pas forcément
01:01:23avec ses mots après,
01:01:25parce que finalement,
01:01:27il a plus fait des bilans
01:01:29pour avoir des résultats.
01:01:31Moi, ce qui m'a choqué, c'est la mue.
01:01:33La mue, elle est terminée,
01:01:35ça y est, c'est à droite toute.
01:01:37On a eu les premiers signaux
01:01:39déjà avec la loi retraite,
01:01:41la loi immigration,
01:01:43avec le remaniement.
01:01:45Là, c'est la mue totale
01:01:47qui est achevée,
01:01:49il me semble, à droite
01:01:51avec ce que vous dites,
01:01:53l'ordre et l'autorité.
01:01:55C'est assez malin
01:01:57parce que moi,
01:01:59j'identifie cette autorité
01:02:01vers laquelle il va
01:02:03beaucoup plus qu'en 2017,
01:02:05parce qu'on n'est plus du tout
01:02:07dans le même projet,
01:02:09parce que c'est que comme ça
01:02:11qu'on va avoir la liberté.
01:02:13Là où je l'ai trouvé bon,
01:02:15c'est sur cette explication.
01:02:17Je l'ai trouvé très bon
01:02:19vis-à-vis du Rassemblement national,
01:02:21mais ça, c'était un peu attendu
01:02:23parce qu'il avait attaqué
01:02:25la bataille là-dessus.
01:02:27Par contre,
01:02:29ce qui m'intéressait dans la société,
01:02:31que ce fameux ascenseur social français
01:02:33qui est bloqué,
01:02:35il a accepté de dire
01:02:37qu'il y avait un échec.
01:02:39Il n'a pas tellement répondu
01:02:41sur comment faire pour réellement…
01:02:43alors que c'était la promesse
01:02:45vraiment initiale du macronisme en 2017.
01:02:47C'était le point central du macronisme.
01:02:49Il a avoué cet échec,
01:02:51mais après moi,
01:02:53ce qui m'a choquée vraiment,
01:02:55c'est une espèce d'explication
01:02:57sur tous les dysfonctionnements
01:02:59sur lesquels il suffit d'attendre
01:03:01parce que ça va marcher.
01:03:03Et ça, je trouve que c'est une réponse…
01:03:05– C'était principalement la réponse
01:03:07sur la transformation de la transition écologique.
01:03:09– Il y a eu beaucoup de choses
01:03:11sur lesquelles il y avait cette réponse
01:03:13et c'est un peu court pour des gens qui ressentent.
01:03:15D'ailleurs, il a parlé de ressenti.
01:03:17– Pierre Cazeneuve,
01:03:19c'est vrai qu'on a senti un déséquilibre
01:03:21entre d'un côté l'importance de l'ordre,
01:03:23ce fameux bon sens,
01:03:25les vieux préceptes au fond
01:03:27dont il se revendique
01:03:29l'égalité des chances,
01:03:31l'émancipation,
01:03:33ce qui a fait l'ADN de 2017,
01:03:35lutter contre les déterminismes sociaux.
01:03:37Nous n'avons pas radicalement changé les choses.
01:03:39Je cite le chef de l'État, vous le reconnaissez ?
01:03:41– Alors, sur cette partie-là,
01:03:43je ne suis pas tout à fait d'accord avec le propos.
01:03:45Je pense qu'au contraire,
01:03:47il a fait quelques pas de côté.
01:03:49Évidemment qu'il y a des éléments de bilan
01:03:51qu'il faut mettre en avant.
01:03:53Quand on crée 2 millions d'emplois,
01:03:55quand on met 10 000 gendarmes et policiers de plus
01:03:57dans nos rues,
01:03:59il a fait des pas de côté,
01:04:01notamment, je pense,
01:04:03en avouant finalement
01:04:05de ne pas être allé jusqu'au bout
01:04:07de cette logique sur la lutte contre le déterminisme,
01:04:09il se donne aussi sa feuille de route
01:04:11pour les 3 ans et demi qui restent
01:04:13et l'effort qu'il veut faire.
01:04:15Moi, je ne suis pas d'accord avec ce procès en déséquilibre
01:04:17et par ailleurs…
01:04:19– Il y a quand même un virage à droite.
01:04:21– Même dans le casting du nouveau gouvernement,
01:04:23il y a 8 ministres sur 14 qui sont d'anciens LR.
01:04:25– Même sur l'uniforme,
01:04:27on considère ça, nous en France,
01:04:29avec nos yeux français,
01:04:31comme quelque chose de droite.
01:04:33C'est pourtant présent dans des dizaines
01:04:35de pays anglo-saxons.
01:04:37C'est aussi un moyen d'homogénéiser
01:04:39les différences sociales, etc.
01:04:41– La généralisation, c'est une expérimentation.
01:04:43– Oui, c'est une expérimentation.
01:04:45Je pense que la méthode du Président est la bonne.
01:04:47Moi, j'ai un avis à titre très personnel,
01:04:49je trouve que c'est une très bonne chose aujourd'hui
01:04:51pour lutter contre une certaine forme
01:04:53de harcèlement scolaire aussi.
01:04:55Moi, j'ai eu la chance d'étudier,
01:04:57d'avoir quelques mois d'études
01:04:59sur ce que ça crée en termes d'émulation
01:05:01de sentiments d'appartenance à un collectif.
01:05:03J'y suis, à titre très personnel, favorable.
01:05:05La méthode qui est employée est la bonne.
01:05:07On va faire une expérimentation
01:05:09avec des experts qui vont le juger
01:05:11et on verra ensuite…
01:05:13– Tiens, un mot sur l'uniforme, Valérie Boyer.
01:05:15Ensuite, on va retrouver Tam Tranmy sur place.
01:05:17Vous dites, je vous entendais là,
01:05:19pendant que Pierre Cazeneuve était en train
01:05:21de parler de l'uniforme,
01:05:23ça fait 10 ans qu'on le réclame.
01:05:25Vous devriez être satisfaite.
01:05:27– Écoutez, je suis satisfaite dans la mesure
01:05:29où cette possibilité a été enfin offerte.
01:05:31Parce que là aussi, on a été voué aux gémonies
01:05:33dès qu'on le proposait.
01:05:35Beaucoup de départements ou de régions
01:05:37se sont portés volontaires
01:05:39pour qu'il y ait une tenue uniforme.
01:05:41Et surtout que cette tenue soit fabriquée en France.
01:05:44Parce que les deux vont avec.
01:05:46Il faut être quand même dans la logique
01:05:48de la réindustrialisation.
01:05:50Il est temps d'y venir.
01:05:52Ça, c'est le premier point.
01:05:54Le deuxième point, je voudrais vous dire
01:05:56un truc très concret.
01:05:57Quand on parle du portable,
01:05:59des réseaux sociaux, etc.
01:06:01– La place des écrans en vie de nos enfants.
01:06:03– Et le Président de la République a dit
01:06:05j'ai fait interdire le portable au collège.
01:06:07Ah oui, mais théoriquement.
01:06:09Parce qu'en pratique, il n'y a pas de casier
01:06:11pour laisser son portable.
01:06:13Et si un professeur veut lutter contre le portable,
01:06:15il y a de telles addictions,
01:06:17il y a de tels comportements
01:06:19avec le portable aujourd'hui
01:06:21qu'il est menacé que les parents viennent, etc.
01:06:23Donc, les mots sont dits,
01:06:25mais ne le concréniez pas.
01:06:27Le portable, ça fait des années
01:06:29que je fais partie de ces parlementaires
01:06:31qui réclament que dans le carnet de santé,
01:06:33il y ait des informations là-dessus
01:06:35et qu'on soit beaucoup plus cohérents.
01:06:38Qu'il y ait une charte parents-enfants à l'école,
01:06:40mais qu'est-ce qu'on attend pour le faire ?
01:06:42Il n'y a plus de médecine scolaire à l'école,
01:06:44vous pensez que ça fait partie ?
01:06:46– Il a nommé une commission, il dit
01:06:48j'attends un consensus scientifique
01:06:50et en fonction de ce consensus scientifique…
01:06:52– Au Sénat, nous avons eu une mission d'information
01:06:54sur TikTok par exemple
01:06:55et nous avons beaucoup travaillé
01:06:57sur cette question.
01:06:59Le consensus scientifique, il existe,
01:07:01c'est dit par toutes les personnes
01:07:03soit qui ont des enfants,
01:07:05soit par les professionnels,
01:07:09les psychiatres, les psys, etc.
01:07:11Donc, ces questions-là, on les connaît,
01:07:13faisons les choses concrètement,
01:07:15ça fait des années qu'on le réclame.
01:07:17– Vous me dites pas besoin d'attendre,
01:07:19je vous redonne la parole.
01:07:21– Effectivement.
01:07:23– Allons plus vite.
01:07:25– On voudrait vous libérer
01:07:27pour nous dire comment ça s'est passé,
01:07:29dans quel état d'esprit vous avez trouvé le Président
01:07:31et qu'est-ce qui vous a frappé dans ces 2h20
01:07:33de conférences de presse ?
01:07:35– Ce qui m'a frappé dans un premier temps,
01:07:38c'est qu'Emmanuel Macron a tenu son temps,
01:07:412h20, vous l'avez dit,
01:07:43c'est ce qui nous était annoncé
01:07:45et c'est bien ce qui est arrivé,
01:07:47contrairement à ce qui arrive d'habitude
01:07:49lorsqu'Emmanuel Macron a l'habitude
01:07:51de dépasser son temps.
01:07:52Il en résulte une certaine sensation
01:07:54de frustration du côté des journalistes,
01:07:58on a eu la plupart du temps
01:08:00des questions relativement courtes
01:08:02et puis de longs développements
01:08:04de la part du Président de la République,
01:08:06une dimension très programmatique au départ,
01:08:08avec cette façon de vouloir réarmer
01:08:10d'un point de vue civique,
01:08:12d'un point de vue économique,
01:08:14la France qui était à un véritable exposé
01:08:16de ce qu'il voulait faire
01:08:18sur la suite du quinquennat.
01:08:19Et puis on a eu effectivement
01:08:21une longue séquence consacrée
01:08:23aux questions rebonds sur ce sujet,
01:08:26allant de la santé à l'éducation nationale
01:08:29et finalement très peu de questions
01:08:32qui ont été consacrées véritablement
01:08:34à la partie plus politique,
01:08:36plus polémique, seulement 2 réponses
01:08:39sur les 2 polémiques obligatoires
01:08:41du moment pour Emmanuel Macron
01:08:43sur l'affaire Depardieu
01:08:45ou encore bien sûr aujourd'hui
01:08:47sur l'affaire Oudéa Castera,
01:08:49qui finalement de cela
01:08:51est ressorti l'impression
01:08:53d'un exercice très cadré
01:08:55pour la plupart des journalistes présents,
01:08:57un petit peu frustré,
01:08:59jusqu'à même un journaliste
01:09:01qui s'était crié au moment
01:09:03où arrivait la dernière question
01:09:05« Mais ce n'est pas normal,
01:09:07comment est-il possible
01:09:09qu'on ne puisse pas poser plus de questions ? »
01:09:11Voilà donc pour la sensation
01:09:13qui est sortie de cette conférence
01:09:15de presse de 2h d'Emmanuel Macron.
01:09:17Merci beaucoup,
01:09:19on a bien abordé,
01:09:21on a commencé à en parler.
01:09:23Le premier des thèmes,
01:09:25peut-être la première des batailles
01:09:27de ce Macron relancé
01:09:29avec cette conférence de presse,
01:09:31c'est l'école,
01:09:33on en a parlé,
01:09:35la tenue unique,
01:09:37mais pas seulement, écoutez.
01:09:39Je souhaite que le théâtre
01:09:41devienne un passage obligé
01:09:43au collège dès la rentrée prochaine
01:09:45parce que cela donne confiance,
01:09:47cela apprend l'oralité,
01:09:49un patrimoine qui se transmet
01:09:51et qui unit,
01:09:53l'histoire de l'art retrouvera sa place
01:09:55à la rentrée prochaine
01:09:57au collège et au lycée.
01:09:59La tenue unique
01:10:01qui a donné lieu à tant de débats
01:10:03ces derniers mois dans notre pays
01:10:05et qui efface les inégalités
01:10:07entre les familles
01:10:09en même temps qu'elle crée
01:10:11les conditions du respect
01:10:13sera expérimentée dès cette année
01:10:15dans une centaine d'établissements,
01:10:17tous volontaires.
01:10:20Méthodiquement
01:10:22et sur la base des résultats,
01:10:24s'ils sont concluants,
01:10:26nous la généraliserons en 2026.
01:10:28Nous instituerons dans chaque collège
01:10:30et dans chaque lycée
01:10:32dès la fin de cette année
01:10:34une cérémonie de remise des diplômes,
01:10:36rite républicain d'unité,
01:10:38de fierté et de reconnaissance.
01:10:40La famille et l'école
01:10:42le font pour faire des républicains
01:10:44en même temps que pour transmettre
01:10:46des savoirs.
01:10:48Transmettre des savoirs,
01:10:50refonder l'instruction civique,
01:10:52passage obligé, le théâtre
01:10:54désormais au collège
01:10:56ou encore l'histoire de l'art.
01:10:58Vous applaudissez ?
01:11:00Ah oui, des deux mains.
01:11:02Mais d'ailleurs c'est pour ça
01:11:04que je demanderai à Mme Oudéa Kasteras
01:11:06qu'allait-elle faire dans cette galère
01:11:08en se rendant à Canossa aujourd'hui
01:11:10pour relancer la guerre scolaire.
01:11:12Je note que ça fait une semaine
01:11:14que le nouveau gouvernement
01:11:15a été décidé par Emmanuel Macron
01:11:17et qu'en une semaine
01:11:19on a la guerre scolaire
01:11:21entre le public et le privé
01:11:23qui est relancée
01:11:25et on a la guerre entre le public
01:11:27et le privé à l'hôpital
01:11:29et entre la médecine de ville
01:11:31et la médecine hospitalière.
01:11:33C'est quand même...
01:11:35On ne peut être que d'accord
01:11:37avec les mots
01:11:39mais les actes,
01:11:41qu'est-ce qu'on attend ?
01:11:43Ça fait plus de sept ans
01:11:45que Emmanuel Macron
01:11:47est président de la République.
01:11:49Si on rajoute les cinq ans
01:11:51sous Hollande,
01:11:53ça fait beaucoup plus de temps
01:11:55qu'il est aux affaires.
01:11:57Moi, je ne comprends pas
01:11:59pourquoi on revient sur...
01:12:01On a eu Macron 1
01:12:03et là on a Macron 2
01:12:05qui est totalement différent du premier.
01:12:07Vous l'avez dit tout à l'heure,
01:12:09effectivement,
01:12:11il s'adapte à l'opinion.
01:12:13Mais un président de la République
01:12:15qui a des résultats,
01:12:17ça n'est pas suffisant pour vous ?
01:12:19Tout à l'heure, je vous citais
01:12:21l'exemple du téléphone portable.
01:12:23Quelque chose de concret,
01:12:25c'est décidé mais ça ne fonctionne pas.
01:12:27Le cap pour l'école,
01:12:29c'est quoi le cap pour l'école ?
01:12:31On a la polémique pendant une semaine.
01:12:33Je pense que le cap pour l'école
01:12:35il est très clair.
01:12:37Il y a la fois cette dimension
01:12:39réarmement civique,
01:12:41je pense qu'il a encore réemployé ce terme
01:12:43et c'est ce qui se passe
01:12:45quand les professeurs ne font pas
01:12:47comme ils doivent.
01:12:49Et mon deuxième point,
01:12:51c'est de dire continuer
01:12:53cet immense chantier sur l'école,
01:12:55sur le recrutement,
01:12:57sur la revalorisation.
01:12:59Il y a eu une revalorisation historique
01:13:01de nos professeurs à cette rentrée.
01:13:03Mais ça ne suffit pas.
01:13:05Tout ne se fait pas de manière automatique.
01:13:07Mais parce qu'on a hérité,
01:13:09comme beaucoup,
01:13:11de ce qu'on n'a pas fait jusque-là
01:13:13ou de ce qu'on aurait dû faire.
01:13:15Vous en avez rajouté,
01:13:17vous avez supprimé des postes.
01:13:19Cher collègue,
01:13:21on avait des fois hété avec cette ancienne.
01:13:23Parce qu'on avait des résultats
01:13:25sur l'insécurité qui étaient très différents
01:13:27d'aujourd'hui.
01:13:29Je ne vous ai pas interrompu,
01:13:31je vous ai dit que c'est très facile
01:13:33de dire on fait, on fait, on fait.
01:13:35Nous, on est dans l'action sur ce sujet-là.
01:13:37Les résultats, tout ne fonctionne pas
01:13:39du jour au lendemain.
01:13:41Il y a des choses qui prennent du temps.
01:13:43L'attractivité du métier de l'école
01:13:45dans les années à venir,
01:13:47il l'a réannoncé dès le mois de mars.
01:13:49Une modification sur la formation
01:13:51des enseignants dès la sortie du bac.
01:13:53Là aussi, on va avoir des annonces
01:13:55qui vont arriver très vite sur le sujet
01:13:57pour justement recruter
01:13:59ces enseignants qui nous manquent.
01:14:01C'est ce pacte-là d'attractivité très fort
01:14:03et c'est ce pacte-là qu'on a fait aussi
01:14:05sur accompagner, sur les études dirigées,
01:14:07sur continuer, sur le dédoublement des classes.
01:14:09Il y a aussi cette partie-là.
01:14:11La question des services publics.
01:14:13Il a beaucoup parlé des services publics.
01:14:15On sait très bien que ces deux services
01:14:17publics essentiels sont en crise
01:14:19aujourd'hui dans notre pays.
01:14:21Il a aussi parlé des fonctionnaires
01:14:23qu'il veut rémunérer au mérite.
01:14:25Pensez-vous qu'il a suffisamment été
01:14:27convaincant, précis,
01:14:29donnant à ses ministres
01:14:31des feuilles de route suffisamment claires
01:14:33pour donner un peu d'espoir
01:14:35sur ces services publics-là aux Français ?
01:14:37– En tout cas, il s'est appliqué
01:14:39à essayer de parler concrètement.
01:14:41On peut noter ça parce que c'est assez rare
01:14:43chez Emmanuel Macron,
01:14:45mais là, il a voulu s'attacher
01:14:47à une vitesse quand même assez rapide.
01:14:49– Dans tous les sujets.
01:14:51– Dans son propos liminaire, dans les 26.
01:14:53– On passait des finances à l'école,
01:14:55à l'éducation, à la fonction publique,
01:14:57comme vous le dites, au moins en faisant
01:14:59le diagnostic de ce qui ne va toujours pas
01:15:01malgré les 6 ans et demi,
01:15:03de lui au pouvoir.
01:15:05– Et puis en termes de communication,
01:15:07pardon de vous interrompre,
01:15:09mais il fallait dans la première demi-heure,
01:15:11tant qu'il y avait beaucoup de Français
01:15:13qui étaient devant leur télévision,
01:15:15et je prendrais l'exemple du théâtre
01:15:17ou de l'histoire de l'art,
01:15:19c'est de rajouter des choses qui sont très attrayantes.
01:15:21On se dit, c'est super de pouvoir faire
01:15:23de l'histoire de l'art collégial au lycée,
01:15:25mais du point de vue des élèves
01:15:27comme du point de vue des profs,
01:15:29il me semble que là, c'est décalé
01:15:31par rapport à la réalité du terrain.
01:15:33Parce que déjà, il y a beaucoup d'heures,
01:15:35on voit que c'est quand même compliqué,
01:15:37les agendas, les emplois du temps des jeunes,
01:15:39et c'est compliqué du côté des professeurs
01:15:41parce que comme vous l'avez dit,
01:15:43le point central sur lequel il a donné
01:15:45l'ampleur du problème,
01:15:47c'est la pénurie de professeurs,
01:15:49c'est le manque d'attractivité,
01:15:51et ça, il n'y répond pas vraiment.
01:15:53On rajoute des choses alléchantes
01:15:55pour éviter de voir,
01:15:57et c'était un peu ce qu'avait fait Gabriel Attal
01:15:59avec des choses moins alléchantes
01:16:01mais qui n'avaient plus aux Français,
01:16:03sur la baïa, l'uniforme,
01:16:05il avait déjà commencé à faire miroiter des choses
01:16:07pour cacher un peu la forêt.
01:16:09– Là-dedans, pardon Valérie Boyer,
01:16:11là-dedans, il y a évidemment la polémique
01:16:12de la ministre Mme Oudéa-Castera
01:16:14qui a effectivement entaché,
01:16:16c'est un peu comme un boulet
01:16:18au pied de Gabriel Attal
01:16:20pour lancer son nouveau gouvernement.
01:16:22On se demandait si Emmanuel Macron
01:16:24allait soutenir sa ministre,
01:16:26comment, avec quels mots, les voilà.
01:16:28– La ministre a eu un propos public
01:16:30qui a été maladroit,
01:16:32elle s'en est excusée,
01:16:34elle a bien fait.
01:16:36Je vais vous dire, j'ai plutôt de l'indulgence
01:16:38parce qu'il m'est arrivé d'avoir des propos
01:16:40au tout début de mes responsabilités politiques
01:16:42tout particulièrement des femmes
01:16:44dans une entreprise du Grand Ouest.
01:16:47Et quand on blesse,
01:16:49surtout sans s'en rendre compte,
01:16:51on a raison de s'excuser.
01:16:53Moi je pense qu'il n'y a pas d'école qui tienne
01:16:55si on n'a pas tous nos enseignants avec nous.
01:16:57Ils font un travail remarquable,
01:16:59et j'ai eu l'occasion de le dire,
01:17:01ils travaillent d'arrache-pied pour préparer leurs cours,
01:17:03corriger leurs copies,
01:17:05et devant les élèves continuer d'innover.
01:17:07Et donc la ministre réussira sa tâche
01:17:09avec les enseignants.
01:17:10C'est un peu la méthode Coué quand même,
01:17:12Charlène Bézina.
01:17:14Comment vous le recevez ça ?
01:17:16En même temps ce n'était certainement pas le lieu
01:17:18pour enfoncer la nouvelle ministre de l'Éducation nationale.
01:17:21On était à peu près certain de toute façon
01:17:23qu'elle allait se maintenir 4 jours à un ministère,
01:17:25ce serait quand même le record de la Ve République.
01:17:27Et puis le propos est malin,
01:17:29c'est-à-dire qu'il y a à la fois
01:17:31un soutien et une reconnaissance.
01:17:33On n'est pas justement sur les erreurs
01:17:35de communication qu'il a avouées d'ailleurs
01:17:37de l'affaire Gérard Depardieu,
01:17:38où il essaye d'être un petit peu dans le en même temps
01:17:40et là c'était vraiment la bonne posture.
01:17:42On voit quand même aussi
01:17:44qu'il y a un tropisme du Président de la République
01:17:46à soutenir ses équipes,
01:17:48quitte à profiter du prochain remaniement
01:17:50pour faire du ménage.
01:17:52On le voit avec Olivier Dussopt
01:17:54et la réforme des retraites
01:17:56qui ne fait pas partie du nouveau casting.
01:17:58Mais bon, encore une fois ce soutien,
01:18:00il pouvait aussi être appelé par le fait
01:18:02que c'est tôt, c'est quand même particulièrement
01:18:04violent de la part des oppositions
01:18:06de réclamer une démission
01:18:08pour si peu,
01:18:10même si sous la 5ème République
01:18:12ça s'est quand même déjà fait.
01:18:14Vous qui enseignez,
01:18:16on se remet d'une entrée aussi catastrophique
01:18:18ou pas ?
01:18:20Avec le corps enseignant
01:18:22avec qui on doit négocier ?
01:18:24Vous n'avez jamais été à ce point
01:18:26en conflit avec vos étudiants quand même ?
01:18:28Non, je pense qu'on m'a pardonné
01:18:30des erreurs d'entrée
01:18:32à partir du moment où le pardon est sincère.
01:18:34Ici, il faut faire attention
01:18:36à ce que la communication
01:18:38ne soit pas trop délicate.
01:18:40Je pense qu'il y a un petit peu
01:18:42de trop dans cette communication.
01:18:44Encore une fois,
01:18:46une erreur d'entrée,
01:18:48on peut la pardonner
01:18:50à partir du moment où il y a de la sincérité
01:18:52ou on continue ce parcours.
01:18:54Mais voilà, jugeons-la,
01:18:56comme on dit en droit,
01:18:58sur pièce et sur place.
01:19:00On va avancer,
01:19:02je suis sûre que vous reconnaîtrez
01:19:04peut-être une maladresse
01:19:06comme le chef de l'État
01:19:08sur l'avenir,
01:19:10quel destin on construit
01:19:12pour les générations futures.
01:19:14Moi, je suis très attaché
01:19:16au sport et au sport à l'école.
01:19:18Je trouve que ces deux mesures
01:19:20dont on parle peu
01:19:22mais qui sont pour moi extrêmement importantes,
01:19:24la demi-heure quotidienne obligatoire
01:19:26et les deux heures de sport
01:19:28qu'on a mis chaque semaine
01:19:30pour les collégiens,
01:19:32ce sont des choses absolument formidables.
01:19:34On rentre dans une année olympique,
01:19:36ça va être un événement extraordinaire
01:19:38parce que le sport a un impact
01:19:40sur la santé,
01:19:42mais sur le développement civique aussi
01:19:44parce que dans le sport,
01:19:46il y a l'esprit d'équipe,
01:19:48il y a la camaraderie,
01:19:50il y a le respect de l'arbitre,
01:19:52il y a tout un tas de choses.
01:19:54Je suis rugbyman,
01:19:56j'ai la chance aussi d'être
01:19:58capitaine du XV parlementaire.
01:20:00On peut tout bien faire,
01:20:02c'est la question.
01:20:04Oui, on peut tout bien faire,
01:20:06encore une fois,
01:20:08c'est l'intelligence qui connaît
01:20:10ces dossiers sur le bout des doigts
01:20:12avec la majorité comme avec les oppositions
01:20:14sur le sujet des JO,
01:20:16elle a montré toute sa technicité,
01:20:18toute sa maîtrise des dossiers.
01:20:20C'est un atout énorme
01:20:22pour l'éducation nationale,
01:20:24encore une fois,
01:20:26et je redis ça aussi
01:20:28parce que c'est important,
01:20:30le Premier ministre,
01:20:32qui était ministre de l'éducation jusqu'alors,
01:20:34l'a dit,
01:20:36il emporte la cause de l'école
01:20:38et le Premier ministre
01:20:40est extrêmement fort sur le sujet.
01:20:42C'est génial pour l'éducation nationale,
01:20:44il ne faut pas être abandonné,
01:20:46bien au contraire,
01:20:48tout le monde se mobilise,
01:20:50ça devient la grande cause.
01:20:52– Une petite question de méthode,
01:20:54puisqu'on a deux élus,
01:20:56un député, une sénatrice,
01:20:58sur la feuille de route des réformes.
01:21:00On a parlé de quelques annonces,
01:21:02une grande loi économique,
01:21:04est-ce que c'est une réforme structurelle,
01:21:06une réforme d'ampleur,
01:21:08un peu des deux ?
01:21:10Je pense que ce sera surtout au Premier ministre
01:21:12qui fera sa déclaration de politique générale
01:21:14de détailler de manière précise
01:21:16la manière dont il entend mener les politiques.
01:21:18– Mais ce qu'il a dégagé,
01:21:20ça passe ou ça casse à l'Assemblée ?
01:21:22– Pour une fois, on va trouver
01:21:24et on va s'efforcer à chercher
01:21:26des majorités, des consensus,
01:21:28que ce soit évidemment avec nos collègues sénateurs,
01:21:30je ne sais pas quels chiffres
01:21:32ont encore été redonnés par Yael Brown-Pivet ce matin,
01:21:34elle avait la réception
01:21:36de l'ensemble des parlementaires
01:21:38qui avait été conclusive
01:21:40lors de l'année qui vient de s'écouler.
01:21:42Moi, je crois à ce travail parlementaire,
01:21:44je crois en ce dialogue.
01:21:46– On rentre avec les Républicains
01:21:48dans une phase parlementaire plus appelée ?
01:21:50– Je vous interromps puisqu'on a Mathilde Panot
01:21:52qui est en direct,
01:21:54on va l'écouter pendant quelques minutes,
01:21:56la présidente du groupe LFI à l'Assemblée.
01:21:58– Dès que je lui pose la première question.
01:22:00Au micro de Marco Pommier de LCP.
01:22:04– Mathilde Panot, bonsoir,
01:22:06vous avez entendu Emmanuel Macron,
01:22:08lors de conférences de presse,
01:22:10de nombreuses questions abordées,
01:22:12l'école des questions plus politiques et internationales,
01:22:14qu'avez-vous pensé de la conférence de presse d'Emmanuel Macron ?
01:22:16– Alors moi, j'ai écouté cette conférence de presse,
01:22:18effectivement de 2h20, extrêmement longue,
01:22:20je l'ai écoutée depuis ce campement,
01:22:22ici à Solferino,
01:22:24sur lequel depuis le 25 décembre,
01:22:26une trentaine de familles sans-abri
01:22:28sont là pour demander
01:22:30une mesure immédiate de ce gouvernement
01:22:32qui s'appelle la réquisition.
01:22:34Je rappelle que quasiment tous les jours
01:22:36dans notre pays, on découvre un corps gelé
01:22:38non pas de la rue
01:22:40mais de l'inaction du gouvernement
01:22:42sur la question de l'hébergement d'urgence,
01:22:44de la réquisition qui est une mesure d'urgence
01:22:46extrêmement facile à prendre immédiatement
01:22:48et de la politique qui à la fois
01:22:50propage la misère et crée du mal-logement
01:22:52et du sans-abrisme dans ce pays.
01:22:54Donc d'ici, depuis ce campement
01:22:56où nous avons entendu Emmanuel Macron,
01:22:58il apparaît non seulement complètement déconnecté
01:23:00des besoins des gens
01:23:02mais aussi extrêmement méprisant.
01:23:04Je suis par exemple choquée
01:23:06que Emmanuel Macron n'ait pas dit un seul mot
01:23:08à la rue dans ce pays
01:23:10depuis le début de l'année.
01:23:12Des 620 personnes qui sont mortes
01:23:14l'année dernière selon les collectifs
01:23:16des morts de la rue,
01:23:18donc chiffres largement probablement sous-estimés
01:23:20avec des gens qui meurent dans l'indifférence
01:23:22dans la 7e puissance économique au monde.
01:23:24Donc si je le fais depuis ce campement,
01:23:26c'est parce que nous voulions
01:23:28alerter le gouvernement
01:23:30sur des centaines de milliers de personnes,
01:23:32330 000 personnes dans ce pays
01:23:34chiffres multipliés par 2 depuis 10 ans,
01:23:36chiffres multipliés par 3 depuis 20 ans
01:23:38qui se retrouvent aujourd'hui sans toit
01:23:40c'est-à-dire un droit fondamental
01:23:42et qui se retrouvent aux prises
01:23:44à un froid immense que vous ressentez
01:23:46vous-même en ce moment
01:23:48avec, et c'est ce qui est écrit derrière,
01:23:50la mort qui arrive parfois.
01:23:52Donc voilà, on a une déconnexion terrible
01:23:54d'un président de la République
01:23:56et d'un pouvoir
01:23:58qui aujourd'hui ne répond plus
01:24:00aux besoins fondamentaux des gens
01:24:02que ce soit sur la question de la santé,
01:24:04de l'éducation, du logement
01:24:06et juste de quoi avoir pour vivre dignement.
01:24:08Donc voilà pour cette prise de parole
01:24:10de Mathilde Panot
01:24:12où elle profite finalement
01:24:14des micros pour poser
01:24:16une vraie question.
01:24:18Pierre Cazeneuve
01:24:20qui n'a pas été abordé par le chef de l'État
01:24:22ce soir,
01:24:24en même temps il ne pouvait pas parler
01:24:26de tout. Est-ce qu'il y a une carence
01:24:28de l'État en la matière ?
01:24:30Je tiens à rappeler
01:24:32que notre majorité a fait un effort
01:24:34et a créé un nombre d'hébergements
01:24:36d'urgence historique.
01:24:38Il a parlé de tous les sujets
01:24:40bien évidemment. Il n'a pas été d'ailleurs
01:24:42interrogé spécifiquement sur cette question.
01:24:44Derrière, c'est tout l'enjeu.
01:24:46Moi j'entends autour de la solidarité
01:24:48et je pense que le président a aussi eu
01:24:50l'accusation au début de l'émission
01:24:52avec des guillemets qu'il a été trop
01:24:54sur sa jambe droite entre guillemets.
01:24:56Moi j'ai beaucoup apprécié,
01:24:58beaucoup écouté, beaucoup entendu
01:25:00ce qu'il dit sur la France plus juste,
01:25:02sur justement, on en a parlé
01:25:04sur l'égalité des chances
01:25:06mais aussi sur notre capacité
01:25:08à le redire ici,
01:25:10on est le pays qui a le plus protégé,
01:25:12qui a maintenu son inflation
01:25:14le plus bas de toute l'Europe.
01:25:16On a, avec les boucliers tarifaires,
01:25:18avec tout un tas de sujets,
01:25:20protégé les Français.
01:25:22Pour vous, l'aile gauche de la majorité,
01:25:24à qui il s'adressait aussi ce soir,
01:25:26c'était les Français,
01:25:28sa priorité bien évidemment,
01:25:30mais on est quand même après
01:25:32un débat assez chaotique
01:25:34sur le projet de loi immigration,
01:25:36une aile gauche qui est tentée
01:25:38par le Président extrêmement clair
01:25:40sur des marqueurs un peu sociaux
01:25:42ou des marqueurs même sociétaux,
01:25:44que ce soit sur évidemment,
01:25:46je pense notamment au congé,
01:25:48ce nouveau congé naissance
01:25:50qui était là aussi une annonce
01:25:52que je trouve très forte
01:25:54du Président de la République.
01:25:56Alors, qu'est-ce qu'il faut comprendre
01:25:58de ce nouveau congé naissance ?
01:26:00On n'avait pas le texte avant
01:26:02et ça le prononçait fait fois,
01:26:04donc je l'ai découvert en même temps que vous,
01:26:06c'était une piste qui avait déjà été évoquée
01:26:08et qui était très long et très mal payée
01:26:10que les gens ne prenaient pas
01:26:12et ce que le Président a acté,
01:26:14ou peu en tout cas,
01:26:16le Président l'a redit,
01:26:18on avait peu recours à ce congé parentalité,
01:26:20un, parce qu'il était très long
01:26:22et deux, parce qu'il était peu rémunéré.
01:26:24Et donc ce que veut faire le Président,
01:26:26c'est rationaliser ce congé-là
01:26:28en le raccourcissant sur une période de six mois
01:26:30qui va être pris évidemment
01:26:32et par le père et par la mère
01:26:34et d'avoir là sur ces six mois-là
01:26:36une rémunération juste
01:26:38qui peut prendre ce temps-là.
01:26:40Et donc ça, je trouve que c'est aussi
01:26:42un marqueur très fort sur notre capacité
01:26:44à aborder notre vie,
01:26:46notre vie familiale de manière un peu différente,
01:26:48notre temps libre de manière aussi un peu différente
01:26:50et j'ai trouvé que là, il y avait aussi un marqueur.
01:26:52Ça a été mis évidemment dans une politique de natalité
01:26:54et je pense que c'est très important.
01:26:56C'est un sujet qu'on avait peu abordé depuis lors
01:26:58et donc je trouve ça très bien qu'il le fasse
01:27:00mais je trouve qu'il y a aussi un côté nouvelle société
01:27:02et des perspectives très intéressantes sur ce sujet.
01:27:04Vous devez nous quitter dans moins de dix minutes.
01:27:06On est bien d'accord.
01:27:08Sur la famille, c'est vrai qu'on n'a pas
01:27:10de ministre de la famille
01:27:12mais j'imagine qu'après la conférence
01:27:14après le discours de politique générale
01:27:16du Premier ministre qui interviendra
01:27:18après la décision du Conseil constitutionnel
01:27:20là on est quand même dans la Constitution
01:27:22c'est quand même quelque chose d'incroyable
01:27:24l'article 20, l'article 40, mais bon peu importe
01:27:26nous aurons sûrement beaucoup de secrétaires d'État.
01:27:29Pour l'instant, on n'a rien sur la famille
01:27:31et j'avoue que la famille
01:27:33c'est un peu l'impensée de la Macronie
01:27:35puisque Emmanuel Macron n'est pas revenu
01:27:36sur ce qu'avait fait François Hollande
01:27:38à savoir la fin de l'universalité
01:27:42des allocations familiales
01:27:44mais modifier le congé parental
01:27:46c'est un petit peu court
01:27:48pour une politique familiale.
01:27:50Moi je note qu'aujourd'hui
01:27:52il y a une violence qui est faite aux femmes
01:27:54dont on ne parle pas.
01:27:56C'est celle de choisir entre travailler
01:27:58et avoir des enfants.
01:28:00Il n'est pas normal que notre société
01:28:02soit si peu accueillante pour les femmes
01:28:04qui travaillent aujourd'hui.
01:28:06Mais il n'y a pas que ça.
01:28:08Il faut revenir sur le quotient familial.
01:28:10Il faut revenir sur l'immobilier.
01:28:12Donc là il y a encore un vrai clivage
01:28:14entre les républicains et Macronie
01:28:16sur ces questions de natalité.
01:28:18C'est absolument fondamental.
01:28:20Je prêche pour qu'on ait une politique familiale
01:28:22pour que les femmes puissent choisir.
01:28:24Or aujourd'hui elles n'ont plus ce choix.
01:28:26Elles ne sont pas accompagnées
01:28:28parce qu'on a supprimé beaucoup d'aides.
01:28:31Il n'y a pas non plus un accueil
01:28:33dans les entreprises
01:28:34et les jeunes femmes aujourd'hui
01:28:36elles le disent beaucoup
01:28:38elles se privent d'avoir un ou deux enfants de plus.
01:28:40Et ça c'est une question qui n'est pas traitée.
01:28:42Pierre Kassoff, très vite ensuite Émilie.
01:28:44Retour au sujet.
01:28:46Le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté
01:28:49la meilleure réponse à ces inégalités sociales
01:28:52c'est le travail.
01:28:54Je pense que le Président l'a remis dans ses grands axes
01:28:56quand il a annoncé aller plus loin
01:28:58sur un acte 2 de la réforme du marché du travail
01:29:01sur ce qu'il a fait sur la formation
01:29:02et à travers ça aussi plus jeunes sur l'école.
01:29:05Là on est au cœur pour moi de la politique sociale
01:29:08telle que le Président l'a pensé
01:29:10c'est-à-dire remettre la valeur travail au centre.
01:29:12Et la propriété de logement c'est essentiel.
01:29:14J'avoue que je n'ai pas tout compris sur le congé de naissance
01:29:16et que ça, ça demande quand même un peu des explications de texte.
01:29:18Je n'ai pas tout compris non plus sur le plan
01:29:20contre l'infertilité aussi
01:29:22parce que j'ai compris que c'était une des solutions
01:29:24pour éviter la démographie baissant
01:29:28puisqu'on sait qu'on fait de moins en moins d'enfants.
01:29:30Sur le social je n'ai pas trouvé
01:29:32énormément, j'ai trouvé quand même
01:29:34quelque chose qui était plutôt de l'ordre
01:29:36d'une prise de conscience
01:29:38quand il a parlé des émeutes.
01:29:40Il a été questionné sur les émeutes de juillet dernier
01:29:42et il a parlé notamment des causes
01:29:44ou en tout cas des profils de famille.
01:29:46C'était souvent des familles monoparentales
01:29:48et on sait très bien que c'est une question sociale
01:29:50très importante.
01:29:52Et des familles françaises, il a bien souligné aussi.
01:29:54Il n'y a pas forcément de quartier politique de la ville.
01:29:56Il y en a une, Marine Le Pen
01:29:58qui s'est déjà emparée de cette question
01:30:00parce que je ne sais pas si vous vous souvenez
01:30:02pour les familles monoparentales
01:30:04parce qu'elle a compris que c'était un levier important
01:30:06pour s'adresser aussi aux classes moyennes.
01:30:08– Il avait touché juste sur le sujet ?
01:30:10– Il a touché juste sur le diagnostic
01:30:12mais il n'a pas donné plus sur l'action.
01:30:14– Anne-Charlene Vezina.
01:30:16– Peut-être, avec vous on peut évoquer
01:30:18une grande absente, les institutions.
01:30:20Alors il l'a dit,
01:30:22je ne parlerai pas de réforme institutionnelle,
01:30:24il l'a écartée dès le départ
01:30:26et en même temps à la question sur le référendum
01:30:28il a laissé entendre que c'était dans ses projets,
01:30:30ça viendrait mais pas tout de suite.
01:30:33– Alors précisément sur la réforme des institutions
01:30:36je n'ai pas trouvé qu'il était à ce point-là absent non plus
01:30:39parce que dans tout son discours
01:30:41on a quand même entendu parler de simplification normative,
01:30:43de simplification fiscale, de simplification
01:30:46et ce mot simplification doit alerter à mon sens
01:30:50parce que la simplification c'est du domaine réglementaire
01:30:52et donc ça signifie qu'il a très envie
01:30:55d'essayer de court-circuiter un peu le débat parlementaire.
01:30:59– Il faut s'en inquiéter ?
01:31:01– Je pense qu'il faut s'en inquiéter
01:31:03parce que les Français dans les sondages d'opinion
01:31:05sont quand même assez friands, ont un appétit à rechercher
01:31:08ce que cette majorité relative peut apporter au consensus
01:31:11ou au dissensus d'ailleurs dans la démocratie
01:31:13mais c'est sain qu'il y ait l'un et l'autre.
01:31:15Donc attention quand même à entendre beaucoup trop parler de ça,
01:31:18je rajoute que sur les institutions, sur le référendum
01:31:20il a dit qu'il l'utilisera quand même
01:31:22même si l'effet de teasing sur nous dire
01:31:24pas de sujet ni pas de calendrier
01:31:26me laisse un peu songeux.
01:31:28– Et pourquoi n'a pas parti Rachida Dati, ministre de la Culture ?
01:31:31– C'est le choix du Président de la République
01:31:33mais je pense que là-dessus on a tout dit
01:31:35et ça fait une semaine qu'on en parle.
01:31:37Aujourd'hui je pense que l'essentiel…
01:31:39– C'est quand même un affaiblissement pour LR, un autre, un de plus.
01:31:41– Ben disons que c'est un coup sur LR,
01:31:43c'est ce que je vous disais tout à l'heure, sans LR
01:31:45que ferait le Président de la République ?
01:31:47– Il n'a pas parlé de Paris, a-t-il absolument assuré
01:31:49avec Rachida Dati après cette nomination ?
01:31:52– Pas de deal sur les municipales à Paris ?
01:31:54– On verra, en tout cas il veut changer le mode de scrutin,
01:31:56ce n'est pas innocent.
01:31:58– Et à très bientôt.
01:32:00Puisqu'on parle de Rachida Dati,
01:32:02je vous propose d'entendre le Président finalement défendre son choix,
01:32:06une nouvelle ministre chargée essentiellement
01:32:10de diffuser la culture le plus largement possible,
01:32:14la culture pour tous.
01:32:16– J'ai proposé avec le Premier ministre
01:32:19à Mme Rachida Dati de devenir ministre de la Culture
01:32:22parce que son énergie, son talent, sa liberté,
01:32:25parce qu'elle ne se réduit pas à une appartenance politique,
01:32:30je crois, seront utiles à la culture,
01:32:34à ouvrir des portes et à permettre au fond de mettre fin,
01:32:39je le disais, c'est pour moi un de mes grands objectifs,
01:32:42à cette France du c'est pas fait pour moi.
01:32:47Il faut lutter contre celle-ci.
01:32:50Nous n'avons pas parlé de Paris,
01:32:52vous aurez du mal à me croire quand je vous dis ça,
01:32:54mais c'est vrai.
01:32:57La seule chose que je veux pour Paris,
01:32:59c'est qu'un électeur puisse avoir les mêmes droits
01:33:01et compter autant à Paris qu'à Amiens, à Besançon ou ailleurs,
01:33:05et donc que le gouvernement et le Parlement
01:33:08puissent décider d'une réforme en profondeur
01:33:10de la loi Paris-Lyon-Marseille pour revenir aux droits communs.
01:33:13Ça je pense que c'est la bonne chose,
01:33:15c'est la seule chose qui me concerne pour Paris.
01:33:17Le reste je sais qu'elle mettra son talent, son énergie
01:33:19et tout le reste au service de la culture,
01:33:21de ceux qui la servent et de ceux qui veulent aussi y avoir droit.
01:33:27Et puis il y a un argument que le Président de la République
01:33:31a peut-être oublié, volontairement oublié,
01:33:33c'est qu'elle va aussi bien être utile
01:33:35pendant la campagne des européennes,
01:33:37le côté combattante de Rachida Dati,
01:33:39c'est peut-être aussi pour ça qu'elle est là.
01:33:41Elle a énormément de qualité,
01:33:43ça en fait partie et donc évidemment ça sera un atout.
01:33:46Elle est là avec une mission claire sur le fond,
01:33:49la culture pour tous, on en parlait,
01:33:51a priori de Jack Lang,
01:33:53on parlait justement de l'appropriation des slogans.
01:33:56On continue dans ce dépassement,
01:33:58je pense qu'elle a une mission très claire.
01:34:00Déjà moi j'aimerais rendre hommage aussi
01:34:02à l'action de la ministre de la Culture,
01:34:04qui a fait énormément de choses aussi pour le secteur,
01:34:06avec notamment le pass culture,
01:34:08avec tous les projets de création qu'elle a mis en place.
01:34:12Rachida Dati maintenant a ce challenge
01:34:15de faire diffuser cette culture partout en France,
01:34:17sur tous les territoires.
01:34:19Mais la nomination de Rachida Dati,
01:34:21la continuité de ce dépassement,
01:34:23c'est la continuité de cette rupture,
01:34:25d'être toujours en rupture, de toujours surprendre,
01:34:27de jamais rester sur les acquis,
01:34:29c'est l'audace, toujours de l'audace, rien que de l'audace.
01:34:31– Et puis surtout c'est la stratégie d'affaiblissement de LR,
01:34:33il n'y a plus Valérie Boyer pour en parler,
01:34:35mais Anne-Charline Bézard je voudrais bien vous entendre là-dessus,
01:34:37parce que là on est dans un, je ne sais pas,
01:34:39on déshabille pièce de vêtement par pièce de vêtement
01:34:43le parti Les Républicains.
01:34:45– Alors on avait eu affaire quand même
01:34:47à des partis plus coalisés
01:34:48avant les déclarations d'Emmanuel Macron que les LR,
01:34:52puisque déjà on savait qu'on avait une fibre au Sénat
01:34:55qui n'est pas tout à fait la même qu'à l'Assemblée Nationale,
01:34:57on sait que des sous-familles se dégagent déjà,
01:34:59que des primaires ont quand même beaucoup abîmé le parti,
01:35:02donc c'est un parti qui, historiquement d'ailleurs,
01:35:05on parlait des droites en France tellement c'est difficile
01:35:08de s'identifier dans cette famille-là,
01:35:10néanmoins oui je pense que le coup porté aux LR
01:35:12est très mal vécu de l'intérieur,
01:35:14alors cette personnalité qu'est Rachida Dati
01:35:16va-t-elle encore affaiblir le groupe ?
01:35:18Je n'en suis pas certaine parce qu'elle est disruptive par nature,
01:35:21elle n'est pas vraiment identifiée nécessairement
01:35:24comme un baron on va dire de ces LR,
01:35:26mais clairement ça prouve que le Président de la République
01:35:30entend s'ouvrir au champ des Républicains
01:35:33et encore une fois la majorité de la relative
01:35:36lui laisse peu de choix, c'est assez logique
01:35:38que ce soit avec ce coup-là qu'il a envie de travailler.
01:35:40– Les liens politiques de la droite sur ce compromis
01:35:42arraché par les LR sur l'immigration
01:35:43sont réduits à néant aujourd'hui pour vous ?
01:35:47– La marche politique va être très complexe
01:35:51à l'Assemblée Nationale dans les mois à venir.
01:35:53– Et pour les échéances électorales européennes ?
01:35:55– Je ne suis pas sûre en effet que l'entrée au gouvernement
01:35:58de personnalité LR aide le dialogue avec les LR
01:36:01ni que les futures européennes soient une clé
01:36:04de la réussite de la Macronique.
01:36:06– Emile Izapalsky, c'est vrai qu'on se pose la question
01:36:08depuis ce remaniement, les nouveaux 14 ministres,
01:36:10enfin les entrants, est-ce que c'est un coup de communication
01:36:13d'incarnation pour que les Français enfin entendent
01:36:18leurs ministres, leurs représentants,
01:36:20ou un véritable changement d'orientation politique ?
01:36:24Il a dit le Cap est là, il n'a pas changé d'un iota.
01:36:27C'est un gouvernement de casting.
01:36:29– C'était la réponse à la question 4 ministres de la Santé…
01:36:32– Si la ligne ne change pas, si le Cap n'a pas changé,
01:36:36on est dans le casting, c'est ça ?
01:36:38– Moi je pense qu'on est plus que dans le casting,
01:36:40le casting il fait de l'effet parce qu'en effet
01:36:41avoir récupéré quand même Rachida Dazi,
01:36:44c'est une prise de guerre, mais c'est génial
01:36:46parce que c'est une personnalité quand même qui est explosive,
01:36:49qui sait débattre en effet.
01:36:51Pour la culture, je pense que c'est une bonne nouvelle
01:36:53parce qu'elle saura défendre les choses,
01:36:55ses origines aussi, c'était le coup qu'avait joué aussi Sarkozy,
01:36:58issu de la société civile, ses origines.
01:37:00Il y a pas mal d'atouts, en plus…
01:37:02– Elle n'a jamais d'ambiguïté vis-à-vis du Rassemblement national,
01:37:06elle le combat.
01:37:08– Exactement, elle est très claire, très politique aussi, très maligne,
01:37:09elle ne va pas faire des erreurs de communication de débutante.
01:37:12– Mais sur le fond, pas de rupture,
01:37:14parce qu'on aurait aussi imaginé une sorte de révolution.
01:37:16– Moi je pense que c'est le casting, c'est le fond,
01:37:18on l'a entendu quand même aujourd'hui,
01:37:20c'est le dernier truc pour vraiment faire la mue complètement à droite,
01:37:26je suis désolé mais ça se sent quand même terriblement.
01:37:28– On va parler du Rassemblement national, ça sera notre dernier thème,
01:37:30mais il y a d'abord une question que je voudrais vous poser,
01:37:32Pierre Cazal, parce que moi l'impression générale que j'ai eue
01:37:36en écoutant attentivement le Président de la République,
01:37:39il nous a promis quand même ce réarmement,
01:37:42il a parlé d'un gouvernement révolutionnaire au moment de sa nomination,
01:37:46et en fait, pratiquement à chaque thématique, pratiquement à chaque réponse,
01:37:50il faisait d'abord référence à ce qui a été fait depuis 7 ans,
01:37:54et il mettait en avant la continuité,
01:37:56donc je ne comprends pas bien comment on peut être dans la continuité
01:37:59et être révolutionnaire.
01:38:01– Alors, je vous l'avais dit au début,
01:38:03c'est nécessaire d'avoir des éléments de bilan,
01:38:05on ne parle pas d'une feuille blanche,
01:38:06on a 6 ans et demi de mandat derrière lui et d'action,
01:38:12donc il ne parle pas d'une feuille blanche.
01:38:14Il y a certains sujets sur lesquels il veut poursuivre
01:38:17et changer radicalement de braquet, comme on dit,
01:38:21je pense notamment à l'école, ou ce qu'il a annoncé,
01:38:23tout ce qu'on a pu discuter sur les enseignements civiques,
01:38:27sur le SNU, tout ça, là on a un changement de braquet qui est très fort,
01:38:30on est en rupture par rapport à ce qui s'est fait.
01:38:32Il y a des sujets sur lesquels il veut retrouver un esprit de disruption
01:38:34qu'il avait en 2017, je parle notamment sur le sujet
01:38:36de l'économie, sur finalement la loi travail acte 2,
01:38:41sur la croissance, sur taper les normes.
01:38:43Mais là où il est révolutionnaire, c'est de n'accepter aucun tabou,
01:38:48c'est de n'accepter aucune réalité comme étant de toute façon
01:38:52de facto ce qui doit se passer.
01:38:54Et justement se mettre soi-même en rupture,
01:38:56changer nous-mêmes nos habitudes,
01:38:58ce qu'il a annoncé sur la rémunération des fonctionnaires,
01:39:01personne ne le pensait possible.
01:39:03Une rémunération au mérite plus qu'une rémunération sur l'ancienneté,
01:39:06c'est un changement de paradigme qui est gigantesque.
01:39:08Ça passe à l'Assemblée avec la droite, vous pensez ?
01:39:11On verra, on n'en est pas là.
01:39:13Quel est le vecteur législatif qui sera utilisé ?
01:39:15On n'en est pas là, on est au début des discussions,
01:39:17mais c'est révolutionnaire et c'est ça qu'on a retrouvé.
01:39:19L'un des derniers thèmes, sans doute le plus politique
01:39:21qu'a abordé le chef de l'État, c'est celui du rassemblement national
01:39:25parti du mensonge et de la colère facile.
01:39:28Écoutez.
01:39:30C'est le pays, c'est le parti de l'appauvrissement collectif.
01:39:33C'est le parti du mensonge et ça le continue de l'être.
01:39:36C'est le parti qui a le programme,
01:39:38qui l'a complètement piqué à l'extrême gauche.
01:39:40C'est le parti qui continue à vous expliquer
01:39:42que la retraite à 60 ans est possible,
01:39:44sans vous expliquer comment la financer.
01:39:46Le parti qui vous explique qu'il faut augmenter le SMIC,
01:39:48sans vous expliquer comment ça ne désindustrialisera pas le pays.
01:39:50C'est le parti qui continue de vous expliquer
01:39:52des choses impossibles sur le plan économique et social
01:39:55pour affaiblir.
01:39:57Si on ne s'attaque pas pied à pied
01:39:59à l'incohérence de leur programme,
01:40:01les gens se disent des trucs faciles.
01:40:04L'opposition c'est beaucoup plus facile que le gouvernement.
01:40:06Et au fond, le Rassemblement national
01:40:08est devenu le parti de la colère facile.
01:40:12Du on n'a pas tout essayé, ça paraît sympathique.
01:40:16Ne nous habituons pas.
01:40:19Agissons.
01:40:21Faisons.
01:40:23Bousculons les choses et les habitudes
01:40:25pour montrer qu'en effet ce bloc central
01:40:27qui rassemble les démocrates,
01:40:29les républicains, les écologistes
01:40:31qui croient dans l'Europe,
01:40:33peut agir et changer les choses et le quotidien des gens.
01:40:35– Émilie Zapalsky, c'est sur le Rassemblement national
01:40:39désigné comme parfois son meilleur ennemi
01:40:42par certains éditorialistes
01:40:44qu'il a été le plus convaincant ce soir.
01:40:46– Oui, mais c'est toujours pareil.
01:40:48Emmanuel Macron, quand il est en campagne,
01:40:50quand il est en bataille,
01:40:52quand il est conquérant, il est très bon.
01:40:54Et c'est vrai, il nous a sorti des punchlines
01:40:56qui étaient vraiment bonnes.
01:40:58Le parti de l'appauvrissement, le parti de la colère facile,
01:41:00il a dit aussi le parti du transformisme
01:41:02parce qu'il change tout le temps d'avis,
01:41:04il dit qu'il faut agir, agissons, bousculons.
01:41:06Et c'est vrai que son discours n'est pas du tout
01:41:08à la hauteur de ce positionnement-là qu'il met dans la campagne.
01:41:11– Il dit souvent, c'est en répondant aux problèmes
01:41:13qui nourrissent le Front national,
01:41:15le Rassemblement national, pardonnez-moi,
01:41:17qu'on lui répond de la meilleure des façons.
01:41:19C'est aussi une lecture de ces annonces
01:41:23de la conférence de presse ce soir, non ?
01:41:25– Oui, sauf que ça, ça peut être discutable
01:41:27parce que c'est en effet ce qui s'est passé
01:41:29avec la loi immigration, c'est-à-dire d'aller un petit peu
01:41:31sur le terrain du Rassemblement national pour éviter qu'il passe.
01:41:32Ça puisse satisfaire les gens qui ont voté pour lui
01:41:35pour faire barrage au Rassemblement national.
01:41:37Là, c'est plus discutable.
01:41:39Là où il a raison, c'est quand on les confronte à la réalité,
01:41:41au fait réel.
01:41:43– Je vous interromps, Émilie, pardon,
01:41:45parce qu'on est avec Kévin Mauvieux, député RN de l'Heure,
01:41:47avec nous en duplex, partie de la colère facile,
01:41:50partie du transformisme.
01:41:52Qu'est-ce que vous répondez au Président de la République ?
01:41:54– Alors, on n'entend rien.
01:41:56Ce sont des choses qui arrivent.
01:41:58Désolé de vous interrompre.
01:42:00On va essayer de régler ça.
01:42:02Il nous reste très peu de temps dans cette émission,
01:42:04donc j'espère que ça pourra se régler.
01:42:06Pas de retour pour l'instant.
01:42:08– Anne-Charlene Bézina, quand on voit la force
01:42:11avec laquelle le chef de l'État combat le RN,
01:42:14au moins un peu,
01:42:16c'est-à-dire qu'il n'y a pas de retour,
01:42:18c'est-à-dire qu'il n'y a pas de retour,
01:42:20c'est-à-dire qu'il n'y a pas de retour,
01:42:21quand le chef de l'État combat le RN,
01:42:23au moins dans la sémantique,
01:42:25dans les mots employés,
01:42:27plus personne ne peut douter que son obsession,
01:42:29c'est que Marine Le Pen ne soit pas élue en 2027.
01:42:31– Et que l'écart avec le…
01:42:33pardon Myriam, je rajoute un élément,
01:42:35et que dans moins de 6 mois aux européennes,
01:42:37l'écart ne soit pas aussi important
01:42:39entre Jordan Bardella et le candidat Renaissance.
01:42:42On verra bien.
01:42:44– Ça ne serait pas uniquement en France
01:42:46qu'on aurait ce risque-là.
01:42:48De toute façon, les élections européennes
01:42:49sont celles de la tentation de la renationalisation
01:42:52et donc ce sont des élections
01:42:54où ce parti a beaucoup de succès
01:42:56et la prochaine présidentielle,
01:42:58on prédit déjà un match horizon RN.
01:43:00Donc évidemment Emmanuel Macron
01:43:02ne veut pas être le dernier président
01:43:04avant d'avoir cette vague populiste
01:43:07qui s'abatte sur la France.
01:43:09Néanmoins, voilà,
01:43:11le chemin est vraiment pavé de bonnes intentions
01:43:14et très dangereux parce que
01:43:16tout est susceptible de faire monter cette colère aujourd'hui.
01:43:17– Il semblerait que le micro de Kévin Bouvier fonctionne.
01:43:20On écoute votre réaction.
01:43:24– Bonsoir, j'espère que ça fonctionne.
01:43:27Écoutez, ma réaction à ces 2h15 de conférence de presse devant,
01:43:34en réalité, c'est qu'on n'a absolument rien entendu.
01:43:38On a entendu de beaux discours,
01:43:40mais aucune annonce concrète.
01:43:42Et donc je vous entends effectivement
01:43:44parler des mots d'Emmanuel Macron
01:43:45sur le Rassemblement National.
01:43:47J'aurais aimé qu'il ait un mot
01:43:49sur le pouvoir d'achat des Français,
01:43:51sur la sécurité des Français,
01:43:53mais plus qu'un mot, un acte.
01:43:55En réalité, ce soir, il nous a attaqués
01:43:57parce qu'il est fébrile vis-à-vis de la progression
01:43:59du Rassemblement National.
01:44:01Il voit bien que les mesures et notre programme
01:44:03sont plébiscités par les Français,
01:44:05que ça colle avec l'attente,
01:44:07les attentes des Français
01:44:09et avec les besoins du pays aujourd'hui.
01:44:11D'ailleurs, les quelques mesures
01:44:13qui ont été annoncées par Emmanuel Macron
01:44:15l'idée de faire nation avec la Marseillaise
01:44:18dans les écoles primaires,
01:44:20c'est une idée typique Rassemblement National.
01:44:23L'idée de l'uniforme à l'école,
01:44:26c'est une proposition du Rassemblement National.
01:44:28Ça a même été une proposition de loi
01:44:30que mon collègue Roger Chudeau a déposée
01:44:32dans notre niche parlementaire
01:44:34et face à laquelle toute la majorité a voté contre.
01:44:36Donc en réalité, le président Macron
01:44:38ne fait que critiquer le Rassemblement National
01:44:40pour sauver son poste,
01:44:42mais il ne travaille pas pour les Français.
01:44:43Ce qu'ils attendent, c'est qu'ils travaillent pour eux.
01:44:45Donc le combat contre le Rassemblement National,
01:44:47si vraiment il a envie de le mener,
01:44:49c'est en améliorant le quotidien des Français.
01:44:51Ce qu'aujourd'hui,
01:44:53seules Marine Le Pen et Jordan Bardella proposent.
01:44:55Merci Kévin Mouvieux.
01:44:57Une dernière réaction ?
01:44:59Oui, on l'a appris aujourd'hui.
01:45:01Pierre Cazeneuve, le discours de politique générale
01:45:03aura lieu le 30 janvier prochain,
01:45:05c'est-à-dire dans deux semaines
01:45:07et non pas mardi prochain.
01:45:09Ça veut dire qu'il lui reste des choses à dire
01:45:11à Gabriel Attal.
01:45:13Est-ce qu'il y aura un discours de politique générale ce soir ?
01:45:15Non, je pense que le président a donné un cap,
01:45:17un cap très clair.
01:45:19C'est son rôle, son rôle institutionnel.
01:45:21Le Premier ministre a fait le choix
01:45:23d'avoir un temps un peu plus long
01:45:25avant son discours de politique générale
01:45:27pour consulter les différentes forces de vue du pays,
01:45:29consulter les différents sens politiques du pays,
01:45:31probablement continuer et poursuivre
01:45:33le remaniement et la nomination
01:45:35de certains ministres.
01:45:37Évidemment qu'il a plein de choses à dire
01:45:39et de détailler l'ensemble des mesures
01:45:41qu'a esquissées ce soir
01:45:43dans la République.
01:45:45Mais il doit aussi donner un programme clair
01:45:47avec cette lutte contre le Rassemblement national.
01:45:49Vous avez dit ne rien leur laisser,
01:45:51ne pas se laisser approprier certains sujets.
01:45:54Moi, ce que j'ai entendu me rend fou.
01:45:56C'est aussi ne pas s'approprier les symboles.
01:45:58La Marseillaise, ce n'est pas le Rassemblement national.
01:46:00Personne ne peut...
01:46:02Tout le monde le sait,
01:46:04c'est impensable d'entendre ça
01:46:06et donc heureusement qu'on peut être fier
01:46:08de son hymne national et qu'on peut pousser
01:46:10pour l'apprendre à l'école
01:46:11et évidemment aux membres du Rassemblement national.
01:46:13Et je finirai juste sur ça.
01:46:15Merci à vous.
01:46:17Respectez les consignes.
01:46:19Ce sera le mot de la fin.
01:46:21Merci beaucoup, merci à tous d'y avoir participé.
01:46:23Même Emmanuel Macron a réussi à tenir les 2h20.
01:46:25Alors oui, soyons ponctuels.
01:46:27Donc on va nous aussi être ponctuels.
01:46:29Merci Myriam.
01:46:31Merci à vous Thomas, c'était un plaisir.
01:46:33C'était un vrai bonheur.
01:46:35Merci à toutes les équipes de Public Sénat et de LCP
01:46:37de nous avoir accompagnés dans la préparation
01:46:39de cette soirée.
01:46:41Merci à tous.