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François Pozzo Di Borgo, secrétaire national du SNFOLC, sur la condition des professeures pour cette nouvelle rentrée scolaire : «Les salaires n’évoluent pas au même rythme que l’inflation».

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Transcription
00:00Écoutez, quand vous proposez pour des étudiants qui vont se lancer dans la carrière de l'enseignement
00:05un salaire qui est à peine au-dessus du SMIC après avoir exigé 2-5 années d'études,
00:10forcément vous imaginez que ça n'encourage pas beaucoup à s'engager dans la carrière
00:15de l'enseignement.
00:16Donc moi je pense qu'aujourd'hui c'est encore une fois pas tellement le manque de
00:19vocation ni d'envie parce que par ailleurs il y a toujours, même s'il y a des problèmes
00:25de recrutement, vous le savez, de postes non pourvus encore une fois cette rentrée.
00:30Donc des étudiants qui souhaitent devenir enseignants je pense qu'il y en a, mais encore
00:35une fois on leur propose des conditions telles que ça n'est guère encourageant de passer
00:41les concours de l'enseignement.
00:42Donc résultat il n'y en a pas, au final le résultat c'est celui-ci, c'est-à-dire
00:46effectivement qu'à l'origine il y a des étudiants qui veulent rentrer dans l'enseignement,
00:50je veux bien, mais le résultat est qu'ils sont rapidement découragés.
00:55Je vous confirme que oui, le résultat aujourd'hui c'est qu'effectivement il y a des centaines
01:01et des centaines de postes qui ne sont pas pourvus au concours d'accès à l'enseignement,
01:05ce qui pèse évidemment sur les conditions de la rentrée.
01:10Je vous ai parlé du budget qui supprime des centaines de postes, mais on peut y ajouter
01:14bien entendu les centaines de postes qui ne sont pas pourvus au concours de l'enseignement
01:18pour les raisons que je viens de vous exposer.
01:20Monsieur Pozzo di Borgo, on est l'un des pays d'Europe qui rémunère le moins ses
01:25professeurs, ses enseignants, pour quelles raisons selon vous ?
01:28Parce que vous n'ignorez pas que depuis plusieurs années, il y a une politique systématique
01:34des gouvernements successifs de geler le point d'indice des fonctionnaires.
01:37Vous savez que dans ce pays, les enseignants sont des fonctionnaires de l'État et qu'ils
01:41sont donc comme tous les fonctionnaires soumis à l'évolution du point d'indice.
01:45Et vous savez que le gouvernement démissionnaire, qui est en train de ranger ses cartons comme
01:55les gouvernements précédents, a décidé de geler le point d'indice des fonctionnaires,
01:59ce qui veut dire que depuis le début des années 2000, les fonctionnaires ont perdu
02:02au moins l'ensemble des fonctionnaires, enseignants compris, et personnel d'éducation
02:06nationale, ont perdu au moins 25% de pouvoir d'achat.
02:09Donc ce qui explique cette situation, c'est cela, ce sont ces politiques de rigueur imposées
02:15aux fonctionnaires et aux personnels de l'éducation nationale qui font qu'aujourd'hui,
02:20les salaires n'évoluent pas au même rythme que l'inflation par exemple, et que le pouvoir
02:24d'achat représente des centaines d'euros par mois pour les personnels concernés.

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