L’ancien directeur du centre hospitalier de Valenciennes, Philippe Jahan, sur l’hôpital français : «On est passé d’un modèle pseudo-pyramidal à un modèle horizontal».
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00:00La question est en réalité une question de confiance qu'on peut avoir avec l'Espagnol.
00:07Je crois que toute la réforme a un critère de confiance,
00:14il faut qu'il y ait un contrat de confiance entre l'administration de base,
00:21la direction hospitalière et la clé médicale.
00:25À partir du moment où il y a un événement en confiance et en transparence,
00:28si l'on ne fait pas et qu'on est co-responsable du destin d'un établissement,
00:34mais réellement co-responsable, avec de très fortes responsabilités,
00:38d'évoluer aux praticiens hospitaliers et aux équipes médicales et paralysicales.
00:43Lorsqu'on est franc clair, à ce moment-là, on gère ensemble un certain nombre de difficultés.
00:48Je vous donne l'exemple des urgences puisqu'il a été fait ici et des urgences.
00:52L'hôpital des Valenciennes, très grand centre hospitalier,
00:55a toujours, comme tout le monde, des afflux massifs de personnes aux urgences.
01:00D'abord, il s'était dit qu'il faut travailler en amont,
01:03il y a une maison médicale en amont de l'hôpital,
01:05donc il y a un engagement des médecins libéraux.
01:08C'est un dispositif complet.
01:11Mais le problème des fameux lits dont on parle,
01:15que s'est-il passé à l'hôpital des Valenciennes ?
01:17Il y a eu un contrat, le responsable des urgences a contractualisé
01:22avec tous les chefs de services pour savoir, à froid,
01:27combien de lits tu peux me dégager en cas d'urgence,
01:31quelle pathologie tu souhaites prendre en charge,
01:34parce que mettre un cardiaque en pneumologie, ce n'est pas bon.
01:38Ce n'est pas bon d'ailleurs pour la personne.
01:40Donc il n'y a en amont pas chaud, comme on réagit souvent à chaud, à froid.
01:45Il y a donc un contexte de contractualisation.
01:48Tout le monde contractualise, les services entre eux,
01:51l'administration entre l'équipe et ce contrat de confiance
01:55fait que progressivement, on résout un certain nombre de questions.
02:00C'est fondamental de croire et ne pas cette méfiance
02:03entre le monde de l'administration et le monde des soignants.
02:07Ce sont les soignants qu'il faut soigner,
02:10c'est-à-dire qu'il faut les prendre en considération,
02:13faire confiance à l'intelligence des équipes soignantes,
02:17les considérer, mais ce n'est pas factice,
02:20c'est réel, il faut se savoir qu'à Valenciennes,
02:2280% des crédits sont dévenus sous l'autorité des chefs de pôle.
02:28Ce qui explique qu'au moment du Covid,
02:30l'hôpital de Valenciennes a réagi très vite,
02:33parce qu'il n'avait pas à lever le petit doigt
02:35pour demander s'il fallait mettre des liens en plus,
02:37il agit spontanément, naturellement, librement, en réactivité.
02:41Alors la contrepartie, c'est une responsabilité forte
02:45de l'ensemble des acteurs.
02:47Et on s'est aperçu que deux conséquences dans ce phénomène-là,
02:50une conséquence sur la qualité de la prise en charge,
02:53parce que c'est bien les soignants qui définissent
02:56la réelle qualité de la prise en charge,
02:58et progressivement un équilibre économique sur du moyen terme,
03:03avec des contrats de retour à l'équilibre,
03:05comme on dit dans notre jargon.
03:07Et donc on est passé d'un modèle pseudo-pyramidal
03:10à un modèle horizontal de contrats,
03:13les uns avec les autres, négociés en amont.
03:16Voilà l'essence même de cette réforme,
03:19qui s'est faite avec du temps.
03:21Il a fallu convaincre les soignants,
03:23mais qui ont accepté très facilement
03:25de prendre ces responsabilités,
03:27il a fallu convaincre les administratifs
03:29d'abandonner un certain nombre de pseudo-prérogatives,
03:33et cette liaison entre ces deux mondes
03:36fait que quand il y a un problème...
03:39Alors ces fameux 5% dont on parle,
03:42c'est un engagement que j'avais pris à l'époque,
03:44que jamais les frais d'assurance centrale
03:47doivent dépasser les 5%.