• il y a 2 mois
Aujourd'hui, un plateau bilan des jeux paralympiques avec Marie-Amélie Le Fur, présidente du comité paralympique et sportif français, et Triple championne paralympique d'athlétisme DPX Club France, Romain Pissenem, producteur de la cérémonie de clôture et le journaliste Matthieu Lartot.

Retrouvez tous les entretiens de 8h20 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-du-week-end

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Transcription
00:00Et un grand entretien ce matin pour vivre, revivre ces deux semaines hallucinantes des
00:06Jeux Paralympiques, des exploits, des records battus, des disciplines qu'on a découvertes,
00:12des émotions que nous avons partagées.
00:14Paris est une fête, c'est le thème de la cérémonie qui va clôturer ces Jeux ce soir.
00:20Et avec Marion Lourdes, nous avons le bonheur d'être en compagnie de la présidente du
00:24comité paralympique et sportif français, triple championne paralympique d'athlétisme.
00:30Elle est en direct du Club France, Amélie Le Fur, bonjour !
00:33Bonjour !
00:34Bonjour !
00:35Avec nous en studio, le journaliste, le commentateur, sa voix nous a fait vibrer, elle nous a émus
00:41tout au long de ces Jeux.
00:42Il est avec nous en studio, même s'il s'est couché à 2h du matin, il était au Club
00:47France jusqu'au milieu de la nuit.
00:49Bonjour Mathieu Larteau !
00:50Bonjour à tous !
00:51Et celui qui a imaginé cette grande fête qui aura lieu ce soir au Stade de France,
00:56avec 24 DJ qui vont se succéder, il va nous décrire à quoi ressemblera cette fête,
01:02cette discothèque géante romain.
01:04Pisnem, bonjour !
01:05Bonjour !
01:06Et bienvenue, chers auditeurs, vos émotions, vos enthousiasmes, vos questions aussi sur
01:12les Jeux paralympiques au 01.45.24.7000 ou sur l'application Radio France.
01:19Je le disais, il y avait quelque chose d'assez fort, d'extraordinaire.
01:23On va revenir sur la ferveur populaire autour des Jeux paralympiques.
01:28Mais d'abord, tour de table rapide, un slogan pour résumer ces deux semaines invraisemblables
01:37qu'on vient de vivre.
01:38Mathieu Larteau ?
01:39Je vais faire du recyclage parce que…
01:41Oui, parce qu'on vous étiez hier chez Léa Salamé.
01:43Voilà, j'ai vis ma vie de Léa Salamé, je finis avec elle hier, je finis sur inter
01:46ce matin.
01:47Après ce qu'on a vécu avec le C'est si foot, c'est si beau, c'est si fort,
01:53c'est si grand.
01:54On a vécu des moments, je crois, assez intenses, très puissants en tout cas.
01:58« C'est si bon », c'est la une de l'équipe d'ailleurs aujourd'hui.
02:00Si vous deviez trouver un slogan, Romain Pissnem ?
02:03C'est dur de passer après ça comme ça.
02:05Je trouve que c'est une magnifique leçon de vie, c'est une leçon de joie.
02:09C'était vraiment incroyable.
02:11Une leçon de joie.
02:12Marie-Amélie Le Fur ?
02:13Moi, je serais plutôt autour de la communion.
02:16Je pense qu'il y a une vraie unité du pays derrière ces Jeux Paralympiques, une vraie
02:21ferveur populaire.
02:22C'était la rencontre d'athlètes extraordinaires avec tout un public français qui, je crois,
02:28a désormais le cœur conquis par ces Jeux Paralympiques.
02:30Comment expliquer justement ce qui a surpris tout le monde, à savoir cette ferveur, cette
02:34mobilisation populaire, ce succès, cette passion partagée ? Marie-Amélie Le Fur,
02:40est-ce que vous y attendiez ?
02:41Disons que nous, on connaissait les Jeux Paralympiques.
02:45On les avait vécus et on savait que c'était un moment absolument extraordinaire.
02:50On savait que si le public français venait, il ressortirait transformé de ces Jeux.
02:54Ça faisait des mois qu'on le disait, mais là, ça a été effectivement au-delà de
02:58nos attentes.
02:59Et je peux vous dire que pour avoir beaucoup échangé avec nos homologues étrangers,
03:03jamais ils n'ont connu des Jeux avec une telle ferveur.
03:05Alors oui, il y a 2,5 millions de billets, on est globalement autour de ce qu'a fait
03:09Londres.
03:10Mais clairement, toute la communauté paralympique s'aligne pour dire qu'il y aura un avant
03:15et un après Paris 2024.
03:17Désormais, les Jeux de référence, ce seront ceux de Paris 2024, eu égard à la ferveur
03:22extraordinaire.
03:23On a vu parfois 45, 50, 60 000 personnes au Stade de France, Mathieu Larteau.
03:29Vous aussi, vous avez été surpris.
03:31Comment expliquez-vous qu'autant de personnes aient été séduites, conquises par ces compétitions
03:37?
03:38Sans doute parce que France Télévisions aussi a su se mettre à la hauteur du rendez-vous.
03:42Il y a 10 ans, les paralympiques, c'était 10 minutes par jour à la télévision.
03:46Et là, on a fait 300 heures d'antenne, donc on a offert la même vitrine à ces athlètes
03:52extraordinaires.
03:53On a mis à disposition des gens des moyens colossaux.
03:57Et on a pu voir que c'était la performance de ces sportifs qui a impressionné essentiellement
04:06les gens.
04:07Et il n'y a pas eu de traitement avec du misérabilisme ou une héroïsation particulière.
04:14Non, on a considéré ces athlètes comme ceux qu'on a vécu avec les Valides il y a quelques
04:19semaines.
04:20Et ça, on vous le doit largement.
04:21Et le dernier exploit en date, on en parlait, c'était la médaille d'or des Français
04:25contre l'Argentine en C6Foot hier soir.
04:27On avait envie quand même d'entendre leur marseillaise.
04:29C'est une ambiance folle et ils racontent même qu'en fait d'habitude ils ont 80 spectateurs
04:38dans les tribunes.
04:39Là, il y en avait 12 000.
04:41D'après vous, Romain Pissenem, ça c'est lié aussi à tout ce qui est organisé autour.
04:45Alors vous parliez Mathieu Larteau de la couverture média, mais il y a aussi les cérémonies
04:51qui ont été particulièrement soignées, celles d'ouverture, celles de fermeture.
04:54Oui, il y a vraiment eu un télangouement autour de ces Jeux.
04:58Moi hier, j'avais la chance d'être au stade, on commençait à préparer un peu
05:00tout pour demain soir.
05:01Il y avait une ambiance.
05:02Pour ce soir.
05:03Ce soir, oui.
05:04J'y étais moi hier soir pour commencer à préparer un peu tout et il y avait une ambiance
05:09dans le stade.
05:10Je regardais la fin des différentes compétitions et c'était incroyable.
05:15Vraiment, il s'est passé quelque chose de fantastique.
05:17Et oui, en termes de cérémonie, je crois qu'il y a eu vraiment un énorme effort qui
05:21a été fait pour que toutes ces cérémonies, que ce soit les deux premières ou l'ouverture
05:29et la fermeture des paralympiques, soient vraiment très, très spectaculaires.
05:32A Marie-Amélie Le Fur, le public a adhéré à ces paralympiques, comme disait Mathieu
05:38Larteau, mais qui ont des règles quand même un peu particulières par rapport à ce à
05:42quoi on est habitué ?
05:43Disons que chaque enceinte sportive, effectivement, va avoir son code de supporterie.
05:48Ce n'est pas forcément quelque chose de nouveau dans le sport.
05:51Au tennis, on sait que le public doit faire silence, mais là, on a vu un public totalement
05:57s'adapter aux besoins, à la singularité des athlètes, à la singularité des disciplines.
06:01Et surtout, moi, ce que j'ai beaucoup aimé, c'est que ce public a été créatif parce
06:05que ce public avait envie de donner de l'énergie, il avait envie de donner de la voix.
06:08Il ne pouvait pas toujours le faire, donc il l'a fait autrement.
06:11Et je peux te dire que cette hôla silencieuse du Champ de Mars, c'est absolument génial.
06:16Et ça aussi, ça va faire date, et ça, c'est la créativité du public français.
06:20Une question à chacun, la même, quel est le moment, le temps fort que vous retenez
06:25de ces Jeux Paralympiques ? Non seulement, allez, un événement sportif et un athlète.
06:31C'est trop dur.
06:32C'est tellement dur.
06:33Je crois qu'Aurélie Aubert a marqué tout le monde, elle est entrée dans l'histoire
06:36de la boccia en devenant la première championne paralympique.
06:39Son émotion nous a saisi, l'image a été très forte, mais moi, si je dois retenir
06:45un moment en particulier, c'est cette finale de Parabens-Minton entre Charles Knox et
06:51son compatriote, enfin, Charles Knox est d'origine britannique, il jouait un britannique
06:56qui s'appelle Combs, et qui était tout sourire pendant cette rencontre, et même
06:59dans la défaite, il a communié avec Charles sur cette médaille d'or.
07:02Ça symbolise pour moi beaucoup de choses, les valeurs du sport, le fair play, la sportivité.
07:10J'ai trouvé que ces images étaient d'une force incroyable.
07:14Marie-Amélie Le Fur, même question, elle est difficile.
07:16Oui, vous n'êtes pas facile avec moi, parce que des souvenirs, on en a des très beaux.
07:21Il y a le doublé des frères Portal, qui est pour moi un très beau souvenir, et quand
07:26on entend Alex dans ce partage des sentiments, la joie effectivement de partager le podium
07:31avec son frère, mais la déception de ne pas avoir l'or, mais clairement, moi, le
07:35moment marquant, c'est la médaille d'or de Tanguy De La Forêt, son titre paralympique,
07:39et les valeurs pour moi qui sont portées par ce titre, c'est celles que dans le sport
07:43de haut niveau, il ne faudrait jamais rien lâcher, et on va se le rappeler, Tanguy,
07:47ses six Jeux paralympiques, il aura fallu attendre ses sixièmes Jeux pour le voir monter
07:52sur le podium, pour le voir monter sur la plus haute marche, donc ça démontre aussi
07:56toutes les valeurs d'abnégation des sportifs de haut niveau, des sportifs de haut niveau
07:59paralympiques.
08:00Romain Pissenem ?
08:01Moi, j'ai été très ému hier, parce que juste avant la ligne d'arrivée, il y a une
08:04athlète qui tombe, et tous les autres athlètes passent la ligne d'arrivée, et la première
08:10chose qu'elles font avant de célébrer, elles font marche arrière et elles vont voir
08:13si l'athlète qui est tombé va bien, et j'ai trouvé qu'il y avait un magnifique
08:16moment d'unité, c'était vraiment très émotionnel, la première chose c'est on va
08:21voir si tout le monde va bien, et on a senti un vrai esprit d'Olympisme hier.
08:26Il y avait aussi des athlètes absolument extraordinaires, de belles histoires, il y a eu des drames,
08:31vous venez d'en évoquer un, des grands champions qui se sont entraînés pendant quatre ans,
08:36il y a eu des figures qu'on a découvertes par exemple, comme celle de ce nageur brésilien
08:39Gabriel dos Santos Araujo qui en fait le tour du monde, il y a tout ce qui fait une
08:44grande compétition sportive dans ces Jeux Paralympiques, et même si ce n'est pas toujours
08:50évident de comprendre les différentes catégories en fonction du degré de handicap, on a fait
08:55l'effort, et on a compris, et il suffisait d'aller sur internet pour comprendre par
08:59exemple ce que ça voulait dire d'être saut en hauteur T20 par exemple, ça, ça vous
09:07a surpris justement ce travail de pédagogie que vous avez initié très tôt Mathieu ?
09:11On a essayé en tout cas, parce que c'était l'un des enjeux de ces Jeux, d'expliquer,
09:18d'être pédagogue, didactique, parce que ce n'est pas toujours évident, alors nous
09:21on a 21 consultants qui étaient dédiés à cette compétition et qui je crois ont fait
09:26ce travail de manière remarquable, parce que le but du jeu c'était d'éclairer les
09:30téléspectateurs, et en fait… Mais vous n'en avez pas marre de dire para quelque
09:34chose ? Para natation ? Non mais franchement, la leçon de ces Jeux c'est qu'en fait,
09:41une fois que la compétition est lancée, qu'on présente les athlètes, on oublie
09:45leur handicap.
09:46On ne voit que la performance, et vous parliez du nageur brésilien, il a évidemment marqué
09:52les esprits, mais tous ces athlètes-là ont montré que c'étaient des athlètes de
09:56haut niveau, et quand on les voyait exécuter leur mouvement sur quelle que soit la discipline,
10:03finalement on oubliait qu'ils étaient, vous le disiez, T11, T20, peu importe, c'étaient
10:08des athlètes.
10:09Après il y a évidemment des histoires derrière tout ça, hallucinantes, et qui je pense auront
10:14marqué vraiment les téléspectateurs.
10:16Marie-Amélie Le Fur, Mathieu Larteau parlait du fait que les athlètes étaient des athlètes
10:20à part entière qui n'avaient pas forcément été héroïsées, mais quand même il y a
10:24effectivement ces histoires de résilience, d'accident, comment est-ce qu'on contourne
10:28cet écueil de présenter les para-athlètes comme des sur-hommes, un peu comme ce qui
10:33avait été fait à Londres aussi, où on avait l'impression que c'était un peu des hommes
10:35bioniques pour ceux qui avaient des lames par exemple à la place de certains membres ?
10:39C'est vrai que cette justesse narrative n'est pas forcément simple à trouver, mais là
10:44je pense que tout le travail de sensibilisation, tout le travail de coopération que nous avons
10:48fait avec les médias a fonctionné, et en fait il y a une solution très simple pour
10:54éviter cette héroïsation, c'est qu'on n'utilise pas plus de superlatifs quand on parle des
10:58sportifs paralympiques que quand on se parle des sportifs olympiques.
11:01On compte, on raconte la performance, bien évidemment on la contextualise du égard
11:07au parcours de vie, et ça c'est important, et on sent que ça peut aussi embarquer l'émotionnel,
11:13mais on ne tombe pas non plus dans le pâteau, c'est-à-dire qu'on ne fait pas pleurer
11:16dans les chaumières, on ne raconte pas les circonstances du handicap, mais on raconte
11:21l'impact que peut avoir le handicap sur la performance, parce que ça permet aussi d'embarquer
11:26le spectateur, d'embarquer le téléspectateur, et de comprendre à quel point ce qu'il est
11:31en train de vivre est extraordinaire d'un point de vue de la performance sportive.
11:36Et l'auditeur aussi, sur Esprit Sport, sur France Inter, on l'entendit, Nathalie Iannetta,
11:42a rappelé justement que c'était un spectacle sportif, Claude Askolovitch, qui a régulièrement
11:48dit à l'antenne, avec des mots un peu plus précieux que les miens, on s'en fout finalement
11:53assez rapidement du degré de handicap.
11:56Ce qui est intéressant, c'est ce qu'on voit comme spectacle, et il évoquait par exemple
12:00les screams en fauteuil, les escrimeurs ne peuvent pas reculer, ils ne peuvent qu'attaquer,
12:07du coup ça crée une tension, ça crée quelque chose comme un spectacle assez fou.
12:11Mathieu Larteau, vous aviez conscience justement de cette spécificité, qu'on allait pouvoir
12:17regarder par exemple un 400 mètres mixte, hommes-femmes, et mixte, entre différents
12:22types de handicaps, que le triathlon, c'est un triathlon, et ça que c'est rentré dans
12:28la tête des spectateurs assez vite ?
12:31Oui, et d'ailleurs, on l'a vu au niveau des audiences, il y a eu une adhésion à
12:37ces jeux à travers les performances des différents athlètes.
12:40Mais oui, je crois que nous on était préparés, alors ça fait un petit moment qu'on accompagne
12:45le mouvement paralympique, et c'est vrai que Marie-Amélie Le Fur et toutes ses équipes
12:50ont fait aussi un travail extraordinaire, et je crois que le fait qu'il y avait la
12:53même ambition pour les Jeux et les Paras, de les mêler entre eux, de les voir à chaque
12:58moment dans les cérémonies, Nantenay Keita et Alexis Anquinquan, les deux portes-drapeaux,
13:04ils ont été aussi là dans les Jeux Olympiques, Florent Manodou est arrivé avec la flamme,
13:10donc il y a eu cet esprit.
13:12Les triathlètes Anquinquan rencontrent le nageur Manodou.
13:15Et ça c'est une grande première dans l'histoire, je crois, des Jeux et des Paras, d'avoir
13:19cette symbiose-là, et donc il n'y a pas de distinction, voilà.
13:23On a de très nombreuses réactions d'auditeurs, vous l'imaginez, beaucoup qui disent que
13:28ces Jeux Paralympiques étaient grandioses, même s'il reste encore une journée.
13:33D'ailleurs, le programme, Marie-Amélie Le Fur, aujourd'hui, puisque vous êtes au
13:35Club France ?
13:36Alors aujourd'hui, déjà on va se retourner un peu vers les épreuves, puisqu'effectivement
13:41il y a des épreuves qui sont encore en cours.
13:43On a le départ du Paramarathon ce matin avec Rosa, donc qui prendra le départ à 8h30,
13:50donc elle doit être là sur le début de sa course.
13:53Et puis après on ira regarder un petit peu ce qui se passe à Versure-Marne, avec deux
13:57athlètes encore engagés, Abel Haber et Nelia Barbosa, qui on l'espère pourront décrocher
14:04de nouvelles médailles pour cette délégation française, et aller encore plus loin dans
14:08ce compteur de médailles qui compte actuellement 74 médailles.
14:11Sophie, qui dit merci pour ses JO d'ailleurs, elle ne dit même pas Jeux Paralympiques.
14:15D'autres qui disent qu'ils ont aimé ces Jeux, c'est Christelle de Toulouse par exemple.
14:20« C'était très joyeux, ça nous a réunis ». Ce mot de réunion, il revient très régulièrement.
14:25Et on file au Standard pour retrouver Catherine.
14:28Bonjour Catherine !
14:29Oui, bonjour !
14:30Et bienvenue sur Inter, bienvenue dans le Club France d'Inter !
14:34Oui, France Inter !
14:35Oui bonjour !
14:37Moi, j'ai suivi avec beaucoup d'enthousiasme, bien sûr, et c'est vrai qu'il y avait une
14:42chaleur humaine et que c'était fabuleux.
14:44Moi, ce qui me préoccupe, dans ma profession, j'ai été justement en contact avec des
14:50enfants en difficulté, avec des handicaps plus ou moins lourds.
14:54Qu'est-ce que vous faisiez comme travail, Catherine ?
14:56J'étais enseignante spécialisée, tous ceux qui disparaissent l'on ferait à mesure,
15:01j'étais rééducatrice en psychopédagogie, et donc mon rôle c'était d'essayer d'aider
15:05les enfants à s'adapter, à s'adapter à l'école.
15:08Or, je vais prendre un seul exemple, il y a très peu d'ascenseurs dans les écoles.
15:13C'est une véritable catastrophe.
15:15Donc, ça veut déjà dire que les enfants en fauteuil roulant, c'est inaccessible,
15:21sauf éventuellement la maternelle, et encore il y a des maternelles en étage.
15:25Et donc moi, ce que je voudrais savoir, c'est le après.
15:28Bien sûr qu'on se réjouit, on est dans la joie, la bonne humeur, ça nous fait du bien,
15:32c'est formidable, surtout dans cette période.
15:34Mais moi ce qui me préoccupe, c'est ça.
15:36Est-ce que nos hommes politiques, puisqu'enfin on en a,
15:39est-ce qu'ils ont conscience de la réalité sur le terrain ?
15:44Et même dans la population, là récemment, nous on a eu notre petite fille
15:48qui s'est cassée une jambe, c'est un handicap momentané,
15:50mais elle était au deuxième étage d'une école sans ascenseur.
15:53Et j'en connais énormément des écoles comme ça,
15:55puisque mon travail m'amenait à tourner sur plein de groupes scolaires.
15:59Merci Catherine pour votre intervention.
16:01On va justement laisser Marie-Amélie Le Fur vous répondre,
16:05parce que c'était aussi l'un des objectifs de ces Jeux Paralympiques
16:09et de cette parenthèse qu'on n'a pas envie de refermer.
16:12Effectivement, l'objectif c'était vraiment que ces Jeux Paralympiques
16:16impulsent une société nouvelle pour et par les personnes en situation de handicap.
16:21Et donc ces enjeux d'accessibilité, ces enjeux de mobilité,
16:24ces enjeux de vivre ensemble étaient vraiment le thème de fond de ces Jeux Paralympiques.
16:28Il y a déjà eu des évolutions.
16:30Les 17 quartiers en accessibilité augmentée de Paris,
16:33la mise en accessibilité de toutes les lignes de bus.
16:36Voilà, donc on est au début d'un processus.
16:38Le métro, on en est loin quand même.
16:39Le métro, on en est loin, effectivement.
16:41Mais il y a des solutions qui sont pensées.
16:43De se dire que le métro, ce n'est pas du tout ou rien.
16:45Le métro, c'est peut-être de choisir quelques stations
16:47qui permettront aux personnes en situation de handicap d'avoir le choix
16:51et de pouvoir se connecter à des grandes gares.
16:53En tout cas, nous ce qu'on a senti, c'est un changement de paradigme.
16:56Un changement de paradigme des Français,
16:58mais aussi surtout des décideurs publics, des décideurs politiques.
17:02Et ça, durablement, ça changera la donne
17:05parce qu'il y a une véritable prise de conscience
17:07de leur niveau de responsabilité
17:09pour que demain, notre cité, notre société,
17:11elle soit accueillante pour les personnes en situation de handicap.
17:14Mathieu ?
17:15Oui, c'est hyper important de le dire.
17:17C'est-à-dire que cette fameuse révolution de l'inclusion,
17:20elle doit perdurer.
17:22Et en fait, une fois les podiums rangés,
17:24il faut qu'il y ait quelque chose qui reste.
17:26On a beaucoup parlé d'héritage pour ces Jeux Olympiques
17:28et ces Jeux Paralympiques.
17:30On a aussi parlé de parenthèses magiques,
17:32Marion rappelait l'expression tout à l'heure.
17:34Vous avez peur de la voir se refermer, justement, cette parenthèse ?
17:37Oui, moi j'ai peur.
17:38Mais j'ai surtout peur que les invisibles,
17:41parce qu'en fait, les athlètes paralympiques,
17:43ce sont des invisibles le reste du temps,
17:46retournent à leur statut de personnes qu'on met un peu à la marge.
17:52J'ai été très touché par ce que disait l'auditrice.
17:54Il y a 12 millions de personnes en situation de handicap en France.
17:57C'est 18% de la population.
17:59Et elle a pris un exemple très juste de sa petite fille
18:02qui se casse la jambe et qui d'un seul coup fait face
18:04à un accident de la vie.
18:06Et c'est pour ça qu'on est tous concernés.
18:08On sera tous, un jour ou l'autre,
18:10on devra faire face à la vieillesse,
18:12à tout un tas de choses
18:14où on n'a pas beaucoup d'accessibilité dans certains lieux.
18:18Donc ça doit nous concerner tous.
18:20Aujourd'hui, c'est ce qu'ont montré ces jeux.
18:23Et les politiques doivent se saisir de cet enjeu-là,
18:28de ces problèmes de société.
18:30Marie-Amélie Le Fur, on parle de ce changement de regard
18:34et de ce changement d'esprit.
18:36Sur le bilan sportif, on est peut-être un peu plus mitigés.
18:3974 médailles, 19 en or.
18:42On ne sera pas aux 80 qu'on espérait.
18:44La France est 8ème au classement.
18:46Comment vous expliquez qu'on réussisse ?
18:48Qu'on réussisse, par exemple, nous la France,
18:50en cyclisme, en natation,
18:52et qu'on ait des déceptions sur les sports collectifs,
18:54sur le tennis, fauteuil ?
18:56Si vous retrouvez un interview où j'évoque
18:58une volumétrie de 80 médailles,
19:00je suis preneuse, je crois.
19:02Je crois que nous, dans les ambitions
19:04du comité paralympique, on a toujours été clair.
19:06C'était le top 8.
19:08Et on estimait que pour atteindre ce top 8,
19:10il faudrait être autour des 20 médailles d'or.
19:12On est à 19, certes.
19:14Il nous reste encore 3 épreuves.
19:16On a encore espéré. Non, c'est un véritable
19:18succès sportif. En 8 ans,
19:20on a triplé le nombre de médailles gagnées
19:22par l'équipe de France. On est capable
19:24d'aller chercher des médailles dans 15 sports
19:26du programme paralympique.
19:28C'est à la fois un modèle qui nous permet
19:30de remonter, de gagner 6 places
19:32au classement des nations paralympiques,
19:34mais c'est aussi un modèle qui a été
19:36salué au plus haut niveau de l'IPC
19:38parce qu'il est pluridisciplinaire,
19:40parce que derrière ces enjeux du haut niveau
19:42qui nous ont permis de rayonner en tant que nation
19:44paralympique, c'est tout
19:46un modèle de développement qui est porté
19:48et c'est un modèle qui est incarné
19:50par aussi une pluralité de fédérations
19:52qui ont su monter en compétences,
19:54qui ont su préparer des athlètes de haut niveau
19:56et qui demain vont impulser dans leur club
19:58cette ambition aussi
20:00du sport pour tous.
20:02Romain, vous allez nous décrire dans un instant à quoi ressemblera la fête
20:04de ce soir, mais Mathieu, hier vous étiez
20:06en plateau, donc dans quel jeu ?
20:08Et vous étiez à côté d'une jeune sportive
20:10qui jouait à la boccia, médaille d'or.
20:12Incroyable ce qu'elle disait !
20:14Une médaille d'or, ce n'est pas simplement
20:16une récompense en l'occurrence, ça représente
20:18une forte somme d'argent, 80 000 euros ?
20:20Et ça change tout ?
20:22Ça change tout parce qu'Aurélie Aubert,
20:24en l'occurrence, elle aura pu se soucier
20:26en tout cas dans les mois qui viennent
20:28de comment elle va financer
20:30ses déplacements,
20:32ses compétitions,
20:34ça va lui permettre un petit peu
20:36d'aborder tout ça avec plus de légèreté.
20:38Maintenant, Aurélie Aubert,
20:40elle est
20:42devenue une incarnation forte, personne
20:44ne la connaissait avant ses jeux. Et en fait, c'est aussi ça
20:46la leçon de ses jeux paralympiques. Tanguy de
20:48la Forêt, des noms que vous n'aviez jamais
20:50entendus, ils sont rentrés comme ça
20:52dans les foyers français.
20:54Et ces sommes-là et l'exposition
20:56vont sans doute leur permettre
20:58d'avoir, je l'espère,
21:00des mois un peu plus sereins. Je crois
21:02qu'elle a trouvé un sponsor
21:04grâce à l'émission.
21:06Romain, à quoi ressemblera
21:08la fête ce soir ? 24
21:10DJ ?
21:12L'idée de ce soir
21:14et encore plus en attendant
21:16le bilan de tous ces jeux paralympiques,
21:18c'est vraiment de réussir
21:20à créer un moment spectaculaire
21:22et festif où on va pouvoir mettre
21:24tout le monde ensemble. Faire danser tout le monde ?
21:26Voilà, c'est ça. C'est-à-dire que c'est ce
21:28qu'on veut faire avec ce
21:30grand spectacle, cette grande fête de ce soir.
21:32C'est célébrer les jeux paralympiques,
21:34célébrer la fin de Paris 2024,
21:36célébrer toute cette
21:38parenthèse enchantée qu'on va essayer
21:40pour quelques heures de plus
21:42de garder cet enchantement
21:44et vraiment de
21:46pouvoir mélanger tout le monde.
21:48On a mélangé 24 artistes
21:50de musique électronique
21:52qui représentent
21:54toute l'histoire de la musique électronique
21:56française et l'idée vraiment c'est de se dire
21:58d'offrir un grand spectacle visuel et un gros
22:00Paris est une fête, ces jeux
22:02olympiques ont été
22:04une énorme célébration et ce soir on va fêter
22:06tout ça. Ce sera l'expression qui
22:08sera le dernier mot de ce plateau
22:10Paris est une fête. Vous avez emprunté l'expression
22:12à Hemingway mais c'est votre ambition ce soir
22:14et ça en dit long sur justement
22:16ce qu'ont été ces jeux paralympiques.
22:18Merci infiniment à tous les trois d'avoir
22:20été les invités d'Inter
22:22ce matin. Bonne dernière journée
22:24et bon courage Mathieu.
22:26Vous n'avez pas beaucoup dormi, Marie-Amélie non plus.
22:28On va prendre quelques cafés pour tenir le coup.
22:30Pas encore moi, pas encore.
22:32Bonne journée.

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