• il y a 3 mois
Ce documentaire a été réalisé à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024, où les épreuves de surf se dérouleront en Polynésie française, à Teahupo'o.
Thèmes abordés

Les origines polynésiennes du surf et son importance culturelle
L'histoire du surf, de ses origines à son entrée aux Jeux Olympiques en 2020
Le retour symbolique du surf olympique en Polynésie pour Paris 2024

Points clés

Le surf est présenté comme bien plus qu'un sport pour les Polynésiens : c'est une part de leur identité et de leur culture
Le documentaire retrace le parcours du surf, de pratique ancestrale à discipline olympique
Il met en avant le site de Teahupo'o à Tahiti, décrit comme "la plus belle vague du monde"
Le film propose une plongée dans l'épopée mondiale du surf

Réalisation
Réalisé par Benjamin Morel et Christophe Bouquet
Produit par Yami 2 / Bilderfest / MacTV / France Télévisions Ce documentaire offre donc un regard à la fois historique et culturel sur le surf, en lien avec son retour symbolique sur ses terres d'origine pour les JO de Paris 2024.

Category

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Sport
Transcription
00:00:00Bienvenue au paradis du surf.
00:00:16Aux Jeux Olympiques de 2024, le plus spectaculaire se passera à 20 000 kilomètres de Paris.
00:00:27Là, à Tahiti, sur cette vague appelée Teahupo, les meilleurs surfeuses et surfeurs de la
00:00:35planète chevaucheront une des vagues les plus redoutées pour un titre de champion olympique.
00:00:39Le frisson accompagnera une revanche sur l'histoire.
00:00:43Le surf est l'un des rares sports qui est bien plus qu'un jeu.
00:00:48L'expression d'une culture, celle du peuple de l'eau, les Polynésiens.
00:00:53L'art de glisser sur les vagues au cœur des plis du monde est leur héritage ancestral.
00:01:00Le surf a failli disparaître il y a près d'un siècle.
00:01:03Sa résurrection tient à un indigène de l'Amérique, à une poignée de jeunes fugueurs,
00:01:11des hommes d'affaires et des jeunes femmes rebelles du monde entier.
00:01:15Aujourd'hui pratiquée par des dizaines de millions de passionnés,
00:01:19le surf a gagné sa place olympique à coups d'exploits, de quêtes de liberté et de conquêtes
00:01:25d'espaces sauvages. Une épopée mondiale racontée par ceux qui l'ont fait naître
00:01:30et ceux qui visent le podium au milieu du Pacifique.
00:01:49La médaille d'or se jouera là, quand d'un seul coup, Théa Houppot sort de l'océan.
00:02:20La plus belle vague du monde.
00:02:37C'est une vague mythique.
00:02:39Comme un animal sauvage. Un tigre.
00:02:48C'est une vague qui casse sur du récif et il y a seulement un mètre d'eau.
00:02:56Tu sais que tu rigoles pas quoi, Théa Houppot, ça peut vraiment te faire peur.
00:03:03La vague elle arrive et puis c'est juste toute la masse de l'océan qui vient en même temps
00:03:09et qui se déroule avec beaucoup de puissance. Donc c'est une vague qui est impressionnante.
00:03:14Et c'est ce côté-là en fait que Théa Houppot dégage, c'est ce côté sauvage.
00:03:18Quand tu passes sous l'eau, sous la vague de Théa Houppot, en fait ça te dévoile tout
00:03:28l'envers du décor et tout le mécanisme. Tu vois le récif qui remonte,
00:03:33tu vois le tube se former, après tu vois les turbulences se créer.
00:03:36T'es vraiment au plus près de toute l'énergie de cette houle qui arrive de l'Antarctique
00:03:47jusqu'au récif de Tahiti.
00:03:49Tu es témoin d'un spectacle qui est à la fois fascinant et éblouissant de beauté,
00:04:01mais surtout t'es au cœur du moteur.
00:04:04Ça reste quand même une vague qui est dangereuse et en fait il faut passer du temps à l'eau,
00:04:15il faut expérimenter toutes ces conditions-là pour pouvoir être à l'aise.
00:04:22Tu arrives là-bas, il faut respecter,
00:04:24il faut être humble parce que tu ne sais jamais ce qui peut se passer.
00:04:26Bahineh Fierro et Kaoli Vast sont deux des prétendants au titre olympique.
00:04:33Nés en Polynésie, ils surfent Théa Houppot depuis leur adolescence.
00:04:38Ils sont peu nombreux sur terre à savoir l'affronter.
00:04:43Il y a beaucoup d'attente, t'es patient, tout le monde veut sa vague,
00:04:50et puis il y a le tour de priorité.
00:04:52Donc c'est un respect qu'on a mutuellement avec tout le monde.
00:04:55Et à un moment donné, la première vague qui arrive, c'est celle-là que j'attendais.
00:05:14Quand tu commences à ramer, il faut ramer fort.
00:05:17Et puis tout ce que tu vois, c'est tout l'océan qui se retire.
00:05:23Tu vois que les coraux qui t'attendent.
00:05:27T'as l'impression que ton sens de gravité, il change un peu.
00:05:31Et puis t'as l'impression d'être de travers.
00:05:37Je descends, je descends, je descends.
00:05:40Faut pas que je tombe, faut pas que je tombe, faut pas que je tombe.
00:05:43Et ensuite quand tu entres dans le tube, ça se remet droit, et puis t'es enroulé dans un rouleau.
00:05:50L'océan qui défèle, qui défèle, et puis t'as l'impression que le temps s'arrête.
00:05:58Tu bouges plus pendant quelques secondes, et puis d'un coup,
00:06:03tu sors avec un souffle qui te propulse par l'arrière.
00:06:07Et puis ça, c'est le meilleur sentiment.
00:06:09Tu sais que c'est une bonne vague quand tu sors avec le souffle.
00:06:15Et puis tu arrives dans la passe avec tout le monde sur les bateaux,
00:06:18tout le monde qui s'est en extasie parce que c'était une bonne vague.
00:06:21C'est des moments forts qui peuvent seulement être vécus quand tu fais partie des éléments.
00:06:27C'est assez spirituel, je pense.
00:06:38Ce monde sauvage de l'océan, c'est l'univers du seul peuple au monde sachant marcher sur l'eau,
00:06:44le peuple polynésien.
00:06:48Pour apprécier la compétition olympique de surf,
00:06:51il faut en saisir la beauté, la profondeur et la spiritualité.
00:06:57Ma famille m'a enseigné l'art des planches traditionnelles en bois.
00:07:10C'est une façon de faire revivre l'esprit de l'arbre sous une nouvelle forme.
00:07:16C'est le début de mon voyage.
00:07:21La quête de l'essence même du surf,
00:07:27de ce qu'il représente.
00:07:32À 70 ans passés, Tompo Acousto a été un des meilleurs surfers du monde.
00:07:38Je suis fatigué.
00:07:40Je n'ai pas banco.
00:07:42Je ne peux pas faire de surf.
00:07:47Je suis jalouse.
00:07:53Les gens me demandent « Comment est-ce que tu cours sur une planche comme ça ? »
00:08:01« Pourquoi est-ce que je fais le surf ? »
00:08:04Toutes les planches qu'on utilise aujourd'hui ont pour origine celles que fabriquaient mes
00:08:17ancêtres. C'est l'origine de tout ça. Quand on a quitté le continent, l'Asie du sud-est,
00:08:38on a renoncé à la terre et l'océan nous a accueillis. Parti du sud de la Chine il y
00:08:45a six mille ans, sur d'immenses pirogues, les Polynésiens sont arrivés en Indonésie et aux
00:08:49Philippines quand les pharaons d'Egypte construisaient leur première pyramide. Ils
00:08:56accostent à Tahiti à la chute de l'Empire romain, découvrent Hawaï à la naissance de l'islam,
00:09:05l'île de Pâques au temps de Charlemagne et la Nouvelle-Zélande au temps des croisades.
00:09:12La navigation s'est devenue un peu notre clé de voûte pour construire cette société. On est
00:09:20issus de la mer, nous sommes un peuple du continent liquide, c'est ce qu'on nous appelle
00:09:25aujourd'hui. Donc on a appris à maîtriser l'océan avant de maîtriser la terre. On était
00:09:31toujours en mouvance, on était toujours en mouvement, on devait découvrir des terres,
00:09:36on devait occuper des terres, on devait survivre. Les vagues sont l'aboutissement des ondes liquides
00:09:42qui traversent le Grand Bleu. Dans le Pacifique, ces ondes sculptées par les vents parcourent des
00:09:48milliers de kilomètres. Ceux qui savent maîtriser les ondes et les vents découvrent alors des
00:09:57chemins qui avancent tout seuls et relient les terres les unes aux autres. Cet océan qui nous
00:10:05relie tous est notre mer, est notre lien. Nous sommes un seul peuple relié par la mer.
00:10:12Notre migration nous a menés vers tant d'îles différentes à travers les océans. Et le surf
00:10:19est devenu l'extension, la continuité de cette migration.
00:10:24J'ai toujours comparé le surf à un ballet. Tout doit être fluide, c'est l'essence de la glisse.
00:10:32Peu importe votre style ou ce que vous faites sur la vague, c'est une danse. Et elle vient de l'âme.
00:10:44On trouve plus d'une vingtaine de mots pour dire l'état de la vague.
00:10:52La main continuellement agitée, c'est Haru Onna Onna.
00:10:58La vague destructrice qui fait échouer une pirogue, c'est Haru Onna Onna.
00:11:03La plus haute vague porte le nom de Tuwa Tea.
00:11:09Cette foule de termes antaïciens, c'est montrer combien les gens étaient observateurs
00:11:15de l'espace dans lequel ils évoluaient, la mer.
00:11:20Quand vous prenez le temps de contempler l'eau, vous prenez conscience de tout ce qui s'y passe.
00:11:25Et là encore, la tradition est très forte.
00:11:39On a une ténèbre, une gorge, un manque de lumière, un manque de sol.
00:11:46Et là encore, la tradition a son importance.
00:11:50On ne se jette pas à l'eau pour simplement y pêcher ou naviguer.
00:11:54Il faut comprendre l'eau dans laquelle on entre, la goûter, la sentir, percevoir ses nuances, ses couleurs.
00:12:04Lire les mouvements de l'eau s'apparente à une forme d'art.
00:12:08C'est très complexe.
00:12:10Il ne suffit pas de monter sur sa planche, de ramer jusqu'à une vague et la surfer.
00:12:21La mer pouvait être notre temple.
00:12:24Il y a des gens qui sont morts au fil des migrations, mais ça peut être aussi notre lien avec la vie.
00:12:31D'ailleurs, tous nos taura, les taura c'est les animaux protecteurs, beaucoup viennent de la mer.
00:12:37La baleine, la tortue, les mémés sont des animaux qui nous protègent.
00:12:51Ça va loin cette histoire de vagues.
00:12:53C'est ce mouvement de vagues et viens d'ailleurs qui imprègne nos danses, nos chants.
00:12:59Je pense que dans le style de surf de chaque surfeur, ça raconte notre histoire.
00:13:05Il y en a qui sont puissants, qui sont agressifs.
00:13:09Ça raconte leur personnalité quand ils s'expriment sur une vague.
00:13:14Et pour moi, j'exprime d'où je viens, qui je suis.
00:13:19Ça se voit dans mon surf que j'ai une certaine fluidité.
00:13:23Souvent, on me dit beaucoup que je danse un peu trop sur la vague.
00:13:27Et puis, ça vient de notre culture.
00:13:29On est des danseuses aussi.
00:13:31C'est personnel et chacun a son style de surf.
00:13:37La violence des vagues d'un côté, la douceur de la glisse de l'autre.
00:13:42Cette union des contraires qui caractérise le surf se magnifie grâce à ce que les Polynésiens appellent...
00:13:48Le feu sacré, l'énergie qui imprègne tout ce qui existe.
00:13:54Les animaux, la terre, l'eau, les hommes, les plantes.
00:14:00Pour se connecter aux éléments et surfer une vague, il faut avoir le Mana.
00:14:08Cette force se transmet grâce au Haka.
00:14:11La force, le courage, la sagesse ou le partage.
00:14:16Ce que les All Blacks néo-zélandais ont mondialisé à travers leur rugby.
00:14:28Le Haka, c'est la danse.
00:14:30C'est la force.
00:14:32C'est la force.
00:14:34C'est la force.
00:14:36C'est la force.
00:14:38C'est la force.
00:14:40C'est la force.
00:14:42C'est la force.
00:14:44C'est la force.
00:14:46C'est la force.
00:14:48C'est la force.
00:15:02Le Mana, c'est une énergie un peu spirituelle.
00:15:06C'est l'énergie qui est assez présente un peu partout en Polynésie.
00:15:10Par exemple, quand tu vas à Theropo, tu ressens vraiment cette énergie-là.
00:15:16Ça vient aussi des montagnes, parce qu'il y a des montagnes très hautes sur Theropo.
00:15:20L'énergie, la puissance, ça descend, ça va dans l'océan.
00:15:24Ça sort à travers la rivière de Theropo, puis ça va dans le récif.
00:15:29Quand on dit avoir le Mana, on dit surtout le transmettre, en fait.
00:15:36Cette puissance se perpétue dans les Tzikis,
00:15:39gigantesques statues de pierre,
00:15:41incarnation des esprits, des dieux et des ancêtres.
00:15:49Le Mana pénètre les corps grâce au tatouage.
00:15:53Quand le sang et l'encre fusionnent sous la peau,
00:15:56et y incrustent une écriture,
00:15:58l'identité de chaque Polynésien.
00:16:02Le Mana se remet en jeu.
00:16:06Il se fortifie, ou se perd, au cours de tournois immémoriaux
00:16:11qui opposent les rois et la noblesse,
00:16:13comme la chevalerie européenne au Moyen-Âge.
00:16:20Ainsi vivait cette civilisation, hors du reste du monde.
00:16:32Tout va s'effondrer, dès les premiers contacts avec les Européens
00:16:36à la fin du XVIIIe siècle.
00:16:39Les explorateurs sont ahuris devant le spectacle du surf.
00:16:43Aucun des grands navigateurs ne sait nager.
00:16:47Passé l'émerveillement au cœur de cet éden,
00:16:50arrivent alors les premiers missionnaires.
00:16:54Premiers missionnaires,
00:16:57arrivent alors les premiers missionnaires.
00:17:01Protestants, catholiques ou anglicans,
00:17:04les missionnaires sont chargés de convertir le peuple de l'eau
00:17:07à l'ordre moral européen.
00:17:11Fini la nudité, un seul dieu.
00:17:16Les missionnaires voyaient d'un mauvais œil
00:17:19le fait de faire des choses simplement pour le plaisir.
00:17:21Il fallait être productif en cultivant la terre,
00:17:24ne pas perdre son temps à jouer dans les vagues.
00:17:26On a donc mis les gens au travail,
00:17:28notamment dans les plantations de canne à sucre.
00:17:32Et il fallait qu'ils méritent leur salaire,
00:17:34qu'ils aillent où on leur disait, qu'ils respectent des horaires.
00:17:37Ils ne pouvaient plus aller jouer dans l'océan autant qu'ils le voulaient.
00:17:43En un temps record, les maladies européennes déciment les Polynésiens.
00:17:48Tahiti passe de 100 000 à 6 000 habitants en moins d'un siècle.
00:17:53La culture du peuple de l'eau est engloutie par la civilisation occidentale.
00:17:58A la fin du XIXe siècle,
00:18:00le surf disparaît de la quasi-totalité des îles polynésiennes.
00:18:24Par quel mystère, un siècle plus tard,
00:18:26le surf est-il devenu un phénomène mondial ?
00:18:30Un loisir de masse ?
00:18:34Un style de vie ?
00:18:36Un sport de haut niveau ?
00:18:39Avec ses foules ?
00:18:41Ses compétitions ?
00:18:43Son business ?
00:18:45Ses stars ?
00:18:47Que s'est-il passé ?
00:18:49Comment les Polynésiens ont-ils réussi à retrouver leur culture
00:18:52et à la partager avec le monde entier ?
00:19:00La réponse se trouve là,
00:19:02dans l'archipel d'Hawaii,
00:19:04sur un bout de plage hawaïkiki.
00:19:07Les Polynésiens y ont fait ériger la statue de l'homme
00:19:10qui a renversé le cours de l'histoire.
00:19:13Diu Kuo-ch'en, le maître de l'archipel,
00:19:15est l'un des derniers à avoir été initié au surf,
00:19:18comme il était pratiqué depuis des millénaires.
00:19:22Diu Kuo-ch'en était un homme de la mer.
00:19:25Il a grandi à Waikiki,
00:19:27où, dès son plus jeune âge,
00:19:29il passait son temps dans l'eau.
00:19:31Il y a appris à pagailler,
00:19:33à pêcher,
00:19:35à faire le surf,
00:19:37à y faire des tourniquets,
00:19:39à faire des barres,
00:19:41à aller dans les rues.
00:19:43appris à pagailler, à pêcher, à surfer. Il adorait Waikiki et il adorait être dans l'océan.
00:19:51Duke a 16 ans quand en 1906 Thomas Edison débarque avec une des premières caméras à Hawaï, annexée
00:20:01depuis peu par les Etats-Unis. Edison découvre la fabuleuse plage de Waikiki et filme par hasard
00:20:07quelques jeunes au loin sur les vagues. Duke et sa bande, les derniers sur terre à savoir surfer.
00:20:13L'histoire bascule en 1911 lors d'une compétition locale de natation organisée par des colons
00:20:26blancs qui s'entraînent dans des clubs privés. Devenu américain depuis l'annexion, Duke a le
00:20:33culot de casser les préjugés racistes des blancs et s'inscrit. La force du manat disent les
00:20:39Polynésiens. Stupeur, il pulvérise le record du monde du 100 mètres nage libre de plus de 4 secondes.
00:20:46Aussitôt enrôlé dans l'équipe de natation américaine, Duke arrive au jeu de Stockholm dans
00:20:55un anonymat complet. Il gagne sa place pour la finale du 100 mètres nage libre au couloir
00:21:00numéro un en haut de l'image. On ne pense pas à le filmer, les favoris sont au centre. Jusqu'à
00:21:08l'arrivée où le caméraman le voit devant tout le monde et recadre comme il peut. Duke, en haut à
00:21:16droite, casse le record du monde de plus de deux secondes sans que personne ne s'en rende compte.
00:21:23Duke Kaanamoku devient le premier champion olympique de nage américain, la première
00:21:29fierté polynésienne des temps modernes. Devenu ambassadeur du sport américain, Duke fait le
00:21:35tour du monde avec sa planche et fait partout l'attraction. L'Australie, la Nouvelle-Zélande
00:21:42et la côte ouest des Etats-Unis en font un héros. Quand il rentre sur l'île, il se
00:21:49découvre en icône publicitaire. Il a fait du surf le produit d'appel vers sa terre natale.
00:21:55Les gens étaient excités de le rencontrer, pouvoir le saluer et dire ensuite j'ai serré la
00:22:06main de Duke Kaanamoku. Il est rapidement devenu une sorte d'ambassadeur et c'est grâce à lui
00:22:13que la pratique du surf s'est répandue. On a du mal à imaginer aujourd'hui la puissance de cette
00:22:22nudité. C'est pourtant le secret profond qui va permettre au surf de devenir immensément populaire.
00:22:28La plastique des corps parfaits qu'exige le surf, à la fois force pour résister à
00:22:34l'extraordinaire poussée d'une vague et souplesse pour onduler,
00:22:38crée une norme physique désormais mondialisée, une érotisation des corps.
00:22:52Cette sensualité permet dans les années 1920 aux garçons de plage polynésiens,
00:23:13les Beach Boys, de passer du statut de bons sauvages à indigènes désirables.
00:23:18On admirait les Hawaïens pour leur beauté, ces hommes aux corps puissants et musclés,
00:23:29ces femmes aux courbes pleines de grâces qui ondulaient avec sensualité. Qu'ils soient
00:23:35hommes ou femmes, on s'extasiait devant leur perfection physique. Et c'est ainsi que le
00:23:44Beach Boy est devenu l'un des symboles d'Hawaï. Il divertissait les touristes,
00:23:50il leur offrait du bon temps, avec son ukulélé il chantait, parfois même il dansait. Mais quand
00:23:57vous surfez avec quelqu'un, vos corps se touchent. Bien sûr, beaucoup voyaient là une occasion saine
00:24:04de faire du sport en s'amusant. Mais ça ne plaisait pas à tout le monde. Ces femmes blanches, jeunes,
00:24:12délicates, pures, touchées et collées par ces hommes à la peau sombre, était-ce bien acceptable ?
00:24:20Grâce aux Beach Boys hawaïens, la plage de Waikiki symbolise le lieu de l'affranchissement
00:24:28de tous les codes politiques et moraux de l'époque. Avec Duke Kahanamoku, le mythe de Waikiki est né.
00:24:35Mais celui qui va convertir l'Amérique au surf vient du fin fond des Etats-Unis.
00:24:50A la fin des années 1920, l'Amérique est frappée par la Grande Dépression.
00:24:53Toute une génération de jeunes paumés, bohèmes, fugueurs, déclassés ou discriminés rêvent d'un ailleurs.
00:25:00A des milliers de kilomètres de l'océan, Tom Blake, un jeune gars sans attache,
00:25:08va être touché dans sa chair par la fièvre du surf.
00:25:15« Tom Blake est un orphelin qui a eu une enfance un peu chaotique. Il rencontre Duke Kahanamoku
00:25:21dans un cinéma de Détroit dans le Michigan. Duke s'approche de lui et il lui serre la main.
00:25:27Tom Blake est subjugué par Duke Kahanamoku. Dans la foulée, il part s'installer à Hawaï
00:25:34et en autodidacte, il plonge aux racines de la culture polynésienne.
00:25:41« Il s'installe à Waikiki et Duke le prend sous son aile. Tom Blake vénérait Duke. »
00:25:48Tom Blake va consacrer sa vie à transposer pour les Blancs le manna polynésien.
00:25:54À la fin de sa carrière, il va apprendre à construire de l'art sur les planches des rois.
00:26:01Il les creuse pour les alléger, il leur donne différentes tailles et formes.
00:26:07Puis, à force d'étudier les vagues, il a l'idée d'installer une dérive à l'arrière de la planche.
00:26:14C'est une révolution. Les surfeurs peuvent désormais s'accrocher aux vagues et tenir sur la longueur du déroulé.
00:26:21surfboard. L'enseignement oral de Duke est désormais à la portée de tous. Duke Kahanamoku
00:26:28et Tom Blake sont les passeurs du feu sacré. Lorsque l'on est sur une planche, on est vraiment
00:26:39libéré des contraintes terrestres. Pendant cette heure, on est le capitaine de son destin,
00:26:44de son bateau miniature. Le fardeau de la ville, du travail, ainsi que les soucis et les inquiétudes
00:26:51du subconscient sont effacés ou oubliés jusqu'à ce que les tensions de la vie reprennent le dessus.
00:26:56Le remède est évident. Allez surfer. Go surfing. Quand tu t'éloignes du rivage, de la terre,
00:27:08tu laisses toutes les pesanteurs derrière toi et les règles changent. Tu découvres la loi de l'océan
00:27:15et tout est différent. Une fois face aux vagues, peu importe que tu sois riche, fort, pauvre,
00:27:22peu importe ta couleur, il ne reste que le talent, la volonté, la puissance, la ténacité. Toutes ces
00:27:30choses face auxquelles on est égaux. L'égalité n'existe peut-être pas sur la terre, mais elle
00:27:36existe dans l'océan. Parce que l'océan est en quelque sorte l'équaliseur. L'océan nous rend tous
00:27:44égaux. Il rééquilibre tout. Au début des années 50, la fièvre du surf gagne les côtes californiennes.
00:28:04Alors qu'à Tahiti, au Fidji ou sur l'île de Pâques, les Polynésiens n'en savent toujours rien,
00:28:10leur sport ancestral fait converger des centaines de jeunes en rupture totale avec l'American way of
00:28:17life. Des tribus se créent par affinité dans des communautés vivant sur les plages des plus
00:28:24beaux spots californiens. Windensee, Swamys, Trestles et celle que tous considèrent à
00:28:31l'époque comme la reine de la côte, Malibu. Il fallait descendre une côte pour atteindre la
00:28:39plage. On appelait cet endroit le pit. Il n'y avait pas beaucoup de gens qui venaient surfer là-bas.
00:28:47Et c'était un endroit où personne ne nous disait ce qu'on avait à faire. Le surf n'était pas
00:28:57répandu à l'époque. Il n'était pratiqué que par de petites tribus, des gens qui voulaient
00:29:01prendre le large et se retrouver entre eux. Ils ne vivaient que pour le surf. C'était leur façon
00:29:09à eux de s'exprimer. C'était leur mode de vie. C'était vraiment une bande de dingue. Ils ne foutaient rien.
00:29:20Ils ne travaillaient pas. C'était n'importe quoi. Comment est-ce qu'ils gagnaient leur vie ?
00:29:30Personne ne le sait. Ils survivaient.
00:29:43Parmi les rebelles, un surfeur libertaire, fauché, fier de l'être, Mickey Doran.
00:29:50La révolution de Mickey Doran tient en un mot. Lifestyle. Sur la plage de Malibu, il invente le
00:30:02mode de vie du vagabond des plages. Loser et marginal. Une image qui va coller à la peau
00:30:07des surfeurs pendant des décennies. Dans l'un des rares enregistrements de sa voix, Mickey Doran
00:30:12se raconte ainsi. Cette vague, c'est mon échappatoire toute ma vie. Je me mets à l'eau,
00:30:21je pars au large, je me lance, je fais mon bottom turn et je vais au bout de la vague comme si ma
00:30:27vie en dépendait. Il n'y a plus que ça qui compte. Je laisse la merde derrière moi, les parents qui
00:30:33gueulent, les profs, les flics, les prêtres, les politiques et je fonce tête baissée dans les
00:30:40rochers. Mickey, c'était une petite frappe. Il avait une réputation de voyou, de mec anti-système.
00:30:53C'était le genre de gars anti-tout. Mais il était vraiment cool. Quand tu te retrouvais à l'eau avec
00:31:00lui, il était du genre à te dire vas-y, fonce. Et puis il partait juste derrière toi et te poussait.
00:31:06Sur la plage, tous les mômes l'appelaient le chat. Il surfait comme un félin. Fatalement,
00:31:19Mickey Doran sacrifie la tradition polynésienne en abandonnant les planches en bois pour le
00:31:25synthétique. Des pins de mousse en polyuréthane qui ne pèsent que quelques kilos. Aussitôt,
00:31:32la glisse devient légère, plus rapide et acrobatique. Tout le monde veut imiter Dora.
00:31:37La planche qu'il signe deviendra la plus vendue au monde. Voilà comment, au coeur des années 50,
00:31:47le surf sort de la marginalité pour devenir une des incarnations de l'émancipation de la jeunesse.
00:31:52Il y a la moto de Marlon Brando, la voiture de James Dean. Il y a désormais la chemise
00:32:00hawaïenne d'Elvis Presley et la planche de surf de Gidget. La gamine aujourd'hui oubliée,
00:32:12starlette de l'époque, fait rêver les adolescents américains à la sortie du lycée. Le surf n'est
00:32:20plus seulement rebelle. Grâce à Hollywood, il devient synonyme de vacances à la plage et de
00:32:25flirtes au coucher du soleil. Le surf populaire vient de naître. Il gagne l'Europe à la fin des
00:32:44années 50 et désormais contamine chaque génération.
00:32:47Non, ce n'est pas une planche à laver. Ce n'est pas non plus une planche à repasser
00:33:00malgré les apparences. Voilà à quoi sert cette planche. C'est l'élément indispensable au sport
00:33:06Nouvelle Vague, le surfing. Poussez, poussez, poussez. Regardez droit devant vous. La vague
00:33:13arrive derrière vous. Regardez devant vous et ramez, ramez. Un, les mains sur la planche. Deux,
00:33:20un pied. Trois, l'autre pied. Et quatre, vous redressez tout doucement. Regardez devant vous.
00:33:26Voilà, c'est parfait. Maintenant, on va faire la même chose dans l'eau.
00:33:31J'ai commencé à surfer à l'âge de 10-11 ans. Il y avait un peu de surfers dans l'eau. C'était
00:33:42petit à petit. Je faisais du bodysurf, après du bodyboard, après du surf. J'avais 9 ans. J'étais
00:33:52en vacances en famille en Bretagne. Et je voyais des gens surfer des toutes petites vagues sur des
00:33:58bodyboards et des longboards. Ça m'a donné envie. J'ai voulu surfer aussi. Je voulais connaître cette
00:34:05sensation. J'ai commencé le surf vers 7-8 ans. C'était être à la plage. Il y avait la famille.
00:34:12Il y avait des gens dans l'eau. C'était un peu tout ce côté-là qui me plaisait. J'étais très
00:34:20à l'aise dans l'eau. J'adorais l'eau. Des fois, je pense que je sautais de la planche tellement je
00:34:25préférais être dans l'eau que sur la planche. J'ai repéré une petite planche de bodyboard. J'en
00:34:31avais tellement envie que ma mère a fini par me l'acheter. Et j'ai passé les 10 jours qui
00:34:35ont suivi à surfer sur cette planche jusqu'à avoir le ventre couvert des raflures. Tous les
00:34:44jours, je rentrais à la maison avec les lèvres bleues. On va surfer le week-end, les vacances.
00:34:51C'était une petite bulle de liberté totale. Aucune règle, aucun objectif de compétition,
00:34:58de performance. S'amuser, passer du temps dans l'océan. Un amour pur de passer du temps dans
00:35:05cette eau salée, dans les vagues. Je ne voulais surtout pas déconnecter le surf du côté loisir,
00:35:12plaisir, liberté absolue, partage. Pour moi, c'était ça le surf. Au milieu des années 60,
00:35:26les quelques centaines de marginaux sont devenus des millions de pratiquants.
00:35:31La contre-culture et ses rites libertaires sont submergés par la masse bon enfant des vacanciers.
00:35:36C'en est trop pour les rebelles. Une seule solution, fuir.
00:35:49Trois Californiens partent en éclaireurs, caméras au point, à la recherche d'un
00:35:58nouvel Éden de plages et de vagues encore inexplorées dans l'hémisphère sud. Leur
00:36:03film, The Endless Summer, jette les bases du surf trip.
00:36:19You can't tell how good a wave is until you actually ride it. On Mike's first ride,
00:36:35the first five seconds, he knew he'd finally found that perfect wave.
00:36:50The waves look like they've been made by some kind of a machine.
00:37:01Sur le chemin du retour, les trois surfeurs font une escale à Tahiti dont ils ne savent rien et
00:37:07se demandent même s'il y existe des spots de surf. Là, ils découvrent l'acculturation des
00:37:13Polynésiens français. Leur arrivée sur l'île va raviver la flamme du surf des origines.
00:37:19On voit arriver une équipe d'Américains avec des cinéastes qui arrivent le long de
00:37:30la plage avec belles planches de surf qu'on n'avait jamais vues aussi belles. On n'a rien,
00:37:37on ne connaît pas ça. On n'a pas d'images, de magazines qui nous disent que le surf c'est
00:37:44des trucs lents où on se lève dessus. Le surf chez nous, c'était culturel. On glisse. Mais à
00:37:53l'époque, il nous manquait les planches. Mon cousin, qui est un des pionniers du surf,
00:38:00m'a raconté qu'il a même vu un gars qui surfait avec une porte, qui essayait de prendre des vagues
00:38:07avec une porte. Et sur la porte, il y avait encore la poignée. À l'époque, nous étions là,
00:38:25nous, avec des petites planches de contreplaqué. Et donc, les Américains, ils se mettent à glisser
00:38:30et nous ne comprenions pas un mot de ce qu'ils nous racontaient. Mais par contre, on se comprenait
00:38:34parfaitement au niveau des sensations. Et à la fin de la journée, ils nous offrent la première
00:38:48planche de surf de notre vie. Et donc, ça a été la planche de Mike Hinson. Voilà comment on a
00:38:55commencé à enfin toucher la première fois une planche. Très vite, les Tahitiens importent les
00:39:04premières planches et le surf tahitien renaît. Mais personne ne pense à montrer Teahupo aux
00:39:10Trois Américains, parce que personne sur l'île n'imagine qu'on peut chevaucher le monstre.
00:39:15Teahupo restera encore longtemps un trésor caché.
00:39:26De retour aux Etats-Unis, les trois surfeurs sortent leur film The Endless Summer. L'été sans fin
00:39:34devient aussitôt un phénomène de société. Leur film popularise le mythe du routard. Parcourir le
00:39:41monde en nomade, un matelas à l'arrière du combi, les planches sur le toit, pour vivre sur des
00:39:47plages désertes et glisser sur des vagues inexplorées, au gré des saisons, des vents et des marées.
00:39:55Le surf trip accompagne la vague hippie jusqu'au bout du monde. La plage de Kuta à Bali devient
00:40:01pour les surfeurs ce que Kathmandu au Népal est pour les routards, une énorme vibration
00:40:06psychédélique. La drogue fait partie du voyage. Beaucoup de surfeurs financent leur mode de vie
00:40:12en devenant de petits dealers. Mike Hinson, propre sur lui quand il tournait The Endless Summer,
00:40:20part comme toute sa génération en décollage vertical.
00:40:24On fumait beaucoup d'herbe, on prenait du LSD, on voulait convertir le monde entier au LSD. C'était
00:40:36le bon temps, on pouvait faire plein de choses sans risquer quoi que ce soit.
00:40:39On a créé un mode de vie sans travail, on était des sortes d'auto-entrepreneurs. J'ai fait
00:40:59quelques petits sauts en prison mais jamais rien de vraiment méchant. C'était notre lifestyle.
00:41:08Mais il y a plus fort que la défonce, l'adrénaline sur les vagues monstres,
00:41:19tant qu'à flirter avec la mort autant que ce soit fun.
00:41:27Tout commence ici au North Shore, en haut de l'archipel d'Hawaii. Là où d'octobre à mars,
00:41:34les tempêtes qui traversent le Pacifique en direction de l'Alaska donnent naissance à
00:41:39des houles violentes, des avalanches en pleine mer. En surplomb de la plage,
00:41:44un cimetière polynésien rappelle qu'ici, rôde la mort.
00:41:47Emmenés par Greg Knoll, le plus téméraire des surfers californiens,
00:42:03ces pionniers inventent le surf de gros.
00:42:17À douber par le parrain Duke Kaanamoku, le North Shore devient la nouvelle place
00:42:45forte des surfers américains et le lieu de la première grande compétition en l'honneur du Duke.
00:42:50Ce jour-là, se battant aux côtés des plus grands, un jeune outsider de 17 ans, Jeff Ackman.
00:42:56C'était un immense honneur d'avoir été invité à cette compétition et par Duke lui-même.
00:43:04Je me retrouvais dans l'eau entouré de toutes mes idoles. C'était un rêve devenu réalité.
00:43:11Et j'ai gagné.
00:43:35Le surf de gros ouvre une nouvelle voie où chaque surfeur doit affronter sa peur.
00:43:42C'est ça que j'adore dans les grosses vagues. Et c'est le surf dont je suis tombée amoureuse au
00:43:48tout début. Et finalement, c'était pour ce surf, voilà, de liberté absolue en fonction de cette
00:43:53nature et de cette météo. Je deviens un chasseur quand je suis dans le line-up. Je vois les vagues
00:44:05arriver et d'un coup, je deviens un chasseur. Je guette la vague que je veux prendre. J'en vois
00:44:14une pas assez bonne. Elle se brise pas comme je voudrais. Et puis je vois la bonne et je la chasse.
00:44:27Ça demande une technique parfaite et de l'extérieur, t'as l'impression que c'est facile.
00:44:32C'est une photo de carte postale, voilà, tout est beau. C'est facile, on a posé le surfeur,
00:44:37il a juste à aller sur une ligne. Et en fait, du coup, c'est un surf de chasse, un surf hyper fin.
00:44:43Ça, j'aime beaucoup. Parce que la moindre petite erreur, la vague ne la permet pas.
00:44:47Tu vois qu'il y a des grosses, il y a tout le monde qui siffle. Et à ce moment-là,
00:44:55je me rappelle que je ramais vers le fond et il y avait la grosse, tout le monde ramait pour
00:44:59s'échapper en fait, pour ne pas bouffer la vague. Du coup, moi, je me suis retourné et là,
00:45:03je suis parti à fond en fait. Celle-là, elle est à moi. Je vais, je meurs, je m'en fiche,
00:45:07mais je vais, c'est là, j'y vais. Quand j'ai vu la taille de la houle, c'était une montagne d'eau
00:45:13noire qui arrivait et qui était... Je n'ai jamais vu une vague aussi grosse de toute ma vie.
00:45:17J'étais au bon endroit, au bon moment, c'était mon moment et je n'ai pas hésité une seule fois.
00:45:25Je me suis dit ça, c'est pour ça que je suis là, je vais y aller. Je meurs, tant pis,
00:45:35mais c'est le moment d'y aller. Je suis parti à fond, j'ai ramé à fond et la vague m'a prise,
00:45:39elle m'a lancé directement sur le récif. J'ai tapé le dos, je me suis cassé le vertèbre,
00:45:45cassé la main et tapé la tête aussi en même temps. Si tu tombes, la première chose à laquelle
00:45:51il faut faire attention, c'est l'impact. Frapper l'eau à 80 km heure, c'est violent. La vague a un
00:45:58mouvement circulaire, t'es sans cesse aspiré vers le haut, projeté vers le bas, tu tournes en même
00:46:03temps, les tympans peuvent éclater. J'ai appris à rester dans une position de fœtus, pas trop
00:46:12relâchée parce que sinon tu casses le corps, pas trop tendu parce que sinon tu as trop de
00:46:20consommation d'oxygène. J'avais plus de souffle au bout de la première vague et puis il y a une
00:46:25deuxième vague qui m'a cassé sur la tête et je n'ai pas pu remonter pour reprendre mon souffle.
00:46:29Et puis quand je suis remontée, il y a eu trois autres vagues après, donc j'ai dû repartir sous
00:46:36l'eau. Mais tu perds tellement d'énergie à te débattre et d'essayer de remonter parce que tu
00:46:41veux remonter avant que la deuxième vague arrive. Le risque, c'est de te noyer tout simplement.
00:46:50Et quand je suis tombé, je me suis dit bon, c'est mort. Merci et on verra bien. Et en fait,
00:46:55je n'ai rien touché, je suis sorti indemne et tout s'est bien passé. Tu ne sais jamais comment
00:47:01tu peux être mangé par la vague. Faire confiance à l'océan. Des fois, il me secoue un peu fort et
00:47:12des fois, je n'ai peut-être pas compris certaines choses et il m'envoie par la case d'hôpital pour
00:47:15que je réfléchisse un petit peu. Mais voilà, c'est des moments un peu comme ça qui te ramènent
00:47:23un peu sur terre et qui te disent, continue à t'entraîner pour pouvoir être encore plus à l'aise.
00:47:29Donc c'est vraiment, tu ne sais jamais vraiment quand est-ce que ça va arriver, un moment comme
00:47:34ça de frayeur, mais si préparé en avance, en amont, c'est ce qui va te permettre de pouvoir vivre ça
00:47:41un peu plus sereinement. À la fin des années 60, la révolution du surf vient de l'autre côté du
00:47:51Pacifique, en Australie. C'est au fond de ce garage délabré que s'écrit une nouvelle légende. Une
00:47:58bande de jeunes surfers recycle des combinaisons de plongée et lance une marque de vêtements
00:48:03spécialement conçue pour surfer en eau froide, Rip Curl. Sur le trottoir d'en face, une marque se
00:48:09spécialise dans la fabrication de shorts de surf, Quicksilver. Mais leur révolution ne s'arrête
00:48:16pas là. Les Australiens vont changer la façon de glisser sur la vague. Des surfers ont l'idée de
00:48:22réduire la taille des planches. Le shortboard est né, c'est beaucoup plus maniable, on peut enchaîner
00:48:28les virages. Les surfers australiens vont s'entraîner sans relâche, avec un objectif, s'imposer sur la
00:48:38planète surf. Au début des années 70, les Australiens sont prêts.
00:49:02Ils vont débarquer à Hawaï, pour défier les Américains et les Hawaïens dans leur bastion,
00:49:12le North Shore. Au début des années 70, une nouvelle génération de surfers australiens a
00:49:28décidé de laisser elle aussi son empreinte sur le North Shore. Ils étaient jeunes, insolents,
00:49:32agressifs, arrogants, et ils voulaient mettre fin à la supériorité des Hawaïens au North Shore,
00:49:37en montrant qu'ils pouvaient faire mieux. Soudain, une bande d'Australiens gonflés à bloc s'impose
00:49:48sur nos vagues, sans aucun respect pour les règles locales. On aurait dit une horde de rats. Ils
00:50:00grouillaient partout, et ils prenaient toutes les vagues, ils ne respectaient rien. Ils ont
00:50:10créé une nouvelle atmosphère, une autre ambiance sur l'eau, où le partage n'existait plus.
00:50:17Les Hawaïens ont dit, allez vous faire foutre, vous êtes chez nous, sur notre spot, vous débarquez
00:50:23ici et vous nous manquez de respect. Et ils s'en sont pris à eux. Il y a eu beaucoup de bagarres,
00:50:29et une grosse tension entre Australiens et Hawaïens pendant un an ou deux. Du haut de leur
00:50:35piédestal, ils se prenaient pour les messies du surf, et ça, nous, Polynésiens, on ne pouvait
00:50:42pas le tolérer. Les gars, on va vous rentrer dedans, vous mettre dans un avion, vous renvoyer
00:50:50chez vous, et surtout ne revenez pas. La révolte des Polynésiens d'Hawaï prend une ampleur
00:50:58identitaire. Les shorts noirs, des surfeurs locaux, défendent leurs vagues avec les poings. Ils
00:51:05s'inscrivent dans un mouvement beaucoup plus large, qui va irriguer l'ensemble du monde
00:51:08polynésien. La bétonnisation d'Hawaï, la destruction des écosystèmes et le tourisme
00:51:14de masse poussent les Hawaïens à se réapproprier leurs îles. Le surf nous a rassemblés en tant
00:51:21que peuple uni par une même culture. Un peuple vivant. Et c'est ce qui a toujours guidé mes
00:51:34combats dans le monde du surf. C'est alors qu'une équipe de scientifiques modifie le cours
00:51:44de l'histoire, en rendant au peuple de l'eau sa fierté. Le projet prouvait que les Polynésiens
00:51:51sont bel et bien un peuple en reliant Hawaï à Tahiti. Ils recréent les conditions des grandes
00:51:57migrations d'origine que tout le monde à l'époque croyait impossibles. Ils construisent une pirogue
00:52:03traditionnelle, emportant 18 hommes, du bétail et des semences. L'expérience de l'Hokulea a
00:52:12profité à tous les peuples du Pacifique. En 1976, l'Hokulea quitte Hawaï direction Tahiti,
00:52:20la terre des ancêtres. L'expérience a été renouvelée depuis, presque chaque année.
00:52:274000 kilomètres à vol d'oiseaux sans instrument de navigation, en se fiant aux ondes, aux vents,
00:52:35aux étoiles, grâce aux manas. Dans l'équipage d'origine, des chercheurs, des activistes et
00:52:42un surfeur emblématique, Buffalo Keolana. Mon père a effectué la première traversée jusqu'à Tahiti
00:52:50pour montrer que les peuples polynésiens n'étaient pas séparés par la terre, mais reliés par l'eau.
00:52:56Notre peuple est capable de naviguer grâce aux étoiles, sans machine ni boussole. C'est ce qu'on
00:53:04voulait prouver au reste du monde. Après 34 jours de navigation, les marins du premier Hokulea
00:53:12aperçoivent la côte tahitienne. J'étais là, j'étais là. Ah non, il y avait une foule immense,
00:53:20on était en face de l'arrivée de Amututa, il y avait une armée de pirogues pour les accueillir,
00:53:26mais ça n'a pas été dicté, c'est venu naturellement. Les gens sont venus de partout pour
00:53:31accueillir le Hokulea parce qu'on avait annoncé son arrivée et surtout ce qu'il y avait dans la
00:53:37tête c'était ça, ce sont nos fétis qui viennent nous rencontrer. Et là, c'était la joie, c'était
00:53:45indécis à décrire. On se reconnecte avec notre monde, on prend plaisir à les retrouver, on sent
00:53:51qu'il y a une différence mais en même temps il y a ces valeurs fortes, nous venons de la même
00:53:56origine. C'est le même berceau, c'est les mêmes familles, c'est les mêmes esprits qui nous ont
00:54:02guidés jusqu'ici et ça on peut rien faire contre. À la fin des années 70, le peuple polynésien se
00:54:11réapproprie sa culture originelle et son nom, le peuple maoïs. Navigation, danse, tatouage et
00:54:20surf retrouvent leur place centrale. Les hawaïens à notre époque étaient tout pour nous parce qu'ils
00:54:29étaient en avance, on peut dire qu'ils étaient nos grands frères ces hawaïens, c'est les dieux
00:54:34pour nous, c'est les meilleurs, on ne connaît même pas les américains ni les australiens. On est bien
00:54:41dans un, en anglais brotherhood, on est bien dans cette fraternité surfer avec les frères hawaïens
00:54:49et ça mine de rien, ça a quand même fortement influencé le surf tahitien, c'est ce contact.
00:54:57Alors qu'Hawaï souffre de sa popularité et de ses plages bondées, les surfers tahitiens voient
00:55:03dans la compétition une opportunité historique d'exister sur la carte du monde. Emmenés par
00:55:10Patrick Juventin, les jeunes tahitiens sillonnent l'Europe et gagnent leur première médaille.
00:55:14C'est pas la fédération française qui met un franc là-dedans, zéro, tout vient de nous. Quelques
00:55:24compétitions avec les uns les autres, on surfe un peu partout, on se fait des copains français,
00:55:29on vient dans ces championnats de France, on a gagné, on gagne encore et tout ça va aller
00:55:36que en augmentant tout doucement. En quelques années à peine, le peuple de l'eau prend sa
00:55:43revanche sur l'histoire. Les tahitiens se hissent au rang des grandes nations du surf. La discipline
00:55:52est toujours une discipline d'amateurs. Mais dans les années 80, tout va changer.
00:55:57Les marques de vêtements de surf, qui sont encore de toutes petites marques,
00:56:05concentrées sur un marché précis, se retrouvent à l'avant-poste d'une culture qui explose. La
00:56:12culture de la glisse. Rollers, parcs aquatiques, skateboards et le petit dernier, le snurf,
00:56:22l'ancêtre alpin du snowboard. Dans les années 80, si vous êtes adolescent et que vous n'aimez
00:56:33pas la mer, que vous n'aimez pas la montagne, que vous n'aimez pas la ville et que vous n'aimez pas
00:56:41le fluo, il vous reste ce look ou celui-ci. Le surfwear impose ses marques. Plus besoin de surfer
00:56:52pour ressembler à un surfeur. Cette industrie pèse alors plusieurs milliards de dollars. Sponsorisées
00:57:04par les marques, les surfers qui accèdent au tour pro de la compétition vont enfin pouvoir
00:57:08vivre de leur passion. Quand on a créé le circuit pro au milieu des années 70, les dotations
00:57:36atteignaient dans les 5000 dollars. C'était pas mal bien sûr, mais ça n'allait pas très loin.
00:57:40L'ambition était qu'à partir de 1980, on puisse distribuer des centaines de milliers de dollars.
00:57:55Les surfeurs avaient des étoiles dans les yeux à la perspective de devenir pro et de
00:58:02gagner leur vie en surfant. Ça devenait leur but ultime. Le tour pro a donné une légitimité au
00:58:14surf. L'image des surfeurs s'est transformée. Ils sont passés de vagabonds des plages à athlètes
00:58:20professionnels.
00:58:51La sexualisation du surf est l'argument marketing qui accompagne sa professionnalisation. Le pire
00:58:58du pire se met en scène dans de grands shows, concours de bikinis, entre-deux-rides.
00:59:08Les surfeuses, elles, sont là pour l'entracte, entre pop-corn et sauts à jet-ski.
00:59:13Les femmes passent toujours au moment où il n'y a pas de vagues ou moins de vagues,
00:59:23où le vent a tourné. Donc c'est vrai que les femmes ne peuvent pas s'exprimer,
00:59:27donc du coup les spectateurs ne sont pas là non plus.
00:59:31Vaste priorité aux hommes, bien sûr. Ça a été pendant des années un peu le type de
00:59:39les compétitions, c'était ça.
00:59:41À la fin des années 80, une génération de surfeuses décide que ça suffit. Elles n'ont
00:59:50pas de sponsors, pas de matériel, pas d'argent, peu importe. La sororité les lance à l'assaut
00:59:57d'un monde pensé et organisé par les hommes.
01:00:09Quand tu regardes les premières générations à faire les compétitions, elles n'ont pas
01:00:23vraiment eu le choix. Elles ont tous forcé un peu la porte d'entrée pour pouvoir dire
01:00:27« nous aussi, on n'est pas des hommes, on est des femmes et on surfe. »
01:00:33Parmi elles, l'icône de toute une génération, Lisa Anderson.
01:00:39Lisa, ça a été la concrétisation de toute cette glisse au féminin. C'est une fille
01:00:47aussi qui était un peu rebelle, un peu hardcore, un peu sauvage, pas peur de rien, qui a vécu
01:00:55une enfance un peu difficile avec ses parents en Floride.
01:01:03Mon père avait un tempérament un peu cholérique. Il avait un grave problème d'alcool. Je me
01:01:11souviens qu'il m'a crié de ne plus surfer. Ma première planche de surf était posée
01:01:16là, dans le salon, et donc il a sauté dessus. C'était dur. Je savais que je pouvais m'en
01:01:27sortir si je m'installais en Californie.
01:01:34Au début des années 90, en un temps record, Lisa Anderson truste les plus grands podiums
01:01:40et donne ses lettres de noblesse au surf féminin. Les sponsors se l'arrachent. Lisa Anderson
01:01:46est bientôt reçue à bras ouverts par un ancien surfeur devenu boss de Quicksilver.
01:01:52Lisa était sans doute la meilleure surfeuse qu'on ait jamais connue. Et elle a débarqué
01:02:00au département stylisme de Quicksilver en nous disant « Je veux plus surfer en bikini.
01:02:05Je veux un short qui soit à la fois féminin et pratique, qui tienne bien, qui soit résistant
01:02:12et qui me mette en valeur. » Elle a intégré l'équipe et a commencé à dessiner des shorts
01:02:17de surf pour les femmes. Et on a sorti une petite série de boardshorts féminins et ça
01:02:25fait un carton. Donc on s'est dit « Tiens, il y a un truc qui se passe. »
01:02:31La première ligne d'équipement féminin va bientôt naître. Mais le patron australien
01:02:35de Quicksilver ne veut pas que sa marque perde son identité masculine. Il impose que l'on crée
01:02:40une autre marque du nom de sa fille adorée, Roxy. Lisa Anderson s'en moque. Elle va faire de la
01:02:47marque un drapeau de ralliement. « Je suis tombée amoureuse de la marque et de tout ce qui s'y
01:02:52rapporte. Nous étions à l'aube de ce grand mouvement dans le surf où les femmes n'étaient
01:02:56plus seulement considérées comme des mannequins de bikini. »
01:03:02En 1995, Surfer Magazine fait sa une avec Lisa Anderson. Elle est la première femme en couverture
01:03:09d'un magazine de surf. « Il y avait marqué « Lisa can surf better than you ». Donc c'est
01:03:17vraiment envoyer le paquet. Donc c'est « Lisa peut surfer mieux que tous les garçons ». C'était
01:03:26bien. Je trouve que ça a été assez radical. Mais ils l'ont fait et bravo. Tout le monde
01:03:30a applaudi parce que c'était quelque chose. C'est un vrai changement. »
01:03:34Si tu n'as pas d'image, si tu ne sais pas que c'est possible, si tu n'as pas d'icône,
01:03:39les femmes dans tous les sports de manière générale, on a beaucoup moins d'icône que
01:03:42chez les hommes. Tu ne peux pas te dire « moi aussi, je veux faire ça ». C'est génial
01:03:50que des filles se soient mobilisées à ce moment-là et que c'était vraiment leur rêve
01:03:54et qu'elles aient fait ce qu'elles ont fait. C'est génial qu'elles aient fait ce qu'elles
01:03:59ont fait. C'est génial que des filles se soient mobilisées à ce moment-là et que
01:04:02c'était vraiment leur rêve et qu'elles ont clairement ouvert les portes pour les
01:04:07futures générations. Cette surfeuse française qui parle aussi naturellement est à ce jour
01:04:13numéro 2 mondial. Joanne Defey sera OGIO sur le site de Théa Houppot. Depuis des mois,
01:04:19elle partage son mode de vie de surfeuse avec sa communauté de plus en plus nombreuse.
01:04:23Salut à tous ! Trop heureuse de vous retrouver pour de nouvelles aventures.
01:04:28Voici donc l'épisode 1 de ma nouvelle mini-série off-season.
01:04:42Deuxième jour de compète pour les filles. Ils ont lancé l'Elimination Round et le
01:04:45Round 3 des filles. J'étais à la fin de la journée, j'ai dû attendre et être patiente
01:04:50encore une fois.
01:05:12J'angoisse. Théa Houppot me fait peur. Je n'ai pas honte de le dire aujourd'hui.
01:05:17Longtemps, j'ai pensé pouvoir passer au-delà de ma peur. La peur est là. Celle qui te shoot
01:05:23à l'adrénaline pour affronter le danger ou simplement l'éviter. Mais il faut juste y aller.
01:05:36A Tahiti, elle s'entraîne aux côtés de l'élite du surf polynésien.
01:05:40On connaît le style de Veine et Fierro, de Kaoli Vast, de Johanne de Fay.
01:05:45A ce niveau-là, le manna est immanent et accompagne chaque virée dans l'océan.
01:05:53On n'apprivoise pas Théa Houppot. On apprend à la connaître, à la lire, à l'anticiper.
01:06:00La peur ne s'efface pas. Elle se canalise et se contrôle.
01:06:09Quand tu es deux ans et que là, tu as vraiment un immeuble qui monte comme ça devant toi,
01:06:14c'est une montagne, c'est horrible. Et là, tu te dis, mais je vais mourir.
01:06:23Johanne de Fay a un surf puissant, comme si elle était aimantée à la vague. Ce style
01:06:28qui enchaîne les figures les unes derrière les autres, c'est la dernière révolution du surf.
01:06:34Cette révolution n'est pas née à Waikiki ni à Malibu.
01:06:37Elle commence quelques mois à peine, avant la naissance de Johanne de Fay.
01:06:47Là, dans une quelconque banlieue américaine au début des années 90.
01:06:52Cette vidéo, regardée en boucle par toute une génération, est un monument du film de surfeurs.
01:07:07La génération Momentum, comme ils s'appellent, aborde le surf d'une façon encore jamais vue.
01:07:13S'accrocher le plus longtemps possible à la vague pour combiner un maximum de figures.
01:07:18Parmi eux, le dieu des surfeurs, Kelly Slater.
01:07:37Sa façon de surfer a tout changé. Il a vraiment été la personne qui a amené le surf là où il est
01:07:44maintenant. Pour moi, ça a toujours été le modèle. Le surf radical, puissant, qui restait sur la vague.
01:07:49Ce qui m'a toujours impressionné avec lui, c'est qu'il poussait à chaque fois son niveau.
01:07:56Il a grandi en surfant des toutes petites vagues à Cocoa Beach, en Floride.
01:08:01Beaucoup de grands surfeurs ont appris dans de mauvaises conditions.
01:08:04Ça développe la précision, la rapidité, et du coup, face à une vague plus haute comme à Hawaï,
01:08:09tout est plus facile parce qu'on a le temps.
01:08:15J'y pense tout le temps. Je consacre 100% de mon temps au surf.
01:08:20J'y pense quand je mange et j'en rêve quand je dors. Si tu veux percer, il faut faire que ça.
01:08:27Toute ta vie doit s'articuler autour du surf.
01:08:29Pour réussir des figures, il faut d'abord les visualiser.
01:08:33Imaginez ce que tu pourrais faire quand tu observes une vague.
01:08:37Il faisait preuve d'une grande maturité dans ses trajectoires, dans sa façon d'approcher les vagues.
01:08:43Et techniquement, son style était très sophistiqué.
01:08:48Ce style arrogant, ses nouvelles figures sur les vagues et dans les airs,
01:08:52sont seulement possibles grâce à un ajout technique récent.
01:08:55Cette révolution chorégraphique modernise le système de notation dans les compétitions.
01:08:58Un groupe de juges évalue les surfers qui se battent en duel sur la même série de vagues.
01:09:03Fluidité, qualité des enchaînements, degré de difficulté, force de la vague.
01:09:09Un barème digne du patinage artistique.
01:09:14Les surfers se battent en duel sur la même série de vagues.
01:09:16Fluidité, qualité des enchaînements, degré de difficulté, force de la vague.
01:09:20Un barème digne du patinage artistique.
01:09:25On nous donne 30 minutes pour pouvoir nous exprimer.
01:09:27Donc c'est important de bien gérer sa série, c'est important de bien connaître l'océan,
01:09:32de savoir le nombre de séries qui arrivent, le nombre de vagues, etc.
01:09:35Et de savoir laquelle sera la meilleure.
01:09:37Parce que souvent ça se joue à 0,01 point par exemple.
01:09:43Donc il faut exactement savoir ce que tu veux,
01:09:45et en fonction de la note que tu as besoin, tu arrives à lire la vague qui va arriver.
01:09:51Et donc c'est ça qui fait avec l'expérience que quelqu'un est bon ou pas.
01:10:03Kelly Slater devient alors la vitrine mondiale du surf grâce à un feuilleton télévisé.
01:10:09Alerte à Malibu, la série la plus regardée au monde dans les années 90.
01:10:14Un milliard de téléspectateurs suivent les exploits du surfeur Jimmy Slade,
01:10:18incarné par Kelly Slater.
01:10:26Chasse gardée des marques de sport, le surf valorise désormais tout type de marchandise.
01:10:34Les surfeurs passent désormais du statut de champions au rang de stars.
01:10:41Pionnier de cette starification, Kelly Slater garde la tête froide.
01:10:45Il gagne consécutivement les championnats du monde, en 1994, 95, 96, 97, 98.
01:11:05Slater est si populaire qu'un jeu vidéo lui est consacré.
01:11:09On peut surfer dans la peau de Kelly Slater, ou encore l'affronter.
01:11:12Le rêve de tout surfeur.
01:11:18En 2020, Kelly Slater surfe à Teahupo, face à lui, Kaoli Vast.
01:11:26Et le fait de l'avoir lui devant en demi-finale de tube O, avoir son lycra Slater.
01:11:35Juste de voir ça, j'étais là, wow, attends, c'est Kelly quoi.
01:11:38C'est pas juste le lycra, c'est lui quoi.
01:11:40C'est Kelly, c'est la légende et il n'y en a pas deux comme lui et c'est tout simplement le boss quoi, le boss.
01:11:51A 50 ans passés, Kelly Slater jouit de 11 titres de champion du monde et défie les lois de la nature,
01:11:57en continuant à se battre avec les meilleurs surfeurs de la planète.
01:12:02Il n'y en aura jamais eu, mais il y en a eu.
01:12:04Dans son désir toujours plus intense d'atteindre la perfection,
01:12:08Kelly Slater met au point le Rave Ranch, un parc à vagues sur mesure,
01:12:12si jamais l'idée de surfer sur un toit d'hôtel à Abu Dhabi vous venait.
01:12:34Le surf pro semble n'avoir aucune limite, alors que le surf populaire a gagné la planète entière.
01:12:41Certains puristes se tiennent en retrait du bruit de la compétition.
01:12:45Des spots pondés, des fans survoltés.
01:12:49Ils cherchent dans le surf une troisième voie.
01:12:52L'air d'Hamilton prend les choses en main en retrouvant l'esprit du surf de gros.
01:12:58J'ai contemplé l'horizon,
01:13:00et je me suis dit, ok, ça c'est l'océan, ça c'est le surf.
01:13:04J'avais vu tous les styles de surf, toutes les évolutions du matériel, les nouveaux spots,
01:13:09et je me suis demandé ce qui pouvait encore m'intéresser.
01:13:12Et j'ai alors compris que je voulais faire ce que personne d'autre n'était capable de faire.
01:13:20L'air d'Hamilton a grandi sur le North Shore.
01:13:23Face aux vagues monstrueuses de Waimea, en contact avec le surf des origines.
01:13:30J'ai grandi au fond d'une impasse, et comme on ne roulait pas sur l'or,
01:13:35on passait notre temps à jouer avec ce qu'on trouvait,
01:13:39ce qu'on fabriquait ou ce qu'on arrivait à réparer.
01:13:43Quand j'étais gosse, je surfais sur des planches à bois,
01:13:46et j'étais un petit garçon qui jouait sur des planches à bois.
01:13:50Quand j'étais gosse, je surfais sur des planches invendables, parce qu'elles avaient des défauts.
01:13:56Et je me suis habitué à surfer sur des planches bizarres,
01:13:59on faisait avec les moyens du bord.
01:14:03Je pense que ça m'a vraiment aidé à être créatif dans l'eau,
01:14:07et ça m'a poussé à tenter des nouveaux trucs,
01:14:09parce que j'avais l'habitude d'essayer des choses impossibles.
01:14:13L'Erd était un super athlète, et ce que l'Erd voulait, c'était surfer des vagues gigantesques.
01:14:17Il avait vu les copains de son père surfer des grosses vagues,
01:14:21mais il y avait une limite physique, puisque plus l'eau grossit, plus il faut ramer vite,
01:14:27et il y a un moment, la force humaine a une limite.
01:14:32Donc il s'est dit, il me faut une propulsion.
01:14:36Donc avec un copain, il s'est passé à l'eau,
01:14:39et là, ils ont vu qu'enfin, il pouvait aller plus vite que les vagues.
01:14:41Donc là, ils ont commencé à mettre au point l'idée du surf-tracté.
01:14:47Un matin de février 1993,
01:14:50le photographe Sylvain Cazenave survole l'équipé sauvage au large d'Hawaï
01:14:54et immortalise ce moment historique.
01:14:58Le bateau était au large, le Zodiac était à trois bordures,
01:15:00et je me suis dit, il faut qu'on aille surfer,
01:15:02parce qu'il y a une limite physique,
01:15:04et je me suis dit, il faut qu'on aille surfer,
01:15:06parce que le bateau était au large, le Zodiac était à trois bordures,
01:15:08et tout d'un coup, qu'est-ce qu'on voit ?
01:15:10Une éole gigantesque arrivait.
01:15:14L'équipe s'est préparée depuis des mois.
01:15:18Le pilote du Zodiac tracte l'air d'Hamilton
01:15:20en haut de l'énorme vague en formation.
01:15:22Positionné sur la ligne de déferlement,
01:15:26Hamilton lâche le lien qui le relie aux autres
01:15:28et se jette dans l'inconnu.
01:15:32J'ai été tracté sur la vague,
01:15:34j'ai lâché le lien,
01:15:36et j'ai senti la vague me soulever.
01:15:40Et à mesure qu'elle me soulevait,
01:15:42j'avais l'impression de m'envoler.
01:15:44J'étais libre.
01:15:50Le 5 février 1993,
01:15:54l'autohype marchait.
01:15:56Ils avaient réussi leur pari.
01:15:58Ça m'a libéré des chaînes du surf.
01:16:20Ça m'a permis de revenir aux racines du surf,
01:16:22mais dans une liberté totale.
01:16:24Et c'est une évolution qui nous ouvrait
01:16:26de nouvelles perspectives.
01:16:28Comme si le monde s'agrandissait d'un coup.
01:16:40Ce jour-là, on a mesuré
01:16:42combien cette technique allait nous être utile.
01:16:54Dans le sillage de l'air d'Hamilton,
01:16:56les adeptes du surf tracté
01:16:58dessinent une nouvelle carte du monde.
01:17:00Pour eux, il s'agit de traquer
01:17:02les tempêtes et les houles.
01:17:04Ce sont les éléments qui vont décider
01:17:06et rythmer plus que jamais
01:17:08la vie de ces surfers d'un nouveau genre.
01:17:12Être free surfer, c'est ça,
01:17:14c'est d'être au meilleur moment, au meilleur endroit.
01:17:16Et ce que j'aime bien avec ça,
01:17:18c'est que personne te le dit et te l'impose.
01:17:20Et du coup, c'est toi qui as ton propre calendrier
01:17:22et qui dois prendre ces choix-là.
01:17:24Justine Dupont
01:17:26a été championne du monde de longboard
01:17:28avant de s'adonner entièrement au surf de grosses vagues.
01:17:30Depuis,
01:17:32sa vie est organisée en fonction
01:17:34des conditions météorologiques.
01:17:36C'est une chasseuse de vagues,
01:17:38une des rares femmes à oser danser sur les volcans.
01:17:44Voilà, dix jours avant,
01:17:46tu commences à voir sur les sites
01:17:48une tempête qui commence à arriver
01:17:50ou qui, en tout cas, est programmée.
01:17:52Tout doit venir de toi.
01:17:54Donc, est-ce que tu as envie
01:17:56d'aller surfer cette vague-là ?
01:17:58Est-ce que tu penses que c'est intéressant d'y aller
01:18:00à ce moment-là ?
01:18:02Ou vaut mieux attendre une houle qui va être plus grosse,
01:18:04moins grosse ?
01:18:06Cette houle, est-ce qu'elle est suffisante ou pas ?
01:18:08Et tu prends des risques en prenant ta décision.
01:18:12Quand tu y vas,
01:18:14tu sais que tu vas découvrir une vague
01:18:16que tu ne connais absolument pas, que tu n'as jamais surfée
01:18:18et que c'est la seule fois de ta vie que tu vas la surfer.
01:18:20Donc, tu te dis que c'est unique.
01:18:22C'est un jour unique dans ta vie
01:18:24et c'est ça qui est unique dans le surf de Grandes Vagues,
01:18:26que j'aime beaucoup aussi.
01:18:28Cette quête, cette recherche.
01:18:32Tu sais que ça y est,
01:18:34tu vas te retrouver dans l'eau
01:18:36et l'opportunité sera là de te retourner
01:18:38pour prendre cette vague ou pas
01:18:40et de faire confiance
01:18:42à ton pilote de jet-ski
01:18:44pour qu'il te pose sur une vague exceptionnelle.
01:19:14En 2011,
01:19:16une nouvelle vague apparaît
01:19:18sur la carte mondiale du surf.
01:19:20La vague de Nazaré, au Portugal.
01:19:22Cette vague peut atteindre
01:19:2430 mètres.
01:19:26C'est une vague
01:19:28qui a été découverte
01:19:30par un scientifique
01:19:32et qui a été
01:19:34découverte par un scientifique
01:19:36et qui a été découverte
01:19:38par un scientifique
01:19:40qui a été découverte
01:19:42Cette vague peut atteindre
01:19:4430 mètres les jours de tempête.
01:19:46Au fond de l'océan,
01:19:48le canyon de Nazaré s'étend sur une centaine de kilomètres
01:19:50et plonge à près de 5000 mètres.
01:19:52Une splendeur géologique
01:19:54et un monstre d'écume
01:19:56qui frappe la côte dans un bruit assourdissant.
01:19:58En hauteur,
01:20:00une arène
01:20:02où les spectateurs observent
01:20:04et attendent.
01:20:06Qui affronte l'avalanche de Nazaré
01:20:08est préparé au pire
01:20:10et tout surfeur de grosse vague
01:20:12doit s'entourer d'une équipe prête à tout
01:20:14car la chute peut être mortelle.
01:20:40Quand il y a des grosses vagues,
01:20:54je me réveille généralement à 4 heures.
01:21:00Toute l'équipe est là à 5 heures.
01:21:04On se prépare,
01:21:06on distribue les radios,
01:21:08on établit le plan de situation,
01:21:10on passe les positions en revue,
01:21:12je rassemble l'équipe
01:21:14et on se promet d'être là
01:21:16les uns pour les autres.
01:21:18Sébastien Stuttner
01:21:20détient à Nazaré
01:21:22le record du monde
01:21:24de la plus haute vague surfée,
01:21:2628 mètres,
01:21:28un immeuble de 10 étages.
01:21:30Les grands jours,
01:21:32j'ai trois pilotes de jet ski,
01:21:34un qui me tire dans les vagues
01:21:36et un qui me tire au dessus de la sécurité.
01:21:38J'ai mis sur pied ma propre équipe de sauvetage
01:21:40sur la plage.
01:21:42Elle peut intervenir en cas de problème.
01:21:48J'aime bien sortir sur l'eau
01:21:50un peu avant le lever du soleil,
01:21:52quand il fait encore très sombre.
01:21:54Je vois les silhouettes des vagues
01:21:56qui passent
01:21:58et quand je les vois au loin,
01:22:00je sais qu'elles seront grandes.
01:22:02Je peux mesurer la force de la vague
01:22:04grâce à sa couleur.
01:22:06Plus elle est sombre,
01:22:08plus elle est puissante.
01:22:16Tout ce qui se passe ensuite
01:22:18est intuitif.
01:22:24Pour moi,
01:22:26c'est un des meilleurs moments.
01:22:28Je me positionne sur la vague,
01:22:30je prends le temps de la contempler
01:22:32et j'ai l'impression
01:22:34d'être dans un autre monde.
01:22:40Cette vision,
01:22:42cette sensation,
01:22:44cette vitesse,
01:22:46c'est indescriptible.
01:22:56Là, il n'y a plus de toit et la vague.
01:22:58Tu lâches la corde
01:23:00et tu vois les loups qui sont là,
01:23:02qui sont éveillés.
01:23:04Une fois que tu sens que la vague
01:23:06est en train de se lever derrière toi,
01:23:08tu le ressens
01:23:10parce que tu le vois aussi
01:23:12avec l'ombre qui arrive.
01:23:16Là, tu te dis qu'elle est là,
01:23:18elle est vraiment très proche
01:23:20et tu vois cet impact,
01:23:22la lèvre qui casse derrière toi.
01:23:24Tu es pris dans la mousse,
01:23:26dans cet énorme écume.
01:23:28Quand tu as réapparu cette mousse,
01:23:30c'est magique.
01:23:34Je n'ai pas pu jouer plus.
01:23:36Là, j'ai été vraiment caressée
01:23:38par la vague.
01:23:40Allez, je te laisse partir.
01:23:58Sur la vague du record du monde,
01:24:00j'ai compris qu'on avait atteint
01:24:02les limites de ce qui existe
01:24:04dans le surf,
01:24:06sur les techniques
01:24:08et la fabrication des planches.
01:24:10Aller de l'avant,
01:24:12aujourd'hui,
01:24:14ce serait mieux comprendre
01:24:16ce qui se passe.
01:24:18Il nous faut plus de données
01:24:20pour envisager l'évolution
01:24:22de la planche de surf
01:24:24sous un angle de vue
01:24:26totalement différent
01:24:28de celui qu'on a adopté
01:24:30jusqu'à présent.
01:24:34Sébastien Stuttner,
01:24:36comme Tom Blake en son temps,
01:24:38ou Laird Hamilton,
01:24:40cherche à améliorer l'outil.
01:24:42Là, dans un tube aérodynamique
01:24:44pour augmenter toujours plus
01:24:46sa vitesse.
01:24:56Retour aux origines,
01:24:58à Tahiti.
01:25:00Au bout de la route,
01:25:02Teahupo.
01:25:04Il a fallu plusieurs révolutions
01:25:06pour que cette vague,
01:25:08aujourd'hui mythique,
01:25:10se retrouve sur la carte mondiale du surf.
01:25:12La renaissance tahitienne
01:25:14en lien avec les frères hawaïens,
01:25:16l'évolution constante du matériel,
01:25:18l'expansion des lieux de compétition
01:25:20et enfin,
01:25:22l'audace d'immenses surfeurs
01:25:24qui osèrent en premier se jeter
01:25:26dans la gueule ouverte de Teahupo.
01:25:30C'est une vague façonnée
01:25:32à la perfection par la nature.
01:25:38Sa forme est idéale
01:25:40pour que sa puissance
01:25:42s'évanouisse sur la plus courte distance possible
01:25:44et c'est pour ça que ce tube
01:25:46est aussi parfait.
01:25:48Invité à Tahiti
01:25:50au début des années 2000
01:25:52l'air d'Hamilton n'est pas le premier
01:25:54à surfer la vague
01:25:56mais son nom est lié pour toujours
01:25:58à Teahupo.
01:26:02Ça faisait des années que les tahitiens
01:26:04m'invitaient sur leur île
01:26:06mais je n'avais jamais fait le voyage.
01:26:10Ce n'était pas un endroit
01:26:12qui m'attirait particulièrement.
01:26:14Il n'y avait pas de récifs géants
01:26:16en pleine mer.
01:26:18Bref,
01:26:20je suis resté quasiment deux semaines
01:26:22et à l'heure de partir
01:26:24les prévisions météo ont annoncé
01:26:26qu'il se préparait quelque chose d'énorme.
01:26:28J'ai donc
01:26:30décidé de reporter mon retour.
01:26:38Je me suis dit
01:26:40voyons ce que ça va donner.
01:26:42Et c'est là que la vague est arrivée
01:26:44ou plutôt les vagues
01:26:46parce qu'il y en a eu plusieurs.
01:27:06C'est aussi fabuleux que terrifiant
01:27:08et c'est ça qui est magnifique.
01:27:10Le 17 août 2000
01:27:12à 11h28
01:27:14l'air d'Hamilton vient de survivre
01:27:16au plus gros tube jamais surfé.
01:27:18Cette photographie
01:27:20fait le tour du monde.
01:27:22Teahupo
01:27:24est révélée.
01:27:28Pendant deux décennies
01:27:30des générations de surfeurs
01:27:32vont se succéder
01:27:34faisant de Teahupo
01:27:36la nouvelle place forte du surf
01:27:38là où il faut exister.
01:27:42La vague de Teahupo
01:27:44rassemble autour d'elle
01:27:46le surf des origines
01:27:48le surf de gros et le surf de compétition.
01:27:52Aux Jeux Olympiques de 2024
01:27:54en choisissant de déplacer l'épreuve du surf
01:27:56à Teahupo à 20 000 km de Paris
01:27:58le comité d'organisation
01:28:00rend au peuple de l'eau ce qui lui revient.
01:28:02Pour moi c'est logique
01:28:04si c'est la France qui organise
01:28:06qu'on ait les Jeux Olympiques chez nous.
01:28:08Pourquoi ? Parce que
01:28:10le surf vient d'ici.
01:28:12C'est une façon
01:28:14on va dire
01:28:16de rendre hommage
01:28:18au surf polynésien
01:28:20au surf en lui-même.
01:28:24C'est de rendre hommage
01:28:26à tous les anciens polynésiens
01:28:28qui ont voyagé
01:28:30et que le surf
01:28:32revient ici
01:28:34dans l'endroit
01:28:36où leurs anciens viennent.
01:28:42Les Jeux Olympiques
01:28:44c'est une compétition
01:28:46c'est la compétition la plus importante
01:28:48pour un athlète
01:28:50et le fait qu'elle soit à Tahiti
01:28:52si les conditions sont bien réunies
01:28:54je pense que ça pourrait être
01:28:56une des plus belles compétitions à regarder.
01:28:58Les surfers vont pouvoir s'exprimer
01:29:00dans des conditions magiques
01:29:02et dans un endroit aussi mythique
01:29:04c'est un peu d'où vient le surf.
01:29:12C'est absolument incroyable
01:29:16incroyable qu'ils aient choisi ce lieu
01:29:18pour organiser cette compétition.
01:29:24C'est incroyable
01:29:26j'espère que les Tahitiens vont devoir se préparer
01:29:28à accueillir les milliers de personnes
01:29:30qui vont déferler par la suite.
01:29:34J'espère seulement
01:29:36qu'ils ne subiront pas
01:29:38les mêmes conséquences que Hawaii
01:29:40et que ce lieu ne deviendra pas
01:29:42un nouveau Waikiki.
01:29:50Et j'espère que les jeunes générations
01:29:52n'oublieront jamais
01:29:54Nous n'oublierons jamais que le surf est une danse, un hula, un ballet, c'est la grâce.
01:30:04N'oubliez jamais de danser, ni de sourire. C'est ça le surf.
01:30:24N'oubliez jamais de danser, ni de sourire. C'est ça le surf.
01:30:54N'oubliez jamais de danser, ni de sourire. C'est ça le surf.

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