• il y a 2 mois
Au lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Paris 2024, le handbikeur français Mathieu Bosredon, qui a remporté trois titres (sur le contre-la-montre H3, sur la course en ligne H3 jeudi et lors du relais par équipe H1-3 en compagnie de Florian Jouanny et Joseph Fritsch), était en direct sur le plateau de l'émission L'Équipe de choc, sur la chaîne L'Équipe.

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Sport
Transcription
00:00En attendant, je demande la Marseillaise, mesdames et messieurs.
00:02Non pas pour les bleués, mais pour notre invité du jour,
00:05Mathieu Bossredon, triple champion paralympique de cyclisme.
00:08Les trois médailles sont autour du cou.
00:10Bravo !
00:11Applaudissements.
00:13Il a refusé toutes les télés pour faire l'équipe de choc.
00:15Ouais, ouais, moi je l'avance.
00:17Mathieu, alors attends, j'ai besoin de ma liste,
00:19parce que le Contre-la-Monde de mercredi,
00:21tu les enlèves une à une ? Médaille d'or.
00:23Ça fait de une.
00:25Ouais, c'est très lourd, il ne peut pas rester comme ça, ça fait mal à mes nuques.
00:27La course en ligne de jeudi,
00:29médaille d'or.
00:31C'est fort.
00:31Tellement lourd.
00:32Et ce n'est pas fini.
00:33Le relais par équipe samedi avec Florian Joigny et Joseph Rich.
00:36Bam !
00:37Re-médaille d'or.
00:37Et 1, et 2, et 3-0.
00:40Bravo, comment ça va la nuque ?
00:41Comment on s'y fait ?
00:44Il faut juste se muscler un peu le cou.
00:45Ah bah oui, bah écoute,
00:46alors on a plein de choses à voir avec toi,
00:48les copains sont très curieux.
00:49En plateau, il y a les médailles,
00:50il y a le paracyclisme pendant ces Jeux de manière générale,
00:52il y a la cérémonie de clôture hier.
00:54Pas trop malade la pneumonie, la voie, comment ça va ?
00:56Non, fatigué, ça fait 72 heures qu'on enchaîne festivité,
01:01Club France, cérémonie.
01:04Il est temps d'aller dormir un petit peu.
01:05On a vu hier, et je pense qu'on a tous regardé la cérémonie,
01:09avec le DJ Martin Solveig, vous êtes on fire,
01:12vous vous mettez tous devant avec vos fauteuils.
01:14On a tout lâché, je pense au séiste avec les cheveux rouges,
01:16c'est Rémi Boulay, c'est ça ?
01:17Rémi Boulay, en fait, c'était de sa faute.
01:18Et toi, t'étais à côté de lui, t'étais pas en draguée.
01:20Normal, tu vois,
01:21mais le problème c'est qu'il bougeait dans tous les sens.
01:24Il a fait le robot, la vague, il a tout fait.
01:25Il s'est passé pour un pot de fleur.
01:27Ça avait l'air extraordinaire, cette cérémonie.
01:29C'était superbe, superbe.
01:32C'est toi qui étais à la flamme olympique.
01:33Alors, vous êtes plusieurs, mais on va revoir l'image et les photos.
01:35Vous êtes six athlètes au total.
01:37Raconte-nous, parce que c'est un honneur quand même,
01:39comment t'as été prévenu, qui t'a prévenu, c'était une surprise.
01:42Je vais te raconter, ouais.
01:43On m'a prévenu à 17h pour 20h.
01:48Je l'ai su vraiment au dernier moment.
01:50Mais déjà, je me doutais de quelque chose parce que la veille,
01:53on me disait, Mathieu, tu vas être porte-drapeau,
01:55t'es le plus titré, etc.
01:57Moi, je ne voulais pas du tout cet honneur-là.
01:59Non, parce que j'estime qu'il y avait d'ailleurs des parcours
02:04comme celui d'Aurélie ou comme celui de Tanguy,
02:06qui sont grandioses et ça a été un très bon choix.
02:11Mais éteindre la flamme, c'était vraiment magnifique.
02:14Et surtout, l'éteindre avec Aurélie, c'est juste magnifique.
02:19Tu n'as pas peur de faire une bêtise à ce moment-là ?
02:21Moi, je me mets dans ta tête et je dis,
02:22exactement, j'ai stressé énormément parce qu'en plus,
02:26ils nous ont enlevé, en fait, vous n'avez pas vu,
02:28mais on était dans le groupe d'athlètes sur le début de la cérémonie.
02:33Et au bout d'un moment, on vient nous chercher,
02:34on nous sort de là et on nous amène 45 minutes avant
02:37pour nous expliquer comment ça va se passer.
02:39On nous fait des petits croquis là et on dit,
02:42bon, lui, il va passer la flamme.
02:46Donc Hugo passait la flamme, etc.
02:48Et ça va arriver à toi, Mathieu.
02:51Et toi, il faut qu'à une main, tu pousses le fauteuil,
02:53tu gères la flamme, tu enlèves le bouchon de la flamme.
02:57Attention, il ne faut pas que tu la fasses bouger,
02:59sinon elle va s'éteindre.
03:02Et il faut qu'on réglait la souffle.
03:04Bon, c'est bien passé, mais c'était tendu.
03:07Est-ce que vous avez d'autres questions sur la cérémonie de clôture ?
03:09Parce qu'après, on passe à autre chose.
03:10Je trouve que c'était la meilleure cérémonie de clôture.
03:12Mieux que les valides.
03:13Non, elle ne s'est pas faite.
03:15Vous savez pourquoi ?
03:16Parce que la première chose que les athlètes veulent,
03:18c'est de s'amuser à ce moment-là, de faire le plus dur.
03:20On veut le savourer.
03:21On était dans la compétition, sincèrement.
03:24Et quand je vous dis que l'athlète est vraiment focus sur ce qu'il fait,
03:27il ne fait pas très attention à ce qui se passe.
03:29Et le seul moment qui est à nous, c'est la cérémonie de clôture.
03:32Tu fais la musique, tu t'ambiances, on y va.
03:34Tu veux la fêter, peu importe.
03:35Tu veux faire le con.
03:36Tu veux le revivre, ce moment, et il est à toi.
03:40Sur la cérémonie pour les valides, franchement,
03:42j'y étais en spectateur, je me suis embêté.
03:44J'attendais de les voir s'amuser, rigoler.
03:46Thomas Joly l'a fait évoluer par rapport à cette première cérémonie de clôture.
03:50Justement, c'était beaucoup trop long de son point de vue aussi.
03:54C'est pour ça qu'il a fait défiler que les drapeaux,
03:56posé directement les athlètes.
03:57C'était parfait, c'est ce qu'on attendait.
03:58Et franchement, c'est passé vite.
03:59Et moi, j'ai vu que des sourires.
04:00Après, je ne sais pas comment c'était.
04:01Pour moi, en tant que spectateur, c'est quoi ?
04:02C'est de les voir rigoler, de les voir s'amuser, de les voir souriant.
04:05Danser, surtout.
04:06Oui.
04:07Et ne pas éteindre la flamme.
04:08En réalité, c'est un moment où tu as envie d'exploser.
04:11Tu as beaucoup de pression qui retombe.
04:12On a envie de fêter.
04:13Et moi, je suis d'accord avec toi.
04:15Le choix des artistes était juste génial.
04:18Et c'était peut-être moins télévisuel.
04:22Mais quand tu étais dans le showroom, c'était beaucoup plus fort, je pense.
04:26Une fois que ça s'était fait, on avait quand même encore une heure de cérémonie
04:28avec les DJs, etc.
04:30Et puis le passage sur scène avec Martin Solveig.
04:33C'était sympa.
04:34Alors, juste petit retour en arrière pour ceux qui l'ignoraient.
04:37Il y a trois ans, Mathieu, c'était un collègue.
04:39Il était consultant pour la chaîne L'Equipe.
04:41On a quelques images.
04:42C'était à l'occasion des Jeux Paralympiques de Tokyo qu'on diffusait tous les matins
04:45en différé.
04:46Il y avait également Pauline Desrouledes et Charles Rozois sur le plateau.
04:49On est tous ensemble.
04:50Et surtout, à ce moment-là, on rappelle que tu sors de blessure.
04:53Déjà, beau gosse.
04:54Costume, mèche gominée.
04:55Je suis mieux.
04:56Comment ça, tu es mieux ?
04:57C'était parfait.
04:58Mais juste, à ce moment-là, tu es blessé.
05:01Tu ne peux pas faire Tokyo.
05:02Tu reviens de blessure.
05:03Les Jeux d'avant Rio ?
05:04Non, tu te trompes.
05:05Ah bon ?
05:06Non, je n'étais pas blessé.
05:07Je n'étais pas sélectionné à Tokyo.
05:08J'ai bien bossé, moi.
05:09C'est bien.
05:10C'est carré, cette interview.
05:11J'ai entendu ça il n'y a pas longtemps aussi.
05:12Non, je n'étais pas blessé.
05:13Tu n'étais pas sélectionné.
05:14Je ne me suis pas sélectionné.
05:15Donc, Tokyo, c'est le Tokyo plus un avec le Covid.
05:20Et nous, en fait, là, vous avez vu l'équipe paralympique.
05:23Aujourd'hui, elle est arrivée à terre, mais elle explosait en 2021.
05:27En fait, en 2020, on avait cinq quotas pour dix athlètes médaillables.
05:32Et donc, tout ce qui est parti à Tokyo, c'était que du gold.
05:36Et donc, à ce moment-là…
05:37Et moi, je n'étais que là pour la bronze.
05:39Et en fait, je n'ai pas été pris parce que mon niveau,
05:42il n'était là que pour une médaille de bronze.
05:44Donc, avec le recul, quand on te fait commenter les exploits des copains,
05:47ça doit être terrible, en fait, pour toi, ce qu'on fait.
05:49Mais je me rends compte que maintenant…
05:51Le résultat, il est là.
05:52Le résultat, il est là.
05:53Très difficile.
05:54Mais est-ce que tu ne penses pas…
05:55Cette frustration.
05:56Tu imaginais que trois ans plus tard, tu aurais le privé ?
05:57Non, mais mon niveau, il était en train de…
05:59Parce que moi, j'ai eu un peu une traversée du désert entre 2016 et 2020.
06:02J'ai changé pas mal de choses, des soucis aussi de santé.
06:05Mais j'avais un nouvel entraîneur.
06:09On a énormément bossé.
06:10Et en fait, j'ai un peu explosé en 2022 et 2022-2023.
06:14Et cette année, c'est magnifique.
06:16À quel moment, c'était le déclic ?
06:17Parce qu'il y a un moment…
06:18Oui, oui.
06:19Moi, je te dis, la bascule…
06:20Il y a une compète ou un truc très identifié ?
06:24Mon premier podium en Coupe du Monde chronométré.
06:28Je savais que c'était là.
06:29Parce que j'étais tout le temps sur des bas de podium.
06:32Et là, je commençais à rentrer.
06:34Et ça a commencé à tout changer, bien sûr.
06:36Et là, elles sont là, ces trois médailles.
06:37Je les remonte parce que j'ai du mal à y croire.
06:39Purée, qu'est-ce que c'est lourd !
06:40Les trois titres de champion paralympique.
06:43Beaucoup de médailles grâce au vélo, Juju.
06:4528 médailles, 10 en or.
06:47Vraiment, le paracyclisme a porté la délégation française.
06:51C'était marrant, c'était la projection de votre manager, Laurent Thirionnet.
06:54La France, on le rappelle, est la première nation de paracyclisme sur cette paralympiade.
06:59C'est quoi qui prédomine, finalement, Mathieu ?
07:01C'est la fierté d'avoir atteint l'objectif ?
07:04Et puis, comment tu expliques cette réussite ?
07:06Vous êtes mieux financé par rapport aux autres fédérations ?
07:09Oui, c'est un ensemble de choses.
07:11Déjà, je te le dis, c'est une génération qui est arrivée.
07:14Elle n'était pas là en 2020.
07:16Elle est arrivée à partir de 2021 avec des gamins, on peut dire ça,
07:20comme Alexandre Léauté, comme Léo Véras, qui arrivait en tandem à l'époque.
07:24Toute cette génération qui est arrivée.
07:26Joseph Rich, qui est aujourd'hui en handbike.
07:29Donc, il y a une génération qui est arrivée.
07:31Mais en plus, on a le ministère des Sports qui a voulu, pour Paris,
07:35accentuer les moyens financiers.
07:37Ils ont sorti aussi les athlètes de la précarité,
07:40parce que dans le mouvement olympique, c'est le cas.
07:42Mais dans le mouvement paralympique, c'est encore beaucoup plus le cas.
07:45Et à un moment, tu étais obligé de choisir entre faire du vélo ou t'entraîner,
07:49ou aller travailler.
07:51Et quand tu dois faire des volumes...
07:53Aujourd'hui, je suis autour de 20 000 et plus par an, 20 000 kilomètres.
07:56Tu ne peux pas bosser à côté.
07:58Tu es obligé d'avoir des temps de récupération.
08:00Et si tu ne peux pas le faire, tu n'es pas compétitif.
08:02Donc, le fait d'avoir eu des bourses d'athlètes de haut niveau
08:06jusqu'à hauteur de 40 000 euros, je ne sais pas si vous avez entendu parler de ça.
08:09Le pack de performance a changé énormément de profils d'athlètes.
08:14Et c'est aujourd'hui le résultat.
08:17Le résultat comptable.
08:19Et puis, il y a le reste du résultat.
08:21Les Jeux réussis.
08:22On avait un thème tout à l'heure.
08:23Est-ce que la France est un pays de sport ?
08:25Pour toi, qu'est-ce qui fait que ces Jeux sont réussis ?
08:27Hormis ces trois médailles d'or, bien sûr.
08:29C'est la fête au Club France, c'est l'engouement.
08:31Les progrès, c'est quoi ?
08:33On a vu du sport.
08:35Vous avez vu des personnes en situation de handicap.
08:37Mais en fait, les gens regardaient du sport.
08:39Ils sont venus regarder du sport.
08:40Parfois, ils ne comprenaient pas ce qui se passait.
08:42Les catégories, les systèmes.
08:44Mais ce n'est pas grave.
08:45On a vécu des émotions de sport.
08:47Ils ont adhéré.
08:49Le public est venu en masse.
08:51Moi, j'ai vu sur la piste.
08:53C'était complet, bondé.
08:55On a vécu des choses extraordinaires.
08:57Et même sur la route.
08:59Moi, je me rappelle Rio.
09:01Quand je suis allé à Rio, je me suis dit, c'est ça les Jeux Paralympiques.
09:03Je ne sais pas pourquoi je m'entraîne toute l'année.
09:05Il n'y avait pas grand monde.
09:07Ma famille, un peu sur 10 mètres de barrière.
09:09Il n'y avait personne.
09:11Alors que là, on est arrivé sur la ligne d'arrivée.
09:13Ça nous prenait.
09:15Tout le monde tapait sur les barrières.
09:17Comme sur une épreuve du tour.
09:19Où les gens étaient dans la dernière bosse.
09:21Et ça, ça te porte un peu la tête, vraiment ?
09:23Oui, ça te porte.
09:25Et moi, sur une course qui était difficile.
09:27Parce que j'ai eu une crevaison.
09:29J'ai eu un peu de mélodrame.
09:31Ça m'a permis d'aller au bout.
09:33Mathieu, par rapport à ça.
09:35Est-ce que tu penses que c'est la responsabilité de qui ?
09:37Le fait que ces Jeux Paralympiques à Paris
09:39peuvent être un tremplin monumental
09:41par rapport à ce que tu as expliqué à Rio ?
09:43C'est Paris 2024 qui a voulu mettre ça ?
09:45Déjà, ça a été votre responsabilité.
09:47Les médias ont eu une énorme responsabilité là-dedans.
09:49C'est-à-dire qu'ils ont donné du direct.
09:51Tous les sports ont été retransmis.
09:53Donc, les gens ont pu voir des images.
09:55Et ils sont venus au fur et à mesure.
09:57C'est-à-dire qu'il y a toujours une hésitation au début.
09:59Moi, j'ai vu au début des commentaires dire
10:01« Les Jeux Paralympiques, c'est comme la Ligue 2. »
10:03Des trucs comme ça.
10:05Et en fait, non.
10:07Les gens ont vécu les premières journées.
10:09Et ont eu envie.
10:11Parce que vous les avez retransmis.
10:13Vous les avez médiatisés.
10:15Et ça a changé la donne.
10:17Et je pense que ce qui a été fait,
10:19il y aura forcément un après 2024.
10:21Et on ne reviendra jamais en arrière.
10:23Un avant et un après.
10:25Et je pense que Paris 2024,
10:27il y est pour beaucoup aussi.
10:29Elle a refusé de faire des choses
10:31qui ne se faisaient pas auparavant.
10:33Elle a été intelligente dans sa construction.
10:35Parce qu'elle a toujours impliqué le CIO
10:37Les commissions des athlètes ont joué
10:39un rôle beaucoup plus important qu'on le croit.
10:41Parce que ça n'a pas été visible.
10:43Mais il y a eu un travail durant 10 ans
10:45où les athlètes ont été consultés régulièrement.
10:47Mais sur tous les thèmes.
10:49Surtout sur les choses qui avaient l'air anodines.
10:51Et que le grand public ne pouvait pas voir.
10:53Et c'est ce qui a été exceptionnel pour les athlètes.
10:55C'est pour ça qu'ils en auront en mémoire.
10:57Quelque chose d'assez unique.
10:59Parce que tout a été minutieux.
11:01Attentionné.
11:03Tout a été réfléchi.
11:05Il a vraiment réussi son Olympiade.
11:07Et ses Paralympiques.
11:09J'aimerais connaître maintenant l'histoire
11:11de Mathieu.
11:13On a médiatisé les sports.
11:15On a un peu moins médiatisé l'histoire
11:17de nos champions.
11:19C'est ce qui est en trame de fond
11:21dans les Jeux Paralympiques.
11:23Malheureusement, on est obligé d'en discuter.
11:25Moi, connaître ton histoire.
11:27Comment tu t'es construit
11:29autour de ton handicap.
11:31La bascule.
11:33Là, je peux basculer dans un truc
11:35où je peux devenir un vrai champion
11:37de ma catégorie.
11:39Connaître un peu là-dessus.
11:41Que ce soit ta reconstruction physique
11:43ou ta reconstruction mentale.
11:45En réalité, je viens au sport.
11:47Je deviens paraplégique
11:49à l'âge de 4 ans.
11:51Ca fait quand même 30 ans.
11:53Je viens au sport parce que mon père
11:55a très vite compris à l'époque
11:57que c'était le moyen de me sortir
11:59d'un centre de rééducation.
12:01Que c'était le moyen de m'intégrer à l'école.
12:03Que c'était le moyen de vivre
12:05des moments de loisirs en famille.
12:07Le sport, c'est vraiment
12:09le truc qui nous a réunis dans toute la famille.
12:11On était très sportifs, tous.
12:13Moi, c'était pas question
12:15de voir mon père et mon frère
12:17aller faire du VTT ou du vélo
12:19et rester derrière le carreau.
12:21J'étais hyper actif.
12:23C'est parti de là.
12:25J'ai débuté par l'orientation.
12:27Parce qu'en réalité, tu reviens 30 ans en arrière.
12:29Abrive la gaillarde.
12:31L'accès au sport.
12:33Il n'y en avait pas.
12:35Tu faisais serre-bacane ou natation.
12:37Je n'étais pas trop serre-bacane.
12:39Je suis parti faire la natation.
12:41Je n'ai jamais été
12:43très doué pour ça.
12:45La natation est un sport très technique.
12:47Il y a aussi un gabarit pour.
12:49Tu es plus caillou que hors-borde.
12:51J'ai quand même poussé le truc
12:53jusqu'à 13-14 ans.
12:55Je suis allé en championnat de France.
12:57Je prenais des bonnes dérouillées.
12:59J'avais besoin de faire un sport terrain.
13:01Un truc où tu as touché le sol.
13:03Je le sentais vraiment.
13:05J'étais porté par l'athlétisme.
13:07Il y avait un champion que j'admirais à l'époque.
13:09Joël Janot.
13:11Très beau, très athlétique.
13:13Je voulais faire de l'athlétisme.
13:15Mais pareil, pas d'accès.
13:17Pas d'entraîneur, pas de matériel.
13:19C'est très dur.
13:21Je découvre le paracyclisme.
13:23C'est du vélo.
13:25On peut le pratiquer en partant de chez soi.
13:27On peut le pratiquer au début sans entraîneur.
13:29Dès que tu as le matos, tu peux.
13:31Dès que tu as le matos, tu peux.
13:33J'ai récupéré un cadre soudé à 500 euros.
13:35J'ai démarré comme ça.
13:37Je me rappelle mes premiers entraînements.
13:39Mon père me suivait en course à pied.
13:41Après, il a pris un VTT.
13:43Après, il s'est mis sur un vélo de route.
13:45Tu n'avais pas forcément d'attirance
13:47pour le cyclisme
13:49avant de venir au paracyclisme.
13:51Ce n'est pas un sport qui t'attirait plus que ça ?
13:53Ce n'est pas un sport qui t'attirait plus que ça ?
13:55Non, c'était un sport de liberté pour moi.
13:57Pourquoi j'ai découvert le cyclisme ?
13:59Parce que c'était le moyen de partir de chez moi,
14:01me sentir libre, être autonome,
14:03tout seul et fort.
14:05Quand je commençais à me propulser
14:07à 30-40 km heure,
14:09je me disais que je ne suis plus handicapé.
14:11Plus personne ne me suit, je ne suis plus handicapé.
14:13C'est comme ça que j'ai poussé le vis
14:15à aller voir où je peux aller
14:17suivre un vélo, un quad,
14:19une voiture,
14:21parce que dans mon entourage, il n'y avait que des valides.
14:23Je partais sur des sorties valides.
14:25Je me suis toujours accroché qu'avec eux au départ.
14:27Si il y avait plus d'infrastructures à disposition,
14:29tu aurais choisi une autre discipline ?
14:31L'athlétisme.
14:33Tu n'aurais peut-être pas eu les 3 médailles.
14:35Je n'en aurais peut-être eu plus.
14:37Ce n'est pas sûr. J'adore l'athlétisme.
14:39Je trouve que l'athlétisme fauteuil
14:41est très visuel.
14:43Il y a une très belle gestuelle.
14:45La boxe d'ailleurs, ils appellent ça.
14:47On boxe les roues.
14:49Avant de passer à l'interview choc,
14:51j'ai vu qu'il y avait les mondiaux de cyclisme
14:53en Suisse le 27 septembre. On y va ou vacances ?
14:55Oui, j'y vais.
14:57On y va tous.
14:59C'est un événement
15:01où on va regrouper
15:03la famille du cyclisme.
15:05Et là, ils nous intègrent
15:07sur les mêmes circuits.
15:09Peut-être avec un peu moins de monde.
15:11Il y aura peut-être un retour à l'anonymat.
15:13Ce n'est pas sûr.
15:15On n'espère pas en tout cas.
15:17On passe aux choses sérieuses.
15:19On aime bien quand ça pique.
15:21C'est l'interview choc.
15:23Prépare-toi.
15:25Tout va bien.
15:27Brahim Assoum est passé par là.
15:29Ça ne t'a pas fait mal ?
15:31Non, ça va.
15:33Tu as le droit de développer
15:35un peu les réponses.
15:37Tu es pour ou contre
15:39les Daft Punk à la place
15:41de Martin Solveig hier soir ?
15:43Pour.
15:45Ça n'existe plus.
15:47Pour ou contre,
15:49commencer par les Jeux Paras
15:51avant les Jeux Olympiques ?
15:53Honnêtement, j'aurais dit pour.
15:55Il y a quelques semaines.
15:57J'avais l'impression que le soufflet
15:59allait retomber complètement.
16:01Quand je vois ce que ça a été, non.
16:03Mathieu, pour ou contre
16:05avoir un surnom de barbu ?
16:07Le bûcheron.
16:09Ça montre toute ma délicatesse
16:11dans l'effort.
16:13Je n'ai pas touché encore.
16:15Pas très délicat.
16:17Mathieu, pour ou contre
16:19les logos qui restent sur les monuments ?
16:21Ça, je suis pour.
16:23Je pense que ça a marqué
16:25notre pays.
16:27Je suis carrément pour que ça reste.
16:29Mathieu, est-ce que tu es pour ou contre
16:31une carrière dans la voile
16:33après le vélo ?
16:35Tu sais quoi ?
16:37Je t'avoue que
16:39en étant parapégique,
16:41c'est difficile.
16:43Surtout quand on se change de bord.
16:45François Pervis, ça fait.
16:47Je trouve que c'est le plus impressionnant
16:49des sports.
16:51Surtout sur des traversants solitaires.
16:53Il faut vraiment être costaud.
16:55Mathieu, est-ce que tu es pour ou contre
16:57ramener la Vasque Olympique
16:59à Brive la Gaillarde ?
17:01Est-ce que tu es pour ou contre
17:03mélanger les JO
17:05avec les Jeux paras ?
17:07C'est une très bonne
17:09question.
17:11Oui, mais est-ce que techniquement,
17:13c'est possible ? Je ne suis pas sûr.
17:15Est-ce que tu es pour ou contre
17:17pleurer pendant la Marseillaise ?
17:19Aucune émotion, Mathieu Bosse-Rodon.
17:21Les trois Marseillaises ?
17:23Ça a failli.
17:25Sur l'équipe.
17:27J'ai vraiment failli la lâcher.
17:29Mais je suis dans la dignité.
17:31Dans le partage aussi.
17:33Mathieu, est-ce que tu es pour ou contre
17:35les gens qui se trompent sur ton nom ?
17:37Ah ouais, grave.
17:39J'adore Bourdon, Boredon.
17:41Il paraît que ça te rend foudre.
17:43Bosse-Redon, Didier Boredon.
17:45C'est marrant parce qu'il faut juste le prononcer
17:47comme c'est écrit. Il n'y a pas d'accent, il n'y a rien.
17:49Les gens sauront prononcer ton nom,
17:51ne t'inquiète pas.
17:53Pour ou contre être porte-drapeau à LA 2028 ?
17:55C'est toi la vraie star des paras.
17:57Il faut déjà que j'aille à LA en 2028.
17:59On n'est pas sûr ?
18:01Si je suis capable.
18:0338 ans, je serai vieux déjà.
18:05Pour ou contre faire une folie
18:07avec la prime olympique ?
18:09La prime olympique, c'est 80 000 euros.
18:11La médaille fois 3,
18:13240 000.
18:15Déjà, il faut enlever les impôts.
18:17Avec 10 000 euros, on fait quoi maintenant ?
18:19Est-ce que tu vas faire une folie ?
18:21Tu vas te faire un petit cadeau ?
18:23Non, je ne suis pas comme ça.
18:25Je pense que ça va m'aider à payer mon crédit.
18:27Ça peut être un nouveau vélo, ça peut être professionnel.
18:29Ce qui est sûr, c'est que ça va me payer
18:31un week-end en amour avec ma femme.
18:33Mais il n'y aura rien de...
18:35Il n'y aura pas une Ferrari.
18:37Juste un week-end,
18:39la pince, il me dit, dans l'oreillette.
18:41On n'a pas le temps.
18:43En réalité, j'aimerais bien faire une semaine.
18:45Un petit dernier.
18:47Est-ce que tu es pour ou contre
18:49un bras de fer avec Brahim Assio ?
18:51Si il veut, oui.
18:53Démonstration, Brahim, tu prends ma place.
18:55Je ne sais pas si vous avez le choix.
18:57Il m'a broyé la main.
18:59Viens de mon côté.
19:01Il est en train de me faire pas broyer.
19:03Tu sais qu'en étant comme ça,
19:05ça ne va pas être simple.
19:07En plus, il faut que je sois gaucher.
19:09Je suis droitier, normalement.
19:11Allez, 3, 2, 1.
19:13Tu n'accroches pas à la table.
19:15Brahim, tu n'accroches pas à la table.
19:17C'est terminé.
19:19Tu ne vaux rien.
19:21Brahim, tu ne vaux rien.
19:23Je ne pense pas que j'aimerais beaucoup
19:25ce qu'ils sont capables.

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