• l’année dernière
MILEE, le spécialiste de la distribution des prospectus dans les boites aux lettres est placé en liquidation judiciaire. Le marché est en chute libre. 5000 emplois sont menacés.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Martial, cette liquidation judiciaire pour un des leaders du Prospectus en France, l'entreprise Millie.
00:065000 emplois sont menacés dans toute la France, c'est la fin du Prospectus ?
00:10Oui, c'est-à-dire que tout le monde râle, évidemment, quand la boîte OLED déborde de catalogues de promos.
00:15Mais en fait, la réalité, c'est que le marché est en chute libre, puisqu'en 4 ans, le nombre de dépliants publicitaires a été divisé par 2.
00:23On en distribuait 10 milliards et demi à peu près en 2019, 5,7 milliards l'an dernier.
00:29Donc c'est un marché qui s'effronte, mais vous dites que ça faisait encore vivre 5000 personnes ?
00:32Oui, avec des profils d'ailleurs atypiques dans le monde du travail, puisque vous avez un tiers des salariés de Millie,
00:40qui sont des retraités de plus de 70 ans, qui arrondissent leurs pensions en distribuant les Prospectus pour à peu près 500 euros net par mois.
00:47Vous avez un tiers des employés qui font ce job en plus d'un autre métier. On en a parfois d'ailleurs dans les petits matins.
00:53Oui, c'est vrai.
00:54Et finalement, il n'y a qu'un tiers des salariés de Millie qui travaillent à 100% pour l'entreprise.
00:59Et les consommateurs refusent les Prospectus ?
01:01La société, dans son ensemble, refuse les Prospectus, pour des raisons environnementales.
01:07Et le déclin n'est sans doute pas fini, parce que dans les prochains mois, on va basculer à l'échelle nationale dans le système dit « Oui Pub ».
01:13Le contraire de « Non à la pub ». C'est quoi ?
01:16Par défaut, désormais, on va considérer que vous ne voulez pas de Prospectus dans la boîte aux lettres.
01:21Et si vous souhaitez les recevoir quand même, vous posez un autocollant marqué « Oui Pub » sur la boîte aux lettres.
01:28Dans les régions où c'est déjà expérimenté, on voit qu'un quart seulement des gens réclament les dépliants.
01:33C'est donc encore du business en moins.
01:35Est-ce que les grandes surfaces continuent à envoyer des Prospectus ?
01:38De moins en moins. Leclerc, Carrefour, Cora ont indiqué qu'ils arrêtaient les catalogues de promos,
01:45même si ça reste un bon outil pour attirer les clients. Mais arrêter, ça donne une bonne image éco-responsable.
01:51Et puis, ça permet de faire basculer ses clients vers le digital avec la carte de fidélité,
01:56l'appli sur le téléphone et un meilleur suivi de la clientèle. Ça leur permet de mieux cibler les promos.
02:01Est-ce que Millie a essayé de se déversifier ?
02:03Oui, mais c'était difficile. Le Prospectus est arrangé avec le Minitel ou avec le catalogue de vente par correspondance.
02:09Millie a quand même essayé de lancer un magazine l'an dernier.
02:12On en avait parlé, appelé « 150 euros » où vous pouviez vous abonner gratuitement
02:17et où vous receviez des Prospectus et des bons de réduction.
02:20Le magazine a été entraîné par les difficultés économiques de la maison-mère.
02:24Vous voulez dire qu'il y a peu d'espoir de sauver le groupe ?
02:26Un distributeur de Prospectus, oui quand même, c'est une activité condamnée à terme, j'en ai bien peur.
02:31On peut toujours espérer relancer une enseigne de vêtements comme Camailleux
02:34ou un fabricant de verres à boire comme Duralex, on l'a vu ces dernières semaines.
02:39Ça semble plus compliqué pour les dépliants.
02:40La Poste a d'ailleurs reclassé en interne tous les salariés qui faisaient aussi cette activité.
02:45Plus globalement, c'est le courrier dans son ensemble d'ailleurs qui disparaît au fil des mois.
02:49Le marché baisse de 6% environ tous les ans depuis le début du siècle.
02:53Merci beaucoup.
02:54Merci à vous.

Recommandations