La députée Ensemble pour la République du Nord, Violette Spillebout était l’invitée de L’Heure des Pros, ce mardi 10 septembre, sur CNEWS. Elle s’est exprimée sur la nomination de Michel Barnier en tant que Premier ministre : «Je soutiendrai Michel Barnier. On sait que c’est quelqu’un qui écoute, qui ne méprise pas les oppositions. Le défi du Premier ministre, c’est de faire en sorte que chacun des groupes soit prêt à faire un compromis».
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00:00Je crois que ce qui est assez clair, c'est qu'on va tout faire en sorte pour que ce gouvernement puisse se former et puisse démarrer le 1er octobre, qu'on ait des débats, qu'on ait un budget pour la France.
00:11Je crois qu'on soit d'accord ou pas d'accord. Moi, je soutiendrai Michel Barnier, d'abord parce que c'est un homme qui est assez reconnu et publicité par les gens, même dans ma circonscription.
00:20Ils ont envie d'avoir confiance. Avant même d'avoir vu la déclaration de Politique Générale et les grandes orientations, on sait que c'est quelqu'un qui écoute, qui respecte les oppositions,
00:29qui respecte tous les électeurs. Enfin, pas de sectarisme, ça a été un mot très très fort dans sa bouche quand il est arrivé. Et puis, il faut soutenir...
00:36Et il vient vous voir ce soir.
00:37Oui, parce qu'il faut le soutenir, parce qu'il faut que la France avance. Il ne faut pas qu'on reste complètement bloqué. Si c'est pour dans 3 mois que le gouvernement tombe, ou même avant 3 mois...
00:45Mais vous auriez soutenu Bernard Cazeneuve de la même manière ?
00:47Oui, j'aurais soutenu Bernard Cazeneuve parce qu'il était certes un homme de gauche, avec des valeurs, un bilan, un homme qui ne nie pas les problèmes de sécurité, les problèmes d'immigration irrégulière,
00:58et puis un homme qui aurait, si la gauche n'avait pas bêtement fait opposition à sa nomination, qui aurait su, je pense, ne pas avoir motion de censure.
01:07Vous auriez préféré Bernard Cazeneuve à Michel Barnier ?
01:10Je ne connais personnellement ni l'un ni l'autre.
01:12Non, mais c'est décidé, madame Spilbou.
01:14Je pense que là, le défi du Premier ministre, ce n'est pas de mettre en œuvre ses idées, c'est de faire en sorte que chacun des groupes soit prêt à faire un compromis.
01:21Moi, je vais devoir renoncer à certaines de mes idées dans le gouvernement qui va...
01:25Par exemple ?
01:26On va avoir le débat, je pense, sur le sujet de la suppression de l'AME, de la diminution de l'AME, de l'aide médicale d'État pour les personnes qui arrivent en France.
01:35De manière irrégulière.
01:37De manière irrégulière. L'aide médicale d'État, elle coûte beaucoup d'argent, c'est aussi un problème de santé publique, ce n'est pas simple.
01:44Au sein de notre groupe, on va être hyper divisés sur ce sujet.
01:47Peut-être que je devrais renoncer à certains...
01:50Vous êtes pour ou contre l'AME pour les gens en situation irrégulière ?
01:54Moi, je suis pour l'aide médicale d'État qui est nécessaire pour la santé publique de la France, pour les gens en situation irrégulière, mais de façon maîtrisée.
02:01Il y a l'aide médicale d'urgence, il y a certainement une façon de la faire évoluer.
02:05Et si Michel Barnier créait un ministère de l'immigration, est-ce que ce serait une bonne idée ?
02:09Déjà, ça a déjà existé en France, donc moi, ça ne me choque pas.
02:12Et puis, il faut dire les mots.
02:14D'abord, on a perdu les élections, on est moins de députés, on n'est pas le groupe qui est majoritaire à l'Assemblée.
02:23Et les Français, en allant aux urnes aux législatives, ils ont dit oui, la sécurité, l'immigration, le pouvoir d'achat, c'est des problèmes qui ne sont pas suffisamment pris à le bras le corps.
02:33Moi, à chaque fois que vous venez, j'aime beaucoup ce que vous dites, parce que c'est toujours clair, il n'y a pas de langue de bois.
02:38Mais vous avez le téléphone de M. Macron, vous devriez lui dire.
02:42J'ai son téléphone parce qu'il m'a félicité au moment des élections municipales, quand j'ai fait ma première candidature.
02:47Et puis, au moment des législatives, mais je n'écris pas au Président de la République.
02:51Je travaille avec mes collègues, en collectif, et puis sur le terrain.
02:54Et vous êtes ministre, parlez-nous.
02:56Je n'ai pas été appelée, je suis dans ma ville, à Lille, je suis au travail.
03:00Et puis surtout, on est à un moment de crise politique quand même, où il faut que chacun soit responsable.
03:05Il contribue à ce que ça marche.
03:07J'ai souvent du mal avec les hommes politiques.
03:09Ce que j'apprécie, c'est votre, comment dire, votre absence de langue de bois.
03:13Même si vous ne m'avez pas répondu entre Barnier et Cazeneuve, votre préférence, mais globalement.
03:19En fait, quand c'était l'option Cazeneuve, il n'y avait pas l'option Barnier.
03:22J'étais pour l'option Cazeneuve, très clairement, parce que je crois aussi que c'est quelqu'un qui s'est travaillé avec tout le monde.
03:27Et surtout, qui n'était pas l'objet tout de suite d'une motion de censure.
03:31Il faut être pragmatique, il faut que ça marche.
03:33Aujourd'hui, c'est Michel Barnier, c'est un grand homme, un négociateur.
03:36C'était quand même deux options politiques différentes.
03:38C'est pas travailler avec tout le monde.
03:39Bernard Cazeneuve aurait travaillé avec le Nouveau Front Populaire, et Michel Barnier est obligé de travailler avec l'URN.
03:42Non, je veux que Michel Barnier réussisse à intégrer des personnalités de gauche dans le gouvernement.
03:48Et pour l'instant, c'est la gauche qui refuse tout travail commun.
03:52Vous allez à Noisy ?
03:53Vous allez tous à Noisy ?
03:54Oui, je pars là maintenant.
03:55Vous n'avez pas de salle dans Paris pour vous réunir tous ou aller à Noisy ?
03:57C'est souvent moins cher en banlieue que dans Paris.
03:59Ah oui, il y a des problèmes ?
04:01Il faut faire attention aux données des partis politiques, à l'argent public.
04:04Bon, écoutez, là vous partez comment ?
04:06Je pense en taxi, je vais voir, parce que j'ai regardé les trains, je ne suis pas sûre qu'il y ait les bonnes horaires.
04:11Bon, écoutez, vous nous direz.
04:12Et puis c'est ce soir, Michel Barnier voulait venir toute la journée, mais il n'aura le droit qu'à ce soir à 19h à venir.
04:16J'ai vu ça, que c'était à 19h, mais bon, on aura travaillé toute la journée.
04:19Je pense qu'on se sera mis d'accord entre nous sur peut-être des lignes rouges, c'est important aussi, du plan d'action.
04:24Grenoble.
04:25Moi, ce qui est important, c'est le sujet des salaires, le sujet de la santé et le sujet de la sécurité et de l'immigration.
04:30Mais nous sommes d'accord.
04:31Ça fait juste 20 ans.
04:33Oui, mais bon, je suis députée depuis deux ans.
04:36Je suis d'accord.