• il y a 7 mois
Thomas Sotto reçoit, Sarah Knafo, candidate Reconquête aux élections européennes, sur le plateau des 4 vérités. 

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00:00 - Bonjour et bienvenue dans les 4 B, Sarah Knafo. - Bonjour Thomas Soto.
00:05 - On en a parlé dans le journal, le Festival de Cannes va débuter aujourd'hui sur fond de rumeurs, de MeToo.
00:09 On a vu le témoignage de 9 femmes publiées dans l'hebdomadaire Elle qui vise Alain Sard, le producteur de cinéma.
00:15 De quel oeil la jeune femme que vous êtes regarde tout ça ?
00:18 - Je suis effarée. D'abord je suis effarée de voir que ce Festival de Cannes,
00:24 qui était la vitrine de la France, notre fierté depuis l'après-guerre,
00:28 est aujourd'hui pris dans une sorte de tenaille idéologique.
00:32 D'abord en amont avec une sélection et un palmarès de plus en plus politisés.
00:37 Et ensuite aujourd'hui en aval avec ces rumeurs de scandales,
00:41 parce qu'on n'a pas encore de faits concrets, des rumeurs de scandales
00:45 qui, j'ai l'impression, visent à faire de ce jury du Festival de Cannes un jury de cour d'assises.
00:50 Et moi qui suis attachée au droit, qui suis une juriste si on veut,
00:55 je regardais la justice comme un progrès de notre civilisation.
01:00 C'est-à-dire le fait de dépassionner les débats juridiques,
01:04 de mettre des gens dans des cours avec des avocats, avec un droit à la défense.
01:08 Et là j'observe qu'on est en train de bazarder tout ça, qu'on fait des procès à ciel ouvert.
01:12 - Mais vous ne prenez pas en compte la parole de ces femmes ?
01:14 - Bien sûr, je prends en compte la parole de ces femmes,
01:17 mais je prends aussi en compte le progrès de la civilisation que doit être la justice.
01:21 C'est-à-dire dépassionner les débats.
01:23 Moi, typiquement, je ne suis pas habilitée à rendre la justice sur votre plateau,
01:27 pas habilitée à statuer sur le fondement de rumeurs.
01:30 Peut-être que si j'avais des faits, je me ferais...
01:32 - C'est pas ce que je vous demandais, je voulais voir quelle perception sociétale vous aviez de tout ça.
01:35 - Moi, je voudrais avoir ainsi une conviction quand je n'ai pas de faits.
01:37 Et je ne peux que regretter qu'on salisse parfois des réputations
01:40 avec des procès médiatiques qui mettent la pression au juge et qui salissent des hommes.
01:44 - Est-ce que le MeToo en politique, ça existe ? Est-ce que vous y avez été confrontée, vous ?
01:47 - Je n'y ai jamais été confrontée. - Jamais.
01:49 - Sarah Knapho, vous avez forcément vu cette photo de Valérie Ayé,
01:51 la candidate de la majorité, posant avec des militants d'ultra-droite,
01:55 l'un d'entre eux portait une tenue avec des inscriptions racistes.
01:58 Elle affirme avoir été piégée et qu'en partant, des individus auraient dit
02:01 "maintenant, on va les tracter pour Marion", comprendre Marion Maréchal.
02:04 On en est là, aujourd'hui, dans la classe politique française.
02:07 Je vois que ça vous fait sourire. - Vous la croyez ?
02:10 - Je ne sais pas. Vous ne la croyez pas ?
02:12 - Manifestement non. Elle pose avec ces individus et ensuite,
02:15 elle invente quelqu'un pour salir autrui. Je ne la crois absolument pas.
02:18 - Vous ne la croyez pas. En tout cas, ce ne sont pas des gens
02:21 qui font partie de l'équipe de Marion Maréchal ?
02:22 - Absolument pas, non. - Absolument pas.
02:24 Pendant que vous faites campagne, certains veulent débattre.
02:26 Il y aura le match Gabriel Attal-Jordan-Bardella,
02:28 ça, ce sera le 23 mai sur France 2, et Emmanuel Macron,
02:31 qui n'exclut pas un débat avec Marine Le Pen.
02:33 Est-ce que vous le souhaitez ? Est-ce que vous le comprendriez, vous, ce débat ?
02:36 - Absolument pas. Je crois que ça fait 7 ans que la France est enfermée
02:40 dans le tango entre la Macronie et le Rassemblement national.
02:44 Je pense que ce duel est en train de se transformer en réalité en duo
02:48 et n'a jamais servi les intérêts d'un seul Français.
02:51 Donc, on a eu Attal-Bardella.
02:54 - En duo, ça veut dire quoi ? Il y a une complicité entre eux pour vous ?
02:56 - A chaque fois que l'un est en difficulté, il fait appel à l'autre,
02:58 soit pour remonter dans les sondages, soit pour retrouver un peu de visibilité.
03:01 En tout cas, oui, c'est ce que j'observe. Mais j'observe que ça fait maintenant
03:04 7 ans qu'on est enfermés. - Pardon, mais la complicité
03:06 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, elle n'est pas complètement
03:08 évidente à percevoir. - C'est une complicité objective,
03:10 regardez manifestement. Emmanuel Macron considère que Valérie Hayé
03:13 est en difficulté, que fait-il ? Il envoie Attal débattre avec Bardella
03:17 et il propose de débattre avec Marine Le Pen.
03:19 Je pense que ce duo n'est plus du tout ce dont on a besoin pour la France.
03:22 Je crois que Jordan Bardella d'ailleurs propose en réalité
03:25 une fausse victoire aux Français. Il leur propose une victoire
03:28 sur la Macronie qui n'aboutira à rien. En 2014, le Rassemblement national
03:32 a déjà gagné les élections européennes, il n'en a rien fait.
03:34 En 2019, il a déjà gagné les élections européennes contre Emmanuel Macron,
03:37 justement, il n'en a rien fait non plus.
03:39 Ça fait maintenant 10 ans qu'ils ont... - On sait que c'est plutôt au niveau
03:41 national que ça se passe, au niveau de la présidentielle,
03:43 quand on veut changer les choses, jusqu'à preuve du contraire,
03:46 le Rassemblement national n'a pas la majorité au Parlement européen
03:48 avec ses alliés. - Vous prêchez une convaincue.
03:50 C'est pour ça que je vous dis que Jordan Bardella propose en réalité
03:52 une fausse victoire. Et moi, je ne veux pas que les Français
03:54 se réveillent le 10 juin en étant déçus et en se disant
03:57 "Monsieur Bardella nous a mentis, c'était truqué".
03:59 Je pense que ça fait du mal à la démocratie. Pourquoi je vous dis ça ?
04:01 Ça fait 10 ans que le Rassemblement national a 24 députés européens.
04:04 Est-ce qu'on peut sérieusement penser qu'avec 4 ou 5 députés en plus,
04:08 quelque chose va changer ? Rien n'a changé.
04:11 Moi ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui...
04:12 - Donc ce n'est pas la peine d'aller voter, ni pour vous ni pour les autres.
04:14 - Justement. Je pense qu'aujourd'hui, la France n'a plus le luxe
04:17 de se payer des victoires qui ne servent à rien.
04:19 Et c'est exactement ce qu'est en train de proposer le Rassemblement national.
04:22 - Est-ce que vous faites de ces européennes, vous, un référendum
04:24 anti-Macron comme le Rassemblement national ?
04:26 - Alors je vais vous dire. Le Rassemblement national fait croire
04:29 que si le soir du 9 juin, ils sont à 30%, alors soudain,
04:34 Emmanuel Macron va disparaître. Ce sera, comme il dit, une claque
04:37 qu'on va mettre à Emmanuel Macron. Et moi ce que je veux dire aux gens
04:39 qui nous écoutent, c'est que le 10 juin au matin,
04:41 Emmanuel Macron sera-t-il encore là ? Alors nous, ce qu'on dit...
04:44 - Personne n'a le droit de se dire ça.
04:45 - Jordan Bardella dit "Vivement le 9 juin".
04:47 Comment mieux nous dire que les 5 prochaines années de mandat,
04:49 il s'en moque ? Nous on dit "Vivement la grande bataille de libération
04:53 qu'on va entamer dès le lendemain de l'élection européenne".
04:56 Avec Reconquête, avec Marion Maréchal, je veux dire qu'il sera le plus haut possible
05:00 et plus il sera haut, plus on pourra engager cette libération.
05:02 Libération de quoi ? Libération des Européens, des 4 fléaux qui les en serrent.
05:06 Libération des Européens de l'islamisation et de l'immigration qui pèse sur le continent.
05:11 Libération des nations européennes de la technocratie bruxelloise.
05:15 Libération de l'économie européenne, du carcan réglementaire et des gabes jibruxelloises.
05:20 Et enfin, libération des Européens de la propagande woke,
05:23 trop souvent soutenue et financée par la Commission européenne.
05:26 - Alors ça sonne comme un tract électoral, certes,
05:28 mais pour l'instant vous êtes entre 6 et 8 %,
05:30 c'est pas avec ça que vous allez libérer ni le pays ni l'Europe.
05:32 - Ecoutez, si les sondages sont bas, c'est à nous de les faire augmenter.
05:35 On fait campagne pour ça et j'ai confiance à la fois dans notre équipe,
05:39 dirigée par Marion Maréchal, j'ai confiance dans toute la suite de la liste de reconquête
05:43 et j'ai surtout confiance dans la lucidité des Français pour me choisir.
05:46 - Ça veut dire qu'il ne faudra pas additionner, au soir du 9 juin,
05:48 le score du Rassemblement national et le vôtre, on est d'accord ?
05:50 Vu les propos que vous tenez, qui sont quand même très opposés au Rassemblement national.
05:54 - La liste de reconquête est une liste indépendante, autonome, ça vous aura pas échappé.
05:58 S'il y a des sujets qu'on porte en commun, je serais contente de voir
06:03 que nos sujets soient portés, mais je crois que la liste de reconquête
06:07 est celle qui les défend le mieux, sur les 4 fléaux que je vous ai cités,
06:11 desquels on veut libérer les européens.
06:12 - Mais c'est la même famille politique, parce qu'on est un peu perdu à force.
06:14 Faudra faire une addition le 9 juin au soir ou c'est pas la même famille politique ?
06:17 - Ah non, c'est pas la même famille politique,
06:18 si les reconquêtes est un mouvement indépendant qui n'est le satellite de personne.
06:20 - Je vais vous poser quelques questions européennes concrètes.
06:22 Êtes-vous favorable à plus de nucléaire pour arriver à faire de l'Europe
06:25 un continent décarboné à l'horizon 2050 ?
06:27 - Absolument et je regrette d'ailleurs que nos gouvernants, depuis maintenant presque 20 ans,
06:32 aient à ce point plombé notre filière nucléaire,
06:34 alors que c'est l'électricité qui fait à la fois baisser la facture des Français
06:38 et qui permet en effet d'être le plus décarboné possible.
06:41 - Faut-il arrêter d'acheter du gaz russe à l'horizon 2025,
06:44 comme le propose la candidate macroniste ?
06:45 - On aurait en effet jamais dû se mettre dans la main du gaz russe
06:48 et la France avait toutes les cartes en main pour ça.
06:50 - Donc il faut arrêter d'acheter du gaz russe ?
06:51 - Il faut arrêter d'acheter du gaz russe, il faut être indépendant énergétiquement.
06:54 - Alors que les pays de l'Union Européenne vont donner aujourd'hui
06:56 leur ultime feu vert au pacte sur l'immigration et l'asile,
06:59 est-ce que vous êtes favorable, comme Jordane Bardella, à une double frontière ?
07:02 - Alors je vais même vous dire que je suis favorable à une triple frontière.
07:05 - Déjà double, je ne comprenais pas comment ça fonctionnait,
07:07 alors triple vous allez me dire ?
07:08 - Très bien, je vous explique.
07:09 - Allez-y, rapidement.
07:10 - Une frontière nationale d'abord.
07:12 Tous les pays normaux ont des frontières,
07:13 ça fait des siècles qu'on fait protéger nos frontières.
07:15 - Avec des postes de douane qui reviennent ?
07:17 - Je vais vous donner un exemple,
07:19 j'ai travaillé à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques
07:21 avec un préfet fantastique que je salue,
07:23 on a eu une crise d'émigrants à Bayonne.
07:26 À ce moment-là, qu'est-ce qu'on a fait ?
07:28 On a envoyé des CRS à la frontière et en deux jours, la crise s'est tarie.
07:31 Donc oui, faire respecter nos frontières c'est possible,
07:33 et c'est d'ailleurs le programme de reconquête.
07:35 Donc frontière nationale.
07:36 - Est-ce que vous remettez des douanes à chaque frontière ?
07:38 - Je vous dis, à chaque fois qu'il y a une crise...
07:40 - Donc ponctuellement ?
07:41 - Ponctuellement.
07:42 Mais faire respecter nos frontières c'est possible.
07:44 Donc frontière nationale.
07:45 Ensuite, frontière européenne.
07:47 L'Europe est un continent qui a des frontières.
07:49 Aujourd'hui, on peut regretter que ce soit des passoires ouvertes aux quatre vents,
07:53 il faut faire respecter nos frontières.
07:54 Comment ? Par un blocus naval militaire
07:56 où on mettrait en commun les marines nationales des pays volontaires.
07:59 La France, l'Italie par exemple.
08:01 Et troisième, pourquoi je vous dis triple frontière,
08:03 c'est dans les pays d'origine.
08:05 Sur le modèle du "no way" australien,
08:06 c'est-à-dire aller dans les pays d'origine pour dissuader les départs.
08:09 Il faut des grandes campagnes.
08:10 À mon avis, c'est comme ça qu'on devra réallouer les financements européens
08:14 pour aller dans les pays d'origine
08:16 et pour dire à ceux qui sont candidats au départ,
08:18 si vous venez chez nous, vous n'aurez le droit à rien.
08:21 Ni aide sociale, ni logements sociaux, ni protection juridique.
08:24 Donc ne tentez pas.
08:25 Ne risquez pas vos vies.
08:26 Ne risquez pas vos vies au Sahara.
08:28 Ne risquez pas vos vies en Méditerranée.
08:30 Restez chez vous.
08:31 Et je pense que c'est ces campagnes-là
08:33 qui constitueront la triple frontière dont je vous parlais.
08:35 Il nous reste 30 secondes pour deux questions.
08:36 Sur l'économie, est-ce que vous réjouissez des 15 milliards d'euros d'investissement de Choose France ?
08:40 En 15 secondes, ça va être difficile.
08:42 Mais je vous dirais que pour Choose France, en réalité,
08:47 comment est-ce qu'on a attiré ces investissements ?
08:49 On les a attirés par des subventions de millions d'euros
08:52 qui visaient justement à passer outre notre fiscalité absolument délirante
08:59 et notre coût du travail aberrant.
09:01 C'est le prix d'une réindustrialisation.
09:03 J'y viens.
09:04 On les a attirés par des exemptions de normes et par des accélérations de délai.
09:07 En gros, le programme d'euroconquête, mais pour seulement 10 sites industriels,
09:11 alors que c'est toute notre économie qui en aurait besoin,
09:13 de l'épicier au boulanger en passant par l'agriculteur.
09:16 Donc vous dites que c'est un bon début, mais que ce n'est pas suffisant.
09:18 Je dis que c'est toute l'économie française qui devrait en bénéficier
09:21 et pas seulement de riches investisseurs étrangers,
09:23 pendant qu'au même moment, nos industriels français continuent de délocaliser
09:26 et d'investir à l'étranger justement parce qu'ils n'ont pas les incitations
09:29 pour le faire en France.
09:30 Et si je puis me permettre une formule, je dirais que ce n'est pas de Choose France
09:33 dont on a besoin, mais de Free France, pour parler comme eux.
09:36 Il faut libérer l'investissement français.
09:38 Il faut recréer un modèle capitalistique à la française
09:40 pour que l'épargne des Français puisse se diriger vers l'investissement productif
09:45 et non pas uniquement vers la dette comme on le fait aujourd'hui.
09:47 Dernière question, on est un peu perdus.
09:49 C'est qui le patron ou la patronne de la liste chez vous, pour les européennes ?
09:52 C'est une liste qui est dirigée par Marion Maréchal.
09:54 Et Marion Maréchal n'est pas seule parce que nous sommes 80 à pousser derrière elle.
09:57 Ce qu'on entend Eric Zemmour parler de Marion Maréchal,
09:59 on a un peu l'impression d'un président de club de foot
10:01 qui redonne sa confiance à l'entraîneur avant de la virer trois semaines plus tard.
10:04 Ce n'est pas le programme ?
10:05 Absolument pas. Je ne sais pas du tout ce qui peut vous faire dire ça.
10:08 Au contraire, Eric Zemmour est le seul chef de parti à être engagé à ce point
10:12 auprès de sa tête de liste, alors que tous les autres,
10:15 notamment Eric Ciotti, sont absents.
10:17 Je l'espère bien, bien sûr.
10:19 Elle va être une députée européenne excellente
10:21 et j'espère que les Français vont lui faire confiance le 9 juin.
10:23 Donc je redis, pour le peu de temps qu'il me reste,
10:26 votez Marion Maréchal le 9 juin pour libérer les Européens des cartes Cléo que je vous ai citées.
10:31 Merci Thomas Sotton.