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Transcription
00:00Anne Ballon, vous êtes le rédacteur en chef du service Afrique pour France 24.
00:03Le président Bassirou Dioumaïfai, il veut mettre fin en fait à une forme de cohabitation ?
00:08C'est ce qu'il dit.
00:10En fait, si vous voulez, ce qui s'est passé hier soir,
00:13cette annonce de dissolution de l'Assemblée Nationale du Sénégal n'est nullement une surprise.
00:19La question s'est posée dès l'investiture de Bassirou Dioumaïfai.
00:23Tout le monde savait qu'il avait besoin, ou qu'il aurait besoin d'une majorité à l'Assemblée Nationale
00:28pour gouverner, pour tenir les promesses qu'il a faites aux Sénégalais.
00:32Et cette majorité, il ne l'avait pas.
00:35Cette majorité, c'est le parti ou la coalition qui a porté son prédécesseur au pouvoir qui l'a détenu.
00:42Donc, c'était, j'allais dire, la suite logique de le sens de l'histoire.
00:49Et quand il parle dans son discours hier de blocage,
00:52on peut imaginer qu'il fait allusion à une série d'événements qui est survenue récemment,
00:57depuis la fin juin à peu près, quand il y a eu, par exemple,
01:01cette annulation ou ce blocage d'un débat d'orientation budgétaire par la coalition BBY,
01:10donc la coalition de l'ancien président Macky Sall.
01:14Donc, il y a eu cet événement.
01:15Il y a eu plus récemment aussi le blocage d'un projet de loi,
01:19qui visait à dissoudre deux institutions que le président et son premier ministre
01:25considéraient comme budgétivoires, comme superflues.
01:28Il s'agit du Haut Conseil des Collectivités Territoriales
01:32et du Conseil économique, social et environnemental.
01:35C'était une promesse de campagne.
01:38Donc, là aussi, le message envoyé aux électeurs de Basse-Hyrou,
01:45Basse-Hyrou-Dioumaïfai, n'était pas un message, j'allais dire, positif,
01:49en tout cas de conciliation, en tout cas d'une volonté de travailler ensemble.
01:54Et du coup, comment réagit l'opposition à ces accusations du président Basse-Hyrou-Dioumaïfai ?
01:58Si vous voulez, c'est la presse sénégalaise qui rapporte le mieux ce matin
02:02ce que disent les opposants.
02:04Je peux vous citer quelques-unes de ces réactions.
02:07Sud Quotidien cite, par exemple, Abdou Mboh.
02:11Abdou Mboh, c'est le président du groupe parlementaire BBY,
02:15de l'ancienne majorité, qui dit ceci.
02:18En décidant de dissoudre l'Assemblée nationale en pleine session extraordinaire
02:22qu'il a lui-même convoquée, et à la veille de la déclaration
02:25de politique générale dont il a lui-même fixé la dette,
02:28le président de la République vient de commettre un parjure.
02:32Je peux vous citer également aussi Thierno Alassane Nassal,
02:37qui était un ancien candidat à la présidentielle,
02:39qui s'était positionné comme opposant à Macky Sall,
02:43et qui se positionne aujourd'hui aussi comme opposant
02:46à Bashir Dioumaïfai et à Ousmane Sonko.
02:49Il dit ceci en parlant de Bashir Dioumaïfai.
02:51Lorsqu'il écrivait à l'Assemblée nationale,
02:54il n'avait aucune intention qu'à ce que la DPG,
02:58donc la déclaration de politique générale, se tienne.
03:01Le président Dioumaï ne peut pas entamer son mandat avec des tromperies.
03:06Il a dévalorisé la parole sénégalaise.
03:10En réalité, on assiste là à une sorte de jeu de dupe.
03:14Un jeu dans lequel chaque parti connaît pertinemment
03:18les intentions de l'autre, mais fin de l'ignorer.
03:21Vous voyez, c'est en réalité...
03:23Parce que la décision, Stéphane, qu'on comprenne bien,
03:25elle est constitutionnelle.
03:27La décision, elle est constitutionnelle.
03:29C'est politique, là.
03:30C'est politique.
03:31Je veux dire, chaque parti a usé de sa propre stratégie
03:35pour arriver à ses fins, tout en décrédibilisant l'autre.
03:39Bachir Dioumaï fait dire, d'un côté,
03:41l'opposition m'empêche de tenir mes promesses,
03:44et l'opposition dit, de son côté,
03:46Bachir Dioumaï nous méprise, en gros,
03:49il nous dit des choses qu'il ne fait pas.
03:51Donc, on est dans un jeu purement politique.
03:54Quelle peut être la suite ?
03:56La suite, ça va être les élections le 17 novembre,
03:59comme l'a dit le président lui-même.
04:01La question, c'est dans quelle configuration
04:03les forces en présence vont se présenter à ces élections.
04:07On a, d'un côté, BBY, qui est la coalition de Macky Sall,
04:11qui, j'allais dire, se remet difficilement
04:15de son échec à la présidentielle.
04:17On a entendu le premier ministre sortant,
04:20qui était candidat, annoncer récemment
04:23qu'il allait lancer son propre mouvement.
04:26Donc, est-ce que l'opposition actuelle
04:29va aller en unis, en rangs serrés,
04:34ou va aller disperser ?
04:36Est-ce que Bachir Dioumaï, avec son parti
04:39qu'il a porté au pouvoir, PASTEF,
04:41a toujours la confiance,
04:44va toujours être porté par cette dynamique
04:46qu'il a menée à la tête du pays ?
04:48Merci beaucoup Stéphane Ballon pour votre analyse.
04:50Merci à vous.

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