LUkraine rate son coup et la Russie arme lIran - Idriss Aberkane reçoit Caroline Galactéros (1)L'Ukraine rate son coup et la Russie arme l'Iran, #2.

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00:00:00qu'on vrille complet et qu'on ne sache plus quoi faire parce qu'on sera sur trop de fronts
00:00:04et qu'on a juste pris les moyens, ni la capacité,
00:00:07eh bien il faut savoir se parler.
00:00:12Oui, on a l'impression que de part et d'autre, il y a vraiment des gardiens de la paix,
00:00:17en tout cas on a un camp de la paix en Israël qui est secret,
00:00:21qui opère en secret et dont on voit bien qu'il n'a pas les mains libres,
00:00:25il peut très très peu manœuvrer parce que la situation politique
00:00:28est totalement inflammatoire en Israël.
00:00:31Mais on voit, il y a des actions très précises,
00:00:34que ce soit des fuites, par exemple la fuite du fameux plan de contingence
00:00:39par lequel Netanyahou voulait virer tous les Gazaouis de Gaza
00:00:43en envoyant 500 000 au Congo, 500 000 au Canada,
00:00:48ce sont des fonctionnaires israéliens qui ont fuité ça
00:00:50parce qu'ils ont jugé que c'était complètement fou,
00:00:54ou que ce soit carrément l'armée qui en live dit
00:00:57non on désobéit au premier ministre parce qu'il dit n'importe quoi.
00:01:00Et côté iranien, on a aussi l'impression qu'on a un camp de la paix réservé aussi,
00:01:05qui opère en secret mais qui arrive à avoir un certain niveau d'efficacité.
00:01:08Qu'est-ce que vous en pensez de ça ?
00:01:10Je suis tout à fait d'accord et je pense que le problème c'est que chaque partie,
00:01:13que ce soit d'ailleurs Israël ou l'Iran,
00:01:16chaque partie est aux prises avec sa propre rhétorique
00:01:20et est obligée de faire les choses en loose day
00:01:25ou en tout cas discrètement parce qu'elle ne peut pas non plus se dédire,
00:01:30elle ne peut pas non plus dire bon ben oui on est allé un peu trop loin
00:01:36ou en tout cas on commence à discuter officiellement etc.
00:01:39Donc tout ça doit se passer sous le radar
00:01:42mais en tout cas je crois comprendre et savoir
00:01:46qu'entre Israël et les Iraniens et les Américains,
00:01:53il y a un vrai canal de discussion.
00:01:56Ça a été confirmé par plusieurs sources.
00:01:58Et ça c'est quand même une bonne chose.
00:02:01Et il y a des négociations aussi qui se passent notamment à Oman
00:02:06puisque Oman a toujours été une plateforme diplomatique utile,
00:02:12précieuse, discrète, petite, facile, bon très bien.
00:02:15Mais là ça reprend un peu du service si j'ose dire
00:02:20et je pense qu'ils étaient d'ailleurs déjà aussi dans le coup
00:02:26pour ce qui a mis le feu aux poudres
00:02:29mais c'est ce qui a complètement déstabilisé l'idée
00:02:31qu'Israël se faisait du règlement de la question palestinienne,
00:02:34c'est-à-dire le moment en mars je crois bien 23
00:02:39où Téhéran et Riyad se sont mis à se reparler
00:02:42alors là pour le coup officiellement sous les auspices chinois.
00:02:45Mais il y a un certain nombre d'endroits dans le monde
00:02:48et Dieu merci, où on peut se parler.
00:02:52Voilà, on peut se parler encore.
00:02:54D'ailleurs quand vous parlez des auspices chinois,
00:02:56c'est la Chine, alors la Chine a réitéré bien sûr
00:02:59sa position diplomatique pour la solution à deux États
00:03:01dont je rappelle que le 7 octobre y est profondément lié
00:03:05puisque même le Jérusalem Post
00:03:07et même bien sûr Aaretz,
00:03:09mais Aaretz ça c'est pas étonnant,
00:03:10ils sont profondément anti Netanyahou,
00:03:11mais même le Jérusalem Post ont affirmé
00:03:14et ont publié les preuves où Netanyahou se vantait de dire
00:03:17toute personne qui est contre la solution à deux États
00:03:20doit nous aider à soutenir le Hamas.
00:03:22Il avait dit ça devant témoin,
00:03:24il a financé le Hamas
00:03:25et on sait d'ailleurs mieux que ça
00:03:26que ce sont des attentats du Hamas
00:03:28qui ont fait arriver le Likoud au pouvoir dans les années 90.
00:03:30On oublie ça, mais à la fin des années 90,
00:03:34ce sont des attentats du Hamas
00:03:36qui de façon très acupuncturesque
00:03:39vont faire élire Netanyahou
00:03:42parce que justement
00:03:44la plateforme politique de Netanyahou
00:03:46qui n'a pas cessé depuis cette époque
00:03:47« je vous protège mieux que les autres »
00:03:49et c'est vrai qu'aucun politicien israélien
00:03:51ne peut mieux vendre que Netanyahou
00:03:53aux Israéliens le concept « je vous protège mieux que les autres »
00:03:56si vous avez les autres, ça va être la guerre,
00:03:58il y aura peut-être la guerre avec moi aussi
00:04:00mais je vous protège mieux quand même,
00:04:03c'est la partie de l'écran de fumée du truc.
00:04:05Je rappelle juste que la Chine a réitéré
00:04:07sa défense de la solution à deux États
00:04:09qu'entre temps, on a eu je crois 7 ou 8 pays
00:04:11dont certains européens, dont l'Espagne
00:04:13mais la Norvège aussi
00:04:15qui ont réitéré le fait
00:04:17qu'ils soient favorables à la solution à deux États
00:04:19et la Chine a fait signer
00:04:21une déclaration commune
00:04:23à toutes les factions palestiniennes
00:04:25qui autrement passaient leur temps à s'entretuer
00:04:27alors certes, pour être loyal,
00:04:29il faut reconnaître que l'Algérie l'avait fait avant
00:04:31le 7 et ça n'a rien changé au 7
00:04:33alors que là, quand la Chine le fait,
00:04:35c'est post 7 et c'est toute la diplomatie
00:04:37chinoise qui est derrière.
00:04:39Qu'est-ce que vous pensez de ça pour la probabilité
00:04:41d'une solution à deux États du coup ?
00:04:43Alors, pour la probabilité
00:04:45de la solution à deux États...
00:04:47Je ne vais pas vous demander de faire des paris mais plausibilité.
00:04:49Aucun pari,
00:04:51moi,
00:04:53je pense que
00:04:55je suis extrêmement inquiète
00:04:57sur l'avenir en fait
00:05:00pour les Palestiniens
00:05:02parce que la solution à deux États,
00:05:04ça veut dire quoi concrètement aujourd'hui
00:05:06si on regarde une carte ?
00:05:08On les met où ? On fait comment ?
00:05:10Il y a une peau de léopard absolument.
00:05:12Il y a une alternative qui pourrait être
00:05:14une solution à trois États
00:05:16c'est-à-dire Gaza indépendante.
00:05:18Gaza devient une cité-État, ce qu'elle a toujours été.
00:05:20Les Chinois ont proposé de la reconstruire d'ailleurs
00:05:22ils viennent de dire.
00:05:24Et ensuite, la Cisjordanie
00:05:26devient un État binational
00:05:29qui accepte le rapport de force actuel
00:05:31des colonies
00:05:33mais il y aura quand même plus de Palestiniens en Palestine
00:05:35donc ça devient un État binational
00:05:37et après tout, les Israéliens diraient
00:05:39c'est normal, nous on a un million de musulmans chez nous
00:05:41donc vous pouvez bien avoir
00:05:43x centaines de milliers de Juifs
00:05:45chez vous
00:05:47et on gèle la situation comme ça.
00:05:49La Cisjordanie devient une Belgique binationale
00:05:51avec des Wallons et des Flamands
00:05:53qui vont se mettre sur la gueule, qui ne vont pas s'aimer
00:05:55pas de problème, mais qui peut tenir.
00:05:58Ça, ça pourrait être une solution.
00:06:00Oui, mais ça c'est
00:06:02une solution dans nos têtes à nous
00:06:04mais eux, que veulent-ils ?
00:06:08Moi, ce que je trouve terrible
00:06:10c'est que l'assassinat d'Ismail Haniye
00:06:12et d'ailleurs
00:06:14les Chinois sont furieux
00:06:16et ils ont raison, ça a ruiné
00:06:18cette phase
00:06:20qui s'amorçait un peu
00:06:22de réconciliation en Palestine.
00:06:24Voilà, oui, bien sûr,
00:06:26c'est clair, mais de toute façon
00:06:28il fait en sorte que maintenant
00:06:30soit Yassiniar qui est quand même
00:06:32un être
00:06:34assez intransigeant
00:06:36Voilà, un peu plus extrême.
00:06:38Donc c'est toujours
00:06:40avoir les interlocuteurs les plus
00:06:42difficiles, comme ça on n'y arrive pas
00:06:44et comme ça on a des excuses pour dire qu'on n'y arrive pas.
00:06:46C'est la stratégie absolue du Likoud
00:06:48toujours avoir les interlocuteurs les plus extrêmes.
00:06:50Et c'est comme ça que le Hamas
00:06:52d'ailleurs, effectivement, a été
00:06:54instrumentalisé pendant longtemps
00:06:56par Israël pour torpiller
00:06:58en fait Oslo et tout ce qui est
00:07:00dans la suite d'Oslo.
00:07:02Là aussi, soyons loyaux, disons par le Likoud
00:07:04parce que Rabih ne voulait absolument pas
00:07:06instabiliser le Hamas.
00:07:08Oui, non mais bien sûr.
00:07:10Donc,
00:07:12que peut-il se passer
00:07:14aujourd'hui ?
00:07:16Je ne peux pas
00:07:18vous dire ce qu'il va se passer aujourd'hui,
00:07:20moi je pense que là-dedans il faut
00:07:22essayer les réactions
00:07:24des
00:07:26saoudiens,
00:07:28qui à mon avis sont beaucoup plus influents
00:07:30qu'on ne le pense,
00:07:32par leurs liens
00:07:34désormais un tout petit peu
00:07:36officiellement restaurés
00:07:38malgré tout avec l'Iran,
00:07:40par leurs liens
00:07:42compliqués
00:07:44aussi avec Israël
00:07:46et bien sûr avec les États-Unis.
00:07:48Donc ce qui est intéressant, c'est les
00:07:50interlocuteurs qui peuvent un peu parler
00:07:52à tout le monde.
00:07:54Après, il faut faire attention
00:07:56à la Turquie
00:07:58qui a dit
00:08:00qu'elle pourrait envahir, je rappelle le contexte,
00:08:02d'une part elle a rejoint la plainte
00:08:04de l'Afrique du Sud à la Cour internationale de justice,
00:08:06d'autre part elle a dit
00:08:08qu'elle pouvait attaquer Israël,
00:08:10heureusement là aussi les Russes
00:08:12ont calmé le jeu,
00:08:14puisque vous vous rappelez cet échange
00:08:16assez marrant, où les Israéliens
00:08:18ont répondu
00:08:20finissait pas comme Saddam Hussein, en mettant une photo
00:08:22de Saddam Hussein échevelée quand il avait été retrouvé
00:08:24dans un de ses abris, et les Russes
00:08:26ont mis mais non pas du tout
00:08:28M. Erdogan est beaucoup plus beau gosse que Saddam Hussein.
00:08:30Bon c'est marrant,
00:08:32ça fait rire, ils ont dit ça sur X,
00:08:34et ça a un peu
00:08:36désamorcé le truc, même si
00:08:38beaucoup se demandent si la Russie
00:08:40et la Turquie vont pas finir par se rapprocher.
00:08:42Mais la Turquie
00:08:44et la Russie sont proches,
00:08:46sont proches
00:08:48de toute façon par beaucoup de...
00:08:50Sauf en Arménie, on vous dira,
00:08:52sauf en Arménie, sauf avec les
00:08:54Irak-Turquiennes, voilà.
00:08:56Oui mais enfin,
00:08:58non non, Moscou a de bonnes relations
00:09:00avec Alief,
00:09:02non non, tout ça n'est pas
00:09:04aussi
00:09:06manichéen qu'on voudrait le faire
00:09:08penser, Moscou a toujours défendu
00:09:10d'ailleurs une vision extrêmement légaliste
00:09:12de la question arménienne et de la question
00:09:14karabati, enfin,
00:09:16au Karabagh.
00:09:18Rappelons-le, parce qu'il y a eu une tentative de coup d'État
00:09:20contre Erdogan avec, comment il s'appelle,
00:09:22j'oublie toujours son nom, cet opposant...
00:09:24Voilà, avec... Exactement.
00:09:26Et ce sont les Russes qui l'ont sauvé.
00:09:28Absolument, alors que
00:09:30et ça avait aidé au rabibochage
00:09:32parce que, à l'occasion de
00:09:34la Syrie, bien sûr les Américains avaient
00:09:36tout fait pour les diviser,
00:09:38et notamment avaient fait en sorte
00:09:40que des chasseurs turcs abattent
00:09:42un avion russe.
00:09:44Ça avait agacé.
00:09:46Et puis il y avait eu l'ambassadeur
00:09:48de Russie aussi, je ne sais plus, à Ankara
00:09:50qui était batté.
00:09:52Donc il y a eu
00:09:54un certain nombre de tentatives pour
00:09:56déceler
00:09:58la relation
00:10:00qui est compliquée, mais qui est
00:10:02quand même importante
00:10:04entre la Russie et la Turquie, et qui
00:10:06économiquement est aussi très importante
00:10:08pour l'un et pour l'autre. Après,
00:10:10la Turquie est membre de l'OTAN.
00:10:12Et donc la Turquie est
00:10:14évidemment un pion
00:10:16très important
00:10:18à la fois pour les Américains et
00:10:20pour les Russes, par cette présence
00:10:22même dans l'Alliance.
00:10:24Et elle en joue
00:10:26magistralement, il faut bien le dire.
00:10:28Oui, c'est vrai.
00:10:29Magistralement, et depuis des années.
00:10:31Donc, est-ce qu'à un
00:10:33moment donné, elle verra
00:10:35son intérêt, mais ce serait
00:10:37un mouvement énorme
00:10:39pour le coup,
00:10:41est-ce qu'elle verra son intérêt supérieur
00:10:43dans une agrégation
00:10:45vraiment au bloc des BRICS
00:10:47plutôt que dans le maintien
00:10:49dans l'Alliance Atlantique ?
00:10:51Je ne sais pas.
00:10:53Après, c'est vrai qu'un des trucs
00:10:55qui aurait pu bloquer à une époque, c'était
00:10:57notamment le soutien des Turcs
00:10:59au Xinjiang,
00:11:01au Ouïghour, puisqu'ils sont
00:11:03turcophones et que les Turcs,
00:11:05Erdogan s'était prononcé à plusieurs reprises en disant
00:11:07que nous sommes responsables des populations
00:11:09turques et nous devons les protéger. Après tout, c'est notre
00:11:11Ouraïmat, c'est notre berceau original, mais c'est peut-être que
00:11:13de la rhétorique, en effet.
00:11:15Non, c'est instrumental, il s'en sert
00:11:17pour obtenir autre chose.
00:11:19Il fait la même chose en Syrie.
00:11:21Les Américains se servent
00:11:23des Kurdes contre les Turcs.
00:11:25Il y en a dans
00:11:27tous les sens.
00:11:29Donc là, c'est du jeton de négociation
00:11:31comme les médias le faisaient
00:11:33de l'Ukraine.
00:11:35C'est du jeton de négociation.
00:11:37Que va-t-il se passer
00:11:39au Moyen-Orient ? Je n'en sais rien.
00:11:41Moi, j'espère vraiment que ce lien,
00:11:43que les Américains
00:11:45auront intérêt et verront
00:11:47leur intérêt, puisque là, manifestement,
00:11:49c'est allé assez loin.
00:11:51Ils ont même proposé,
00:11:53ça me paraît totalement, pour moi,
00:11:55ça ne peut pas être vrai,
00:11:57ils auraient proposé aux Iraniens
00:11:59de les aider
00:12:01à
00:12:03faire sortir de leurs trous
00:12:05les infiltrés israéliens,
00:12:07les agents israéliens
00:12:09en Iran.
00:12:11Là, je pense qu'il ne faut peut-être pas exagérer.
00:12:13Il doit y avoir un peu
00:12:15de faux, un peu de vrai, comme d'habitude.
00:12:17Mais il est certain qu'il n'est pas
00:12:19bon pour l'Amérique,
00:12:21y compris pour Biden
00:12:23et pour
00:12:25Kamala Harris, bien sûr,
00:12:27d'avoir maintenant
00:12:29une guerre au Moyen-Orient.
00:12:31Là, maintenant, tout de suite,
00:12:33je ne vois pas très bien comment
00:12:35c'est jouable.
00:12:37Là aussi, je serais
00:12:39ravi d'avoir votre opinion contrastée,
00:12:41éventuellement.
00:12:43Évidemment, mon point de vue, le point de vue de cette chaîne
00:12:45et dans les octogones chez Scandaria,
00:12:47c'est que Netanyahou
00:12:49aurait voulu que le remodelage
00:12:51du Moyen-Orient culmina en une attaque de l'Iran
00:12:53américaine, que c'était une des raisons
00:12:55pour lesquelles il s'était embrouillé avec Barack Obama.
00:12:57De toute façon, Netanyahou,
00:12:59là, je parle en vie personnelle,
00:13:01a beaucoup de mal à avoir des alliés
00:13:03proches, en tout cas au moins en politique.
00:13:05Beaucoup de gens le détestent,
00:13:07que ce soit Obama ou que ce soit
00:13:09même Benny Gantz, même Ehud Olmert
00:13:11ne peuvent pas le saquer, même en Israël, c'est compliqué.
00:13:13Mais, évidemment,
00:13:15on se rappelle de la fameuse
00:13:17oraison
00:13:19quasiment aux Nations Unies,
00:13:21où Netanyahou avait pris ce dessin
00:13:23en forme de bombe, en 2012,
00:13:25où il disait que l'Iran était à deux doigts d'avoir la bombe nucléaire.
00:13:2712 ans plus tard, l'Iran n'a toujours pas
00:13:29d'arme atomique, mais
00:13:31elle peut tout à fait l'avoir, c'est pas du tout
00:13:33fou, en effet. Je veux dire, faire des centrifugeuses,
00:13:35c'est pas complètement dingue. Et d'ailleurs, la NSA
00:13:37et les services
00:13:39israéliens et le Mossad avaient détruit
00:13:41ces centrifugeuses avec le fameux
00:13:43verre Stuxnet.
00:13:45Mais, en effet,
00:13:47l'idée, c'est que Netanyahou, qui se prend un peu
00:13:49pour Bismarck, qui aimerait être
00:13:51le Bismarck d'Israël, on le voit, il aimerait
00:13:53pouvoir déclarer qu'il a
00:13:55obtenu Gaza, qu'il a obtenu
00:13:57la Cisjordanie, qu'il a
00:13:59étendu les frontières israéliennes, que c'est lui
00:14:01vraiment le grand héros du
00:14:03destin israélien, et que pour ça, il a
00:14:05besoin de guerres. Et évidemment, que ces guerres
00:14:07soient menées par des États qui peuvent les mener,
00:14:09parce que l'Israël ne peut pas mener une guerre
00:14:11contre l'Iran. Ça, c'est clair et net, et l'armée
00:14:13le lui rappelle tous les jours. Est-ce que
00:14:15vous êtes de cet avis
00:14:17ou contre, ou vous le contrastiez ?
00:14:19Faites-moi part de votre opinion.
00:14:23Non, mais qu'ils veuillent
00:14:25évidemment tout obtenir
00:14:27à tout prix, à n'importe quel
00:14:29prix d'ailleurs, y compris humain,
00:14:33ça me semble
00:14:35assez clair, et qu'ils veuillent faire entrer
00:14:37dans la danse son
00:14:39allié majeur
00:14:41évidemment, et puis les autres
00:14:43aussi, c'est-à-dire
00:14:45ceux qui sont enringués
00:14:47dans les accords d'Abraham, mais
00:14:49les accords d'Abraham devaient avoir comme
00:14:51cerise sur le gâteau,
00:14:53cerise scintillante sur le gâteau,
00:14:55n'est-ce pas, sur la couronne,
00:14:57l'Arabie saoudite.
00:14:59Et je pense que l'Arabie saoudite, elle est en train
00:15:01de jouer aussi une carte
00:15:03intéressante, diplomatique,
00:15:05qui peut-être, parce que là aussi,
00:15:07moi je crois que,
00:15:09bon, bien sûr,
00:15:11il y a ce clivage sunnite-chiite
00:15:13qu'on nous… Oui, mais
00:15:15qui n'a jamais été au plus bas, parce que
00:15:17le Hamas est sunnite, aujourd'hui
00:15:19C'est ce qu'on a dit avec l'Iran, l'Arabie saoudite est sunnite,
00:15:21aujourd'hui. Je suis entièrement d'accord
00:15:23avec vous, c'est exactement ce que j'allais dire,
00:15:25c'est-à-dire qu'on nous vend
00:15:27et on nous survend
00:15:29cette histoire sunnite-chiite,
00:15:31mais on oublie que dans
00:15:33le monde sunnite, il y a aussi des
00:15:35rivaux, et les
00:15:37grands rivaux
00:15:39manifestent
00:15:41pour la domination,
00:15:43j'allais dire,
00:15:45politique et culturelle du monde sunnite,
00:15:47c'est la Turquie et l'Arabie saoudite.
00:15:49Donc,
00:15:51et ceux-là, on oublie toujours
00:15:53de les mettre un peu
00:15:55face à face, et pourtant ils le sont,
00:15:57y compris sur certains théâtres,
00:15:59je pensais à Syrie,
00:16:01déjà, je pense,
00:16:03enfin bon, il y a d'autres
00:16:05endroits où, voilà, ils sont face à face
00:16:07et ils sont en concurrence, en tout cas.
00:16:09Il n'y a pas que le Qatar qui a voulu
00:16:11faire, non,
00:16:13évidemment, pour moi,
00:16:15c'est une ligne
00:16:17importante, ça, de rivalité,
00:16:19et je pense que
00:16:21l'un comme l'autre, chacun
00:16:23à sa manière, chacun avec ses pions,
00:16:25chacun dans son...
00:16:27cherche à
00:16:29être l'un des faiseurs
00:16:31d'équilibre,
00:16:33d'équilibre, pour une fois,
00:16:35pas de déséquilibre,
00:16:37d'équilibre régional.
00:16:39Et ça, c'est pas forcément
00:16:41une bonne nouvelle pour Israël, qui
00:16:43lui, mise sur le déséquilibre.
00:16:45Et puis, en tant que BRICS, surtout,
00:16:47parce que là, Israël avait
00:16:49un allié éventuel dans les BRICS,
00:16:51un allié, un non hostile éventuel
00:16:53dans les BRICS, qui était l'Inde,
00:16:55mais là, aujourd'hui, l'Inde est complètement favorable
00:16:57à la solution à deux États,
00:16:59et alors, certes, Israël
00:17:01est parvenu, par influence, à
00:17:03empêcher que l'Argentine entre dans
00:17:05les BRICS, puisque Javier Milei
00:17:07a eu le soutien
00:17:09d'Israël, officiellement, il y a une très
00:17:11grande diaspora israélienne en Argentine,
00:17:13dans les élections. Il y avait d'autres raisons,
00:17:15c'est pas évidemment que pour ça qu'il a été élu,
00:17:17mais, en tout cas, la première chose qu'il a faite,
00:17:19c'est de sortir toute négociation
00:17:21concernant l'entrée
00:17:23de l'Argentine dans les BRICS.
00:17:25Donc, on est bien d'accord que là, le fait que l'Arabie
00:17:27saoudite soit dans les BRICS,
00:17:29c'est quand même aussi une entaille dans les accords d'Abraham,
00:17:31c'est en tout cas...
00:17:33C'est une entaille considérable,
00:17:35c'est une entaille considérable.
00:17:37De la même manière, la décision
00:17:39qui a été prise par Riad,
00:17:41de pouvoir désormais vendre son pétrole dans la monnaie
00:17:43de son choix,
00:17:45c'est pas une paille,
00:17:47c'est énorme, en fait, géopolitiquement.
00:17:49C'est vraiment...
00:17:51Là, on voit la bascule.
00:17:53Quant à l'Argentine,
00:17:55je ne sais pas quelle est l'espérance de vie
00:17:57de Javier Milei,
00:17:59on verra. Il a l'air plutôt
00:18:01populaire, là, maintenant, en politique,
00:18:03surtout face à ce qui se passe aux Vénézuéliens en face.
00:18:05Donc, il montre,
00:18:07en gros, je ne veux pas que l'Argentine devienne le prochain Vénézuéla.
00:18:09Donc, grâce à moi,
00:18:11pour l'instant, il a une
00:18:13vraie assise, le Milei.
00:18:15Et puis, il y a aussi l'effet Salvador,
00:18:17c'est-à-dire Naïb Boukele,
00:18:19qui je considère comme infiniment plus compétent que Milei,
00:18:21mais Naïb Boukele,
00:18:23pour le coup, est même reconnu comme un des chefs d'État
00:18:25les plus populaires du monde, aujourd'hui.
00:18:27Ah oui ?
00:18:29Et Tucker Carlson
00:18:31l'avait rappelé dans une interview,
00:18:33mais c'est d'après les statistiques,
00:18:35que Naïb Boukele est le chef d'État
00:18:37en exercice qui a la plus grande assise populaire
00:18:39dans une démocratie, bien sûr,
00:18:41parce que sinon, on pourrait dire que c'est notre ami Paul Kagame,
00:18:43aka le Boucher des Grands Lacs,
00:18:45qui vient d'être réélu
00:18:47pour la quatrième fois avec un score
00:18:49de dictateur. Mais bon, lui, c'est
00:18:51un ami de la France, alors on n'a pas trop le droit
00:18:53de le critiquer.
00:18:55Donc, concernant, aujourd'hui,
00:18:57le rapport de force en Iran, certains disaient
00:18:59qu'une attaque iranienne
00:19:01était imminente parce qu'il y a toujours ce besoin de rhétorique
00:19:03face à l'assassinat d'Aniyeh
00:19:05qui a été condamné par toutes les chancelleries
00:19:07des BRICS, y compris l'indienne.
00:19:09Est-ce que vous pensez
00:19:11que ça peut quand même déraper ou pas ?
00:19:13C'est ça la vraie question.
00:19:15Je pense que tout va être fait
00:19:17par beaucoup d'acteurs
00:19:19dans la région, à part Israël,
00:19:21pour empêcher
00:19:23ce dérapage.
00:19:25Je pense que
00:19:27tout le monde est très inquiet
00:19:29de tout ce qui pourrait se passer.
00:19:31Ce serait
00:19:33une véritable
00:19:35tornade régionale
00:19:37que personne ne pourra vraiment
00:19:39arrêter ou contrôler
00:19:41une fois que le feu aura été mis au poudre.
00:19:43Y compris avec la Russie,
00:19:45y compris avec la Chine.
00:19:47J'allais dire,
00:19:49le Moyen-Orient est presque plus
00:19:51terrifiant du point de vue
00:19:53du jeu des dominos
00:19:55et des alliances nouvelles
00:19:57que ne l'est l'Ukraine
00:19:59en Europe, d'une certaine façon.
00:20:01Là, c'est plus quand même
00:20:03encore sous contrôle américain
00:20:05via la vassalisation
00:20:07de l'UE, tout simplement.
00:20:09À part quelques-uns qui osent
00:20:11lever le doigt, la main, et dire
00:20:13qu'on pourrait peut-être faire autre chose que juste
00:20:15poursuivre le massacre, inutile.
00:20:17Mais ceux-là...
00:20:19À Orban et Fitts, j'imagine.
00:20:21Oui, voilà.
00:20:23À part ça, pour le reste,
00:20:25l'Amérique tient encore bien
00:20:27sa petite tue.
00:20:29Au Moyen-Orient, c'est
00:20:31beaucoup plus compliqué.
00:20:33Et je pense qu'il y a quand même une logique,
00:20:35à la fois avec l'élection du nouveau président iranien
00:20:37et les projets de MBS,
00:20:39qui sont des projets
00:20:41pharaoniques
00:20:43pour toute la région, au-delà de l'Arabie saoudite.
00:20:45Au-delà de l'Arabie saoudite.
00:20:47Il a des images qui sont quand même
00:20:49assez parlantes, quand il explique que le Moyen-Orient
00:20:51doit devenir l'Europe du XXIe siècle,
00:20:53sous-entendu
00:20:55la paix, la prospérité.
00:20:57Il y a quand même,
00:20:59je pense,
00:21:01cette idée, cette ambition
00:21:03de sortir un peu
00:21:05de cette
00:21:07fatalité
00:21:09d'une région en permanence
00:21:11soumise à
00:21:13des déstabilisations,
00:21:15des écartèlements d'État,
00:21:17des assassinats,
00:21:19des envois
00:21:21d'islamistes dans tous les coins.
00:21:23Là aussi, on pourrait revenir sur ça,
00:21:25parce que vous parlez d'assassinats.
00:21:27En fait, il avait été dit par beaucoup d'analystes,
00:21:29c'était très dur de garder la tête froide à l'époque,
00:21:31mais qu'après le 7, la réponse
00:21:33raisonnable et rationnelle
00:21:35d'Israël aura été de mener une campagne
00:21:37d'assassinats ciblées contre les chefs du Hamas.
00:21:39Et c'est tout. Et pas de raser Gaza,
00:21:41180 000 morts, détruire toutes les écoles,
00:21:43tous les hôpitaux, etc. Puis surtout,
00:21:45le déchaînement total
00:21:47de la rhétorique qu'on a eue entre l'invocation
00:21:49d'Amalek et ce qui fait
00:21:51aujourd'hui un dossier de plus de 1000 pages
00:21:53à la Cour de justice internationale pour le cas de génocide.
00:21:55Mais là, peut-être qu'il y aura eu
00:21:57un train de la paix à prendre
00:21:59avec cet assassinat, paradoxalement.
00:22:01De dire, on a gagné, ça y est, justice est faite,
00:22:03un peu comme l'Erykien avait fait avec Ben Laden.
00:22:05La justice est faite.
00:22:07Je suis entièrement d'accord.
00:22:09Mais le problème, c'est que
00:22:11ça ne suffit jamais.
00:22:13C'est-à-dire, la logique de mort
00:22:15et de destruction, elle ne se satisfait pas
00:22:17même de victoires qui pourraient
00:22:19servir à déminer
00:22:21la situation.
00:22:23Mais ce que je pense, c'est quand même que
00:22:25si on regarde la région,
00:22:27il y a plus d'acteurs
00:22:29qui ont intérêt
00:22:31et au-delà
00:22:33de la région aussi, avec des parrains,
00:22:35des grands parrains, des grandes aides,
00:22:37si vous voulez, qui ont intérêt
00:22:39à ce que ça ne dégénère pas totalement
00:22:41que d'acteurs qui ont
00:22:43intérêt à cette dégénération.
00:22:45Voilà.
00:22:47Il y a l'aspect messianique
00:22:49qu'on n'a pas le temps
00:22:51d'évoquer maintenant, mais ça nous est posé dans le chat.
00:22:53En effet, il est vrai
00:22:55que Netanyahou et son aile droite
00:22:57Benvir et Smotrich
00:22:59croient pour de vrai. Ce n'est pas simplement une instrumentalisation
00:23:01politique du discours messianique.
00:23:03Ils pensent vraiment qu'ils ont un rôle
00:23:05pré-messianique à accomplir,
00:23:07à jouer, et ça
00:23:09peut jouer, ça peut peser dans leurs décisions.
00:23:11Je fais partie des gens qui pensent que ça pèse
00:23:13dans leurs décisions.
00:23:15Mais oui,
00:23:17ça n'est pas du tout improbable.
00:23:19Mais bon, à la fin,
00:23:21Israël ne peut pas faire la guerre
00:23:23tout seul.
00:23:25Même quels que soient les soutiens
00:23:27du congrès américain, quel que soit
00:23:29le système, la manière dont il est structuré,
00:23:33il ne peut pas faire la guerre
00:23:35longtemps tout seul et contre tous.
00:23:37Donc,
00:23:39si vous voulez, si les Américains
00:23:41arrivent à faire en sorte
00:23:43que les Iraniens retiennent
00:23:45le glaive, entre guillemets,
00:23:47parce qu'ils prennent
00:23:49aussi des risques qu'ils n'ont pas envie de prendre,
00:23:51évidemment.
00:23:53Aussi,
00:23:55parce qu'Israël a été clair, a dit
00:23:57nous on fera une frappe préventive si jamais
00:23:59on a des informations corroborées
00:24:01par les États-Unis disant que
00:24:03l'Iran se prépare à frapper notre territoire
00:24:05de nouveau.
00:24:07Donc, il y a
00:24:09vraiment un jeu
00:24:11assez compliqué,
00:24:13plein d'entrées, de multiples entrées,
00:24:15mais quand même,
00:24:17qui, à part Israël,
00:24:19a intérêt vraiment à ce que ça parte
00:24:21en sucette au Moyen-Orient ?
00:24:23Même Israël n'a pas d'intérêt,
00:24:25si on parle là vraiment pas d'un côté messianique,
00:24:27mais d'un côté purement rationnel
00:24:29en relation internationale,
00:24:31l'État d'Israël n'a aucun intérêt à ce que ça parte en vrille.
00:24:33Mais quand je dis Israël,
00:24:35là je pense, et c'est impropre, c'est vrai,
00:24:37je pense aux gens qui gouvernent.
00:24:39Je pense
00:24:41que la population israélienne,
00:24:43l'État d'Israël, la sécurité
00:24:45de l'État d'Israël, tout ça,
00:24:47demanderait bien autre chose.
00:24:49Avant de
00:24:51passer aux questions du chat,
00:24:53il y avait juste un dernier point là-dessus.
00:24:55Vous vous rappelez du temps de Brzezinski ?
00:24:57Brzezinski, on rappelle le contexte,
00:24:59il est catholique, d'origine polonaise,
00:25:01ça joue un rôle là-dedans.
00:25:03Il est profondément anti-russe, bien sûr.
00:25:05Malgré ça, il a pris quelques rares fois
00:25:07dans sa vie des décisions
00:25:09où il a réussi à outrepasser
00:25:11son animosité anti-russe.
00:25:13Mais on lui avait posé la question,
00:25:15je crois que c'était en 2010,
00:25:17peut-être avant, c'était à l'époque
00:25:19où Netanyahou présentait aux Nations Unies la grande bombe,
00:25:21mais c'était un peu avant.
00:25:23Donc ça c'était 2012, c'était un peu avant.
00:25:25Et on lui avait demandé
00:25:27si jamais les avions israéliens traversent
00:25:29l'espace aérien irakien, qui était à l'époque
00:25:31contrôlé par les États-Unis, pour frapper
00:25:33l'Iran, notamment les centrales
00:25:35et les zones d'enrichissement.
00:25:37Que devons-nous faire ?
00:25:39Et Brzezinski avait dit, nous devrons les intercepter.
00:25:41Et il avait dit ça,
00:25:43le type, quand même.
00:25:45Et on lui avait dit, intercepter, ça veut dire quoi ?
00:25:47On s'attendait à ce que Brzezinski n'ait pas trop
00:25:49le courage de dire, oui, intercepter, on va prendre un filet à papillons,
00:25:51tout le monde est gentil. Non, non,
00:25:53on va les abattre, il a dit.
00:25:55Il faudra les abattre. Donc là, quand même,
00:25:57il y a eu une époque où un néo-conservateur
00:25:59quand même extrême
00:26:01comme Brzezinski
00:26:03avait sorti ça.
00:26:05Est-ce que vous pensez que ce genre de position
00:26:07existe encore aux États-Unis ou pas ?
00:26:09J'espère qu'il en existe
00:26:11quelques-uns et j'aimerais bien
00:26:13qu'ils aient un peu plus de pouvoir.
00:26:17Je pense que Brzezinski, oui,
00:26:19était un néo-cons absolument, mais
00:26:21c'était un très grand réaliste.
00:26:25C'était un très grand réaliste. Le problème
00:26:27des néo-cons qui sont au pouvoir là,
00:26:29c'est qu'ils ne sont pas réalistes.
00:26:31Ils sont partis dans une
00:26:33réalité alternative,
00:26:35y compris
00:26:37sur la réalité
00:26:39de la puissance concrète
00:26:41américaine
00:26:43aujourd'hui,
00:26:45absolue et relative
00:26:47au plan militaire, au strict plan
00:26:49militaire.
00:26:53L'Amérique n'est plus toute seule
00:26:55face à des petits adversaires
00:26:57qu'elle peut mettre en pièce
00:26:59facilement, où elle peut faire
00:27:01des démonstrations de force et encore,
00:27:03elle n'y arrive pas tant que ça.
00:27:05En tout cas, elle n'est plus du tout dans la situation
00:27:07de 91, 92,
00:27:09même des années 90.
00:27:11Tout a changé.
00:27:13Il y a des
00:27:15sacrés animaux en face là maintenant.
00:27:19Encore une fois, je suis un peu familière.
00:27:23Vous êtes tout à fait d'accord avec le ton de cette chaîne.
00:27:25Passons aux questions du chat.
00:27:27On en a reçu plein,
00:27:29vraiment plein.
00:27:31Prenez le temps qu'il faut.
00:27:33Les questions sont
00:27:35arrivées dans l'ordre de notre entretien.
00:27:37Les premières sont sur l'Ukraine.
00:27:39Une question, est-ce que
00:27:41les Ukrainiens avaient des infos incroyables,
00:27:43des infos sur les Russes à cet endroit
00:27:45pour qu'ils aient choisi spécifiquement
00:27:47cet endroit pour leur incursion ?
00:27:49Je n'en sais rien.
00:27:51La centrale nucléaire ?
00:27:53Probablement.
00:27:55Oui, je pense qu'ils avaient en tête
00:27:57quand même l'idée de taper
00:27:59la centrale nucléaire
00:28:01qui est près de course, mais qui est
00:28:03en activité.
00:28:05Alors que celle de
00:28:07Zaporizhia est quand même
00:28:09très largement désactivée.
00:28:11Maintenant que vous le dites, certains
00:28:13avaient interprété le fait qu'un
00:28:15incendie se déclenche à la centrale.
00:28:17Ce que les Ukrainiens ont dit, c'est que les Russes y ont fait brûler
00:28:19des pneus, ce n'est pas complètement confirmé.
00:28:21Mais supposons que ce soit vrai.
00:28:23Les Russes contrôlent
00:28:25la centrale de Zaporizhia
00:28:27depuis 2022,
00:28:29depuis le
00:28:31huitième jour de leur offensive.
00:28:33Et vraisemblablement,
00:28:35ils en auraient maintenant évacué le combustible nucléaire,
00:28:37même si c'est sujet à débat.
00:28:39Mais je rappelle qu'il faut
00:28:41au minimum un an pour refroidir du combustible
00:28:43nucléaire qui vient de servir. On ne peut pas le déplacer avant.
00:28:45Mais ça fait deux ans et demi là,
00:28:47donc les Russes auraient pu. C'est interdit
00:28:49par tout un tas de conventions, dont celle de Vienne,
00:28:51sur la responsabilité
00:28:53en cas d'incident nucléaire. Mais bon, on s'en fout un peu.
00:28:55Il est très probable que les Russes aient évacué
00:28:57le combustible. Par contre, c'est vrai que
00:28:59si on part du principe que c'est bien les Russes
00:29:01qui ont allumé un incendie
00:29:03près des tours aéroréfrigérantes
00:29:05de Zaporizhia, ce qui, j'insiste,
00:29:07ne présente aucun risque nucléaire particulier,
00:29:09ça pourrait être vu
00:29:11comme un message.
00:29:13Si on rentre dans des considérations
00:29:15de cette sorte.
00:29:17Alors moi, sur Zaporizhia,
00:29:19tout ce que j'ai pu lire,
00:29:21écouter,
00:29:23essayer de comprendre depuis
00:29:25deux ans et demi,
00:29:27c'est que non, c'est l'Ukraine
00:29:29qui attaque Zaporizhia.
00:29:31Là, vous parlez des missiles. Mais là, je parle vraiment du petit feu récent.
00:29:33Je ne parle pas du tout des tirs,
00:29:35des frappes. Pourquoi faire ça ?
00:29:37Pourquoi ?
00:29:39Ce serait quoi l'idée ?
00:29:41Vous vous approchez de notre centrale,
00:29:43on en tient une à vous aussi.
00:29:45Le feu récent a rien
00:29:47à voir avec les frappes de missiles
00:29:49ou les vraies frappes sérieuses qui ont eu lieu sur Zaporizhia.
00:29:51Là, on a vraiment affaire à un truc de type feu de jardin.
00:29:53J'exagère à peine.
00:29:55Ce n'est pas une activité militaire.
00:29:57Je ne sais pas.
00:29:59J'ai vu que c'était
00:30:01avec des drones.
00:30:03Certains ont dit
00:30:05que c'était avec des drones.
00:30:07Je ne sais pas.
00:30:09Je ne peux pas dire.
00:30:11Pour l'instant,
00:30:13non.
00:30:15Je n'ai pas d'informations
00:30:17qui me paraissent vraiment sûres.
00:30:19Dans les autres questions,
00:30:21on nous parle aussi d'un échange de prisonniers
00:30:23entre la Russie et les USA,
00:30:25notamment les fameux Deep Undercover.
00:30:27C'est toujours très romantique.
00:30:29On voit que les Russes
00:30:31ont cette spécialité-là, même si ça ne veut pas dire
00:30:33que les Américains ne le font pas non plus.
00:30:35Je rappelle pour la petite histoire
00:30:37que les Deep Undercover, on en avait
00:30:39du temps de Bismarck.
00:30:41Quand Bismarck a été,
00:30:43il avait fait naturaliser un horloger.
00:30:45C'est Alain Chouet qui en parle dans son excellent ouvrage
00:30:47« La sagesse de l'espion ».
00:30:49Il parle de Bismarck
00:30:51qui envoie un horloger allemand
00:30:53à Scapa Flow, dans les fjords écossais,
00:30:55se faire naturaliser
00:30:57britannique.
00:30:59Et 44 ans plus tard,
00:31:01parce que c'est guerre de 70,
00:31:031914, 44 ans plus tard,
00:31:05cet horloger naturalisé
00:31:07britannique, sujet de sa gracieuse
00:31:09majesté, va informer l'Allemagne
00:31:11de Guillaume II de toutes les entrées
00:31:13et sorties de navires britanniques
00:31:15dans cette base ultra-protégée de Scapa Flow.
00:31:17Les Russes n'ont pas inventé les Deep Undercover
00:31:19non plus, mais dernièrement,
00:31:21il y a eu cet échange.
00:31:23Qu'est-ce que vous en pensez ? C'est ça la question.
00:31:25Est-ce que c'est plutôt un signe de réconciliation
00:31:27ou certains disent d'escalade ? Je ne comprends pas pourquoi,
00:31:29mais je lis la question.
00:31:31Pour moi, c'est plutôt bien.
00:31:33Au contraire,
00:31:35ça veut dire que
00:31:37justement, ils sont
00:31:39en train peut-être
00:31:41de vider
00:31:43quelques contentieux
00:31:45qui permettent peut-être,
00:31:47c'est peut-être dans le cadre
00:31:49justement de discussions
00:31:51ou d'échanges qui ont lieu
00:31:53et voilà, c'est des bonnes manières.
00:31:55Ça serait toujours comme ça.
00:31:57On garde toujours sous le coude
00:31:59quelques espions
00:32:01au frais
00:32:03qui, le moment venu,
00:32:05pourront faire l'objet d'un échange
00:32:07contre
00:32:11un dossier qui sera
00:32:13facilité ou autre chose.
00:32:15Pourquoi est-ce que cet échange
00:32:17a eu lieu là maintenant ?
00:32:19C'est peut-être, et je l'espère,
00:32:21parce que
00:32:23justement, il s'agit
00:32:25de calmer un peu
00:32:27le Zébulon-Zélinski là.
00:32:29Mais en même temps, le Zébulon-Zélinski,
00:32:31il a quand même des gens
00:32:33qui lui permettent de faire ce qu'il fait.
00:32:35C'est un problème.
00:32:37Même aux États-Unis,
00:32:39il y a plusieurs courants.
00:32:41Il y a des gens qui sont plus raisonnables que d'autres,
00:32:43plus lucides que d'autres,
00:32:45notamment entre le Pentagone et la CIA
00:32:47et encore.
00:32:49La CIA qui forme un État dans l'État.
00:32:51Je passe quelques questions.
00:32:53Il y aurait 28 villages sous contrôle
00:32:55ukrainien dans l'oblaste de Corse ?
00:32:57Non, absolument pas.
00:32:59Allez voir la carte
00:33:01DeepStateMap.live
00:33:03qui est plus complète et ultra pro-ukrainienne.
00:33:05Vous n'avez même pas un bourg
00:33:07sous contrôle ukrainien à l'heure actuelle.
00:33:09Vous avez peut-être un ou deux villages,
00:33:11mais c'est certainement pas 28.
00:33:13Pour vous,
00:33:15Poutine va-t-il déclarer
00:33:17la guerre totale ?
00:33:19La guerre totale,
00:33:21c'est-à-dire ?
00:33:23Je vais interpréter cette question.
00:33:25J'imagine tripler les effectifs
00:33:27et on va jusqu'à Kiev, on rigole plus.
00:33:29Après tout, comme certains extrémistes
00:33:31en Russie voudraient
00:33:33qu'il le fasse.
00:33:35Tout est fait pour l'amener
00:33:37à prendre ce genre de décision.
00:33:39Tout est fait de notre côté pour l'amener
00:33:41à prendre ce genre de décision.
00:33:43Poutine a déjà
00:33:45selon les estimations,
00:33:47entre 450 000 et 600 000 hommes
00:33:49dédiés à l'opération militaire spéciale.
00:33:53Il a clairement dit
00:33:55que ce n'était pas le sujet d'aller mobiliser
00:33:57parce qu'il y avait un truc qui se passait
00:33:59à course.
00:34:01Il y a tout ce qu'il faut.
00:34:03Il y a des volontaires sans arrêt.
00:34:05Il avait été dit que ça
00:34:07pourrait détourner les troupes russes.
00:34:09Pas du tout, ça n'a rien détourné du tout.
00:34:11On rappelle que Poutine est un champion
00:34:13de judo et que le concept
00:34:15d'utiliser la force de l'adversaire
00:34:17contre lui-même lui est assez familier.
00:34:19Je pense qu'il est parfaitement conscient du fait
00:34:21qu'on peut lui faire une planchette japonaise
00:34:23s'il prend trop d'élan et que l'OTAN
00:34:25n'attend que ça.
00:34:27Mais oui, bien sûr.
00:34:29Il veut éviter l'affrontement avec l'OTAN.
00:34:31Il l'a dit, d'ailleurs.
00:34:33Il est extrêmement clair.
00:34:35Cet homme, il faut écouter ce qu'il raconte.
00:34:37Oui, mais on ne le rediffuse pas dans les médias.
00:34:39Quand Tucker Carlson l'a interviewé,
00:34:41son interview a été censuré.
00:34:43Il a été intimidé par la NSA.
00:34:45C'est un truc de fou.
00:34:47C'est dramatique parce que
00:34:49justement, on est notre
00:34:51propre écho, si vous voulez.
00:34:53On n'a absolument pas
00:34:55conscience de ce
00:34:57qui peut se dire ou se penser
00:34:59ou même s'exprimer, simplement.
00:35:01Même si, j'allais dire,
00:35:03on le dégrade
00:35:05de 10%, 20%, 30%,
00:35:07même si on l'interprète.
00:35:09Mais au moins, écoutez ce qui se dit.
00:35:11Ce n'est quand même pas compliqué.
00:35:13Et à la VROF, c'est la même chose.
00:35:15Il y a quand même 3-4
00:35:17individus, là,
00:35:19qui ne racontent
00:35:21pas n'importe quoi.
00:35:23On a ces journées.
00:35:25Ces journées, la VROF,
00:35:27c'est quand même un contraste assez cruel.
00:35:29Question suivante, et après
00:35:31le dernier ukrainien, à qui le tour ?
00:35:33À qui le tour ?
00:35:35Il y en a qui disent les Polonais,
00:35:37qui renforcent la frontière
00:35:39avec la Biélorussie. C'est vrai qu'on essaie
00:35:41de nous faire peur de cette manière-là.
00:35:43Non, mais
00:35:45la Russie n'a pas besoin
00:35:47de s'attaquer à l'Europe.
00:35:49L'Europe est en train de faire
00:35:51la laisse attaquer à la Russie.
00:35:53Et à ce moment-là, il ne faut pas s'étonner
00:35:55que la Russie réponde.
00:35:57C'est comme ça que ça marche.
00:35:59Ce conflit me fait tellement penser
00:36:01à ce que je voyais dans les années 90,
00:36:03dans les Balkans,
00:36:05où on vous expliquait
00:36:07les Serbes ont attaqué là,
00:36:09on fait ci, on fait ça.
00:36:11Mais quand vous regardez la situation militaire,
00:36:13la chronologie des événements,
00:36:15c'était
00:36:17une riposte,
00:36:19c'était
00:36:21dans un enchaînement
00:36:23d'événements
00:36:25qu'on décidait de faire démarrer
00:36:27quand ça nous chante.
00:36:29Exactement, comme quand on dit aujourd'hui
00:36:31que la fameuse attaque est unprovoked.
00:36:33On dit unprovoked, alors qu'unprovoked,
00:36:35ça veut dire qu'il n'y a pas eu de casus belli.
00:36:37Non, mais on a passé 8 ans
00:36:39à préparer la provocation.
00:36:41On a passé 8 ans à la provoquer,
00:36:43même Hollande le reconnaît,
00:36:45et on a eu 8 ans où
00:36:47la Chine donnait ses conditions
00:36:49et on ne les a pas respectées tout en ayant prétendu
00:36:51les respecter, et bien sûr,
00:36:53unprovoked, ça veut dire pas de casus belli,
00:36:55je peux vous citer au moins une demi-douzaine de casus belli.
00:36:57En effet, c'est un récit
00:36:59à défendre, et aujourd'hui, sur les plateaux
00:37:01de télé française, c'est le récit qu'on va défendre.
00:37:05Il faut sortir de boucle d'or.
00:37:07C'est ça, exactement.
00:37:09Il faut qu'on grandisse un peu.
00:37:11Je vais passer, parce qu'au total,
00:37:13on a encore une bonne vingtaine de questions.
00:37:15On va y aller
00:37:17à 2-3 minutes par question.
00:37:19Est-ce que la Russie a utilisé Wagner
00:37:21pour défendre Kursk ? A ma connaissance, non.
00:37:23Ce que j'ai vu, non.
00:37:25Non, Wagner
00:37:27vient de subir des pertes au Mali.
00:37:31Avec l'aide
00:37:33de quelques conseillers
00:37:35dits ukrainiens.
00:37:37Ce qui pose des problèmes dans la diplomatie
00:37:39russo-algérienne, d'ailleurs,
00:37:41parce que
00:37:43les touaregs en Algérie, c'est un sujet très complexe.
00:37:45Et, en tout cas,
00:37:47ces touaregs-là, qui ont attaqué
00:37:49Wagner, n'étaient pas
00:37:51complètement des ennemis de l'Algérie,
00:37:53pour simplifier un peu.
00:37:55Et ça, ça pose des problèmes aujourd'hui
00:37:57à la diplomatie. Mais bon, comme vous l'aviez cité,
00:37:59pour la Turquie, ils se sont fait abattre.
00:38:01Puis l'avantage, c'est que c'est Wagner. C'est pas la Russie
00:38:03qui est humiliée, c'est Wagner. C'est une compagnie privée.
00:38:05Non, parce que
00:38:07Wagner a été intégré
00:38:09dans le commandement.
00:38:11Et que la Russie a créé
00:38:13un commandement de force
00:38:15pour l'Afrique, spécifique,
00:38:17dédié à l'Afrique,
00:38:19dont font partie les troupes Wagner,
00:38:21au moins partiellement.
00:38:23Oui, pardon, j'ai mal simplifié.
00:38:25Mais disons que l'incident diplomatique
00:38:27est un peu mitigé par ce fait-là.
00:38:29Oui, oui.
00:38:31Parce que ça reste
00:38:33un attractant militaire, même si, oui,
00:38:35il appartient au commandement et tout, mais
00:38:37c'est un peu mitigé. Après, le reste de Wagner
00:38:39est de notoriété publique
00:38:41dans la zone en Biélorussie,
00:38:43où il a été
00:38:45déployé très largement après
00:38:47le rififi de Prigogine.
00:38:49Et d'ailleurs,
00:38:51les généraux ukrainiens avaient fait valoir qu'ils avaient
00:38:53renforcé le front de Kiev pour cette raison, parce qu'ils craignaient
00:38:55la présence de Wagner en Biélorussie.
00:38:57Est-ce que la Russie pourrait utiliser
00:38:59les fameuses armes nucléaires tactiques pour
00:39:01expulser les soldats ukrainiens de son
00:39:03territoire ? Là, ça parle vraiment de ça. Bon, je vous laisse
00:39:05répondre, mais ça semble assez évident.
00:39:07La tactique pour sortir les
00:39:09quelques milliers de... La question est posée, je vous la donne.
00:39:11Je n'en pense pas moins, mais voilà.
00:39:13Bon, la réponse
00:39:15est non.
00:39:17Les Ukrainiens...
00:39:19Oui, alors,
00:39:21les Ukrainiens contrôlent presque rien, je lis la
00:39:23question telle qu'elle est, mais les Russes n'arrivent pas
00:39:25à les virer depuis une semaine. Est-ce normal ?
00:39:27Alors, vous voulez que je vous donne
00:39:29un peu des éléments d'abord ?
00:39:31Très bien, allez-y.
00:39:33Là, pour l'instant, on est
00:39:35entre 250 et
00:39:37260 kilomètres carrés qui étaient contrôlés
00:39:39à l'issue de l'incursion. Aujourd'hui,
00:39:41on est sur 70. Bon,
00:39:43il y a des zones civiles, il y a... Voilà,
00:39:45les Russes ne peuvent pas tout raser. Ils ont
00:39:47utilisé des bombes thermobariques par endroit, donc
00:39:49quand même, ils ont utilisé l'artillerie lourde,
00:39:51mais ils ne peuvent pas tout raser non plus
00:39:53sur leur propre territoire. Mais là, aujourd'hui,
00:39:55il suffit de voir comment ils ont pris
00:39:57justement les positions très fortifiées de New York
00:39:59ou autres en Ukraine.
00:40:01Là, ce n'est pas fortifié. Les Ukrainiens n'ont pas eu le temps de se
00:40:03retrancher, même en une semaine.
00:40:05Si les Russes ont réussi à prendre
00:40:07des positions très retranchées depuis un an,
00:40:09oui, évidemment, je ne donne pas plus d'une
00:40:11semaine avant que cette zone-là soit vidée.
00:40:13Mais dites-moi si vous avez un commentaire.
00:40:15D'ailleurs, ils vident
00:40:17des populations.
00:40:19Ils dégagent aussi
00:40:21pour pouvoir agir derrière. Ils dégagent
00:40:23des populations. C'est ça, pour pouvoir sortir la thermobarique
00:40:25de Kompète et raser tout ça.
00:40:27Voilà.
00:40:29Attendez.
00:40:31La Russie a tout de même des pertes matérielles
00:40:33véhicule-système antérien. La production russe peut-elle
00:40:35supporter un renouvellement de matériel aussi important ?
00:40:37Est-ce que vous voulez répondre à ça ?
00:40:41D'après ce que je comprends
00:40:43des chiffres et
00:40:45des ratios
00:40:47de production,
00:40:49entre la Russie et l'Ukraine,
00:40:51il n'y a vraiment aucune photo possible.
00:40:53Je pense que la Russie s'est mise
00:40:55dans un mode de production
00:40:57de guerre.
00:40:59Il faut comprendre
00:41:01aussi que le système militaro-industriel
00:41:03russe
00:41:05n'est pas
00:41:07orienté comme
00:41:09les nôtres ou
00:41:11comme le système militaro-industriel
00:41:13américain. C'est-à-dire que ce n'est pas du profit.
00:41:15Il ne s'agit pas de faire du profit
00:41:17pour donner des dividendes.
00:41:19Ça ne marche pas comme ça.
00:41:21Il y a une politique d'État.
00:41:23On est orienté par rapport aux objectifs
00:41:25décidés par l'État
00:41:27pour la politique
00:41:29d'État.
00:41:31C'est assez différent.
00:41:33C'est vraiment
00:41:35une autre forme de pensée.
00:41:37C'est quelque chose qu'ils ont gardé du communisme.
00:41:39Il y a un côté marxiste
00:41:41dans cette approche-là.
00:41:43Les derniers chiffres
00:41:45que j'avais vus, c'était que pour l'artillerie, on était à x5
00:41:47en faveur des Russes.
00:41:49Deux pièces d'artillerie disponibles
00:41:51sur le théâtre des opérations.
00:41:53Pareil pour les lance-roquettes multiples,
00:41:55x3 ou x4.
00:41:57Les pertes russes, c'est simplement
00:41:59parce qu'à la télévision française,
00:42:01à partir du moment où on a un pujadas qui vous dit
00:42:03qu'ils en sont à prendre un monument à Mélitopole
00:42:05pour l'envoyer sur le front,
00:42:07évidemment que la moindre perte russe
00:42:09va être amplifiée,
00:42:11déformée, etc.
00:42:13Malheureusement, ce n'est pas ce que les chiffres
00:42:15nous donnent.
00:42:17Un officier ukrainien
00:42:19capturé a déclaré que les Britanniques, les Français
00:42:21et les Polonais faisaient partie des attaquants
00:42:23de la région de Kursk. La ligne rouge
00:42:25est-elle franchie, selon vous ?
00:42:27Oui, j'ai entendu dire
00:42:29qu'on entendait
00:42:31des voix
00:42:33françaises,
00:42:35notamment.
00:42:37Britannique, ça ne m'étonne pas du tout.
00:42:39Britannique, c'est depuis
00:42:41le début et presque partout.
00:42:43Polonais,
00:42:45ce n'est pas très étonnant non plus.
00:42:47Les Français, j'espère vraiment que non.
00:42:55On a nous-mêmes
00:42:57perdu
00:42:59un peu, pour moi,
00:43:01le sens de nos
00:43:03intérêts propres et de nos intérêts nationaux
00:43:05dans toute cette affaire, et d'ailleurs
00:43:07de la place qui devrait être la nôtre
00:43:09aujourd'hui pour essayer de favoriser
00:43:11une sortie de conflit plutôt que de
00:43:13mettre de l'huile sur le feu en permanence.
00:43:17Quand on prend simplement
00:43:19le profit psychologique d'Emmanuel Macron, on peut être à peu près
00:43:21sûr qu'il aurait envie d'être ce qu'on appelle le
00:43:23Me Too, il aurait envie d'y être aussi.
00:43:25Le FOMO, le Fear of
00:43:27Missing Out, il dirait quand même regardez ce que
00:43:29font les Anglais, moi aussi je devrais pouvoir le faire.
00:43:31Et puis il y a le côté panoplie chez Macron,
00:43:33on se rappelle qu'il s'est fait photographier dans à peu près
00:43:35toutes les tenues possibles et imaginables, de sous-marinier
00:43:37à looping, en
00:43:39passant par tout un tas d'autres uniformes
00:43:41bigarrés, et donc je pense
00:43:43que la panoplie de « je fais comme les Anglais »
00:43:45pourrait
00:43:47avoir
00:43:49un certain attrait pour lui.
00:43:51Oui, oui.
00:43:53Mais on devrait s'en souvenir un peu de l'histoire,
00:43:55un peu de
00:43:57la relation franco-russe
00:43:59qui n'est pas tout à fait la relation franco-britannique,
00:44:01c'est le moins qu'on puisse dire.
00:44:03Aujourd'hui,
00:44:05c'est un traître
00:44:07que de parler du fait
00:44:09que la France a toujours
00:44:11gagné géopolitiquement, à part durant la
00:44:13guerre de Crimée, la France a toujours
00:44:15gagné géopolitiquement, à avoir
00:44:17de bonnes relations avec la Russie.
00:44:19Aujourd'hui, dire ça, c'est
00:44:21Poutinezat.
00:44:23Alors, question suivante, est-ce que la CIA
00:44:25peut être dissoute ? C'est une très bonne
00:44:27question, est-ce que vous voulez y répondre ?
00:44:29Dissoute ? La CIA ?
00:44:31Je donne juste
00:44:33ma perspective historique, peut-être pour vous orienter.
00:44:35Je rappelle que c'est quand même ce qu'avait
00:44:37déclaré, pas décrété,
00:44:39Kennedy. Il avait dit « je vais
00:44:41briser la CIA en un
00:44:43millier de morceaux » après la baie des cochons.
00:44:45Et évidemment,
00:44:47beaucoup d'exégètes
00:44:49de l'assassinat
00:44:51de Kennedy, notamment même
00:44:53le cinéaste
00:44:55américain, le fameux
00:44:57Oliver Stone.
00:44:59Notamment Stone, mais pas qu'eux,
00:45:01ont fait savoir que la relation exécrable
00:45:03qui régnait entre Kennedy et Allen Dulles,
00:45:05le fameux Dulles, monsieur Dulles, patron
00:45:07de la CIA, avait présidé
00:45:09à son assassinat. Je sais
00:45:11qu'aujourd'hui, pour ça c'est marrant, ça vous fait
00:45:13hausser les sourcils, parce qu'aujourd'hui, ça
00:45:15semble complètement inenvisageable de
00:45:17dissoudre la CIA, mais du temps de Kennedy,
00:45:19c'était
00:45:21discuté. Est-ce que vous pensez
00:45:23pas réduire Kennedy ?
00:45:25Parce qu'elle
00:45:27n'avait que quelques années.
00:45:2920 ans quand même.
00:45:31Oui, 20 ans.
00:45:33Mais là, maintenant,
00:45:35je pense que
00:45:37oui, ce serait bien
00:45:39de créer autre chose,
00:45:41en tout cas de nettoyer.
00:45:43Je ne dis pas qu'il faille
00:45:45détruire les institutions
00:45:47qui, comme chacun sait,
00:45:49passent l'essentiel de leur énergie
00:45:51à persévérer dans l'être, comme dirait l'autre.
00:45:53C'est ça.
00:45:55En revanche, nettoyer
00:45:57à l'intérieur les influences
00:45:59complètement néfastes,
00:46:01destructrices,
00:46:03et d'ailleurs
00:46:05contraires aux intérêts
00:46:07nationaux des États, qu'elles sont
00:46:09censées quand même
00:46:11incarner, défendre,
00:46:13dont elles sont censées porter précisément
00:46:17les intérêts supérieurs.
00:46:19Non, parce que moi je pense que la CIA ne fait
00:46:21pas le jeu d'une amérique
00:46:23puissante et influente
00:46:25en étant juste à la manœuvre
00:46:27dans tous les coups tordus sur la planète
00:46:29depuis des décennies.
00:46:31On peut être un service d'enseignement, bien sûr,
00:46:33c'est pas moi qui vais vous dire le contraire,
00:46:35il faut des services d'enseignement puissants,
00:46:37voilà.
00:46:39C'est vrai que la CIA c'est la politique.
00:46:41Mais si c'est juste
00:46:43pour mettre le feu aux poudres partout,
00:46:45faire des opérations pourries tout le temps
00:46:47et
00:46:51ajouter sans arrêt
00:46:53au désastre ambiant,
00:46:55alors que tous les rapports de force...
00:46:57Parce qu'en fait, ce qui est terrible,
00:46:59c'est que derrière tout ça, il y a toujours
00:47:01un fantasme de la préséance américaine
00:47:03et de cette capacité
00:47:05qu'aurait l'Amérique à survivre,
00:47:07j'allais dire, à toutes les alternatives
00:47:09et tous les autres,
00:47:11tous les concurrents
00:47:13si vous voulez, et qu'on va y arriver
00:47:15en semant la zizanie
00:47:17partout. Mais il y a peut-être autre chose à faire.
00:47:19Je veux dire,
00:47:21on peut très bien être une agence
00:47:23de renseignement, on peut très bien
00:47:25espionner ses petits camarades et ses rivaux,
00:47:27etc., comme ça se fait de toute éternité
00:47:29et ça sera jusqu'à la fin du monde.
00:47:31Donc ça ne va pas
00:47:33mourir, évidemment.
00:47:35Mais, à mon avis,
00:47:37l'intérêt américain demande
00:47:39autre chose que de la déstabilisation
00:47:41parce que c'est très mal
00:47:43réfléchir
00:47:45à la réalité du rapport de force.
00:47:47C'est ce que pense Donald Trump.
00:47:49Ça, fondamentalement, c'est clair qu'il est
00:47:51contre les opérations de déstabilisation de la CIA
00:47:53à l'étranger et même leur capacité
00:47:55de coopter aujourd'hui des politiciens.
00:47:57Beaucoup disent que ça n'est pas bien.
00:47:59Tout ça, ça pourrit
00:48:01des classes politiques entières,
00:48:03entières.
00:48:05Avec l'argent, bien sûr,
00:48:07et c'est toute l'histoire du Deep State
00:48:09et du complexe militaro-industriel
00:48:11et militaro-intellectuel, d'ailleurs,
00:48:13comme le dit très bien Pierre Demessens.
00:48:15Ça va ensemble.
00:48:17Tout ça, ce sont
00:48:19des excroissants,
00:48:21si vous voulez, des tentacules,
00:48:23entre guillemets.
00:48:25Mais ça n'apporte
00:48:27ni stabilité, ni préséance,
00:48:29ni hégémonie maintenue, ni rien.
00:48:31Il faut quand même se rendre compte que l'Occident
00:48:33va très, très mal.
00:48:35Ce n'est pas en continuant
00:48:37à semer
00:48:39l'Asie zany qu'on va y arriver.
00:48:41Question suivante.
00:48:43Pourquoi Netanyahou n'est-il pas destitué
00:48:45par les militaires en Israël ?
00:48:47Je sais que c'est une question très
00:48:49intéressante et pertinente, mais vu de l'intérieur
00:48:51et vu de l'extérieur, on peut avoir des réponses
00:48:53différentes. Quelle serait votre opinion
00:48:55là-dessus ?
00:48:57Pourquoi n'est-il pas ?
00:48:59Je ne sais pas moi,
00:49:01parce que probablement
00:49:03il n'ose pas le faire.
00:49:05Ça voudrait dire quoi ?
00:49:07Ça voudrait dire instaurer un régime militaire ?
00:49:09Ça voudrait dire
00:49:11faire quoi pour mettre
00:49:13qui à la place ? Benny Gantz ?
00:49:17Exactement.
00:49:19Benny Gantz qui a été démissionnaire, mais qui pensait faire sauter
00:49:21le cabinet de guerre en démissionnant et qui ne l'a pas fait.
00:49:25C'est vrai que cette question peut paraître
00:49:27folle ou pas folle selon comment
00:49:29on l'analyse de l'intérieur ou de l'extérieur.
00:49:31A l'intérieur, il y a les manifestations anti-Netanyahou qui se poursuivent.
00:49:33Vous avez bien sûr la Cour suprême
00:49:35qui avait à plusieurs reprises appelé
00:49:37à sa destitution soit directement, soit indirectement
00:49:39parce qu'il voulait réformer
00:49:41l'État israélien pour en faire
00:49:43une dictature pour les Israéliens.
00:49:45Mais je rappelle
00:49:47vraiment la pierre angulaire de Netanyahou
00:49:49depuis 30 ans, c'est
00:49:51je vous protège mieux que les autres.
00:49:55C'est vrai que là,
00:49:57les dissensions actuelles
00:49:59entre le commandement militaire, les services
00:50:01et le gouvernement,
00:50:03enfin le cabinet,
00:50:05pourraient laisser penser
00:50:07si vous voulez, qu'à un moment donné
00:50:09la protection d'Israël n'est
00:50:11précisément plus assurée
00:50:13par Benjamin Netanyahou.
00:50:15C'est un peu le principe
00:50:17de la charlatanerie, c'est-à-dire
00:50:19quand vous proposez de l'huile de serpent
00:50:21pour une maladie,
00:50:23vous pouvez toujours dire
00:50:25sans ça, ça aurait été pire.
00:50:27Et je pense que Netanyahou
00:50:29est parfaitement capable
00:50:31de véhiculer ce message.
00:50:33Il arrive à convaincre les Israéliens
00:50:35sans moi, ça aurait été pire.
00:50:37Il y a la guerre, il y a eu les attentats
00:50:39du CED, j'ai fait monter le Hamas,
00:50:41mais sans moi, ça aurait été pire.
00:50:43Et après, il a aussi
00:50:45ces liens très particuliers avec l'IPAC,
00:50:47parce qu'il a quasiment créé l'IPAC,
00:50:49j'exagère, l'IPAC existait avant lui,
00:50:51et l'Anti-Defamation League aussi,
00:50:53mais son père, qui est l'architecte,
00:50:55Benjamin Netanyahou,
00:50:57est l'architecte de l'influence
00:50:59à droite en Israël.
00:51:01Avant, au tout début, on oublie ça,
00:51:03mais au tout début, comme les premiers
00:51:05kiboutzim étaient des kolkhozes,
00:51:07il y avait plutôt une relation
00:51:09avec la gauche américaine.
00:51:11C'était complètement du sionisme.
00:51:13Pareil pour Truman.
00:51:15Mais c'est Netanyahou qui a été
00:51:17l'architecte des liens entre
00:51:19les religieux américains, la droite
00:51:21évangéliste américaine, et du coup,
00:51:23il a cette crédibilité.
00:51:25D'abord, l'IPAC n'a jamais soutenu
00:51:27un candidat autant que lui.
00:51:29L'IPAC a une géométrie variable
00:51:31dans le soutien qu'il a au candidat israélien
00:51:33et dans le soutien qu'il a au Premier ministre,
00:51:35mais l'IPAC est full power quand c'est
00:51:37Netanyahou qui est au pouvoir.
00:51:39Il soutient inconditionnellement.
00:51:41Vraiment, les liens Netanyahou-IPAC
00:51:43sont meilleurs qu'avec n'importe quel autre
00:51:45Premier ministre israélien.
00:51:47Et il en joue à mort.
00:51:49Comme il y a 7 500 000
00:51:51israéliens en dehors d'Israël,
00:51:53en gros, quasiment les israéliens
00:51:55de l'extérieur peuvent contrôler les élections à l'intérieur.
00:51:57D'ailleurs, ça répond
00:51:59aussi à la question, s'il était destitué,
00:52:01du coup, il y aurait 7 500 000 israéliens de l'extérieur
00:52:03qui ne seraient pas contents
00:52:05et qui, évidemment, gueuleraient au coup d'État
00:52:07et diraient que c'est pas bien.
00:52:09Donc, c'est vrai
00:52:11qu'on ne voit pas comment il peut être politiquement
00:52:13déstabilisé face à ça.
00:52:19Je prends les questions suivantes.
00:52:21Ah oui, il y a une question qui revient énormément.
00:52:23Le Pakistan pourrait-il donner
00:52:25la bombe à l'Iran ? Il avait été
00:52:27évoqué pour la Turquie, je crois.
00:52:29C'est ce que disaient, je n'ai pas pu vérifier l'info,
00:52:31c'est ce que disaient Scott Ritter et
00:52:33le colonel McGregor.
00:52:35Le colonel McGregor, ce n'est pas n'importe qui,
00:52:37ancien conseiller de Donald Trump, même s'il a fait
00:52:39certaines erreurs de chiffres sur l'Ukraine,
00:52:41mais dans l'ensemble, c'est quelqu'un de très renseigné.
00:52:43Scott Ritter et le colonel
00:52:45McGregor ont déclaré que,
00:52:47selon leurs sources, mais je ne les ai pas vues,
00:52:49le Pakistan
00:52:51pourrait mettre la bombe à disposition
00:52:53de la Turquie en cas d'attaque avec Israël,
00:52:55mais je n'ai aucune confirmation de ça
00:52:57et personnellement, ça me semble fou. Mais bon, la question
00:52:59est là, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:53:01Le Pakistan pourrait mettre la bombe atomique
00:53:03à disposition de la Turquie,
00:53:05de l'Iran.
00:53:07Ou de l'Iran ou de la Turquie
00:53:09en cas d'attaque,
00:53:11en cas de guerre avec Israël.
00:53:13Bon, ça vous
00:53:15semble complètement fou, donc je pense qu'on
00:53:17a déjà la réponse.
00:53:19Je n'ai pas trouvé d'autres
00:53:21sources.
00:53:23Le Pakistan
00:53:25a eu la bombe
00:53:27dans les années 70.
00:53:29Pardon ?
00:53:31Oui, mais le Pakistan
00:53:33est devenu un outil
00:53:35américain à partir du
00:53:3712 septembre.
00:53:39Voilà, à partir du 12 septembre.
00:53:41Donc,
00:53:43je ne vois pas, non.
00:53:45Voilà, ok.
00:53:47N'ayez pas peur de répondre cash.
00:53:49On prend les questions comme elles viennent,
00:53:51mais je sais que cette question était revenue parce que
00:53:53je l'avais vu circuler sur X
00:53:55et je pense que la source, ce sont les déclarations
00:53:57de Scott Ritter et de Mac Gregor, parce que de mon côté,
00:53:59je n'ai vu que ça.
00:54:01Mac Gregor, cash, disait, lui, le Pakistan
00:54:03a déclaré de façon non ambiguë qu'en cas de conflit
00:54:05avec Israël, il mettrait la bombe
00:54:07à disposition de la Turquie. Bon, je n'y crois pas
00:54:09personnellement, mais
00:54:11Mac Gregor a des fois
00:54:13fait des déclarations un petit peu à l'emporte-pièce.
00:54:15Ce qui est vrai, c'est que les relations
00:54:17pakistano-iraniennes
00:54:21se développent,
00:54:23sont meilleures, notamment
00:54:25à propos de l'Afghanistan,
00:54:27autour de l'Afghanistan.
00:54:29Donc,
00:54:31voilà, ça existe. Après,
00:54:33de là à aller...
00:54:35Jusqu'à les bombes atomiques.
00:54:39C'est vrai qu'on nous demande aussi,
00:54:41bien sûr, j'affiche la question, vous pensez
00:54:43que l'Iran va obtenir la bombe ?
00:54:45On est d'accord que techniquement, l'Iran,
00:54:47qui est une puissance aérospatiale,
00:54:49est la plus grande de la région, avec Israël justement,
00:54:51a tout à fait les moyens techniques
00:54:53d'avoir la bombe si elle le souhaite.
00:54:55Tout à fait, mais la question, c'est
00:54:57l'Iran, c'est un peu le cas de figure
00:54:59où la logique de la
00:55:01sanctuarisation, j'allais dire,
00:55:03arrive trop tard ou ne marche pas.
00:55:05Parce que, bon, quand on regarde
00:55:07ce qui est arrivé à l'Irak,
00:55:09quand on regarde
00:55:11si l'Irak avait eu la bombe atomique,
00:55:13il n'y aurait pas eu la guerre d'Irak.
00:55:15Oui, bien sûr.
00:55:17Donc, la sanctuarisation
00:55:21du territoire est permise
00:55:23par le statut atomique.
00:55:25Mais dans le cas de l'Iran,
00:55:27je n'en suis pas certaine,
00:55:29en fait, je n'en suis pas certaine du tout.
00:55:31Outre les questions religieuses,
00:55:33etc., sur lesquelles, à mon avis,
00:55:35on peut toujours trouver des
00:55:37arrangements, j'allais dire, avec le bon Dieu.
00:55:39Oui, les questions religieuses,
00:55:41parlons-en cinq minutes, parce que c'est vrai que là,
00:55:43vous parlez d'un début de dégel
00:55:45des relations entre le Pakistan et l'Iran,
00:55:47qui est tout à fait confirmé
00:55:49par les observateurs diplomatiques dans la région.
00:55:51Mais c'est vrai qu'il y avait, soit disant,
00:55:53et là, vous êtes une pragmatiste,
00:55:55soit disant, le clash entre les
00:55:57Deobandi, qui est l'école de princesse des talibans,
00:55:59et les chiites.
00:56:01Pour les Deobandi, il faut être
00:56:03très clair, les chiites, c'est le diable.
00:56:05C'est quasiment les alliés de l'antéchrist.
00:56:07Ça, c'est ce qu'ils prêchent, en tout cas.
00:56:09Mais on voit bien que
00:56:11dans la réalité, c'est plus compliqué.
00:56:13Oui.
00:56:15Moi, toutes les alliances qui
00:56:17paraissent tellement pures,
00:56:19inexpugnables,
00:56:21définitives, totales,
00:56:23éternelles.
00:56:25Moi, c'est éminemment suspect, c'est comme les gens
00:56:27qui vous parlent.
00:56:29C'est très clair.
00:56:31Vous regardez les principes toute la journée.
00:56:33Ok, ok. Comme dirait Groucho Marx,
00:56:35j'ai des principes, et s'ils ne vous plaisent pas,
00:56:37j'en ai d'autres.
00:56:39Combien de temps l'Iran
00:56:41pourra-t-il tenir sans
00:56:43répondre ?
00:56:45Il pourrait être totalement discrédité s'il
00:56:47tarde trop, c'est la question. Qu'est-ce que
00:56:49vous en pensez ? C'est vrai, on demande
00:56:51des têtes, on demande une réaction.
00:56:53L'Iran aboie.
00:56:55Oui, oui,
00:56:57mais qui demande ?
00:56:59C'est comme la Russie en Ukraine.
00:57:01Si l'Iran, demain, arrive
00:57:03à s'entendre
00:57:05avec certains aux États-Unis
00:57:07sur certains sujets
00:57:09que je ne connais pas,
00:57:11qui lui paraissent suffisamment intéressants
00:57:13pour
00:57:15ne pas
00:57:17lancer
00:57:19une riposte qui risquerait de toute
00:57:21manière de lui revenir dans la figure
00:57:23ou de
00:57:25dégénérer,
00:57:27je pense
00:57:29qu'ils sont suffisamment habiles,
00:57:31pragmatiques,
00:57:33et ils sauront très bien
00:57:35vendre
00:57:37ça pour dire
00:57:39on ne répond pas,
00:57:41mais par exemple, on nettoie
00:57:43un peu
00:57:45notre territoire de tout un tas d'agents
00:57:47infiltrés qui travaillent pour Israël.
00:57:49Il y en a,
00:57:51il y en a.
00:57:53L'assassinat d'Ani le démontre.
00:57:55Les assassinats récents
00:57:57et même d'autres, de scientifiques,
00:57:59il y a toute une liste
00:58:01par
00:58:03des agents israéliens,
00:58:05montrent qu'il y a un problème,
00:58:07il y a un problème d'infiltration.
00:58:09Je pense que
00:58:11ça peut être
00:58:13un lift des sanctions,
00:58:15ça peut être
00:58:17une complaisance ou une tolérance
00:58:19sur certains contournements.
00:58:21Je ne sais pas, je ne suis pas dans les négociations,
00:58:23mais
00:58:25oui, bien sûr,
00:58:27certains appellent à la vengeance,
00:58:29mais encore une fois, c'est comme Poutine,
00:58:31on appelle à
00:58:33taper l'Ukraine, mettre une bombe,
00:58:35leur apprendre la vie, leur rappeler...
00:58:37Oui, mais
00:58:39il n'y a pas forcément l'intérêt, bien compris
00:58:41à moyen terme,
00:58:43au moins, sinon à long terme, de l'Iran
00:58:45et d'Ukraine.
00:58:47C'est très clair et c'était notre
00:58:49dernière question. J'en profite pour souhaiter un très
00:58:51joyeux anniversaire à notre modératrice
00:58:53Gézabelle, dont c'est l'anniversaire
00:58:55aujourd'hui, et
00:58:57qui nous a sélectionné ces questions,
00:58:59donc on la remercie.
00:59:01Et vraiment,
00:59:03Caroline Galactéros, c'est toujours un plaisir de vous avoir
00:59:05sur la chaîne et
00:59:07c'est de plus en plus suivi. J'encourage
00:59:09toute notre audience à aller sur votre chaîne
00:59:11YouTube Paix et Guerre,
00:59:13où vous allez donc faire une synthèse sur l'Iran,
00:59:15un développement même intérieur
00:59:17dans quelques jours.
00:59:19J'encourage toute notre audience à y aller.
00:59:21Vous revenez quand vous voulez, c'est toujours un plaisir
00:59:23de savourer vos analyses.
00:59:25J'espère vous avoir
00:59:27pour parler de l'Afrique. On avait évoqué aussi
00:59:29de réinviter Bernard Lugan,
00:59:31qui avait fait péter tous les scores d'audience
00:59:33la dernière fois, pour parler
00:59:35toujours, pour prêcher l'ethnocentrisme,
00:59:37avant tout l'ethnodifférentialisme
00:59:39en Afrique comme grille de lecture,
00:59:41qui est une grille de lecture passionnante.
00:59:43Cela dit, j'espère qu'il n'y aura pas d'actualité africaine
00:59:45trop grave pour le justifier, même si ce qui se passe
00:59:47au Congo nécessiterait déjà
00:59:49une grande mise au point
00:59:51et la réélection de Kagame aussi.
00:59:53Peut-être qu'on pourra
00:59:55vous inviter à nouveau avec
00:59:57Bernard Lugan.
00:59:59Avec Bernard Lugan, il est tellement...
01:00:01C'est un puits de science.
01:00:03Je ne suis pas une
01:00:05africaniste aussi chevronnée que lui,
01:00:07très loin de là, mais j'ai quelques
01:00:09idées. Je pense
01:00:11que ça pourrait être un beau sujet de direct.
01:00:13Caroline Grectero, je vous remercie
01:00:15infiniment et je vous laisse le mot
01:00:17de la fin.
01:00:19J'ai été heureuse
01:00:21de cette
01:00:23occasion, de revenir chez vous
01:00:25pouvoir parler de divers sujets.
01:00:27Je dirais, moi,
01:00:29pour le mot de la fin,
01:00:31que quand même, malgré tout,
01:00:33il me semble...
01:00:35Je suis une réaliste, donc il ne faut pas
01:00:37que je cède à mon idéalisme latent,
01:00:39reptilien, on va dire,
01:00:41mais j'ai l'impression que, quand même,
01:00:43il y a
01:00:45dans certains
01:00:47cercles et dans
01:00:49certains pays importants
01:00:51des gens qui ont
01:00:53compris qu'il fallait
01:00:55trouver certaines voies
01:00:57d'apaisement ou en tout cas
01:00:59de baisse
01:01:01de température sur un
01:01:03nombre de conflits et de
01:01:05sujets, de théâtres,
01:01:07d'affrontements qui deviennent un peu
01:01:09trop lourds,
01:01:11un peu trop importants pour les moyens
01:01:13des uns et des autres.
01:01:17J'ai dit que l'été serait chaud,
01:01:19mais il peut y avoir aussi un peu
01:01:21d'air de temps en temps.
01:01:23On va terminer là-dessus.
01:01:25Bonne soirée à tous.