Joseph Choueifaty : "Les Français ont toujours été parmi les champions de l'épargne !"

  • avant-hier
Avec Joseph Choueifaty, Co-fondateur de Goodvest

Retrouvez Osez Investir tous les dimanches de 9h45 à 10h avec Thomas Binet !

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel .
▪️ Instagram : / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ .
▪️ Twitter : / https://twitter.com/SudRadio .
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##OSEZ_INVESTIR-2024-09-15##

Category

🗞
News
Transcript
00:30Et tout de suite, on commence.
00:32Sud Radio, oser investir, le conseil de la semaine.
00:37Un conseil qui porte sur la reprise de l'immobilier.
00:40Après deux années difficiles, mon cher Thomas,
00:42qu'est-ce qui montre que le marché immobilier repart enfin d'après vous ?
00:45Eh bien, le marché a connu deux années très compliquées
00:48avec une baisse constante des transactions.
00:50En août 2023, on est même tombé à 756 000 ventes sur une période de 12 mois.
00:54Mais depuis, les choses commencent à se stabiliser.
00:57Le nombre de transactions atteindra 771 000 d'ici la fin de l'année.
01:01Ce n'est pas quand même le million 200 000 transactions de 2021.
01:05En plus, on constate que les propriétaires acceptent enfin de baisser leurs prix dans certaines villes.
01:09Ce qui faciliterait donc la reprise des ventes.
01:11Bon, alors voilà qui est encourageant.
01:13Qu'en est-il du pouvoir d'achat immobilier des ménages
01:15qui a été impacté, comme tout le pouvoir d'achat d'ailleurs,
01:17par la hausse des taux d'intérêt ces dernières années ?
01:20Oui, c'est vrai Jean-Marie, que la hausse des taux a fortement pesé sur le pouvoir d'achat immobilier.
01:24Entre janvier 2022 et janvier 2024,
01:26les ménages ont perdu environ 11 mètres carrés de surface qu'ils pouvaient s'offrir.
01:30Mais il y a une petite reprise depuis le début de l'année 2024,
01:33avec un gain de 4 mètres carrés.
01:35Ça reste loin des niveaux d'avant-crise, mais la tendance est quand même encourageante.
01:39Alors la Banque Centrale Européenne vient d'abaisser pour la deuxième fois en trois mois ces taux.
01:43Cette baisse va apaiser la tension sur le crédit immobilier.
01:45Bon, est-ce qu'on peut s'attendre à une amélioration encore plus importante
01:48pour les acheteurs dans les prochains mois ?
01:50Probablement, si les taux d'intérêt continuent de baisser
01:52et qu'on ajoute une légère hausse des revenus à une stabilisation,
01:55voire une petite baisse des prix,
01:57les acheteurs pourraient gagner jusqu'à 7 mètres carrés supplémentaires d'ici 2025.
02:01Cela pourrait créer un véritable point de bascule pour le marché,
02:04avec un effet d'entraînement sur la demande.
02:06Surtout au printemps, qui est traditionnellement une période forte pour l'immobilier.
02:10C'est pour cela qu'on anticipe une reprise progressive,
02:12avec des prix qui pourraient remonter d'environ 2% en 2025,
02:15mais tout en restant abordables pour les acheteurs.
02:17Donc si je vous suis, en dépit de la sinistre rose ambiante,
02:19vous nous dites, Thomas, que c'est le bon moment
02:21pour commencer à envisager son projet immobilier ?
02:23Oui, tout à fait. On est probablement au plus bas en termes de prix.
02:26Et même si les taux d'intérêt sont encore élevés,
02:28et ils vont tendre à baisser,
02:30ils pourraient diminuer encore un peu plus l'année prochaine.
02:32Donc c'est le moment de s'intéresser pour acheter.
02:35Surtout si vous pouvez renégocier votre crédit plus tard,
02:37quand les taux seront encore plus favorables.
02:39Cette conjoncture fait que la période qui s'ouvre à nous
02:42devient stratégique pour les acheteurs qui souhaitent se lancer dans l'immobilier.
02:45C'est déjà ça. Bonne nouvelle pour ce dimanche.
02:47Allez, tout de suite, on accueille votre invité.
03:01Thomas, nous sommes avec votre invité,
03:03Joseph Chouefati, cofondateur de Goodvest,
03:05société qui propose des solutions d'investissement
03:07engagées pour l'environnement.
03:09Bienvenue à vous, Joseph Chouefati, sur Sud Radio.
03:12Merci beaucoup.
03:13La situation est complexe.
03:15Un nouveau gouvernement va devoir bouteler un budget
03:17que certains annoncent comme le plus compliqué de la Ve République.
03:20La Commission européenne attend avec impatience notre copie.
03:23Et pendant ce temps-là, et du coup, peut-être c'est une conséquence,
03:27les Français continuent d'épargner.
03:29Donc il y a une forme de sinistrose, une peur, donc on épargne.
03:31C'est bien ça la conséquence ?
03:32C'est une habitude des Français.
03:34Les Français ont toujours été parmi les champions de l'épargne
03:37et continuent d'épargner massivement.
03:39Il y a une instabilité politique en France.
03:41Il y a les élections américaines qui arrivent.
03:43Et donc on continue d'épargner.
03:45Il y a aussi le fait que, on va en reparler,
03:47mais les rendements des produits d'épargne sécurisés,
03:50ce que les Français adorent, les Français adorent la sécurité,
03:53continuent à être très attractifs
03:55et même deviennent positifs par rapport à l'inflation
03:59pour ce qui est du livret A.
04:00Avec l'inflation qui baisse, c'est le taux du livret A
04:02qui reste à 3% pour l'instant.
04:04Suite à l'inflation qu'on a connue,
04:06les Français ont peur d'une nouvelle vague inflationniste.
04:08Est-ce que c'est ce qui les pousse également à épargner plus ?
04:11On a vu d'ailleurs que cette vague d'épargne
04:14s'est développée depuis la Covid globalement.
04:16Vous confirmez tout ça ?
04:18Tout à fait.
04:19Ils vont probablement continuer à épargner
04:21parce que les rendements restent intéressants
04:23sur les produits à capital garanti.
04:25On a toujours de l'inquiétude.
04:26Et là, en fait, on a une inflation qui commence déjà à se baisser.
04:29Donc la capacité d'épargne,
04:31elle ne devrait pas être significativement altérée
04:33et elle devrait continuer à être bonne.
04:35Ce qui va peut-être changer,
04:37c'est quand on va avoir cet effet de baisse des taux
04:40qui va finalement impacter les produits à capital garanti
04:43comme par exemple le livret A, les fonds en euros
04:46qui jusqu'à présent bénéficiaient vraiment des taux boostés,
04:49des assureurs,
04:50qui faisaient donc des périodes un peu promotionnelles
04:52pour encourager les Français à revenir massivement sur les fonds en euros.
04:55Alors soyons concrets,
04:57on voit que le taux d'épargne est passé de 17,6%
04:59en premier trimestre à 17,9% au deuxième trimestre.
05:03Comment voyez-vous cette fin d'année se profiler ?
05:06Pour l'instant, sur la même tendance,
05:09ce qui va continuer à bien collecter,
05:11c'est le livret A,
05:12qui a d'ailleurs battu un record d'encours
05:15à 427 milliards d'euros
05:17si on ajoute le LDDS,
05:19le Livret Développement Durable et Solidaire,
05:21à 582 milliards d'euros.
05:23Donc très très très très forte collecte,
05:251,57 milliard en juillet.
05:27Et également les assurances-vie,
05:29toujours le produit d'épargne favori des Français,
05:32qui a fait une collecte record,
05:33plus de 16 milliards au premier semestre,
05:35donc bien plus que l'année dernière.
05:38Mais on voit qu'il y a quand même un retour un petit peu
05:41vers la volonté d'avoir un meilleur rendement.
05:44Peut-être que les Français anticipent le fait
05:46que ces produits à capital garanti
05:48vont avoir une baisse de rendement l'année prochaine.
05:51Alors justement, je vous interromps,
05:52c'est effectivement les placements auxquels vous faites référence,
05:55c'est les placements de 10 de bons-pères de famille.
05:57On ne prend pas de risques.
05:58Bon, évidemment, comme on ne prend pas de risques,
06:00les rendements sont limités.
06:02Du coup, ce n'est pas forcément les mêmes placements.
06:05J'imagine qu'il faut diversifier dans ces conditions.
06:08Complètement, il faut diversifier,
06:09il faut se poser un certain nombre de questions.
06:11Quel est mon horizon d'investissement ?
06:12Si j'ai un horizon qui est court,
06:13évidemment, il faut aller vers les produits à capital garanti
06:16comme les livrets A, les fonds euros,
06:17qui est la partie à capital garanti,
06:19les assurances-vie et les plans d'épargne retraite.
06:21Oui, pardon, c'est aussi parce que c'est une épargne disponible en soi.
06:24C'est une épargne disponible, tout à fait.
06:26Et on ne prend pas de risques.
06:27Si on a un horizon d'investissement qui est plus long,
06:30si on est un vrai bon-père de famille,
06:32il faut aller chercher à valoriser son capital
06:34et à gagner plus que l'inflation.
06:36Et donc, il faut diversifier et investir progressivement
06:39dans des actifs qui, certes, comportent des risques,
06:43mais qui sont vraiment dilués sur la durée
06:45et qui permettent de gagner plus que l'inflation.
06:47C'est là où on va s'intéresser un peu à ce que vous proposez,
06:49parce qu'il y a des solutions d'investissement engagées pour l'environnement.
06:53C'est ce que vous présentez, vous, chez Goodwest.
06:55C'est quoi un investissement engagé pour l'environnement ?
06:58Parce que ça peut tout dire et rien dire à nos auditeurs.
07:00Je vous laisse peut-être nous expliquer, justement.
07:02On a l'impression parfois que l'investissement, c'est une boîte noire
07:05et on ne sait pas forcément ce qu'il finance,
07:07mais il va financer des activités économiques.
07:09Il peut financer à la fois du ferroviaire,
07:12mais il peut aussi financer de l'aérien,
07:14du développement de l'industrie pétrolière.
07:17Et donc, ce sur quoi on travaille chez Goodwest,
07:20c'est de permettre aux épargnants de faire travailler leur épargne
07:25et donc d'avoir un impact positif sur leur épargne,
07:27mais également un impact positif sur l'environnement.
07:30Parce qu'on épargne pour notre futur,
07:32pour nos enfants, pour notre retraite.
07:33Donc c'est dommage de dégrader les conditions
07:35dans lesquelles on va vivre dans le futur.
07:37Et donc, chez Goodwest, on leur permet d'investir
07:39en excluant les secteurs néfastes
07:40et en étant toujours alignés avec l'accord de Paris,
07:43dont l'objectif, c'est de ne pas dépasser
07:452 degrés de réchauffement climatique.
07:47Donc vous êtes éco-responsable, si on peut lire autrement ?
07:49On peut dire ça comme ça.
07:50Bon. Alors, moi j'ai lu que vous sélectionnez avec dureté,
07:54si je peux le dire ainsi, vos placements.
07:56Vous avez une forme de logiciel de démarche
07:59qui dit que vous avez étudié 400 fonds en 2023
08:03et sur ces 400 fonds, vous n'en avez retenu que 2.
08:06Bon. Donc ça veut dire quoi ?
08:08Ça veut dire qu'il y en a 398 qui ne sont pas valables
08:13selon vos critères ou pas valables tout court, déjà ?
08:16Effectivement, selon nos critères,
08:18on a une méthodologie qui est drastique
08:19et qui va éliminer tous les fonds
08:22qui vont investir, par exemple, dans les énergies fossiles.
08:25Ça va éliminer une grande majorité des fonds,
08:26y compris des fonds éco-responsables,
08:28parce qu'on va en reparler,
08:29mais il y a du greenwashing en finances.
08:31Et donc, on élimine ces fonds-là,
08:33on vérifie l'empreinte carbone.
08:35Depuis le début de l'année,
08:36on regarde même l'impact sur la biodiversité
08:38parce que l'environnement, ce n'est pas que le climat,
08:40c'est aussi la biodiversité, la faune et la flore.
08:42Et donc, c'est pour ça qu'à la fin,
08:43on arrive avec le plus vert du plus vert
08:46et donc une analyse qui est bien réduite.
08:48Alors, moi, j'ai une question que je me pose
08:50et ça sera probablement la dernière
08:51que je vais vous poser ce matin.
08:53Épargnez de manière verte et durable,
08:55c'est ce que vous êtes en train de revendiquer, de faire.
08:57Est-ce une bonne action, du coup,
08:59mais qui fait renoncer au rendement ?
09:01Parce qu'on peut se dire, c'est bien,
09:02on est dans la mouvance, mais en revanche,
09:04ça donne quoi, finalement, dans mon portefeuille ?
09:07Il y a une idée reçue comme quoi ça pourrait rapporter moins,
09:10mais en fait, non.
09:11Il y a beaucoup de choses qui l'expliquent.
09:12Il y a des politiques aux États-Unis, en Europe,
09:16qui vont pousser les entreprises
09:17qui sont dans la transition écologique,
09:19des aides, les consommateurs
09:23qui sont de plus en plus attentifs
09:24vers le greenwashing.
09:25Et donc, en fait, non.
09:26La performance n'est pas réduite.
09:28Elle est au rendez-vous.
09:29Elle est au rendez-vous.
09:30Et par exemple, pour vous donner un chiffre,
09:31depuis le début de l'année, à fin août,
09:33on est à plus de 6% sur le profil le plus risqué.
09:35Donc, non, on ne dégrade pas la performance
09:38en investissant en verre, surtout sur le long terme.
09:40Merci à vous.
09:41Et je rappelle d'ailleurs que vous êtes
09:43le cofondateur de Goodvest.
09:45Merci à vous.
09:46Tout de suite, on explique quelque chose.
09:52On a retrouvé notre oncle Picsou à nous, Guy Marti.
09:55Bienvenue.
09:56On est ravis de vous retrouver, mon cher Guy Marti.
09:58Vous êtes notre consultant en gestion de patrimoine
10:00et le fondateur de PierrePapier.fr.
10:02Oui, c'est la rentrée pour vous, Guy, avec nous ce matin.
10:04Et certains sujets, d'ailleurs,
10:06qui ont traversé également l'été.
10:07Alors, par exemple,
10:08on parle toujours de crise du logement,
10:10sans bien savoir pourquoi
10:11et comment elle va se résoudre.
10:13Qu'est-ce que cela vous inspire, ce beau matin ?
10:15Surtout que les mots sont toujours étonnants
10:17parce que la crise du logement,
10:19c'est que les prix des loyers sont chers.
10:21Une crise boursière, c'est que les prix s'effondrent.
10:23Alors, c'est un mot qu'on utilise souvent.
10:25Pourtant, pourquoi ?
10:27Oui, mais on l'utilise à chaque fois avec un sens différent.
10:29Par exemple, quand on parle de crise économique,
10:32ça veut dire que les gens vont souffrir,
10:34sauf les économistes.
10:36Il faut attendre la dépression
10:38pour que les économistes soient licenciés eux aussi.
10:40C'est vrai.
10:41Bon, plus sérieusement,
10:43on peut dire le mot crise aujourd'hui,
10:44ça veut dire, un,
10:46que ça va pas très bien,
10:47que ça va mal,
10:48et deux, surtout,
10:49qu'on ne sait plus où on va.
10:51Et en fait, historiquement,
10:53dans la langue française,
10:54le mot crise désignait
10:56le point culminant du maladie.
10:58On va s'en sortir, ou pas.
11:00Et peu à peu, c'est devenu le point culminant
11:02d'un roman, d'un procès, etc.
11:05Et puis maintenant, c'est devenu
11:07un moment difficile.
11:08Et donc, on parle de crise du logement, du coup.
11:10Oui, car on met l'attention
11:12sur l'équation sociale.
11:14C'est-à-dire que si on regarde les placements,
11:16comme dans cette émission,
11:18le logement s'est très bien porté.
11:19En revanche, les loyers sont chers,
11:21parfois beaucoup trop chers,
11:23pour pas mal de familles en France.
11:25Et ça, c'est une atteinte au niveau de vie.
11:27C'est un échec économique.
11:29Donc on peut espérer un dénouement quand même positif dans tout ça ?
11:31Alors, pour cela,
11:33mon cher Thomas, il faudrait revenir
11:35à l'étymologie du mot crise.
11:37En fait, krusos, en grec,
11:39ça voulait dire décision,
11:41jugement.
11:43Quand on ne décide pas, on se prépare à des difficultés.
11:45Et c'est ce qui est passé en France.
11:47Les gouvernements,
11:49depuis pas mal de gouvernements,
11:51n'ont jamais décidé pour le logement.
11:53D'où la crise du logement.
11:55Et d'où la crise des gouvernements, d'ailleurs.
11:57On en aura de plus en plus. On verra s'ils changent de politique.
11:59Merci, mon cher Guy Martier,
12:01pierrepapier.fr, pour retrouver toutes vos analyses.
12:03Merci à vous, Thomas Binet.
12:05On vous retrouve dimanche prochain sur Sud Radio.
12:07Avec plaisir.

Recommandée