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La chargée de la politique de la ville Naïma M'Faddel était l’invité de Punchline WE ce dimanche 15 septembre sur CNEWS. Elle s’est exprimée au sujet de la montée de l'ultraviolence dans les villes françaises : «Les éducateurs de rue ne sont plus en mesure de faire face à cette nouvelle jeunesse qui est extrêmement violente»

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Transcription
00:00je suis, comment dirais-je, fatiguée en fait, d'entendre ce discours.
00:05De dire qu'il n'y a plus rien sur les quartiers, c'est extrêmement faux.
00:08Qu'il n'y a plus d'humains, c'est extrêmement faux.
00:10Il y a toujours les centres sociaux, les centres de loisirs.
00:13Moi, j'ai été déléguée du préfet à Mante-la-Jolie.
00:17Vous pouvez aller regarder à Mante-la-Jolie tout ce qu'il y a.
00:19Il y a des services sociaux, il y a la mairie de quartier,
00:21d'ailleurs qui a été brûlée l'année dernière.
00:26Il y a le centre d'action culturelle.
00:28Moi, j'ai été directrice des centres sociaux de la ville de Trappes.
00:32Trappes, c'est six centres sociaux.
00:35C'est un budget considérable avec une vraie volonté.
00:39Je parle de l'ancien maire, Monsieur Malandin,
00:42qui avait une volonté de nous donner les moyens, etc.
00:45Mais je pense que ce monsieur est complètement déconnecté.
00:48Par exemple, il parle des éducateurs de rue.
00:50Il n'y en a pratiquement plus. Vous savez pourquoi ?
00:52Parce que les éducateurs de rue ne sont plus en capacité aujourd'hui
00:55de faire face à cette nouvelle jeunesse qui est extrêmement violente.
01:01C'est-à-dire que les éducateurs de rue qu'on a connus il y a 30-40 ans,
01:05moi-même j'en ai connu un dans mon quartier,
01:08effectivement, ça n'avait rien à voir.
01:10Ils nous faisaient faire des actions de loisirs,
01:13ils nous emmenaient en séjour, des choses comme ça.
01:15Mais aujourd'hui, vous avez face à une violence
01:17où les éducateurs de rue ne peuvent plus aller dans les quartiers
01:19parce que tout simplement, ils ont peur.
01:22Et je voudrais dire à ce monsieur, puisqu'il dit que c'est la responsabilité collective,
01:27non, je regrette, la responsabilité, elle est surtout de l'idéologie de gauche.
01:31Dans les années 80, quand les émeutes ont commencé,
01:33quand il y a eu commencé tout ce qui était délinquance des mineurs,
01:36quand on a commencé notamment la politique de la vie,
01:38et vous pouvez lire tous les écrits autour de ça, fin des années 70,
01:43eh bien, par quoi on a répondu ?
01:44Il fallait répondre aux désœuvrements, donc aux actions gratuites, etc.
01:48Et quand il dit qu'on ne donne plus rien aux associations,
01:51le pire aujourd'hui, c'est qu'on donne trop aux associations de quartiers.
01:55C'est-à-dire qu'on demande aux habitants de se créer en association,
01:57en leur donnant les moyens, c'est-à-dire qu'on les a coupés de l'ensemble de la ville.
02:01Quand les gamins, quand la population allait dans tout ce qui était commun,
02:05aujourd'hui, on les a confortés et renforcés dans notre soi.

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