Magazine spécial dédié au devoir de mémoire :
Commémoration de la bataille du Cateau en 1914 et de la libération de la ville en 1944.
Commémoration de la bataille du Cateau en 1914 et de la libération de la ville en 1944.
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00:00Nous voici réunis autour du monument anglais pour commémorer l'anniversaire de la bataille
00:04du Kato, qui eut lieu il y a 110 ans, le 26 août 1914.
00:08Merci à tous d'être présents.
00:10Il apporte aujourd'hui comme hier que nous accomplissions le devoir de mémoire pour
00:15honorer le souvenir de ces héros, nos héros qui varent défendre la liberté et notre
00:19pays.
00:20Dix années déjà que nous étions dans la commémoration du centenaire, et la mémoire
00:25est toujours aussi vivante, tant chez nous au Kato Cambresi que chez nos amis britanniques.
00:30J'en veux pour preuve la rencontre faite ici même en avril, chez nous au Kato, en avril
00:35dernier, avec la visite de Mr et Mrs Duce Wade de Newcastle-upon-Tyne, venu pour se
00:41souvenir du frère du grand-père de Madame Duce Wade, le capitaine Robert Bruce, tué
00:47le 26 août 1914 au Kato, alors qu'il combattait à la tête des Argyll-Sutherland Islanders.
00:53Il est enterré au cimetière international et son nom figure sur le monument qui est
00:56devant nous, derrière moi.
00:59Aussi, aujourd'hui, dans le même intérêt, la visite de Mr Peter Croft, venant d'Edimbourg,
01:07en mémoire de son grand-père Albert Croft, qui combattit au sein des Suffolks au Kato
01:11Cambresi.
01:12Comme chaque année, nous rappelons succinctement les faits, car après cette défaite héroïque
01:17qui marquera jamais le Royaume-Uni, notre pauvre population cathésienne va subir pendant
01:21plus de 50 mois l'implacable occupation des envahisseurs allemands.
01:27Rappelez-vous, rappelons-nous, en ce premier mois de la guerre, les armées allemandes
01:31se sont mises en marche à travers la Belgique pour une gigantesque manœuvre d'encerclement
01:34de l'armée française.
01:35Les Allemands avancent plus vite que prévu et en force.
01:39Face à eux, les troupes du Royaume de Belgique et les troupes anglo-françaises doivent céder
01:43le terrain.
01:44Le British Expeditionary Force, BEF, débarque au Havre du 12 au 17 août.
01:50Il est constitué de deux corps, soit quatre divisions d'infanterie et une division de
01:54cavalerie.
01:56Il comprend fin août 1914, avec l'apport d'une cinquième division, environ 82 000
02:00hommes.
02:01Il est dirigé par le maréchal French.
02:03Placé à la gauche de la cinquième armée française du général Lanzac, le BEF est
02:08battu le 23 août à Mons en Belgique et il se replie sur le château.
02:13Pour le deuxième corps, alors que simultanément la cinquième armée, bousculée, la cinquième
02:17armée française, bousculée à Charles Roy, est contrainte de battre en retraite vers
02:21le sud.
02:22Sur le terrain, la retraite est épuisante.
02:25La fatigue est telle que le général Smith-Dorien, qui commande le deuxième corps anglais, décide
02:30d'arrêter le mouvement au château et de faire face à l'ennemi.
02:33Le 26 août, en contradiction avec les plans de French, le général Smith-Dorien livre
02:37bataille au château à la première armée allemande de Frontenac.
02:40À un contre trois, les trois divisions anglaises et la brigade de cavalerie Allenby du deuxième
02:45corps font face à dix divisions allemandes fortes de 170 000 hommes et d'une artillerie
02:50puissante.
02:51Lors de batailles britanniques échelonnent les troupes du deuxième corps le long de
02:54la RN 39 entre Catillon-sur-Sambre et Quatennière.
02:58Un troisième corps restreint occupe le secteur entre Caudry et Cambrai, avec le renfort du
03:03régiment de cavalerie français du général Sordet.
03:06La brigade d'artillerie de campagne installe ses batteries entre les quatre vaux et remont.
03:11Les britanniques mettent en œuvre trois batteries à 18 canons chacune.
03:14Si toutes les unités britanniques participent au combat du 26 août, c'est le secteur du
03:20château qui reçoit l'attaque puissante de l'artillerie et de l'infanterie allemande.
03:24Dès six heures, on se bat au corps à corps.
03:26L'infanterie britannique cède et se replie devant la 37e batterie.
03:30L'artillerie allemande pilonne sans discontinuer les forces britanniques.
03:33À 15 heures après des combats acharnés, surclassés en nombre et en matériel d'artillerie,
03:37la cinquième division étant menacée d'encerclement, le général Smith-Dorien ordonne la retraite
03:42générale vers Saint-Quentin.
03:44La brigade de cavalerie française du général Sordet, venue en renfort, permet la retraite
03:49de l'aile gauche britannique dans de bonnes conditions.
03:52Néanmoins, les Britanniques laissent sur le terrain 7 800 hommes tués et disparus
03:56prisonniers.
03:57Le 27 août 1914, le lendemain, le généralissime Joffre adresse ses remerciements au Marshal
04:03French.
04:04La cause française a été servie d'une manière vitale par l'action de l'armée britannique
04:09pendant ces derniers jours.
04:10Toute l'armée française sent qu'elle a contracté envers elle une immense dette de
04:13gratitude.
04:15Après avoir cherché en vain la décision à la Marne, puis à l'Aisne et à la Somme,
04:19les forces britanniques poursuivent le combat, successivement à Arras, sur l'Isère et
04:23à Ypres, aux côtés de l'armée française, jusqu'à la victoire totale sur les forces
04:26de l'envahisseur allemand.
04:27La 66e division britannique du général Morland délivrera la ville du Château en octobre
04:331918.
04:34Pour commémorer cet événement de la bataille du Château du 26 août, en 1926, on élève
04:40ce monument qui porte sur les quatre faces les noms des nombreux régiments d'infanterie
04:45et d'artillerie qui prirent part à la bataille, Suffolk et Manchester, Highlander, Argyle
04:51et Sutherland.
04:52Nos amis anglais le nomment The Suffolk Hill Monument.
04:56La 93e batterie du Royal Field Artillery, nommée 37e batterie en août 1914, héroïque
05:01pendant les combats, porte depuis le nom de Le Château qui a été accordé par décret
05:05royal.
05:07La Commonwealth Progress Commission commémore, comme l'a dit mon prédécesseur à ce micro,
05:13plus d'un million de soldats du Commonwealth qui sont tombés lors de la première guerre
05:18mondiale.
05:19On commémore également des soldats tombés lors de la deuxième guerre mondiale.
05:22Ces soldats, sur les un million tombés lors de la première guerre mondiale, la moitié
05:27sont tombés en France.
05:28Et comme l'a dit mon prédécesseur à ce micro, les premiers sont tombés ici au Château
05:36et entre temps, entre le 23 août ou le 26 août 1914 et le 11 novembre 1918, ce sont
05:44effectivement plus d'un demi million de soldats qui sont tombés sur les territoires
05:48français.
05:49Un certain nombre de nos cimetières sont ici dans les environs.
05:53Les forces du Commonwealth qui sont commémorées ici sont soutenues par les pays du Commonwealth,
05:59la Grande-Bretagne mais également le Canada, l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie
06:04et l'Inde.
06:06Et je ne reviendrai pas sur les circonstances historiques, mon prédécesseur à ce micro
06:11et mes successeurs à ce micro le feront beaucoup mieux que moi, ce que je voudrais vous dire
06:15aujourd'hui c'est que ces 500 000 soldats tombés en France, ces 5000 tombés ici lors
06:22de la bataille du Château, ce ne sont pas juste des noms sur un mémorial, ce sont 5000
06:28familles, 5000 communautés qui ont été éprouvées et qui le sont encore aujourd'hui.
06:34Quand tout à l'heure on parlait d'un certain nombre de visiteurs, on parle ici de l'arrière-grand-père
06:43ou du frère de l'arrière-grand-père d'une personne qui vient nous rendre visite.
06:47Il faut bien se rendre compte encore aujourd'hui de la puissance du séisme qui a concerné
06:54ces communautés quand elles ont perdu ces soldats.
06:58Et ces lieux ici, ce mémorial de remont mais également le cimetière international, ce
07:05sont des lieux de pèlerinage, véritablement des lieux de pèlerinage, encore 110 ans plus
07:09tard.
07:10Je pense que c'est important de bien comprendre toute la puissance spirituelle et l'investissement
07:16émotionnel que peuvent ressentir les familles quand elles viennent de si loin, parfois c'est
07:20le voyage d'une vie, pour être présents ici sur le territoire et se remémorer le
07:25nom des soldats.
07:26C'est pour ça qu'à la commission, le nom d'un soldat est toujours quelque part.
07:29Il est soit sur une stèle, là où le soldat est enterré, soit sur un mémorial.
07:34On retrouve ce mémorial ici qui n'est pas un mémorial de commission mais qui est entretenu
07:38par la commission, on va le retrouver sur un certain nombre de mémoriaux de manière
07:42à ce que les familles puissent toujours se remémorer le nom et savoir que quelque part
07:46il existe encore.
07:47Et ça c'est très important.
07:49Il y a 110 ans, les 25 et 26 août, les stratèges allemands pouvaient penser que la route de
07:58Paris leur était ouverte.
08:00Malgré la résistance de l'armée belge à Dinant, à Namur, à Liège, malgré l'arrivée
08:12du corps expéditionnaire britannique au Havre, à Rouen et à Boulogne, montée en
08:20ligne à Mons, malgré la cinquième armée du général Lanzac à Charleroi, les historiens
08:30s'accordent à dire que la bataille des frontières était perdue.
08:35Quand on parle des morts britanniques du 26 août, environ 5000, sans compter ceux
08:46qui sont blessés et mis hors de combat, souvenons-nous que la journée la plus sanglante de l'histoire
08:54de l'armée française est située au 22 août entre Charleroi et Morange à Rossignol.
09:03Il y a eu 22 000 morts en une journée.
09:08Namur tombait le 24 août, Liège également, Dinant se rendait, malgré la vaillance de
09:18l'armée française, sur le pont de la Meuse, devenu célèbre par la blessure du capitaine
09:25de Gaulle.
09:26Mon grand-père, au 141e régiment d'artillerie de Dunkerque, tirait de Saint-Gérard au-dessus
09:36de la citadelle de Dinant avec son sacré canon Le 75, il n'en parlait très peu et
09:47je l'ai retrouvé, car j'ai hérité de son livret militaire.
09:52L'envahisseur pensait à sa victoire, mais c'est ici que la première étape du sursaut
10:03salvateur se produisit.
10:06Le général French, ayant déplacé son QG du palais Fennelon au Château, au lycée
10:15Martin de Saint-Quentin, avait des communications très difficiles avec le général Sir Horace
10:23Smith-Dorien.
10:24On l'a dit, dans une certaine idée de désobéissance, celui-ci ne voulait plus reculer.
10:35Ces soldats qui étaient arrivés à la gare du Château, qui sont partis à pieds amonts,
10:43ont reculé, ils étaient épuisés, le temps était chaud et lourd, la terre était comme
10:51du béton, ils n'ont pas pu s'enterrer pour faire face.
10:55Et la décision de Smith-Dorien a été, comme l'a dit M. le Président avant moi, de faire
11:06face.
11:08Son expression britannique était celle-ci « Gentlemen, we will stand and fight ». C'est
11:15très difficile à traduire, ça veut dire en gros « nous allons faire face ».
11:19Le premier choc de titan de la guerre XIV sur sol français se déroula ici, entre les
11:31quatre vaux, au croisement des deux grandes routes stratégiques, Sedan-Calais et Paris-Bruxelles,
11:40la Chaussée-Bruneau derrière nous.
11:42Cette bataille eut lieu entre trois villes, Erremont et Le Cateau.
11:52L'infirmerie de tête de la troupe anglaise était à l'église de Remont, où le général
12:00Earl, qui était capitaine, a été soigné, il avait reçu un éclat d'obus en pleine
12:07figure et il a continué le combat, jusque vers la Marne.
12:14Joffre rencontrait le général Lanzac, avec French, à Saint-Quentin, Lanzac était revenu
12:30de Belgique par Chimay et la vallée de Loise.
12:33La deuxième bataille de retardement, ça n'était que ça, mais c'était essentiel,
12:41c'était à Guise, avec la 5e armée française.
12:44Quand vous êtes à Guise et que vous prenez le chemin soit de Saint-Quentin, soit de Lans,
12:49vous avez un magnifique monument commémoratif de la 5e armée, c'est un monument art déco
12:56qui n'était pas bien entretenu et j'étais intervenu pour que M. le maire, à défaut
13:01du ministère des armées, fasse nettoyer ce mémorial extraordinairement beau et évocateur,
13:09d'autant qu'il y a le numéro du régiment de mon grand-père.
13:12Voilà cette situation, la France fut sauvée, puisque la Marne se préparait ici et à Guise.
13:23Tous les historiens le disent, il s'en est fallu de 72 heures.
13:28En ce mardi 26 août 1924, de nombreux cathésiens se souviennent de l'arrivée des troupes
13:37allemandes du général Von Kluge, c'était il y a 10 ans, quand on est en 1924, et de
13:44l'héroïque résistance des soldats britanniques qui tentaient, sous les ordres du général
13:49Smith de rien, d'empêcher leur implacable avancée vers Paris.
13:53Ce 26 août 1914, bien sûr, reste gravé dans les mémoires et dans les souvenirs de
13:58notre cité, qui fut occupée pendant 50 mois par l'ennemi et délivrée en 1918 après
14:06d'effroyables destructions.
14:08Il a fallu reconstruire, retrouver l'espoir d'une vie pacifiée.
14:13Mais en 1924, voilà déjà que le mot « chômage » est de retour, avec l'inquiétude du lendemain.
14:21En février, un conseiller municipal alerte le maire, Ulysse Clès, qui était le maire
14:27en 1924.
14:28Il écrit « Le manque de travail a plongé de nombreuses familles dans un état voisin
14:36de la misère.
14:37Pourtant, dans la ville, de nombreux chantiers restent inachevés.
14:42On peut, pour parler d'autres souvenirs, évoquer le grand peintre Auguste Herbin,
14:48qui est venu plusieurs fois en cette année 1924, séjourner dans la ville de son enfance.
14:54En France, les élections législatives du mois de mai voient la victoire du cartel
15:01des gauches.
15:02En juin, Édouard Hériault est nommé président du conseil.
15:06Les membres du conseil municipal cathésien lui le félicitent par courrier.
15:12Léon Blum, député de Paris, est aussi salué par la même occasion.
15:18En cette année 1924, les vaccins contre la diphtérie et le tétanos sont mis au point.
15:26On se rappelle qu'après la bataille du Cateau en 1914, de nombreux soldats britanniques
15:32blessés avaient succombé dans les jours qui avaient suivi au tétanos, faute de traitement
15:39approprié.
15:40J'ai envie de dire qu'il n'y a rien de beau dans la guerre.
15:44Il n'y a rien de beau dans la guerre et quelle que soit la guerre, que ce soit la
15:47guerre de 1914-1918, que ce soit la guerre de 1939-1945, que ce soit les conflits d'opérations
15:52extérieures, que ce soit cette guerre qui sévit aux portes de notre Europe en ce moment
15:58et celles qui ont lieu bien plus loin, et puis ces guerres aussi que l'on a de manière
16:03intramurose vivant, par les attentats ou par quelque chose que ce soit, en tout cas, il
16:08n'y a rien de bien dans la guerre, si ce n'est vraiment à un moment donné se dire
16:13que le devoir de mémoire c'est celui que l'on porte chacun d'entre nous en tout
16:16cas par notre présence aujourd'hui, à la fois sur les combattants qui nous sont venus
16:22du Royaume-Uni et qui donc ont souffert sur ces terres et donc qu'il ne faut jamais
16:26oublier, à la fois sur les personnes civiles, militaires, sur les personnes engagées qui
16:33à un moment donné ont vu leur famille brisée, ont vu leurs enfants dépossédés de la vie
16:38et puis qui ont laissé leur trace en tout cas par leur sang et par leurs âmes sur nos
16:44territoires.
16:45Alors un petit trait d'humour, Jean-Marie est toujours très expressif et je l'écoute
16:49toujours avec beaucoup de plaisir, Jean-Marie tes discours, et on a l'habitude de lire
16:54quand on se pose une question sur une date, on va voir Jean-Marie et si on veut vraiment
16:58avoir l'heure à laquelle ça s'est passé, on va voir Monsieur Langrand qui se cache
17:01là-bas.
17:02Vous êtes tous les deux, pas des conteurs d'histoires parce que c'est la vérité,
17:05c'est ce qui s'est passé, mais bravo à vous pour la qualité de vos discours.
17:08Enzo, il a la tête de votre copain, de votre fils, de votre petit-fils éventuellement,
17:15mais c'est typiquement des jeunes comme lui qui sont là marqués derrière nous, c'est
17:18eux qu'on a envoyés dans des territoires qu'ils ne connaissaient pas du tout, et il
17:22y a un peu cette image, pas spécialement d'Enzo, mais regardez-le et dites-vous un
17:25peu ce qui s'est fait catastrophique, ce qui s'est passé en 1914 et ce qui s'est
17:28passé aussi en 1944.
17:29Mardi 3 septembre 2024, commémoration du 80e anniversaire de la libération du château
17:37Cambrésie.
17:38Mesdames, Messieurs, permettez-moi de lire une partie du discours de Monsieur Poursaint,
17:44maire du château, en 1944.
17:48Ce discours, il l'a lu le 6 septembre 1944, en disant ceci « Demain matin, le 3 septembre
17:581944, un immense frisson de joie se trouvait toute la ville.
18:03Pendant des jours et des nuits, nous avions assisté, nués, le cœur angoissé mais gonflé
18:08d'espérance, à la déroute de cette formidable année allemande, que quatre ans et demi plus
18:16tôt nous avions vu déferler à travers nos rues, dans tous les cas l'éclat de sa puissance,
18:22broyant notre pauvre France et la laissant enchaîner, accablée par la défaite.
18:28Et voilà que, comme par miracle, nous étions libérés, délivrés, quelques rafales de
18:37mitraillettes, quelques explosions et une armée blindée, amies cette fois, donnant
18:44une impression de force jamais égalée, défarlaient à son tour à nos regards émerveillés
18:51et sous nos acclamations.
18:52Pourquoi faut-il que ce bonjour de délivrance ait été endeuillé par la suite ? Car de
18:59vaillants jeunes gens, voici les noms de ces vaillants, Jean Carpeza, 20 ans, Gaston
19:06Théry, 27 ans, Maurice Houin, 32 ans, Gabriel Parusso, 25 ans, Gustave Belin, il n'y a pas
19:18l'âge.
19:19Enfin, deux autres victimes civiles, Gaston Avoine et Albert Mouguet, exécutés le matin
19:26du 3 septembre par des fouillards allemands.
19:29Nous sommes réunis ce jour du 3 septembre 2024 pour commémorer aujourd'hui le 80e
19:35anniversaire de la libération de notre ville.
19:38Cette date du 3 septembre doit être pour tous les cathésiens un rendez-vous solennel
19:44qui nous permet de rendre un hommage appuyé à nos morts et de nous souvenir de nos concitoyens
19:49qui participèrent à la résistance ou subirent durant toutes ces années la répression
19:53terrible de l'envahisseur nazi.
19:55Aujourd'hui, légués par nos anciens, nous avons le devoir d'entretenir la mémoire
20:00de nos héros et de nous souvenir de toutes ces atrocités qu'a subies la population
20:04catholique.
20:05Rappelons-nous, depuis le débarquement des Alliés le 6 juin 1944, les Américains ont
20:10déployé une force considérable qui repousse les armées allemandes vers l'Est et vers
20:14le Nord.
20:15Après la bataille de Normandie, le débarquement de Provence le 15 août, Paris est libéré
20:19le 25 août par la division blindée française du général Leclerc.
20:23Les Allemands se replient en ordre vers la Belgique, poursuivis par les troupes de la
20:27première armée américaine qui libère en quelques jours toute la région sud du nord
20:31Pas-de-Calais.
20:33Ainsi, du 1er au 4 septembre 1944, toutes les communes du Cambrai sont libérées.
20:37Cambrai est libéré le 2 septembre, mais le plateau situé plus au sud doit attendre
20:43le 3 pour voir les derniers Allemands se replier.
20:45A 10h, les drapeaux apparaissent aux fenêtres.
20:48A midi, les cloches sonnent à toute volée pour accueillir les premières troupes libératrices
20:52venant de Marais.
20:53On imagine la liesse des habitants qui applaudissent au passage des soldats américains.
20:57On sort les drapeaux tricolores, on se félicite.
21:00Les FFI demandent l'aide des Américains pour venir à bout d'une cinquantaine de
21:03SS retranchés au cimetière international, ainsi que dans les villages de Basuel et du
21:08Pau-Mont-Ravier.
21:09A 19h30, les blindés reviennent de Basuel et défilent jusqu'à 22h au cœur de la
21:13ville.
21:14Cependant, la libération de notre commune a fait l'objet de plusieurs événements
21:18dramatiques.
21:19Le 31 août 1944, avant de quitter la ville, les Allemands mettent le feu à Vinceloup.
21:24Au cours des combats du 3 septembre, 7 résistants des forces françaises de l'intérieur
21:28furent tués.
21:29Le 6 septembre eurent lieu les funérailles solennelles des 7 FFI qui ont donné leur
21:36vie lors des combats pour la libération, dont le jeune Jean-Claude Carpeza, membre
21:40des JOC, qui est sur la commune de Montaigne.
21:43Une foule immense suit les corps qui avaient été auparavant exposés au palais fénelon.
21:47Recouverts d'un catafalque noir et veillés par une garde FFI, les cercueils sont acheminés
21:53au travers de la ville vers le cimetière.
21:54Mes chers concitoyens, que ce jour de commémoration soit pour les catholiens une journée de souvenir
22:00envers ceux qui ont combattu l'ennemi nazi, vers ceux qui ont été déportés et ne sont
22:04pas revenus, enfin ceux, héros ou anonymes, qui ont accompli des actes de bravoure pour
22:09notre liberté.
22:10Alors aujourd'hui c'est un moment de joie, on fête la libération de la ville du Château.
22:16Certes, on est tous joyeux de fêter ce type d'événement, mais avant qu'on fête,
22:21malheureusement, il faut toujours ne pas oublier le passé et les différentes étapes
22:26qui ont conduit à cette libération, et surtout la souffrance et le nombre de décès.
22:31La guerre 39-45 a aussi fait apparaître un nouveau front, c'est qu'on oublie un peu
22:38rapidement, certes on énumère les résistants qui ont été abattus, mais on oublie aussi
22:43que si le 6 juin 44 le débarquement a eu lieu, il y a certes les forces alliées, nos
22:49alliés anglais, américains, canadiens et d'autres français, mais il y a aussi eu
22:54un mouvement à l'intérieur de la France, c'est le mouvement de la résistance, qui
22:58a essayé d'empêcher les Allemands de pouvoir répondre et de réapprovisionner sur les côtes
23:05normandes.
23:06Donc la France a joué un rôle important, avec un homme très grand à la tête, c'était
23:11le général de Gaulle.
23:12Tout à l'heure, notre collègue et ami Jean-Marie Fouchereau me disait qu'il a retrouvé
23:17une photo du 26 mai 1940, où le Major Rommel, descendait, le maréchal de l'époque Rommel,
23:27descendait avec ses troupes SS, le centre vide du château, et parce qu'il venait de
23:32Charleville-Mézières, il rejoignait ce comble.
23:34Vous voyez, l'histoire est là, l'histoire est présente au château, elle est présente
23:38malheureusement trop souvent dans les défis mondiaux, les guerres, 14-18 a été certainement
23:46la guerre la plus dure pour les cathésiens, mais aussi pour nos amis anglais, et de cette
23:51présence qui est terme, qui est sombre, on a toujours l'espoir, la lumière, et la lumière
23:56elle vient de quoi ? Elle vient de notre ferveur, de notre volonté d'avoir la liberté.
24:01Mais la liberté, on disait toujours, Faust disait toujours que la liberté a un prix,
24:06la liberté c'est le prix de pouvoir vivre ensemble, quelles que soient nos convictions
24:09politiques et religieuses, même si en ce moment on ne sait plus quelles sont les convictions
24:13des uns et des autres, et le monde va mal et la république va mal, donc cette liberté
24:17il faut qu'on la protège tous ensemble.
24:19Alors Daniel a bien énoncé tous les conflits dans le monde, je pense que le conflit russo-ukrainien
24:28va encore durer quelques années en Europe, ça facilite aussi la vente des armes, ça
24:32facilite aussi des enjeux économiques pour affaiblir des pays mondiaux comme la Chine
24:37actuellement qui a un problème de croissance.
24:39Voilà, tout cela, il faut être prudent, il faut dire qu'on est impacté par des enjeux
24:45qui nous dépassent, mais il faut subir tout en relevant la tête et dire que nous la France
24:50c'est un pays qui a ses valeurs, ses valeurs sont nées de son territoire, de son histoire,
24:55et c'est la liberté qui est le sentiment le plus fort aujourd'hui lors des commémorations.
25:00De la liberté viennent d'autres éléments, la solidarité, les valeurs de la république,
25:06de la laïcité, mais je pense qu'aujourd'hui c'est la liberté.
25:09La liberté elle est de l'expression libre que l'on peut avoir, même si quelquefois
25:15certains politiques ont une expression un peu trop libre qui sort d'un cadre respectueux
25:20des uns et des autres, mais nous devons montrer à nos jeunes générations que la liberté
25:26c'est un atout pour notre France.
25:28Nous sommes sur le site Alastel tout au moins de M. Jean Carpeza pour lui rendre un hommage.
25:37En 1943, Jean Carpeza intègre le chemin de fer, où une fois dans la place, il fournira
25:47à la résistance des renseignements sur les mouvements ferroviaires.
25:51Si dans la journée, ce jeune Carpeza était un employé modèle, au-dessus de tout souci,
25:58la nuit venue, il s'adonnait des activités susceptibles de lui coûter la vie.
26:04Jean appartient à la race de ces jeunes gens patriotes et courageux, qui ont mené
26:11plus d'une fois des opérations clandestines, parieuses, pour que leur pays retrouve la
26:18liberté.
26:19Jean Carpeza recevra au nom de la France reconnaissance la croix de guerre, destinée à son fils
26:27à titre posthume.
26:29Le nom de Jean Carpeza résonne encore aux oreilles des cathésiens.
26:34Nous sommes réunis aujourd'hui pour rendre hommage à Jean Carpeza, un jeune homme dont
26:40la vie a été tragiquement interrompue le 3 septembre 1944, à l'âge de 20 ans.
26:47En cette année où notre pays traversait des temps sombres, Jean Carpeza a été emporté
26:52bien trop tôt, laissant derrière lui des rêves inachevés et une famille qui fut plongée
26:58dans la douleur.
26:59À 20 ans, Jean était encore à l'aube de sa vie, une vie pleine de promesses et d'espoir.
27:05Il représentait l'avenir, un avenir que la guerre et ses horreurs lui ont impitoyablement
27:11arraché.
27:12À une époque où l'incertitude et la peur étaient omniprésentes, Jean incarnait la
27:18résistance.
27:19Non seulement contre l'oppression, mais aussi contre le désespoir.
27:24Le 3 septembre 1944, Jean est tombé victime d'un conflit qui a marqué à jamais l'histoire
27:31de notre pays.
27:32Sa mort nous rappelle la brutalité de la guerre, mais elle souligne aussi l'importance
27:38de la mémoire.
27:39Nous devons nous souvenir des soldats morts pour la France, non seulement pour leurs sacrifices,
27:45mais aussi pour les idéaux qu'ils portaient en eux.
27:48La liberté, la justice et la paix.
27:51En ce jour, nous nous inclinons devant la mémoire de Jean Carpeza, mais nous nous souvenons
27:57aussi du courage de tous ces soldats, de tout leur refus de se soumettre à l'injustice
28:03et de leur engagement pour un monde meilleur.
28:18Qui entend-tu l'écrit sourd du pays qu'on enchaîne ?
28:26Travailleurs, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
28:36Ce soir, l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
28:46Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé.
28:54Contre nous de la tyrannie, les candidats sanglants élevés.
29:03Les candidats sanglants élevés.
29:07Rendez-vous dans les campagnes.
29:11Nugir ces féroces soldats qui viennent jusque dans nos droits.
29:20Éclanger nos fils et nos compagnes, vos armes citoyens.
29:29Nous sommes vos patriots, marchons, marchons.
29:38Qu'un sang impur abreuve nos sillons.