Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.
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00:00Mais je vous propose effectivement de parler de cette jeune femme,
00:05de cette fillette qui avait été brutalisée et violentée dans une classe,
00:11avec l'institutrice hier qui était en garde à vue.
00:14Nous étions avec l'avocate hier de cette institutrice,
00:21et nous sommes je pense avec l'avocate, l'avocat pardonnez-moi, de l'institutrice Laurent Hazan,
00:29qui était déjà avec nous il y a une semaine passée. Bonjour M. Hazan et merci d'être avec nous.
00:35Bonjour Pascal Praud, merci pour votre invitation.
00:38Nous étions d'ailleurs dans l'émission de CNews tout à l'heure avec votre consoeur Vanessa Edberg qui
00:45qui défend l'avocate, elle, de la famille de cette petite fille qui aurait, alors j'ai pas compris à savoir si cette petite fille aurait deux jours ou deux mois
00:53d'ITT si j'ose dire, et c'est quand même un sujet important.
00:58Un sujet extrêmement important, parce qu'évidemment deux mois ou deux jours ça n'a pas les mêmes conséquences notamment en matière pénale.
01:09D'abord il faut se réjouir qu'elle n'ait pas deux mois d'ITT, mais simplement deux jours, voilà.
01:17Alors si vous voulez en termes de communication, en termes de présentation des faits, si vous voulez, je trouve ça malhonnête mais pour le moins indélicat
01:28de rabâcher à longueur de temps
01:31qu'il s'agirait de deux mois d'ITT, et je rappelle qu'en droit français quand on a deux mois d'ITT ce n'est pas rien.
01:38Oui, mais d'où sort ce chiffre de deux mois, cette période-là ?
01:41Elle vous l'a dit, elle vous l'a dit, c'est un médecin ou un psychologue qui aurait considéré que
01:48la jeune fillette ne pourrait pas reprendre l'école pendant ce délai, mais ce n'est absolument pas
01:55ce qu'a décidé le médecin de l'unité médico-légale,
01:59c'est-à-dire le médecin qui reçoit les victimes dans le cas d'une procédure judiciaire et qui définit
02:07l'ITT.
02:09Donc là il y a effectivement quelque chose qui peut, même si c'est une petite fille, forcément il peut avoir des séquelles.
02:17Bon, hier vous étiez en garde à vue, vous étiez en garde à vue hier avec donc cette institutrice.
02:22Elle est arrivée à 9h du matin sans doute ? Elle était convoquée ou ils sont venus la chercher à son domicile ?
02:31Alors, elle a été convoquée,
02:34elle a été convoquée et la garde à vue était prévue, c'est-à-dire que ce n'a pas été une surprise.
02:40Ce que je dois dire d'abord, c'est que je me suis étonné que le procureur de la République ait décidé
02:46de l'auditionner sous le régime de la garde à vue. Je rappelle que la garde à vue c'est un
02:50régime de privation de liberté, c'est-à-dire que vous êtes forcés, vous n'êtes pas libres,
02:57vous ne pouvez pas quitter les lieux lorsque vous le souhaitez, vous ne pouvez pas quitter le commissariat, vous êtes
03:04obligés, vous restez à la disposition
03:07des enquêteurs et vous pouvez passer
03:10puisque une audition ce n'est pas continu sur 48 heures. Et donc il y a des moments où vous vous retrouvez dans une cellule.
03:17C'était le cas hier ?
03:19Bien sûr. Alors non, justement, on lui a notifié ses droits, bien évidemment, mais
03:25heureusement, les enquêteurs, et là c'est un point très important pour moi, ont fait preuve
03:31d'un grand professionnalisme et d'une particulière bienveillance
03:35qui a fait que ce calvaire a été allégé. Et donc on lui a épargné,
03:41parce qu'on a compris à qui on avait affaire, on lui a épargné le passage par la jaule et on a fait en sorte que
03:49effectivement, elle n'ait pas à vivre
03:53ce qui peut être un traumatisme pour ceux qui n'ont pas l'habitude d'une garde à vue.
03:57Bon, donc elle est arrivée, c'était à 9h du matin que la garde à vue a commencé ? Elle est arrivée à 9h30.
04:02Et elle s'est terminée jusqu'à 17h ou 18h ? A peu près, à peu près. Vous vous avez assisté à toutes ces auditions ?
04:10Bien sûr, bien sûr. Alors il y a quelque chose, je sais pas d'ailleurs si vous êtes tenu par le secret professionnel ou pas, mais
04:17il y aurait une affaire antérieure
04:20d'une...
04:21il y a dix ans ou douze ans, une
04:25famille, voilà, ce serait plein d'une gifle que cette dame aurait donnée.
04:29Oui, ce n'est pas un secret, puisque effectivement on en fait état.
04:35Ma consœur, avocat de la famille,
04:37mais pas du tout, mais pas du tout, elle ne l'a jamais reconnue. Je rappelle que ce sont des faits anciens,
04:43de quoi s'agit-il ? Des parents, en 2012, avaient écrit au rectorat pour signaler
04:49des faits de violence qui auraient été commis par ma cliente sur leur enfant.
04:54Il n'y a pas eu de plainte pénale à l'époque, donc pas d'enquête judiciaire, il y a simplement eu une enquête
05:01administrative interne. Et que s'est-il passé ? Et c'est là où, encore une fois,
05:05toute la vérité n'est pas dite.
05:08Que s'est-il passé ?
05:10On a auditionné
05:12le jeune élève, et le jeune élève avait reconnu avoir menti.
05:18Donc aujourd'hui, si vous voulez, on essaye d'exhumer cette affaire, qui n'avait débouché sur rien,
05:26parce que l'enfant lui-même avait déclaré avoir menti, et
05:31les parents, en 2024, alors qu'ils ne l'avaient pas fait en 2012, décident de porter plainte.
05:38Alors, vous voyez,
05:39c'est tout sauf sérieux.
05:41Cette affaire.
05:44Elle est recevable, cette plainte, douze ans plus tard ?
05:47Le procureur appréciera, mais non seulement
05:52il y a un problème de prescription, mais en plus,
05:56quelle crédibilité, quelle valeur donnée à une plainte, lorsque l'enfant lui-même
06:02avait reconnu avoir menti, et lorsque les parents n'avaient pas cru utile
06:09de diligenter eux-mêmes
06:11une action contre ma cliente.
06:16C'est de l'opportunisme.
06:18On essaye finalement de gonfler cette affaire de 2024 avec des faits de 2012, parce qu'on sent bien que les faits de
06:262024, et bien finalement, ne sont pas... Encore une fois, je le dis, c'est une anecdote.
06:33Voilà, ça ne fait pas plaisir à tout le monde, mais on veut en faire une affaire d'Etat.
06:37On va marquer une pause. Ce qui est certain, et c'est que moi je suis habitué
06:43aujourd'hui, parce que parfois d'ailleurs j'ai été au centre de polémiques de ce type,
06:48je suis habitué à ce qui se passe avec les réseaux sociaux. C'est-à-dire que pendant 24 heures,
06:54effectivement, il y a une émotion très forte, très puissante, qui peut arriver.
06:57Chacun est pris par l'émotion, par l'image, etc.
07:00Et puis, avec le temps qui passe, trois ou quatre ou cinq jours après, tout le monde reprend un petit peu une forme de bon sens.
07:07Et moi, c'est ce que j'ai dit ce matin à Vanessa Edberg. J'ai échangé avec elle, j'ai dit deux choses. Il y a quand même une hiérarchie,
07:14forcément. Alors,
07:16évidemment, on ne frappe pas un enfant. Évidemment, une petite fille de trois ans, ça peut être traumatisant pour elle. Ça ne se fait pas, mais
07:24voilà, il y a quand même une hiérarchie
07:26dans, si j'ose dire, l'horreur. Et je ne dirai pas que ce qui s'est passé dans cette classe
07:33va
07:35au comble de l'horreur.
07:37Évidemment, je ne le dirai pas, parce que je ne le pense pas. Donc, après, il faut trouver une sanction qui soit
07:44adaptée à ce qui s'est passé. Et l'autre chose que j'ai dite également à Vanessa Edberg,
07:48c'est que si j'étais les parents de cette petite fille, je m'interrogerais, parce que forcément,
07:53vous la plongez, elle-même,
07:57non pas dans un traumatisme avec la médiatisation, mais vous entretenez pour elle un climat qui, à l'arrivée, peut être contre-productif.
08:04Ça peut choquer, ce que je dis là, mais je le pense.
08:07Donc, je l'ai dit d'ailleurs à Vanessa Edberg, et elle a répondu à cela. Alors, on peut aussi répondre que si ce n'est pas médiatisé,
08:13ça continuera. Cet argument aussi s'entend. Donc, on en est là, et on essaye d'avancer avec
08:19des arguments qui, parfois, vont dans un sens, et parfois, vont dans un autre. Il est 12h17, on sera avec Maître Hazan
08:26juste après la pause. A tout de suite. Et vous aussi, vous pouvez réagir. Vous composez le 01 80 20 39
08:3221 11h13. Vous écoutez Pascal Proévou sur Europe 1.
08:36Pascal Proévou, de 11h à 13h, sur Europe 1, Pascal.
08:40C'est maintenant que nous allons évoquer... Quel sujet allons-nous évoquer, M.
08:48Tessier ? De quoi souhaitez-vous que nous parlions maintenant ? Parce que je ne vous entendais pas depuis tout à l'heure.
08:53Ah, mais c'est parce que nous sommes en pleine préparation du grand débrief avec DJ Fab. C'est pour ça.
08:57Nous continuons, évidemment, avec Laurent Hazan. Vous pouvez dire au revoir à Maître Hazan. Pour parler du sujet de la SNCF, les bagages sont limités.
09:05Merci, M. Hazan.
09:06Une dernière chose, peut-être.
09:08Dans quel état psychologique est cette maîtresse d'école ?
09:13Elle est soulagée.
09:14Elle est soulagée d'avoir pu enfin s'expliquer, livrer sa version, et
09:22finalement
09:24avoir pu
09:27expliquer les motifs de ce geste malheureux qu'elle regrette. Et donc, maintenant, elle attend avec sérénité
09:33la suite de la procédure et de l'enquête.
09:37Et puis peut-être est-elle soulagée aussi de l'atmosphère médiatique
09:41qui essaie un petit peu apaiser, et puis qui permet de
09:46prendre les choses avec un peu plus de recul que la semaine dernière,
09:50lorsqu'on est dans ce tourbillon, que je connais très bien, le tourbillon des réseaux sociaux.
09:55Ça dure 24-48 heures, mais quand on est dedans, dans la sauce, comme disent certains d'ailleurs,
10:01je l'ai parfois été pour des affaires
10:05picrocolines, ce qui n'est pas le cas ici, sans doute, et je peux
10:08comprendre, effectivement, qu'on soit soulagé quand on s'éloigne de cette tornade.
10:13Exactement, et d'autant plus que le soulagement va de pair avec le fait que
10:20les informations fausses qui ont été
10:23propagées,
10:25notamment l'ITT, vous l'avez rappelé, mais aussi l'affaire de 2012 où l'enfant avait reconnu avoir menti, tout cela
10:33va concourir maintenant à rétablir un équilibre et à arrêter
10:38finalement ce calvaire qu'elle a eu depuis des jours, voire des semaines.
10:42Je remercie beaucoup Maître Hazan.