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00:00Allez, une image pour commencer, image de la semaine, la scène d'un crime qui n'a en réalité pas eu lieu.
00:06Il n'y a même pas eu un seul tir en direction de Donald Trump.
00:09Il est 13h30 en Floride ce dimanche quand le candidat républicain joue au golf dans son club de West Palm Beach.
00:15Il est à 15 minutes de route de sa résidence de Mar-a-Lago quand un agent du Secret Service inspecte le parcours,
00:21repère un suspect armé et l'ouvre immédiatement le feu.
00:24L'homme prend la fuite, il est rattrapé, il s'agit de Ryan Wesley Rose, un américain pro-ukrainien de 58 ans, artisan indépendant dans le bâtiment à Hawaii.
00:32Le suspect a été inculpé hier, décryptage avec Ludivine Gillier aujourd'hui.
00:37Bonjour, vous faites partie de notre panel d'experts, vous êtes directrice de l'Observatoire de l'Amérique du Nord.
00:43Deux épisodes quand même assez similaires en moins de deux mois en direction de Donald Trump, c'est lui qui est visé aujourd'hui.
00:49Ça fait beaucoup pour un seul homme, non ?
00:52Je ne dirais quand même pas que les deux épisodes sont équivalents parce que dans le premier cas, on a eu un coup de feu qui est passé à 5 millimètres d'achever la vie de Donald Trump.
01:02On a eu un mort, on a eu plusieurs blessés.
01:06Là, pour le moment, on n'a pas encore tous les éléments sur ce qui s'est passé.
01:11Ce qu'on sait, c'est qu'on avait quelqu'un qui était armé et qui était à proximité de Donald Trump,
01:17ce qui permet à Donald Trump, et il ne s'en est pas privé, d'agiter ce sujet-là et de mettre cette potentielle présumée tentative d'assassinat sur le dos des démocrates, de Joe Biden et de Kamala Harris.
01:32Ça avait été le cas déjà la précédente fois en juillet dernier et en même temps, on avait vu qu'il n'avait pas réussi à capitaliser dans le temps sur cette image de candidat menacé.
01:43Lors de la précédente tentative d'assassinat, on s'était posé la question pendant quelque temps, savoir si Donald Trump allait fédérer, devenir le grand unificateur de la nation ou s'il allait utiliser cet événement pour attaquer ses opposants.
02:03On a vite eu la réponse pour ceux qui avaient des doutes.
02:07Là, on est dans une situation fait non avérée et malgré tout, il attaque ses opposants.
02:18Il y a quand même une question de sécurité qui est posée après cette nouvelle tentative d'assassinat présumée.
02:23Le secret de service chargé de la protection des hautes personnalités politiques américaines se retrouve de nouveau au centre des interrogations, fragilisé déjà par la première séquence en juillet dernier.
02:33L'institution essuie de nouveau des critiques.
02:35Alors, y a-t-il eu ou non raté ?
02:37Explication en images tout de suite avec nos confrères de France 2.
02:40Deux candidats contraints de faire campagne derrière des vitres blindées.
02:44Une protection pare-balles sur trois côtés qui en sert désormais le pupitre de Donald Trump et de Kamala Harris à chaque meeting en plein air.
02:53L'image illustre le niveau de risque atteint dans cette course à la maison blanche historique.
02:58Une sécurité qu'il faut encore hausser d'un cran, affirme ce matin le président américain.
03:03Les services secrets ont besoin d'aide et le congrès doit leur apporter des moyens supplémentaires.
03:10Aux Etats-Unis, la sécurité des grandes personnalités politiques est assurée par les agents du secret de service.
03:16Les détails restent confidentiels, mais depuis la première tentative d'assassinat en juillet, leur présence autour de Donald Trump a été considérablement densifiée.
03:28Ces renforts ont peut-être permis de localiser à temps le suspect hier en Floride, mais certains considèrent aujourd'hui ce dispositif comme insuffisant.
03:38Le niveau de sécurité autour de Donald Trump n'est pas celui d'un président en exercice.
03:42Si ça avait été le cas, le golf aurait été complètement encerclé par les agents.
03:46Alors qu'hier, ils ont dû choisir de sécuriser uniquement les endroits les plus sensibles.
03:51L'état-major de Donald Trump réclame désormais que sa sécurité soit alignée sur celle de Joe Biden.
03:57Mais en coulisses, les services secrets rappellent que le candidat bénéficie déjà d'un niveau de protection inédit pour un ancien président
04:03et que celui-ci ne tient pas toujours compte du risque en refusant d'adapter ses sorties publiques.
04:08Il n'aime pas les meetings en salle, il préfère les meetings en plein air.
04:12Il aime jouer au golf et pas au tennis, ce qui serait plus simple.
04:15Donald Trump n'en faisant qu'à sa tête, ce sont des complications et une pression supplémentaires pour les services secrets.
04:22Donald Trump pourra-t-il bénéficier d'un dispositif de sécurité équivalent à celui d'un président en exercice ?
04:28La réponse devra vite être tranchée car le candidat a prévu de repartir dès demain en campagne
04:33avec à son programme trois apparitions publiques dans les jours à venir.
04:38La répétition des faits, même si les séquences sont différentes à plusieurs niveaux,
04:44la menace est réelle à l'égard du futur président des deux candidats.
04:50Dans cette Amérique, toujours, et ça c'est la conclusion, très polarisée.
04:55Oui, une Amérique très polarisée.
04:57Si on regarde les questions de société d'ensemble, on s'aperçoit qu'il y a une bonne partie de la population
05:04qui pense la même chose sur pas mal de sujets.
05:06Mais quand on s'intéresse aux opinions des démocrates convaincus, des républicains convaincus,
05:13là on est vraiment aux antipodes et à un extrême de polarisation.
05:17Vous parlez d'un Trump catalyseur de haine et responsable de cette violence qui allait crescendo.
05:23Est-ce que c'est le cas ?
05:25En tout cas, il y joue un rôle.
05:27C'est bien du côté des républicains et en particulier du côté de Donald Trump
05:32qu'on agite et qu'on entretient cette rhétorique de peur, de haine, de revanche.
05:39« I am your retribution ».
05:41C'était une des déclarations de Donald Trump.
05:46Alors que du côté démocrate, après la première tentative d'assassinat en juillet comme là,
05:52le discours est extrêmement clair de la part de Joe Biden, de la part de Kamala Harris.
05:57C'est « la violence n'a pas de place dans notre société et dans notre politique ».
06:01Ça c'est le discours officiel, mais dans les faits, on le voit, cette campagne n'échappe pas à la règle.
06:06Les pics fusent d'un côté comme de l'autre.
06:09Qu'en pensent au juste les électeurs américains de cette nouvelle tentative d'assassinat présumée ?
06:15Jusqu'à l'élection, on va suivre, en tout cas dans ce rendez-vous américain,
06:18quatre électeurs pour tenter de comprendre comment évolue le vote.
06:23On dit qu'il est extrêmement volatile.
06:25Il y a évidemment des indécis, estimés à environ 15%.
06:28Nous vous avions présenté assez récemment, c'était cet été, Pamela Hemphill ex-MAGA
06:34qui avait participé à l'assaut sur le Capitol car convaincue que l'élection avait été volée à Donald Trump à l'époque.
06:40Elle a depuis retourné sa veste.
06:42Elle mettra dans l'urne un bulletin démocrate le 5 novembre prochain, écoutez-la.
07:13Je vote pour la démocratie des Etats-Unis.
07:15Je vote pour la vice-présidente Harris parce qu'elle représente tous les Américains
07:21et qu'elle préservera notre démocratie et protégera l'OTAN.
07:25Vote bleu.
07:28Ludivine, cette femme est connue aux Etats-Unis.
07:30Elle est suivie maintenant par plusieurs milliers de followers.
07:32Elle avait participé à l'assaut sur le Capitol.
07:34Elle a même fait de la prison pour ça.
07:36C'était une Trumpiste convaincue pour expliquer à ceux qui nous regardent
07:39que les MAGA, ce sont les plus extrêmes parmi les extrêmes.
07:42Et elle a retourné sa veste.
07:44Elle fait campagne pour Kamala Harris.
07:46Harris, aujourd'hui, ça paraît complètement fou pour un Européen comme nous.
07:49Oui, ça paraît étonnant.
07:51D'autant plus que le trait le plus partagé au sein des fameux MAGA,
07:57les supporters les plus loyaux de Donald Trump,
08:01c'est cette loyauté et cette fidélité.
08:03Donc, il est relativement peu fréquent de voir des personnes
08:09qui appartiennent à ce cœur de supporter, de soutien de Donald Trump,
08:16changer d'avis.
08:18C'est particulièrement intéressant,
08:20notamment dans le contexte de polarisation dont on parlait tout à l'heure.
08:25Alors, il y a un État qui était un État-clé auparavant.
08:27Et maintenant, on dit qu'il n'y a plus d'enjeu.
08:29Et votre Républicain, c'est la Floride.
08:32En début d'année, on avait été tourné au sein de The Villages,
08:35qui est une communauté, alors, normalement, républicaine.
08:38La moyenne d'âge, c'est 55 ans.
08:40On vote à droite.
08:41Les démocrates ont tenté ces dernières années de s'y implanter
08:44pour faire rayonner leurs idées.
08:47On a reçu des images ces dernières heures.
08:49Elles nous parviennent donc de The Villages.
08:52Et on va le voir, vous allez le voir dans ces petites voiturettes de golf
08:55parce qu'on se déplace comme ça dans cet endroit.
08:57Ce sont des d'anciens républicains qui vont voter démocrate,
09:01qui font campagne pour Harris et Walls, qui est son ticket, son colissier.
09:05Ça, est-ce que ça nous dit quelque chose de cette campagne ?
09:09Qu'il y a une possibilité de voir des républicains convaincus
09:12ou pas, d'ailleurs, virés de bord, comme ça, du jour au lendemain ?
09:16On en a vu.
09:17Il y en avait à la Convention démocrate.
09:21On a eu depuis l'annonce, qui ne nous a pas trop surpris,
09:27de Liz Cheney, qui ne peut pas être qualifiée de républicaine modérée,
09:32qui a annoncé son soutien à Kamala Harris.
09:34Et encore plus surprenant, ça, on ne s'y attendait pas forcément,
09:37le soutien de Dick Cheney, ancien vice-président néoconservateur républicain.
09:43Donc, on en a des républicains.
09:45Et même, lors du mois d'août,
09:49la campagne de Kamala Harris a récolté énormément de fonds.
09:53Parmi les donateurs, un cinquième de républicains ou d'indépendants.
09:57Donc, on voit que la personne de Donald Trump
10:01permet aux démocrates d'élargir légèrement leur base électorale,
10:07en tout cas, même s'il ne s'agit pas de soutien pérenne.
10:10Parlons des fonds, peut-être.
10:12Harris a provoqué un électrochoc dans le camp démocrate.
10:15Et en même temps, il y avait une autoroute devant elle
10:17quand on voyait l'effet Biden sur le moral de ses soutiens.
10:21Elle en est où, Kamala Harris, aujourd'hui ?
10:24Elle a récolté des montants considérables.
10:28Il y a eu un débat plutôt réussi la semaine dernière.
10:30Est-ce que ça a aidé dans la durcule, aujourd'hui ?
10:32Alors, ça a aidé.
10:34Depuis, entre son entrée en campagne le 21 juillet et la fin du mois d'août,
10:39elle avait récolté 615 millions de dollars.
10:42Ce qui nous paraît, vu de France, absolument démentiel.
10:47Dans les 24 heures qui ont suivi le débat télévisé,
10:50au moment où on disait que peut-être la campagne commençait à marquer le pas,
10:54qu'on voyait un peu de l'assidu d'apparaître,
10:56la campagne Harris a récolté 47 millions supplémentaires.
11:01Donc, cet engouement s'entretient, continue à perdurer,
11:07à la fois sur le plan du suivi dans les réseaux sociaux,
11:12mais également sur le plan des contributions
11:15dont les démocrates auront bien besoin pour mener campagne.
11:18Alors, puisque le timing a son importance,
11:20on a une tradition dans le quart d'heure américain,
11:22c'est de faire le décompte chaque semaine,
11:24le temps qui passe à une folle allure.
11:27Nous sommes, on va faire tourner le compteur,
11:29nous sommes à exactement 49 jours du jour J, du vote, 5 novembre prochain.
11:36C'est très peu, il peut se passer énormément de choses, on le dit à chaque fois.
11:41C'est à la fois très court et très long.
11:43C'est-à-dire que pour chacun des candidats,
11:4649 jours, c'est 49 journées d'opportunités pour marquer des points
11:50auprès des électeurs à mobiliser, des électeurs qui ne sont pas encore convaincus.
11:56Et 49 jours, c'est aussi 49 jours pour faire des bourdes
12:01ou pour motiver certains électeurs d'aller voter pour le camp adverse.
12:06Donc, quand on regarde il y a 49 jours où on en était,
12:10on se dit qu'il peut vraiment se passer beaucoup de choses d'ici l'élection.
12:14On va jeter un oeil peut-être au sondage.
12:16C'est d'usage dans ce rendez-vous.
12:18Les sondages qui nous donnent à peu près toujours la même tendance,
12:22dans les swing states, c'est là-bas que ça va se jouer.
12:24Harris est en tête, mais une courte tête seulement, ça ne veut pas dire grand-chose.
12:29Quand on regarde l'ensemble des sondages, au niveau national,
12:32elle dispose d'une légère avance.
12:34L'élection ne va pas se jouer au scrutin direct national,
12:38ce sera dans les swing states.
12:39Et dans certains swing states, elle a repris l'avantage
12:42alors que Joe Biden était mené.
12:44Dans d'autres, selon les sources,
12:46les agrégateurs de sondages qu'on consulte,
12:48elle est légèrement en retard,
12:50mais on est systématiquement dans la marge d'erreur.
12:53Donc, c'est une élection qui s'annonce extrêmement serrée.
12:57Une élection qui s'annonce extrêmement serrée
13:00et qui inspire toujours autant les internautes, les réseaux.
13:03On va peut-être jeter un oeil après une seconde tentative d'assassinat.
13:06Trump, Caracol en tête.
13:08Des mèmes les plus partagés sur la toile.
13:11Ludivine Gilly peut-être un commentaire.
13:13Trump grimé en éo dans Matrix.
13:15Trump moqueur également.
13:17You missed me.
13:19Vous m'avez encore raté.
13:21Encore manqué.
13:23Voilà, c'est le genre d'image,
13:25évidemment aussi, qui fait la campagne.
13:27Tout se joue dans les clichés.
13:30Tout se joue dans les clichés.
13:31Là encore, on est face à une tentative présumée
13:33sans aucun coup de feu tiré.
13:35Et pourtant, Donald Trump relance
13:37la même rhétorique
13:39et accuse l'opposition.
13:41Il fait tourner ses images
13:43sur les réseaux sociaux.
13:45Lui et ses soutiens, parmi lesquels
13:47Elon Musk, très probablement.
13:51Ça joue beaucoup.
13:53Ça jouait peut-être un peu moins
13:55par le passé.
13:57Aujourd'hui, on voit des boucles
13:59de tendances
14:03qui se répètent.
14:05Et tout ce qui se produit
14:07sur les réseaux sociaux
14:09finit par arriver dans les médias conventionnels
14:11et donc à arriver
14:13sous les yeux de
14:15l'intégralité de l'électorat.
14:17Et on investit beaucoup, évidemment,
14:19dans ces campagnes de communication.
14:21Les clips également.
14:23On vous en proposera sûrement la semaine prochaine.
14:25Merci beaucoup, Ludivine Gilly.
14:27L'experte de la semaine, c'était le
14:29quart d'heure américain.