Dominique Pelicot, principal accusé dans l'affaire des viols de Mazan, qui n'était plus apparu à l'audience depuis mercredi dernier pour raisons de santé, a fait son retour devant la cour criminelle de Vaucluse ce mardi 17 septembre. Aidé d'une canne et vêtu d'une chemise épaisse grise, il affiche une meilleure mine que la dernière fois qu'il est apparu devant la cour. Il est installé dans un fauteuil plus confortable que le banc sur lequel il était assis depuis le début du procès. "Aujourd'hui, je maintiens que je suis un violeur comme tous ceux dans cette salle. Ils savaient tout et ne peuvent pas dire le contraire", a-t-il déclaré.
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00:00Alors on va devoir, on aura sans doute deux temps forts aujourd'hui.
00:03D'abord, a priori, on devrait commencer avec l'interrogatoire de l'un des accusés, Jean-Pierre M., 63 ans.
00:10Et lui, c'est un accusé très particulier. C'est un peu, si l'on peut dire, l'histoire dans l'histoire.
00:15Parce que cet homme, il n'est pas poursuivi pour avoir violé Gisèle Pellicot.
00:19En revanche, il est considéré comme le disciple, en quelque sorte, de Dominique Pellicot,
00:23qui lui avait enseigné le mode opératoire de droguer sa propre épouse à lui,
00:28pour pouvoir ensuite abuser d'elle. Dominique Pellicot, il s'est rendu 12 fois chez Jean-Pierre M.
00:34pour abuser de son époux, jusqu'à ce qu'elle se réveille en pleine nuit,
00:37et qu'elle retrouve Dominique Pellicot nue dans sa chambre.
00:40Cette femme, pourtant, elle ne s'est pas constituée partie civile.
00:43Elle n'avait pas porté plainte contre son époux, Jean-Pierre M., qui va être interrogé.
00:47On avait déjà évoqué, la semaine dernière, son enfance cabossée, sa relation conflictuelle avec ses parents.
00:53Et puis surtout, pourquoi, tout d'un coup, il avait décidé d'adopter ce mode opératoire si particulier pour droguer sa propre épouse.
01:00On va l'entendre aujourd'hui, deuxième temps fort. Ce sera la nouvelle audition, a priori, prévue ce mercredi, de Gisèle Pellicot.
01:07La semaine dernière, on l'avait déjà entendue pendant une heure, une heure et demie.
01:10Mais les avocats des co-accusés ont beaucoup de questions à lui poser.
01:13On verra tout à l'heure quelle sera son attitude à la barre.
01:16Mélanie, quelle est l'atmosphère, ce matin, après la journée, je disais, éprouvante,
01:19après la journée dure que toute la cour a vécue, et évidemment, en premier lieu, Gisèle Pellicot, hier ?
01:26Pour l'instant, c'est très calme au tribunal. Mais effectivement, la journée d'hier, elle a été marquée à la fois par de l'émotion et par de la crispation.
01:32L'émotion, c'est quand Gisèle Pellicot est sortie, au moment de la pause déjeuner, le soir aussi, avec cette haie d'honneur de membres du public,
01:40largement féminins, qui l'ont applaudie, qui lui ont apporté son soutien.
01:44Un monsieur est même venu, lui, apporter un bouquet de fleurs.
01:46Donc ça, ça faisait chaud au cœur, mais de la crispation aussi, parce qu'à contrario, quand les accusés sont revenus à 14 heures après la suspension,
01:53ils ont été hués par certaines personnes dans le tribunal.
01:56Honte à vous, on a pu entendre. Et ça, forcément, évidemment, ça crispe les débats.
02:01Les avocats avaient déjà dénoncé une sorte d'hystérisation un petit peu autour de ce procès, en estimant que la justice devait se dérouler sereinement.
02:08On verra quelle sera l'attitude, aujourd'hui, du public et puis des gens présents dans ce tribunal.
02:14En tout cas, hier, la salle, elle était pleine à craquer. Et même en salle de retransmission, là où va le public,
02:18il fallait faire la queue pendant parfois une heure, une heure et demie pour pouvoir rentrer dans la salle.