• il y a 2 mois
Le journaliste, auteur des "Fossoyeurs", sur le business du grand âge, s’est plongé dans l’univers de la petite enfance avec son livre "Les Ogres", à paraître le 18 septembre chez Flammarion. Partant des infractions constatées au sein du groupe People & Baby, considéré comme le mouton noir du secteur, il met en lumière les déviances d’un système irrigué par l’argent public. 

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Transcription
00:00Je raconte grâce à ces témoins un mouvement de développement, un marche-france forcé dans ce secteur avec 4 opérateurs qui ont joué au Monopoly.
00:09En fait, c'était à celui qui allait conquérir le plus de places de Berceau, qui allait être le plus gros après des achats en France, des achats à l'étranger.
00:18Et cette marche forcée, elle s'est faite parfois, et notamment dans le cas de ce groupe, au détriment de la qualité.
00:24On a investi énormément pour racheter des structures, plusieurs centaines de millions d'euros dans le cas de People and Baby, parce que c'est un endettement d'aujourd'hui 650 millions d'euros.
00:39On a essayé d'être rentable ensuite sur l'alimentation des enfants, sur le personnel, avec l'argent public.
00:46En ayant cette obsession du développement, on a négligé les structures dans lesquelles, dans le même temps, quand vous achetiez des établissements à plusieurs dizaines de millions d'euros,
00:53on renaît sur les coûts dans les établissements, notamment les établissements français. Et donc, je raconte des pratiques d'optimisation des coûts, notamment sur les repas.
01:02– Et là, ça rappelle les EHPAD. – Oui, ça rappelle les EHPAD. Il y a notamment...
01:06– Les couches aussi. Un peu moins de couches pour les enfants, pour faire des économies.
01:10– Exactement, il y a ce sujet-là. Il y a, à partir de 2015, des directrices qui vont me raconter qu'il y a une nouvelle hiérarchie qui arrive,
01:18des cadres qui viennent d'Hippopotamus, qui ont une autre vision du secteur. Ce ne sont pas des spécialistes de la petite enfance.
01:24Et eux, ce qu'ils viennent faire, c'est quoi ? Optimiser les coûts. Et donc, effectivement, ils passent consignes.
01:29Maintenant, pour un petit pipi, vous ne changez pas la couche, vous laissez un peu plus. Ce qui est le début de la maltraitance.
01:36Et sur les repas, j'indique comment People & Baby faisait notamment des appels d'offres avec un cahier des charges
01:44dans lequel il était écrit, noir sur blanc, faites-nous des propositions avec des recommandations,
01:49c'est-à-dire le GERCM, c'est les recommandations nutritionnelles du secteur, 12% inférieur en grammage aux recommandations.
01:57Et donc, les fournisseurs ne voulaient même plus répondre aux appels d'offres tellement ils étaient problématiques.

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