Gouvernement Barnier: pour qui les impôts vont-ils augmenter?

  • il y a 1 heure
Le Premier ministre Michel Barnier a expliqué ce dimanche ce qu'il entendait par "justice fiscale", en dévoilant qu'il demanderait aux contribuables et entreprises les plus riches un effort accru pour redresser les finances publiques, pas à l'ensemble des Français.

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00:00Nicolas, donc pas de hausse d'impôt, sauf pour les plus riches, c'est le message assumé hier soir par Michel Barnier.
00:07Que veut faire exactement le Premier ministre ?
00:09Il y a des pistes. La piste qui tient la corde, ce serait l'histoire de geler le barème de l'impôt sur le revenu,
00:15de ne pas le faire augmenter au même rythme que les prix.
00:17François Fillon l'avait fait, François Hollande avait continué.
00:19Quand vous gelez le barème, il ne bouge pas.
00:21Mais si vous avez été augmenté, vous pouvez vous retrouver imposable alors que vous ne l'étiez pas,
00:26où vous pouvez passer d'une tranche à la tranche supérieure et il y a donc des gens qui payent plus d'impôts.
00:30Mais on n'augmente pas le taux, on n'augmente pas les impôts, c'est juste la hausse d'impôt qui ne dit pas son nom.
00:34C'est une manière d'augmenter les impôts sans que ça se voit.
00:37Alors après, si on dit qu'on veut toucher les plus riches, ça veut dire qu'on ne gèle que le barème tout en haut ?
00:42Est-ce qu'on peut vraiment ne geler qu'un seul barème et pas les autres ?
00:46Ou alors on considère que les plus riches sont uniquement ceux qui payent de l'impôt sur le revenu,
00:49c'est-à-dire 45% des ménages.
00:51Il va falloir définir ce que sont effectivement les gens les plus riches.
00:54L'autre piste consisterait à remonter la flat tax, la taxe sur le capital, qui a été mise à 30% en 2017.
01:00Ça peut rapporter 1,5 milliard d'euros, sauf si l'effet pervers de la hausse d'impôt se produit.
01:05C'est-à-dire que quand vous montez un impôt, c'est dissuasif et les revenus du capital distribué reculent.
01:12Ce qui fait que vous n'avez que les effets négatifs de l'impôt sans aucun COPEC de recette.
01:17Troisième piste qui semble écartée, celle du retour de l'ISF.
01:20Nicolas, à côté de la fiscalité évidemment de chacun d'entre nous, figure aussi celle qui cible les grandes entreprises.
01:25Les entreprises ou les grandes entreprises d'ailleurs.
01:27Les grandes entreprises. Qu'est-ce que c'est qu'une grande entreprise ?
01:30Piste numéro 1, refaire la surtaxe sur l'impôt sur les sociétés qui avait été pratiquée en 2017.
01:36Mais à l'époque, ça visait les entreprises qui dépassaient 250 millions d'euros de chiffre d'affaires.
01:40On n'en dit pas beaucoup.
01:41Mais c'est quand même pas le Pérou 250 millions d'euros de chiffre d'affaires, c'est pas le CAC 40.
01:44Ils sont tous à plusieurs milliards de chiffre d'affaires, bien sûr.
01:47Après, il y a une autre mesure pour les entreprises qui est recommandée dans un rapport qui a été rendu public la semaine dernière
01:54pour dé-smicardiser le pays, sortir de la trappe à bas salaire.
01:57Ça consisterait à alourdir peut-être un petit peu au niveau du SMIC le poids des cotisations sociales,
02:03mais peut-être aussi de les supprimer ces cotisations sociales, les allégements de cotisations sociales,
02:08de supprimer ces allégements au-delà de 2,5 SMIC.
02:11C'est donc une mesure qui coûterait aux entreprises.
02:13Piste numéro 3, réviser un peu, un peu le crédit d'impôt recherche, mais pas trop,
02:18car on sait que c'est dans le top 3 des éléments les plus attractifs de l'économie française.
02:22Et à ce jour, il y a une piste qui est vraiment engagée, c'est la taxe complètement débile à 3 milliards sur EDF dont j'avais déjà parlé.
02:29Alors, on va voir, parce qu'Agnès Pagnot-Rinachet, qui est quand même ministre de l'écologie,
02:33à mon avis, elle ne va pas être très fan de cette taxe.
02:35Et notre nouveau ministre de l'économie, Antoine Armand, est un spécialiste de l'énergie.
02:40Je ne suis pas sûr non plus qu'il soit très fan de cette taxe débile.
02:44Mais quand on voit ces premières mesures fiscales, on se dit qu'on n'est pas sur un gouvernement très à droite.
02:49En fait, il rassure les entreprises, ce gouvernement.
02:52Parce que si ce n'était pas ça, pour avoir un peu de compromis avec une hostilité parlementaire,
02:56c'était cette fois-ci un vrai gouvernement de gauche.
02:58Donc c'était un ISF qui inclut l'outil de travail.
03:01C'était des tranches d'impôt sur le revenu qui tendent vers les 90 %.
03:04C'était la suppression totale de la flat tax sur le capital.
03:08C'était l'héritage maximum à 12 millions d'euros.
03:10C'était ça la solution de gauche.
03:12Merci Nicolas.

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