ÉDITO - Hausses d'impôts: comment le gouvernement Barnier pourrait faire contribuer les très haut revenus
Pour redresser les finances publiques, l'hypothèse d'une hausse d'impôts sur les hauts revenus ne serait pas totalement écartée par le nouveau Premier ministre, même si rien n'est décidé à ce stade.
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00:00Nicolas, discours de politique générale du Premier ministre cet après-midi sur le sujet clé du budget, qu'est-ce que l'on pourrait apprendre de plus ?
00:07La principale chose c'est où est-ce qu'on va baisser la dépense publique, ça c'est très peu renseigné, elle a vraiment la baissée, je ne sais pas, supprimer des échelons locaux,
00:14geler des nouveaux crédits. Après, sur la dépense fiscale, on aura peut-être d'autres éléments, quels sont les éventuels coups de rabot que l'on ne connaît pas sur telle ou telle niche,
00:22telle exonération, telle subvention. Maintenant, sur les hausses d'impôt, c'est vrai que ça s'est pas mal éclairci, on se dirige vers un choc fiscal à l'agent Marc Ayrault en 2012,
00:29dans les 20 milliards d'euros, les entreprises vont payer. Il y a un sujet quand même qui est peu renseigné actuellement, c'est la taxation des hauts revenus,
00:36pas des grandes entreprises, mais des hauts revenus.
00:38Qu'est-ce qui est envisageable et qu'est-ce qu'un très haut revenu ?
00:41Un très haut revenu, ce qui est envisageable, et là je vais vous répondre, c'est d'utiliser l'héritage de Fillon 2011, il avait laissé ce qui s'appelle le CEHR,
00:50la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, exceptionnelle 2011-2024, vous connaissez l'histoire de l'impôt temporaire.
00:56C'est une taxe en plus qui est exigée auprès des gens qui gagnent plus de 250 000 euros de revenu fiscal de référence pour une personne seule et 500 000 euros pour un coup.
01:04Voilà la cible, elle est très claire, et donc vous pourrez imaginer qu'on augmente cette CEHR, sauf qu'aujourd'hui on est à 45% d'impôt marginal pour ces gens,
01:14vous ajoutez 4% de taxes sur les hauts revenus plus 9,7% de prélèvements sociaux, on fleure qu'il y ait 59%.
01:21On ne peut pas aller toujours plus haut parce qu'il y a un moment où le conseil constitutionnel dit non, vous êtes allé dans un terrain où ça devient confiscatoire.
01:29Donc ça peut être une piste, mais on ne pourra pas l'utiliser de manière indéfinie.
01:34Après on peut imaginer qu'on invente un truc nouveau, l'impôt en dessous duquel personne ne peut aller.
01:40Les très très très riches, le 0,1% du pays, 20 000 foyers, effectivement ils utilisent des mécanismes légaux d'optimisation fiscale qui leur permettent quelquefois d'avoir des taux de prélèvements très bas.
01:52Si il y a un taux en dessous duquel personne ne peut descendre, ces gens-là, en dépit des stratégies de contournement, ne peuvent pas descendre en dessous.
01:58Piste ! Et puis sinon on décide de geler certains barèmes, les barèmes de l'impôt sur le revenu les plus élevés, donc de ne pas les augmenter au même rythme qu'à les prix.
02:06Alors il y a du flou sur les hauts revenus, en revanche sur les plus modestes et les classes moyennes, on sait qu'eux, c'est une certitude, ils seront épargnés par les hauts impôts ?
02:15Épargnés en ligne directe, sûr, il n'y a pas de problème. Sauf que taper les entreprises très riches, taper les très riches, la fiscalité elle a des effets de bord.
02:23À un moment quand vous tapez les très riches en tout genre, vous tapez quand même la production.
02:28Donne un exemple.
02:29Vous tapez une entreprise qui a plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, qui n'est pas dans le CAC 40, qui est une belle ETI, vous la tapez tellement qu'elle voit son activité baisser,
02:37qu'elle va investir moins, qu'elle va recruter moins, voire peut-être qu'elle va supprimer des emplois.
02:41Et à l'arrivée, qui est le perdant ? À l'arrivée, le perdant c'est toujours celui qui a le moins, toujours.
02:45Une histoire vécue, on est en 2012, cette entreprise s'appelle Asselin, elle fait de la charpente, de la menuiserie, de l'ébénisterie haut de gamme pour une clientèle riche.
02:54Hollande va taper les riches.
02:55Effectivement, des travaux de rénovation haut de gamme, on peut les reculer d'un an ou deux.
02:59Il y a tellement de gens qui avaient de l'argent qui ont décidé de repousser des projets de rénovation que cette entreprise a perdu 80% de son chiffre d'affaires
03:06et qu'elle a dû faire un plan social pour éviter d'aller à la trappe.
03:08Qui a perdu à la fin ?
03:10Les bûcherons.
03:11Ceux qui ont perdu, c'est ceux qui ont perdu leur emploi.
03:14Alors qu'on avait l'impression qu'on avait tapé les riches.
03:16Même les riches regardent le détail des devis.
03:19C'est comme ça qu'ils sont devenus riches.
03:22Quand vous avez de l'argent, est-ce que vous allez forcément refaire toutes les têtes de la maison ?
03:26Non, et dépenser sans compter.
03:28Donc croire que parce qu'on tape les riches, on tape que les riches, c'est un peu une vue à courte vue.
03:33Merci Nicolas.