Ce «gouvernement est un braquage en bande organisée», lance Manuel Bompard

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Transcript

00:00Première passation de pouvoir et premier conseil des ministres à venir pour l'équipe Barnier.

00:05On va les voir, d'ailleurs, ils vont se retrouver pour un petit déjeuner arrivé en ce moment même.

00:09Le Premier ministre qui a affirmé hier, Manuel Bompard, simplement vouloir servir le pays.

00:14Est-ce que, simplement pour cette phrase, et malgré vos divers chances de fond,

00:17vous lui dites bonne chance pour relever et servir la France ?

00:21Non, je dis surtout bon courage aux Français.

00:23Et il me semble quand même que tout le monde doit comprendre

00:27que la nomination de M. Barnier, ensuite la constitution de ce gouvernement,

00:32est une sorte de braquage en bande organisée.

00:34C'est-à-dire qu'il y a eu des élections au mois de juin et au mois de juillet,

00:39qu'il y a une coalition politique, c'est le Nouveau Front Populaire, qui est arrivée en tête

00:42puisqu'elle dispose du plus grand nombre de députés à l'Assemblée nationale.

00:45Et on a là, en quelque sorte, le club des perdants

00:48qui se met d'accord pour se répartir les miettes de la Macronie.

00:52Et je pense que ça sera et ça restera dans notre histoire

00:55comme un moment de forfaiture antidémocratique.

00:57Et je crains que ce traumatisme laisse malheureusement des traces.

01:00Vous savez, on n'est pas obligé d'être d'accord avec le Nouveau Front Populaire,

01:02nous sommes dans une démocratie.

01:04Mais le principe de base dans une démocratie, c'est que quand on gagne les élections,

01:08c'est la formation politique qui gagne les élections

01:10qui est appelée à constituer un gouvernement, ce n'est pas ceux qui perdent.

01:12Et dans une démocratie, il peut y avoir aussi une culture du compromis.

01:15C'est ce qu'a dit hier Michel Barnier, pas forcément de compromission.

01:18Est-ce que vous dites ce matin que quoi qu'il arrive,

01:20quoi que dise M. Barnier lors du discours de politique générale,

01:23ce sera donc la motion de censure de la part du Nouveau Front Populaire ?

01:26Mais bien sûr que ce sera la motion de censure,

01:27tout simplement pour rétablir un ordre démocratique dans notre pays.

01:31Vous savez, le Nouveau Front Populaire jeudi est arrivé en tête,

01:34mais il ne dispose pas de la majorité absolue à l'Assemblée nationale.

01:37À partir de ce moment-là, bien évidemment que si le président de la République

01:41avait respecté le résultat des élections,

01:42c'est-à-dire qu'il avait permis la constitution d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire,

01:46alors nous aurions cherché des majorités, des compromis à l'Assemblée nationale.

01:51Bien évidemment que dans une situation de majorité relative,

01:53il faut en rechercher.

01:54Mais la question, c'est qui décide du cap politique ?

01:57Et ceux qui doivent décider du cap politique en démocratie,

02:00c'est les Françaises et les Français.

02:01Comment vous pouvez comprendre que la formation politique

02:04qui a fait moins de 6 % aux élections législatives

02:06se retrouve aujourd'hui à la tête du gouvernement ?

02:09Que vous ayez dans ce gouvernement une majorité de ministres de plein exercice

02:12qui soutiennent Emmanuel Macron

02:14alors qu'il a été battu aux élections européennes

02:16et qu'il a été battu aux élections législatives ?

02:18C'est une négation du message qui a été envoyé par les Françaises et les Français.

02:21Manuel Bompard, ce matin sur CNews et Europe 1,

02:23vous dites la motion de censure, quoi qu'il arrive,

02:25qui sera donc portée par les socialistes,

02:27comme l'a dit hier le Premier secrétaire du PS Olivier Faure,

02:29au nom du Nouveau Front Populaire.

02:31Elle sera portée par l'ensemble des députés du Nouveau Front Populaire,

02:34le premier signataire, puisque nous sommes une coalition

02:37et l'idée, c'est qu'il va y en avoir plusieurs, des motions de censure.

02:40Donc l'idée, c'est que ça tourne.

02:41Et là, en l'occurrence, oui, pour la première motion de censure,

02:44je crois symboliquement, puisque certains ont essayé de trouver

02:47ou de chercher des failles au niveau du Parti socialiste,

02:50le fait que ce soit un socialiste qui porte la première motion de censure,

02:53je pense que c'est une bonne réponse à ceux qui ont essayé

02:55de chercher des failles dans le Nouveau Front Populaire.

02:57Il n'y en a pas, on est tous unis pour censurer le gouvernement de Michel Paris.

03:00Vous croyez vraiment en la probabilité que cette motion de censure aboutisse

03:05si les voix du RN ne s'y joignent pas ?

03:08C'est mathématique.

03:11Mais d'accord, je pense quand même...

03:14Vous y croyez ou pas, c'est ma question.

03:15Moi, si je dépose une motion de censure,

03:17c'est avec l'objectif de censurer le gouvernement.

03:19Mais vous avez fait les calculs mathématiques.

03:20Vous savez que ce n'est pas possible sans les voix du RN.

03:22Maintenant, j'observe effectivement que le Rassemblement national

03:25a décidé de trahir ses électrices et ses électeurs.

03:28Parce que, pardon, mais moi, je combats les idées du Rassemblement national.

03:32Il y a une nuance. Ils vont attendre de voir et de juger sur pièce.

03:35Attendez, Sonia Mabrouk, il me semble quand même

03:38que pendant la campagne des élections législatives,

03:41les électrices et les électeurs qui ont voté

03:43pour des députés du RN, je crois qu'ils l'ont fait

03:46avec l'objectif de rompre avec le macronisme.

03:49Pas de devenir, en quelque sorte, le faire-valoir

03:52de la continuité de la politique macroniste en France.

03:55Et donc, eux aussi sont trahis.

03:57En vérité, tout le monde est trahi dans cette situation.

03:59Les électeurs du Nouveau Front populaire

04:01sont trahis par le président de la République

04:03parce qu'ils ont voté pour une formation politique,

04:05qu'ils l'ont mise en tête et que ce n'est pas elle qui gouverne.

04:08Les électeurs du RN sont trahis

04:10puisqu'ils ont voté pour une formation politique

04:12qui leur a dit qu'ils allaient rompre avec le macronisme

04:14et qui devient aujourd'hui la béquille de la poursuite du macronisme.

04:17Et les électrices et les électeurs

04:19qui, au deuxième tour des élections législatives,

04:21se sont mobilisés massivement pour empêcher l'extrême droite

04:23de s'emparer du pouvoir, parce qu'il s'est passé ça,

04:25entre les deux tours de l'élection législative,

04:27sont trahis parce que c'est aujourd'hui le RN

04:30qui a le droit de vie ou de mort.

04:31Et vous, vous êtes les seuls chevaliers blancs

04:33dans ce monde de trahison ?

04:34Je ne dis pas que je suis le chevalier blanc,

04:35je dis que les électrices et les électeurs

04:37du RN ont été trahis.

04:39Oui, bien sûr, ils l'ont été.

04:41Et les Françaises et les Français l'ont été de manière générale.

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