Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 05 novembre 2024.
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00:00RTL Matin
00:04Bonjour et bienvenue sur RTL, Laurent Saint-Martin.
00:06Bonjour.
00:07Alors, entre les discussions sur le budget de la Sécu et celui sur SL, sur le budget tout court, vous êtes sur tous les fronts à chercher de l'argent.
00:13Alors, ce sera quand ?
00:15Si vous parlez de la fin de l'examen du texte des textes, puisqu'il y a le projet de loi de finances pour le budget de l'État...
00:21Je vous parle du 49.3.
00:22Et du texte de la Sécurité Sociale. Il faut que les débats se terminent, et ils ne sont pas encore terminés, il y a encore des milliers d'amendements.
00:30Et notamment sur le projet de loi de finances, nous allons reprendre après l'examen du budget de la Sécu, probablement sur ce milieu de semaine, il restera encore 1500 amendements.
00:38L'Assemblée Nationale est dans son rôle, en examinant et en délibérant amendement par amendement.
00:42Donc on va continuer à faire semblant, mais tout le monde sait que ça va se terminer par un 49.3.
00:46Écoutez, vous savez, il y a des règles dans nos institutions, c'est que le gouvernement fait un projet de loi, donc il propose un texte, et l'Assemblée en débat, délibère.
00:55Et moi, je crois qu'il est bon qu'à la fois l'Assemblée Nationale puis le Sénat puissent d'abord chacun examiner le texte, et regarder s'ils peuvent se mettre d'accord.
01:03C'est comme ça que fonctionne notre 5ème République.
01:05Donc je sais qu'à chaque fois que vous m'invitez, vous me posez d'abord cette première question.
01:09Mais je reviendrai demain, après-demain, quand vous m'inviterez, pour vous dire que le Parlement doit d'abord délibérer sur sa proposition.
01:19Alors justement, dans la nuit, les députés ont adopté le volet recette du projet de loi de finances sur la sécurité sociale, contre l'avis des députés macronistes et de droite.
01:26C'est une claque pour le gouvernement ? C'est une péripétie ? C'est un fait politique important ? C'est quoi ce vote ?
01:32C'est un révélateur, effectivement, d'une alliance entre le nouveau front au populaire et avec l'abstention du Rassemblement National,
01:38qui a permis d'adopter, encore une fois, des dizaines de milliards de prélèvements obligatoires supplémentaires.
01:46Nous l'avons déjà vu dans le projet de loi de finances, nous le revoyons dans le budget de la Sécu, parce qu'on ne s'y trompe pas.
01:51La partie recette du budget de la Sécu qui a été adoptée hier, c'est quoi ?
01:55C'est des cotisations en plus pour ceux qui travaillent, c'est-à-dire pour vous, pour moi, pour ceux qui nous entendent.
02:00Et donc, à la fin, avec cette copie globale, on est en train de dépasser les 60 milliards d'euros d'impôts et de cotisations en plus dans notre pays.
02:07Mais juste, c'est très important. Ça vient souvent du nouveau front populaire comme initiative.
02:11Mais attention, le Rassemblement National, soit en votant pour, soit en s'abstenant, est parfaitement complice de cette inflation fiscale.
02:20Et surtout, en sachant pertinemment, et en montrant souvent cette incohérence-là, de, finalement, cet emballement de taxes et d'impôts supplémentaires que l'on observe, et je le regrette depuis plusieurs semaines.
02:32Alors justement, on est extrêmement paumé entre les amendements, les milliards, les taxes.
02:36On va essayer de faire un peu le budget pour les nuls, et je vais vous demander de nous répondre très concrètement, et si possible très clairement, à des points précis.
02:43Il y a dans ce budget des sujets qui fâchent.
02:45Au premier rang desquels, le report de l'indexation des retraites sur l'inflation.
02:48Ça ne sera pas en janvier, mais ça sera en juillet.
02:50La semaine dernière, Sébastien Chenu, qui était assis ici à votre place, le vice-président du RN, a dit, ça c'est une ligne rouge pour notre parti.
02:57Et ça pourrait même pousser le RN à voter la censure.
02:59Est-ce que vous êtes prêt à revenir au moins en partie sur cette mesure, la non-indexation des retraites en janvier ?
03:04J'ai déjà dit, et pas pour répondre à Sébastien Chenu, mais parce que c'est un débat que nous avons avec notre propre majorité.
03:10J'ai déjà dit que nous voulons protéger les petites retraites.
03:14C'est-à-dire qu'il y aura une discussion pour protéger de ce décalage de 6 mois, effectivement, une partie des retraités.
03:21Je vous le confirme ce matin.
03:23Donc les petites retraites, il y aura une indexation dès janvier pour les petites retraites ?
03:27Oui, ou une compensation au mois de juillet, pour qu'il n'y ait pas de perte de pouvoir d'achat sur l'année 2025.
03:33Et j'en profite pour vous dire que le minimum vieillesse, qui est un minima social dans notre pays, lui sera bien revalorisé au 1er janvier.
03:39C'est combien une petite retraite ? C'est 2000 euros ?
03:41Ça c'est un débat que nous aurons justement au cours de la navette parlementaire entre l'Assemblée et le Sénat.
03:47Ça peut être considéré comme étant environ au niveau du SMIC, c'est-à-dire l'équivalent d'un SMIC mais pour les retraités.
03:52Ça peut être au-dessus, c'est un débat que nous verrons.
03:54D'accord. Autre mesure très concrète, le passage de 1 à 3 jours de carence dans la fonction publique, est-ce que ça va se faire oui ou non ?
04:00Oui, nous l'avons effectivement déjà proposé.
04:03Nous devons encore une fois avoir ce débat. Ne me demandez pas de décider à la place du Parlement.
04:07Mais le gouvernement a effectivement évoqué son souhait de finalement aligner la vie des fonctionnaires avec la vie des salariés et du privé là-dessus.
04:18C'est une question d'équité.
04:20Dans un autre registre, est-ce que vous êtes favorable à la suppression d'un jour férié supplémentaire après le lundi de Pentecôte, qui était devenu journée de solidarité ?
04:27Alors ça c'est pas dans le budget, c'est propulsé par un rapport du Sénat. Est-ce que ça pourrait être dans le budget ? Est-ce que c'est une bonne idée pour vous ?
04:32Ce sont des propositions de parlementaires qui s'étudient, c'est ce que je dis aussi depuis plusieurs jours.
04:37On a effectivement une nécessité de travailler plus dans ce pays.
04:40C'est une question de dénominateur, si vous me passez l'expression.
04:43Mais là-dessus, il paraît que Michel Barillé n'est pas très pour.
04:45Mais c'est un débat qu'on doit avoir.
04:47Encore une fois, ne reprochez pas à ce gouvernement et aux parlementaires de débattre et d'échanger des idées.
04:53Moi je trouve que c'est sain. On s'est peut-être trop habitués ces dernières décennies à ce qu'il n'y ait pas ce débat d'idées de façon suffisamment poisonnante.
05:00Je vous ai donné les miennes, je crois.
05:02Sur le jour férié supplémentaire.
05:04Ce n'est pas forcément un jour férié. La question est de savoir, est-ce qu'on veut travailler plus dans ce pays ?
05:08Est-ce que ça s'appelle journée de solidarité ? Est-ce que ça s'appelle augmentation du temps de travail ?
05:11Ou est-ce que ce n'est pas la bonne solution ?
05:13Ça c'est un débat qu'il faut avoir.
05:14Moi j'ai dit, et je me suis déjà exprimé là-dessus, que l'enjeu c'est de travailler davantage.
05:19Si on veut permettre d'avoir davantage de cotisations pour financer notre système de protection sociale, on a une question de travailler plus dans ce pays.
05:29Ce qui vous intéresse c'est le point d'arrivée, c'est le résultat, quelle que soit la manière dont on y arrive.
05:33Sur les allègements de charges, est-ce que vous allez y revenir notamment pour les petits salaires ?
05:37Les allègements de charges sur lesquels vous voulez revenir, supprimer certains allègements de charges, est-ce que c'est prévu ça ?
05:43Oui, j'ai toujours dit là aussi que le coût du travail, c'est-à-dire ce que payent les entreprises en cotisation patronale,
05:49devait être quelque chose de très sensible parce que derrière c'est la politique de l'offre, la politique de l'emploi,
05:56ce qui a permis ces dernières années justement de baisser le chômage dans notre pays.
05:59Donc il ne faut pas casser cette dynamique-là.
06:02Moi j'ai entendu les députés du groupe Notamment Ensemble pour la République être très vigilants sur ce point-là.
06:06J'ai déjà dit que j'étais ouvert effectivement à ce que le gouvernement fasse finalement une nouvelle version de ces allègements généraux de charges
06:15en revenant sur la proposition initiale.
06:17La seule condition que j'ai donnée, je la répète ici, c'est qu'en face il faut qu'il y ait des économies.
06:22Moi, ma seule ligne rouge, parce que moi aussi j'ai le droit d'avoir des lignes rouges,
06:25c'est qu'à la fin, les 60 milliards d'euros d'efforts budgétaires pour pouvoir réduire enfin ce déficit public dans notre pays,
06:32il faut que chacun comprenne que c'est la souveraineté du pays qui est en jeu,
06:35eh bien celui-là soit respecté.
06:36Donc si on change des propositions initiales du gouvernement, à ce moment-là on propose d'autres économies à compenser.
06:41On cherche de l'argent, on va regarder un tout petit peu plus loin,
06:44et on va parler des concessionnaires autoroutiers qui en gagnent beaucoup.
06:47En 2026, l'État devra se positionner sur la suite des concessions.
06:51Est-ce que vous pourriez reprendre la main ? Est-ce que l'État pourrait reprendre la main ?
06:54Écoutez, c'est trop tôt pour le dire, ce n'est pas l'objet du budget pour 2025,
06:58c'est un débat que nous devrons avoir, effectivement,
07:01et c'est une question que nous devons avoir aussi avec les collectivités territoriales,
07:04si vous me le permettez, ça ne doit pas être le seul sujet de l'État.
07:07C'est une piste ?
07:08C'est un débat que nous devrons avoir.
07:09Ce n'est pas une piste, ce n'est pas une piste à date.
07:11Ce n'est pas une piste à date.
07:12Laurence Amartin, pas un jour ne passe sans que les responsables politiques de tous bords en appellent à la justice,
07:17qui doit être plus présente, plus efficace, plus sévère et plus tout.
07:20Didier Migaud s'était ému de devoir faire plus avec moins d'argent, le ministre de la Justice.
07:23Vous nous confirmez qu'il va récupérer 250 millions des 500 qui avaient été amputés de son budget ?
07:27Je vous le confirme.
07:28Ça, vous nous le confirmez.
07:29En tant que ministre du budget, vous êtes aussi celui des douanes.
07:32Hier, on a appris qu'une tonne d'ecstasy avait été saisie sur un péage de l'Asset à une cinquantaine de kilomètres de Lyon.
07:37Il paraît que vous allez embaucher des douaniers.
07:39Quand et combien ?
07:41Ce sera dès ce budget 2025, parce qu'il nous faut renforcer, effectivement, la présence de nos douaniers,
07:46qui font, je tiens à le dire, un travail absolument remarquable dans la lutte contre le narcotrafic.
07:51Et c'est une priorité du gouvernement.
07:53Vous savez, malheureusement, cette saisie,
07:56permettez-moi juste de dire que cette saisie de près d'une tonne d'ecstasy,
08:00elle est malheureusement très révélatrice de ce qui se passe.
08:03Il y a de plus en plus de flux de drogues qui vont toucher les catégories les plus jeunes,
08:07dans nos territoires et partout en France.
08:10C'est un fléau.
08:11C'est un fléau et nous voyons malheureusement un certain nombre de drames.
08:14Nous l'avons vu avec les RICS et avec les assassinats qui en découlent.
08:19Nous devons en faire une ultra priorité.
08:21Il y aura des embauches de douaniers, il y en aura plusieurs dizaines,
08:24mais nous avons besoin, là-dessus, de le préciser au cours du projet de loi de finances.
08:28Plusieurs dizaines, c'est pas beaucoup aussi ?
08:30Enfin, je sais pas, je me rends pas compte.
08:31Nous avons augmenté le nombre de douaniers ces dernières années.
08:35Nous continuerons à le faire par rapport aux besoins.
08:37J'ai une toute dernière question qui peut paraître anecdotique, mais qui n'est pas vraiment.
08:41On concerne les prix, parfois délirants, auxquels l'État achète ses fournitures de bureaux,
08:45ses lampes, son mobilier, etc. via des centrales d'achat,
08:48réservées aux collectivités et qui se font très souvent plaisir.
08:51Est-ce que c'est acceptable, symboliquement, en ces temps de dizaines budgétaires ?
08:54D'abord, c'est pas symbolique, c'est pas anecdotique.
08:56Les achats de l'État, ce sont des montants considérables.
08:59Et l'efficacité, effectivement, des achats de l'État, c'est un enjeu de bonne gestion publique.
09:05Et donc, quand parfois on voit des achats de fournitures de bureaux,
09:09des achats du quotidien, être payés plus cher que ce qu'on pourrait avoir
09:13si on l'achetait soi-même au supermarché, ça questionne.
09:16Donc, j'ai diligenté une mission de l'Inspection Générale des Finances,
09:19précisément là-dessus, pour comprendre comment fonctionne ce mécanisme de centrale d'achat.
09:24Vous savez qu'il y a un code des marchés publics,
09:26et que si parfois des prix supérieurs aux prix du marché que l'on peut trouver en bas de chez soi
09:30peuvent être justifiés, je veux le comprendre et surtout essayer d'optimiser.
09:33Donc, vous lancez un audit ?
09:34Oui, et puis je veux surtout, derrière, optimiser, justement,
09:37pour que ça coûte moins cher aux contribuables, et que là encore,
09:39on ne peut pas demander aux Français de participer à cet effort collectif,
09:42et en même temps, ne pas être efficace dans la gestion des données publiques,
09:46partout, partout dans le service de l'État.
09:48Merci Laurent Saint-Martin.
09:49Merci à vous.