• il y a 2 mois
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes est l'invitée des 4 vérités. 

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00:00Mais bien sûr qu'elle l'a mise, sa veste gazon, Marine Tendelier, bonjour.
00:06Je l'ai mise pour Flavie Femme.
00:07Ah bah j'imagine, j'imagine.
00:09Alors, avant de parler d'écologie et des conséquences pour le portefeuille et pour la vie des Français,
00:13parlons un peu politique si vous le voulez bien parce que le gouvernement a fait ses premiers pas hier,
00:17vous avez vu ça avec un premier conseil des ministres.
00:20Alors vous avez déjà beaucoup critiqué le casting ces jours derniers,
00:23est-ce que vous ne dites pas quand même, quand même, laissons-leur une chance,
00:26attendons de voir concrètement ce qu'ils proposent ?
00:29Non, je vous avoue que je ne m'en remets pas, même plusieurs jours après,
00:32j'ai compris maintenant que quand on trichait à Interville, on devenait ministre de l'Intérieur,
00:37que quand on disait que l'hydrochloroquine c'était super et qu'avant les essais cliniques,
00:41il fallait vraiment le mettre sur le marché, on devenait ministre de la Recherche,
00:45c'est quand même fantastique ce gouvernement.
00:47Tout le monde dit des bêtises, tout le monde peut dire des bêtises dans le passé,
00:49ça arrive à certains écolos même, paraît-il.
00:51Et en fer, et en fer, mais je vois que c'était le critère de sélection,
00:54il fallait aussi avoir fait la manif pour tous manifestement pour remonter en haut de la liste des ministrables,
00:58c'est tragique ce qui se passe pour la France,
01:00et puis surtout ce n'est pas ça qu'ont indiqué le résultat des élections,
01:04c'est-à-dire que ce n'est pas ça qu'ont indiqué l'ensemble des Français
01:06quand ils se sont déplacés, aussi nombreux qu'ils ne l'avaient rarement été depuis les années 80,
01:12et donc ça laissera des traces démocratiques, oui.
01:14Mais est-ce que ce n'est pas une posture de dire
01:16on votera la censure quel que soit le discours de politique générale ?
01:20Est-ce que vous ne pouvez pas attendre de voir ce qu'il veut dire Michel Barnier ?
01:22On n'est pas nés de la dernière pluie,
01:24on sait que ces gens sont de droite, sont même très très de la droite,
01:27même des macronistes démissionnent du camp macroniste en disant que ça va trop loin.
01:30Donc nous qui sommes de gauche, qui sommes écologistes,
01:33qui avons sûrement des défauts, mais qui avons le mérite de la constance,
01:36on sait où on habite.
01:37On avait d'ailleurs, nous, un programme clair pour les Français.
01:40Si on avait été nommé Premier ministre,
01:42il savait ce qu'on allait faire sur le plan fiscal par exemple.
01:45Là, on a assisté un peu pontoie à des discussions
01:48où Michel Barnier disait oui il va falloir augmenter un peu les impôts pour les plus riches,
01:52où Gabriel Attal et M. Darmanin disaient si c'est ça nous on n'y va pas.
01:55Il y a eu un sketch pendant quinze jours,
01:56parce qu'en fait la réalité c'est qu'ils ne se mettaient pas juste d'accord
01:59sur qui allait être dans le gouvernement, mais sur pourquoi faire.
02:0111 semaines après les élections législatives, c'est normal et ben non.
02:06On se met d'accord pendant les élections.
02:08Vous avez critiqué le côté manif pour tous, vous avez entendu Michel Barnier
02:11qui dit sur tous les sujets sociétaux,
02:13je m'engage, ça ne bougera pas, est-ce qu'il ne vous a pas rassuré là-dessus ?
02:17Non mais écoutez, mettez-vous à la place de personnes LGBT
02:20qui pendant toutes les manifs pour tous,
02:22qui peut-être étaient encore d'ailleurs en train d'hésiter à comment l'annoncer à leurs parents
02:26et qui voyaient toute la journée la haine que ça suscitait d'être homosexuel ou transgenre
02:30et qui se disaient mais comment je vais pouvoir l'annoncer à ma famille dans ce climat national.
02:34Imaginez les personnes qui sont victimes de racisme tous les jours à l'école,
02:38à la sortie de l'école, les parents qui sont inquiets pour leurs enfants
02:41et qui voient que le racisme maintenant est une valeur clé du gouvernement.
02:44Est-ce que vous pensez, regardez les propos qu'ont tenus certains sur la colonisation,
02:49sur les Français de papier et qui sont aujourd'hui portés dans les postes les plus honorifiques de la République.
02:54Et donc ce gouvernement, oui, il envoie un message terriblement humiliant à beaucoup de Français,
02:59des Français que nous, nous avions décidé de soutenir
03:02parce que c'était celles et ceux qui tremblaient les mêmes de voir Jordane Bardella à Matignon.
03:06Donc on leur a évité le pire,
03:08mais si c'est pour se coltiner ce genre de gouvernement, ce genre de propos,
03:12oui, on est extrêmement inquiets.
03:13Je leur apporte tout mon soutien aux personnes qui se sentent humiliées par ce gouvernement.
03:16Alors parmi les noms qui vous hérissent le plus le poil, il y a celui de Bruno Retailleau.
03:19Vous avez sans doute lu son interview.
03:20C'est dans mes pensées.
03:21Oui, vous avez sans doute lu son interview dans le Figaro ce matin.
03:25Il parle beaucoup d'immigration.
03:27Il dit trop c'est trop, il veut augmenter les expulsions.
03:30Vous lui répondez quoi ?
03:31Alors déjà, il va falloir augmenter mon compte pénibilité
03:34parce que pour lire ce genre de choses à 5 heures du matin, il faut quand même être bien accroché.
03:38Moi, je rappelle quand même aux personnes qui pensent vraiment que l'immigration est la cause de tous les maudits Français.
03:43Ce n'est pas vrai.
03:43Ce sont les politiques macronistes.
03:45Il ne dit pas ça.
03:45Moi, je le dis, les maudits Français, ce n'est pas l'immigration.
03:49Ce sont les politiques macronistes qui ont fait des cadeaux fiscaux aux plus riches
03:53et qui ont repris aux plus pauvres.
03:55C'est Robin des Bois à l'envers.
03:56Et puis quand les gens ne sont pas contents, c'est de la faute des migrants.
03:58Il n'y a pas de problème avec l'immigration.
03:59Écoutez, je sais que les écologistes auront du mal à convaincre sur le sujet.
04:03Je suis lucide parce qu'on n'a pas une présomption de crédibilité en matière économique.
04:07C'est injuste, mais c'est comme ça.
04:08Je vais vous citer donc le MEDEF qui a plus de chances peut-être de convaincre que moi Bruno Retailleau.
04:14Le MEDEF dit lui-même que d'ici 2050, il faudra 3,9 millions de travailleurs étrangers dans ce pays.
04:20Vous prenez ce qui vous arrange dans le discours du MEDEF.
04:22Mais non, mais quand ils disent comme nous, je me dis que peut-être si des vers au MEDEF
04:25ont dit que l'immigration est une chance pour ce pays,
04:28et bien peut-être que Bruno Retailleau, même lui, pourra nous écouter.
04:31Alors il dit que ce n'est pas du tout une chance pour le pays,
04:33c'est une chance pour personne quand il y en a trop.
04:35C'est ça qu'il dit Bruno Retailleau.
04:36Bruno Retailleau lui-même n'est une chance pour personne non plus.
04:38Et puis il est quand même en France.
04:39Alors il dit que la France est un pays très attractif sur le plan migratoire.
04:44Il dit qu'il faut s'inspirer de ce qui se passe au Danemark, de ce qui se passe en Allemagne.
04:46Ce sont des gouvernements de gauche qui serrent la vis très fortement sur l'immigration.
04:50Ça ne vous inspire pas du tout ?
04:52Je pense qu'ils n'ont pas les mêmes problématiques que la France.
04:53Moi, je rappelle que Monsieur Retailleau a sûrement été,
04:56comme d'autres politiques macronistes ou de droite,
04:58le premier à aller applaudir les métiers de première ligne sur le balcon
05:02parce que vraiment, c'était incroyable pendant le Covid,
05:04tous ces gens qui continuaient à travailler en première ligne.
05:06Il y a eu ça en Allemagne et au Danemark, c'est exactement les mêmes problématiques.
05:11Figurez-vous que beaucoup d'entre eux étaient des travailleurs étrangers.
05:13Et que quand, pendant le Covid, les mesures sanitaires ont restreint l'immigration,
05:17il y a des filières entières qui ont été en difficulté.
05:19La filière agricole, notamment, dont on a beaucoup parlé il y a quelques mois,
05:22n'y arriverait pas sans les travailleurs étrangers.
05:24La filière de la restauration non plus, j'en passe, et des meilleures.
05:28Sur la justice, il dénonce le manque d'application des peines.
05:32Là-dessus, vous allez être d'accord avec lui quand même ou pas ?
05:34J'ai déjà constaté qu'au sein du même gouvernement,
05:37Monsieur Retailleau et Monsieur Migaud échangeaient par médias interposés
05:40pour finir par se dire à la fin de l'interview,
05:42il faudrait qu'on se voie en vrai.
05:43Oui, peut-être que ce serait une bonne idée.
05:44C'est juste pour vous montrer l'impréparation de ce gouvernement.
05:47Nous, on prend des leçons de morale au Nouveau Front populaire à longueur de semaine.
05:51C'est le jeu, c'est comme ça.
05:52Ce n'est pas juste, mais c'est comme ça.
05:54On a une présomption de non-crédibilité.
05:55Quoi qu'on fasse, notre programme, il est transparent, il est écrit, il est chiffré,
05:59il est soutenu par les prix Nobel d'économie.
06:01On se prend des leçons de morale par Bruno Le Maire
06:03qui a quand même creusé de 1 000 milliards la dette en 7 ans
06:05et qui s'en va comme ça, tranquillement.
06:08Alors, ce sont des excuses qu'il devrait nous présenter.
06:11Là, on a un gouvernement, on l'a attendu 11 semaines.
06:14Il y a eu 75 jours avec un gouvernement démissionnaire.
06:17Il y a eu 15 jours avec M. Barnier.
06:19Non, ça ne va pas être de ma faute.
06:20Je vous en rappelle tout de suite, ça va m'énerver.
06:22Un petit peu, parce que c'est aussi parce que la bouche n'a pas voulu participer
06:24que ça a duré aussi longtemps.
06:25Non, absolument pas.
06:26C'est de la faute de M. Macron qui a plaidé la continuité.
06:29Oui, c'est lui le président de la République, firiez-vous.
06:31C'est lui qui a demandé des élections que personne ne lui avait demandé d'organiser
06:34pour ne pas en écouter les résultats.
06:36Et pour, en plus, nous expliquer que c'était vraiment pour la continuité de l'État.
06:39Mais en fait, c'était pour la continuité de ces politiques.
06:41Alors, sur l'application des peines.
06:42Si on ne veut pas changer de gouvernement en juillet, en août,
06:44on ne fait pas de dissolution en juin.
06:45C'est très simple, tous vos téléspectateurs le comprendront.
06:47Sur l'application des peines, on va les laisser discuter.
06:50Moi, je ne comprends rien à la ligne de ce gouvernement.
06:51Je suis désolée.
06:52Nous, on avait un programme.
06:54On l'avait écrit, les gens avaient voté, on allait l'appliquer.
06:56Eux, ils sont nommés ministres et ils se mettent d'accord après,
06:59entre eux seulement, sur ce qu'ils vont faire.
07:01Mais c'est quoi cette plaisanterie ?
07:02Donc, on ne sait pas s'ils vont augmenter les impôts ou pas.
07:04On ne sait pas ce qu'ils vont faire sur les services publics.
07:06Et moi, ce que je crains surtout,
07:07c'est que je n'ai rien compris à ce qu'ils allaient faire sur l'environnement.
07:10Et je crains de le savoir, vu les signaux budgétaires qu'on a déjà.
07:13Parlons des impôts, parce que Michel Barnier a donc dit
07:15qu'il y aurait probablement des hausses pour les plus riches.
07:18Voir pourquoi pas l'ISF ?
07:19Il n'a pas dit non.
07:20Vous n'avez pas eu l'impression d'entendre un Premier ministre de gauche ?
07:22Ah non.
07:23Parce que j'entends tout le reste, figurez-vous.
07:25Et puis surtout, je ne suis pas naïve,
07:27j'ai vu tout l'été, parce que ce gouvernement,
07:28il ne faut pas oublier quand même qu'il est nommé
07:30quelques jours seulement avant que des milliers de pages budgétaires
07:34doivent être remises sur le bureau de l'Assemblée nationale.
07:35C'est normalement 1er octobre
07:37que tous les documents budgétaires doivent être remis aux députés.
07:39Exceptionnellement, cette année, ce sera le 9 octobre,
07:41ce qui est déjà quelque chose d'inédit.
07:43Est-ce que vous pensez vraiment qu'entre aujourd'hui et le 9 octobre,
07:45de grands arbitrages vont être revus ?
07:47Moi, je regarde ce qui a été annoncé.
07:48Tous les arbitrages, ils ont été faits par le gouvernement des missionnaires cet été.
07:51Vous le savez, je le sais, tout le monde le sait,
07:54c'est une aberration démocratique.
07:55Et je remercie les députés écolos qui ont demandé une mission flash d'information
07:58pour aller regarder toutes les décisions que ce gouvernement des missionnaires a prises
08:01et si c'était légal ou pas.
08:03Mais sur le budget, je regarde sur l'écologie par exemple,
08:05ça m'intéresse.
08:06Tout le monde me dit, il y a Agnès Pannier-Runacher, c'est génial.
08:09Une femme de gauche.
08:09Vraiment génial.
08:10Le périmètre du ministère est le plus rikiki,
08:14le plus minuscule qu'on ait connu depuis 15 ans.
08:16Elle n'a pas la mer, elle n'a pas les forêts,
08:18elle n'a pas le logement.
08:21Elle n'a pas les transports.
08:22Comment elle va faire l'écologie sans ça ?
08:23Excusez-moi, c'est une plaisanterie.
08:24Surtout quand on voit qui est à l'agriculture, qui est à la pêche,
08:27on est très inquiets.
08:28Sur le budget, il a déjà été décidé cet été que le budget de l'ADEME,
08:32l'agence qui notamment finance énormément de collectivités d'action,
08:35allait baisser de 35%.
08:36Le fonds vert va baisser de 60%.
08:39Toutes les collectivités qui essayent de faire un peu d'écologie
08:41nous appellent en disant, comment on va faire ?
08:44Sans ces financements, on avait nous prévu des choses,
08:46on ne pourra pas les faire.
08:47Le budget sur l'électrification des véhicules, moins 500 millions.
08:51La biodiversité, 137 millions,
08:53alors que 90% des hirondelles ont disparu d'Ile-de-France en 20 ans.
08:57On va surveiller évidemment les annonces du gouvernement.
08:59Mais on n'a pas à les surveiller.
09:00On sait déjà, soyons pas naïfs.
09:03Donc moi, j'arrête de faire avec ce gouvernement du temps.
09:05Je prépare le suivant et croyez-moi, il y a du travail.
09:08Allez, merci beaucoup.
09:09Il y a du travail aussi dans Télématin.
09:11Merci beaucoup Marie-Claire Delis.

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