Thomas Sotto reçoit Marine Le Pen, Présidente sortante du groupe RN à l'Assemblée nationale sur le plateau des 4 vérités.
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00:00Bonjour et bienvenue dans les 4V, Marine Le Pen.
00:04Bonjour.
00:05L'actualité, on l'a vu dans le journal de 7h30, nous ramène une nouvelle fois en Nouvelle-Calédonie,
00:08qui s'enflamme à nouveau.
00:10Si vous arrivez au pouvoir dans 15 jours, comment vous ramenez le calme là-bas ?
00:14La situation est terriblement préoccupante.
00:17Il y a des nouvelles flambées de violences, vous l'avez dit,
00:20et là-bas, les forces de l'ordre, les soignants, les Calédoniens,
00:23qui sont sur les barrages en permanence, sont épuisés pour défendre leur famille,
00:27pour défendre leur domicile.
00:29Je pense que c'est aussi la conséquence de toute une série de maladresses
00:32qui ont eu lieu au cours des mois précédents.
00:35Et il faut retrouver justement le chemin d'un dialogue.
00:38Et il me semble que le gouvernement actuel n'est plus en capacité de le faire.
00:43Le transfèrement des indépendantistes dans une prison en France, en métropole,
00:48est-ce que c'est quelque chose qui vous paraît légitime ?
00:50C'est ça qui a remis le feu aux poudres ?
00:52Si ça a remis le feu aux poudres, c'était peut-être quelque chose qu'il fallait réfléchir.
00:58Car, encore une fois, l'objectif, c'est d'essayer de remettre tout le monde autour de la tape.
01:01Parce qu'on ne peut pas, en Nouvelle-Calédonie, envisager un avenir communauté contre communauté.
01:05Je pense que chacun le sait.
01:06Donc, il m'apparaît qu'un nouveau gouvernement et un gouvernement rassemblement national
01:12pourraient probablement tenter de renouer le lien, de remettre tout le monde encore une fois en dialogue.
01:21En tout cas, ce qui est sûr, c'est que le gouvernement actuel n'a pas, à mon avis,
01:24compte tenu, encore une fois, des erreurs, des maladresses qui auront eu lieu,
01:29n'a pas la possibilité de le faire.
01:30– On est à 4 jours du premier tour des législatives.
01:32Cette campagne très courte ne laisse pas beaucoup de temps aux électeurs Marine Le Pen
01:35pour prendre connaissance des programmes des uns et des autres.
01:37Alors, je voudrais, si vous êtes d'accord, qu'on clarifie brièvement à chaque fois
01:40certains points de votre programme.
01:42Si vous remportez les élections, vous annoncez une baisse de la TVA sur l'énergie,
01:46c'est-à-dire l'essence, le gaz, l'électricité, le fuel, de 20% à 5,5%.
01:51Ce serait pour quand ?
01:52– Juillet.
01:53– Mois de juillet, et est-ce que ça serait pérenne ou provisoire comme décision ?
01:56– Non, enfin, ce serait pérenne, sauf pour l'électricité,
02:00parce que l'électricité, enfin, ce n'est pas que ce ne sera pas pérenne,
02:02c'est que ce sera pérenne, mais parce que nous aurons entre-temps négocié
02:06de sortir du système de tarification européenne de l'électricité
02:09qui fait qu'on paye l'électricité beaucoup trop cher
02:12par rapport à nos coûts de production.
02:14Donc, à partir du moment où le prix de l'électricité sera revenu
02:17à un coût de production français, pour le coup, on retrouvera des règles normales.
02:22– Et on restera à 5,5% de TVA, une mesure que vous avez chiffrée
02:24à 12 milliards d'euros en année pleine.
02:26Pour financer cette mesure, Jordan Bardella,
02:28il veut s'attaquer entre autres à la niche fiscale des armateurs.
02:30Et là, on se demande si ce serait le début des règlements de compte,
02:32un coup de billard à trois bandes pour toucher le patron de CMA-CGM
02:35qui est le leader mondial des armateurs du transforme maritime
02:39et qui est très proche d'Emmanuel Macron.
02:40Il y a de ça dans cette taxation ou pas du tout ?
02:42– Non, il n'est en aucun cas visé, mais le fait qu'il soit proche d'Emmanuel Macron
02:46ne peut pas le protéger d'une forme de solidarité.
02:50Est-ce que je peux vous rappeler que c'est l'entreprise qui,
02:55l'année où les Français ont subi la plus grosse inflation,
02:58a fait le plus gros bénéfice historique de toute l'histoire des entreprises françaises.
03:03– Il a été prouvé.
03:04– Et qu'on lui a accordé cette année-là 5,5 milliards de niches fiscales.
03:08Je considère que c'est anormal et donc il est parfaitement naturel
03:12que l'on s'attaque à des niches fiscales,
03:15c'est-à-dire à des cadeaux fiscaux qui ne sont pas justifiés.
03:18Mais permettez-moi de vous dire que dans cette élection législative,
03:22on est vraiment dans la micro-mesure en permanence
03:26sur tous les plateaux de télévision, de radio.
03:29– Voilà, dans les mesures concrètes.
03:30– Je pense que les Français, ils ont du mal à voir du coup les grandes lignes,
03:33la grande vision en réalité qui est portée à leur choix.
03:39Je veux dire, est-ce qu'on veut autant d'immigration qu'aujourd'hui par exemple ?
03:43Dans ces cas-là, il faut choisir le gouvernement.
03:45Est-ce qu'on en veut dix fois plus ?
03:46Dans ces cas-là, il faut choisir le Front populaire.
03:49Où est-ce qu'on en veut beaucoup moins ?
03:51Et dans ces cas-là, il faut voter pour le Rassemblement national.
03:53– Sauf que Marine Le Pen, il y a les intentions
03:54et puis il y a les mesures qui mettent en musique ces intentions.
03:57– Oui mais d'accord, mais en l'occurrence,
03:59quand l'intention est d'augmenter l'immigration,
04:01si vous voulez, les Français peuvent aussi se dire
04:03tiens, il ne faut peut-être pas que j'aille dans cette voie-là.
04:05– On va y venir à l'immigration, j'ai encore une question économique.
04:07– Il en est de même pour la protection sociale.
04:08Est-ce qu'on veut détruire la protection sociale ?
04:10C'est ce qu'Emmanuel Macron a fait en limitant l'indemnisation du chômage,
04:15en s'attaquant aux retraites.
04:16Ou est-ce qu'on veut préserver, sacraliser notre système de protection sociale ?
04:20– Vous revenez sur la modification du régime d'indemnisation du chômage ?
04:23– Oui, bien sûr, et on y reviendra là encore extrêmement rapidement
04:28parce qu'on considère que c'est une mesure profondément injuste.
04:31– Si vous arrivez au pouvoir, est-ce que vous exonérez ou non
04:33les moins de 30 ans de l'impôt sur le revenu ?
04:34Je vous pose la question parce que vous avez sans doute vu le débat hier
04:36entre Jordan Bardella, Gabriel Attal et Emmanuel Bompard.
04:40Et le Premier ministre a pris un exemple, il dit
04:41« si vous exonérez un traiteur de 29 ans quand vous faites payer un ouvrier de 31 ans,
04:44ça n'a pas de sens ».
04:45Alors est-ce que cette mesure, vous la mettez en place, oui ou non, et à partir de quand ?
04:49– Alors on la mettra en place, encore une fois,
04:52on essaye de justifier qu'il faille faire en 3 mois
04:58l'intégralité d'un projet que nous avons conçu pour 5 ans.
05:02Ça n'est pas possible de le faire en 3 mois, les Français le comprennent très bien.
05:06Donc nous le ferons lorsque nous en aurons la possibilité.
05:11– Donc là il n'y a pas de date ?
05:12– Il faut que les gens comprennent pourquoi on veut faire ça.
05:15On veut faire ça pour que nos jeunes restent en France,
05:18pour qu'ils montent leur entreprise en France.
05:20Aujourd'hui, un des problèmes majeurs de la France,
05:22et les parents qui m'entendent le savent,
05:24c'est que beaucoup d'enfants sont en train de partir de notre pays.
05:28Ils vont faire leur vie ailleurs, dans d'autres pays
05:31et parfois sur d'autres continents.
05:33Or, cette richesse intellectuelle qui est la leur,
05:38et cette capacité à produire, à créer de la richesse,
05:42elle doit rester en France.
05:43Et donc il faut mettre en place des mesures incitatives
05:46pour que nos jeunes restent en France, qu'ils produisent en France,
05:49qu'ils créent de l'emploi en France.
05:51– Sur l'immigration que vous évoquiez,
05:52qui est un des marqueurs du Rassemblement national,
05:55est-ce que vous remettez en cause, oui ou non, la binationalité ?
05:57– Mais pas du tout.
05:58– Pas du tout ?
05:59– Mais pas du tout.
06:00– Donc là, par rapport à 2022, vous avez quand même changé,
06:02par rapport au point présidentiel.
06:04– Non, monsieur, dès 2022, j'ai dit très clairement,
06:07on en a longtemps parlé,
06:09que nous n'entendions pas revenir sur la double nationalité.
06:13– Donc ça c'est clair.
06:14Autre mesure, vous avez dit vouloir attendre 2027
06:16pour mettre en œuvre une de vos mesures phares,
06:18c'est l'interdiction du voile dans l'espace public.
06:20Vous comprenez que ce ne sera pas pour ce coup-là ou pas ?
06:22– Vous prenez un micro-morceau…
06:26– Marine Le Pen, on ne peut pas nous reprocher de ne pas parler des progrès.
06:28– Laissez-moi terminer ma phrase.
06:29– Et quand on va sur du concret, de dire on prend des micro-morceaux.
06:32– Vous prenez un micro-sujet d'un problème beaucoup plus large
06:36qui est le problème de la lutte contre les idéologies islamistes.
06:39Nous avons rédigé une loi,
06:41qui est une loi qui va permettre de lutter contre les idéologies islamistes.
06:45Donc je pense que le voile est un des éléments,
06:48parce qu'il est poussé en quelque sorte,
06:50ça ne veut pas dire que toutes les femmes qui portent le voile sont islamistes,
06:53ça veut dire qu'il est poussé par des mouvements islamistes,
06:56c'est vrai aujourd'hui en France,
06:58ça a été vrai hier dans d'autres pays, y compris des pays musulmans.
07:02Et il faut lutter contre l'islamisme,
07:04parce que l'islamisme est un immense danger pour notre société,
07:08parce que l'islamisme veut imposer ses règles,
07:11parce qu'il contraint, parce qu'il menace, parce qu'il attente…
07:14– Alors pourquoi renoncer à cette mesure qui est un de vos marqueurs forts ?
07:16– On ne renonce pas à une mesure, elle fait partie d'une loi globale,
07:21qui va s'attaquer, partout où il se développe,
07:24au financement du fondamentalisme islamiste, à ses réseaux,
07:28à son influence, notamment dans un certain nombre d'associations sportives.
07:33Je crois qu'il faut voir les choses de manière, encore une fois, globale,
07:37et mener un combat contre l'islamisme, qui est un combat efficace,
07:41pas en s'attaquant à des petits bouts, comme d'ailleurs…
07:44– Cette loi globale, elle serait pour quand ?
07:45– Elle sera pour, dans trois ans si on est encore là,
07:50peut-être après la présidentielle,
07:52certainement d'ailleurs après la présidentielle,
07:55et je vais vous dire pourquoi, parce qu'un certain nombre de nos mesures
07:58vont nécessiter une réforme constitutionnelle,
08:00nous l'avons toujours dit aux Français, nous avons été transparents avec eux,
08:03or, je ne vois pas le Président de la République actuel
08:06accepter d'engager un référendum sur ces sujets,
08:10il faudra donc qu'il y ait un Président de la République,
08:15ou une Présidente, issue du Rassemblement National,
08:18pour mettre en œuvre ce référendum.
08:19– Autre question qui préoccupe beaucoup de personnes concernées et leur famille,
08:21c'est la fin de vie Marine Le Pen, la dissolution a mis un coup d'arrêt
08:24au projet de loi sur la fin de vie qui était en discussion à l'Assemblée,
08:27est-ce que vous reprendrez ce projet de loi si vous remportez les élections ?
08:30– Ça n'est pas l'urgence, je vous le dis franchement…
08:33– Donc pas dans l'Ibélia ?
08:34– Non, ça n'est pas l'urgence, l'urgence c'est de stabiliser nos finances publiques
08:37qui ont été totalement déstabilisées par Emmanuel Macron,
08:40les 1000 milliards d'euros de dettes supplémentaires
08:42qui ont été faites en sept ans,
08:45mettre la France dans une situation qui est budgétairement catastrophique,
08:49et ceux qui vont prendre la responsabilité du pays
08:53vont être obligés d'assumer les erreurs nombreuses et lourdes
08:57qui ont été celles d'Emmanuel Macron,
08:59ça nécessite encore une fois de s'attaquer d'abord à des urgences
09:04et l'urgence c'est l'immigration, c'est l'insécurité
09:08et c'est évidemment en premier lieu le pouvoir d'achat.
09:11– Si vous remportez ces élections législatives,
09:12est-ce que vous craignez des incidents, des émeutes
09:14et peut-être même la guerre civile qu'évoquait Emmanuel Macron avant-hier ?
09:19– Ça voudrait dire qu'il y a des gens dans notre pays
09:21qui n'accepteraient pas les résultats des élections ?
09:23– Gérald Darmanin, d'hier, s'inquiétait des menaces dangereuses
09:25de l'ultra-droite et de l'ultra-gauche après les législations.
09:28– Non mais ça, c'est une manière de renvoyer encore une fois l'un l'autre.
09:31La réalité c'est que l'extrême-gauche depuis toujours agit par la violence.
09:37Ils attaquent les meetings, ils attaquent les manifestations,
09:40ils pourrissent les manifestations sociales
09:42et maintenant ils se mettent à manifester contre les résultats des élections.
09:45Ils vont faire quoi demain ? Ils vont prendre le Capitole ?
09:48Comment ça va se passer exactement ?
09:49– Donc la réponse, ça sera la fermeté qui ferait arrêt ?
09:51– Eh bien, je pense que le président de la République devrait plutôt appeler
09:54à respecter la démocratie, à respecter les Français, à respecter les élections
09:59car, vous le savez pertinemment, si pour notre plus grand malheur,
10:04l'extrême-gauche gagnait ses élections législatives,
10:06il n'y aurait pas une manifestation dans les rues.
10:09Si nous gagnons les élections législatives,
10:12alors oui probablement il y aura des manifestations dans les rues.
10:15C'est donc l'extrême-gauche qui est responsable de ça
10:18et moi j'aimerais que tout le monde, y compris vous M. Soto,
10:21appeliez le milieu politique, le milieu journalistique
10:26que vous appeliez à respecter les règles républicaines,
10:31à respecter le peuple souverain, à respecter les élections.
10:35– J'ai pas l'impression d'avoir jamais manqué de respect au Parlement républicain.
10:39– Non mais je dis que ça devrait scandaliser tout le monde
10:42d'envisager qu'un mouvement politique puisse contester les résultats des élections.
10:45– Rapidement, on sait que si vous remportez la majorité absolue,
10:48c'est Jordan Bardella qui sera votre Premier ministre à Matignon.
10:51Est-ce que vous vous excluez de participer à ce gouvernement ?
10:53– Oui.
10:54– Est-ce que vous envisagez éventuellement d'être présidente de l'Assemblée nationale ?
10:57– Non.
10:58– Non, ça c'est clair aussi.
10:59Est-ce que Éric Ciotti sera votre ministre de l'Intérieur ?
11:01– Je serai la présidente du groupe majoritaire des députés à l'Assemblée nationale.
11:07– Est-ce que ce monsieur qui vous a rejoint sera votre ministre de l'Intérieur ?
11:10– Ça n'est pas à moi de vous répondre, c'est à Jordan Bardella,
11:12il va falloir que vous l'attendiez encore un peu
11:14parce que nous n'avons pas encore gagné les élections.
11:16– J'emploie le conditionnel.
11:16– Merci de me permettre d'appeler à la mobilisation de nos électeurs,
11:20on peut gagner, c'est vraiment le moment d'aller voter.
11:23– On entend parler d'un nom qui circule, je ne sais pas si c'est une fake news ou pas,
11:26Hubert Védrine, est-ce que vous avez des contacts avec Hubert Védrine
11:29pour les affaires étrangères ?
11:29– Non, je n'ai pas de contact avec Hubert Védrine,
11:33j'ai des contacts avec beaucoup de personnes dont je ne vous donnerai pas les noms,
11:37parce qu'il est évident que lorsqu'on travaille à la constitution d'un gouvernement
11:42et au moment où on peut gagner ces élections,
11:45il y a des gens, des profils, qui sont des profils d'ailleurs extrêmement compétents,
11:50qui ont une grande expérience.
11:52– J'ai déjà mon gouvernement en tête, c'est Jordan Bardella dans le JDDR.
11:54– Oui, je peux vous confirmer qu'il a déjà son gouvernement en tête,
11:58mais il y a beaucoup de gens qui nous contactent,
12:00car vous savez, il y a beaucoup d'endroits
12:02où on peut faire preuve de son expérience et de sa compétence.
12:04– Au ministère de l'économie, il paraît que vous voulez un expert.
12:07– Écoutez, je vous en supplie…
12:09– C'est votre entourage qui a dit ça, je l'ai vu dans une dépêche AFP ce matin.
12:11– Oui, il y aura au ministère de l'économie quelqu'un qui sait de quoi il parle
12:16et qui pourra remettre la France sur les rails,
12:19puisque le gouvernement d'Emmanuel Macron a fait très gravement dérailler notre pays.
12:25– Merci beaucoup Marine Le Pen et bonne journée à vous.
12:26– Merci.