Le nouveau Premier ministre va recevoir les différentes organisations syndicales et patronales. Objectif : connaître leurs points de vue et leurs propositions sur divers sujets économiques et sociaux, comme les retraites ou la hausse des impôts.
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00:00L'agenda du Premier ministre, cet après-midi, il va recevoir à Matignon les syndicats MEDEF, CFDT. Ils vont se parler de quoi ?
00:08On va parler de sujets qui fâchent, forcément. Déjà, le Premier ministre va un petit peu tâter le terrain du côté des patrons sur les hausses d'impôts que les entreprises vont subir.
00:18Les patrons ont bien compris que de toute façon, ils n'allaient pas y couper. Le patron du MEDEF a cela dit hier.
00:23Il a dit pourquoi pas.
00:24Il a dit deux conditions. Un, en gros, pas trop et pas trop longtemps. Il rappelle que ce sont les entreprises françaises qui subissent le plus de prélèvements fiscaux et sociaux en France.
00:34C'est-à-dire de l'échiffre de 364 milliards d'euros tous les ans. C'est épouvantable.
00:38Et deux, il dit qu'il veut bien que les entreprises fassent un petit effort, mais il faut aller faire des efforts du côté de la dépense publique.
00:43Et là, il rappelle, c'est très opportun, il dit que vous avez près de 500 agences publiques en France ou parapubliques dont on ne sait pas trop ce qu'elles font exactement.
00:51Allez voir. Sous-entendu, c'est peut-être là-bas qu'il y a des milliards à récupérer aussi.
00:54On va parler des retraites.
00:56C'est là que ça va être tendu avec la patronne de la CFDT parce que Michel Barnier, d'entrée de jeu, va dire je vous arrête tout de suite, abroger la réforme des retraites,
01:04revenir sur les 64 ans. C'est non, c'est non et c'est non. Par contre, il va dire on peut éventuellement améliorer un petit peu la dernière réforme des retraites.
01:12Et c'est vrai qu'il y a encore des choses à améliorer sur notamment la prise en compte de la pénibilité du travail pour les personnes qui approchent de la retraite.
01:20Travailler deux ans de plus, c'est compliqué. Il y a peut-être des choses à mettre en place.
01:23Sur la prévention des accidents du travail, quand vous vous rapprochez de la retraite aussi, il faut peut-être faire plus attention.
01:28Et puis il y a aussi le problème des carrières hachées, ce qu'on appelle les carrières professionnelles hachées.
01:32Ce sont les femmes typiquement qui, statistiquement, s'arrêtent plus souvent de travailler pour élever leurs enfants et qui, à l'arrivée, touchent des pensions de retraite moins élevées
01:42parce qu'elles se sont arrêtées plus de travailler, mais aussi parce qu'en 2024, malheureusement, elles continuent d'être moins bien payées que les hommes.
01:50Et ça aussi, ça joue sur le niveau des pensions. J'enferme cette parenthèse.
01:53Donc Michel Barnier va dire on ne touche pas à la réforme, mais on propose de faire des aménagements.
01:57Les syndicats vont dire non. Donc ça va être non, si, non, si, non, si.
02:02Et puis Michel Barnier va dire non, on ne touche pas.
02:04Et au passage, regardez quand même comment ça se passe chez nos voisins parce qu'il y a des choses à observer pour le coup.
02:08Pourquoi ? Parce que chez nos voisins, on part plus tard ?
02:10Écoutez, j'ai ressorti un petit peu les chiffres ce matin. Alors en France, âge légal de départ, 64 ans pour les personnes qui sont nées après 1968.
02:19Mais si on regarde un petit peu chez nos voisins, voyez, Espagne, 65 ans, Belgique, 65 ans, Angleterre, Portugal, 66 ans, Italie, Pays-Bas, Danemark, 67 ans,
02:29Allemagne, 67 ans en fonction de l'année de naissance. Mais on y va progressivement.
02:34Donc vous voyez, tous ces pays, tous nos voisins ont décalé l'âge de départ plus que nous parce qu'ils ont su expliquer ce qu'on n'a pas su faire en France,
02:42qu'on était dans des pays qui vieillissent fondamentalement, qui ont déjà de moins en moins d'actifs pour payer de plus en plus de retraités et ça n'a pas l'air s'améliorant.
02:51Donc il faut prendre conscience de ce choc démographique et se dire, bah voilà, déjà, c'est difficile aujourd'hui de tenir le régime des retraites.
02:58Il va falloir faire un choix et continuer à travailler un peu plus si on ne veut pas que les pensions soient abaissées toujours.
03:02Merci Guillaume.