• il y a 2 mois
Alors que le Premier ministre a évoqué une contribution des entreprises pour boucler le prochain budget de la France, le patron du Medef, Patrick Martin, a indiqué ouvrir la porte à une augmentation des prélèvements. Il pose néanmoins certaines conditions.

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00:00Les entreprises y sont prêtes, sous condition Emmanuel ?
00:03Oui absolument, c'est Patrick Martin effectivement qui l'a dit depuis deux jours.
00:09Alors il faut bien rappeler que le MEDEF n'était plus vraiment habitué,
00:13disons depuis le milieu du mandat de François Hollande, à se battre pour défendre ses intérêts,
00:19puisqu'il faut bien reconnaître que la politique économique qui était menée depuis
00:23lui était plutôt favorable avec tout un tas de mesures en faveur de la compétitivité.
00:29Alors du coup, le MEDEF qui est bien décidé à se battre, il dit oui, ok,
00:34on accepte des efforts mais on pose des conditions.
00:38Alors il en a posé deux, la première c'est un vœu pieux, c'est que l'État balaye devant sa porte,
00:45finalement notamment en taillant dans les dépenses publiques inutiles
00:50et en faisant beaucoup d'économies, ça, ça fait très longtemps qu'on l'attend.
00:54Et puis, il ne peut pas dire autre chose, le MEDEF, il accepte des hausses d'impôts,
00:59mais à condition que ça ne soit pas pénalisant pour l'investissement ni pour l'emploi.
01:04Quelles hausses d'impôts les entreprises sont-elles prêtes à consentir ?
01:07Alors, on sent qu'il y a une certaine maturité sur certains types d'impôts mais pas sur d'autres.
01:12Par exemple, remonter le taux d'imposition de l'ensemble des sociétés,
01:18vous savez qu'il a beaucoup baissé depuis 2017, on est passé de 33% à 25%,
01:23ça, ce serait vraiment dur à avaler pour le MEDEF,
01:27parce que ça revient finalement à pénaliser toutes les entreprises, y compris les PME.
01:31Michel Barnier a dit qu'il ne voulait pas pénaliser les classes moyennes,
01:34mais là, c'est pénaliser la classe moyenne des entreprises, finalement.
01:37Donc, le MEDEF est un peu plus ouvert à deux types de contributions.
01:41Une contribution exceptionnelle sur les grandes entreprises,
01:45qui vont bien, qui sont plutôt des multinationales.
01:47Certaines ont déjà dit d'ailleurs qu'elles étaient prêtes à cet effort.
01:51Et puis, il y a le sujet sur lequel le MEDEF va sans doute devoir lâcher,
01:55parce qu'en plus c'est un sujet qui est un peu polémique, c'est les rachats d'actions,
01:58qui est une pratique qui n'est pas jugée toujours finalement très saine pour les entreprises.
02:05Et donc, ça, une taxe sur les rachats d'actions à un taux raisonnable
02:09pour les entreprises cotées au CAC 40, ce serait également envisageable.
02:14Par contre, les entreprises vont aussi devoir accepter un coup de rabot sur les aides.
02:17Oui, et là, il y a plusieurs enjeux.
02:19Il y a par exemple le crédit impôt recherche.
02:22On sait qu'en France, l'État finance 20% de la recherche privée des entreprises.
02:27C'est 6% seulement dans les autres pays.
02:30Donc là, il y a quelques milliards sans doute à gagner.
02:33On sait que sur l'apprentissage, il y a beaucoup d'argent qui est dépensé sans doute de façon inutile.
02:38Et puis, il y a un sujet qui est le sujet qui préoccupe le plus sans doute les patrons.
02:43Vous savez, c'est les allègements de charges sur les bassins verts.
02:46Vous savez qu'il y a une mission qui a été confiée à deux économistes
02:49pour désmicardiser la société française et éviter que les gens qui sont collés au SMIC
02:54à cause des seuils liés aux allègements de charges puissent y aller.
02:58Alors effectivement, le MEDEF n'est pas contre un lissage de ces allègements de cotisations
03:05pour permettre l'improjection de salaires, mais il ne veut pas de réduction de ces allègements de charges.
03:10Or là, on parlerait d'une réduction de 4 milliards d'euros.
03:13Et ça là-dessus, le MEDEF sera extrêmement punasse.
03:17– Merci Emmanuel.

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