Othman Nasrou : «Il n'y aura aucun retour en arrière sur les acquis sociétaux»

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Othman Nasrou, secrétaire d’État à la Citoyenneté et à la Lutte contre les discriminations, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la polémique au sujet du second prénom de Gérald Darmanin, du meurtre de Philippine pour lequel un Marocain sous OQTF et déjà condamné pour viol a été arrêté, des premières tensions au sein du gouvernement et du lien entre immigration et insécurité.
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Transcription
00:00Bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1 et bonjour Othmane Nassrou.
00:04Bonjour Sonia Mabrouk.
00:05Merci de nous accorder votre premier entretien.
00:07Vous êtes le secrétaire d'Etat à la Citoyenneté et à la lutte contre les discriminations.
00:11Beaucoup de questions à vous poser, monsieur le ministre.
00:13On va bien sûr évoquer la terrible affaire philippine.
00:15Mais tout d'abord, pour de nombreux français qui vous regardent ou vous écoutent ce matin,
00:19ils vont vous découvrir, découvrir aussi votre parcours.
00:22Vous êtes l'un des nouveaux visages de la droite dans ce gouvernement.
00:25Vous avez 37 ans, vous êtes franco-marocain, né à Casablanca,
00:28arrivé à l'âge de 17 ans en France, de l'opposition municipale à Trappes jusqu'aujourd'hui,
00:33jusqu'aux plus hautes sphères nationales.
00:35Est-ce que vous vous considérez, Othmane Nassrou, comme un enfant de la méritocratie ?
00:40Moi, je considère qu'on m'a fait un immense honneur
00:42que de me nommer membre du gouvernement de ce pays, de ce beau pays qu'est la France.
00:47Vous l'avez dit, je suis né à l'étranger, je suis devenu français
00:51et je suis aujourd'hui au service de la République.
00:54Et je veux dire à votre micro que cette belle promesse républicaine,
00:58qui est celle de notre pays, on doit en être fier.
01:00Ça ne veut pas dire qu'elle est parfaite, ça ne veut pas dire qu'elle est une réalité pour tout le monde.
01:04Et ma mission, justement, au gouvernement, c'est de faire en sorte que ce soit une réalité pour tous les Français,
01:10quel que soit leur territoire, quelle que soit leur origine, quelle que soit leur religion.
01:13Ça suppose des droits, ça suppose des devoirs.
01:16Et à la modeste place qui est la mienne, je ferai tout ce que je peux pour défendre la République.
01:21En 2017, Hauteman Nassrou, vous déclariez au Figaro, je cite,
01:24ce qui compte, c'est d'être jugé sur les résultats.
01:26Je crois à la méritocratie, à la française, je suis le résultat des concours.
01:30Avez-vous fait valoir, vous, l'étudiant de HEC, entre 11e au concours sur 4000 étudiants ?
01:35Dans cette France de la méritocratie que vous louez,
01:37est-ce que Moussa Darmanin, s'il ne s'était pas appelé Gérald,
01:40aurait pu devenir ministre de l'Intérieur ?
01:42Lui qui a dit qu'il en doutait.
01:45Moi, je m'appelle Hauteman Nassrou et je suis devant vous comme ministre,
01:48comme secrétaire d'État, membre du gouvernement, encore une fois, de notre pays.
01:52Et je sais que la France n'est pas un pays raciste.
01:56Je veux le dire clairement comme je le pense.
01:59Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des discriminations qu'il faut combattre.
02:02Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas un chemin encore de progrès à réaliser,
02:07pour que chacun puisse vivre la promesse républicaine que je vous ai décrite.
02:10Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas qu'on lutte beaucoup plus fortement encore
02:14sur les discriminations qui peuvent viser des gens en raison de leur religion,
02:18de leur origine, de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle, de leur handicap.
02:22Ce sera ma mission. Mais nous vivons dans un beau pays dont on peut être fier.
02:25La France n'est pas raciste, dites-vous.
02:27Ça veut dire que l'ancien ministre de l'Intérieur l'aurait sous-entendu ?
02:30Ce que je peux vous dire, c'est que nous pouvons être fiers de vivre dans un pays
02:33qui se fixe comme objectif, et bien que la naissance ne détermine pas le destin.
02:38C'est ça, la promesse républicaine, et c'est ça qu'il faut qu'on défende.
02:42Lutter contre les discriminations, la citoyenneté.
02:45On va parler de vos fonctions, Othmane Nasrouh.
02:47Parlons aussi de l'intitulé de votre ministère qui a failli être, à ton écrit,
02:51ou à ton dit, celui de la laïcité. Pourquoi avoir reculé ?
02:54Certains y ont vu une capitulation face à une partie de la gauche
02:58qui avait dénoncé un ministère, je cite, de l'islamophobie.
03:01Est-ce qu'il y a eu un recul ?
03:03Je ne crois pas qu'il y ait eu un recul. À ma connaissance, il n'y a eu aucun recul.
03:07La laïcité, il ne suffit pas de la porter dans un intitulé, il faut la porter dans son cœur.
03:11C'est un bien précieux qui nous permet de vivre en paix.
03:14Quelles que soient nos religions, ça suppose de la défendre,
03:18parce que cette laïcité, aujourd'hui, elle est attaquée.
03:20Et la citoyenneté, que je porte dans mon intitulé, inclut évidemment la laïcité.
03:25Donc il n'y a pas de débat à avoir.
03:27Ça n'a pas été effacé de l'intitulé pour ne pas provoquer des réactions outrées de la gauche ?
03:33Non, le Premier ministre Michel Barnier a été extrêmement clair sur l'intransigeance
03:38à celle du gouvernement, de ce gouvernement, sur la défense de la laïcité.
03:42Encore une fois, ce qui est un bien précieux, c'est d'abord une liberté,
03:45celle de croire ou de ne pas croire, mais c'est une exigence.
03:47Et chaque recul, chaque compromission sur ce thème de la laïcité serait une catastrophe.
03:53Et nous ne céderons rien sur ce terrain-là.
03:55D'ailleurs, vous vous êtes fait connaître aussi dans ce domaine, Othmane Nassrouf,
03:58parce qu'à Trappes, vous vous êtes fait connaître en défendant justement la laïcité face au communautarisme religieux.
04:03Vous nous dites ce matin que ce sera votre cheval de bataille.
04:06Bien sûr, parce que la laïcité nous protège, encore une fois.
04:10Et c'est un bien précieux, et il n'est pas question qu'on recule sur ce terrain-là.
04:14C'est ce que le Premier ministre Michel Barnier demande très clairement.
04:18Et je sais que tout le gouvernement sera mobilisé pour qu'on défende cette laïcité,
04:22cette laïcité à la française, qui est encore une fois une chance et une liberté.
04:26Je voudrais vous faire réagir à une terrible affaire, l'affaire Philippine,
04:29dans laquelle le meurtrier présumé interpellé, Othmane Nassrouf,
04:32est un Marocain de 22 ans, déjà condamné pour viol, libéré deux ans avant sa peine,
04:36sous le coup du Noki TF, selon les informations d'Europe 1 et de CNews.
04:40Est-ce que c'est une forme de laxisme qui a tué cette jeune fille ?
04:44Il y aura des questions qui seront posées.
04:47Je veux d'abord témoigner mon soutien aux proches, à la famille de Philippine,
04:52en mon nom, au nom de, évidemment, tout le gouvernement.
04:55C'est absolument atroce.
04:57Il n'y a pas de mot assez fort face à ce crime absolument ignoble.
05:04Il y a des questions qui se posent.
05:06Cet individu était en centre de rétention administrative.
05:10Il a été mis en résidence surveillée à quelques jours seulement
05:15de la délivrance du laissé-passé consulaire qui aurait permis son expulsion.
05:18Il y a des questions qui se posent.
05:20Il faudra les regarder de près.
05:22Et je sais que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
05:24est très mobilisé naturellement sur ces questions.
05:26Ici même, Bruno Retailleau, hier, à la question que je lui posais
05:29sur l'exécution des fameuses OQTF, obligation de quitter le territoire français,
05:33il a dit que nous allions tout faire pour que ce taux d'exécution des OQTF augmente.
05:38Le garde des Sceaux, Nassroud et Diemigo, dit que le taux d'exécution des peines
05:43plus largement n'a jamais été aussi élevé.
05:46Vous êtes un homme de droite, on connaît vos convictions.
05:49Est-ce qu'il y a une forme de déni quand on dit qu'il n'y a pas de laxisme
05:52de la part de la justice aujourd'hui ?
05:54Là aussi, le débat est tranché.
05:56La feuille de route du Premier ministre est très claire.
05:58Vraiment, c'est tranché ?
05:59Bien sûr.
06:00On n'a pas l'impression, quand on regarde police et justice, se parler aujourd'hui.
06:03Mais ils vont se parler.
06:04Le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux se voient dans les tout prochains jours.
06:07Ce n'est pas un dialogue de sourds ?
06:08Je ne crois pas.
06:09Je crois que nous avons tous l'ardente obligation, la nécessité,
06:13c'est ce que nous demandent les Français, dans leur immense majorité,
06:15d'avoir une réponse pénale qui soit évidemment à la hauteur de la situation,
06:19d'avoir plus de sécurité, d'avoir une maîtrise des flux migratoires,
06:23sans quoi rien n'est possible.
06:25Et ce travail-là, je sais que Bruno Retailleau le mènera main dans la main avec Didier Miquot.
06:29Est-ce qu'aujourd'hui, au gouvernement, vous faites toujours le lien entre immigration et insécurité,
06:33Hauthmann, Anastro ?
06:34Ce lien fait bondir la gauche.
06:37Est-ce que vous l'assumez encore, en tant que ministre ?
06:39On voit que quand l'immigration n'est pas maîtrisée,
06:42quand on n'arrive pas à choisir qui on veut accueillir
06:44et quand on n'arrive pas à reconduire ceux qui n'ont rien à faire,
06:47c'était le cas de l'individu dont on a parlé tout à l'heure,
06:50qui n'a rien à faire sur le territoire français,
06:52on voit que ça contribue, bien sûr, à avoir une montée de l'insécurité.
06:56Nous avons besoin d'ordre.
06:57Sans ordre, il n'y a pas de liberté, il n'y a pas de sécurité.
06:59Et notre mission, c'est de protéger les Français,
07:02de les protéger de la violence et de l'insécurité,
07:05quelles que soient là aussi leurs origines et leurs conditions.
07:07Lucie Castex a déclaré hier qu'il fallait régulariser tous les sans-papiers,
07:12tous, sans aucune distinction.
07:15De quoi, selon vous, cette déclaration est-elle le symbole,
07:17compte tenu de ce que vous venez de nous dire ?
07:19Je crois qu'il y a depuis longtemps à gauche une dérive sur ce sujet-là,
07:23une démagogie, une facilité qui consiste à nier la réalité
07:27et à penser qu'on peut accueillir tous ceux qui veulent venir en France
07:33sans aucun contrôle, ça ne peut pas fonctionner,
07:35ça ne marche comme ça dans aucun pays au monde.
07:37Et quand on voit ce que font nos voisins européens
07:39en matière de maîtrise de l'immigration,
07:41on est en droit de faire au moins la même chose en France,
07:45au moins la même chose.
07:46Et je crois que c'est l'engagement de Bruno Retailleau.
07:48Comme Bruno Retailleau, justement,
07:50Othmane Nassraou, la gauche vous reproche vos positions dites conservatrices
07:53sur de nombreux sujets, comme le mariage pour tous.
07:56Vous êtes en charge des discriminations.
07:58Parmi ces discriminations, il y a bien sûr celles qui sont liées à l'orientation sexuelle.
08:03Est-ce que vous êtes le mieux placé pour porter ce combat ?
08:06C'est une question qui vous est posée par la gauche,
08:08qui vous est posée de manière virulente,
08:10eu égard à vos positions, notamment contre le mariage pour tous.
08:13Le débat sur le mariage pour tous est un débat qui a été clos.
08:16Et je veux le dire très clairement, puisque j'entends un certain nombre d'inquiétudes.
08:20Je les entends, je veux les dissiper.
08:22Nous n'allons pas revenir, évidemment, ni sur cette avancée,
08:26ni sur aucun des acquis qui ont été adoptés ces dernières années.
08:31Ce sont des acquis qui sont dans notre droit.
08:33Et tout le gouvernement veillera à ce que ces droits soient respectés.
08:36Moi le premier, c'est ma mission.
08:38Il n'y aura aucun retour en arrière sur ces acquis sociétaux.
08:41Maintenant, je vais vous dire, le sujet dans notre pays aujourd'hui,
08:44c'est de faire en sorte qu'on puisse aimer qui on veut,
08:48sans être insulté, dans la rue, menacé, agressé.
08:53Je pense à ce jeune de 17 ans, dans le Tarn,
08:56qui a été agressé, le mot est faible, passé à tabac,
09:00en raison de son homosexualité.
09:02Je veux vous le dire, ma mission est très claire,
09:04c'est que dans notre pays, nul ne soit ostracisé, agressé,
09:08insulté en raison de son orientation sexuelle,
09:12mais non plus en raison de sa couleur de peau ou de sa religion.
09:15Ça, c'est évidemment quelque chose de très important,
09:17et c'est un combat ancien pour nous.
09:19Vous nous dites ce matin, sur CNews Europe 1,
09:21que vous en serez le garant.
09:22Le maire de cette ville, Mazamé, où Paul, 17 ans, a été,
09:25comme vous le dites, effectivement, c'est une forme de lynchage,
09:28affirme que ces agresseurs provenaient de familles de délinquants
09:32bien connues localement, là encore, de la justice.
09:35Vous attendez une condamnation ferme, au-delà de l'intransigeance de votre parole ?
09:39Alors, je veux redire, je lui dis en direct, à Paul et à sa famille,
09:42évidemment, tout mon soutien.
09:43Vous avez eu sa famille ? Vous vous avez contacté ?
09:46Oui, évidemment, j'ai eu sa maman au téléphone
09:48pour lui témoigner le soutien de tout le gouvernement
09:50et la mobilisation des services de l'État,
09:52et d'abord des services de police,
09:54qui ont été d'une très grande réactivité pour identifier tous les agresseurs.
09:58Ils étaient plusieurs, ils étaient nombreux.
10:00Mineurs ?
10:01Il y a, parmi les agresseurs, des mineurs,
10:04et donc, naturellement, je veux saluer le travail de la police,
10:07qui a été d'une très grande exemplarité dans cette affaire.
10:10Et oui, je vous le dis comme je le pense,
10:11j'espère que ces agresseurs seront très sévèrement punis.
10:15Sur le plan politique à présent, Othmane Nassrou,
10:17ça commence fort avec le gouvernement.
10:19Première tension et dissension entre Bruno Rotailleau et Didier Migaud,
10:22et puis premier recadrage par Michel Barnier
10:24après que le ministre Antoine Armand ait fermé la porte au RN dans l'arc républicain.
10:29Est-ce qu'il a fait une faute politique, votre collègue ?
10:31La feuille de route du Premier ministre est très claire.
10:34Elle est de travailler avec l'ensemble des partis
10:37qui sont représentés à l'Assemblée nationale.
10:39Il l'a dit, il le rappelle.
10:40Je pense qu'il faut qu'on se retienne à cette feuille de route.
10:43Vous-même, l'arc républicain, pour vous, inclut tout le monde,
10:45tous les députés quels qu'ils soient, de LFI jusqu'au RN ?
10:48Moi, ce que je vois, c'est l'état de l'Assemblée nationale,
10:51c'est les forces représentées.
10:52Ce n'est pas nous qui choisissons qui siège à l'Assemblée nationale,
10:55ce sont les Français.
10:56Et je crois que Michel Barnier a été extrêmement clair sur ce sujet.
10:59Il a bien fait de s'excuser auprès de Marine Le Pen, le Premier ministre ?
11:02Moi, je ne suis pas dans les conversations privées.
11:04Ce que je peux vous dire, c'est qu'il va dévoiler mardi prochain,
11:06à l'occasion de son discours de politique générale,
11:08le détail, justement, de cette feuille de route.
11:10Et nous verrons à ce moment-là, évidemment,
11:12le cap que nous allons donner au pays dans les semaines à venir.
11:15Alors, je vous pose différemment la question, Othmane Nassrou.
11:17Qui va le plus surveiller, finalement, ce discours de politique générale ?
11:20Qui a le doigt, comme on lit parfois, sur le bouton de la motion de censure ?
11:24Et puis, qui peut défaire ce gouvernement ?
11:26Est-ce Marine Le Pen ?
11:27Est-ce que vous la considérez aujourd'hui, quelque part,
11:29comme la faiseuse de roi ?
11:31Non, tous les Français regardent avec attention,
11:35mais aussi probablement avec inquiétude, la situation du pays.
11:38Et ce que dira le Premier ministre, il en est conscient.
11:40Moi, je veux lui rendre hommage.
11:41Il a choisi de prendre cette responsabilité avec courage,
11:44dans une situation extrêmement difficile, inédite, sous la Ve République.
11:49Il faut qu'on l'aide à réussir, parce que sa réussite sera la réussite du pays.
11:52À qui vous le dites, il faut ? À qui ?
11:54Je le dis à tous ceux qui nous écoutent.
11:55Aux Reines aussi, à Marine Le Pen ?
11:57Laissez-nous la chance aussi de pouvoir prouver des résultats,
12:01montrer des résultats aux Français.
12:03Je le dis à tous ceux qui, sincèrement, veulent que le pays réussisse.
12:06Qui ne sont pas dans les jeux politiciens,
12:08qui voient l'état dans lequel se trouve le pays,
12:10sur le plan budgétaire, sur le plan de la sécurité,
12:12sur le plan des services publics, sur le plan du pouvoir d'achat.
12:15Sur tous ces sujets-là, nous avons besoin que ce gouvernement réussisse.
12:19Et en tout cas, j'y prendrai ma part avec l'ensemble des membres du gouvernement.
12:23On l'entend, ce matin, sur ces News Européens,
12:25avec vos convictions, Othmane Nassrou, assumées, affirmées,
12:28tout comme l'ont été vos positions, assumées et affirmées contre Emmanuel Macron,
12:32il y a un certain temps,
12:33affirmant même que ce dernier serait, vous l'avez dit,
12:35très sévèrement jugé par l'histoire.
12:38Maintenant, vous aussi, vous serez jugé par l'histoire avec lui ?
12:41La réalité, c'est que moi, je veux que l'histoire de France s'écrive autrement.
12:45Et je ne veux pas assister en spectateur au déclin de mon pays.
12:49Je ne veux pas, simplement, qu'on se croise les bras
12:51et qu'on joue la politique du pire en voyant la situation dans laquelle on est.
12:54Et avec la nomination de Michel Barnier, beaucoup de choses ont changé.
12:58Et je vous l'ai dit, c'est un homme qui a l'expérience,
13:01qui a les qualités pour trouver un chemin
13:03dans lequel on peut sortir le pays de ces difficultés-là.
13:06Il aurait été irresponsable de ne pas l'aider
13:08et de ne pas essayer de régler, de relever notre pays.
13:11Voilà pour le prémice.
13:12Il y a aussi le président de la République,
13:14pour vous, qui avait été un opposant avec ces termes-là.
13:16Qu'est-ce que vous diriez, ce matin, à un électeur de droite ?
13:20Vous étiez hier en déplacement, d'ailleurs, à Chambourcy,
13:22avec Valéry Pécresse et Laurent Wauquiez, je suppose.
13:24Vous avez rencontré ces citoyens ou électeurs de droite.
13:26Est-ce qu'ils vous reprochent votre participation au gouvernement ?
13:29Hier, j'ai revu les sympathisants de droite,
13:32les militants de droite, des Yvelines, que je connais bien.
13:35Et non, au contraire, ils sont soulagés.
13:37Ils ont le sentiment qu'on, et la droite républicaine y a pris toute sa part,
13:42on a évité le pire.
13:44D'abord avec le Rassemblement national,
13:46et ensuite, surtout, avec le Nouveau Front Populaire.
13:48Vous m'étiez sur les deux plans ?
13:49Non.
13:50Je pose une question.
13:51RN et LFI, même chose pour vous ?
13:53Non, mais c'est le Nouveau Front Populaire
13:55qui était sur le point d'accéder à Matignon à l'issue des élections législatives,
13:58alors même qu'il n'avait pas de majorité absolue,
14:00contrairement à ce qu'ils disent.
14:02Et donc, on a pris nos responsabilités pour éviter ce scénario
14:05qui aurait été un scénario de ruine pour notre pays.
14:07Et aujourd'hui, on se retrousse les manches,
14:09on est au travail pour essayer de trouver des vraies solutions.
14:11Vous retroussez les manches au secrétaire d'État,
14:14à la Citoyenneté, à la lutte contre les discriminations,
14:16pour conclure votre main de Nassroua à la Citoyenneté.
14:19Être pleinement citoyen, aujourd'hui,
14:21si vous deviez donner une définition, pleinement français, c'est quoi ?
14:24La République voit tous ses enfants, tous ses citoyens,
14:28avec les mêmes droits et les mêmes devoirs,
14:30quelles que soient leurs origines, quels que soient leurs prénoms,
14:32quelles que soient leurs couleurs de peau,
14:33quelles que soient leurs orientations sexuelles,
14:35quels que soient leurs handicaps.
14:37C'est important.
14:38C'est une réalité qu'il faut qu'on continue à développer
14:41pour qu'elle soit vécue comme telle par tous les Français.
14:43Et quand l'ancienne porte-parole du gouvernement
14:45affirme qu'il n'y a pas de Français de papier,
14:47vous êtes d'accord avec elle ?
14:49Je pense que ce qui marque l'adhésion à la France,
14:51c'est l'amour de la France, c'est cet amour de la France.
14:53Il faut aussi qu'on le défende et qu'on le mette
14:55dans le cœur de tous les jeunes Français.
14:57Merci Othmane Nassrou.
14:58C'est moi qui vous remercie.
14:59Merci pour ce premier entretien sur CNews Europe 1.
15:00A bientôt.

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