La commission d’enquête du Sénat sur la financiarisation du football français auditionnait, ce 25 septembre, Cyril Linette, candidat à la présidence de la Ligue de football professionnel. Ce dernier est revenu sur la difficulté de concurrencer le candidat sortant. Il a également commenté l’intervention de la ministre démissionnaire lui ayant permis de présenter sa candidature.
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00:00Je pense que cette réforme a été présentée, alors j'étais pas là, mais sous un angle qui s'entend qui est la
00:07diminution du nombre d'administrateurs pour une meilleure efficacité du
00:10conseil. Donc la LFP est passée de 25 administrateurs à 17,
00:14l'argument étant effectivement à 25 on a du mal à travailler et à prendre des
00:17décisions et c'est probablement le point qui a convaincu les pouvoirs
00:22publics d'accorder ce changement de composition du board.
00:27La difficulté effectivement c'est qu'en passant à trois administrateurs
00:30indépendants au lieu de cinq, sachant que le président, alors sauf exception avec
00:34un président de foot qui lâcherait en fait les parts qu'il aurait dans son
00:37club au moment de l'élection, mais le président vient du collège des
00:41administrateurs indépendants, en passant de cinq à trois de manière mécanique et
00:45je pense tout à fait assumée, on rendait impossible ou quasiment impossible
00:49l'émergence d'un concurrent puisque sur ces trois administrateurs indépendants
00:52demeurait le président sortant, un représentant de la fédération
00:56française de foot qui n'a pas pour nature de
00:59candidater à la présidence et donc a priori un membre des familles du foot
01:04donc représentant des joueurs des syndicats des arbitres et qui n'est pas
01:07non plus concurrent au candidat à la présidence. Donc ça veut dire qu'on
01:10passait à trois administrateurs dont un président réélu de fait par acclamation
01:15et je pense que ça faisait partie en effet des objectifs. D'après ce que j'ai
01:19compris c'est quand même le sujet qui avait été plus ou moins prévu et
01:23discuté par la LFP sous le mode à l'issue des négociations de droits
01:30télés de dire voilà on n'a pas le temps de s'embarrasser d'une élection il faut
01:33qu'on continue on est en plein milieu d'un process donc voilà l'élection elle
01:36est réglée puisque de toute manière il n'y a pas de candidats alternatifs et
01:39donc on continue comme ça il faut qu'on avance.
01:40Mais lorsque vous vous êtes porté candidat vous aviez conscience de cette
01:46situation ? Oui mais je n'avais pas forcément compris à quel point ces
01:51trois postes étaient figés et avaient fait l'objet on va dire d'un d'une
01:55coordination ou plutôt d'un manque de coordination entre les uns et les
01:59autres. Je dois dire que Philippe Piat... Vous parlez de coordination ?
02:03Mais entre les familles du foot et les... là je parlais entre les familles du foot et
02:07les présidents parce qu'un peu le sujet s'est un peu déroulé là-dessus.
02:10Je vais essayer d'être bien expliqué. Lorsque j'ai annoncé que je
02:14voulais être candidat j'ai eu un échange avec Philippe Piat donc le président de
02:17l'UNFP qui m'a dit mais nous de toute façon on ne pourra pas parrainer plus
02:21que trois candidats dont un membre des familles parce que si on en parraine
02:24quatre le membre des familles comme on ne vote pas à l'assemblée générale le
02:29membre des familles ne sera pas représenté au conseil d'administration.
02:32Donc dans notre tête on veut un représentant supplémentaire au conseil
02:35d'administration donc on ne pourra pas donner au-delà de trois parrainages.
02:39Il me l'a dit de manière très claire. Moi j'ai continué évidemment à me battre
02:42et quand on a eu le parrainage, le travail sur les parrainages du côté des
02:46présidents où les règles étaient un peu plus lâches et que j'ai obtenu un
02:51score très bon pratiquement identique au président sortant je me suis dit la
02:56raison va l'emporter il y a une vraie demande de la part des présidents du
02:59football professionnel d'avoir une alternative ça va passer ils vont se
03:03mettre d'accord avec les familles du foot pour parrainer au minimum quatre
03:06candidats. Ce qui n'a pas été possible donc quand je parle de coordination c'est
03:09que je pense qu'entre eux effectivement n'ont pas réussi à se mettre d'accord
03:12sur la manière dont on pourrait faire pour que les familles d'une part soient
03:15protégées je sais pas s'il y avait une solution idéale et qu'il y ait quand même
03:18une alternative au poste de président. Lorsque j'ai compris qu'en dépit de ce
03:23bon résultat je ne serai pas candidat parce que je n'avais pas le parrainage
03:27des familles je voudrais aussi rétablir certaines choses
03:29c'est pas la ministre qui est intervenue pour me sortir de cette situation
03:33elle m'a appelé pour me prévenir parce qu'elle était elle était visiblement
03:37informée avant moi que je ne serai pas parrainé parce qu'il y avait un blocage
03:41non pas personnel mais que les familles sont tenées à leur parrainage à
03:44trois elle m'a appelé plutôt pour me dire bah je suis désolé pour toi je
03:48pense que voilà on n'aura pas la possibilité et c'est moi en fait qui à
03:53ce moment là est beaucoup râlé parce que j'étais très sincèrement furieux
03:57je considérais que j'avais fait que j'avais un bon programme que j'avais eu
04:00un intérêt assez nourri de la part des présidents à l'audition devant devant
04:05les foutues ni donc les familles des présidents et c'est moi qui ai demandé
04:08de trouver une solution de manière je dois dire un peu véhémente en disant ce
04:13n'est pas normal vous devez respecter le jeu démocratique donc après
04:18effectivement mais ça vous le savez la ministre a cherché une solution elle
04:22m'a appelé avec cette solution imparfaite me disant bah ce qu'on peut
04:26obtenir c'est que si tu n'es pas élu comme il faut une place pour les
04:29familles tu devras partir sur le coup de toute façon moi je
04:37visais la présidence et pas le conseil d'administration donc je lui dis bah oui
04:41de toute manière mon objectif c'est entre guillemets d'être président donc
04:45c'est une contrepartie que je peux que je peux admettre et comprendre et puis
04:49on est parti comme ça donc ce que je veux dire c'est que l'intervention elle est
04:52plutôt de ma part et que la solution trouvée je l'ai accepté plutôt
04:58volontiers j'aurais mauvaise grâce à dire qu'on me l'a totalement imposé mais
05:02j'avais pas le choix c'était quand même sous une contrainte c'était le seul
05:05moyen d'être candidat et après j'ai pas mal de présidents qui m'ont dit mais
05:08pourquoi t'as accepté ça parce que derrière si t'es au conseil on veut que
05:11tu restes au conseil et là je leur ai dit attendez j'avais pas vraiment
05:14d'autres solutions que d'accepter la médiation de la ministre voilà comment
05:18les choses se sont passées