La vraie crise politique est peut6être à venir : quand la crise de la dette nous étranglera

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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle avec Etienne Gernelle du 26 septembre 2024.

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Transcription
00:00Il est 7h18, l'édito RTL Matin, c'est avec vous Etienne Gernel, directeur du...
00:05Ouh là là, vous avez une tête des mauvais jours, vous avez mal dormi, ça va ?
00:09J'ai rien bu.
00:10Il semble que vous avez été rattrapé par un vent de pessimisme et vous ne voyez rien
00:14de bon venir.
00:15La crise politique que nous vivons depuis quelques mois, ce n'est peut-être rien à
00:19côté de ce qui nous attend, Etienne.
00:21Oui, vous entendez, on parle souvent avec emphase d'une situation politique inédite
00:25avec ce Vaudville qui a mené à la nomination du gouvernement et puis depuis, le supplice
00:29de Michel Barnier qui est malmené de toutes parts, y compris, peut-être même surtout,
00:33de l'intérieur de son camp, mais tout ça, c'est une plaisanterie à côté de ce qui
00:36nous pend au nez.
00:37Mais pourquoi vous dites ça ?
00:38Parce que la crise des finances publiques se précise, le ministre du Budget, Laurence
00:41Saint-Martin, a annoncé hier que le déficit pourrait passer les 6% du PIB, alors, vous
00:46savez, tout ça, pour beaucoup, c'est des chiffres, des concepts, on sait qu'il y a
00:50un problème, mais il reste théorique, vous savez d'ailleurs ce que disaient des proches
00:53un jour, j'irai en théorie, parce qu'en théorie, tout se passe bien.
00:57Sauf qu'une crise de finances publiques, ce n'est pas théorique, c'est très concret
01:00et c'est très violent.
01:01Alors justement, passons à la pratique, donnez-nous un exemple.
01:03Je ne vais pas prendre la Grèce, c'est trop caricatural, l'Espagne, c'est un peu plus
01:06comparable, en 2010, l'Espagne a été méchamment secouée par les marchés financiers, et qu'est-ce
01:12que ça veut dire concrètement ? Ça veut dire avoir du mal à emprunter et donc avoir
01:16peur de ne plus pouvoir payer les fonctionnaires ou les pensions de retraite en fin de mois.
01:20Et là, on est prêt à tout, et vraiment tout.
01:22Et alors justement, qu'est-ce qui s'est passé en Espagne ?
01:25L'Espagne, qui était dirigée alors par un socialiste, José Luis Zapatero, a baissé
01:29de 5% les salaires des fonctionnaires.
01:32Le gouvernement suivant, qui était de droite, a fait passer l'âge de la retraite de 65
01:36à 67 ans.
01:37Est-ce que vous vous rendez compte ? Alors, il y a eu deux grèves générales en Espagne
01:41à l'époque, imaginez en France, pays révolutionnaire, ce qui se passerait.
01:45Cela dit, Étienne, comme dit l'expression, comparaison n'est pas toujours raison, la
01:49France d'aujourd'hui n'en est pas à la situation normale de 2010, si ?
01:51Non, alors elle est plus endettée que l'Espagne à l'époque, nettement plus, mais aussi plus
01:56solide, plus grosse, plus crédible, plus difficile à déstabiliser.
01:59Il n'empêche, on réalise peu ce que ça veut dire, un mur de la dette.
02:02Pour l'instant, on pense encore qu'on trouvera des solutions indolores, avec par exemple
02:07des impôts sur les autres, évidemment, vous connaissez le principe, le bon impôt, c'est
02:10l'impôt sur l'autre.
02:12Mais ça ne suffira pas, et si ça chauffe vraiment la secousse dans le pays, on peut
02:17penser qu'elle sera un peu plus forte que celle provoquée par le couac gouvernemental
02:21entre Bruno Retailleau et Didier Migaud.
02:23Merci beaucoup.

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