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[#Vidéo] Gabon : déclaration d’Alain Claude Bilie-By-Nze sur le projet de Constitution


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00:00Je vous remercie. Je remercie mes prédécesseurs, le Président colonel Makidane Mo et le docteur
00:24Stéphane Iloko. Mesdames et messieurs, chers compatriotes, je me tiens devant vous cet
00:34après-midi en homme libre, en homme d'expérience, en homme dont la parole n'a jamais été
00:52bridée et en homme qui ne restera personne, personne bridé et sa pensée et sa parole.
01:05Je le dis avec gravité parce que le projet qui est proposé met la nation gabonaise en grave danger.
01:25Je l'ai dit à plusieurs reprises, je suis un enfant du Gabon. Je ne suis pas à ce stade
01:41directement concerné, mais l'enfant du Gabon que je suis a appris de ses parents que lorsqu'on
01:58en a la possibilité, il faut toujours élever la voix pour défendre le faible, l'opprimé. Il
02:10faut toujours prendre position pour défendre le village, pour défendre la patrie. Nous ne
02:23pouvons pas bâtir une vie en disant Amen, Amen, Amen. Nous ne pouvons pas construire une vie sans
02:38entendre ce qui nous est reproché. Tout être humain, normalement constitué, lorsqu'il se
02:48trompe, il analyse les raisons pour lesquelles il s'est trompé. Et dans toutes les traditions
02:56gabonaises, on nous enseigne de ne pas regarder où on est tombé mais là où on a trébuché.
03:06Qu'arrive-t-il à notre pays pour ne jamais tirer les leçons de l'histoire,
03:14pour ne jamais tenir compte de ce qui lui arrive, mais de toujours avancer, avancer,
03:22avancer. Chacun se contentant de sauver son bout de pain pendant que la boulangerie est en feu.
03:30La nation gabonaise est en danger, chers compatriotes. C'est avec gravité et en toute
03:46responsabilité que je m'adresse à vous ce jour au nom de la plateforme Ensemble pour le Gabon.
03:54Si je le fais, c'est pour m'interroger avec vous sur le point de savoir si, sous nos yeux,
04:08nous allons laisser sans tenir compte du jugement de la postérité de notre pays,
04:17notre cher Gabon, dérivé vers ces rivages incertains et dangereux dont l'histoire nous
04:26enseigne pourtant qu'ils ne sont jamais sans risque majeur quant à leur impact sur la
04:33cohésion des nations. Le Gabon est une nation une et indivisible. Aussi, mon voeu est-il de
04:44voir, en vous interpellant, au nom de la plateforme, ici et maintenant, individuellement
04:53et collectivement, chacun de nous, prendre le temps de la réflexion, afin de regarder avec
05:03lucidité, c'est-à-dire à travers l'âme de la nation, la menace, la menace, la menace imminente
05:15que le projet de constitution voulu par le CTRI fait planer sur notre vivre ensemble,
05:22en l'agressant de par nombre de ses dispositions. L'heure est grave, l'heure est grave. Notre
05:34nation est réellement en danger. En effet, avant même que ce projet ne soit adopté,
05:42notre société déjà se déchire, s'invective et se fracture. Se divisant en deux camps
05:52antagonistes, elle se renie implicitement comme entité unique et solidaire. Or, ce faisant,
06:03elle en vient à oublier le lag inestimable dont nous avons hérité des pères fondateurs de la
06:11nation. Car, faut-il le rappeler, c'est la République qui a fondé la nation gabonaise
06:20un 17 août 1960. Chers compatriotes, par cette disposition, les pères fondateurs ont réussi à
06:35faire en sorte que toutes les études gabonaises et au-delà puissent sans erreur constituer
06:43l'illustration vivante d'une idée, d'une abstraction, en tant qu'identifiant de notre
06:51si bien-aimé pays, le Gabon. Nous sommes donc la nation gabonaise agissante. En procédant ainsi,
06:59ils étaient pleinement convaincus, parce qu'ils en avaient une conscience aiguë,
07:05que cette agrégation des différences et des particularismes n'était possible qu'à partir
07:14de notre commune appartenance à ce sol gabonais que nous avons en partage, le sol gabonais.
07:22Et cet unique lien, chers compatriotes, à leurs yeux, était suffisamment fort pour
07:30réussir cette métamorphose patriotique et ontologique. Du reste, ils ont traduit de manière
07:40non équivoque cette création dans l'article 10 du 1er Code de la nationalité gabonaise de
07:481962, en ces termes, et je cite, ont acquis la nationalité gabonaise au 17 août 1960 à titre de
07:59nationalité d'origine. Toutes les personnes qui, à cette date, étaient domiciliées au Gabon,
08:07ainsi que leurs conjoints et leurs enfants. Toutefois, je cite encore, cette attribution
08:16générale de nationalité ne prendra effet à l'égard des personnes nées hors du Gabon et de
08:22leurs enfants que si, dans l'année qui suivra la promulgation de la présente loi, elle confirme
08:29qu'elles entendent maintenir leur domicile au Gabon par déclaration adressée au chef de l'État,
08:34qui, après enquête et sauf opposition de sa part, l'a fait publier au journal officiel.
08:41Dans ce cas, elles seront réputées détenir la nationalité gabonaise depuis le 17 août 1960.
08:52Chers compatriotes, était également concerné par ce dispositif, je cite enfin,
09:01toutes les personnes, même non domiciliées au Gabon à cette date, qui sont nées d'un parent
09:10au moins de souche gabonaise. Fin de citation. C'est donc dans ce cadre-là que sont devenus
09:19gabonais d'origine les Mpongoé, les Echira, les Fang, les Teke, les Apinji, les Kota, les Saké,
09:27etc. Il en fut de même pour certains membres des communautés étrangères installées au Gabon.
09:34Il s'est étalgi notamment les ressortissants de l'Afrique de l'Ouest. D'où les Parézo,
09:42les Atizo, les Padanou, les Saïzonou, les Hadon, les Soufianou et bien d'autres encore,
09:50qui comptent aujourd'hui parmi nos compatriotes gabonais au titre de nationalité d'origine depuis
09:57le 17 août 1960. Les Françaises et les Français n'étaient pas exclues de cette attribution de
10:11nationalité. Jean-Claude Brouillet, le créateur de la compagnie aérienne Transgabon, en était la
10:19figure emblématique. Au nombre de ces gabonais devenus, il y a aussi le père de M. Jean Ping.
10:27Il en va de même pour d'autres encore. Dès lors, nous avons toujours vécu ainsi en bonne
10:36intelligence et à aucun moment, je dis bien à aucun moment, il n'a été discriminé entre ceux
10:45dits autochtones et d'autres dits allogènes. L'excellence des relations de bon voisinage
10:51favorisait qu'il en soit ainsi dans un climat de convivialité totalement assumé par tous ces
10:58gabonais. Chers compatriotes, par cette démarche de sagesse, les pères fondateurs avaient compris
11:07qu'une nation que l'on voudrait en harmonie avec elle-même ne saurait se bâtir autrement
11:15que sur le mode de l'inclusion. Une nation que l'on voudrait bâtir en harmonie avec elle-même
11:22ne saurait vivre autrement que sur le mode de l'inclusion. Grâce à ce choix réfléchi,
11:29judicieux et assumé, notre pays, notre patrie chérie a toujours été un havre de paix et de
11:38stabilité. Mais avec le projet de constitution porté par le 7 ieri, il en va différemment.
11:49De façon manifeste, l'option retenue prône l'exclusion de ce type de gabonais en leur
12:00fermant l'accès à des fonctions réservées. Nous pourrons y accéder que les gabonaises
12:06et les gabonais nés de pères et de mères gabonais eux-mêmes nés gabonais. C'est donc dit que seront
12:13désormais exclus de la communauté nationale nos frères et soeurs qui auront eu le malheur
12:20d'avoir qu'un seul parent gabonais. Ils n'ont pas fait ce choix-là, mais ils seront punis pour un
12:29choix qu'ils n'ont pas fait. Sont également exclus les gabonais ayant un conjoint étranger,
12:37les pauvres. L'État va rentrer dans la gestion des sentiments des citoyens. Qu'est-ce qui lui
12:43en donne le droit ? Quelle est la loi qui donne à l'État le droit de choisir à ma place quelle
12:48est la personne que je dois aimer ou épouser ? On exclut les gabonais ayant la double nationalité.
12:57Nous avons un pouvoir schizophrène. Au Conseil des ministres siègent des gabonais avec la double
13:03nationalité. Il y a de nombreux gouvernements qui ont la double nationalité et ils siègent
13:08dans un gouvernement qui adopte de telles lois uniques pour notre pays. C'est une honte.
13:13Les gabonais résidant à l'étranger dans les trois années précédant l'élection.
13:26Notre compatriote Samuel Nguangou, qui par ses activités syndicales et professionnelles a été
13:42représenté le Gabon pendant des années au Togo, aurait été exclu alors qu'il est gabonais et
13:50qu'il partait travailler pour son pays. Quel est ce pays qui envoie des fonctionnaires à l'étranger,
13:56dans les ambassades, dans les missions diplomatiques, dans les organisations
13:59internationales et qui leur dit rester là-bas ? Vous n'avez plus rien à voir ici. C'est quel pays ?
14:05On exclut les gabonais porteurs d'un handicap physique, état de bien-être complet, de santé.
14:15Si vous êtes mieux, vous me rappelez docteur Hidoko, vous êtes exclu. Il faut aller jusque là.
14:21On exclut les gabonais âgés de moins de 35 ans. Ceux-là sont assez vieux pour voter mais trop
14:30jeunes pour être candidats. On exclut les gabonais âgés de 70 ans et plus. Ils sont
14:37assez jeunes pour voter mais trop vieux pour être candidats. Il faut penser qu'un enfant de 35 ans
14:45est plus outillé de gérer un pays qu'un monsieur de 70 ans. C'est une situation aberrante qui défie
14:55l'entendement. C'est visiblement l'expression de la volonté d'un homme qui pense, par ses stratégies
15:04d'élimination des uns et des autres, s'ouvrir les portes du pouvoir suprême en n'ayant pas de
15:11sérieux et réels concurrents, dont notamment ceux venus de la diaspora. Ce n'est là que la
15:17continuation de l'éclémage déjà effectué à travers la charte de la transition, contre
15:24certaines personnalités ayant participé à la gestion de cette même transition. Il ne peut pas
15:30être candidat à la présidentielle. Beaucoup se sont trouvés piégés. Ils avaient espéré que le
15:37dialogue pouvait enlever cela. Mais le dialogue a rappelé que rien ne changera. Ce qui est dit
15:43est dit. Vous êtes entrés et la souricière s'est refermée derrière eux. Chers compatriotes,
15:52une telle mise à l'écart est d'autant plus malsaine et inacceptable que le chef de la transition,
16:01lui, n'est pas concerné par cette mesure discriminatoire. Pourtant, aucune donnée
16:09juridique ne permet de valider cette triste option. Ce constat est si vrai que la nation ne saurait
16:18être composée d'hommes et de femmes n'ayant pas les mêmes statuts aux yeux de la loi,
16:22notamment en droits et en devoirs. Si nous sommes citoyens du même pays, nous avons les mêmes
16:28droits et les mêmes devoirs. Il ne peut pas y avoir des citoyens plus que d'autres, des citoyens
16:33au-dessus des autres. Cela n'existe pas. Rien que de l'écrire est une violation de la loi. Rien
16:41de l'écrire est une violation de la Constitution. Nous serons là, dans le cadre de cette plateforme,
16:46pour rappeler chacun au respect de la loi, au respect des traités internationaux auxquels le
16:51Gabon est parti, au respect de la parole internationale. Bon, ça existe, la parole
16:56donnée par un État. Il faut la respecter. Autrement dit, le métissage, qui est l'avenir
17:05de toutes les sociétés humaines, le monde étant devenu un village planétaire, ne saurait être
17:10acceptable que dès lors qu'il se situe hors de nos frontières, notamment dans le cadre de la
17:16légitime lutte pour le pouvoir qu'autorise le jeu démocratique. Une seule condition est curieusement
17:22exigée. Il faut avoir le sang pur. Je veux m'arrêter un instant, chers compatriotes. Cette
17:32question du sang pur est une question extrêmement dangereuse. C'est une question qui a fait des
17:39millions de morts dans le monde entier. C'est une question qu'il ne faut pas essayer d'amener
17:44dans ce pays, parce que sinon, dans nos maisons, dans nos familles, dans nos foyers, qui peut
17:50estimer qu'il a du sang pur dans sa famille, dans son foyer, dans ce pays ? On ne peut pas,
17:59parce qu'on veut conclure le pouvoir, chercher à détruire les fondements de ce qu'est la Nation
18:04gabonaise. C'est pour cela que ce texte est intitulé « La Nation gabonaise est en danger ».
18:09En tout état de cause, si le CETERI voulait être cohérent avec lui-même, il aurait dû également
18:21interdire à ses paria de la Nation la qualité d'électeur, car le statut d'électeur est lié
18:29à l'éligibilité. Vous ne pouvez pas être électeur sans être éligible, et inversement,
18:34ce n'est pas possible. Si donc des gabonais qui ont moins de 35 ans ne peuvent pas être candidats,
18:40qu'ils ne soient pas électeurs non plus, si ceux qui ont 70 ans ne peuvent pas être candidats,
18:45qu'ils ne soient pas électeurs, si ceux qui ont un parent étranger ne peuvent pas être candidats,
18:49qu'ils ne soient pas électeurs, si ceux qui ont une femme, un conjoint étranger,
18:53ne sont pas candidats, il ne peut pas être électeur, qui reste-t-il alors ?
18:57Il est connu sous tous les cieux où ce choix dangereux des privilégiés a été fait. Les
19:12résultats, tôt ou tard, ont toujours été identiques. Catastrophes, bains de sang,
19:17massacres, désolations. A cet égard, le concept d'ivoirité a causé des dégâts. Dix ans de guerre
19:28en Côte d'Ivoire, des meurtrières sûres, des millions de morts et de déplacés. Et que dire
19:36du Rwanda où tout et où tout. Ces exemples devraient être assez édifiants pour ramener
19:48à la raison les promoteurs de cette violation des valeurs démocratiques. Surtout lorsqu'on sait
19:56que les mêmes causes produisent à coup sûr les mêmes effets et que dans tous les cas c'est
20:03toujours la nation qui en sort meurtrie et en lambeau. Au regard à ces fâcheux précédents,
20:12s'il y a une réalité, chers compatriotes, que chacun de nous doit toujours avoir à l'esprit,
20:21c'est que notre nation est l'agrégation de plus d'une cinquantaine d'ethnies,
20:28une particularité qui en fait un chantier en perpétuelle construction. La nation gabonaise
20:36est fragile, elle est en pleine construction. Ne jouons pas avec le feu, ne mettons pas les
20:43allumettes à côté de l'essence. On ne peut pas faire ça et nous nous opposerons à ça.
20:50S'il est incontestable que cette pluralité ethnique est une richesse, une force,
20:57il est tout aussi incontestable qu'elle peut se révéler être une faiblesse quand elle est appelée
21:04à servir non la nation mais la promotion et la défense des intérêts personnels. Et lorsqu'il
21:12en est ainsi, lorsqu'on se revoit inéluctablement, qu'en pense le 7 ieri ?
21:18Chers compatriotes, les pères fondateurs de la nation gabonaise, conscients de ce que se doit
21:28être privilégié l'intérêt supérieur de la nation dans ses différentes composantes,
21:32s'étaient toujours gardés de brusquer les fondations qui en sont le socle. Ils savaient
21:39que dans une nation pluriethnique, l'équilibre est toujours précaire et fragile, d'où la recherche
21:46permanente d'un juste milieu qui participe de la cohésion et de la solidité de tout.
21:51En raison de cette exigeante faute, Leomba et Oumar Bongo Ondimba, chacun à sa manière mais avec
22:00les mêmes visées, ont toujours su se mettre à la hauteur des enjeux. Ce faisant, ils savaient
22:07que notre pays, le Gabon, est avant tout un melting-pot d'origines et de cultures diverses,
22:13d'où la justesse et le pragmatisme de leurs approches respectives. Il est évident que dans
22:21sa nouvelle mouture, sortie la constituante muselée, le projet de constitution ne changera
22:27pas sur l'essentiel, au mal qui le mine depuis la rédaction initiale. Le but recherché étant
22:37toujours le même, à savoir faire du Général Président du Sétéri le futur Président de
22:42la République. Tout cela en dépit du manquement à la parole donnée et du recours à un cadre
22:48juridique inapproprié, parce que discriminatoire, où la séparation des pouvoirs n'est nullement
22:54affirmée, favorisant ainsi la présence à la tête de l'État d'un Président-Roi omniprésent et
23:04omnipuissant. En fait, une personne que même la loi ne pourra pas arrêter, mais qui sera capable
23:10de tout faire sans rendre compte à personne, cela n'est pas acceptable. Cela n'a jamais été fait.
23:16En faisant cela, ils veulent conserver, revigorer l'hyper-présidentialisme qui,
23:30depuis 1967, a tenu notre pays en dehors des normes démocratiques, avec un terrible et
23:36de terribles effets collatéraux. Ce projet qui est proposé ruine les acquis démocratiques de notre
23:42pays depuis 1990 et depuis les accords de Paris. Aujourd'hui, Mesdames et Messieurs, l'occasion
23:50nous est donnée. L'occasion nous est donnée et nous l'acceptons. Nous acceptons de sortir de
23:58ces ornières juridiques et politiques, manière de revenir aux véritables pratiques démocratiques.
24:03Alors, pourquoi donc ce projet positionnel, fortement personnalisé, nous empêcherait-il
24:13d'atteindre ce rivage de calme, de sérénité, de justice et d'équité ? En vous regardant droit
24:25dans les yeux, je pose une question. Devons-nous accepter qu'il en soit ainsi ? Devons-nous
24:34accepter que l'ancien régime que l'on prétend combattre se perpétue en pire, avec tous ses
24:41côtés les plus sombres, qui ont pour nom la patrimonialisation du pouvoir, dont, une fois
24:47encore, le règne des coquins, des copains et des consanguins ? Si on s'est trompé plusieurs fois,
24:54ça suffit. On ne peut pas se tromper éternellement. Ce n'est pas possible. On ne peut pas éternellement
25:01recommencer les mêmes choses. On se trompe et on avance. Les mêmes qu'ont dit hier Ali,
25:06président, exactement les mêmes, les mêmes, aux mêmes endroits, aux mêmes postes,
25:10aux mêmes fonctions, faisant le même travail, disent Oligui, président.
25:18Il y a un problème. Et c'est pour cette raison qu'on ne veut pas que Bilbizé parle. Parce que
25:29Bilbizé leur dit arrêtez de tromper les Gabonais. Arrêtez de tromper les Gabonais. Vous ne pouvez
25:34pas continuer comme ça. Je dis à mes camarades du PDG, c'est nous qu'on a enlevé. Arrêtez de
25:40vous accrocher. Parce que vous n'aidez pas le pays quand vous faites ça. Regardons-nous en face.
25:49Regardons les erreurs commises. J'ai commis des erreurs. J'ai demandé pardon pour cela. Il ne
25:55suffit pas de demander pardon. Il s'agit de faire un vrai examen de conscience et de regarder la
26:01réalité en face. Si on s'est trompé, laissons les autres faire. Mais les autres là, ils étaient
26:06là aussi. Et c'est pour ça qu'ils ont du mal à se débarrasser des autres. Ils font ensemble.
26:20Copains, copains, je te tiens, tu me tiens par la barbichette. C'est pour ça que vous les voyez
26:29là. Hier, on disait le pouvoir Bongo PDG. Aujourd'hui, c'est le pouvoir Sétéri PDG.
26:35Regardez bien. Qu'est-ce qui justifie que certains qui sont encore aujourd'hui membres
26:44du bureau politique du PDG soient au gouvernement ? Dans toutes les institutions, du palais de la
26:54présidence de la République, au gouvernement, au parlement, assemblée nationale, sénat, conseil
27:00économique et social, je ne parle même pas de la haute administration. S'ils ont mal fait hier,
27:05pourquoi ils feraient bien aujourd'hui ? Il y a un problème ? Chers compatriotes,
27:12le consensus ne s'étant pas fait sur le projet proposé, avec plus de 800 amendements pour un
27:25texte de 194 articles, soit une moyenne de quatre amendements par article, il n'est pas trop tard
27:34pour bien faire. Remettons la balle à terre, comme on dit familièrement. D'autant qu'il vaut
27:41mieux prévenir que guérir. Demain, au moment de l'embrasement, il sera vraiment trop tard.
27:48Il est encore temps de rectifier le tir. Et nous, la plateforme, nous appelons solennellement le
27:57Sécurité a retiré ce projet mortifère. Retirez-le, il n'est pas bon. Vos propres
28:03parlementaires l'ont amendé, 800 amendements. Dans un système normal, ce texte est rejeté.
28:09Dans un système où les droits du parlement sont respectés, quand il y a 800 amendements,
28:20c'est que le texte n'est pas bon. Il faut le rejeter. Il ne s'agit pas de donner une petite
28:25victoire à la marge, en allant restaurer le poste de Premier ministre pour dire qu'on a
28:29gagné quelque chose. Ça ne sert à rien, un Premier ministre, lorsqu'on est un président
28:33roi. Il faut retirer ce texte, il est mauvais. Il faut le retirer. Il est encore temps. Il faut
28:43rechercher les voies pour élaborer un texte plus inclusif et plus démocratique. C'est encore
28:49faisable. Vous voulez courir, pourquoi ? Vous avez dit 24 mois, on n'est qu'à la moitié. Vous
28:54courez pourquoi ? Prenez le temps de bien faire et sortons tous de la transition avec un texte
28:59conscientiel. Ne nous faites pas sortir de la transition divisée, se regardant en chaîne de
29:04faillances, en nous attaquant à la machette. On ne veut pas arriver à ça. Faites bien les choses.
29:10La dignité des Gabonais est à ce prix. L'honneur de la République est à ce prix. Et la République
29:17vous dit aujourd'hui refaisons ce texte, il est mauvais. Refaisons-le. C'est aussi le lieu
29:29d'interpeller ici la communauté internationale, notamment la CEC qui est venue à Libreville et
29:39qui a assisté à toutes les étapes. Nous disons à la CEC est-ce que c'est ça la constitution que
29:45vous validez ? C'est le lieu d'interpeller l'Union africaine qui est venue à Libreville et nous lui
29:50disons est-ce que c'est ça ce que vous voulez valider pour le Gabon ? Nous interpellons les
29:54Nations unies, notamment l'UNOCA présente à Libreville, les sentiers de la discorde sur lesquels
29:59nous conduit le CETERI est revenu sur les sentiers de la concorde, de l'unité, de la fraternité,
30:05de la concorde voulue par les pères fondateurs. Si ce champ n'est pas saisi, nous nous souviendrons
30:12seulement de cette vérité qui veut que l'armée, l'armée ne quitte le pouvoir que par le même
30:19chemin qui lui a mené, c'est-à-dire par un autre coup d'État. On ne veut pas de ça. Arrêtez.
30:24C'est la raison pour laquelle nous rejetons avec vigueur tout projet consistant à accorder
30:36aux militaires fauteurs de coups d'État une amnistie inscrite dans la Constitution. Tout au
30:42plus serait-il envisageable une loi spéciale à la condition qu'on dise à la Nation les crimes et
30:50les délits commis pour lesquels on sollicite l'amnistie. Puisqu'on a libéré, on n'a donc pas
31:01commis un crime. Pourquoi on veut l'amnistie ? Dites-nous les crimes qui ont été commis pour
31:07lesquels on veut l'amnistie. C'est la question. Mesdames et Messieurs, je termine mon propos sur
31:13une chose. Dans les jours qui viennent, nous allons nous déployer pour aller à la rencontre
31:22de nos compatriotes dans les quartiers pour expliquer la situation du pays. Le sujet aujourd'hui,
31:29ce n'est pas est-ce qu'on soutient ou ne soutient pas. Même ceux qui soutiennent le CETERI reconnaissaient
31:36que ce texte est mauvais pour le pays. Ayons le courage pour une fois de dire à celui qui dirige
31:41que ce n'est pas bon. Hier, on m'a reproché de ne l'avoir pas dit publiquement. J'accepte ce
31:47reproche. Je l'ai dit dans d'autres milieux et j'ai pensé le dire dans ces milieux-là. On m'a dit
31:52qu'il fallait le dire publiquement. Maintenant, je le dis publiquement. Ce texte n'est pas bon.
31:56Retirez-le. Dire ça, ce n'est insulter personne. Dire ça, je parle en nom de l'expérience. J'ai
32:02été ministre longtemps. J'ai été ministre sous Omar Bongo, certes ministre délégué. J'ai été
32:07ministre sous Ali Bongo. Évidemment, aujourd'hui, certains veulent faire de moi un bouc émissaire.
32:13Je ne serai le bouc émissaire de personne. Certains veulent que Billy Buzo soit l'agneau
32:25sacrificiel sur lequel faire peser tout le mal du PDG. Je n'ai pas créé le PDG.
32:30Sur les 56 ans de pouvoir, j'ai été premier ministre sept mois. Est-ce que c'est en sept
32:43mois qu'il faudra oublier ceux qui sont restés là 19 ans, 20 ans, 23 ans ? On me dit que je n'ai
32:52pas fait les routes. Je n'ai jamais été ministre des routes. Mais ils sont dans ce gouvernement,
32:56ceux qui ont été ministre des routes, soit Ali Bongo. Il faut leur poser la question. On dit
33:00que Billy Buzo a laissé la dette, mais laquelle ? J'ai été premier ministre en milieu d'année,
33:05au mois de janvier. En janvier, on n'a pas encore fait un budget. On est en cours d'année budgétaire.
33:10Et en août, il y a eu un coup d'État. On n'a pas pu faire un budget. Je n'ai fait aucun budget
33:14en tant que premier ministre. Quand on ne connaît pas, on demande. Nous allons annoncer une initiative
33:31pour permettre à nos concitoyens d'avoir un vrai débat sur la nature et l'organisation
33:39des institutions qui devront guider notre pays pour les prochaines décennies.
33:43On va dire aux populations dans les quartiers. Il y avait deux ministres à Mayumba. Ils sont
33:49arrivés l'un après l'autre, l'un à la suite de l'autre. Il y a un qui a dit aux populations
33:53qu'il faut voter oui. Comme ça, la communauté internationale va donner l'argent. Quel est le
33:59rapport entre la constitution qu'on vote pour notre pays et l'argent que vous voulez ? Il n'y a
34:05aucun rapport. La constitution, après ce gouvernement, restera. La constitution,
34:11c'est le projet collectif que se donne un pays. Le rêve que se donne un pays en disant à quoi
34:16est-ce que nous voulons ressembler dans 30 ans, dans 50 ans ? Quel pays on veut pour nos enfants ?
34:20Les Américains ont dit que c'est le rêve américain. Toute personne qui vient travailler
34:25s'enrichit chez nous. Il n'y a pas de problème. On accepte tout le monde. Les Canadiens font pareil.
34:29Les Français ont dit que c'est liberté, égalité, fraternité. Quel est le rêve ? Quelle est
34:33l'ambition que le Gabon se donne pour lui, pour ses enfants, pour ses petits-enfants ? Dans 50 ans,
34:39est-ce que le projet qu'on se donne, c'est un roi qu'on veut installer ? Non. Est-ce que le
34:45projet qu'on se donne, c'est excluer ? Non. Et c'est ce que nous allons faire ensemble pour le
34:53Gabon. Ils sont là. La plateforme n'est pas fermée. Nous la commençons à peine. Nous l'ouvrons.
34:58Ceux qui sont là, qui sont en dehors d'ici, qui nous écoutent, qui nous regardent, qui veulent
35:03rejoindre la plateforme, nous n'allons pas mener un combat contre quelqu'un. Il ne s'agit pas ici
35:09de dire que nous sommes contre un tel ou contre un tel. Notre combat ici, c'est qu'il nous fasse
35:13une constitution qui rassemble le Gabon, une constitution qui unit les enfants du Gabon.
35:17Et cette constitution qui est proposée, elle est mauvaise. C'est pour ça qu'on la combat. Elle
35:22est mauvaise. À ce stade-ci, nous donnons encore l'opportunité au gouvernement, au SETERI de
35:30retirer ce texte. Quel est le courage de le retirer ? Hier, nous aurions dû avoir ce courage-là,
35:37quand on nous a dit que ce que vous faites est mauvais. On aurait dû entendre ça. On ne l'a pas
35:41entendu. Et ceux qui sont là, en haut, étaient avec moi quand on refusait d'entendre là. Et
35:47aujourd'hui, ils refusent encore d'entendre. Nous étions ensemble et on disait non, c'est bon,
35:56le Parlement va adopter. Et le Parlement a adopté la constitution qu'on a modifiée au mois d'avril,
36:02au mois de mars 2023. Le Parlement l'a adoptée, comme ce Parlement qui fait 800 amendements mais
36:09qui adopte quand même. Je ne sais pas, Samuel Nguangouta qui est enseignant, dont tu as mis
36:17sur une copie, un dicté, tu as dit qu'il y a 80 fautes, mais quand même tu donnes 18 sur 20.
36:23Parce qu'il l'a adoptée à l'unanimité moins huit, c'est ça ? 800 amendements et on adopte à
36:32l'unanimité moins huit. Chers compatriotes, merci de m'avoir accordé quelques-unes de votre temps.
36:36Seul l'avenir nous dira. Que vive le Gabon immortel, notre patrie chérie. Je vous remercie.

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