Neuf podiums en 13 courses, dont trois titres (quatre médailles d'argent, deux en bronze). Voilà le bilan de l'équipe de France masculine de cyclisme sur route (sur les courses en ligne) depuis l'arrivée de Thomas Voeckler au poste de sélectionneur en 2019. Autant dire que beaucoup attendent avec impatience de connaître la stratégie concoctée par le "sorcier" alsacien pour la course en ligne masculine des Championnats du monde sur route, qui aura lieu ce dimanche à Zurich. En bon magicien qu'il est, le sélectionneur tricolore n'a bien évidemment rien dévoilé de ses plans secrets lors de la conférence de presse organisée ce vendredi au GQ suisse de l'équipe de France. En revanche, l'objectif final est lui très clair : "On est là pour être champion du monde".
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00:00Tout d'abord, c'est une sélection qui m'a posé des problèmes, des gros problèmes.
00:08Et puis, à un moment, il faut décider.
00:11Il y a les coureurs, je viens de rappeler, qui sont performants actuellement,
00:15que ce soit sur la Vetta ou qui ont été performants au Canada,
00:19et qui n'ont pas été sportifs.
00:20On aurait pu déterminer, d'ailleurs, on aurait pu être là.
00:22Après, j'ai décidé d'emmener ces huit mecs,
00:27ces huit garçons avec moi, pour représenter au mieux les coureurs de la France,
00:32dimanche à Zurich, sur ce circuit que vous avez vu il y a quelques jours.
00:37On le voit depuis un moment, on est à l'arrivée des Contre-la-Montre.
00:41C'est dix jours pour nous, on fait un peu étape par étape,
00:44et ça se termine par la course médiatiquement la plus importante.
00:50L'objectif, c'est d'avoir le même maillot,
00:52on sait que ça s'avère après Contre-la-Montre, c'est l'objectif.
00:55Il est ambitieux, bien sûr, mais si on n'a pas d'objectif ambitieux,
00:58on joue au petit bras, et il faut aussi avoir la tête sur les épaules.
01:03Mais voilà, je pense qu'on est dans les bonnes dispositions.
01:07J'ai 100% confiance dans ce groupe, pour appliquer de manière naturelle,
01:12et certainement pas forcée, ce qu'il me manque le plus,
01:14c'est la stratégie et les politiques, et l'intérêt suprême de Sudbury.
01:18Ça fait un peu le soleil de l'île, mais je pense,
01:20l'intérêt suprême de l'équipe de France.
01:23Et je sais que, je suis convaincu en tout cas,
01:26que ces garçons, ils ont 100 ans, 200 ans,
01:28qu'on aurait besoin d'en rappeler tout de quoi.
01:30Le parcours, vous l'avez, il y a 273 kilomètres,
01:33on rappelle 5 kilomètres d'effectifs,
01:35on n'est pas loin des 280 kilomètres,
01:37au moment où Jean, je crois, sur le circuit,
01:39il s'est écrit 7 tours, mais c'est quand même 7 tours et demi,
01:42il y a 205 kilomètres sur le circuit,
01:45avec les chiffres que vous connaissez.
01:47Le parcours, je peux vous dire ce qu'il est présenté,
01:50que vous avez sur le livre,
01:52technique, qui est toujours facilement trouvable d'ailleurs.
01:55Il y a cette partie en ligne,
01:58qui des fois, ne sert pas,
02:01soi-disant, forcément à grand chose,
02:03mais elle n'est pas anodine, il y a du dénivelé.
02:06Je pourrais poser la question à Valentin,
02:08il a remis ce qu'il a fait hier dessus.
02:10Il n'y a pas eu de kilomètre zéro,
02:12donc il a reconnu le parcours parfaitement.
02:14Donc, ça ajoute,
02:16pour ce jour, il n'est peut-être pas là,
02:18mais ça compte,
02:20ces kilomètres qui seront là.
02:22J'en décide souvent au fictif,
02:24parce que les 5 kilomètres de fictif,
02:26demandés aux garçons, quand sur un tour de France,
02:28vous avez 8,9 jours, 9,9 jours à la fin,
02:30ça compte.
02:32Et le parcours ensuite,
02:34il y a un paramètre qui va jouer énormément
02:36en rapport à ce qu'on a vu aujourd'hui,
02:38ce qu'on verra sans doute demain,
02:40avant que les prévisions se confirment,
02:42c'est la météo, c'est clairement,
02:44je suis prêt à dire un sport différent,
02:46et puis l'autre aspect,
02:48bien sûr qu'il y a les chiffres dénivelés,
02:50les pourcentages d'étalus,
02:52et l'autre aspect, c'est la manière dont les coureurs,
02:54et là je ne parle pas forcément de l'équipe de France,
02:56mais les coureurs dans l'ensemble,
02:58utilisent ce circuit,
03:00et adorent ce circuit,
03:02il doit y avoir une croissance large,
03:04il y a des circuits qu'on pensait impossibles
03:06pour des sprinteurs, des sprinteurs ont gagné,
03:08inversement, on croyait des circuits pas durs,
03:10et puis ça arrive un par un.
03:12Donc, ça c'est,
03:14c'est mon travail en échange,
03:16en échangeant avec les coureurs,
03:18d'imaginer un peu ce que ça peut donner dans les conditions,
03:20je prends les notes, et puis quand je parle des conditions,
03:22c'est la météo, les positions,
03:24les favoris, les outsiders,
03:26les ambitions des équipes.
03:28Donc voilà, après le parcours, pour terminer là-dessus,
03:30il est technique,
03:32sans communes mesures, cependant avec suite l'an dernier,
03:34il est exigeant,
03:36il y a des parties où on peut récupérer,
03:38mais il y a surtout beaucoup de parties
03:40où on ne peut pas récupérer,
03:42c'est ce que je veux dire,
03:44et puis ça je pense que les coureurs,
03:46ils n'ont pas le droit de dire beaucoup de choses,
03:48ils n'ont pas le droit de vous dire grand-chose ce soir,
03:50mais ils peuvent vous donner leur ressenti sur le parcours.
03:52Je reste mesuré sur le terme stratégique,
03:54parce que ce coup,
03:56on en fait un peu beaucoup,
03:58c'est quand même,
04:00les mecs qui sont les premiers artisans,
04:02moi j'essaie de donner un état d'esprit,
04:04d'être un peu garant de ça,
04:06je veux que les gens qui m'ont regardé la télé,
04:08ou qui viennent sur le bord du circuit,
04:10les appuient, soient fiers de leur équipe,
04:12et que le discours classique,
04:14c'est de donner le meilleur de soi-même,
04:16ça c'est clair, mais j'ai envie de dire que c'est le minimum,
04:18c'est le minimum de donner le meilleur de soi-même.
04:20Donc,
04:22stratégie oui,
04:24il y a,
04:26sachant que des fois,
04:28ça peut ne plus servir à rien,
04:30et qu'on peut aussi se tromper,
04:32il faut surtout savoir s'adapter,
04:34et sur ce circuit,
04:36bien sûr que le vélo,
04:38c'est un sport tactique,
04:40mais c'est quand même un circuit qui va
04:42favoriser les coureurs les plus forts,
04:44voilà, donc ça on en tient compte,
04:46ça fait partie aussi d'une stratégie,
04:48si l'on veut utiliser ce terme,
04:50de savoir que
04:52vous avez une course, même si c'est dédiée,
04:54même si,
04:56c'est,
04:58c'est quand même mieux d'être
05:00posto,
05:02que d'être juste collectif,
05:04quand on est posto et collectif,
05:06c'est pas mal,
05:08ça nous donne, ça nous met déjà dans les
05:10meilleurs positions,
05:12dans les meilleures positions.
05:14L'équipe, moi je suis fier
05:16de l'équipe qu'on a lée,
05:18je vous laisse
05:20vous les spécialistes,
05:22et c'est pas pour,
05:24c'est pas avec l'arrière-pense
05:26que je dis ça,
05:28j'y vais toute l'année,
05:30juger du politique le plus fort ou pas,
05:32parce que j'ai,
05:34j'ai déjà l'esprit,
05:36c'est que,
05:38c'est qu'il y a le papier,
05:40que ça soit pour ça,
05:42pour le collectif,
05:44le plus solide entre guillemets,
05:46ou les archives favoris,
05:48en individualité,
05:50et puis après il y a la réalité du terrain,
05:52et même si, comme je l'ai dit,
05:54c'est un circuit qui sera dur,
05:56et donc qui avantage les coureurs,
05:58qui sont les plus forts,
06:00je pense, sans faire reprendre
06:02notamment un coureur qui risque d'être plus fort,
06:04c'est pas l'ennemi public numéro un,
06:06tout le monde est là pour se donner de la chance
06:08d'être champion du monde,
06:10et de mettre du temps d'oeuvre au cours,
06:12après,
06:14d'avoir un bon collectif
06:16et un état d'esprit irréprochable,
06:18c'est
06:20une condition
06:22pour se,
06:24pour s'ouvrir le champ des politiques,
06:26c'est une condition
06:28signée par l'article 15,
06:30pour finir sur cette histoire de collectif,
06:34je me souviens très bien
06:36qu'avant le championnat du monde à Wollongong,
06:38on disait la même chose,
06:40et je le disais aussi, même en interne,
06:42et je pense que c'est même entre nous,
06:44donc on apprend aussi,
06:46je ne dis pas que
06:48les gars ont pris une solidarité monstre,
06:50dans le final,
06:52on fait une magnifique deuxième place,
06:54derrière un groupe qui était sans doute intouchable ce jour-là,
06:56mais on peut, comme je le dis souvent,
06:58améliorer des choses, même quand ça marche,
07:00et inversement, pas trop envoyer bouler quand ça ne marche pas.
07:02Et puis en Australie,
07:04j'en prends largement ma part,
07:06c'est une course de vélo sans oreillettes,
07:08et à un moment,
07:10je n'ai peut-être pas été assez clair,
07:12et on n'a peut-être pas agi de la bonne manière,
07:14et il faut retirer les anciens mouvements,
07:16c'est passé, on en tient compte.
07:18Et puis,
07:20on a une équipe solide, c'est vrai,
07:22mais cette équipe la plus solide,
07:24c'est toujours un vainqueur,
07:26pas forcément,
07:28il faut que ça se traduise sur le terrain,
07:30que ce soit les individualités,
07:32ou les collectifs, il faut que ça se traduise sur le terrain,
07:34et pas forcément que ça soit du clin-clin,
07:36ou du vélo feu d'artifice,
07:38il faut que ça se traduise
07:40en concret,
07:42mais ça peut ne pas aussi
07:44se produire sur la télé,
07:46ce n'est pas toujours,
07:48tiens, on attaque à 180° de l'arrivée,
07:50et puis ça dole jusqu'au bout,
07:52très rare que ce soit comme ça,
07:54en tout cas,
07:56le mettre en place,
07:58c'est compliqué.