• il y a 3 mois

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00:00Générique
00:27Bonsoir.
00:28Selon de nombreux diplomates et universitaires à l'autorité établie,
00:33jamais la fin du monde n'a été aussi proche du Proche-Orient et la paix aussi lointaine.
00:40Le conflit israélo-palestinien présente le visage le plus dantesque de l'intolérance
00:46et le côté le plus barbare de l'humanité,
00:48puisque un enfant meurt toutes les 10 minutes, selon l'UNICEF, dans cette guerre.
00:54Il s'agit là du paroxysme des conflagrations entre communautés,
00:59donnant au monde moderne sa guerre la plus longue,
01:03une guerre des égaux et égocentrisme,
01:06avant d'être celle des armes qui ont encore grondé cette semaine.
01:11Les hommes et les femmes de notre époque devraient tous se rendre en pèlerinage à New Delhi, en Inde,
01:17pour méditer au pied de la tombe du Mahatma Gandhi,
01:20une de ces sagesses qui vaudra pour les siècles et des siècles,
01:24à savoir la règle d'or de la conduite est la tolérance mutuelle.
01:30C'est ce qui fait créellement défaut aux entités sociales contemporaines,
01:34au point de transformer les pays et le monde tout entier en un continuum de tensions.
01:40Dans ce contexte inflammable,
01:43le Cameroun, fidèle à l'option politique et diplomatique du mendiant de la paix Paul Biam,
01:48prône et recherche tout simplement la non-violence au plan local, national et international.
01:56D'où le colloque organisé cette semaine au palais des congrès de Yaoundé
02:01sur les conflits intercommunautaires et la promotion du vivre-ensemble.
02:07Une initiative de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme,
02:13dont le président Peter Mafani-Mousongué a décrit le contexte conflictuel camerounais
02:19comme une situation à la grave pente.
02:23À quel point et pourquoi, mais surtout, que faut-il faire pour éviter le syndrome de la guerre ?
02:29Le secrétaire général de la dite commission et coordonnateur général du colloque de cette semaine,
02:34Chi Asafor Cornelius, est avec nous pour les réponses.
02:38Inspecteur d'État, docteur en droit privé et enseignant à la faculté des sciences judiciaires,
02:42à la faculté des sciences juridiques et politiques de l'université de Yaoundé-Dume,
02:46il aura à la fois le droit à la parole et la parole du droit.
02:52Chi Asafor Cornelius, bonsoir et bienvenue.
02:55Bonsoir, monsieur Rumi Althussengok, et merci de me faire l'honneur, à moi,
03:02ainsi qu'à la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme,
03:07de nous inviter à votre prestigieuse émission.
03:11C'est nous qui sommes honorés, vous êtes à la fois universitaire et homme politique,
03:17et du coup, on voudrait savoir, cette semaine, au palais des congrès,
03:21vous avez surtout fait de la science ou plutôt de la politique ?
03:26Je crois qu'on a fait les deux.
03:29Il y a eu un peu de science, un peu de politique.
03:35Et comme vous le savez, toute action est précédée par la réflexion.
03:42Même s'il faut mener une action politique, il faut avoir réfléchi sur cette action-là.
03:49Et c'est ce que nous avons essayé de faire au palais des congrès du 26 au 28 septembre 2024.
04:01Pourquoi le Premier ministre Peter Mafani-Mosonguet présente les conflits intercommunautaires au Cameroun
04:07comme une situation grave ? Que risquons-nous ?
04:11Et à bon devoir, à raison.
04:17Tout simplement parce qu'il y a comme une recrudescence des conflits intercommunautaires dans notre pays.
04:25Bien évidemment, quand vous suivez les historiens,
04:29ils vous diront que les conflits intercommunautaires sont aussi vieux que le monde.
04:37Et l'anglo-saxon vous dira, from time immemorial,
04:43they've always been intercommunity conflicts.
04:46Les temps immémoriaux.
04:48Voilà. C'est pas parce que ces conflits ont toujours existé
04:52qu'on doit croiser les bras et les voir continuer à faire leur petit bonhomme du chemin.
04:59Au Cameroun, vous vous souvenez de certaines situations très graves
05:06de conflits intercommunautaires qui ont eu lieu à l'extrême nord,
05:13dans l'ONU, dans le sud, et j'en passe.
05:19Et vous connaissez les conséquences néfastes, désastreuses, des conflits intercommunautaires
05:26en termes de perte en vie humaine, en termes de destruction des biens,
05:30en termes de déplacement des populations.
05:34Aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.
05:37On vous parlera, par exemple, quand les arabes chouais et les mosgoums de l'extrême nord
05:43ont eu leurs échauffourées, qu'il y a eu presque 11 000 personnes déplacées.
05:48Alors, vous savez pourquoi la Commission a été créée ?
05:52Ça a été l'un des déterminants.
05:55Nous devons remplir notre mission de promotion du bilinguisme et du multiculturalisme
06:03dans l'optique de contribuer à la préservation de la paix,
06:09dans l'optique de la consolidation de la volonté des Camerounais
06:16à continuer à vivre en paix.
06:22Vous avez commencé à énoncer quelques échauffourées,
06:28mais je voudrais que vous alliez un peu plus loin
06:32en faisant un rappel rapide des conflits les plus visibles
06:36ou peut-être les plus inquiétants entre les communautés au Cameroun.
06:40Je vous ai parlé du conflit qu'il y a eu à l'extrême nord,
06:44il y a quelque temps, entre les Arabes chouas et les Mousmous.
06:49Il s'agissait d'un conflit entre pêcheurs et éleveurs.
06:53Et pourquoi ?
06:55Ces conflits tournent autour de la recherche de ressources,
07:02ressources hydrauliques,
07:04ressources pour la nutrition du bétail.
07:11Alors, les uns se réclament les privilégier pour avoir ces ressources,
07:20pour avoir accédé à ces ressources.
07:22Les autres également, de manière concurrente,
07:27réclament être aussi bénéficiaires de ces mêmes ressources.
07:33Et cela entraîne quoi ?
07:35Une situation où il y a embrasement.
07:38Et quand il y a embrasement, personne n'est épargné.
07:41Et les enfants, et les femmes, et les hommes, et même les animaux.
07:48Ce qui va maintenant obliger les gens à chercher des pâturages plus verts.
07:54Et chercher même déjà à pouvoir s'abriter.
07:58Parce que quand on vous dit qu'on a brûlé je ne sais pas combien de centaines de résidences
08:03à l'extrême nord, dans le cadre du premier conflit que j'ai cité,
08:07cela veut dire quoi ?
08:09Cela veut dire qu'il faudrait que les autres trouvent où s'abriter.
08:13Et c'est une préoccupation importante.
08:16Dans le Noun, vous avez connu le problème qu'il y avait entre le royaume,
08:25j'appelle ça royaume, Bamoun, et l'autre tribu voisine, les Tikars.
08:32Les gens se sont opposés physiquement, ou des boutiques ont été brûlées,
08:36ou il y a eu combien de pertes humaines ? 5.
08:395 personnes ont décidé.
08:42Des boutiques ont été incendiées, la boutique c'est le fonds de commerce
08:46d'un citoyen ou des citoyens.
08:49C'est sur ces boutiques qu'ils nourrissent leurs enfants,
08:53qu'ils envoient leurs enfants à l'école, qu'ils nourrissent leurs familles.
08:57Mais ces biens ont été incendiés et il a fallu que l'Etat intervienne
09:03pour pouvoir trouver une solution à la crise.
09:06Ce que vous dites là, on l'a vécu également dans une partie du Sud.
09:12Oui.
09:13Entre...
09:14Qui aussi ?
09:16Tout à fait.
09:17On le vit également dans la Damaoua.
09:20Oui.
09:21On le vit aussi...
09:22Entre éleveurs et agriculteurs.
09:23Dans le Nord-Ouest.
09:24Entre éleveurs et agriculteurs.
09:26Alors, est-ce que les causes, il y a des causes qui reviennent,
09:31qui sont les mêmes et qui peuvent être considérées
09:34comme les principales causes de ces conflits ?
09:36Oui.
09:37D'abord, il y a la lutte pour le pâturage plus vert,
09:43pour ce qui est de la lutte entre les éleveurs et les agriculteurs.
09:48Les agriculteurs ont besoin d'espaces pour cultiver.
09:51Les éleveurs ont besoin d'espaces pour élever leurs bétails,
09:55pour faire paître leurs bétails.
09:58Et dans ce conflit, personne ne laisse la place à l'autre.
10:03Dans le Sud, à Kéossé, les cultures des uns ne correspondaient pas
10:10à l'orthodoxie de la culture du village, de l'arrondissement d'accueil.
10:17Et les uns voulaient donc que les autres se conforment
10:21aux traditions et aux cultures du lieu d'accueil.
10:25Ce que les autres n'entendaient pas de cette oreille.
10:28Si vous allez dans l'Ongok et Tungya, il y a eu le même conflit.
10:32Si vous allez dans la Menchoub, il y a eu le même conflit
10:37entre éleveurs et agriculteurs.
10:39Alors, c'est la lutte pour l'accès aux ressources
10:44qui est l'une des principales causes des conflits intercommunautaires.
10:48Où mettez-vous la responsabilité des élites et des hommes politiques
10:53qui n'hésitent pas souvent à opposer des clans, des communautés
10:57et même à instrumentaliser les populations pour leurs intérêts personnels ?
11:01Alors, je crois que c'est très grave.
11:03Je considère ça comme quelque chose de particulièrement grave.
11:07Si les élites, au lieu d'apaiser, encouragent la déflagration.
11:16L'élite, par principe, c'est un guide.
11:20C'est celui qui est clair.
11:22C'est celui qui tient la torche, qui avance et les autres suivent.
11:27Alors, s'il faut que l'élite organise ce genre de situation,
11:31alors ces personnes-là devraient perdre la qualité d'élite.
11:36Purement et simplement.
11:39Parce qu'on est élite parce qu'il faut qu'on guide les autres.
11:42On a lu plus que les autres.
11:45On a plus d'expérience que les autres.
11:48On a émergé plus que les autres.
11:51On a vécu des expériences des autres qu'on traite plus que les autres.
11:55Et ce qu'on doit ramener chez soi, c'est le bon exemple.
11:59Ce qu'on doit ramener chez soi, c'est la paix.
12:02Ce qu'on doit ramener chez soi, c'est l'harmonie entre les populations.
12:06Ce n'est pas que pour des raisons politiques.
12:09Alors, si vous organisez des situations où les gens s'entretuent à la fin,
12:14vous serez l'élite de qui ?
12:16Et de quoi ?
12:17Et pour quoi ?
12:18Pour faire quoi ?
12:48La Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme avait valeur de diagnostic.
12:53Le comité scientifique se devait d'identifier les maladies, leurs signes et les distinguer les uns les autres.
12:59L'expertise permettra une prise de décision.
13:03Les conférences plénières ont permis aux participants d'aller jusqu'à la racine du mal.
13:09Au-delà des recommandations, la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme
13:15invite les Camerounais à ne pas prêter le flanc aux sirènes du chaos.
13:19Entendu qu'eux, les conflits ne profitent à personne.
13:23Docteur Thiasafor Cornelius, au-delà des conflits communautaires,
13:28qu'est-ce qui menace plus gravement le vivre ensemble aujourd'hui dans notre pays ?
13:35Je pense qu'au cours des débats hier, avant-hier,
13:41il y a une personne qui s'est levée qui a dit,
13:46et de manière un peu ordinaire,
13:51mais que je trouve assez profonde,
13:55qu'il y a un manque d'amour entre les Camerounais.
13:59Vous savez, pour bien vivre avec une personne, il faut accepter ses différences.
14:07L'altérité doit être admise pour que les Camerounais puissent continuer à vivre harmonieusement ensemble.
14:16Parce qu'il ne suffit pas de vivre ensemble.
14:18Il faut vivre ensemble de manière harmonieuse.
14:21Alors, il y a peut-être ce manque de reconnaissance de l'autre.
14:28Ce refus, ce rejet de l'autre.
14:32Et là, je reviens sur ce que vous avez dit tout à l'heure en parlant de certaines élites,
14:38qui encourageraient le repli identitaire.
14:44Mais le Cameroun est un pays qui aspire à continuer à être une nation,
14:51la nation qui est l'état achevé, le niveau achevé de l'état.
14:59Constituer des gens qui veulent continuer à vivre ensemble.
15:03Et c'est ce vouloir vivre ensemble qui est le principal déterminant de la nation.
15:10Alors, s'il n'y a pas ça,
15:13qu'est-ce qui peut être une entrave à ce vouloir vivre ensemble ?
15:21Le fait, par exemple, de rejeter l'autre à travers les discours de haine.
15:25Je pense que les réseaux sociaux n'ont pas joué un rôle agréable
15:31dans le maintien de la cohésion sociale.
15:34Parce que les réseaux sociaux ont donné la possibilité au Cameroun
15:37d'utiliser cet instrument qui, à mon sens,
15:43a été découvert pour promouvoir le développement humain durable,
15:49un développement qui puisse rehausser le statut de la personne
15:55à des fins complètement diaboliques, si vous permettez le terme.
16:01Dans les injures, dans la construction de situations de rejet,
16:08dans la stigmatisation...
16:11Les discours de haine.
16:12Les discours de haine, surtout.
16:14Oui, telle tribu est ceci, telle famille est ceci, tel village est ceci.
16:19Non.
16:20Il faut bâtir une situation où tout le monde reconnaît sa Camerounité.
16:28Parce que si du nord au sud, de l'est à l'ouest,
16:30nous reconnaissons tous notre Camerounité,
16:33je crois que le repli d'identité va s'en trouver un peu mis à l'étroit.
16:40Et puis je crois que les Camerounais pourront mieux vivre ensemble
16:43de manière harmonieuse, pacifique.
16:46En plus de ce que vous dites là,
16:48beaucoup de Camerounais ordinaires pensent que
16:51le problème du vivre ensemble, en réalité,
16:54est que le pays est divisé en deux.
16:56Il y a ceux qui mangent sans rien laisser tomber,
17:00et ceux qui ne mangent pas.
17:02Est-ce que vous en avez parlé pendant votre colloque ?
17:06Oui, moi j'ai vu...
17:09Il y a des recommandations qui vont, par exemple,
17:13dans le sens de la prise en compte,
17:16une prise en compte assez sérieuse,
17:19des problèmes d'emploi pour les jeunes.
17:22Parce que la personne qui a intervenu
17:26nous a fait savoir que
17:31les jeunes constituent le foyer
17:35le plus facilement exploitable
17:40des conflits intercommunautaires.
17:45Et il y a également les femmes qui constituent la majorité
17:50de la population
17:53qui ne pensent pas avoir la place qu'il leur faut dans notre société.
17:59C'est-à-dire qu'elles ne pensent pas...
18:02Et puis quand ça vient des éminences grises,
18:05même des sexes féminins,
18:08on prend ça très au sérieux.
18:11Elles ne pensent pas, pour le moment,
18:14être placées au même niveau d'égalité que les hommes.
18:18Alors, il y a peut-être des situations
18:23de non-emploi pour les jeunes,
18:26mais je crois que le gouvernement
18:28est en train de mettre en place un certain nombre de projets,
18:31à travers même déjà la formation universitaire.
18:34Vous savez que la formation universitaire
18:37est chargée de paradigmes.
18:39On ne forme plus pour former.
18:41On forme pour qu'il y ait employabilité
18:47à l'issue de la formation.
18:50Et je crois que c'est parmi les efforts
18:52que le gouvernement devrait continuer à faire,
18:54que le gouvernement fait.
18:55Est-ce que vous-même, disons,
18:57comme personnalité, comme élite,
18:59dans votre quartier,
19:01il vous arrive, par exemple, en fin d'année,
19:04de donner quelques casiers de bière
19:07aux conducteurs de moto-taxis,
19:10aux voisins qui n'ont rien,
19:13ainsi de suite, des petites choses comme ça,
19:15des gestes symboliques qui peuvent apaiser aussi ?
19:17Moi, je ne fais plus que ça.
19:20Quand je peux mettre les lampes à l'air
19:22pour que les malfaiteurs n'agressent pas
19:27le voisinage de mon quartier,
19:29je n'hésite pas à le faire.
19:31Quand je peux permettre un enfant d'aller à l'école
19:36avec les moyens limités qui sont les miens,
19:40moi, je n'hésite pas.
19:42Quand je peux organiser, à la rentrée,
19:48des situations où, avec des efforts
19:55de plusieurs de mes amis,
19:58des camarades du parti,
20:01nous mettons ensemble un peu de moyens
20:04pour que les enfants qui, autrement,
20:06ne pouvaient pas aller à l'école,
20:08puissent prendre le chemin de l'école
20:12grâce à nos petits efforts.
20:14Je crois que la vie, c'est aussi le partage.
20:18La vie, c'est aussi le retour à la communauté
20:22qui vous a vu naître,
20:24qui vous a vu grandir,
20:26qui vous a vu réussir.
20:28C'est aussi ça, le sens de la vie.
20:30Et de vivre ensemble.
20:32Toujours parmi les raisons,
20:34il y a ces bandits à cols blancs,
20:37comme dit le chef de l'État,
20:39le président de la République,
20:41qui suscitent donc la colère du petit peuple,
20:43spolié par la corruption
20:45et le détournement des fonds publics.
20:47Cela oppose donc une communauté d'oligarques,
20:50dont l'enrichissement est illicite,
20:52à une communauté populaire
20:54dépossédée du bien public,
20:56qui pouvait pourtant servir
20:58pour la construction des hôpitaux,
21:00des écoles, des routes, ainsi de suite.
21:02Est-ce que ce n'est pas une source
21:05aussi préoccupante
21:07qu'il fallait créer durant vos travaux ?
21:09Bien évidemment, si je regarde les recommandations,
21:12il y a une recommandation qui a été formulée.
21:15De cette manière,
21:18il faut continuer à promouvoir
21:22une bonne gestion de la chose publique.
21:26Il faut continuer à promouvoir
21:30la reddition des comptes.
21:33Voilà autant de situations
21:36qui devraient permettre à l'État
21:40de suivre une gestion
21:43assez utile
21:46des moyens publics,
21:49pour le bien de tous,
21:51et non pour le bien de certains.
21:53Je crois que c'est ce que
21:55le chef de l'État,
21:57Son Excellence Paul Billet,
21:59s'emploie à faire,
22:01à travers le contrôle supérieur de l'État,
22:04à travers la charme des comptes,
22:07à travers le Tribunal Communal Spécial,
22:10à travers la CUNA qui a rendu son rapport cette semaine,
22:13un rapport par ailleurs accablant
22:16sur l'état de la corruption au Cameroun.
22:19Vous luttez contre les conflits intercommunautaires,
22:22mais vous laissez prospérer les memorandats
22:25ou les mémorandums, c'est ce nom,
22:28souvent signés par des élites et leaders politiques
22:31du pouvoir et de l'opposition,
22:33pour des revendications à caractère identitaire
22:36et communautaire, capables de susciter des tensions.
22:39Est-ce que cette inflation des mémorandats
22:42ou des mémorandums dans notre pays
22:45n'est pas un danger et une bombe à retardement ?
22:48Vous savez, à l'issue du colloque
22:51qui s'est achevé l'autre jour,
22:54qui s'est achevé samedi,
22:57il y a une recommandation
23:00qui voudrait
23:03qu'on pense beaucoup plus nation
23:06que village.
23:09Parce que quand on pense village,
23:12c'est trop restrictif.
23:15Parce que si on vous nomme directeur général
23:18et que vous pensez que l'entité publique
23:21vous a donné ce nom pour votre village,
23:24c'est très grave.
23:27Ça veut dire que vous avez perdu votre temps à l'école.
23:30Il y a eu cette recommandation là
23:33pour dire
23:36faisons en sorte
23:39que les Camerounais cessent de penser village
23:42et qu'ils pensent nation.
23:45Ne pensons pas village, pensons Cameroun.
23:48L'essentiel de nos efforts
23:51doit tendre vers l'édification
23:54d'une nation où le vivre ensemble
23:57n'est pas un slogan mais une réalité.
24:00Bien évidemment, les gens ont proposé
24:03qu'il y ait un cadre juridique
24:06de promotion
24:09beaucoup plus accélérée
24:12du vivre ensemble
24:15et un cadre juridique
24:18qui va permettre la soutenabilité
24:21du vivre ensemble.
24:25Ça veut dire que les gens ont compris
24:28que la plupart du temps, les gens pensent village
24:31ils ne pensent pas nation
24:34mais je crois que pour tout agent public
24:37pour tout haut responsable
24:40on devrait pouvoir penser d'abord nation
24:43d'abord Cameroun avant de penser village.
24:46Avant de poursuivre cet entretien
24:49Docteur Chiassa Fort-Cornelius
24:52Je voudrais vous proposer de faire un petit bilan
24:55des premiers jours de la rentrée scolaire
24:58mais vous projetez aussi sur la rentrée universitaire
25:01afin de voir comment elle se prépare.
25:04C'était l'objet du conseil de cabinet
25:07présidé cette semaine même par le premier ministre
25:10chef du gouvernement Chief Docteur Joseph Dionne-Goutet
25:13Voici ce qu'on peut en retenir avec Laurentine Docono.
25:17La présentation des habits neufs
25:20de l'enseignement supérieur au Cameroun
25:23Ils sont arborés par le maître-dresseur de l'écurie.
25:26Les habits neufs, c'est d'abord les établissements
25:29créés par le chef de l'Etat le 5 janvier 2022
25:32Tous les 24 établissements inhérents
25:35à ces institutions universitaires sont désormais fonctionnels.
25:38Avant nouveau, outre neuf,
25:41des importants programmes de développement
25:44et d'équipement des universités d'Etat
25:47sont actuellement en cours d'exécution.
25:50Les deux concepts d'université-entreprise
25:53et du statut de l'étudiant-entrepreneur
25:56Nous allons également insister sur l'assurance qualité
25:59la qualité de la formation.
26:02A une échelle plus accessible,
26:05le ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle
26:08s'emploie à veiller au respect des standards et normes.
26:11Nous continuerons à faire en sorte que la formation professionnelle
26:14soit placée, comme nous l'avons dit toujours,
26:17sur un piédestal de respect, d'honneur et de respectabilité.
26:20Nous continuerons à faire de la formation professionnelle
26:23cet instrument indispensable pour le développement,
26:26pour la construction de l'émergence,
26:29pour la mise en œuvre de la SND30 de manière générale.
26:32Rendue à sa deuxième semaine, l'année scolaire 2024-2025
26:35présente des indicateurs en constante évolution
26:38et une reprise progressive et sans heurte
26:41des activités pédagogiques selon l'évaluation
26:44faite par les professeurs Laurent Sege et Tunzingua
26:47de l'éducation de base et de l'Ova Lyonga
26:50des enseignements secondaires.
26:53Sur la foie du dernier pointage effectué le 9 septembre dernier,
26:56le module « Effectivité de la rentrée » est validé
26:59avec quelques variations suivant les régions.
27:02Le Premier ministre-chef du Gouvernement, Joseph Dionne-Gauthier,
27:05a donné les suggestions et propositions formulées.
27:08Présence effective, couverture optimale des programmes
27:11à l'image des enseignements dispensés aux exigences
27:14du marché de l'emploi.
27:17Large est le spectre des directives données par le chef du gouvernement
27:20au terme du conseil qu'il a présidé ce jour à l'immeuble Étoile.
27:23Une minute de silence a été observée pour honorer la mémoire
27:26des personnes disparues dans les régions en crise,
27:29soit du fait des inondations,
27:32soit du fait des malversations terroristes.
28:02Le 26, 27 et 28 septembre 2024,
28:05qui, à l'Éric,
28:08sont estrits
28:11dans une filière
28:14qui aborde les conflits
28:17de toutes natures intercommunautaires,
28:20internationaux, régionaux et consorts.
28:23Et je crois que...
28:26Et je crois que c'est des étudiants de Maastricht.
28:29Et je crois que c'est des étudiants de Maastricht.
28:32Nous avons également accueilli
28:35les étudiants du département d'anthropologie,
28:38de la faculté de lettres.
28:41Nous avons accueilli les étudiants du département de sociologie,
28:44de la faculté de lettres et sciences humaines
28:47de l'université d'Iaudia.
28:50Bon, nous avons également eu quelques étudiants
28:53du département de philosophie.
28:57Et je crois que...
29:00Et puis il y a un professeur
29:03qui a délivré un cours,
29:06qui a fait une présentation
29:09sur les conséquences des conflits intercommunautaires,
29:12les causes et les conséquences
29:15des conflits intercommunautaires.
29:18Et c'est un professeur de philosophie.
29:21Alors je crois que dans nos universités,
29:24je pense que peut-être qu'on ne l'aborde pas
29:27de manière assez extensive,
29:30mais c'est des problèmes
29:33qui sont abordés dans certains départements.
29:36Et là, c'est l'enseignant d'université qui parle.
29:39Oui, je parle en cette qualité.
29:42Quels sont les grands remèdes proposés par les experts
29:45que vous avez associés à vos travaux,
29:48qui ressortent dans les recommandations,
29:51Je crois que nous avons eu
29:54des travaux très riches
29:57sur le plan de la réflexion pure.
30:00Nous avons eu des travaux très riches
30:03sur le plan des constatations,
30:06des constats.
30:09Nous avons eu des travaux assez riches
30:12du point de vue de la formulation
30:15des suggestions et des recommandations.
30:18Parlant des suggestions et des recommandations,
30:21je peux vous dire que,
30:24quand vous avez commencé à parler de l'enseignement,
30:27je crois que les gens ont mis un accent particulier
30:30sur la promotion de la recherche
30:33et de l'enseignement sur le passé,
30:36c'est-à-dire l'histoire du Cameroun,
30:39dans la perspective de l'édification
30:42d'une société de tolérance et de construction de l'avenir.
30:45C'est une autre question que vous avez posée,
30:48quant à savoir si les autres qui sont considérés
30:51comme de l'autre échelle
30:54prennent en compte ceux qui peuvent être
30:57considérés comme étant au bas de l'échelle.
31:00Il y a également des suggestions
31:03qui sont allées dans le sens de l'accentuation
31:06des actions des populations
31:09sur les méfaits des conflits intra- et intercommunautaires.
31:12Parce que, comme vous le savez,
31:15les conflits ne sont pas seulement intercommunautaires,
31:18il y a aussi les conflits intra-communautaires,
31:21à l'intérieur même des mêmes communautés.
31:24Je crois qu'on a des exemples dans l'histoire,
31:27parmi les populations même du centre,
31:30où les noms des villages
31:33peuvent vous donner une idée
31:36sur les guerres qu'il y a eu
31:40pour installer les populations actuelles là où elles sont.
31:43Il y a eu la proposition
31:46quant à la déconstruction des langages et attitudes
31:49dévalorisant les autres.
31:52Vous savez, quand vous dévalorisez les autres à travers le langage,
31:55vous savez comment les uns, ou comme on appelle les autres,
31:58comment les gens de ce village appellent les gens de l'autre village.
32:01Moi, je ne veux pas évoquer cela ici, mais ça dévalorise.
32:04Et quand ça dévalorise, ça blesse.
32:07Il y a une tendance à la réplique.
32:10Et la réplique peut aller jusqu'à la confrontation physique.
32:13Donc, il y a eu une suggestion dans ce sens.
32:19Il y a eu une suggestion
32:22relative à l'élaboration d'un curricula d'enseignement
32:25sur la bonne utilisation des langues nationales.
32:28Parce qu'il faut que nos langues nationales soient bien utilisées
32:31pour qu'elles ne soient pas un instrument
32:34de dénigrement des autres.
32:37Pour qu'elles ne soient pas un instrument d'injure à l'égard des autres.
32:40Nous aurons l'occasion de reparler tout à l'heure des langues.
32:43Mais pour vous, en tant que coordonnateur général du colloque,
32:46s'il fallait rétenir deux ou trois grandes idées,
32:49ce serait quoi ?
32:52D'abord, la mise en place d'un observatoire
32:55de veille
32:58pour ce qui est des conflits intercommunautaires.
33:01C'est-à-dire que quand il y a la veille,
33:04on peut facilement prévoir
33:07et même entrevoir et voir
33:10avant que cela ne prenne des proportions alarmantes.
33:13Il y a également,
33:16et ça, moi, je l'ai accepté,
33:19l'implication du leadership féminin
33:22dans la gestion des conflits
33:25et dans la gestion des relations.
33:28Dans la gestion des conflits.
33:31Et puis, il y a l'accompagnement
33:34psychologique des personnes victimes des conflits intercommunautaires.
33:40Et puis, certains ont pensé
33:43qu'il faut une implémentation effective
33:46des dispositions du cadre légal et réglementaire
33:49de la gestion des ressources naturelles.
33:52Parce qu'il faut qu'il y ait quand même...
33:55Les agriculteurs sont pérennement en conflit.
33:58Mais il faut enfin qu'on puisse délimiter les zones.
34:01La zone de pâturage doit être différente
34:04de la zone d'agriculture.
34:07Il faut qu'il y ait un cadre légal qu'ils fassent
34:10et que chacun reste dans sa zone
34:13de manière à ce que les conflits puissent être évités.
34:16Et puis, il y a des gens qui sont allés juste à parler
34:19de la communautarisation du foncier.
34:22Et puis, il y a l'implémentation de l'espace vital
34:25dans certaines villes. Pourquoi pas ?
34:28Pour que les plus forts et les plus riches
34:31n'accaparent pas toutes les terres.
34:34Bien évidemment. Et ça, ce sera donc
34:37un bon signe de promotion du vivre-ensemble.
34:40Harmonieux. Ou non ?
34:43Ce que je vais dire là ne va pas vous plaire
34:46comme universitaire, mais les Camerounais ne croient plus
34:49comme les séminaires, les colloques, les symposiums,
34:52ateliers, ainsi de suite. Même le président de la République
34:55s'en est agacé par le passé, invitant à l'action.
34:58Cela m'amène à vous demander
35:01quelle est l'efficacité d'une réflexion
35:04comme celle qui vient de s'achever ? Qu'est-ce qu'elle va changer ?
35:07Qu'est-ce qu'elle va nous apporter ?
35:10Je vais commencer par vous dire que la réflexion précède l'action.
35:13Je ne vois pas de situation où vous allez vous lever un matin,
35:16vous vous dirigez vers un coin et vous commencez à casser
35:19sans savoir ce que vous voulez faire là-bas.
35:22Il faut réfléchir pour pouvoir agir.
35:25Et nous, nous réfléchissons parce que nous pensons
35:28qu'il y a quelque chose à faire au bout de cette réflexion-là.
35:31Et nous sommes une force
35:34de proposition. Nous avons été créés
35:37pour proposer. Nous sommes
35:40un organe consultatif.
35:43Un organe consultatif pour mission première de faire quoi ?
35:46De réfléchir, de conseiller
35:49par la formulation des suggestions et recommandations
35:52pour que le détenteur du pouvoir
35:55des décisions puisse, sur la base
35:58des recommandations pertinentes, bien évidemment il faut que les recommandations
36:01soient pertinentes, puisse prendre des décisions
36:04qui fassent avancer
36:07la situation dans le secteur d'activité donnée.
36:10Et je suis convaincu
36:13que les suggestions et recommandations formulées
36:16qui seront transmises à son très haut destinataire
36:19comme par le passé
36:22seront exploitées à bon escient.
36:25Ce sera quand ?
36:28Dans les très prochains jours.
36:31Nous ne perdons pas de temps après la réflexion.
36:34Dès que la réflexion est finie, la prochaine étape
36:37parce que nous travaillons quand même sur la base
36:40des délais d'exécution
36:43dans les jours qui vont suivre
36:46les résultats de ces réflexions
36:49seront transmises à son très haut destinataire.
36:52Parlons maintenant de la Commission nationale
36:55pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme
36:58qui était
37:01récemment sur le terrain pour observer
37:04l'état de la pratique du bilinguisme
37:07dans un certain nombre d'entités publiques.
37:10On a l'impression que vous êtes juste allé faire du tourisme.
37:13Si ce n'est pas le cas, alors dites-moi, vous avez vu quoi ?
37:16Vous avez fait quoi ? Vous ferez quoi ?
37:19Bon, vous connaissez la loi
37:22du 24 décembre 2019
37:25sur la promotion des langues officielles.
37:28Elle nous oblige
37:32à procéder à l'évaluation
37:35de la mise en oeuvre de la politique
37:38publique et honnête de promotion des langues officielles.
37:41Cela veut dire que
37:44les prescriptions
37:47de cette loi,
37:50l'ordre donné par cette loi
37:53pour ce qui est de la promotion des langues officielles,
37:56pour les modalités de promotion des langues officielles,
37:59des instruments de promotion des langues officielles,
38:02à un moment donné, il faut évaluer
38:05pour savoir si
38:08les institutions assujetties
38:11à cette politique publique
38:14la mettent effectivement en oeuvre.
38:17Et vous savez que
38:20quand nous procédons à cette évaluation,
38:23les rapports
38:26avec les recommandations sont transmis
38:29au Président de la République.
38:32Et vous voyez les changements tous les jours,
38:35ces changements ne tombent pas du ciel.
38:38Vous êtes allé à la CRTVA, au moment donné,
38:41vous avez reçu l'instruction d'avoir un journal bilingue à 17h.
38:44Ça ne venait pas de l'intérieur de la CRTV.
38:47Nous recevons des communiqués ici,
38:50envoyés même par des hautes personnalités,
38:53parfois seulement en une seule langue.
38:56Vous savez, dans une forme,
38:59il y a ce qu'on appelle les champs de résistance.
39:02Et les champs de résistance,
39:05il faut pouvoir les briser, il faut pouvoir les vaincre.
39:08Eh bien, vous ne pouvez pas les vaincre
39:11en restant dans votre bureau.
39:14Si nous restons à la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme
39:17et du bilinguisme toute l'année, nous n'allons pas savoir
39:20ce qu'il se passe au port de Douala en termes de promotion des lances officielles.
39:23Nous n'allons pas savoir ce qu'il se passe au port de Kribi
39:26en termes de promotion de la politique publique
39:29de promotion des lances officielles.
39:32Nous n'allons pas pouvoir savoir ce qu'il se passe à Limbe,
39:35à l'autorité portuaire de Limbe.
39:38Nous n'allons pas savoir ce qu'il se passe à l'aéroport de Garoua,
39:41même à l'aéroport de Yaoundé,
39:44qui est un jet de pierre de nous.
39:47Nous n'allons pas pouvoir s'en rendre,
39:50interviewer les gens,
39:53essayer de procéder à l'évaluation
39:56des services rendus au public
39:59par certains bureaux et services spécifiques
40:02de ces entités,
40:05la bureau du courrier, le bureau de renseignement,
40:08pour être sûr que cette politique publique
40:11est mise en oeuvre par les responsables
40:14en charge de ces entités publiques,
40:17parce qu'il s'agit d'une loi de la République.
40:20On a l'impression qu'au niveau de la Commission,
40:23les langues nationales ne vous intéressent pas beaucoup.
40:26Vous préférez faire la promotion et la défense
40:29de l'héritage colonial à travers le français et l'anglais.
40:32C'est cela ?
40:35Non. Vous savez que la division du travail date de telle heure.
40:38Peut-être que nous ne nous en avons pas fait économie,
40:41la division du travail.
40:44Chacun a son travail.
40:47Si vous lisez la loi sur la décentralisation,
40:50vous allez constater que la responsabilité
40:53de la promotion des langues nationales
40:56a été confiée aux régions.
40:59Ce n'est pas du ressort de la Commission.
41:02Nous, nous nous occupons des langues officielles
41:05et la division du travail a bien voulu
41:08que la loi confie aux régions la responsabilité
41:11de promouvoir les autres langues.
41:14Donc, ce n'est pas que nous nous sommes
41:17confortablement assis sur l'héritage colonial.
41:20Mais encore,
41:23qui a dit que tout héritage colonial était mauvais ?
41:26Mais vous pouvez aussi proposer,
41:29puisque vous êtes une force de proposition,
41:32qu'on renforce votre spectre d'action en plus du bilinguisme
41:35sur la promotion des langues nationales ?
41:38Mais laissez d'abord les régions,
41:41qui sont plus proches des populations.
41:44Que ces régions fassent le travail
41:47que la loi leur a confié.
41:50Et puis si ça les dépasse, nous viendrons à la rescousse.
41:53On ne va pas, dès le départ, commencer à aller arracher
41:56nos attributions alors que nous avons fort à faire
41:59à notre niveau.
42:02La commission nationale pour la promotion du bilinguisme
42:05et du multiculturalisme a été conçue
42:08comme un des instruments pouvant contribuer
42:11à la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
42:14Qu'avez-vous fait dans ce sens depuis
42:17votre création en 2017 ?
42:20Vous savez, j'étais rapporteur
42:23de la commission numéro 1
42:26au dialogue national au Parlement.
42:29Et lors d'une plénière
42:32présidée par le premier chef du gouvernement
42:35qui avait été délégué par le Président de la République
42:38pour présider
42:41aux travaux de cette rencontre,
42:44il y a le justif Moquetter
42:47qui s'est levé et il a dit
42:50le problème de cette union depuis
42:531970, c'est qu'il y avait
42:56un problème de langue.
42:59Est-ce que vous comprenez
43:02ce que ça veut dire ?
43:05Vous voyez quelle importance
43:08il attachait au problème de la langue
43:11dans notre pays.
43:14Un des principaux problèmes de cette union
43:17depuis 1961
43:20est le problème de la langue.
43:23Et je crois que
43:26le Président de la République l'a si bien compris
43:29qu'en créant la commission
43:32pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme
43:35il a peut-être résolu
43:38à un pourcentage très élevé
43:41le problème que Ducamp
43:44qualifierait de problème anglophone.
43:47C'est un problème de langue.
43:50Aujourd'hui, je ne suis pas certain
43:53que quelqu'un d'expression
43:56anglaise ou anglophone
43:59peut aller dans un ministère et s'entendre
44:02dire par quelqu'un que je ne comprends pas l'anglais
44:05donc je ne peux pas vous servir.
44:08Regardez les institutions
44:11de sécurité
44:14aujourd'hui.
44:17Il y a quelques jours
44:20lors de la remise des drapeaux
44:23aux forces
44:26de défense nationale qui allaient nous représenter
44:29dans l'opération de Nations Unies en Afrique
44:32le ministre de la Défense a parlé
44:35pratiquement dans la langue
44:38de sa majesté.
44:41Est-ce que vous savez que nous avons mené
44:44l'opération dans les institutions
44:47de défense et de sécurité, dans les écoles de formation
44:50et nous étions surpris
44:53par le niveau d'adhésion
44:56de ces institutions-là
44:59à la politique nationale de promotion des langues officielles.
45:02Je crois que les officiers de l'armée sont
45:05parmi ceux qui sont le plus bilingues
45:08à mon sens, d'après cette évaluation-là.
45:11Les choses changent.
45:14Il y a une véritable adhésion
45:17à cette politique publique
45:20de promotion des langues officielles
45:23concrétisée par la loi du 24 décembre 2019
45:26portant promotion des langues officielles.
45:29Que gardez-vous comme souvenir de la ville de Douala ?
45:32Je suis à l'aise à Douala.
45:35J'ai vécu à Douala
45:38pendant toute mon enfance
45:41et je peux vous dire
45:44que je n'ai pas eu de problème.
45:47Je me suis senti chez moi.
45:50Même aujourd'hui, à Douala, je me sens chez moi.
45:53J'ai fait mes études primaires et secondaires
45:56à Douala.
45:59Je n'ai pas été appelé une seule fois
46:02pour dire que, comme vous êtes de ma main,
46:05je n'ai pas vécu ça.
46:08Nous allons donc chez vous à Douala
46:11qui prépare en ce moment
46:14le forum économique de Douala
46:17et le maire de la ville, Roger Mbassandine,
46:20s'est adressé à la presse cette semaine
46:23pour appeler les opérateurs, les investisseurs
46:26à s'intéresser à cette activité.
46:29Nous allons donc suivre un petit extrait
46:32sélectionné par nos équipes
46:35de la station régionale du littoral.
46:38Du 11 au 15 novembre 2024,
46:41notre ville, Douala, capitale économique
46:44au cœur de l'Afrique centrale,
46:47abrite le forum économique de Douala.
46:50L'industrie de l'immobilier
46:53et la logistique des transports seront à l'honneur
46:56à l'occasion de ce rendez-vous des acteurs
46:59du monde socio-économique du pays et de l'Afrique centrale.
47:02Le maire de la ville que je suis invite
47:05tous les acteurs économiques,
47:08locaux et internationaux,
47:11désirés d'investir dans une ville de Douala
47:14en pleine mutation, à répondre présent
47:17à cette troisième édition du forum économique de Douala
47:20afin qu'ensemble nous contribuions
47:23au renforcement des produits publics locaux
47:27La ville de Douala et son maire vous ouvrent les portes
47:30du forum économique de Douala du 11 au 15 novembre 2024.
47:33Choisissez le forum économique de Douala
47:36comme votre vitrine
47:39sur la ville de Douala
47:42et sur l'Afrique centrale.
47:45On ne va pas revenir puisqu'on est déjà informé
47:48de votre attachement à cette ville.
47:51Avant de terminer cet entretien,
47:55avez-vous une ou deux dernières considérations
47:58concernant le colloque ?
48:01J'ai été particulièrement marqué
48:04par une des recommandations
48:07à l'issue de ce dialogue,
48:10de ce colloque,
48:13qui consistait à dire
48:16que le recours au dialogue,
48:19à la négociation et à la médiation
48:22des contrats intercommunitaires
48:25devraient être privilégiés.
48:28Et qu'aucune solution militaire
48:31n'a réussi à apaiser une population.
48:34Le dialogue qui a toujours été
48:37prôné par le chef de l'État.
48:40Absolument.
48:43Il a été également demandé,
48:46je reviens là-dessus,
48:49de mettre en place
48:52un système éducatif
48:55promouvant l'éveil de la conscience nationale.
48:58Parce que nous serons mieux
49:01dans notre peau de vivre ensemble
49:04quand nous aurons tous la conscience nationale.
49:07La conscience d'appartenir au même pays.
49:10La conscience d'être des frères et sœurs
49:13d'une même nation.
49:16D'éviter le repli identitaire.
49:19De rejeter le village en tant que point central.
49:22Le nombril.
49:25Et de regarder plutôt l'État et la nation.
49:28Terminons par quelques considérations
49:31locales et politiques d'abord.
49:34Quels échos avez-vous de la reprise des cours
49:37dans le Nord-Ouest d'une manière générale
49:40et précisément à Santa?
49:43Vous savez, Santa
49:46est un arrondissement
49:49que moi j'appelle béni.
49:52Parce qu'à Santa il y a des élites volontaires.
49:55Des élites qui
49:58ont le sens du sacrifice.
50:01Le sens de la promotion
50:04de ceux qui viendront
50:07demain remplacer ceux qui sont là aujourd'hui.
50:10Et je crois que bien évidemment
50:13il y a une certaine hésitation
50:16pour certains parents
50:19à envoyer leurs enfants dans certains étages.
50:22Mais ce qui est curieux
50:25c'est qu'en fin d'année,
50:28à l'issue des examens,
50:31les noms des enfants, fils et filles de Santa
50:34sont dans le tour.
50:38Marqués par la réussite.
50:41Cela veut dire quoi? Cela veut dire qu'ils vont à l'école.
50:44Et c'est pour cela que nous avons pris sur nous
50:47chaque année depuis bientôt 6 ans
50:50d'organiser les cérémonies d'excellence scolaire.
50:53Nous ne les organisons pas à Yaoundé
50:56pour inviter les parents
50:59qui vont partir de Santa.
51:02Nous les organisons à Santa
51:06et c'est toujours bondé de monde.
51:09De parents, d'élèves, d'amis,
51:12connaissances et autres.
51:15A travers le fameux Mighty Santa Cocos
51:18dont vous êtes par ailleurs le président.
51:21Il s'agit de quoi exactement?
51:24C'est un prolongement du RDPC?
51:27C'est un lobby? Ou alors quelque chose de plus compliqué
51:30entre les élites de Santa?
51:34Tout simplement. Mais je peux vous dire d'abord que nous
51:37nous sommes des alliés
51:40naturels du RDPC.
51:43Il ne faut pas qu'on joue sur les termes.
51:46Mais l'objectif c'est de promouvoir
51:49le développement économique,
51:52social, éducatif
51:55de la réunion de Santa.
51:58Et siège au sein de cette association
52:01les fils et filles
52:04de l'ensemble des villages
52:07de la réunion de Santa.
52:10Et si je peux vous dire, pour les élections
52:13présidentielles et autres
52:16nous nous mettons ensemble
52:19pour soutenir notre champion.
52:22On ne va pas se cacher pour ça. On le fait.
52:25Vous préparez déjà 2025?
52:28Pour ce qui est de la promotion de l'excellence scolaire
52:31nous nous mettons ensemble.
52:34D'ailleurs quand vous êtes nombreux à réaliser une oeuvre
52:37chacun donne un peu mais à la fin
52:40ce que vous récoltez est important.
52:43Ma dernière question porte sur Santa
52:46mais avant cela
52:49une considération disons en rapport avec
52:52le rôle des élites dans
52:55l'apaisement dans le nord-ouest et le sud-ouest
52:58ou même dans la crise. On accuse
53:01certaines élites de jouer un double jeu
53:04le jour, elles dénoncent
53:07le séparatisme et les séparatistes
53:10et la nuit, elles sont à table avec
53:13les séparatistes, leur donnent même un peu d'argent
53:16Vous, qui à sa force
53:19Cornelius, vous agissez plus la nuit
53:22ou le jour?
53:25Si vous connaissez mon caractère
53:28si vous connaissez mon passé et mon présent
53:31vous comprendrez que la nuit
53:34n'est pas ma période de prédilection
53:37pour ce qui est de l'action
53:40j'agis au vu et au su de tous
53:43je n'agis pas dans la nuit
53:46et moi je prends des options que je défends
53:49et des options pour lesquelles je suis responsable
53:52les élites du Santa Cocos
53:55fonctionnent le jour
53:58la nuit est faite pour dormir
54:01la nuit n'est pas faite pour
54:04suivre des couloirs obscurs
54:07parce qu'au bout du compte il y a le serpent qui vous guette
54:10Si à sa force
54:13Cornelius, dans la maison
54:16vous êtes de Santa
54:19c'est un truisme, un arrondissement
54:22pas comme les autres dans la géopolitique nationale
54:25car c'est le fief des deux grands anciens caïmans
54:28du marigot politique camerounais
54:31Achidi Achou, ancien Premier ministre
54:34et Nijon Flondi, leader de l'opposition
54:37ils ne sont plus de ce monde
54:40et il vous faut de nouvelles figures
54:43Donc vous vous êtes du RDPC
54:46est-ce que votre ambition aujourd'hui
54:49est d'être le prochain Achidi Achou
54:52c'est-à-dire le prochain Premier ministre originaire de Santa
54:55J'aimerais être le prochain Thiazafort
54:58que le président le plus aura reconnu
55:01c'est ça mon avenir
55:04Vous n'avez pas d'autres calculs, d'autres projets, d'autres ambitions ?
55:07J'ai été reconnu en tant que Thiazafort
55:10comme inspecteur d'état, comme enseignant d'université
55:13comme secrétaire général de la commission nationale
55:16pour la promotion du multiculturalisme
55:19Je n'ai pas subi
55:22une métamorphose
55:25pour pouvoir être ce que je suis
55:28cela veut dire que
55:31comme on dit chez moi au village
55:34la société secrète a des yeux multiples
55:37le président de la république
55:40c'est comme la société secrète
55:43il a des yeux multiples
55:46et quand il lui faut voir, ce qu'il doit voir, il le voit
55:49vous n'avez pas besoin de vouloir vous présenter
55:52pour remplacer tel ou tel
55:55vous avez à faire votre travail
55:58le travail qu'on vous confie, vous le faites et vous le faites bien
56:01Donc s'il vous voit
56:04vous allez évidemment dire oui
56:07Je ne sais pas quand il me verra
56:10je fais plutôt le travail que j'ai sous la main
56:13et je le ferai bien
56:35Bon, peut-être un titre traditionnel
56:43Merci beaucoup
56:46M. Romuald Schusser
56:49C'était un plaisir pour moi
56:52de discuter avec vous aujourd'hui
56:55J'espère que ce n'est pas la dernière fois
56:58Merci beaucoup
57:01Il y a plein de choses à voir
57:04que je connais d'ailleurs parfaitement