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00:007h46, vous avez la parole. Appelez-nous au 04-76-46-45-45. Ce matin, notre invité, Théo, c'est le président de Grenoble Alpes-Métropole.
00:08Bonjour Christophe Ferrari.
00:09Bonjour.
00:10Merci d'être en direct avec nous ce matin sur France Bluisère.
00:12Vous étiez hier dans le cortège à Pont-de-Clay pour soutenir les salariés de Vancorex, leur entreprise est en redressement judiciaire,
00:19et cela risque de déstabiliser toute la plateforme chimique de Pont-de-Clay. On parle de combien d'emplois, Christophe Ferrari ?
00:25En tout et pour tout, induits, directs, et ceux avec impact sur les autres plateformes, quasiment 6000 emplois.
00:31Donc c'est ça l'enjeu aujourd'hui, sans compter l'impact sur les commerçants, la vie économique classique, qui peut être largement plus forte.
00:40Parce que les entreprises sont interdépendantes. Vancorex, par exemple, Arkema dépend de ces produits de Vancorex, les entreprises sont interdépendantes.
00:51Mais en fait, vous avez de la matière première, vous avez des produits qui sont fabriqués par les uns et qui vont être utilisés par les autres,
00:57qui circulent par des pipes, qui circulent par des camions, qui transitent ainsi, que ce soit JARIC, que ce soit même la plateforme lyonnaise.
01:05Donc vous avez forcément des interactions de matière, et dès lors que vous coupez une arrivée, vous avez des impacts sur évidemment toutes les autres.
01:14Et ça c'est assez impressionnant quand on regarde finalement ce maillage des interactions d'une plateforme chimique avec son environnement plus général.
01:23Je vous propose d'écouter l'inquiétude justement des salariés de Vancorex, interrogés dans le cortège hier par Véronique Peyot.
01:30Avoir travaillé tant d'années dans une entreprise et de l'avoir fermée comme ça, bien sûr c'est une inquiétude énorme.
01:36On a tous des crédits, on a des familles derrière, et effectivement en perdant notre emploi, on perd la sécurité qu'on avait au niveau de la plateforme.
01:43Et on pense que la chimie c'est important pour la région grenobloise, qu'il faut tenir et il ne faut pas lâcher.
01:48On espère vraiment qu'il y ait des repreneurs qui se positionnent rapidement, pour qu'on puisse sortir de cet impasse et surtout des difficultés dans lesquelles les salariés se trouvent et les incertitudes dans lesquelles ils sont.
01:56Le dernier salarié parle de potentiel repreneur, c'est quoi la suite ? C'est justement trouver des investisseurs, des repreneurs, et quel est votre rôle là-dedans ?
02:06D'abord, le rôle de la métropole c'est d'être en lien permanent avec, je dirais, le ministère de l'économie.
02:14Car c'est un enjeu, je rappelle que Vancorex, son actionnaire principal c'est PTT Chemical qui est le gouvernement thaïlandais.
02:21C'est un actionnaire public. Donc on a un enjeu de souveraineté industrielle qui est derrière ce sujet, une plateforme d'un siècle.
02:29Et globalement, on peut se dire qu'il vaut mieux qu'on produise nos produits chimiques en France plutôt qu'ils soient produits en Chine et qu'ensuite on les fasse transiter par des camions avec des signatures carbone impossibles.
02:39Donc il faut maintenir notre activité industrielle, c'est majeur, et il faut maintenir nos plateformes chimiques.
02:45On ne peut pas perdre ce joyau industriel qui est très utile à la transition écologique, à nos vies quotidiennes.
02:52Aujourd'hui dans ce studio, les matériaux sont fabriqués à partir des plateformes chimiques.
02:56Et en même temps, Christophe Harry, je vais être un peu provocateur, mais au fond c'est une usine qui présente des risques.
03:01Elle est classée Cveso Seuil Haut. Est-ce qu'au fond, ce serait si grave si elle ferme ?
03:06C'est terrible. C'est terrible parce que l'industrie, c'est grave qu'on la perde.
03:10Ça fait des années que dans ce pays, on n'a pas eu de politique industrielle.
03:14On se fait manger par l'industrie chinoise, on a des barrières européennes qui n'existent pas.
03:19Les américains, ils ont mis des barrières douanières sur la microélectronique chinoise de façon à se protéger eux-mêmes.
03:25Et nous, on est là, on laisse venir et on se laisse piller notre tissu industriel.
03:30Oui, c'est grave. Parce que comme vous avez entendu, c'est des familles, c'est l'emploi, c'est des vies.
03:35Mais c'est aussi un outil qu'on ne peut pas rétablir après-derrière.
03:39Donc il faut le conserver. Il faut qu'il y ait des repreneurs qui soient solides.
03:42Moi, je souhaite un repreneur unique sur la plateforme, sur l'ensemble des activités,
03:47de façon à conserver la totalité des emplois et même développer.
03:51Je rappelle qu'il y a près de 20 hectares disponibles sur la plateforme chimique pour accueillir des nouvelles activités.
03:56Et aujourd'hui, vous avez des entreprises qui ont besoin de ces produits chimiques-là.
04:01On va parler de la suite, de la protection aussi nécessaire de ces industries dans un instant.
04:05On rappelle, Mathieu, que vous pouvez nous appeler au standard de France Bleu Isère.
04:08Il est 7h50. Êtes-t-on trop les entreprises aujourd'hui ?
04:12Sans contrepartie, est-ce qu'il faudrait davantage les soutenir ?
04:15Vous nous appelez au 04 76 46 45 45. On va avoir une réaction dans quelques instants.
04:19Mais également sur notre page Facebook, des réactions choisies que ce matin.
04:22Il y a déjà quelques commentaires ce matin sur la page Facebook de France Bleu Isère.
04:26Avec un avis plutôt unanime, oui, il faut aider ces entreprises qui risquent de disparaître, les aider financièrement.
04:33Mais le côté sans condition, c'est un peu plus compliqué pour Corinne notamment.
04:38Selon elle, les entreprises doivent rendre des comptes après.
04:42Et Eliane aussi nous parle de contrepartie de ces entreprises.
04:45On va recueillir l'avis de Denis qui nous appelle d'Airbay. Bonjour Denis.
04:49Bonjour. Donc moi je voulais parler de l'effet délétère de l'intervention de la puissance publique sur des entreprises telles que Soitec.
04:57Alors vous connaissez sans doute Soitec.
04:59Tout devient microélectronique. Là on est dans le Grézodon.
05:02On présente Soitec comme un champion, tout ce qu'on voudra.
05:05Mais le résultat des courses, c'est que cette entreprise a consommé de l'argent public qui mieux mieux.
05:11Mais surtout, elle a spolié un maximum de petits porteurs qui ont été remis au pot régulièrement pour éviter le dépôt de bilan.
05:20Et le résultat des courses, c'est qu'il n'y a aucun dividende qui n'est versé depuis X temps, depuis 32 ans.
05:27L'argent part dans la poche des dirigeants.
05:32Il y a aussi beaucoup d'emplois. Denis, il y a aussi beaucoup d'emplois. Ça crée de l'emploi.
05:37Le prorata entre le nombre d'emplois créés et l'ensemble du capital pris aux petits porteurs,
05:48on aurait mis autant de camions de pizza sur la route, il y aurait eu beaucoup plus d'emplois de veille.
05:54Non, non, cet argument est avancé de façon récurrente pour masquer à la fois le détournement d'argent par les dirigeants et les administrateurs
06:05et en effet, il y a une partie qui s'en va un peu dans les poches des gens soutenus par la PGT.
06:11Ce n'est pas gagnant en tout cas.
06:14On a entendu votre témoignage. Vous trouvez que c'est plutôt du gaspillage et puis on va laisser notre invité répondre.
06:22Merci beaucoup, Denis, de votre témoignage.
06:24Christophe Ferrari, l'entreprise Vancorex, a aussi touché des aides publiques ces dernières années, notamment pour renouveler l'électrolyseur.
06:30C'était le projet Eagle à l'époque. Il y a eu de l'argent public qui a été versé.
06:34Aujourd'hui, Vancorex est en grande difficulté. Il y a des emplois qui ont déjà disparu, qui vont peut-être encore disparaître.
06:40Est-ce que vous allez demander des comptes à l'entreprise ? Est-ce qu'il faut encore l'aider ?
06:45D'abord, l'aide qui a été faite pour l'électrolyseur a été faite pour réduire les risques à la source de façon très forte.
06:54C'était le plan de prévention des risques technologiques et je pense qu'on se félicite qu'on ait une entreprise chimique
07:00dont le niveau de risque s'est fortement abaissé grâce à ces investissements-là qui sont moins consommateurs d'énergie, etc.
07:07Bien évidemment qu'on a ça dans le radar.
07:10Les aides de la métropole, c'était 6 millions d'euros à l'époque, mais aussi les aides de l'État très largement sur ce sujet.
07:17Après, quand je compare ces aides-là aux dernières aides de ces dernières années qui ont été établies par le gouvernement,
07:23par les gouvernements sous le président de la République Emmanuel Macron, je dirais que c'est sans commune mesure avec ce qui a été donné dans cette séquence.
07:33Le CICE, etc.
07:36Donc nous, on va être très attentifs à ça.
07:38On l'a dit, c'est pour ça que moi je souhaite que dans l'offre de reprise, cette question de l'électrolyseur et la survie de la filière Chlor,
07:45parce que c'est ça notre sujet, soit évidemment maintenue.
07:49Alors on nous explique tous par A plus B qu'il y a plein déjà d'électrolyseurs à Chlor de partout,
07:54mais je pense que ça c'est un sujet sur lequel moi j'en ai fait part au préfet.
07:59J'ai interpellé les ministres, j'attends qu'ils viennent, je le dis, je le redis,
08:04on ne peut pas avoir un fleuron de l'industrie chimique aujourd'hui sans qu'on ait ni même un contact avec les ministres concernés.
08:11Le premier ministre, pas du tout, pas du tout.
08:13J'ai laissé mon 06 sur les courriers, ce que je ne fais jamais par courtoisie,
08:17mais là j'ai laissé le 06 pour qu'on accélère un peu les choses.
08:20A qui le ministre de l'économie vous attendez ?
08:22Aux deux ministres, le ministre de l'économie et le ministre, je dirais, de l'industrie qui a été nommé.
08:27Voilà, ils ne sont pas loin, en plus il y en a un qui n'est pas loin, je crois qu'il est au Savoyard,
08:31ce n'est pas très loin, donc juste un signe quoi.
08:34Et puis on a besoin aujourd'hui que le politique s'en mêle.
08:36Je vous le redis, l'actionnaire principal c'est PTT Chemical, c'est le gouvernement thaïlandais.
08:41Donc on a une relation d'État à État effectivement sur ce sujet.
08:46Que Vancorex décide de partir, ce qui est pour moi une aberration.
08:49En fait effectivement ce qui est compliqué c'est, je l'ai dit, la situation de la concurrence chinoise.
08:55Mais en même temps je pense qu'il y avait matière à développer ce site-là
09:00et permettre tout simplement de produire en Europe des produits
09:03qui peuvent ensuite être vendus sur le marché européen et plus largement.
09:09Donc je pense qu'il faut maintenir les emplois, maintenir cette activité.
09:13Et j'ai aussi interpellé le nouveau commissaire européen, M. Séjourné.
09:17Je lui ai laissé un SMS, il ne m'a jamais répondu.
09:20Là aussi, enfin je veux dire, moi je veux bien qu'on discute de tout dans ce pays en ce moment.
09:25Mais il y a des situations de gravité sur l'emploi local
09:30qui ne peuvent pas être laissées tout simplement sans réponse.
09:33Et vous avez aussi lancé une pétition pour soutenir ces salariés de Vancorex.
09:37On mettra le lien d'ailleurs sur francebleu.fr.
09:40Oui, c'est important parce que le gouvernement taillanté
09:43dit qu'il ne veut pas laisser une mauvaise image de lui.
09:46Eh bien écoutez, c'est pour ça que nous, nous estimons avec les organisations syndicales
09:50que la mobilisation populaire sur ces sujets est essentielle.
09:54Donc même si vous habitez à tous les coins de l'Isère, signez-la.
09:58C'est l'avenir, l'industrie c'est l'avenir.
10:00Et on mettra le lien sur francebleu.fr.
10:02Merci Christophe Herr.