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00:00Grégory Rose, on disait, l'Iran ces derniers mois, trop préoccupé par sa propre survie pour prendre un tel risque, les choses ont changé ?
00:09Oui, alors c'est le problème du mauvais calcul potentiel, depuis le début, qui revient comme un fantôme.
00:15Miscalculation, qui est susceptible de fausser les paramètres, qui, dans une logique systémique, effectivement, a priori sont plus ou moins contrôlés,
00:24jusqu'au moment où ça échappe aux acteurs, ça commence, manifestement.
00:27Et c'est ça qui est très dangereux, parce qu'il y a cette question du nucléaire qui est centrale, en réalité, pour les Israéliens.
00:34Et le problème, c'est de savoir si ça va servir de prétexte ou pas.
00:39Et on retrouve, évidemment, l'inhibition américaine, puisqu'initialement, aucun des acteurs ne voulait entrer dans ce type de confrontation.
00:46Mais ils y sont poussés, presque malgré eux, et c'est ça qui est très problématique aujourd'hui, parce qu'on ne sait pas du tout jusqu'où ça peut aller.
00:53D'autant plus que s'il y avait des frappes sur les sites iraniens, il y aurait une réponse, une contre-réplique iranienne encore plus élevée,
01:02qui amènerait potentiellement les Américains à s'investir davantage, alors qu'ils sont dans cette séquence électorale qui est très problématique pour eux.
01:09Est-ce qu'ils ont les moyens, les Iraniens, de faire une contre-réponse plus forte encore ?
01:13Parce que ce qu'on a vu hier, vous le disiez tout à l'heure, c'est un message envoyé, mais il y a quand même ces missiles qui sont interceptés.
01:21Un bilan relativement léger, bien sûr il y a un mort en Cisjordanie, mais par rapport à ce à quoi on pourrait s'attendre, est-ce qu'il y a de la capacité pour frapper plus fort encore ?
01:32Il y en a, et là c'est pour ça qu'ils ont utilisé des missiles différents par rapport à la dernière fois, 12 minutes, ça va très vite.
01:38Enfin 1000 km.
01:39Et puis il y a des précédents aussi, puisque en général c'est le système Arrow.
01:44Le dôme de fer, en fait, ça concerne surtout les roquettes, pas les missiles.
01:47Et là c'est le système Arrow, c'est-à-dire le maximum qui a été utilisé.
01:52Pour la première fois, ce n'est pas anodin non plus, c'est un peu passé à la trappe médiatiquement.
01:56Mais avec le Yémen, c'est la première fois qu'il y a eu interception extra-atmosphérique.
02:00Récemment, il y a quelques mois, ce n'était jamais arrivé sur un champ de bataille.
02:05Donc en ce moment, tout est en train de changer en termes de dissuasion, de recours à des outils d'armes qui n'ont jamais été utilisés jusqu'à présent.
02:15On peut franchir encore le cran du tout ?
02:18Le problème, c'est qu'à chaque fois les seuils sautent.
02:21Et donc plus ils sautent et plus la logique escalatoire devient difficilement contrôlable.
02:25Est-ce qu'on sait si sur cette ligne jusqu'au boutiste tenue a priori par les gardiens de la révolution en Iran,
02:32il y a des divisions ? On disait, le président iranien, justement, sur ce calcul du risque-gain, plus enclin,
02:42dans la perspective, Bruno, vous l'évoquiez, d'une victoire démocrate aux Etats-Unis,
02:46a-t-il ménagé quelque peu les potentielles discussions ?
02:50Malheureusement, la position du président est plus ou moins caduque.
02:53D'ailleurs, il s'est félicité officiellement de la réplique.
02:57C'est le guide qui décide en dernier.
03:00C'est le guide, mais la pression des gardiens est très forte.
03:03Elle est très forte parce qu'il y a une logique des gardiens qui veut montrer que l'Iran est en mesure de restaurer sa dissuasion.
03:13Et il y a une partie des gardiens qui sont maximalistes.
03:16Il faut avoir à l'idée qu'il y a aussi, au niveau du Majlis, un parti qui s'appelle le Parti Païderi,
03:21qui est extrémiste et qui, à la limite, pousse à la confrontation,
03:25ce que ne souhaite pas forcément le guide suprême, parce qu'il y a une logique rationnelle.
03:29C'est lui qui arbitre, mais jusqu'à quand ? Parce qu'il est malade, il y a la question de la succession.
03:34Et donc tout ça, en parallèle, en miroir, l'élection américaine,
03:39où il y a le syndrome du lame-dog, c'est-à-dire du canard boiteux en fin de mandat pour le président.
03:43Donc tout ça, c'est un cocktail explosif.