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Vendredi 4 octobre 2024, ART & MARCHÉ reçoit Olivier Chetail (Antiquaire, décorateur d’intérieur et fondateur, Germanopratin) et Vanessa Clairet (Directrice du développement, Perrotin)

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Art et Marché, votre rendez-vous consacré
00:11au marché de l'art.
00:12Cette fois-ci, c'est l'édition Weekend qui a pour but de vous faire voyager, de vous
00:16faire mettre en image le marché de l'art.
00:18Alors pour commencer l'émission, 17 artistes de la Galerie Perrotin entrent dans la collection
00:23du Centre Pompidou Musée National d'Art Moderne grâce à un don conjoint de la Galerie et
00:28de ses artistes, des œuvres exposées en ce début octobre.
00:32Vanessa Clairet, directrice du développement de la Galerie Perrotin sera en plateau avec
00:35nous pour nous donner plus de détails sur cette donation.
00:38La foire Germano-Pratin fait partie des nouvelles foires dites Satellites qui auront lieu pendant
00:42la Semaine de l'Art à Paris à partir du 18 octobre.
00:45Nous recevons son fondateur Olivier Chetaille, antiquaire et décorateur d'intérieur.
00:50C'est parti pour Art et Marché, édition Weekend.
00:53La Galerie d'art internationale Perrotin a annoncé une donation de la part de la Galerie
01:02mais aussi des artistes d'œuvres d'art au Centre Pompidou.
01:06Merci Vanessa Clairet d'être avec nous pour nous donner plus de détails sur cette actualité.
01:11Alors vous êtes directrice du développement de Perrotin.
01:13Est-ce que vous pouvez nous expliquer tout d'abord comment se passe concrètement une
01:18donation de la part d'une galerie et de ses artistes vers un musée ? C'est vrai que c'est
01:22une actualité qu'on entend moins parler.
01:24Oui absolument, merci pour l'invitation déjà.
01:26Alors c'est des dons qui arrivent.
01:28C'est vrai qu'en général ça intervient plus sur la fin de carrière d'une galerie.
01:33On a pu avoir Denise René par exemple au Centre Pompidou.
01:37Les collections des musées sont constituées aussi de dons, donc collectionneurs, mais
01:41aussi quelquefois de galeries et c'est d'ailleurs un don d'une galerie qui a inspiré Emmanuel
01:46Perrotin.
01:47Il y a quelques années, la galerie Anthony Dauphée avait contribué à acheter une œuvre
01:52de Joseph Beuys très importante qui s'appelle Plight et c'est vrai qu'Emmanuel, en visitant
01:56le Centre Pompidou, avait été marqué par ce cartel qui signifiait justement le don
02:01par la galerie qui avait contribué à défendre et à promouvoir le travail de l'artiste
02:05de Joseph Beuys et il a toujours eu envie de le reproduire à son échelle et surtout
02:10avec plus d'artistes.
02:11Et comment les échanges se sont initiés ? Ça faisait longtemps que Perrotin et l'artiste
02:17et le Centre Pompidou discutaient de ça ?
02:19Oui absolument, c'est vraiment des échanges qui ont pris beaucoup de temps parce qu'il
02:22a fallu initier des discussions département par département.
02:26Ce sont vraiment les conservateurs de chaque département qui ont choisi à la fois les
02:30artistes et les œuvres.
02:32Nous c'est vrai qu'on leur a donné carte blanche, on leur a proposé de regarder dans
02:36tout le répertoire de la galerie et parmi lesquels les œuvres disponibles.
02:42Donc ça a pris du temps, c'était beaucoup d'aller-retour, c'est un projet qui a mis
02:45des années à aboutir et Manuel Perrotin a été le catalyseur de ce projet, aux côtés
02:51évidemment de Laurent Lebon, le président du Centre Pompidou et de Xavier Rey, le directeur
02:56du Musée National d'Art Moderne.
02:58Donc ensuite ça a été des échanges avec les artistes, produire éventuellement pour…
03:03Et il y a des œuvres qui ont été produites pour cette donation ?
03:05Voilà, il y a des œuvres par exemple qui étaient existantes, d'autres qu'il a fallu
03:09produire, on parle par exemple dans les éditions, des œuvres multiples.
03:13Mais c'est vrai qu'à chaque fois, les directeurs de départements, les conservateurs
03:17du Centre Pompidou ont cherché les œuvres qui compléteraient le mieux la collection
03:21du musée, soit parce que c'était des artistes manquants dans les collections, je pense à
03:25Barticère qui avait été exposé au Centre Pompidou dans une exposition Paris-Déli,
03:30mais à l'époque son œuvre n'avait pas pu être acquise, donc c'était vraiment
03:33un manque, ou d'autres artistes qui étaient déjà présents dans les collections mais
03:36qui avaient besoin d'être complétés, des artistes comme Jean-Michel Autoniel par exemple
03:41qui ont eu une grande rétrospective au musée d'art moderne, ou Sophie Kahl.
03:45Oui justement, donc c'est 23 artistes, 17 œuvres.
03:49Alors 17 artistes, 23 œuvres.
03:50Ah c'est l'inverse, pardon.
03:52Oui vous en avez cité quelques-uns, est-ce que vous pouvez nous dire qui sont ces artistes
03:57et vous avez commencé à nous dire pourquoi ça avait été choisi, est-ce qu'il y a
04:00des raisons peut-être aussi de représentation de leur temps, tout simplement, pour le Centre Pompidou ?
04:06Oui absolument, je crois que c'est tout à fait vrai ce que vous pointez, c'est-à-dire
04:09que là on a vraiment un panel représentatif de l'art contemporain de ces 20 dernières années.
04:13On a autant, donc je le citais, des artistes absolument fondateurs comme Jean-Michel Autoniel,
04:19Sophie Kahl, Bernard Frize également qui a eu une rétrospective au Centre Pompidou,
04:23ou encore Johan Cretten, Lionel Estève, mais également des artistes plus jeunes comme
04:29Tavares Trachan, Emma Webster, Genesis Bélanger qui sont plutôt des artistes internationaux,
04:35mais aussi des artistes de grand calibre, type calibre international, type Morizio Katelan
04:40ou Takashi Murakami. C'est important aussi pour nous de montrer la diversité des artistes
04:45avec lesquels on peut travailler, c'est vraiment le travail que fait une galerie comme la nôtre,
04:50c'est un compagnonnage au long cours avec des artistes, par exemple Takashi Murakami,
04:55Morizio Katelan que je citais à l'instant, c'est plus de 20 ans de collaboration depuis
05:00des années et c'est aussi une fierté de pouvoir accompagner ces artistes tout au long
05:05de leur carrière et donc qu'ils rentrent dans une des plus belles collections du monde.
05:09Oui, c'est vrai que ça peut changer quelque chose, ils avaient déjà une assise internationale
05:14assez forte, est-ce que rentrer encore dans les collections du Musée d'art moderne de Paris,
05:19qui est un des plus grands musées de France, même à cette hauteur de carrière, c'est important ?
05:26Oui, tout à fait, le musée national, c'est vraiment des collections très importantes, inaliénables
05:33et ça c'est aussi important de le souligner, c'est des oeuvres qui ne pourront jamais être vendues
05:37ou cédées, contrairement à des musées, par exemple nord-américains, qui, ça arrive de temps en temps,
05:42peuvent revendre leurs oeuvres, donc là on parle vraiment d'une collection.
05:45Le musée national d'art moderne Sainte-Pompidou, je crois qu'on parle de 150 000 oeuvres
05:49avec un ratio il me semble de 10% qui est prêté chaque année, donc c'était aussi important pour nous
05:55et pour nos artistes évidemment de donner à un musée qui également montre souvent ses collections,
06:00les prête dans le monde entier, bénéficie aussi d'antennes internationales,
06:04donc c'est à la fois important pour les artistes mais aussi pour une galerie comme la nôtre
06:08qui, je le rappelle, a été fondée en 1990 à Paris, donc le centre Pompidou,
06:13évidemment déjà actif dans ces années-là, a été une pierre angulaire,
06:17une institution très importante pour la galerie Perrotin.
06:20Vous avez travaillé ensemble pour la mise en valeur, donc c'est vrai que pour l'instant
06:23toutes les oeuvres ne sont pas accrochées, est-ce qu'il y a une mise en valeur de ces oeuvres spécifiquement,
06:27peut-être un espace dédié ou pas du tout ?
06:30Alors là le musée a vraiment été totalement libre de ses choix
06:34et donc c'est encore une fois les conservateurs, les différentes équipes du musée
06:37qui ont créé un accrochage en dialogue avec les collections
06:41puisque les 23 oeuvres seront installées au sein des collections permanentes du musée.
06:46Certaines commencent déjà à être installées mais la plupart seront révélées le 14 octobre,
06:50le jour du vernissage, et chaque département a imaginé un parcours
06:55avec des salles qui représentent plus ou moins des artistes de cette donation
06:59qui seront néanmoins toutes rassemblées dans un catalogue
07:02qui est coédité par le centre Pompidou et la galerie Perrotin
07:05qui présente avec des textes justement des conservateurs
07:08ces diverses oeuvres qui vont de la photographie en passant par la sculpture,
07:13la peinture évidemment.
07:15Oui c'est ça, parce que la cohérence des oeuvres en fait c'est leur diversité peut-être.
07:18Oui mais à l'image des artistes avec lesquels on travaille à la galerie.
07:22C'est vrai qu'on a un grand éclectisme, on travaille avec des artistes du monde entier,
07:26beaucoup d'artistes français et ça on en est évidemment très fiers
07:29et d'ailleurs la donation le représente.
07:31Mais nos artistes vraiment touchent à tous les médiums
07:34et ceux de toute génération, de toute nationalité
07:37et c'est assez beau de voir qu'ils sont tous représentés justement dans cette donation.
07:41Justement comme il ne nous reste que quelques secondes,
07:45l'actualité de la galerie aussi parle de l'international.
07:49Je vous laisse du coup revenir dessus.
07:51C'est vrai qu'on est basé dans déjà trois continents, sept villes
07:54et là on annonce aujourd'hui qu'on ouvre une galerie à Londres en 2025.
07:58Donc on en est très fiers, c'est une ville avec laquelle on avait évidemment
08:01beaucoup d'affinités, une histoire commune importante.
08:04On participe à des foires, des événements, on a des artistes anglais.
08:07Donc on est très heureux l'année prochaine d'ouvrir un espace à Londres.
08:10Et j'imagine un ancrage encore plus important en Grande-Bretagne.
08:14Absolument, tout à fait.
08:15Merci beaucoup Vanessa Clairet.
08:17Je rappelle que vous êtes directrice du développement de la galerie Perrotin.
08:19Et tout de suite, on passe à l'interview du week-end.
08:26Olivier Chetaille, vous êtes antiquaire, décorateur d'intérieur
08:30et vous venez de fonder une foire dédiée aux arts décoratifs et au design
08:33appelée Germano Pratin.
08:35Elle aura lieu en même temps que la foire Art Basel Paris.
08:37Merci beaucoup d'être avec nous.
08:38Merci à vous.
08:39Alors, est-ce que ce nom, c'est vrai que là on a beaucoup entendu Paris
08:44dans l'actualité, avec les JO, etc.
08:48C'est pour encore encourager ce coup de projecteur sur Paris, Germano Pratin ?
08:54Non, pas du tout.
08:55C'est vraiment le fruit du hasard.
08:57Et en fait, cette idée est née avec Armel Soyer,
09:01qui est ma partenaire sur cet événement.
09:04L'idée est née de pouvoir mettre en lumière le mobilier ancien
09:12qui nous est cher à l'un comme à l'autre
09:16et de le marier au mobilier contemporain.
09:18Il nous a fallu trouver un lieu et le hasard a fait que nous avons trouvé
09:24l'Hôtel de l'Industrie, qui est un lieu assez emblématique et historique
09:29qui se trouve au cœur de Saint-Germain-des-Prés.
09:31Par ailleurs, l'esprit de Saint-Germain-des-Prés correspondait bien
09:37à l'esprit que l'on souhaitait donner à ce salon.
09:40Et pourquoi est-ce que vous avez voulu lancer cette édition ?
09:42C'est vrai qu'il y a déjà plusieurs fois sur le design, etc.
09:45qui ont déjà été lancées.
09:46Quelle est la spécificité que vous avez voulu mettre en avant ?
09:50Alors, vraiment dans l'optique de marier le mobilier ancien,
09:55le mobilier classique.
09:57Moi, en tant que décorateur, j'ai pu constater au rythme de mes différents chantiers
10:03qu'il est de plus en plus difficile avec une certaine clientèle
10:06de défendre ce style de mobilier.
10:08Armelle est vraiment spécialiste du mobilier contemporain.
10:12Et pour nous deux, il apparaît comme une évidence qu'on peut établir
10:18un dialogue commun entre ces deux styles.
10:21Et c'était vraiment le but premier de cette idée d'exposition tout d'abord.
10:27Et puis après, cette idée s'est un peu étoffée avec nos différents partenaires
10:33qui seront présents à cette première édition.
10:39Est-ce qu'on pourrait dire que le design très contemporain fonctionne un peu mieux
10:44et il permet d'amener avec lui le mobilier un peu plus ancien,
10:48qui a peut-être un peu moins de visibilité ?
10:50Il est un peu plus évident aujourd'hui, surtout pour une jeune clientèle.
10:58Mais ce sont deux mondes qui peuvent tout à fait dialoguer ensemble.
11:02C'est ce qu'on a cherché à montrer.
11:05Non pas créer une exposition qui soit clivante avec d'un côté les arts classiques
11:10et de l'autre l'art contemporain.
11:13Vraiment montrer au travers d'un univers qui ressemblerait un peu à une maison,
11:19tel un appartement, un mariage harmonieux et de style.
11:24J'ai vu ce mot dans votre communiqué de place, le « ensemblier ».
11:29Ça veut remettre au goût du jour ce travail d'ensemblier ?
11:32Oui, à ma petite échelle, avec humilité, parce qu'il y a de grands maîtres en la matière.
11:38Mais oui, c'est-à-dire de penser une maison un peu comme le font les grands collectionneurs
11:45et comme l'ont toujours fait les grands collectionneurs.
11:48De se pencher à la fois sur ce que le passé a fait de mieux
11:52et sur ce que le présent permet d'avoir dans le cadre d'une maison.
12:00C'est vrai que mes chantiers sont orientés de cette manière.
12:05Et à quel collectionneur vous vous adressez ?
12:08C'est plus à des jeunes à qui vous voulez faire découvrir d'autres styles ?
12:14Par exemple, oui, on serait très fiers d'arriver à toucher ce public-là.
12:20Et puis aussi à des clients, des collectionneurs un peu plus âgés
12:27qui portent sur le regard classique un regard un peu…
12:33Comment dirais-je ?
12:35Qui ont le sentiment que tout ça appartient au passé.
12:38Et en fait, il y a beaucoup de modernité dans le mobilier classique.
12:42Moi, je suis antiquaire de formation.
12:45Et dans quantité de pièces de mobilier, on trouve une modernité absolument étonnante
12:52qui pourrait tout à fait avoir grâce aux yeux de collectionneurs contemporains.
12:57Est-ce que vous avez quelques noms d'artistes, quelques éléments ?
13:02Quelle galerie à nous donner comme exemple ?
13:05Dans le mobilier classique, je me suis un peu concentré sur une période
13:10qui m'est particulièrement chère qui est la fin du XVIIe et le début du XVIIIe.
13:16On aura la chance d'avoir beaucoup de partenaires de Saint-Germain-des-Prés
13:21puisqu'on voulait donner un peu une…
13:24Un écho local.
13:26Un écho local, exactement, à cette exposition.
13:28Donc d'antiquaires de Saint-Germain-des-Prés qui vont nous confier des pièces de mobilier.
13:34Et dans le mobilier contemporain, Armel par exemple défend un artiste comme Matthias Kiss.
13:43Une de nos partenaires qui est Béatrice Saint-Laurent, un artiste qui s'appelle Nacho Carbonel
13:50qui a une certaine notoriété.
13:53Et nous avons deux autres partenaires que sont Jean-Yves Lanvin
13:57qui est un designer de mobilier contemporain.
14:00Et deux jeunes créateurs qui ont fondé Parsa Editions
14:04qui est un mobilier très épuré avec de très belles matières.
14:13Donc tout ça aura, on l'espère, sa place dans le salon, dans une ambiance harmonieuse.
14:22En tout cas tout cela pendant la semaine de Paris Plus Paris, Art Basel Paris maintenant.
14:28Une semaine capitale pour les gens qui aiment l'art et le design.
14:31La semaine de l'art. Merci beaucoup Olivier Chetaille.
14:33Je rappelle que vous êtes fondateur de la foire Germano-Pratin.
14:36Merci à vous toutes et tous de nous avoir suivis pour cette édition Week-end d'Art et Marché.
14:42On se retrouve le week-end prochain.