• il y a 2 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Thierry Cabannes et ses invités débattent d'Emmanuel Macron.
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Transcription
00:00Merci de nous accueillir et sur Europe 1 et sur CNews et Punchline Weekend jusqu'à 19h00.
00:16Toujours à mes côtés Naïma M. Fadel, Nathan Dauvert, Louis Doreignel, Véronique Jacquet et on va parler...
00:20Politique ! Merci, je vois que vous suivez.
00:23Il est devenu un gentil organisateur, c'est le côté bronzé.
00:26Parce qu'on parlait de Jean-Claude Dusse, mais vous n'êtes pas Jean-Claude Dusse.
00:29Merci, on a une pensée évidemment pour Michel Blanc.
00:33La gauche a déposé la première motion de censure contre le nouveau gouvernement de Michel Barnier,
00:39signée par 192 députés du nouveau Front Populaire.
00:42Pas de suspense, Louis Doreignel ?
00:43Il manque un député parce qu'il y avait 193 députés du nouveau Front Populaire, je ne sais pas.
00:48Il faut que je le sache sur vous ?
00:50Oui, je sais.
00:52Ce qui est intéressant en revanche, c'est qu'elle n'aboutira vraisemblablement pas.
00:56Donc aussitôt déposée, aussitôt enterrée, je pense.
01:00Puisque pour renverser, espérer renverser le gouvernement,
01:03il leur faut absolument les voix du Rassemblement National.
01:06Et aujourd'hui, Marine Le Pen n'a aucune envie de renverser le gouvernement pour deux raisons.
01:10Un, Michel Barnier et sa meilleure assurance vie, puisqu'elle n'a jamais eu autant de pouvoir et d'influence,
01:16puisque c'est elle qui tient, qui a la possibilité de mettre le pouce vers le bas quand elle le souhaite.
01:21Et puis deuxièmement, il y a une actualité judiciaire.
01:24Marine Le Pen est trois jours par semaine à un procès qui se déroule depuis le début de la semaine.
01:29Et ce n'est pas le bon moment de faire renverser le gouvernement.
01:32Vous savez qui défendra la motion ?
01:36Olivier Faure.
01:37Parlementaire, oui, absolument.
01:39Olivier Faure, pourquoi Olivier Faure ? C'est intéressant.
01:41Parce qu'Olivier Faure cherche toujours à donner des garanties, des cautions à la gauche de la gauche.
01:47Et donc, il va essayer de se montrer plus à gauche ou aussi à gauche que Jean-Luc Mélenchon.
01:52Et il essaie de montrer à travers ça que c'est lui qui mène la fronde contre Emmanuel Macron
01:57et à travers Emmanuel Macron, Michel Barnier.
01:59Vous comprenez pourquoi je vous ai posé la question à vous ?
02:00Ça me passionne.
02:01Ça vous passionne.
02:02Et Olivier ?
02:03Non, pour compléter ce qu'a dit Louis, Olivier Faure, effectivement, joue un rôle en ce moment.
02:09Enfin, il a tué le parti, ce qui restait du Parti socialiste.
02:13Bernard Cazeneuve a accordé une interview au journal Le Monde avant-hier.
02:19Et il disait qu'il avait été tué par Olivier Faure, tout simplement.
02:23Que ce que le PS aurait pu construire en se désagrégeant du Nouveau Front populaire
02:29n'a pas été possible à cause de cet homme-là.
02:31Il a une charge extrêmement virulente et véhémente.
02:34Maintenant, moi, ce qui me chagrine tout de même, c'est que sous le quinquennat de François Hollande,
02:38on a quand même eu droit à la période des frondeurs.
02:41Et donc, il n'y avait rien de constructif.
02:43Et là, on se retrouve encore avec un semblant d'opposition.
02:46Il n'y a rien de constructif, si ce n'est de faire du bruit.
02:49Et ce n'est pas bon pour la démocratie.
02:50Et ce n'est pas bon pour la démocratie parlementaire.
02:52On est vraiment dans un esprit très Quatrième République.
02:54Il ne peut rien en sortir de bon.
02:57Nathan, rapidement, on va parler d'Emmanuel Macron juste après.
03:00Je pense que personne n'est dupe et que tout le monde voit bien
03:03que cette motion de censure est un boomerang.
03:04Ça veut dire que ça leur retombe dessus.
03:06Et que ce qu'ils censurent, en quelque sorte, ce qu'ils font tomber,
03:08c'est le peu de crédibilité qu'il leur restait.
03:11Le Nouveau Front populaire n'a pas voulu arriver au gouvernement.
03:15Ils ont tout fait pour s'interdire d'arriver à Matignon.
03:17Dès 20h05, quand ils laissent Jean-Luc Mélenchon dire
03:21que ça va être le programme, tout le programme, rien que le programme,
03:23alors qu'ils n'ont pas de majorité absolue,
03:25qu'ils n'ont même pas de majorité relative,
03:26et qu'à partir de là, ils savent très bien
03:29qu'ils s'empêchent d'accéder aux responsabilités.
03:33Ils ont assassiné...
03:34Enfin, assassiné, c'est peut-être un mot trop fort.
03:36Ils ont fait tomber toutes les possibilités sérieuses...
03:38La nuance est mieux.
03:39...de faire venir des gens de gauche.
03:40Non, mais ce que je veux dire, c'est par rapport à la mort politique.
03:42J'ai bien compris, j'ai bien compris.
03:43Mais ils ont empêché toutes les possibilités sérieuses
03:45d'avoir une personnalité de gauche à Matignon,
03:47Bernard Cazeneuve et autres, Karim Bouamrane.
03:50Et je pense que, in fine, les Français voient très bien
03:53que, si vous voulez, il y a une immense hypocrisie
03:55à refuser de participer aux jeux du pouvoir
03:57pour ensuite s'indigner de ce qu'on ne leur ait pas proposé
04:01d'avoir des responsabilités.
04:03Et j'aimerais juste souligner une chose.
04:04C'est qu'à mon avis, dans les années qui vont venir,
04:06nous allons voir une autre gauche se construire.
04:08Et j'ai été sensible aux positions récentes de Karim Bouamrane,
04:13aux meetings qu'il a organisés récemment.
04:15J'ai trouvé que c'est très intéressant,
04:16parce que Karim Bouamrane, il a été...
04:18À un moment, on l'envisageait comme un premier ministre potentiel.
04:20Oui, son nom est évoqué, vous avez raison.
04:21Et il a dit, je refuse cette mascarade.
04:23Je sais très bien que le Nouveau Front populaire
04:25ne va pas vouloir me soutenir si je vais venir.
04:29Qu'ils vont vouloir, pour le coup, vraiment, en un sens,
04:31m'assassiner politiquement.
04:32Vous vous souvenez qu'ils l'ont fait huer.
04:34Clémentine Autain l'a fait huer dans un meeting,
04:38en sa propre présence.
04:39Et là, il a fait un meeting où il a dit
04:41qu'il était contre cette logique-là,
04:43qu'il n'aimait pas le gouvernement Barnier,
04:44mais qu'il était contre la logique de tout ce qui avait été fait
04:46par la gauche depuis les législatives.
04:47Donc, c'est très intéressant et ça en dit plus sur la gauche
04:49que sur Michel Barnier.
04:50Allez, on parle d'Emmanuel Macron.
04:52Rien ne va plus pour Emmanuel Macron.
04:53Il est au plus bas dans les sondages depuis sa réélection.
04:56Sa cote de confiance tombe désormais à 22%, les amis.
05:00On voit tout ça avec Corentin Alonso.
05:01Je vous fais réagir juste après, évidemment.
05:05Il n'était pas tombé aussi bas depuis le début du mouvement
05:08des Gilets jaunes.
05:09Dans un sondage réalisé par nos confrères du Figaro Magazine,
05:12Emmanuel Macron a la confiance de 22% des Français.
05:16Pas surprenant pour beaucoup d'entre eux.
05:18Je pense que c'est normal.
05:19Maintenant, personnellement, je trouve qu'il a fait des choses
05:23qui étaient discutables et d'autres qui étaient parfaites.
05:25C'est absolument pas surprenant, vu qu'il n'écoute pas du tout
05:28ce que le peuple a exprimé, surtout aux dernières élections.
05:32Et donc, on ne peut pas avoir confiance
05:34quand on n'est même pas écouté.
05:35Je pense que sa cote, elle va continuer à s'éroder.
05:37Et c'est seulement avec le recul que je pense que les Français
05:40vont dire, finalement, ce président, quand même sur les 10 ans,
05:42soyons un peu lucides, voilà ce qu'il a fait pour nous.
05:44Une défiance généralisée à la fois contre le président de la République,
05:48mais également contre l'homme,
05:49comme l'explique la communicante en politique, Magali Vicente.
05:53Parce qu'il ne démontre pas de capacité d'écoute et d'empathie
05:57dans son expression, dans sa communication.
05:59Et puis, il y a la défiance purement politique,
06:02qui, elle, est liée au contexte et donc à sa posture
06:05en tant que chef de l'État, depuis la dissolution
06:08qui lui a fait perdre sa crédibilité,
06:09en créant de l'incompréhension et de la frustration.
06:12La dissolution et les élections législatives
06:14n'ont pas redoré la popularité du chef de l'État.
06:17À titre de comparaison, son nouveau Premier ministre,
06:20Michel Barnier, a, lui, la confiance de 32% des interrogés.
06:24Bon, sondage sans trop de surprises, les amis.
06:27Louis de Rugny ?
06:28Quand même.
06:29Si, quand même.
06:30Vous savez, c'est une bonne chute.
06:31C'est une bonne chute et souvent, en politique,
06:35il y a une théorie qui fonctionne assez souvent, mais là, pas du tout.
06:38C'est la théorie du retrait du silence Emmanuel Macron,
06:41depuis qu'il y a eu cette période, après la dissolution,
06:45où il y avait un gouvernement complètement éteint,
06:47une sorte de gouvernement provisoire.
06:49Et ensuite, l'arrivée de Michel Barnier,
06:51Emmanuel Macron a quasiment disparu des écrans radars.
06:53Et normalement, quand un président qui suscite autant de,
06:57à la fois d'adhésion et de contestation, de rejet,
07:03alors adhésion moins forte aujourd'hui et surtout beaucoup de rejet,
07:06eh bien, normalement, les Français replébiscitent
07:12les personnalités politiques, comme ça, qui se mettent en retrait.
07:14Et là, ce n'est absolument pas le cas.
07:15Et je pense qu'il y a au moins deux raisons qui expliquent ça.
07:18La première raison, c'est qu'Emmanuel Macron n'a jamais tiré l'enseignement
07:22de sa réélection à la présidentielle de 2022.
07:25Il est convaincu que les Français l'ont plébiscité,
07:27qu'il a fait un record absolu.
07:29Il est rentré dans le Guinness.
07:30C'est le premier président de la République depuis le passage au quinquennat
07:33qui a réussi à faire deux mandats de suite.
07:35Tous les constitutionnalistes, tous les spécialistes
07:37avaient dit que structurellement, ce n'était pas possible.
07:40Mais lui, Emmanuel Macron, grâce à son génie,
07:42grâce à sa faconde, a réussi.
07:43Je pense que c'est ce qu'il se dit.
07:44Ah, ça lui craigne.
07:46Oui, mais pardon, je...
07:47Oui, mais...
07:49Entre autres.
07:49Et comme il n'a pas tiré l'enseignement de cette élection
07:53qui, en fait, n'est absolument pas un plébiscite en sa faveur,
07:56où c'était face à Marine Le Pen,
07:59ça suffit, voilà, dans un contexte complètement pollué
08:02par plein de sujets, notamment internationaux.
08:05Donc ça, je pense que c'est le premier symptôme.
08:08Et puis le second, Emmanuel Macron a fait énormément d'annonces,
08:11a suscité énormément d'espoir chez beaucoup de gens.
08:14Et quand il n'y a pas les réponses, il était souvent en territoire.
08:16Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui se disent
08:18maintenant, ça a un peu duré, notre vie ne s'est pas améliorée.
08:21Et puis, il y a même des gens qui étaient fans d'Emmanuel Macron
08:24sur les sujets économiques et qui découvrent le poteau rose.
08:27Emmanuel Macron n'est pas un si bon gestionnaire que ça.
08:30Le pays est criblé de dettes comme jamais.
08:32On va devoir augmenter les impôts.
08:34Et ça, je pense que c'est un impact extrêmement fort.
08:36Et l'illustration de tout ça, c'est que donc, premièrement,
08:39on l'a dit tout à l'heure, Emmanuel Macron est beaucoup moins présent.
08:42Et puis, deuxièmement, en fait, il n'est quasiment plus au contact des Français.
08:47Vous savez, aux services politiques d'Europe 1,
08:49on suit en permanence tous les déplacements du chef de l'État.
08:52Et c'est vrai que pendant le premier quinquennat,
08:54il y en avait tout le temps au contact des Français.
08:56Aujourd'hui, il n'y en a quasiment plus aucun.
08:58Aujourd'hui, Emmanuel Macron est à Villers-Cotterêts
09:01pour un sommet autour de la francophonie qui va durer jusqu'à demain
09:03dans un milieu complètement clos.
09:05Il était en Allemagne, pareil, dans un environnement totalement clos.
09:08Et il n'a quasiment plus de contact avec les Français depuis au moins six mois.
09:12Il y a eu peut-être deux, trois déplacements, mais grand maximum.
09:15Il y a une troisième raison, je pense.
09:16Nathan, je vous donne la parole.
09:17Véronique, Nathan Devers.
09:19Je pense qu'il y a aussi une chose, c'est qu'il faut remarquer
09:21que la survie politique d'Emmanuel Macron,
09:23elle s'explique aussi par le fait qu'il n'a jamais perdu sa base
09:26et son socle électoral.
09:28Et qu'en gros, ce socle électoral lui a tout pardonné.
09:31Ça veut dire le socle électoral,
09:32ce qu'il vote pour lui au premier tour des élections.
09:35Les gilets jaunes, pas de problème.
09:36Les mesures antisociales, évidemment, pas de problème.
09:39Le fait qu'il n'ait pas tenu compte de sa réélection, pas de problème.
09:41Le fait qu'il s'isole un petit peu, aucun problème,
09:43parce que ces gens-là estiment qu'Emmanuel Macron est objectivement
09:46le meilleur président qu'on a jamais eu de toute la Ve République.
09:49L'homme le plus intelligent, le plus beau, le plus brillant,
09:52le plus compétent, etc.
09:53Là, ce qui s'est passé, à mon avis, et qui explique sa chute,
09:57c'est que pour la première fois, il a tiré une balle contre son camp.
10:00Il a marqué un but contre les siens
10:02et il a fait, objectivement, un mauvais coup aux macronistes,
10:06et donc à son propre socle électoral.
10:08Parce que quand il a fait la dissolution,
10:09le seul parti politique, la seule force politique
10:12qui était lésée par cette dissolution, c'était la sienne.
10:15Les Insoumis étaient très heureux.
10:17Le Rassemblement national était évidemment ravi
10:19parce qu'il s'imaginait Matignon.
10:20Les seuls qui, à un moment, ont eu peur,
10:22se sont dit que nous avions le pouvoir
10:23et à cause du président, nous perdons tout,
10:25c'était Gabriel Attal et c'était les électeurs de Gabriel Attal,
10:28c'est-à-dire les siens.
10:29Et je pense qu'il y a une très grande déception.
10:31Et regardez, d'ailleurs, depuis plusieurs mois,
10:33tous les gens qui soutenaient Macron en 2017,
10:36je parle vraiment des grands politiques
10:38qu'il avait rejoints, qu'il avait adoubés,
10:40on les entend de plus en plus dire qu'ils ont été déçus,
10:43qu'il les a trahis, qu'ils ont eu tort, etc.
10:45Et cette colère-là peut expliquer que s'il perd son socle,
10:49eh bien, en fait, il perd, en quelque sorte,
10:51ce qui lui avait toujours permis ce qui avait été la sésame,
10:54le sésame de toutes ces survies politiques.
10:56Et on le voit, on l'a vu et on l'a écouté
10:59dans le reportage de Corentin Alonso,
11:01il n'écoute pas le peuple, défiance contre l'homme.
11:03Évidemment, vous l'avez évoqué, Nathan Devers,
11:05la dissolution qui n'est pas passée.
11:07Bref, le bilan est lourd, Véronique Jacquier.
11:09Il y a plusieurs choses.
11:10Il y a effectivement la dissolution qui n'est pas digérée
11:12et le fait d'avoir joué contre son camp
11:14et des Français qui découvrent quand même un président
11:16qui est capable de leur dire tout
11:18et le lendemain, le contraire de tout.
11:22Et je pense que la vraie photographie du pays,
11:25le vrai rapport de force politique du pays,
11:28c'est pas ce qui est évidemment sorti de la dissolution,
11:30c'est au soir du premier tour des législatives.
11:32Donc, à partir de là,
11:34laisser ce président présider comme il le fait,
11:37on sent bien qu'on s'est installé dans une forme de malentendu.
11:41Ensuite, je crois que les Français
11:44le rendent responsable, à juste titre,
11:47de toutes les fractures du pays
11:48et de ce climat éruptif en permanence.
11:53Il est président de la République depuis sept ans.
11:56Il y a quelques années,
11:57donc bien avant l'avènement d'Emmanuel Macron à l'Élysée,
12:01on était capable de parler politique droite-gauche en famille.
12:05On était capable parfois de rire ensemble.
12:07On disait je ne suis pas d'accord, OK, mais je t'écoute.
12:09Maintenant, dans les familles, on s'engueule.
12:11Il y a des conversations qui ne sont plus possibles
12:14tellement il y a une forme quand même,
12:16pas de haine, le mot est trop fort,
12:18mais d'antagonisme
12:19et qu'on n'arrive plus à dépasser collectivement.
12:22Et ça, Emmanuel Macron,
12:24les Français le rendent responsable de cet état de fait
12:27et je pense qu'ils n'ont pas tort.
12:29Et ça a commencé avec les Gilets jaunes.
12:31Ensuite, finalement, avec Michel Barnier
12:34qui arrive comme Premier ministre,
12:36on a la revanche du vieux monde.
12:38Et alors, on a le sentiment qu'Emmanuel Macron,
12:40cette créature du nouveau monde,
12:41ce nouveau monde qu'il a créé avec son fameux en même temps,
12:44ça fait pchit, quoi.
12:46Il n'en reste absolument plus rien.
12:48On a l'impression que c'est une créature,
12:50une créature fantasmée effectivement
12:52de quelques idéologues de gauche plus que de droite,
12:54d'ailleurs, à l'époque, en 2017.
12:57Et on se rend bien compte qu'en même temps,
13:00on marche sur une jambe de droite,
13:01on marche sur une jambe de gauche,
13:02ça ne marche pas parce que finalement,
13:04on cherche toujours les véritables convictions
13:05chez Emmanuel Macron et sa vision pour la France
13:08et le cap qu'il veut lui donner.
13:09Et on voit bien le climat sur le dossier des impôts
13:12entre la prise de position de Michel Barnier
13:15et Gérald Darmanin,
13:16qui est foncièrement agacé,
13:18qui a même encore communiqué cette nuit
13:20après l'intervention de Michel Barnier
13:23chez nos confrères de France 2.
13:24Il y a beaucoup de politique quand même là-dedans.
13:27Dans le sens où il y a beaucoup de positionnement politique,
13:30de manœuvres.
13:31Ils ont une perspective, c'est ça que vous voulez dire ?
13:33Absolument.
13:34La première, c'est de faire tomber Michel Barnier.
13:37Non mais c'est vrai qu'on est dans une configuration
13:39un peu compliquée où vous avez
13:41l'ancien ministre de l'Intérieur,
13:42l'ancien Premier ministre Gabriel Attal
13:44et l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne
13:46et beaucoup d'autres qui n'ont qu'un seul souhait,
13:48c'est l'échec de Michel Barnier.
13:49Vous avez vu ce règlement de comptes
13:50à Oukékora l'autre jour à l'Assemblée,
13:52Michel Barnier qui a pris un par un et qui a réglé ses comptes.
13:54Je voudrais ajouter quelque chose que je trouve assez fascinant,
13:58c'est qu'Emmanuel Macron, finalement, son pire défaut peut-être,
14:02c'est qu'il ne change pas.
14:04Il est à l'Élysée depuis sept ans
14:06et les Français ont le sentiment de quelqu'un
14:08qui ne les écoute pas et d'un homme finalement assez monolithique.
14:12On a eu un François Mitterrand qui était capable de devenir
14:15européen, presque libéral à la fin de ses deux septennats.
14:21On avait un Jacques Chirac qu'on a découvert anti-américain.
14:24On avait un Nicolas Sarkozy qui s'est de plus en plus droitisé.
14:29On avait un François Hollande, bon.
14:30Mais on cherche finalement l'Emmanuel Macron au bout de sept ans.
14:35Au bout de sept ans de pouvoir, on cherche l'Emmanuel Macron.
14:38Vous cherchez l'inconstance ?
14:39Non, mais on cherche la façon, le pouvoir à la transformer
14:43et finalement une forme de sagesse qui serait une valeur ajoutée.
14:46Et on ne la trouve pas et les Français ne la trouvent pas.
14:48Nous sommes toujours avec Naïm Fadel, Nathan Bauer,
14:51Louis de Rugnell et Véronique Jaquet.
14:52Première chose d'une, Naïm Fadel, nous analysions la chute
14:57d'Emmanuel Macron dans les sondages et je vous ai coupé dans votre élan.
15:00Pardonnez-moi, Naïm Fadel, pardonnez-moi.
15:03Ça ne m'étonne pas, mais vous voyez, dernièrement...
15:05Que je vous ai coupé dans votre élan ?
15:06Non.
15:07Ah pardon, c'est la chute.
15:09D'accord.
15:10Emmanuel Macron, dernièrement, je ne sais pas où il était,
15:12il a dit que les Français ne sont pas heureux.
15:15Et je crois qu'il n'a jamais autant...
15:17Enfin, notre pays n'est jamais autant fracturé que depuis Emmanuel Macron.
15:21Ça fait sept ans que nous sommes dans un marasme terrible.
15:24Et en fait, il y a une fracturation de la société.
15:27Les Français se regardent en chien de faïence.
15:30La question du communautarisme n'a jamais été aussi importante
15:34parce que chacun, en fait, est dans son précaré.
15:37Et c'est vrai qu'il y a eu tromperie.
15:39Et je reviens sur ce qu'a dit Nathan tout à l'heure par rapport à cette dissolution.
15:45Moi, je trouve que cette dissolution a été quelque chose de terrible pour la démocratie.
15:49Ça a été vraiment un déni de démocratie.
15:51Vous voyez la tambouille qu'il y a eu pour le deuxième tour,
15:54où il y a eu cette espèce de fameux front républicain
16:00contre un parti qui a des élus, qui a des maires, qui a des conseillers,
16:05qui est complètement dans l'arc républicain,
16:07pour reprendre aussi les propos de l'ex-président Nicolas Sarkozy.
16:12Et puis il y a eu, alors moi je le regrette,
16:14je trouve que la démocratie, il faut la respecter.
16:16Et quand il y a eu effectivement le nouveau front populaire
16:19qui est arrivé premier dans ce triparti,
16:23si je puis dire, l'Assemblée nationale est tripartite,
16:26je pense qu'il aurait fallu nommer Mme Castex
16:30et puis ensuite, éventuellement, voter une motion de censure.
16:34Mais ne pas faire cette tambouille.
16:36Et pourtant, je suis loin d'être pour le nouveau front populaire,
16:40mais je le dirais la même chose pour un autre parti s'il était arrivé premier.
16:44Je trouve que ce qui se passe aujourd'hui,
16:47et pourtant, je me félicite que M. Barnier soit à la tête du gouvernement,
16:51parce qu'on voit bien qu'effectivement, comme disait Véronique tout à l'heure,
16:55c'est le retour aussi de ce qu'on nous avait vendu,
16:58comme la ringardise, comme la vieille France.
17:00Au contraire, on a envie de politiciens...
17:02Qui l'incident, Barnier.
17:03Oui, qui l'incident, mais qui a aussi une solidité et une expérience,
17:07et qui rassure.
17:08Mais je regrette, je trouve que c'est quelque chose d'inédit
17:11qui s'est passé après cette dissolution.
17:14Et je regrette, moi, qu'on n'ait pas respecté le vote des Français
17:17et de suivre, effectivement, tout simplement ce que préconise la démocratie,
17:21c'est-à-dire de nommer au gouvernement quelqu'un qui est...
17:25Enfin, un parti qui est arrivé en premier.
17:27Allez, Nathan Nauvert, je suis savant de partir en pub.
17:29Merci, je vous en prie.
17:31Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous avez dit sur Lucie Casté,
17:35qu'il aurait dû la nommer.
17:36J'aimerais juste revenir aussi peut-être sur un dernier élément
17:39de cette impopularité,
17:40c'est que la promesse quand même originaire du macronisme,
17:432017, soir de l'élection, deuxième tour, premier discours,
17:46il dit à la fin de mon premier mandat,
17:49les Français n'auront plus besoin de voter pour Marine Le Pen.
17:51Et ça, évidemment, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle les gens ont voté pour lui.
17:55C'est la raison de l'espoir qu'il suscitait.
17:57C'était quand même un Obama français.
17:58Il y avait toute une dimension de progressisme.
18:00Il y avait toute une dimension, par exemple, de lutter contre...
18:01La jeunesse, il parlait anglais.
18:03Et même lutter contre l'assignation à résidence, dans les banlieues, etc.
18:06Dermanin l'a rappelé récemment, tout ça a disparu de chez lui.
18:09Je pense qu'on dira peut-être plus tard qu'Emmanuel Macron est le fruit
18:12d'un mariage politique incestueux entre...
18:15Oui, incestueux entre des gens de gauche et des gens de droite
18:19qui, finalement, à un moment, ont eu ce réflexe de se dire
18:21mais on est pareil.
18:23Mais on appartient en gros à la démocratie représentative, bourgeoise,
18:26contre les extrêmes.
18:27On est pareil. Allions-nous.
18:29Et évidemment, à long terme, il croyait bien faire en faisant ça.
18:32Il croyait être plus efficace pour lutter contre Marine Le Pen.
18:34Et d'ailleurs, c'était vrai.
18:36Il a été élu à 65 % en 2017.
18:39Mais à long terme, ça a créé comme effet non seulement ce marasme,
18:42non seulement cet antagonisme,
18:44mais une sorte de radicalisation de tous les côtés.
18:46Qu'est-ce qui reste à gauche quand vous n'avez plus le PS ?
18:47Il reste une gauche qui est obligée de pousser de plus en plus
18:51vers la radicalité.
18:52Pareil à droite et pareil peut-être au centre.
18:54Peut-être qu'on est dans une sorte d'extrême centre.
18:56Et c'est peut-être toute la contradiction
18:59que le macronisme a mis 7 ans à déployer.
19:02Et l'enjeu aujourd'hui, vraiment, c'est de recoudre la France.
19:05Vraiment, c'est extrêmement...
19:07Moi, je le vois, les fractures...
19:08Il faut des grosses aiguilles.
19:09Comment ?
19:10Il faut des grosses aiguilles.
19:11Et des kilomètres de fil.
19:12Et des kilomètres de fil, je vous le dis.
19:14Très bonne répartie, mon cher Louis de Rayel.
19:16Bravo, Louis !

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