Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent du comportement d'Emmanuel Macron après la victoire de l'équipe de rugby de Toulouse.
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00:00 Vous parlez de substances, pas prohibition, mais illégales.
00:05 Est-ce que l'alcool est une substance qu'on doit prohiber, Gauthier Lebret ?
00:10 Vous avez été très interloqué par cette séquence
00:13 où Emmanuel Macron a bu une bière cul sec
00:15 dans les vestiaires de Toulouse
00:18 après la victoire contre la Rochelle en top 14.
00:20 Vous avez été très choqué par cette séquence.
00:22 Choqué ? Vous savez, c'est pas mon rôle d'être choqué ou pas choqué.
00:25 Je suis pas là pour être choqué ou pas choqué.
00:27 Après, ça a fait beaucoup réagir.
00:29 Je vous rappelais la phrase de Sandrine Rousseau,
00:30 qui a dit que c'était une image qui représentait la masculinité toxique.
00:34 On explique à nos auditeurs que le président s'est retrouvé dans les vestiaires
00:37 après la victoire de Toulouse et qu'il a, avec les encouragements...
00:40 Peut-être qu'on peut avoir un peu d'ambiance de vestiaire,
00:42 les encouragements des joueurs.
00:44 Non, laissez ça au gars costaud.
00:47 Il a dit "igloo, igloo, igloo",
00:48 et il s'est tapé une corona entière, on peut pas citer la marge,
00:51 cul sec en 20 secondes.
00:53 Donc, moi, je trouve ça assez surprenant comme image.
00:56 Vous avez bluffé, Laurence, sur les 20 secondes de précision ?
00:59 Vraiment pas. Vraiment pas.
01:00 Non, non, pas pour ça.
01:02 - Non, mais pas ça. - Pas boire une bouteille.
01:04 C'est ça pour les gens qui font le sport.
01:07 Mais il était pas sur le point de rentrer sur le thème.
01:10 Moi, j'aime pas cette image.
01:12 Je suis pas d'accord pour dire que le rugby est forcément lié
01:14 à la consommation d'alcool, des brides, à la troisième litan...
01:18 Une corona, c'est pas une consommation d'alcool, des brides.
01:20 Je n'en ai pas le rugby pour ça.
01:22 Moi, j'ai connu un monsieur qui s'appelait Jacques Chirac,
01:24 qui buvait des coronas, il aurait jamais fait ça.
01:27 Pourquoi ?
01:28 Parce qu'il avait une forme de décence...
01:31 C'est l'image du président de la République,
01:33 c'est pas la masculinité toxique.
01:35 - Julien, pourquoi ? - C'est le côté cul-sec.
01:37 Moi, ça en est une autre chose, je vous laisse la commenter.
01:39 Euh... Bon, voilà.
01:41 Moi, j'ai été choqué par cette image-là,
01:43 telle qu'elle a été véhiculée par le président de la République.
01:45 En plus, il y a une forme de défi,
01:47 genre, "je suis capable de le faire", etc.
01:49 C'est pas le rôle du président de la République, c'est pas sa fonction.
01:52 D'accord. Ça dévalorise la fonction présidentielle.
01:54 - Oui, je pense. - Je suis assez d'accord.
01:55 Qui n'est pas d'accord ?
01:57 - Moi, je... - Louis Dragnel,
01:58 qui n'ose pas se positionner, là.
02:00 - C'est lui, pas le fond. - J'ai aucun état d'âme.
02:02 Non, mais que le président de la République
02:04 partage une bonne bière après une victoire à un match de rugby,
02:08 je n'ai aucun problème avec ça.
02:10 Moi, ce qui me gêne, c'est le côté vraiment enfantin.
02:12 On a l'impression qu'il joue à cap ou pas cap.
02:14 Et il veut montrer, effectivement,
02:15 qu'il est capable de boire une bière cul-sec.
02:17 Mais après, c'est pas la consommation,
02:19 c'est même pas la quantité qui me gêne.
02:20 - C'est la bière... - C'est quand même une question
02:22 de consommation d'alcool.
02:24 Mais Laurence, la bière, c'est aussi la culture française.
02:26 On arrête pas de les faire passer pour la merde à moi.
02:29 - Ça fait partie de notre patrimoine. - Mais arrêtez !
02:31 - Mais il y en a une bière. - Quand le président fait ça à la télé...
02:35 Il n'a pas bu un pack entier.
02:37 Mais, enfin, écoutez, vous connaissez pas le binge drinking ?
02:39 - Justement, c'est pas un... - C'est surtout vous qui...
02:42 - Vous connaissez... - Il en aurait bu dix.
02:43 Vous auriez raison. Et là, c'est une !
02:45 Moi, on va reprendre la chose autrement.
02:47 Je suis un instituteur.
02:49 Ou un petit professeur...
02:51 Excusez-moi, un professeur d'un collège...
02:53 Le petit est totalement péjoratif.
02:55 Un jeune professeur de collège...
02:56 Je me retrouve lundi matin avec des élèves.
02:58 J'ai passé mon temps à expliquer que l'alcool,
03:00 c'était pas bien, qu'il fallait pas consommer, etc.
03:04 Les élèves vont me dire "Vous êtes en République, vous avez vu ?"
03:06 Là, on n'est pas dans la modération.
03:08 Mais bu une bière à un moment exceptionnel, c'est extraordinaire !
03:11 - On laisse tout passer. - D'habitude, c'est...
03:13 Vous allez me faire passer pour un relativiste ?
03:15 Vous avez des enfants à mon âge, en plus de lui.
03:17 Je suis effrayée.
03:18 Je leur ferai goûter quand ils seront en âge.
03:21 Il y a deux aspects.
03:22 En plus de donner un modéré,
03:23 vous avez vu l'image du président républicain...
03:26 Si vous aimez la bière, vous savez que ça se boit pas comme ça.
03:28 Évidemment, ça se déguste.
03:29 Première gorgée de bière...
03:31 - C'est une gâchette. - C'est du gâchis.
03:33 Le message est un peu contradictoire.
03:35 Non, mais je veux dire...
03:36 Je ne mets pas en cause le fait de boire de la bière.
03:39 Je mets en cause la forme qui a été prise
03:41 et cette forme qui est effectivement dire
03:43 "Je suis capable de le faire, je la descends au cul sec."
03:45 - Je suis d'accord avec vous. - Il y a plusieurs présidents
03:47 qui n'acceptent pas les deux corps du roi
03:50 et qui n'acceptent pas d'incarner la majesté de la fonction.
03:54 Mais cette image-là, c'est pas...
03:55 Celle-là, en particulier, il y a eu d'autres moments
03:57 où Emmanuel Macron ne s'imposait pas à ses contraintes.
04:00 François Hollande ne se l'imposait pas non plus.
04:02 On n'avait plus reproché à Nicolas Sarkozy.
04:04 Il n'aurait pas fait ça.
04:06 Il ne s'imposait pas non plus.
04:08 Il y avait certaines choses qui ne s'imposaient pas sur la magie.
04:11 Mais c'est un tout, la dignité de la fonction.
04:13 Vous avez égratigné Sandrine Rousseau-Gauthier-Lebret
04:15 parce qu'elle a dit "c'est de la masculinité toxique".
04:18 Qu'est-ce qui vous choque dans ce qu'elle a dit ?
04:20 - C'est un vestiaire d'hommes. - De rugby, oui.
04:23 Je ne suis pas choqué ni par Sandrine Rousseau ni par Emmanuel Macron.
04:25 - Vous ne voulez pas être choqué. - C'est pas mon rôle.
04:28 Mais c'est un vestiaire de rugby, d'hommes,
04:33 parce que les femmes et les hommes ne s'affrontent pas au rugby.
04:36 Donc, effectivement, oui, il y a le président
04:38 qui est dans un vestiaire d'hommes
04:40 après une finale de rugby masculin
04:42 en train de célébrer leur victoire.
04:45 Tant à dire qu'agir sous l'intimidation,
04:47 ce serait exclusivement masculin.
04:49 Pardon, mais il me semble qu'il y a des influenceuses,
04:52 peut-être Sandrine Rousseau en a telle conscience,
04:54 qui peuvent être aussi porteuses d'une forme de toxicité,
04:58 mais ramener tout à des combats.
05:00 Sérieusement, il est en train de boire une bière dans un vestiaire.
05:02 - On peut rappeler le message... - Laissez le genre de côté.
05:04 - Est-ce que vous nous dites ça ? - On interdit la toxicité.
05:07 On laisse le genre de côté dans cette histoire.
05:09 On se paie quand même des polémiques.
05:10 Il y a beaucoup d'autres choses qu'on peut reprocher à Emmanuel Macron
05:13 ou à bien d'autres, d'ailleurs, sur le coeur de leur action politique.
05:17 Même le message envoyé, sérieusement,
05:19 par rapport à ce que vous disiez, Julien, un prof,
05:21 il est plus ennuyé probablement par le fait
05:23 qu'il essaye de dire qu'il ne faut pas fumer de cannabis
05:26 en entendant des gens que de toute façon, c'est plié,
05:28 parce qu'on va devoir légaliser.
05:30 Julien Drêle, vous avez le mot de la fin.
05:31 Moi, je pense qu'un président de la République,
05:33 il n'y a pas des bons et des mauvais moments.
05:35 Il n'y a pas de la tolérance en disant, voilà, il y a une fonction.
05:38 On l'incarne ou on ne l'incarne pas.
05:40 On est à la hauteur ou on n'est pas à la hauteur.
05:41 Vous pouvez me dire, il y a plein d'autres choses.
05:43 Moi, j'ai connu plusieurs présidents de la République.
05:45 C'est le seul privilège que j'ai, parce que l'âge, c'est tout.
05:48 Ceux que j'ai connus ne seraient pas comportés comme ça.
05:50 Et ils avaient raison.
05:51 Et si je fais vieux con ici, eh bien, je fais vieux con,
05:54 mais j'ai un vieux président, un président de la République,
05:56 je ne le comporte pas.
05:57 - Je dis que ça n'est pas très grave. - Voilà.
05:59 Le problème, ce n'est pas de savoir si c'est grave ou non.
06:01 Je ne suis pas prof, je ne mets pas une note de conduite.
06:04 Je dis simplement que par rapport à des parents qui se battent,
06:07 par exemple, par rapport à leurs enfants,
06:08 ce qu'ils sont en train de faire là, ils n'aident pas les parents.
06:10 Allez 18h30, on est en direct sur CNews et sur Europe 1, le rappel des titres de l'actualité.