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Transcription
00:00Voilà, un pays traumatisé qui marque aujourd'hui ce premier anniversaire.
00:04Je vais me tourner vers vous Aurélie Hassouline et Nathanaël Macheter.
00:07Qu'évoque pour vous cette journée ? C'est la première année,
00:11premier anniversaire que l'on marque aujourd'hui.
00:13Les commémorations sont prévues un peu partout dans le pays.
00:15On va les prendre le pouls dans un instant avec Claire Duhamel
00:19qui se trouve notamment dans les kibouz, première cible.
00:22Comment est-ce que vous l'avez commencé cette journée ?
00:25Et comment vous vous apprêtez à la vivre ?
00:28Déjà personnellement, c'est une journée que j'aborde à reculons.
00:35Je suis rentrée, comme beaucoup d'entre nous, dans une forme de torpeur intense
00:41il y a un an, jour pour jour maintenant.
00:43Et je pense qu'il sera impossible de commencer à essayer de cicatriser
00:47ou même de faire le deuil de ceux qu'on a connus
00:50de ceux qui nous ont quittés le 7 octobre
00:57tant qu'on n'aura pas à ramener tous les vivants ou potentiels vivants.
01:02On essaie de récupérer de la bande de Gaza.
01:05Alors on a effectivement plusieurs commémorations en France
01:09et évidemment à l'étranger.
01:11Mais en France, on a avec le collectif plusieurs zones territoriales
01:16plusieurs organisations à Luxembourg, à Lyon, à Grenoble.
01:23Il y a plusieurs commémorations dans toute la France.
01:25Ce matin, nous-mêmes, nous avons à 6h29
01:28réuni 101 personnes devant l'hôpital militaire
01:32avec des rubans jaunes sur les yeux et la bouche
01:35parce que les otages sont baïonnés.
01:37Les images des 101 otages restant dans la bande de Gaza.
01:40Et à l'aube, parce que 6h29 il faisait encore nuit
01:43mais à l'aube, au lever du soleil à Paris
01:45on a sonné la Zaka, la fameuse sonnerie d'alerte.
01:50Il y a eu un rassemblement unitaire hier avec le KKL.
01:52Il y en a un, effectivement, vous l'avez dit, unitaire également
01:55ce soir avec le CRIF auquel nous serons.
01:57Et puis c'est beaucoup d'hommages, de commémorations.
02:03C'est un peu spécial aussi parce que, je ne sais pas si vous avez prévu d'en parler
02:07mais je m'apprêtais à faire cette journée de commémorations
02:11dès un an et hier soir...
02:14On annonçait la mort d'un otage.
02:16Voilà.
02:17Un jeune homme de 28 ans.
02:18Un jeune homme de 28 ans, Idan Stevie, dont le papa est un ami.
02:22Et il m'a appelé à 23h très rapidement pour m'annoncer que son fils
02:26enfin qu'ils étaient venus le voir et son fils était parti.
02:30Qu'il est toujours otage.
02:32Enfin ça je ne le savais pas à ce moment-là parce qu'on a eu très peu de temps pour en parler
02:35et on a appris ce matin, en tout cas par la presse comme tout le monde
02:39qu'il est toujours otage.
02:41On ne sait pas dans quelles conditions il est décédé.
02:43Il était parti sur le festival Nova.
02:45Il avait porté secours notamment à des étrangers qui essayaient de fuir le site.
02:50Nathalie Bachter, vous qui êtes l'avocate.
02:53Si je peux juste raconter ça si ça ne vous dérange pas
02:55parce que c'est extraordinaire.
02:57C'est un jeune homme qui était bénévole photographe au Nova Festival.
03:00Et effectivement il a essayé de sauver deux personnes.
03:02Je ne sais pas trop si réellement ce sont ses amis
03:05où ils sont montés en voiture, ils ont fui vers le nord,
03:08ils ont été arrêtés par des terroristes, ils sont repartis vers le sud.
03:12Là il a perdu le contrôle du véhicule.
03:14Il s'est scratché contre un arbre.
03:17Donc ils ont retrouvé après la voiture criblé de balles
03:21les corps des deux personnes, de ses deux amis morts,
03:24mais pas Idan.
03:26Et c'est quelques jours après qu'il a été annoncé comme otage.
03:29Comme enlevé.
03:30D'ailleurs vous avez donné un chiffre, un nombre très précis pour les otages
03:35au moment où on se parle.
03:36On a encore du mal à savoir qui est retenu, qui est en vie ou pas.
03:40On est très exactement 101 otages dans la bande de Gaza.
03:4497 du 7 octobre et 4 qui étaient otages déjà depuis 2014.
03:49Il y a maintenant 34 corps avec Idan qui sont retenus en otage.
03:56Donc 65 vivants, supposés vivants,
03:59puisque même quand on a quelques bribes de preuves...
04:02Quelle certitude on en a justement.
04:05Le contact il ne se fait plus.
04:07Il y a eu un moment donné où il y a eu des vidéos de propagande
04:09avec des otages qui s'adressaient à leur famille.
04:11Et qu'on n'arrivait pas à dater non plus.
04:12Donc on ne savait pas à quel moment cette vidéo avait été tournée.
04:16On n'a aucune information.
04:18C'est pour ça qu'on en veut à la Croix-Rouge,
04:20c'est pour ça qu'on en veut à l'UNICEF, à tout le monde.
04:23Il y a quand même deux bébés aussi dans Gaza.
04:26Un an et cinq ans, à Riyad El-Ekfir.
04:29On en veut à tout le monde, on en veut au gouvernement israélien aussi.
04:32C'est quelque chose qu'on va beaucoup entendre aujourd'hui.
04:35Je ne suis pas israélienne,
04:37et je comprends que dans un pays il y ait des tensions,
04:40surtout dans ces moments-là.
04:42Je pense qu'aujourd'hui il n'y a pas de...
04:45Et depuis un an, il n'y a pas à avoir de position politique ou pas.
04:49Il y a un gouvernement de coalition qui fait un travail de défense.
04:54Pas forcément du même parti politique d'ailleurs à chaque fois.
04:57Et les familles d'otages pensent des choses elles-mêmes différentes
05:02sur les solutions à apporter.
05:05Et tout peut s'entendre venant d'eux.
05:08Du reste, je pense que la population doit rester le plus soudée possible.
05:13Et puis comme partout, quand on se voit à la télé,
05:15c'est toujours un peu plus tendu que ce qui se passe.
05:18On va aller retrouver tout de suite Claire Duhamel-Omfessi,
05:21Claire qui nous attend, qui est notre correspondante en Israël,
05:24et qui est en direct de Nahaloz,
05:26l'un des kibous touchés par les commandos du Hamas.
05:29Claire, bonjour.
05:30Une journée de commémoration, on parle évidemment de la place centrale
05:33qu'occupent les otages aujourd'hui,
05:36pendant ces célébrations qui ont donc commencé tôt ce matin,
05:406h29, ont rappelé leur local le début des attaques du Hamas.
05:48Bonjour Elisabeth.
05:49Oui, je suis à proximité du mémorial de Nahaloz.
05:52Et j'ai parcouru cette frontière depuis 6h du matin environ,
05:56au gré des cérémonies de commémoration.
05:59Et ce qu'on retient, c'est avant tout une émotion immense
06:02des proches, des familles d'otages, des victimes,
06:04et puis de tous les Israéliens,
06:06ceux qui en tout cas ont décidé de venir aujourd'hui.
06:09Vers 6h29 environ, au mémorial de Rahim,
06:12la musique s'est soudainement arrêtée,
06:14et il y a eu des prières, des chansons,
06:17et j'ai vu beaucoup de visages extrêmement peinés,
06:21bien sûr beaucoup de larmes face aux photos des personnes tuées.
06:26Les Israéliens sont aujourd'hui encore relativement divisés
06:31sur la question des négociations,
06:33puisque les familles d'otages veulent en grande majorité
06:36qu'il y ait des négociations et que leurs proches soient libérés.
06:39Pour elles, un an de cette situation,
06:41c'est tout simplement insoutenable, invivable au quotidien.
06:45Mais une autre partie de la population, au contraire,
06:47pense qu'il faut suivre la ligne de gouvernement,
06:49être très ferme contre le Hamas et privilégier l'action militaire.
06:54Alors aujourd'hui en Israël, c'est avant tout la journée du deuil,
06:58du recueillement et de l'hommage,
07:00et ces divisions sont mises un petit peu de côté,
07:03mais ça reste néanmoins en toile de fond,
07:05et ça s'illustre par le fait qu'il y a une cérémonie officielle
07:08ici dans le sud d'Israël,
07:10mais aussi toutes ces cérémonies officieuses
07:12comme celles que j'ai vues depuis le début de la journée.
07:15Voilà, une journée qui est loin d'être terminée.
07:18Merci à vous, Claire, qu'on retrouvera évidemment
07:21tout au long de ces commémorations.
07:24On va écouter le Premier ministre Benyamin Netanyahou,
07:26qui a pris la parole tout à l'heure s'adressant aux Israéliens.
07:30Lui qui participe aux cérémonies,
07:33il s'est exprimé et a fait une promesse aux Israéliens.
07:38Nous sommes obligés de ramener les otages.
07:41A-t-il dit ? On l'écoute et puis on y revient juste après.
07:44Dans ce jour, en ce lieu et dans de nombreux endroits de notre pays,
07:49nous nous souvenons de nos morts, de nos otages
07:52que nous sommes obligés de ramener
07:54et de nos héros tombés pour la défense de la patrie et du pays.
07:58Nous avons vécu un terrible massacre il y a un an
08:01et nous nous sommes relevés en tant que peuple, tel un lion.
08:05Un peuple se lève comme un lion et comme un lion il se dresse.
08:10Une réaction peut-être à ces propos, maître ?
08:13Je vous demandais tout à l'heure ce qui évoquait en vous,
08:16ce qui évoquait pour vous cette journée,
08:18vous qui représentez onze familles de victimes.
08:21Écoutez, je crois trois choses.
08:22D'abord, ça a été le choc du 7 octobre.
08:25La cruauté, la sauvagerie qui à chacun rappelait
08:28les événements de la seconde guerre mondiale.
08:30Autrement dit, le comportement d'une cruauté sauvage et absolue
08:34qu'avait été celui des nazis.
08:36Ça, ça a été le premier choc.
08:38Deuxièmement, ça a été de constater l'espèce d'indifférence
08:44et voire même d'hostilité qu'a provoqué cet événement
08:49vis-à-vis des juifs avec une vague d'antisémitisme
08:52et de détestation d'Israël
08:55qui est assez paradoxale et contradictoire
08:59avec le type d'émotion et d'empathie qu'aurait dû provoquer
09:02la cruauté de l'événement lui-même.
09:04Donc ça, ça a été la seconde surprise.
09:06Ça a été de voir cette vague mondiale de détestation d'Israël.
09:10Et puis la troisième surprise qui est bonne,
09:12c'est de voir la société israélienne qui a réagi
09:15avec courage, avec détermination, avec fierté,
09:19avec un élan national qui, je crois,
09:22pourrait nous faire réfléchir à ce que c'est qu'un pays,
09:24une nation qui se défend et qui veut survivre.
09:27Et ça, je dois dire, c'est tout de même une grande fierté.
09:29Et on voit aujourd'hui, aussi bien à Gaza qu'au Liban,
09:32des succès remarquables de l'armée israélienne
09:35et un pays qui, tout de même, malgré ses divisions,
09:38c'est un État démocratique, c'est pas un totalitarisme
09:41comme dans les pays arabes,
09:43malgré ses divisions, est derrière son chef et son leader.
09:46Et je trouve que Benjamin Netanyahou,
09:49et je suis à ce titre, comme beaucoup de Juifs disent,
09:52c'est un pays qui est en train de se défendre.
09:55Beaucoup de Juifs, d'Israéliens, etc.
09:58se comportent de façon remarquable, exemplaire,
10:01et qu'il a montré des qualités d'hommes d'État exceptionnels
10:04dans cette crise.
10:05Les Israéliens, derrière Benjamin Netanyahou,
10:07est-ce qu'il ne faut pas quand même mesurer le propos ?
10:10On a vu nombreuses manifestations quotidiennes,
10:13des rassemblements massifs, notamment des familles d'otages
10:16qui en veulent énormément aujourd'hui, un an après,
10:18au Premier ministre israélien.
10:20En Israël, comme partout, il y a des intérêts contradictoires.
10:23Il est normal que les familles d'otages pensent aux otages.
10:26Il est normal qu'un chef d'État pense à l'intérêt général
10:29et à l'intérêt national.
10:30Alors, est-ce que tous les Israéliens sont derrière
10:32Benjamin Netanyahou ?
10:33Non, puisque vous savez que quand vous mettez
10:35deux Israéliens dans une pièce, vous avez trois opinions.
10:37Mais néanmoins, je peux vous assurer que l'ensemble du pays
10:40est très uni et très fermement derrière son Premier ministre.
10:43Ce matin encore, devant la résidence du Premier ministre,
10:46des Israéliens manifestaient leur colère et leur mécontentement.
10:50Est-ce que ça, c'est quelque chose que vous, vous avez entendu
10:53dans ceux que vous encadrez, que vous avez accompagnés
10:56pendant toute cette année ?
10:57Cette colère qui, malgré tout, s'exprime.
10:59Mais c'est difficile de faire l'impasse là-dessus.
11:01C'est ce que je disais tout à l'heure.
11:02Une famille d'otages à tous les droits.
11:04D'ailleurs, j'avais rencontré Boaz Bismuth,
11:07qui est député à la CNESET, francophone.
11:10Lors d'une délégation du Collectif 7 octobre,
11:12on avait été visiter les kiboutz.
11:14Et c'est exactement ce qu'il nous a répondu.
11:17Il m'a dit, n'importe quelle famille d'otages
11:20qui rentre dans mon bureau et qui met une gifle,
11:21elle a le droit et j'ai rien à lui dire.
11:23Donc ça, c'est une première chose.
11:25Après, il faut aussi se rendre compte que sur ces manifestations,
11:28il y a aussi énormément de personnes qui viennent
11:30pour soutenir uniquement les familles d'otages.
11:32J'étais moi-même à Tel Aviv la semaine où on a découvert,
11:37on a récupéré les six corps des otages
11:40exécutés par le Hamas après 11 mois de détention.
11:44Dans les punais de la bande de gazins.
11:46J'étais à cette manifestation parce que je voulais soutenir
11:49les familles d'otages, pas parce que je voulais manifester
11:51contre Benjamin Netanyahou.
11:53Donc, il y a de tout dans ces manifestations aussi.
11:56Il faut le dire. On peut tout mesurer.
11:59Un gouvernement, M. Berthelot, peut-être gouvernement israélien,
12:02qu'on a quand même cessé de dire en sursis
12:06pendant toute cette année.
12:08C'est quand même en fait, aujourd'hui.
12:10Oui, mais c'est un peu l'union sacrée, effectivement.
12:13Lorsqu'il y a un conflit qui n'a jamais cessé,
12:16on va peut-être en reparler après, depuis un an.
12:19Donc, effectivement, c'est difficile d'organiser des élections
12:22dans une situation conflictuelle.
12:25Donc, même si beaucoup ne soutiennent pas Netanyahou,
12:29effectivement, ils ont conscience que ce n'est pas le meilleur moment
12:32pour être dans des tractations électorales
12:35ou pour organiser des élections.
12:37Donc, le temps des élections viendra.
12:41Maintenant, effectivement, M. Netanyahou aussi,
12:45il sait que lorsque viendra la fin de la guerre, on peut l'espérer,
12:49peut-être que politiquement, il sera plus en difficulté.
12:52Parce qu'à ce moment-là, il y a des questions qui se posent,
12:55notamment en Israël, c'est pourquoi, semble-t-il,
12:58il y avait des informations qui avaient été données
13:01au gouvernement israélien ou au service de renseignement,
13:04comme quoi il y avait un risque imminent d'attaque, semble-t-il,
13:07à la veille du 7 octobre.
13:09Donc ça, ce n'est pas moi qui le dis, c'est la presse israélienne,
13:11les médias israéliens.
13:13Et donc ça, c'est une question qui se pose avec des implications stratégiques.
13:18Donc ce sera des questions qui ne vont pas venir tout de suite,
13:21parce qu'encore une fois, on est dans le temps du conflit.
13:24On n'est pas dans le temps, en fait, de la paix
13:28ou en tout cas de l'évaluation de ce qui s'est passé.
13:32Mais c'est quand même un enjeu important pour M. Netanyahou.
13:36Lui, et pas que lui, mais aussi d'autres membres du gouvernement.
13:39Donc pourquoi ces informations, dont on nous dit qu'elles étaient quand même assez solides,
13:44pourquoi elles n'ont peut-être pas été évaluées à leur juste mesure ?
13:48Les défaillances du système de sécurité, alors qu'Israël, on l'a vu,
13:51a su faire preuve il y a quelques jours encore,
13:54contre le Hezbollah libanais,
13:56faire preuve d'une efficacité redoutable en matière technologique.
14:01Nathanaël, vous vouliez peut-être réagir ?
14:03Je vous voyais hocher de la tête.
14:05Non, c'est tout à fait juste.
14:06Et Israël saura faire la lumière sur les défaillances de son système de renseignement.
14:12Les fautes commises, elles seront sanctionnées, c'est évident.
14:16Même si, en attendant, et M. a raison de le rappeler,
14:19il y a des urgences militaires qui prennent le pas sur ces considérations
14:25simplement disciplinaires et qui arriveront, qui sont inévitables.
14:30Pour Netanyahou comme pour les autres.
14:34Le temps qui est aux commémorations, aux célébrations en cette journée,
14:37on le disait, les otages et leurs familles qui sont au centre de cette journée.
14:42Elles commémorent leurs êtres perdus,
14:44essayent de surmonter la douleur en érigeant des mémoriaux,
14:48notamment sur le lieu du festival de musique électronique.
14:51Nova, l'un des premiers touchés, la plupart des parents de victimes,
14:54continuent aussi de manifester.
14:55Ils dénoncent le désengagement, on en parlait ici de Netanyahou,
14:58et demandent un accord de libération des otages.
15:00C'est un reportage de nos correspondants à Jérusalem.
15:04Regardez.
15:09À Reims, ce mémorial honore les jeunes tués par le Hamas lors du festival Nova.
15:15Dor fait partie des 364 personnes assassinées ici.
15:19Sa cousine et sa sœur viennent souvent sur ces lieux.
15:23Aujourd'hui, elle décore l'hôtel avec des photos et des coquillages.
15:28C'est très dur pour moi.
15:31C'est ici même que mon frère et beaucoup d'autres ont été tués.
15:37Il était avec quatre amis.
15:40C'est eux que l'on voit sur cette photo.
15:46Dans ce groupe se trouvait Yifta.
15:48À quelques mètres de là, sa sœur aînée montre le conteneur
15:51dans lequel il s'est caché pendant cinq heures,
15:53jusqu'à ce qu'il soit criblé de balles.
15:55Son dernier réflexe a été de sauter pour protéger et sauver deux autres femmes.
15:59Un acte que Kiren salue, mais qu'elle a encore du mal à accepter.
16:03C'est très difficile pour moi de reprendre une vie normale.
16:07Parce que ma vie, c'était Yifta.
16:10J'ai toujours du mal à croire qu'il n'est plus là.
16:12J'ai du mal à l'accepter.
16:14Et c'est impossible de guérir en sachant qu'il y a toujours des Israéliens à Gaza
16:17et que leurs familles attendent leur retour.
16:20Yehuda fait partie de ces familles.
16:23Il attend désespérément le retour de son fils Nimrod,
16:26présumé toujours en vie à Gaza.
16:28Mais il craint plus que jamais une mauvaise nouvelle.
16:32Un accord de libération et un cessez-le-feu,
16:35ce n'est pas seulement pour les ramener à la maison,
16:37c'est pour les mettre hors de danger.
16:39Chaque matin, il se lève avec l'intention de prendre part
16:42à toutes les manifestations possibles pour faire pression
16:45sur Benyamin Netanyahou et ses ministres.
16:47Pour lui, le gouvernement a laissé tomber les familles des victimes.
16:51Si vous restez chez vous, comme le veut notre gouvernement,
16:53rien ne se passera.
16:55Parce que notre gouvernement n'est pas intéressé par les otages.
16:58Il ne cherche pas vraiment un accord.
17:00Les otages sont un fardeau pour lui.
17:04Malgré cela, Yehuda insiste pour rester dans les rues
17:07jusqu'à ce qu'un accord soit conclu.
17:09Et pour ne pas oublier ces 97 otages
17:12qui sont retenus dans la bande de Gaza depuis un an.
17:16Aurélie Assouline, les otages ont évoqué ce chiffre,
17:19effectivement très imprécis et difficile à confirmer aujourd'hui,
17:23la mort de cet otage hier soir à la veille de cet anniversaire.
17:27C'est une épreuve psychologique énorme pour les proches
17:31qui sont toujours dans l'attente.
17:33Est-ce qu'ils ont le sentiment d'être entendus aujourd'hui,
17:35d'être encore écoutés ?
17:37Je pense qu'il y a un sentiment général
17:40d'être lâchés par l'international.
17:43C'est un petit peu ce qui ressort quand on parle avec eux.
17:50Non, les familles jusqu'à temps qu'elles n'ont pas de nouvelles
17:54espèrent aussi fort que possible.
17:57Je vais revenir sur Idan et ce que me disait son papa
18:01il y a à peine trois semaines, un mois.
18:04Quand je reviens sur la semaine des six otages exécutés,
18:08il y avait Alexandre Lobanov dedans
18:11qui était le petit frère du meilleur ami du papa d'Idan.
18:15Donc ils se connaissaient.
18:17Ils avaient tendance à toujours dire,
18:20quand ils vont sortir de Gaza,
18:22comme ils aiment la Grèce, on va les emmener,
18:24on va faire la fête tous les quatre ensemble, etc.
18:26C'est le papa d'Idan qui a dû appeler le frère d'Alex
18:30pour lui annoncer le décès il y a trois semaines.
18:33Il m'a dit, tu te rends compte Aurélie,
18:35finalement on n'emmènera que Idan.
18:39Hier on a conclu qu'il n'irait pas en Grèce.
18:42Donc oui, jusqu'au dernier moment,
18:44tant qu'il n'y a pas d'informations,
18:46on espère, on fait des projets,
18:48quand on va les retrouver.
18:50Au lendemain du 7 octobre,
18:51tous les deux vous étiez sur les plateaux de télévision,
18:53évidemment vous commentiez,
18:54vous portez la parole de ceux que vous accompagnez
18:56par votre collectif, de vos clients aussi.
18:58Vous n'imaginiez pas que ça durerait un an, voire plus ?
19:03Si, on a tout de suite compris
19:05qu'on entrait dans une guerre qui serait longue,
19:07qui serait terrible,
19:09parce que l'affront, la souffrance,
19:11la torture infligée avait été,
19:13l'humiliation avait été considérable,
19:16et qu'Israël se devait de régler le problème du Hamas
19:19et de régler le problème sécuritaire à ses frontières.
19:22Donc on voyait bien qu'on avait changé d'époque
19:24et qu'on était rentré dans une guerre
19:26qui serait terrible et longue.
19:28Et c'est évident que la question des otages est importante,
19:31mais on voyait bien dès le début
19:33qu'elle ne serait pas centrale dans le dénouement de cette affaire.
19:35Ce que vous constatez vous-même aujourd'hui.
19:37Vous restez avec nous, on marque une courte pause,
19:39on reprend ce débat dans quelques instants après la pub.
19:42A tout de suite.

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