L'interview de Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne, en intégralité

  • il y a 1 heure
Le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, était l'invité de BFMTV un an après l'attaque du Hamas qui a causé la mort de 1206 personnes et déclenché la guerre à Gaza.

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Transcription
00:00Merci d'être avec nous ce soir dans cette émission spéciale sur BFM TV, vous êtes le porte-parole de l'armée israélienne.
00:05Vous êtes particulièrement rare dans les médias, notamment les médias francophones, les téléspectateurs vous connaissent.
00:11C'est par exemple vous qui avez pris la parole mardi dernier pour informer les Israéliens, c'était juste après l'attaque des missiles iraniens.
00:17Je précise que vous êtes en direct du sud d'Israël, plus précisément dans le kiboutz de Kissoufim, à quelques kilomètres de Gaza.
00:25On va bien sûr dans un instant parler de la situation au Liban, de la nature de la riposte israélienne après l'attaque iranienne.
00:31Mais d'abord, cette question d'Daniel Hagari, est-ce qu'un an après le 7 octobre, qui a montré la vulnérabilité de votre défense,
00:38est-ce que vous diriez qu'Israël est davantage en sécurité aujourd'hui qu'il y a un an ?
00:43Un an après le 7 octobre, c'est un jour difficile aujourd'hui, que nous commémorons.
00:54Nous nous en rappellerons toujours. Ce qu'il faut nous rappeler, c'est jamais plus de cette manière, jamais plus.
01:05Ainsi nous, nous défendrons toujours, nous combattons sur plusieurs fronts.
01:13Quelques heures plus tôt, un missile des Houthis sont arrivés ici, des missiles iraniens.
01:20Nous luttons contre le Hezbollah et aujourd'hui le Hamas a envoyé une roquette qui est tombée à quelques mètres de la zone humanitaire.
01:31Nous luttons contre des organisations terroristes, des Houthis, le Hamas, le Hezbollah, ce sont des organisations terroristes.
01:43Nous ne luttons pas contre les Gazahouites, ni les Yéminites, nous luttons contre des organisations terroristes qui veulent massacrer les Israéliens, comme il y a un an, le 7 octobre.
02:00Et on parlera dans un instant, Daniel Hagari, de la question des civils, notamment à Gaza.
02:05Mais juste avant, hier, votre chef, le chef de l'armée israélienne, a déclaré, je cite, que la branche militaire du Hamas avait été vaincue.
02:13Qu'est-ce que vous voulez dire par là, Daniel Hagari ?
02:15Est-ce que ça veut dire que donc désormais les combats à Gaza peuvent s'arrêter puisque la branche militaire du Hamas a été défaite, dit le chef de l'armée israélienne ?
02:23Le Hamas, effectivement, a été vaincu dans sa branche militaire.
02:32Jamais plus, nous n'aurons encore le 7 octobre.
02:34C'est une victoire.
02:35Mais le Hamas s'est transformé d'une armée non étatique, militaire, en une armée terroriste qui mène une guérilla.
02:50Ils ont encore des capacités, plusieurs roquettes, comme nous en avions vu un exemple aujourd'hui.
02:56Il y a encore des poches de résistance et nous luttons contre ces poches de résistance, des poches de terroristes, qui demeurent.
03:09Nous lutterons encore, eux, pendant un certain temps.
03:14C'est une guérilla qui est ancrée très profondément dans la population et nous faisons notre possible pour distinguer entre la population et les personnes armées.
03:26Nous ne luttons pas contre les Gazaouites, mais contre le Hamas.
03:29Nous luttons tous les jours.
03:31Encore aujourd'hui, lorsqu'ils ont tiré une roquette à partir d'une zone humanitaire, nous ne faisons pas de riposte dans cette zone.
03:40Nous faisons la différence entre les civils et Hamas.
03:43Le Hamas utilise les civils et on les montre dans les médias les dégâts qu'ils ont provoqués eux-mêmes.
03:55Lorsqu'il y a eu cette opération à Rafah, nous avons évacué 1,3 million de Palestiniens avant le début de l'opération.
04:03C'est Hamas, le Hamas, qui a tenté de les arrêter.
04:08Ils veulent profiter d'un bouclier humain à Gaza, face à eux, entre eux et l'armée israélienne.
04:17C'est une guerre difficile.
04:22– Bonsoir Amiral, au sommet du Hamas, il y a Yaya Sinouar, invisible et introuvable surtout.
04:29Comment se fait-il qu'avec tous les moyens dont vous disposez,
04:32notamment le renseignement, mais aussi vos hommes à terre,
04:36vous n'arriviez pas à mettre la main sur votre ennemi public numéro 1 ?
04:41– Yaya Sinouar se cache dans un tunnel, il utilise des civils certainement pour se cacher, nous le trouverons.
04:52Il a lancé les attaques du 7 octobre, on le retrouvera le plus tôt possible,
05:00comme nous avons retrouvé d'autres terroristes sans poids ni lois à Gaza.
05:07C'est pour cela que l'organisation appelée Hamas, la branche militaire terroriste du Hamas,
05:13a été éliminée et nous allons continuer avec lui et son frère,
05:22d'autres commandants du Hamas également, aussi longtemps que nécessaire.
05:28Mais nous devons déployer tous les moyens, atteindre notre mission la plus importante,
05:37c'est-à-dire ramener les 101 otages chez eux.
05:42Nous faisons notre possible, nous comprenons qu'il faudra déployer tous les moyens pour les ramener,
05:49ce ne sera pas seulement une opération militaire,
05:51mais c'est le Hamas qui refuse des moyens raisonnables de ramener les otages.
06:01Vous avez certainement vu les tunnels dans lesquels ils ont torturé les otages et ils les ont exécutés.
06:09On parle ici d'enfants et de femmes qui ont été kidnappées il y a un an,
06:15des jeunes filles qui étaient allées faire la fête dans un festival,
06:20comme des jeunes filles de Paris qui ont été kidnappées.
06:25Nous luttons contre un ennemi qui n'a ni foi, ni loi, il ne respecte que la destruction.
06:33Nous faisons notre possible pour ramener les otages chez eux et terminer cette guerre aussi vite que possible.
06:42– Daniel Aghari, juste avant de parler de la situation au Liban,
06:44je voudrais rebondir sur une expression que vous venez d'utiliser.
06:46Vous avez dit qu'il faudra utiliser tous les moyens,
06:50et précisément vous avez évoqué la question des victimes civiles des bombardements.
06:55Je vais vous citer ce que disait il y a quelques jours le président de la République française, Emmanuel Macron,
06:58les dizaines de milliers de victimes civiles palestiniennes n'ont aucune justification,
07:02trop d'innocents sont morts.
07:04Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui soulignent ce nombre exorbitant de victimes civiles à Gaza,
07:10des femmes, des enfants, un an après le 7 octobre ?
07:13– La guerre est une tragédie, nous n'avons pas souhaité cette guerre.
07:21Il y a un an, nous dormions le 7 octobre, c'était les vacances de Satova,
07:27nous ne voulions pas la guerre, c'est le Hamas qui a provoqué cette guerre avec ses massacres.
07:35Les pires depuis bien longtemps, en tuant, en violant, en mutilant des femmes,
07:42des personnes âgées, des enfants, en kidnappant des personnes.
07:47Nous luttons pour notre existence.
07:50Le 8 octobre, c'est l'Hezbollah qui a commencé à nous tirer dessus.
07:55Nous ne voulions pas de guerre.
07:57Nous avons 60 000 personnes d'Israéliens qui ont dû quitter leur domicile au nord.
08:05Près d'un million de personnes sont dans des abris à cause des tirs du Hezbollah.
08:10Nous luttons pour notre propre existence.
08:16Nous ne luttons pas contre le Liban, nous ne luttons pas contre les Libanais,
08:21nous luttons contre le Hezbollah.
08:23Nous avons appelé les personnes au sud du Liban,
08:28où le Hezbollah a des tunnels, des infrastructures,
08:32où il y a une présence très forte militaire.
08:36Ils sont proches de notre frontière,
08:40puisqu'ils voulaient un massacre encore plus important que le 7 octobre.
08:43Ce que nous faisons maintenant, après avoir évacué les populations là,
08:47nous les avons appelées plusieurs fois pour évacuer,
08:51maintenant nous menons des raids et nous luttons contre une armée
08:57qui était prête à nous massacrer.
08:59C'est ce que nous faisons aujourd'hui, à l'heure où je vous parle.
09:02Et à Beyrouth, on nous dit Beyrouth, mais nous luttons contre Darié.
09:09C'est un quartier à Beyrouth,
09:17aucun journaliste ne peut pénétrer là-bas,
09:20ni même un journaliste français.
09:21Tout journaliste doit être escorté, c'est le fièvre du Hezbollah.
09:27Nous luttons contre le fièvre du Hezbollah,
09:30il y a des missiles stratégiques là-bas, au sous-sol.
09:35Avant d'investir les bâtiments, nous appelons les civils à évacuer
09:42et ensuite nous attaquons, parce qu'il y a des missiles au sous-sol.
09:48Tout autre pays dans l'Occident ferait la même chose pour sa propre existence.
09:54Daniel Aghari, juste avant la question de Patrick Sauss sur le Liban,
09:59une précision malgré tout.
10:00Ces derniers jours, il y a eu une passe d'armes diplomatique
10:03entre le président de la République Emmanuel Macron
10:05et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
10:07Le président français a dit qu'il faut cesser d'envoyer des armes à Israël
10:12quand elles sont utilisées à Gaza.
10:14Est-ce que ça, vous comme porte-parole de TSAHAL,
10:17porte-parole de l'armée israélienne, ça vous a choqué ?
10:20Est-ce que vous dites comme le Premier ministre israélien
10:23« honte à vous, honte à vous Emmanuel Macron » ?
10:25Je suis le porte-parole de l'armée israélienne.
10:30Je peux dire que pendant les années, j'étais amiral,
10:36je me suis entraîné avec les forces navales françaises
10:42et la France a aidé Israël énormément.
10:50Nous remercions la France de son amitié et de son aide.
10:54J'espère que cette aide va continuer.
10:56Nous luttons pour notre existence.
10:58Nous luttons contre les iraniens qui nous tirent des missiles.
11:04Un missile du Yémen a été tiré sur Israël.
11:08Nous l'avons intercepté.
11:09Nous luttons contre le Hezbollah, contre le Hamas.
11:12Les milices en Irak nous tirent dessus.
11:15Nous luttons pour notre propre existence.
11:17Nous avons besoin d'amis et d'alliés comme la France.
11:22Merci de nous avoir tant aidés.
11:25J'espère que nous pourrons continuer de compter sur votre aide
11:30en ce moment si important.
11:32Nous avons besoin de vous.
11:35Daniel Haggari, parlons maintenant du Liban.
11:37Deux choses, il y a des combats acharnés.
11:40Vous allez nous expliquer à quoi ça ressemble
11:42par rapport à la bande de Gaza sur terre.
11:44On a été surpris par une alerte de l'un de vos porte-paroles
11:48en langue arabe, une alerte maritime.
11:51Expliquez-nous un petit peu.
11:53Vous demandez aux Libanais qui naviguent ou qui travaillent
11:56sur la côte jusqu'à Tire, même au-dessus de Tire,
12:00c'est-à-dire le grand port du sud du Liban,
12:02de s'écarter, d'évacuer la zone.
12:06Que se passe-t-il puisque vous annoncez participer
12:09à des actions contre le Hezbollah ?
12:10C'est un débarquement qui se prépare ?
12:13J'aimerais expliquer l'opération sur le terrain.
12:18L'opération terrestre est limitée et ciblée.
12:24Limitée et ciblée.
12:26Nous allons dans les villages frontaliers
12:29qu'avons nous trouvés.
12:31Je vous ai donné les preuves.
12:33Tout journaliste français peut voir par lui-même ces preuves.
12:40Nous trouvons sous ces maisons, dans ces villages,
12:44des tunnels, des missiles par milliers,
12:47des roquettes, des armes prêtes pour un plan,
12:54conquérir la Galilée.
12:56Un massacre plus grand que le 7 octobre.
13:00Nous ne trouvons que seulement que dans ces villages frontaliers,
13:06pour s'assurer, d'évacuer ces villages.
13:09Lorsque nous dirons à nos citoyens de rentrer chez vous,
13:14ils doivent être assurés qu'il n'y a pas d'armes
13:16qui sont pointées sur eux, qu'il n'y a plus de menaces.
13:20Tout pays du monde ferait la même chose.
13:22On ne va pas à Beyrouth, on ne va pas envahir le Liban,
13:27à Cédane, à Beyrouth.
13:31Nous sommes dans des raids dans des villages frontaliers,
13:36transformés par le Hezbollah, qui dispose de tunnels,
13:42de missiles, d'armes, prêts pour des massacres.
13:46Nous devons le faire pour que les Israéliens du Nord
13:49soient en sécurité, sinon personne ne rentrera chez lui.
13:53Daniel Aghari, vous m'entendez ?
13:55Il nous reste peu de temps, je vous coupe en quelques secondes
13:58pour une toute dernière question.
14:00Il y a ce qu'il se passe au Liban et puis il y a la question de l'Iran.
14:03Le Premier ministre israélien a promis une riposte
14:05à l'attaque de missiles iraniens de la semaine dernière.
14:08Quand et comment Israël va-t-il frapper, va-t-il répliquer
14:12contre l'Iran en quelques secondes, s'il vous plaît,
14:14puisqu'il nous reste peu de temps ?
14:16Nous devons riposter.
14:19Nous le ferons au moment que nous choisirons
14:26et avec les moyens que nous choisirons.
14:30Notre action parlera.
14:32Cela sera mûrement réfléchi, parce que nous avons
14:37une obligation stratégique, assurer l'existence pérenne d'Israël.
14:43Nous avons besoin d'amis comme la France.
14:46Encore une fois, j'aimerais remercier la France
14:49et les Français pour votre aide et votre soutien.
14:52Nous luttons pour notre existence. Merci.
14:57Merci Daniel Aghari, porte-parole de l'armée israélienne,
14:59d'avoir été l'invité de BFMTV dans cette édition spéciale
15:02ici à Tel Aviv, en Israël.

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