Le porte-parole de l'ambassade d'Israël en France, Hen Feder, était l'invité de BFMTV ce lundi soir, un an après l'attaque du 7-Octobre en Israël, alors qu'Emmanuel Macron a été hué au rassemblement du Crif en hommage aux victimes lorsque Michel Barnier a cité son nom.
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00:00Bonsoir Einfeder, vous êtes porte-parole de l'ambassade d'Israël en France, vous étiez ce soir à la cérémonie au Dôme de Paris organisée par le CRIF.
00:10Ce n'est pas vraiment Michel Barnier, en fait c'est Emmanuel Macron qui est sifflé à travers Michel Barnier, c'est ça ?
00:15J'imagine que oui, on a vu les réactions, c'est pas un secret qu'il y a un accord récent entre le Président et le Premier ministre Netanyahou.
00:27Mais en même temps, il faut dire que c'est un accord entre des pays amis qui collaborent beaucoup, même il faut rappeler les deux fois quand l'Iran a attaqué Israël
00:47et dans lesquelles la France a aidé Israël à se défendre, c'était juste il y a quelques jours.
00:55Vous dites ce soir, c'est un désaccord entre pays amis, alors je rappelle les propos, Emmanuel Macron qui a appelé à cesser la livraison d'armes à Israël pour la guerre à Gaza,
01:05Benjamin Netanyahou a quand même répondu, on t'avoue, et ce soir on entend la réaction d'une partie de la communauté juive en France qui siffle Emmanuel Macron.
01:14Donc je veux bien qu'on soit des pays amis mais on sent quand même qu'il y a une vraie crispation et qu'il y a en tout cas une tension et que c'est incompris au sein d'une partie de la communauté juive en France, visiblement.
01:23Je peux le comprendre.
01:25Vous le comprenez, vous comprenez ce sifflet ?
01:28Je peux comprendre, oui, vous savez, aujourd'hui on a cette commémoration d'un an de cette attaque horrible contre Israël et nous avons besoin d'un autre ami à côté de nous, d'un autre côté,
01:45mais on voit qu'aujourd'hui il y a ce déaccord sur le sujet de Gaza, mais en même temps il faut redire que la menace la plus grande dans la région, dans notre région, c'est l'Iran,
02:02et dans ce sujet il y a un accord quasiment absolu entre la France et Israël.
02:07Je reviens, pardonnez-moi, sur cette séquence de sifflet parce qu'elle est quand même très forte et elle en dit quand même long.
02:14Vous condamnez, vous, ces sifflets ?
02:17Écoutez, pour nous, comme diplomate ici, on essaie de toujours rétablir les relations, trouver des solutions pour travailler ensemble comme deux pays amis.
02:37Je suis sûr que cette crise, on peut dire entre guillemets cette crise, va...
02:44Vous parlez d'une crise ?
02:46Il y a un désaccord ici.
02:49Un désaccord ?
02:50Un désaccord.
02:51Différent ?
02:52Un différent, oui.
02:53Il y a une crise, vous dites ?
02:54Je ne sais pas si c'est un moment comme une crise, mais il y a un désaccord entre les deux pays sur ce sujet et à mon avis on va travailler, trouver des solutions pour continuer à travailler ensemble sur tous les sujets.
03:11On va revenir sur les relations franco-israéliennes, mais quand même sur cette séquence sur les sifflets, est-ce que c'était la majorité du public qui a sifflé Emmanuel Macron ou c'était une minorité ?
03:21Je ne sais pas, je ne peux pas préciser sur ça.
03:24Quelle était l'atmosphère dans la salle quand Michel Marnier est monté sur scène ?
03:28Le plus tôt était très positif.
03:32Sur ces relations franco-israéliennes, vous parlez donc de désaccord, si je vous reprends bien, donc pas de crise.
03:40Le porte-parole de TSAL, comme le soulignait tout à l'heure Ulysse Gosset, le contre-amiral d'Ania Nagari, a essayé de calmer le jeu, a parlé de la France comme d'un pays ami.
03:51Il a dit compter sur ces liens d'amitié. Est-ce qu'il y a un décalage aujourd'hui entre l'armée israélienne et ce que dit Benjamin Netanyahou ?
03:59À mon avis, il y a plein de sujets dans lesquels on travaille ensemble, on collabore les deux pays.
04:07Il y a cet aspect armé qui était très important depuis l'attaque d'Iran en avril et après en octobre.
04:25Il y a aussi l'aspect de Liban dans lequel on a essayé de trouver des solutions avec la France depuis onze mois avant la réponse israélienne contre le Hezbollah.
04:44On essaie toujours de continuer à trouver des solutions dans le Proche-Orient avec nos alliés, notamment la France et les États-Unis.
04:53La France a encore une voix auprès de Benjamin Netanyahou ?
04:57On doit avoir l'avenir. C'est difficile à dire aujourd'hui dans ce moment où il y a ce désaccord, comment ça va se développer.
05:07Mais la France était toujours un ami très important d'Israël, était et est un ami très important.
05:17Vous parlez au passé quand même.
05:19Un sujet ou un autre ne peut pas briser tous. Ce n'est pas le cas du tout.
05:27Ce n'est un secret pour personne. Le climat entre le président français et le Premier ministre est très mauvais et on peut dire même que c'est grave.
05:34Mais pas simplement entre Macron et Netanyahou. Il y a aussi de très mauvaises relations avec Joe Biden qui ne cesse de dire à Netanyahou qu'il faut faire un cessez-le-feu à Gaza.
05:43Et il n'y a pas de cessez-le-feu. En fait, Netanyahou n'écoute ni Biden, ni Macron, ni le chancelier Shultz, ni le Premier ministre britannique.
05:50Et néanmoins, c'est vrai que vous avez raison de rappeler que les pays sont et restent amis.
05:56Et quand on entend le chef d'État-major de l'armée israélienne dire nous sommes amis et nous comptons le rester et nous comptons sur le soutien de la France,
06:03c'est plus important que la polémique entre les chefs d'État ou de gouvernement.
06:07Et puis surtout, je dirais que sur le plan historique, rappelons-nous quand même de la fâcherie qui était vraiment là cette fois grave entre Israël et la France,
06:16avec De Gaulle en 1967 pendant la guerre des six jours.
06:19Autrement plus importante.
06:20Absolument.
06:21Autrement plus importante.
06:22Autrement. Et De Gaulle avait là décrété un embargo en reprochant à Israël d'avoir attaqué les pays arabes, l'Égypte en particulier, et de ne pas avoir attendu.
06:31Et c'est là où il a eu cette petite phrase célèbre sur le peuple juif, un peuple d'élite sûr de lui et dominateur.
06:37Là, c'était vraiment le froid absolu.
06:40On n'en est pas là.
06:41Et je voulais vous demander, est-ce que vous pouvez me dire effectivement, est-ce que c'est comparable ?
06:46Est-ce qu'il y a un froid ou pas ?
06:48À mon avis, pas du tout.
06:50Et comme j'ai déjà dit, il y a cette menace, la plus grande menace dans la région qui est l'Iran.
06:59Et dans ce sujet extrêmement important pour Israël, existentiel pour Israël, c'est dans ce niveau, il y a un accord absolu ou quasiment absolu entre les deux pays.
07:13Je pense qu'on ne peut pas ne pas penser à la sortie du général De Gaulle en 1967.
07:19Et c'était, je dirais, ce qui a fondé d'ailleurs une partie de ce qu'on a appelé la politique arabe du général De Gaulle, de De Gaulle après, et de la France.
07:27C'est né de 1967 suite à ces déclarations qui ont été une déflagration en Israël, notamment, et dans toutes les communautés juives de par le monde, et notamment en France.
07:38Moi, ce que je crois quand même de la part du président de la République pour ce qui nous concerne aujourd'hui, c'est que c'est quand même une erreur.
07:46Une erreur assez étonnante, si vous voulez, parce que ça met en fait sur un pied d'égalité, en dehors du fait que ce soit Netanyahou.
07:55Parce qu'en fait, le désaccord principal, il est avec Netanyahou.
07:59Mais dans l'esprit de la communauté juive en France, qui n'est pas unanime, qui n'est pas uniforme, qui est très disparate aussi,
08:07c'est le sentiment dans cette communauté qu'on met sur un pied d'égalité les agresseurs et l'agressé.
08:15L'agressé étant Israël, c'est Israël qui est agressé le 7 octobre 2023 de façon sauvage, de façon barbare, de façon terroriste.
08:26Israël, c'est un État légalement constitué par un groupe terroriste qui n'est pas les Palestiniens, parce que là, il ne faut pas faire l'amalgame non plus,
08:35qui s'appelle le Hamas, qui est un groupe terroriste.
08:39Tout comme aujourd'hui, ce ne sont pas les Libanais, dans l'esprit de beaucoup, qui sont visés, c'est l'Hezbollah qui est un groupe aussi terroriste.
08:49Et comme par hasard, ces deux groupes sont financés par qui et armés par qui ?
08:53Par l'Iran, qui est l'ennemi, et ça, on ne peut pas nier la réalité, qui est l'ennemi de tout l'Occident.
09:01Et donc, d'Israël, qui est le pion avancé, si vous voulez, de cet Occident-là.
09:08Donc, c'est à l'intérieur de la communauté juive, je crois qu'il y a eu là, une incompréhension sur ces propos, qui ont été corrigés d'ailleurs par l'Élysée.
09:18Parce que l'Élysée est revenue sensiblement dessus, en se disant, on est en train de mettre le feu.
09:24C'est vrai que le timing, en fait, de l'interview qui a été diffusé, donc enregistré en début de semaine dernière et diffusé samedi, peut paraître complètement lunaire,
09:33eu égard aux commémorations du 7 octobre. Mais là-dessus, il y a aussi une position, et c'est là que j'aimerais vous entendre, monsieur le porte-parole,
09:41c'est que vous dites que l'Iran est effectivement, et c'est ce que disait Yves à l'instant, l'élément déstabilisateur principal de la région.
09:49Toutefois, quand on voit une année de guerre à Gaza, la destruction absolue, le nombre de victimes civiles.
09:56Aujourd'hui, la guerre qui s'étend au Liban, y compris ce soir à Beyrouth.
10:02Est-ce que finalement, ce n'est pas vous qui êtes en train aussi, par ces actions, de déstabiliser le Proche-Orient ?
10:08Est-ce qu'à un moment, il ne va pas falloir calmer les choses, si on ne veut pas que ce conflit s'étende à un point de non-retour ?
10:19Prenons par exemple le Liban. Il y a une grande partie des citoyens en Israël, et pour ça, c'est important de préciser Israël comme démocratie.
10:31Ce n'est pas que Netanyahou qui prend la décision. Il y a un cabinet de guerre, il y a des ministres, il y a des élus.
10:37Mais on met ça à côté pour une seconde.
10:41Sur le sujet du Liban, il y a une grande majorité d'Israéliens qui sont en faveur de cette riposte au Liban pour amener les citoyens du nord d'Israël chez eux.
10:54C'est quelque chose qu'on a créé depuis 11 mois, dans le nord d'Israël.
11:00Beyrouth, c'est un peu loin.
11:03C'est un peu loin, mais c'est où les dirigeants de Hezbollah se trouvent.
11:08Merci beaucoup Anne Fedor d'avoir été l'invité ce soir de BFM TV.