Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise et député des Bouches-du-Rhône, était l’invité du Face-à-Face de ce mardi 8 octobre sur BFMTV - RMC.
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00:00Écoutez, d'abord, je veux dire que notre objectif, c'est une motion de censure que nous avons déposée avec le Nouveau Front Populaire,
00:06et notre objectif, effectivement, c'est de censurer le gouvernement de Michel Barnier,
00:10d'abord parce qu'il a une illégitimité dans la manière avec laquelle il a été constitué,
00:15parce qu'il ne représente pas le résultat des dernières élections législatives,
00:19et deuxièmement parce que les orientations, les propositions politiques qu'il a mises sur la table depuis son discours de politique générale
00:25nécessitent la censure.
00:26Et ce que j'observe, c'est qu'il y a un certain nombre de formations politiques qui avaient posé des lignes rouges.
00:32Des lignes rouges. J'ai entendu M. Ciotti, j'ai entendu Mme Le Pen.
00:35Notre ligne rouge, c'est qu'il faut que les mesures qui soient annoncées par M. Barnier ne frappent pas les classes moyennes et les classes populaires.
00:42Depuis que ces lignes rouges ont été énoncées, M. Barnier a indiqué qu'il allait prendre 150 euros en moyenne à tous les retraités de ce pays,
00:49que les factures d'électricité allaient sans doute...
00:51– Il allait pas les donner.
00:52– Oui, il y avait une revalorisation normalement automatique au 1er janvier, elle est reportée au 1er juillet,
00:58c'est 150 euros en moins pour tous les retraités de ce pays.
01:00– Il a eu l'air de dire, et c'était dans la tribune dimanche, qu'il allait peut-être revenir là-dessus.
01:02– Bon, ensuite... – Enfin, peut-être qu'il vous a écouté.
01:04– On verra. Ensuite, que les tarifs de l'électricité vont augmenter.
01:09Ensuite, qu'on va s'en prendre à l'indemnisation et au remboursement des médicaments.
01:14– Donc, qu'est-ce que vous êtes en train de faire là, Manuel Monpart ?
01:15Vous êtes en train de vous adresser au Rassemblement national et de leur dire,
01:18votez notre motion, soyez cohérents, votez notre motion ?
01:21– Je suis en train de dire que les électrices et les électeurs...
01:24– Vous seriez un peu encombré, vous seriez embêté quand même s'il a voté, en vrai.
01:28– Attendez, mais regardez, c'est simple, il ne faut pas...
01:30– Non mais c'est pour ça que vous vous retrouvez dans une position un peu compliquée.
01:32– Mais pas du tout, il n'y a rien de compliqué dans ma position.
01:34– Parce qu'à la fois, vous aimeriez bien qu'elle passe la motion, mais à la fois, il faudrait dire merci au LN.
01:37– Ma position, c'est simple, c'est celle de la cohérence politique.
01:39Je vais vous dire une chose très simple,
01:41quand on est en désaccord avec la politique d'un gouvernement, on le censure.
01:44Quand on a fait campagne en disant, si vous m'élisez, je vais rompre avec la politique macroniste,
01:50et que vous avez un gouvernement qui est là pour faire la continuité avec la politique macroniste,
01:54si vous ne prenez pas vos électrices et vos électeurs pour des imbéciles,
01:57si vous les respectez, si vous respectez le mandat qu'on vous a confié, vous censurez le gouvernement.
02:01Donc j'observe qu'il y a les tartuffes de la censure,
02:04ce sont ces formations politiques qui ont fait campagne au moment des élections législatives,
02:08et c'est notamment la droite et l'extrême droite, M. Ciotti, Mme Le Pen,
02:12qui ont dit, vous voyez, attention, attention, votez pour moi,
02:15parce que si vous votez pour moi, à la fin, il y aura une rupture avec le macronisme,
02:19et qui en fait deviennent les béquilles de la continuité du macronisme.
02:22Je pense que ça devrait intéresser les électrices et les électeurs de ce pays, tout simplement.
02:25– Alors, tirons juste le fil, si on va jusqu'au bout de ce que vous dites,
02:28et que l'URN est convaincu par vos propos cet après-midi,
02:31et qu'il vote votre motion de censure, vous ferez quoi ?
02:34– Et bien, ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question, il faut poser la question à Emmanuel Macron.
02:37– Mais vous, vous serez content ?
02:38– Mais moi, si le gouvernement de Michel Barnier tombe,
02:41je pense que c'est une bonne chose pour le pays, donc oui, je serai content.
02:44Mais c'est à Emmanuel Macron qu'il faudra poser la question,
02:46de savoir dans ce cas-là, qu'est-ce qu'il va faire.