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Troisième volet des aventures du tueur en série pervers Art le Clown, Terrifier 3 est le premier film d'horreur en vingt ans à être interdit aux moins de 18 ans en France. Le film a crée vomissements et évanouissements chez certains spectateurs lors de sa sortie en Grande-Bretagne.

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Transcription
00:00C'est mercredi, c'est cinéma, et tu voulais nous parler ce matin d'un film qui fait beaucoup parler de lui,
00:05non pas pour ses qualités cinématographiques, mais parce qu'il a été interdit aux moins de 18 ans.
00:10Ce film, c'est Terrifier 3, et tu vas tout nous expliquer.
00:13En fait, c'est quoi ? C'est un film d'horreur qui fait trop peur, donc on l'interdit aux enfants.
00:17Je vais vous montrer l'affiche, regardez. Elle est derrière moi.
00:19Le voilà, le visage du scandale. Il s'appelle Hart, le clown. C'est un tueur en série.
00:23Il est très, très flippant. Adeline déteste les clowns.
00:26Je suis comme Patrick Timsit, je veux les renvoyer au clownistan, tous les clowns.
00:30En plus, lui, il n'est pas très sympa. Il est flippant, il est paragoutant, mais en plus, il n'est pas sympa.
00:34C'est le héros de Terrifier 3. Et si vous n'avez pas 18 ans, vous ne pourrez pas le voir sur grand écran.
00:40Et ça, c'est extrêmement rare en France. Pour vous dire, ça n'était pas arrivé depuis 2006,
00:45depuis la sortie de Saw 3, donc ça fait quasiment 20 ans.
00:49Je vais vous montrer des images du film. Promis, j'ai pris des images diffusables à l'heure du petit-déjeuner.
00:55Dans la bande-annonce, ça va encore, parce que tout le monde y a accès.
00:59Donc, évidemment, ils font toujours très attention aux images de la bande-annonce.
01:02Mais vous allez voir, on ne serait arrêté au Terrifier 2. Hart, le clown, avait été zigouillé.
01:08Donc, il n'était pas censé revenir, mais il revient quand même.
01:10Ça se passe toujours comme ça.
01:11La clown-zombie, il enfile un bonnet de Père Noël pour transformer la fête en cauchemar.
01:15Pourquoi est-ce qu'il reviendrait ?
01:17Même s'il était encore en vie, ce qui n'est pas le cas.
01:20Tu ne penses pas qu'il voudrait s'éloigner d'ici le plus possible ?
01:23On sait tous les deux que ce n'est pas fini.
01:37Si tu regardes le film, il y a beaucoup de sang, énormément de scènes très gores.
01:40Au point, d'ailleurs, où une avant-première britannique,
01:43il y a eu 10 personnes qui ont quitté la salle en moins de 10 minutes,
01:45et une personne qui s'est évanouie.
01:47Qu'est-ce que les distributeurs disent de cette décision ?
01:49Ils sont hyper agacés.
01:51Je vais vous dévoiler.
01:52C'est toujours rendu public, les avis de la commission d'exploitation.
01:55Mais là, je vous la livre en avant-première, si je puis dire.
01:58La commission d'exploitation, qui a classifié le film au moins de 18 ans,
02:01dit que c'est un film violent et gore,
02:03qui a la particularité de multiplier les scènes sadiques
02:05d'une extrême violence avec la volonté d'associer le spectateur
02:08à une forme de glorification de la violence présentée
02:11sous un jour favorable de nature
02:13à troubler gravement la sensibilité du public.
02:16C'est vrai qu'on n'a pas tellement besoin de ça dans le contexte actuel.
02:19Ça fait peur.
02:20Pour les distributeurs, il y en a trois en France qui distribuent le film.
02:23C'est une surprise, déjà.
02:24Et puis, c'est un coup de massue.
02:26Claire Fleury a interrogé Victor Lamoussière.
02:28Il est responsable de la distribution chez ESC Éditions.
02:30Et pour lui, c'est une décision incompréhensible.
02:32Cette décision élude à nouveau tout l'aspect grand guignol.
02:36C'est un film qui ne se prend jamais au sérieux.
02:38Et on sait que les spectateurs auront toute la distance
02:41et l'intelligence nécessaires pour comprendre
02:43qu'on est dans le grand guignol,
02:45on est dans le pur cinéma d'horreur, dans le slasher.
02:47Certes, il pousse les curseurs un petit peu plus loin.
02:49Mais je veux dire, après, on rend la subjectivité totale.
02:52Mais je pense qu'il y a bien souvent d'autres films
02:55beaucoup plus sérieux, beaucoup plus durs
02:58pour les spectateurs qui sortent aussi au cinéma
03:00et qui n'ont pas forcément cette interdiction.
03:02En fait, ce qu'il veut dire, c'est qu'il y a une incompréhension.
03:04Oui, c'est sanguinolant.
03:05Oui, il y a beaucoup de sang, mais il y a aussi beaucoup d'humour.
03:07Et c'est un genre de film à part entière.
03:09C'est-à-dire que le public qui va voir ce genre de film,
03:11c'est un public averti, qui est passionné par le cinéma de genre.
03:14Et surtout, c'est un public qui a beaucoup de distance,
03:16qui ne tombe pas dessus par hasard.
03:18C'est un public qui a 15 ans.
03:19Et ce n'est pas un public forcément qui a 15 ans.
03:21Et la décision est d'autant plus surprenante
03:23parce que Terrifier 2 n'avait été interdit au moins de 16 ans.
03:25Il n'y avait pas eu d'incident et on ne comprenne pas.
03:28Est-ce que ça peut tuer dans l'œuf la vie du film
03:31de l'interdire aux enfants ?
03:33Il y a des conséquences très concrètes.
03:35De manière générale, les salles de ciné
03:37ont toujours un peu de mal à programmer des films d'horreur
03:40parce que ça attire un public de jeunes.
03:41S'ils viennent en bande d'amis, c'est souvent excité.
03:44Ils créent les débordements.
03:45Mais là, l'interdiction, c'est un repoussoir.
03:47Il y a des exploitants qui se sont retirés.
03:50Et ça peut nuire aussi à la réputation du cinéma de genre
03:53alors que c'est un genre à part entière
03:54mais le buzz peut profiter au film aussi.

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