Quel est l'état de la ressource en eau dans notre département ?
Plutôt mieux si l'on en croit les spécialistes. Cela dit, rien n'est définitif pour autant.
Car si l'hiver est de nouveau sec, la sécheresse pourrait quand même être au rendez-vous l'été prochain.
Plutôt mieux si l'on en croit les spécialistes. Cela dit, rien n'est définitif pour autant.
Car si l'hiver est de nouveau sec, la sécheresse pourrait quand même être au rendez-vous l'été prochain.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Vous nous avez appelé pour nous donner votre avis, 0467586000, votre crainte peut-être de manquer d'eau, Guillaume ?
00:06Et là pour l'instant, c'est le oui qui l'emporte, mais alors de très très peu, 51% de oui, 49% de non, ça se joue à trois voix.
00:13Vous nous appelez au standard sans tarder, dès maintenant, pour intervenir à l'antenne et nous expliquer les raisons de votre vote ou ce que vous en pensez, tout simplement.
00:20L'invité qui fait l'acti à 8h15, Jean Complot, spéléologue de l'association Larzac Explos.
00:24Bonjour Jean Complot.
00:25Bonjour.
00:26Merci d'être venu nous rejoindre une nouvelle fois dans ce studio où vous avez reçu, il y a un an et demi, on sortait de la sécheresse 2022, année de référence, on le sait bien.
00:33Vous étiez venu nous expliquer à quel point l'état de certaines grottes était préoccupant pour la ressource en eau.
00:40Est-ce qu'un an et demi après, ça va mieux ?
00:43Alors ça va mieux, oui, ça va un peu mieux.
00:47Oui et non, j'ai l'impression.
00:48Mais voilà, c'est pas quand même quelque chose de très marqué.
00:52C'est-à-dire que ce qu'on observe sous terre, et en préparant cette émission, je vous avais dit, bon, ça va mieux, mais c'est vrai qu'on est allé le vérifier encore jeudi dernier avec mes collègues de Larzac Explos,
01:03dans la veine du cochon dont on avait parlé il y a un an et demi, et il s'avère que la partie supérieure de la cavité, qui est quand même une cavité de référence sur le Larzac,
01:12puisqu'elle se déverse à la fois vers la vallée de la Lergue et à la fois vers la vallée de l'Avis,
01:16on s'aperçoit que quand même, dans toute sa première partie, sur ses 100 premiers mètres du calcaire, c'est pas si arrosé que ça.
01:23Alors cette aveine du cochon est importante, effectivement, parce que son état donne une indication de la capacité de stockage d'eau dans notre département.
01:34C'est ce qu'on appelle ensuite les bassins versants.
01:36Du moins sur cette partie-là du département, sur la partie Larzac.
01:39Il est très important parce que les dernières découvertes qu'on a faites grâce au traçage coloré, c'est-à-dire qu'il nous permet de suivre l'eau sous terre grâce à des traceurs,
01:48et qu'on a fait avec le conseil départemental de l'Hérault en 2021, nous a permis de déterminer qu'il se déversait à la fois sur la vallée de la Lergue et à la fois sur la vallée de l'Avis.
01:57Donc à partir de là, pour nous, il est un espèce de baromètre quelque part, on ne peut pas l'appeler comme ça,
02:01mais son état nous permet de dire qu'en effet, ça alimente l'Avis, ça alimente la Lergue, mais si cet aven est sec, ça veut dire que l'ensemble des cavités peuvent l'être aussi.
02:12Je me souviens, il y a un an et demi, Jean Complot, vous étiez assez à cette même place, vous disiez, c'est une catastrophe, on n'avait jamais vu l'eau descendre aussi bas dans cet aven du cochon.
02:21Tout à fait, il était connu jusqu'à la profondeur de moins de 214, il y avait une nappe d'eau qu'on appelle un siphon, et quand on est arrivé, ce siphon n'était plus là.
02:29Il était 28 mètres plus bas, et ensuite c'est Franck Vasseur de l'association Céladon qui a plongé ce siphon et qui est descendu encore de 35 mètres,
02:36ce qui fait une profondeur totale de la cavité aujourd'hui de 270 mètres, mais aujourd'hui on n'est pas encore allé vérifier au fond si le niveau d'eau était remonté.
02:44Ça serait intéressant qu'on y aille pour voir s'il est au niveau connu, c'est-à-dire moins de 240 mètres.
02:50Mais vous m'avez quand même parlé d'un niveau qui était remonté d'une trentaine de mètres malgré tout, alors ça vous l'avez observé où ?
02:55Oui, on l'a observé dans d'autres cavités du cercle de Gourgasse, c'est-à-dire proche de Saint-Etienne-de-Gourgasse au nord de l'Audeb.
03:04Là on s'est aperçu qu'il y avait des cavités qui s'étaient remises en eau, donc c'est rassurant parce que la partie inférieure du Larzac est rechargée,
03:11mais la partie supérieure, c'est-à-dire que ça fonctionne comme une éponge en fait, c'est-à-dire que la partie supérieure, malgré les pluies,
03:17et malgré l'année pluvieuse qu'on a eue, elle n'a pas encore récupéré le déficit des années cumulées.
03:22Vous avez forcément un avis sur cette question, est-ce que vous craignez de manquer d'eau un jour dans les rots ? Appelez-nous 0467 58 6000 pour intervenir.
03:29On vous écoute tous les matins à 8h15.
03:31Oui, alors 2024, Jean Camplot, année plutôt pluvieuse, on a eu un printemps plutôt humide, ce qui n'était pas le cas du printemps 2023, si je me souviens bien.
03:39Donc cet été, c'est vrai qu'on n'a pas eu les mêmes problèmes que durant l'été 2023, avec des canions d'eau potable obligés d'approvisionner certaines communes.
03:47Mais ça reste quand même, vous dites, très tendu quand même, très incertain.
03:51C'est pas partout, il y a des endroits où c'est un petit peu plus rechargé qu'à d'autres endroits,
03:56et on voit des différences même à l'échelle du massif Côte du Larzac,
04:00c'est-à-dire qu'on sait que par exemple sur la partie nord, côté Aveyron, il y a encore des tensions, vers la vallée du Durzon notamment.
04:07Vers chez nous, on va être plus en tension sur le côté Saint-Pierre-de-la-Fage, Saint-Maurice-Navassel,
04:13alors qu'on le sera beaucoup moins sur le côté de l'Eau-Roux, l'Eau d'Ève.
04:18C'est pas homogène, avant c'était généralement homogène, on avait des crues,
04:23et ces épisodes séminoles qu'on traverse, comme on a eu en 2022, vers le 15 septembre je crois,
04:28on a eu 600 millimètres dans la région de Jancel, ça ça recharge pas le karst, ça recharge pas le calcaire.
04:33Pourquoi ? Parce que l'eau dévale trop vite ?
04:35Elle dévale trop vite, elle fait énormément de dégâts sur les infrastructures,
04:38et ensuite on se retrouve avec cette eau qui file à la mer tout de suite.
04:41Donc elle n'a pas le temps de s'infiltrer, et il y a des phénomènes de crues, mais ça recharge pas le karst.
04:48Oui, parce que le problème c'est que l'eau elle disparaît pas, elle est toujours là, à la surface de la planète.
04:53Le problème c'est sa redistribution, et c'est là où le changement climatique,
04:57et notamment le réchauffement climatique intervient, c'est-à-dire que l'eau ne se redistribue plus de la même manière.
05:03Il ne faut pas être alarmiste non plus, parce que dans des temps géologiques anciens,
05:07on a déjà eu des fonctionnements comme ça.
05:09Le seul souci qu'on a aujourd'hui, c'est qu'on a besoin de cette eau en consommation,
05:13et c'est un petit peu ce qu'on fait en l'eau dévoilée Larzac,
05:16avec la communauté de communes qui est un peu avant-gardiste là-dessus,
05:18et qui se soucie de son souterrain, en ayant bien compris que son alimentation en eau vient du karst,
05:24c'est-à-dire vient du calcaire.
05:25Donc à partir de là, elle nous demande à nous, Association Larzac Explos,
05:28Céladon, d'autres associations, en collaboration avec des scientifiques,
05:33d'étudier un peu cette ressource en eau, et de comprendre pour mieux aménager le territoire de demain.
05:38Olivier Etat, Rastin-Clierre, je vous rappelle la question.
05:40Craignez-vous de manquer d'eau un jour dans l'aéro ?
05:42Bonjour Olivier.
05:43Oui bonjour.
05:44Vous craignez ou pas vous ?
05:46Moi, c'est ma question.
05:48Oui, quelque part, oui, je craigne de manquer d'eau.
05:51Ma question, c'est surtout, est-ce que l'augmentation de la population dans l'aéro depuis 20-30 ans,
05:56est-ce que ça a une incidence sur la naturelle ?
06:00Oui, excellente question Olivier.
06:02Je crois qu'on peut y répondre, Jean-Claude, sans trop de difficultés.
06:05C'est vrai que, il y a, je ne sais pas si il y a moins d'eau, en tout cas, elle coule différemment,
06:10mais s'il y a plus de consommateurs, c'est là où ça peut poser un problème.
06:13Je pense que quand même, les pouvoirs publics en sont conscients.
06:16Puisque, comme je vous l'ai expliqué, par exemple, dans l'Odéon Larzac,
06:19il y a cet observatoire du milieu, l'observatoire du casque,
06:21qui a été créé à l'initiative de la communauté de communes.
06:24Et on est quand même dans le département de l'aéro,
06:26et chaque département a à être muni d'un service d'hydrogéologie.
06:30Et ça, ce service d'hydrogéologie du département, il est un appui aux collectivités,
06:34qui permet justement d'aider les collectivités à prendre des décisions,
06:38et qu'il est là en appui permanent.
06:41C'est assez rare, parce qu'il n'y en a pas beaucoup en France,
06:44et celui-là, il est assez actif.
06:46Donc, je pense que les pouvoirs publics sont conscients de la démographie,
06:49et du besoin en eau.
06:51Alors, si ces questions vous passionnent, c'est la fête de la science, en ce moment,
06:54et à l'occasion de la fête de la science,
06:57vous serez ce week-end avec d'autres spécialistes, pas forcément d'ailleurs que de l'eau,
07:00mais nous, dites-nous tout.
07:03Ça va beaucoup tourner autour de ça. Dites-nous tout, c'est où, quand, et...
07:06Alors, ça sera samedi 12 octobre, à 18h, à la salle des fêtes du Keillor,
07:10sur le Larzac, on est au cœur du massif.
07:13Et je serai accompagné de Philippe Vernon, de l'université de Montpellier,
07:16qui est karstologue, de Nicolas Liénard, qui est hydrogéologue du département,
07:20et de Franck Vasseur, qui est plongeur.
07:23– C'est ouvert à tout le monde. – C'est ouvert à tout le monde et c'est gratuit.
07:25– C'est des conférences grand public.
07:26– Bien sûr, et c'est organisé par le musée de l'Audev et la communauté de communes.
07:29– Guy est à Pézonas, bonjour Guy.
07:32Est-ce que Guy est avec nous ?
07:34Je crois que Guy craint de manquer d'eau à Pézonas.
07:37Bonjour Guy.
07:38– Oui, bonjour, bonjour.
07:40Je parle, c'est effectivement qu'on risque de manquer d'eau,
07:42quand on voit comment l'héros est bas,
07:44comment moi j'ai pu le connaître étant gamin.
07:47Alors après, il y a eu des exceptions, vous le disiez,
07:50j'ai discuté l'environnement avec un viticulteur, Bernard,
07:53qui me disait que son papa, en 1936,
07:56avait acheté une campagne dans la plaine de l'héros,
07:59des endroits où j'ai pu l'héros sortir de multiples fois.
08:02Et bien en 1936, pendant les 8 premières années,
08:05l'héros n'était pas sorti.
08:07Voilà ce qu'il en raconte.
08:09Et alors que dès la 9ème année, l'héros est sorti 15 fois dans la même année.
08:13Ce qui était généralement assez souvent le cas,
08:16il y a encore quelques années,
08:18parce qu'un dicton chez nous disait que lorsque l'héros sortait avant Toussaint,
08:22il sortait encore 9 fois suivant, avant la fin de l'année,
08:26vous voyez, dans les deux derniers mois.
08:28Là, on est vraiment loin de ça.
08:31Quand on va, le nombre de fois que j'ai pu aller nager au lac des Olivettes,
08:36sur la rivière Peigne, qui est un affluent de l'héros,
08:41au nord de Rougen, à Vaillan, au barrage des Olivettes,
08:46c'est une catastrophe.
08:48– Vous l'observez très régulièrement Guy, c'est visuel.
08:51– Moi je monte très souvent me nager, il est bas, beaucoup plus bas.
08:55Il y a deux ans, il était monté dans le premier week-end de mars 2022.
09:00Ça alors, quand on nageait, on accostait dans les arbres, dans les chaînes,
09:06là vous êtes 10 mètres ou 12 mètres plus bas.
09:09– Merci Guy de nous avoir appelé ce matin pour nous donner votre vision des choses.
09:13Merci Jean Complot.
09:14– Merci à vous.
09:15– On se redonne rendez-vous dans un an et demi ?
09:17– Peut-être un peu avant, on aura d'autres projets.
09:19– Bonne journée à vous.