• hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Laurent Brun, nous sommes une fois de plus devant ces urgences La Péronie,
00:04des urgences que vous dites toujours en crise,
00:06via un communiqué conjoint avec d'autres syndicats.
00:09Aujourd'hui, le manque de lits est devenu crucial,
00:12et l'important c'est de se faire entendre ?
00:14Absolument, l'important c'est de se faire entendre,
00:16mais c'est surtout d'envoyer un signal à la population pour dire attention,
00:20une fois de plus les urgences sont sous l'eau,
00:22et c'est une constante.
00:23Ce n'est pas lié uniquement au pic épidémique de grippe,
00:26c'est une constante depuis des années,
00:28ça ne fait qu'augmenter de façon exponentielle,
00:31tout simplement parce que notre bassin démographique ne cesse d'augmenter,
00:35et bien évidemment lorsqu'on reçoit 13 000 personnes par an en plus dans le département,
00:39c'est 4000 passages en plus aux urgences par an.
00:42On avait vu une grande augmentation déjà en 2023,
00:45et là quasiment plus 9% depuis 2024,
00:49donc c'est un manque de lits, c'est un manque de préparation aussi ?
00:52Alors il y a plusieurs problématiques,
00:54il y a la problématique des flux d'amont,
00:56même si les cliniques privées prennent leur part du marché,
00:59même si la médecine de ville, par l'intermédiaire de la mise en place des services autonomes en santé,
01:05est un peu plus mobilisée,
01:07quoi qu'il en soit beaucoup de Français n'ont pas de médecins traitants,
01:10ou ne peuvent pas accéder à un primo rendez-vous
01:13parce que les médecins ne prennent plus de nouveaux patients,
01:18et clairement le message qui est envoyé de dire
01:20ne venez pas aux urgences si ce n'est pas urgent, ça ne marche pas.
01:23Les urgences débordent en permanence,
01:26et la politique austéritaire de santé qui a été menée par les différents gouvernements au fil des ans,
01:30nous ont conduit aujourd'hui à avoir des fermetures de lits abusives,
01:34c'est clair sur les 10 dernières années c'est 40 000 lits qui ont été fermés sur le territoire français,
01:39c'est plus de 2,5 millions de Français dont la population augmente,
01:44et parmi cette population il y a plus de 1,7 million de personnes qui ont plus de 75 ans et qui nécessitent du soin.
01:51Des gens, d'ailleurs certains de vos confrères ici le disent,
01:55qui attendent des heures et des heures sur des brancards sans qu'on s'occupe d'eux,
01:58parce que c'est ça aussi finalement le problème systématique qui se joue.
02:02Le problème essentiel c'est celui-là, et notamment pour nos collègues qui travaillent ici,
02:06alors bien évidemment les patients c'est inacceptable d'attendre 18 heures,
02:09mais malgré ce, pour certains quand on parle avec eux,
02:12ils préfèrent attendre 12-18 heures et sortir en ayant un diagnostic posé,
02:17avoir tous les rendez-vous pris pour pouvoir consulter derrière les praticiens,
02:22mais une chose est sûre c'est que pour nos collègues c'est des conditions de travail inacceptables,
02:25c'est des brancards qui sont collés les uns aux autres,
02:28avec un défaut de surveillance forcément,
02:30parce qu'il manque du personnel pour pouvoir surveiller toutes ces personnes-là,
02:34et bien évidemment derrière ça, pour pouvoir désengorger ce dispositif,
02:39il faut avoir des lits d'aval, ou des postes d'urgence volumineuses,
02:44ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
02:45Il y a une perspective pour demain, mais qui date d'un, deux ou trois mois,
02:49et puis de nouvelles urgences pour 2028,
02:52mais jusque-là il faut tenir et ça devient extrêmement compliqué.
02:55Vous parliez du gouvernement, le ministre de l'accès aux soins est venu vendredi dernier,
03:00est-ce que vous avez pu l'interpeller sur ce sujet, est-ce que vous avez l'impression qu'il y a eu une réaction ?
03:05La réaction elle est toujours la même.
03:07On vous entend, on vous comprend, on a bien conscience du problème,
03:10et on va redonner du sens à la santé aux Français.
03:14Sauf que derrière on vote le budget,
03:17et le budget il n'est pas à la hauteur des attentes des établissements,
03:20parce qu'aujourd'hui on est là, et concrètement on dépose un préavis de grève,
03:24mais le seul volet que peut nous apporter notre direction,
03:28il est de nous dire oui on va vous apporter un peu de soutien au niveau RH,
03:32enfin ressources humaines, ou de trouver des alternatives internes,
03:37mais bien évidemment il y a une vraie contrainte budgétaire,
03:39qui fait qu'aujourd'hui nos établissements quand ils rajoutent de la ressource humaine quelque part,
03:44c'est au détriment d'autre chose.

Recommandations