HOT ONES : Gilles Lellouche finit en larmes

  • il y a 4 jours
Truc de ouf à quel point cette rivalité avec Pierre Niney les suit partout. Truc de ouf aussi d'avoir laissé Gilles seul face au Pepper X, mais ça c'était une idée de Kyan.

Basé sur le programme “Hot Ones” créé par Complex Networks et First We Feast.
Complex EP : Sarah Honda, Chris Schonberger, Nick Wang

Produit par :
Cameron’s / Storynation
CANAL+ / Studio Bagel

Category

😹
Amusant
Transcription
00:00Je bave de partout, on dirait un escargot dégueulasse.
00:03Toi je sais pas comment tu fais, tu as toute mon admiration, toute mon estime, toute mon amitié, je t'aime.
00:08Ça me fait très plaisir de recevoir ton amour.
00:09Je t'en prie.
00:12J'ai un petit peu peur.
00:14Pour l'instant je gère encore un petit peu.
00:16Je suis tellement pas à l'aise, j'ai le coeur qui bat.
00:19J'ai peur, mais bon j'ai compris la question.
00:22Merde !
00:24C'est inhumain.
00:26C'est inhumain, y'a pas d'autre...
00:29En tout cas c'est un grand moment de télé que vous avez là, je vous le dis.
00:39Bonjour à toutes et à tous, je suis Kyan Khojandi, bienvenue dans Hot Ones, l'émission où je pose des questions avec des sauces piquantes à l'intérieur.
00:44Aujourd'hui, notre invité est un acteur exceptionnel, il a une filmographie XXL, il a tout joué,
00:50mais ses talents d'acteur ne lui serviront à rien pour cacher la douleur qu'il va sentir dans son Hot Ones.
00:55Je suis avec Gilles Lelouch.
00:56Bonjour.
00:57Comment ça va Gilles ?
00:58Ça va super.
00:59Gilles a signé L'Amour Ouf, qui sort le 16 octobre au cinéma.
01:02C'est un film sur le chaos de l'amour, l'intensité, l'insouciance.
01:06Je suis sorti de ce film, je me suis dit, waouh, c'est un film qui donne envie de faire des films, tellement il y a d'idées dedans.
01:10Ça avance, c'est bon, c'est fort.
01:12Et j'ai de la chance, c'est que je reçois à chaque fois des gens dont j'aime le travail et dont j'aime les films.
01:16Donc je vous souhaite une grande carrière.
01:17La dernière fois que j'ai dit ça, c'était pour Le Comte de Montecristo et je vous souhaite le même succès.
01:20Merci, merci infiniment.
01:21Gilles, est-ce que tu connais le concept de l'émission ?
01:23Hélas, oui.
01:24Dix questions, dix sauces.
01:26Plus on avance dans les questions, plus les sauces sont pimentées.
01:28C'est du piment.
01:29Est-ce que tu connais l'échelle de Scoville ?
01:31Rappelez-moi ce que c'est.
01:32C'est l'échelle avec laquelle on mesure le degré de piquance du piment.
01:35Par exemple, là, on est à 1 700 sur l'échelle de Scoville avec la gentille mertille avec laquelle on commence.
01:40Et on termine avec 1 500 000 sur l'échelle de Scoville.
01:43Captain Lethal.
01:44C'est le chaos.
01:45C'est à l'image de L'Amour Ouf, c'est le chaos.
01:47Tu verras, à un moment donné, le piment, ça peut libérer les endorphines à cause de la douleur.
01:50Et tu peux être un peu fuzzy comme ça.
01:52Et tu peux même voir des trucs qui te paraissent complètement faux alors qu'ils sont complètement vrais.
01:56Comme ça, par exemple.
01:59Oui, le grand nain.
02:00Tu veux rappeler ton film Le Grand Bain ?
02:02Le grand nain.
02:03Télé 7 jours, quand même.
02:04Ils ne parlent que télé, donc voilà.
02:05C'est un peu leur métier, en plus.
02:06Oui, c'est un peu leur métier.
02:07C'était formidable, ça.
02:08Si jamais tu es en galère pendant les sauces, tu as des choses à côté de toi qui peuvent t'aider.
02:11Tu as de l'eau glacée.
02:12Qui va pas m'aider, je le sais.
02:13Connais l'émission.
02:14Ne commencez pas mon bruit.
02:15Connais l'émission.
02:16Tu as du miel, ça, ça marche très très bien.
02:17Tu as de la chantilly et tu as du lait au citron, qui n'est pas forcément très bon, mais qui est très efficace.
02:22Oui, mais c'est dégueulasse.
02:23Il n'y a pas que de bonnes solutions dans la vie.
02:24C'est normal que j'ai le trac comme ça ?
02:25Oui, c'est normal, parce que l'ambiance est traquante.
02:27Oui, il y a un truc...
02:30Allons-y.
02:31Gilles, ça va ?
02:32Ça va très bien.
02:33Tu es sûr que ça va ?
02:34Mais oui, ça va très bien.
02:35Bon, super.
02:36On attaque ?
02:37Pas encore.
02:38J'ai parlé avec Alain Attal, le producteur du film L'Amour Ouf.
02:40Et Hugo Sélignac.
02:41J'ai deux producteurs.
02:42Et Hugo Sélignac, naturellement.
02:43Il m'a dit, mais alors, mais Gilles, il mange pimenté de ouf.
02:45Non, c'est vrai que j'ai tendance à manger pimenté, mais à dose raisonnable, quoi.
02:49Genre ?
02:50Les sauces légales, j'en trouve ça dans le commerce.
02:51Ce n'est pas légal.
02:52Oui, voilà.
02:53Gilles, Lelouch, Hot Ones, à l'occasion de la sortie de L'Amour Ouf, le 16 octobre,
02:57dans tous les cinémas.
02:58Gilles ?
02:59Arrête.
03:00Ça te fait chier.
03:01J'adore, j'adore.
03:02C'est parti.
03:03Première question.
03:04On est à 1700 sur l'échelle de Scoville.
03:07Tu vois, c'est une confiture un peu poivrée.
03:08Tu peux en mettre directement sur le nuggets ou à côté.
03:10D'accord.
03:11Donc, je fais à côté.
03:12Hop là.
03:13Oui, c'est un peu fluide.
03:14Le niveau de bourrin.
03:15Donc, je ne prendrai pas tout, on est d'accord.
03:17Trampote bien, trampote bien.
03:18Vas-y.
03:19C'est Gilles Lelouch, c'est Bac Nord, le gars, attends.
03:20Le quartier Nord.
03:21Alors, mec.
03:22Comme ça, c'est bon, là, non ?
03:23Ouais.
03:24Il fait une technique qu'on appelle la Alexandre Assiès technique, c'est-à-dire qu'il
03:28prend tout le nuggets d'un coup comme ça, plus il y a de viande, moins il y a de sauce,
03:31forcément.
03:32Et c'est comme ça qu'Alexandre Assiès a survolé l'exercice.
03:34Ça va, là ?
03:35Non, c'est rien.
03:36Non, c'est pas vrai.
03:37Non, bah non, c'est pas vrai.
03:38J'ai eu peur.
03:39Imagine l'émission, comme elle est longue.
03:40Bref.
03:41Non, non, c'est pas vrai.
03:42Je me suis fait avoir par l'acteur.
03:43Et ça, c'est formidable, ça.
03:44Gilles, t'as mis, grosso modo, 18 ans à sortir l'amour.
03:47Ouais, en fait, c'est un film que j'avais envie de faire depuis très longtemps, c'est
03:51Et quand j'ai commencé à l'adapter, je me suis rendu compte de l'ampleur, de l'ambition
03:54du film, en fait, et du côté fresque, assez énorme en termes de reconstitution d'époque,
03:59puisque c'est dans les années 80 et les années 90.
04:01Puis après Narco, mon tout premier film que j'avais co-réalisé.
04:03Excellent.
04:04Quand j'ai commencé à adapter ce livre, je me suis dit que je rêvais, qu'on me donnerait
04:07pas les moyens de le faire.
04:08Et quand j'ai eu la chance d'avoir du succès avec Le Grand Bain, je me suis dit que c'était
04:11le moment ou jamais pour refaire ce rêve qui me hantait.
04:14Parce qu'en fait, c'est vraiment un film auquel je pensais régulièrement et j'avais
04:18des images en tête, enfin, j'avais vraiment des idées de scènes très précises, des
04:21idées de musique aussi, et qui m'ont suivi de la première lecture de ce roman jusqu'au
04:25tournage de l'Amourouf, genre 18 ans après.
04:27Vous êtes allé à la Villa Médicis pour écrire, à un moment donné ?
04:29Oh la vache, ouais.
04:30Je suis parti avec Benoît Poulevard, qui m'avait offert le livre.
04:33Donc on était avec plein d'artistes peintres, des auteurs, une espèce de rencontre d'émotion
04:37comme ça, intellectuelle, démente, sauf que Benoît et moi, on écrivait une demi-page
04:41et on fêtait ça deux jours, quoi.
04:42Ça m'étonne de Benoît Poulevard !
04:44On a bien rigolé, mais on n'a pas beaucoup écrit, non.
04:46Vous n'avez pas écrit une petite lettre dans le tiroir que vous avez laissé ?
04:48Alors si, parce qu'en fait, on n'arrêtait pas de nous souder, on disait, mais ça, c'est
04:51la chambre de Dominique de Villepin, c'est là qu'il écrit tous ses discours et tout.
04:53On était là, ouais, c'est super.
04:54Alors il y avait le piano de début, ici, donc lui, c'est le bureau qu'il avait sur
04:57tout.
04:58Et puis avant de partir, avec Benoît, on a mis un mot dans un tiroir, marqué « Mirda
05:02a celui tôt qui lira ». Malin, non ?
05:05Comme ça, on s'est dit, si Dominique de Villepin est en train d'écrire un discours,
05:07il cherche un stylo, il ouvre le tiroir, « Mirda a celui tôt qui lira ».
05:09Je me suis fait avoir !
05:10Voilà, on trouvait que c'était une vanne excellente.
05:12C'est pour ça qu'on a arrêté d'écrire ensemble.
05:18La Quat'mandouce.
05:19Quat'mandouce, 6200 sur l'échelle de Skoda.
05:21Très marrant le jeu de mots, Quat'mandouce.
05:23Pavron vert, piment vert.
05:24Énorme, les mecs du marketing.
05:26Tu sais que les gens, ils bossent.
05:27Ouais, ouais.
05:28Waouh, basilio.
05:29J'adore quand les gens s'appellent eux-mêmes, ils rajoutent un « o ».
05:31Ah putain, le piano, c'est la merde !
05:34Ça va.
05:35Ça va.
05:36Les gens craquent ?
05:37Ah non.
05:38Oui, il y a eu des craquages.
05:39La bouche pleine, ça se fait pas, mais...
05:40« Guadelala, arrache », ça commence à être sérieux.
05:41« Guadelala, arrache » aussi.
05:43J'arrache.
05:44Festival de jeux de mots, quoi, c'est...
05:45Pas du tout.
05:46Waouh.
05:4752 ans, tu viens de repasser ton permis.
05:49Euh, oui.
05:50On va voir où t'en es.
05:51Génial.
05:52Je te propose un petit jeu, on va tester le code avec toi,
05:53pour voir si t'es encore là.
05:54Ouais.
05:55Première situation, le feu est rouge.
05:56A, tu passes.
05:57B, tu t'arrêtes.
05:58Je m'arrête, non ?
05:59Exceptionnel, Gilles Lelouch.
06:00Aux toiles, s'il vous plaît.
06:01Exceptionnel.
06:02Incroyable.
06:03Incroyable.
06:04Je l'ai lu comme ça, hein.
06:05Cet individu, Pierre Dinet, traverse hors du passage piéton.
06:08Tu dois...
06:09A, accélérer.
06:10Je ne l'ai jamais aimé, en fait.
06:11B, ralentir.
06:12Trop mignon, cet âne.
06:13C, les faire monter, lui et son âme.
06:15Mais non.
06:16A, je ne l'ai jamais aimé.
06:17Je lui fonce dedans.
06:18Vous avez une petite rivalité à laquelle vous vous amusez pendant des années.
06:20C'était pendant les Césars ?
06:21C'était pendant les Césars, ouais.
06:22On s'est piqué même nos nominations.
06:23Quoi ?
06:24C'est-à-dire qu'il y a un déjeuner des Césars où on vous donne une espèce de
06:27petite plaquette.
06:28Vous êtes nommé comme étant meilleur espoir ou meilleur premier rôle.
06:31Je lui ai piqué sa plaquette et il m'a piqué la mienne.
06:33Je les ai pris en otage et on se les mettait en situation dans la poubelle, en vomissant
06:36dessus, enfin plein de trucs.
06:37Troisième situation.
06:38Tu vois cette affiche sur Sunset Boulevard à Los Angeles.
06:40Qu'est-ce que tu fais ?
06:41C'est incroyable que vous ayez retrouvé ça.
06:43Incroyable.
06:44Tu te dis, moi aussi j'aimerais vraiment avoir une coiffure d'Américain.
06:47B, enfin une photo sans Pierre Dinet.
06:50Ou C, tu embrasses la certitude que ton rêve ultime, c'est le cinéma.
06:54Ouais, dire C.
06:55Parce qu'en fait, c'est fou que vous ayez retrouvé cette photo.
06:57Hot Ones, premier sur les chocs mentaux.
06:58Je vous le dis tout de suite.
06:59Ah ouais, vraiment, bravo.
07:00Franchement, c'est incroyable.
07:01Parce qu'effectivement, je venais de finir les cours Florent et j'étais tombé amoureuse
07:05d'une Américaine qui faisait absolument pas de moi.
07:09Et arrivé à Los Angeles, j'ai commencé à avoir une espèce de panique de l'avenir
07:12en me disant, mais qu'est-ce que tu fous là ?
07:14Tu devrais être en train d'essayer d'écrire, de créer des trucs, de machin.
07:17Et puis, en me baladant tout seul à se voir de blues, de blues, je me suis arrêté face
07:22à cette affiche et j'ai regardé tous ces types-là, toute cette génération d'acteurs
07:26en me disant, t'es loin, loin, loin du compte.
07:28T'es loin d'être sur une affiche comme celle-là.
07:29Ça m'a déprimé et motivé dans le même mouvement.
07:31Donc, le lendemain, je suis rentré à Paris et j'ai écrit un court-métrage dans lequel
07:35j'ai joué avec Léa Drucker, qui était avec moi en cours.
07:37Ce court-métrage, il s'appelle comment ?
07:38Il s'appelait 2 minutes 36 de bonheur.
07:392 minutes 36 de bonheur.
07:40C'était une sorte de comédie musicale.
07:41On peut le retrouver sur YouTube ?
07:42Non, je ne crois pas.
07:43Fous-le.
07:44Je ne peux pas parce que moi-même, je ne l'ai pas.
07:45Ne me l'ai pas.
07:46Et voilà.
07:47C'est plutôt comme ça que ça va se passer.
07:48Et c'était bien pourtant.
07:49Mais je ne sais pas où il est.
07:50L'autoradio annonce la mort de Prince.
07:51Que fais-tu ?
07:52Tu t'arrêtes pour pleurer ?
07:53Oui.
07:54Je crois que c'est la seule personne que je ne connais absolument pas pour qui j'ai
07:57pleuré.
07:58J'étais totalement fan au point d'aller tout seul au concert.
08:00Il y a une tristesse absolue d'aller tout seul à un concert.
08:02Moi, j'aime bien faire des trucs tout seul, donc ça ne me dérange pas.
08:04Donc, j'allais voir tous ses concerts.
08:06Je croyais que c'était le mec le plus créatif du monde.
08:08La même année, il y a eu Prince, George Michael et David Bowie.
08:10On a eu beaucoup.
08:11On a d'autres.
08:12On ne s'en passerait plus.
08:13Mais là, c'était…
08:14Qui par exemple ?
08:15Ton Cory.
08:19Un petit jeu de mots là.
08:20Coco Dingo.
08:21Coco Dingo.
08:22Allez, go.
08:25Elle est bonne.
08:26Elle est très bonne la Coco Dingo.
08:27On salue notre chef et son équipe qui font des sauces toutes fraîches pour nous.
08:30C'est vrai.
08:31Comment ça, ce n'est pas acheté dans le commerce ?
08:32Ah non.
08:33Ah, donc c'est vous qui trouvez les noms.
08:35D'accord.
08:36C'est pour ça que je comprenais une petite vexation sur les noms.
08:39Oui, c'est vrai.
08:40Ah oui, d'accord.
08:41Ok.
08:42Non, 4.12, je trouve ça très drôle.
08:43Je suis désolé.
08:45Ok, j'ai capté.
08:46D'accord.
08:47J'arrête les vannes sur les noms.
08:48Gilles, on va écouter une chanson.
08:51Ah oui.
08:54Prestige Worldwide.
08:58Chanson du film September Weather.
08:59Le film le plus drôle du monde.
09:01Film culte pour toi.
09:02Absolument.
09:03C'est un film sur l'insouciance.
09:04Plusieurs fois par an.
09:05Deux fois par an.
09:06Plusieurs fois par an.
09:07Je le regarde moins de dix fois par jour.
09:08Par jour.
09:09Le mec n'exagère pas du tout en plus.
09:10Non, c'est un film que j'adore.
09:11C'est un film sur l'insouciance, clairement.
09:12Oui, et puis en fait, c'est une grande poésie.
09:14Tu as dit, plus on vieillit, plus on perd notre insouciance.
09:16En fait, ce n'est pas qu'on perd notre insouciance, c'est qu'on perd la relativité à la première fois.
09:20C'est vrai.
09:21C'est-à-dire que quand on a 16 ans, 17 ans, au voyage, c'est une première fois.
09:25La première soirée.
09:26Le premier amour.
09:27Le premier baiser.
09:28La première rupture.
09:29Le premier chagrin.
09:30Tout, en fait.
09:31C'est un espèce d'ascenseur émotionnel exceptionnel.
09:32Dans l'insouciance, il y a l'absence de douleur.
09:35Donc, la projection vers l'avenir n'est que belle, en fait.
09:37Les corps et les cœurs ne sont pas encore écorchés.
09:39Ils sont encore en pleine possession de leurs moyens.
09:41Donc, on est positif.
09:42On a de l'envie et de l'enthousiasme.
09:43Je pense qu'en fait, en vieillissant, le plus dur, c'est d'essayer de maintenir le cap de l'enthousiasme,
09:48de la curiosité, de l'allant.
09:50Et dans la mesure du possible, d'éviter toute forme de cynisme ou de jugement facile.
09:58Là, vous êtes parti sur un délire japonais.
10:00Exactement.
10:01Alors, ça se traduirait comme le village ensorcelé.
10:05Pas mal.
10:06C'est quoi, le village ensorcelé ?
10:07Le village ensorcelé, alors...
10:08Tu peux commencer à mettre, t'es pas obligé.
10:09J'ai une prof de français, quand j'avais 14 ans, qui m'a fait découvrir le théâtre.
10:12Alors que moi, j'étais plutôt très timide et introverti.
10:15Et à la fin de l'année, elle m'a donné le premier rôle d'une petite pièce qui s'appelait Le village ensorcelé.
10:18Et c'était dément, parce que j'ai découvert, en fait, sans le savoir, ce que j'avais envie de faire de ma vie.
10:23Faut pas sous-estimer les spectacles de fin d'année.
10:25Faut vraiment pas sous-estimer les spectacles des enfants.
10:27Même s'ils sont déguisés en Marguerite Pérave et qu'on trouve ça nul.
10:30Pour eux, c'est tout leur monde.
10:31Non, à l'intérieur, il peut y avoir une vocation inouïe.
10:33Et il faut pas prendre ça à la légère.
10:35Et je me souviens que mon père ne pouvait pas être là.
10:38Et je me souviens de ma douleur de voir le siège vide de mon papa.
10:41Comme dans les films.
10:42Oui, parce qu'en fait, on voit les parents des autres qui vous applaudissent.
10:44Tous, sauf votre papa.
10:45Donc, il y a un truc où tu te dis, bah merde, quand même.
10:46C'est un peu dommage.
10:47Gilles, je vais te faire une petite surprise pour cette émission.
10:49Et elle est à ta droite.
10:51Comment ils vont ?
10:52Oh !
10:54Malik Frikade vient de se rejoindre pour Hot Ones.
10:56Premier rôle du film L'Amour Ouf !
11:00Allez, vas-y, beau gosse.
11:01Il est incroyable.
11:02Ravie de te voir, vraiment.
11:03C'est un honneur pour nous de te recevoir, vraiment.
11:05Ça me fait plaisir.
11:06Interprétation exceptionnelle dans le film, vraiment.
11:08Exceptionnelle, exceptionnelle.
11:09Je prépose qu'il goûte les sauces avec nous.
11:11Ah, avec joie ?
11:12Ça te va ?
11:13Trop chaud.
11:15Lui, il arrive à tout.
11:16Il fait tout et super bien.
11:17Donc, là, il va aller jusque-là.
11:20Tu te serres, alors.
11:21Je vais le regretter.
11:22Vas-y, vas-y.
11:23Un, deux, trois.
11:25Ah, il est chaud.
11:26Il est trop chaud.
11:28On a voulu inviter Malorie Vanek.
11:33Elle n'a pas pu être là.
11:34Elle est en tournage.
11:35Coucou, Emmet.
11:36J'espère que vous allez bien.
11:37Je suis dégoûtée de ne pas pouvoir être avec vous
11:38parce que c'est l'émission que je regarde
11:39et que j'aurais tellement kiffé faire.
11:41Mais je ne suis pas avec vous physiquement,
11:42mais je serai avec vous mentalement.
11:44Et pour vous soutenir,
11:45je vais manger de la moutarde.
11:46C'est pas comme vous, mais...
11:47Un, deux, trois.
11:50C'est sympa de sa part, ça.
11:55Alors ?
11:57Je vais boire de l'eau aussi pour vous
11:58parce que vous en aurez besoin.
12:01Trop mignon.
12:03Pour vous soutenir,
12:04j'ai pris un balisto.
12:06Il n'y a vraiment rien à voir.
12:08Elle a tenu à vous saluer.
12:10Déjà, c'est une rencontre folle entre vous.
12:11Parce qu'il faut savoir une chose,
12:12c'est que Malik, c'est ton premier film.
12:14Comment tu passes d'un mec derrière son écran
12:16qui a envie d'être acteur
12:17à premier rôle dans une super production
12:19comme L'Amour Ouvre ?
12:20Je vois une annonce postée
12:21par la directrice de casting, Elsa Faraon,
12:23qui cherche des adolescents et adolescentes
12:25de fort caractère
12:26pour le prochain long-métrage de Gilles Lelouch.
12:27Et donc, je trouve le moyen de contacter.
12:29Je l'harcèle.
12:30Ça, c'est un bon conseil, ça.
12:31Harceler les gens.
12:32Je l'harcèle.
12:33Je lui fais peur.
12:34La menace.
12:35Non, non.
12:36Et donc, tout ça a été environ
12:37cinq à six mois de casting.
12:38La dernière étape,
12:39c'est là que j'ai rencontré Gilles.
12:41Ça s'est passé comment ?
12:42Parce que là, il y a un casting,
12:43il y a une table, des chaises.
12:44Vas-y, joue.
12:45Là où il fait vraiment la différence,
12:46dans le scénario,
12:47il y avait une didascalie
12:48qui disait, voilà,
12:49le personnage de Clotaire
12:50est assis sur le capot d'une voiture
12:51et il insulte tous les gosses
12:52qui sortent du bus.
12:53Et qui vannent un par un.
12:54C'est très, très drôle.
12:55Et le seul qui a mis une chaise sur une table
12:58et qui a vraiment pris une position comme ça,
13:00de branleur,
13:01qui est là,
13:02qui insulte tout le monde, machin,
13:04c'est vraiment lui, quoi.
13:08Il est fort en danse,
13:09il est fort en bagarre,
13:11il est fort quand il pleure,
13:12il est fort quand il est intense,
13:13il est fort quand il est doux,
13:14il est fort quand il aime,
13:15il est fort quand il est en colère.
13:16Waouh.
13:17On y croit à 2000%.
13:18Et pour ça, merci.
13:19Bien fait de venir, moi.
13:20Ouais, bah ouais, gars.
13:21Prends, prends, prends.
13:23Comment elle est cette sauce, les gars ?
13:24Franchement...
13:25Facile ?
13:26Tu reviens pour la 10 ?
13:27Allez.
13:28A tout de suite, Malik.
13:31Cinquième sauce,
13:32Été 82.
13:33Ok, go.
13:35Ah, qu'est-ce qu'elle est bonne.
13:37Tu sens le fruit.
13:38Ouais.
13:39Ça chauffe un peu, ouais.
13:40Gentiment, ça arrive sur la langue, là, non ?
13:44T'as été coupé au montage de Sherlock Holmes 2 ?
13:46Ouais.
13:47C'est quoi ?
13:48En fait, ça a été assez bizarre
13:51parce que j'avais vraiment une grosse scène,
13:53j'avais genre trois pages de texte
13:54que j'avais apprises par cœur
13:55parce que je ne suis pas non plus
13:56complètement bilingue, moi,
13:57donc il a fallu que je travaille quand même beaucoup.
13:59Ouais.
14:00Et puis ça chauffe quand même un peu.
14:01Et j'ai vraiment eu le track.
14:03C'est quoi, le track ?
14:04Pas du tout en position de ses moyens.
14:05Position de ses moyens ou en possession de ses moyens ?
14:07En possession plutôt, je pense.
14:08C'est ça, hein.
14:09Côté la langue qui parle vraiment, c'est ça.
14:10Et donc arrive Jude Law, Robert Doné Junior,
14:12Noomi Rapace, Guy Ritchie, le réalisateur.
14:15Je suis là, je suis dans une merde, quand même.
14:17Et ça parle à 400 km heure.
14:20Il y en a un qui a un accent anglais,
14:21l'autre qui a l'accent écossais,
14:22l'autre qui a l'accent de suédois,
14:23je ne comprends rien.
14:25Donc ça n'aide pas mon track.
14:27Et puis il y a un mec qui note
14:28tout ce qu'ils sont en train de se dire
14:29et en fait, je capte au bout d'un moment
14:30qu'ils sont en train de réécrire toute la scène.
14:36Donc je me dis, mais comment ?
14:38Je suis là, clatin de bordel.
14:42Donc on va dans la caravane de Robert,
14:44que j'appelle Robert, hein, ma compote.
14:45Sa caravane est grande un peu comme les Yvelines, quoi.
14:48Ça va pas la tête.
14:49Et là, ils me sortent ma scène.
14:50Il n'y a plus un mot en commun
14:51avec ce que j'ai appris.
14:52Je vais dans ma caravane,
14:53je ne comprends rien à ce que j'apprends,
14:54mais bon, j'apprends quand même.
14:56Et je commence à jouer.
14:57Je ne suis tellement pas à l'aise,
14:58j'ai le cœur qui bat,
14:59j'ai tellement peur que j'ai une oreille qui se bouche.
15:01Et à un moment donné, je ne sais pas ce qui m'arrive,
15:02je me dis, allez, il faut que tu te détendes, mon vieux,
15:03et puis je me lève comme ça.
15:05Putain, merde !
15:06Allez !
15:07Wow !
15:08Viens !
15:09Il y a tout le monde qui me regarde à peu près comme toi.
15:12Mais en fait, je lâche un truc.
15:13Et je commence à jouer.
15:14Je fais, allez, vas-y, on fait le truc.
15:16Je fais le truc.
15:17Et puis je sens que, voilà, ça prend, ça prend, ça prend.
15:19Fin de la scène, ça applaudit.
15:20Je suis là, je me dis, ah, cool, putain, génial.
15:23Et il y a la donnée junior qui me fait,
15:25est-ce que tu viens de jouer, là ?
15:27C'est extraordinaire.
15:28Et là, il m'amène dans sa caravane des Yvelines,
15:30raconte sa vie, qu'il en a marre des Marvel,
15:32qu'il a envie de faire des films un peu plus auteuristes,
15:34que ses parents ont adoré le cinéma européen.
15:36Enfin, bref, on devient un pote comme ça, quoi.
15:38C'est quoi, cette anecdote, là, qui commence à devenir le vrai américain ?
15:40Le jeu finit, c'était avant Noël, il neige.
15:43Naïvement, je lui dis, j'espère que tu auras ton avion.
15:45Il me dit, non, mais c'est pas un problème, parce que moi, j'ai un avion.
15:49A priori, je vais pouvoir rentrer.
15:50Je dis, bah oui, je suis bête.
15:51Donc, il me ramène à l'Eurostar avec sa voiture et son chauffeur.
15:54Il me dit, écoute, Gilles, c'est ma femme qui produit Sherlock Holmes avec moi.
15:57Et on a un projet sur deux frères.
15:59Je veux que tu joues mon frère.
16:01Je repars, je suis Mick Jagger dans ma tête.
16:03Je suis là.
16:05Je me demande une petite coupette de champagne.
16:07Ringarde, au bar.
16:09C'est parti pour une carrière américaine, mon vieux.
16:11Tu l'as voulu, tu l'as eu. Je ne l'ai jamais voulu, je ne l'ai jamais eu.
16:13Six mois passent.
16:15Mon agent m'appelle, il me dit, il y a un problème avec Sherlock Holmes.
16:17Va falloir shooter toute ta scène, parce qu'elle est pas bien,
16:19il la trouve pas bien, pas bien écrite.
16:21Il faut la re-shooter. J'ai dit, pas de problème, quand ?
16:23Elle dit, non, mais ils vont la re-shooter sans toi.
16:25Ah bon ?
16:27Ils ont pris un autre acteur, évidemment.
16:29La violence.
16:31Je suis passé de, je vais faire le frère de Robert Deleuze Junior
16:33à, t'es même plus dans le film.
16:35Je sais pas s'il m'a raconté n'importe quoi,
16:37mais j'ai vécu exactement ce qu'il vient de te raconter.
16:39C'est la corde d'ascenseur émotionnel.
16:43J'en ai eu pour 3 000 balles de psy.
16:47Gilles, à partir de maintenant,
16:49on va directement sur les nuggets.
16:51Là, c'est quoi ?
16:53Là, on rentre dans le dur, Gilles.
16:55C'est hilarant.
16:57A tout de suite.
17:03Ça risque de piquer un peu plus.
17:05Ça va.
17:07Alors comme ça, tu crois au fantôme ?
17:09Je crois absolument au fantôme.
17:11Je sais pas si je crois au fantôme, mais je crois au cygne.
17:15Voilà, c'est ça !
17:17Ça va bien.
17:21La vache !
17:23Ça monte.
17:25Ça montera très vite.
17:27Tu crois au cygne ?
17:29Je crois au fantôme.
17:31Et à la bave ?
17:33Je l'ai pas vu venir.
17:35Oh la vache !
17:41Tu crois au fantôme, Gilles ?
17:43J'ai compris la question !
17:47Laisse-moi le temps un peu.
17:51Oui, je crois au fantôme, Kyan.
17:53Qu'est-ce qui te...
17:55Mec, y'a plus de réponse.
17:57Tout ?
17:59Une fois, il m'est arrivé un truc assez chelou chez moi.
18:01J'ai dormi tout seul dans ma chambre,
18:03et je me réveille comme dans les mauvais films.
18:05Je vois une silhouette noire.
18:07J'ai peur.
18:09Ça disparaît tout de suite.
18:11Comme je vis à Paris, dans un immeuble du 17ème...
18:13Comme tous les gens à Paris.
18:15Y'a encore des âmes ici qui traînent,
18:17donc il faut que t'ailles leur parler.
18:19Je me suis retrouvé à poil, dans le couloir,
18:21à parler aux locataires d'avant.
18:23En leur disant, écoutez, vous êtes ici chez vous,
18:25vous avez vu, je suis sympa,
18:27j'ai une femme, des enfants,
18:29on peut vivre tous ensemble, y'a aucun problème.
18:31Santé-vous libre, faites ce que vous voulez.
18:33Et franchement, depuis, j'ai plus jamais rien vu.
18:35Mais il m'est arrivé 2-3 trucs un peu marrants.
18:37Tu veux que je te raconte ?
18:39Pas du tout. On passe à la prochaine sauce.
18:41Une fois, je vais pour monter sur ma moto,
18:43et j'ai vu un truc comme ça.
18:45Genre Team Seed dans la crise.
18:47Il me fait, c'est à toi la moto ?
18:49Et j'ai dit, bah ouais, c'est ma moto.
18:51Et puis j'ai ma copine qui est à l'arrière de la moto
18:53qui me fait, bon, on y va.
18:55Je parle avec lui, un quart d'heure, mais bien 3 minutes.
18:57C'est long, 3 minutes, de parler avec quelqu'un
18:59que tu connais absolument pas dans la rue, de banalité.
19:01Je pars avec la moto, je dis à ma copine,
19:03t'as vu ce type ? Il avait un truc, il était particulier.
19:05Elle me dit, non, je sais pas.
19:07Le lendemain, je tournais un film qui s'appelle L'Enquête,
19:09dans lequel je fais un journaliste,
19:11avec quelqu'un qui me donnait des informations dans un champ.
19:13Donc on part à Rambouillet.
19:15Autoroute nationale, départementale,
19:17petite route de campagne, petit chemin de terre,
19:19qui donne sur un champ.
19:21Et sur ce petit chemin en terre, assis par terre,
19:23il y a le type de la veille.
19:25J'ai dit, c'est pas possible. Je sors, je vais voir le mec,
19:27je lui dis, tu me remets ?
19:29Il dit, bah ouais, t'es le type à la moto d'hier soir, ouais.
19:31Je lui dis, qu'est-ce que tu fais là, quoi ?
19:33Il me dit, bah ouais, je me baladais,
19:35mais là, j'ai eu mal aux jambes,
19:37alors il a fallu que je m'assoie.
19:39Et il a des croûtes purulentes, un enfer.
19:41Je lui dis, mais il faut absolument que t'ailles aux urgences,
19:43là, tout de suite, là.
19:45Je lui dis, bouge pas, bouge pas, bouge pas.
19:47Je vais voir les régisseurs, je dis, s'il vous plaît, amenez ce type aux urgences,
19:49parce que là, il y a un problème, il y a un type qui est juste là.
19:51Mais où ? Là. Mais où, là ? Là !
19:53Il y a personne.
19:55Il est disparu.
19:57Sur la tête de tout ce que j'ai de plus cher.
19:59Mon compte en banque, ma baraque.
20:01Et mon comptable, aussi. Je te jure que c'est vrai.
20:03J'y pense, pas tous les jours,
20:05mais j'y pense vraiment souvent. Il y avait personne ?
20:07Personne. Le gars est disparu. Je vais pas non plus passer pour un timbré.
20:09Mais ces signes-là,
20:11je les vis et ça me perturbe et ça me trouble.
20:13J'adore l'anecdote, en tout cas.
20:15Mais avoue qu'elle est timbrée. Ouais, j'avoue.
20:19Question numéro 7, la fièvre.
20:21On y va.
20:25Je crois que t'as tourné une scène sous l'eau,
20:27récemment, t'as eu une petite otite. J'ai une grosse otite.
20:29Ça peut te libérer l'otite.
20:31Gilles, qu'est-ce que tu recherches chez un homme ?
20:33Chez ? Chez un homme.
20:37Sa loyauté. Ouais.
20:39Son humour.
20:41Sa liberté.
20:43Aussi une forme d'impolitesse.
20:47Aussi, probablement,
20:49des charmes que moi je n'ai pas.
20:51Les charmes des autres me plaient.
20:53Le talent des autres me plaît aussi. T'as de l'admiration pour eux, du coup ?
20:55Il faut toujours un peu d'admiration pour aimer les autres, non ?
20:57Moi, j'adore admirer. Moi aussi, j'adore admirer.
20:59Mais ça ne me nourrit pas ni de complexe,
21:01ni d'envie, ni de jalousie. Bien au contraire,
21:03ça m'appelle à encore plus de liberté.
21:05Ça chauffe un peu.
21:07Ouais. Ouais. Bah ouais.
21:09Excuse-moi, mais là, je t'écoute pas du tout.
21:11Je te propose une petite variante du jeu
21:13Fuck, Marie, Kill. C'est-à-dire qui tu fucks, qui tu maries,
21:15qui tu kills, mais on va le faire pour les potes.
21:17Avec qui tu vas en boîte, avec qui tu vas au resto,
21:19avec qui t'es en coloc.
21:21Fuck, Marie, Kill. Ok. Mais là, maintenant, c'est boîte, resto, coloc.
21:23Boîte, resto, coloc. Ok.
21:25Je vais te proposer des personnages de fiction,
21:27de films que tu adores. Et tu me dis avec qui
21:29tu vas en boîte. J'ai rien compris.
21:31Non, c'était clair.
21:33Excuse-moi, j'ai absolument rien compris à cette règle. T'as bouffé de la sauce ou quoi ?
21:35Donc, alors, c'est boîte, resto
21:37ou coloc avec des personnages
21:39de fiction, donc pas avec des potes à moi.
21:41Non. Ok, très bien.
21:43On commence avec ces trois personnages.
21:45On a Henri Ménard, joué par Jean-Pierre Bacry
21:47dans Un air de famille. On a Vince,
21:49Vincent Cassel dans La haine. Et on a
21:51François Merlin, Jean-Paul Belmondo dans Le magnifique.
21:53Avec qui tu vas en boîte ?
21:55Avec Belmondo. Je vais au restaurant
21:57avec Vince de La haine, parce que je pense que plus,
21:59c'est trop.
22:01Et la coloc avec
22:03Jean-Pierre Bacry, parce que les personnages de Jean-Pierre Bacry,
22:05c'était de toute façon un peu Jean-Pierre Bacry.
22:07Et que j'ai eu la chance de le croiser, de le côtoyer.
22:09S'il y a bien un type avec qui j'aurais aimé passer beaucoup plus
22:11de temps dans ma vie, c'est lui. Il y a un truc qui te reste de Jean-Pierre ?
22:13J'étais tellement intimidé à l'idée
22:15de tourner avec lui, parce que c'est vraiment quelqu'un que j'admirais
22:17comme tout le monde, donc ça raconte quelque chose
22:19sur le talent du mec quand même. Je n'osais pas l'emmerder,
22:21je n'osais pas aller lui parler.
22:23Pour mon dernier jour de tournage, il est venu me voir et il m'a dit
22:25« Gilles, c'est ton dernier jour aujourd'hui. » Je lui ai dit « Ouais, ouais. »
22:27Il m'a dit « J'ai demandé à la cantine de mettre une table
22:29dans le jardin pour qu'on puisse déjeuner
22:31tous les deux avant que tu quittes l'aventure. »
22:33J'ai trouvé ça d'une élégance folle
22:35et j'ai déjeuné trois heures avec lui.
22:37J'étais aux anges. L'art suprême, l'élégance.
22:39Je commence à avoir du mal à articuler.
22:41Je te propose trois nouveaux personnages ? Oui !
22:43Je te propose Hannibal Lecter joué par
22:45Anthony Hopkins dans « Le silence des agneaux ».
22:47Jack Torrance joué par Jack Nicholson
22:49dans « The Shining » et Vincent Vega joué par
22:51John Travolta dans « Pulp Fiction ».
22:53Parce qu'on voit comme ils dansent.
22:55La colloque avec les deux autres, elle est hardcore.
22:59Tu fermes un peu la porte avant de dormir.
23:01Je crois que j'irai avec
23:03Jack Nicholson quand même.
23:05Reste-toi avec Lecter, ça doit être pas mal.
23:07J'ai envie de bouffer du foie humain.
23:09Oui, c'est ça.
23:11C'est ça.
23:13On passe maintenant à
23:15« La bombe », Gilles.
23:17200 000 sur le chêne de Scoville.
23:19« La bombe », c'est parti.
23:31Pardon.
23:33Gilles, ça va ?
23:35J'en mettais vraiment beaucoup quand même.
23:37Patricia Eckerlin,
23:39ta prof de théâtre.
23:41Tu as transmis un texte qui s'appelle
23:43« Les fourberies de Scapin ».
23:45Un texte qui a marqué un tournant dans ta vie.
23:47Un texte que tu as adoré.
23:49Tu as joué Scapin.
23:51J'avais 13 ans.
23:53C'est déjà bien.
23:55Je te propose que tu rejoues la scène du sac.
23:57Notamment toute la tirade où Scapin
23:59est avec son maître Géronte
24:01et il doit cacher son maître dans le sac.
24:03Et il va le rosser.
24:05Waouh !
24:07Scapin de Molios.
24:09J'ai pas mes lunettes.
24:11C'est le piment, après.
24:13C'est peut-être pas les lunettes.
24:17Alors, quoi ? Attendez.
24:19Il faut que vous mettiez là-dedans.
24:21Je vais galérer.
24:23Est-ce qu'on peut chercher tes lunettes ?
24:25Elles sont chez moi dans le cinquième,
24:27mais on va avoir une petite perte de temps
24:29au niveau du rythme.
24:31C'est vrai qu'on a un problème de rythme.
24:33C'est bon ?
24:35Cachez-vous. Voici un spadassin qui vous cherche.
24:37Je n'aurai pas l'avantage de tuer ce Géronte
24:39et quelqu'un, par charité,
24:41ne me renseignerait pas où il est.
24:43Je remonte avec sa voix ordinaire.
24:45Ne prenez pas.
24:47Je le trouverai au centre de la Terre.
24:49Ne vous montrez pas.
24:51Oh, l'homme au sac.
24:53Je galère trop, là.
24:55C'est une sacrée scène.
24:57C'est dur.
24:59J'avoue, c'est dur.
25:01C'est du multi-personnage, c'est dur à jouer.
25:03C'est de la multi-douleur.
25:05J'avoue.
25:07Putain.
25:09Il faut juste un temps calme.
25:11On se regarde.
25:13On n'a pas peur du silence.
25:15C'est chiant dans une émission.
25:17J'en ai vraiment besoin.
25:19Je vais parler comme Jean-Pierre.
25:21La vache.
25:23J'essaie de rêver au bout sans prendre quoi que ce soit.
25:25Tu crois que c'est jouable ?
25:27C'est faux.
25:29C'est vrai.
25:31J'ai vu.
25:33Il l'a fait pour goûter.
25:35Tu veux qu'on parle de quoi ?
25:37Raconte-moi une anecdote du film.
25:39Si il y a une question que je déteste,
25:41c'est racontez-nous une anecdote sur votre film.
25:43Je vais te faire une question que tu détestes.
25:45Je suis désolé.
25:47Je voulais pas que tu détestes.
25:49Je suis un peu en colère.
25:51C'est vrai ?
25:53Oui, ça fait mal.
25:55Je vais prendre du miel.
25:57Je vais essayer d'aller jusqu'au bout sans rien prendre.
26:05Vas-y, parle de ce que tu veux.
26:07Je t'ai demandé une anecdote, tu m'as envoyé chier.
26:09Je t'ai pas envoyé chier.
26:11Il y a un moment assez gracieux.
26:13On tournait une séquence d'éclipses.
26:15Il y a deux éclipses dans le film.
26:17Le temps n'était pas avec nous.
26:19C'était nuageux, il pleuvait.
26:21On était obligés d'arrêter de tourner.
26:23Une journée dure, laborieuse.
26:25A la fin de la journée,
26:27tout a commencé à s'ouvrir.
26:29J'ai eu dans le même plan,
26:31dans le même axe,
26:33un ciel noir ultra chargé
26:35avec des éclairs
26:37et un ciel totalement bleu
26:39avec le soleil qui se couchait
26:41totalement rouge, hallucinant.
26:43C'était la synthèse de mon film.
26:45Le chaud, le froid, l'amour, la violence,
26:47la colère, l'apaisement, le chaos dont tu parlais.
26:49J'ai fait venir Adèle et François
26:51pour les faire s'embrasser
26:53sur le fond du soleil couchant
26:55qui est un cliché absolu, façon été 82.
26:57C'était à ce moment-là
26:59la quintessence de mon film,
27:01visuellement.
27:03Très beau moment, sublime moment.
27:05Tout au fond de cette scène,
27:07t'as vu un gars qui a fait
27:09« ça va Gilles ? »
27:11C'est un signe !
27:13Et hop, il a disparu.
27:15On y va ?
27:17Moi je suis chaud.
27:19J'ai un petit peu peur.
27:23Gilles, je croque,
27:25mais je serai pas en plateau avec toi
27:27pour celle-là.
27:29Tu as dit « j'ai aucun talent pour la solitude ».
27:31Je suis nul tout seul.
27:33Ouais, mais c'est tout seul là.
27:37C'est vraiment sympa ça.
27:39J'adore.
27:41J'aimerais que tu nous livres
27:43ce qui sort de ta tête quand t'es tout seul.
27:45Pour l'instant c'est encore...
27:47Pour l'instant ça va ça.
27:49Pour l'instant je gère encore un petit peu,
27:51mais je sens que ça monte.
27:53Ça va monter fort là.
27:55Mais c'est vraiment pas très cool
27:57de me laisser tout seul face à ma douleur.
27:59Pas très sympa.
28:01Je m'en fous, ça va me permettre
28:03de me concentrer
28:05et de résister
28:07à la douleur
28:09comme un maître ninja.
28:11Ah ouah, ouah, ouah, ouah.
28:13Ouah, ouah, ouah, ouah.
28:17La saloperie.
28:19Ouah, la saloperie.
28:23Quel exercice stupide
28:25que de souffrir
28:27avec des gens qui vous regardent.
28:29C'est bête.
28:31Non mais c'est fou.
28:33Ouah, ouah, ouah, ouah.
28:41Franchement,
28:43vraiment, j'espère réussir
28:45à ne pas prendre ni la chantilly,
28:47ni le lait caillé, je sais pas quoi,
28:49ni le miel, ni rien.
28:51Force mentale
28:53totale.
28:55Contrôle de soi.
29:01Merde.
29:03Merde, merde, merde, merde.
29:05Ouf.
29:07Ouf.
29:09Quoi tu penses, Gilles ?
29:11À moi, à ma résistance, je pense à rien d'autre
29:13qu'à, tu sais quoi,
29:15je sens que ça monte, ça monte, ça...
29:17Ouah, là, là, là, là.
29:19A la vache.
29:21En fait, j'ai l'impression, vous voyez,
29:23c'est comme une espèce d'ascenseur.
29:25Il faut se dire qu'on doit
29:27rester au rez-de-chaussée, il faut pas qu'on monte au 17ème, voilà.
29:29Donc j'essaie de maintenir l'ascenseur au rez-de-chaussée
29:31et je veux pas qu'il monte au 17ème.
29:33Tu le prends comme un rôle ?
29:35Je le prends comme un rôle, je le prends comme une mission de vie,
29:37je le prends comme un, tu vois, comme un mantra.
29:39Je m'étais juré, je m'étais promis de parler moins vite.
29:41Bon, bah là, je sais, j'ai raté.
29:43Et je m'étais promis,
29:45essayer de faire cette émission sans jamais rien prendre de ça.
29:47Donc j'essaie d'aller au bout.
29:49Tu veux battre, Pierre-Diné ?
29:51Arrête.
29:53Cesse.
29:55C'est bon.
29:59C'est pas bon du tout, non, c'est pas bon.
30:01C'est pas bon.
30:03C'est pas bon du tout.
30:07Allez, vas-y, vas-y, vas-y.
30:11Mais Malik, il faut pas qu'il me retrouve pour la dernière.
30:13C'est trop dur.
30:17C'est trop dur.
30:21J'ai envie de chialer.
30:23Tu peux chialer ?
30:25Non, j'ai pas envie de pleurer devant tout le monde, j'ai mon orgueil.
30:31C'est inhumain.
30:33C'est inhumain.
30:35C'est inhumain.
30:37C'est inhumain, y'a pas d'autre...
30:39Ouh la vache.
30:43En tout cas, c'est un grand moment de télé que vous avez là, je vous le dis.
30:51Bah t'es pas si nul que ça, en solitude.
30:53Je dis pas que je suis nul,
30:55je dis que j'aime pas, je commence un peu à comprendre.
30:57Mais les vertus de la solitude, j'avais un peu du mal à comprendre.
30:59Comme les vertus de la patience.
31:01Je suis un mec très impatient.
31:03T'as jamais parti en vacances tout seul, par exemple ?
31:05Ah ouais, c'est génial.
31:07Il paraît, mais j'aime bien le partage.
31:09J'aime bien regarder un beau paysage en disant
31:11t'as vu comme c'est beau à quelqu'un d'autre plutôt qu'à moi.
31:13Bah vas-y, moi j'aime bien.
31:17Est-ce que Malik revient avec nous ?
31:19Oui.
31:21Mais je veux pas l'obliger à le faire.
31:23Franchement, vraiment Malik, je te jure, c'est tellement chaud.
31:25Malik, est-ce que je peux me permettre ?
31:27Vas-y, vas-y.
31:29Même si tu m'as dit, vas-y, j'y vais les gars, t'as le droit de me dire j'y vais plus.
31:31J'y vais.
31:33On a une tradition, Gilles.
31:35On met une goutte de la Captain Lethal
31:37sur le nuggets soi-même.
31:39Oh non, non ! J'en ai mis vraiment trop, là.
31:41Doucement, Malik, c'est beaucoup.
31:43Non, Malik, c'est trop, là.
31:45Je te jure.
31:47Sur ma tête. Fais pas le con, Malik.
31:49C'est bien, là.
31:51Malik, lâche ça !
31:53T'es pas obligé de tout manger d'un coup, vraiment, Malik.
31:55Ok, ok.
31:57The last dab, Gilles Lelouch, Malik Frica,
31:59Hot Ones, dernière sauce,
32:01Captain Lethal.
32:03Bonne chance.
32:05On se voit derrière.
32:07Malik, t'es un ouf.
32:09L'insouciance totale.
32:11Elle est bonne.
32:13Franchement, ouais.
32:15Elle a bouffé.
32:17Il y a du terreau.
32:19Ça vient après, ou...?
32:21Oh, l'arrogance !
32:23Mec, il fait trop l'arrogance.
32:25Comment je vais tomber ?
32:27La gueule de Gilles, il est en dépôt, là.
32:33T'es tranquille, toi, là ?
32:35En vrai, ça va.
32:37Non, tu me dégoûtes.
32:39Non, en vrai, ça va.
32:41T'as pas volé la gorge ?
32:43Si, je sens que c'est chaud, mais en vrai, ça va.
32:45Ça va.
32:47Putain, la vache.
32:49Ça monte, là.
32:51Vraiment, ça chaleure dans la gueule, là.
32:57Mais arrête-toi, là !
32:59Elle tient juste pour toi.
33:01Arrête.
33:09Je suis en souffrance, là.
33:11Je dois avoir un souci.
33:13Malik, est-ce que tu as grandi dans une culture
33:15où le piment fait partie du quotidien, aussi ?
33:17Même pas.
33:19Non, j'aime pas ça.
33:29C'est pas humain, là.
33:33Gilles, on est à ça de rien prendre.
33:35Tu le fais.
33:37On est à ça de rien prendre !
33:39Gilles t'a dit, être acteur,
33:41c'est accepter d'être trahi par les autres.
33:43Pourquoi j'ai dit ça ?
33:45Être réel, c'est risquer de trahir.
33:47Voilà.
33:49Faut que je commente ?
33:51Ouais.
33:53C'est le but, ouais.
33:59Avoue que...
34:01C'est dur, là.
34:07Oh, putain !
34:09Être acteur, c'est accepter d'être trahi par les autres.
34:11Oui, parce qu'en fait, on n'a pas...
34:13On n'a pas
34:15le contrôle de tout.
34:17On peut être trahi
34:19par le montage, la vision...
34:21La vision...
34:23La vision du réalisateur.
34:25Malik, t'es encore...
34:27Je continue ma réponse, je m'en fous.
34:29On peut applaudir Malik ?
34:31Merci, les gars.
34:33Réponds-vous.
34:35Non, mais t'es un ouf.
34:37La volonté
34:39de ce garçon, incroyable.
34:41Il en a pris un autre.
34:43En fait, je crois
34:45que je l'aime pas.
34:49Non, mais tu peux être trahi
34:51quand t'es acteur par le montage, par la musique,
34:53par comment tu vas être dirigé. Quand t'es réalisateur, c'est ton monde.
34:55C'est toi qui peux trahir celui des autres.
34:57C'est toi qui peux trahir ce que t'as promis comme aventure à quelqu'un
34:59en l'amenant ailleurs. Comme tu peux te trahir
35:01toi-même, parce que c'est très compliqué d'être fidèle aux images
35:03qu'on a dans sa tête et de réussir à les retranscrire
35:05comme on voudrait qu'elles soient.
35:07C'est beaucoup plus compliqué de réussir un film
35:09que de le rater. C'est très difficile de faire un film.
35:11Et c'est un don, c'est de la générosité,
35:13c'est convoquer des gens, c'est convoquer
35:15son intimité, son humour pour les comédies,
35:17son cœur pour les drames.
35:19Sur n'importe quel film, quel qu'il soit, quel que soit le genre,
35:21je mets au défi n'importe qui
35:23de faire un film. Donc moi, je juge
35:25très rarement les films des autres
35:27parce que je sais à quel point c'est dur de le faire
35:29et j'ai beaucoup d'estime pour les gens,
35:31quels qu'ils soient, pour les artistes qui peignent,
35:33qui vivent, qui chantent,
35:35parce que c'est difficile d'être impudique.
35:37Il faut vachement de courage pour l'être.
35:39Qu'on le soit intelligemment ou pas, qu'on le soit avec goût ou pas,
35:41on l'est. Donc il faut
35:43avoir beaucoup d'empathie pour les gens qui osent
35:45se montrer à nu, quel que soit leur genre,
35:47quel que soit leur domaine, succès ou insuccès,
35:49qualité critique ou qualité pas critique.
35:51Il faut saluer
35:53ceux qui donnent.
35:55Voilà ce que je pense.
35:57J'ai mal les yeux.
35:59Gilles,
36:01tu viens de terminer Hot Ones sans aucun
36:03joker. Et pour ça, félicitations.
36:09Gilles Lelouch,
36:11réalisateur du film L'Amour Ouvre
36:13qui sort le 16 octobre.
36:15Si vous aimez le cinéma, ce film est fait pour vous, vous allez l'adorer.
36:17Merci beaucoup pour cette expérience
36:19douloureuse, mais
36:21joyeuse quand même. Tu vas sortir du studio
36:23et il y aura qui ? Ah bah salut Gilles !
36:25C'était pas si dur !
36:27Merci à vous d'avoir regardé
36:29l'émission. On se retrouve bientôt sur le
36:31Canal+, pour un autre épisode d'Hot Ones
36:33très prochainement. Et je profite pour
36:35saluer notre ami Laurent Thirard
36:37qui nous a quittés et toute sa famille. On les embrasse
36:39très très fort. J'en connaissais de longue date parce qu'il a grandi à Fontainebleau
36:41là où j'ai grandi. On avait les mêmes rêves de cinéma quand on avait 15 ans.
36:43Et c'était un homme délicieux. On pense fort
36:45à sa famille et aux enfants. Bisous bisous, on vous embrasse.
36:47Malik, ça va ?
36:49Malik, viens, rejoins-nous. Mais t'es sérieux
36:51là ?
36:53C'est ça, c'est l'idée. Un surhock. Nous on est là,
36:55on est au bout de notre life et lui il arrive. C'est horrible.

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