SMART IMPACT - Des espaces urbains adaptés

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Développer des projets immobiliers bas-carbones sur l’ensemble de la chaîne de valeur : c’est l’objectif commun du cabinet d’architecture Cobe et du promoteur WO2. Luc Moneger, urbaniste et paysagiste associé chez Cobe et Marc Lafont, président exécutif de WO2 nous expliquent comment ils s’engagent chacun à leur manière dans des projets de construction urbains durables.
En partenariat avec le SIBCA (du 7 au 9 octobre 2024).

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Transcription
00:00On parle d'urbanisme tout de suite dans le débat de ce Smart Impact depuis le CIPCA, le salon de l'immobilier bas carbone avec Luc Moneger, bonjour.
00:14Bonjour.
00:15Bienvenue, vous êtes urbaniste, paysagiste associé chez Kobe. Et Marc Lafon, bonjour.
00:20Bonjour.
00:21Président exécutif de WO2. Allez, un mot de présentation pour chacun d'entre vous. L'agence Kobe, pour commencer.
00:26L'agence Kobe est donc une agence d'architecture, de paysage, d'urbanisme, de design et de maîtrise d'oeuvres d'exé.
00:33Et on s'engage à transformer de manière durable les villes et les territoires sur la métropole, mais aussi plus largement sur la France et un peu le sud de l'Europe.
00:44Donc ça fait un champ d'action assez vaste. WO2, c'est un promoteur immobilier, c'est ça ?
00:50C'est une boîte exactement qui fait de la promotion bas carbone. Donc on développe et on commercialise des immeubles bas carbone.
00:56Alors un immeuble bas carbone, c'est un immeuble qui divise par deux son bilan carbone sur l'ensemble de son cycle de vie.
01:01Et donc les modes constructifs qu'on a mis au point depuis maintenant 10 ans chez WO2 tendent à diviser l'empreinte carbone par un facteur 2 à 3 par rapport à des immeubles traditionnels.
01:10Et donc on développe aujourd'hui près de 350 000 m² de projets sur une douzaine de projets partout en Ile-de-France.
01:17Est-ce qu'aujourd'hui, Luc Maudéger, l'engagement justement sur des projets bas carbone, c'est devenu une condition, d'une certaine façon un présupposé, vous voyez ce que je veux dire ?
01:27Par exemple, des collectivités locales, ça semble assez évident, mais même de promoteurs privés ?
01:32Alors nous, en tant qu'urbanistes et coordonnateurs de nouveaux quartiers tels que le Fort d'Aubervilliers ou d'autres, ou aussi sur le village des Athlètes,
01:43on s'engage aussi à réfléchir d'abord sur les éléments qu'on va pouvoir conserver du site et pas forcément que sur ce qu'on va construire,
01:52parce que ça participe largement justement à améliorer le bilan carbone de nos opérations.
01:56La non-démolition, la conservation, la réhabilitation font partie des éléments qui sont les premières choses qu'on regarde.
02:02Donc après, évidemment, quand on est acteur de la construction sur nos projets, on s'amène à réfléchir le plus largement possible et le plus précisément possible pour prescrire des modes constructifs.
02:17Et c'est vous qui êtes à l'origine de cette proposition ? Ou ce sont vos clients qui disent, attendez, nous de toute façon on ne veut rien voir ?
02:24Alors c'est votre spécialité, mais on ne veut plus rien voir d'autre que du bâtiment durable, de l'urbanisme durable.
02:31Par chance, effectivement, c'est une commande maintenant qui est de plus en plus intégrée à la demande de nos maîtres d'ouvrage, de nos commanditaires.
02:39En revanche, pour Kobe, c'est quelque chose sur lequel on s'est toujours engagé et qui vient à la fois de notre âme en tant qu'associés à l'agence de préserver les ressources et de développer durablement la ville,
02:54mais aussi de nos collaborateurs qui vraiment ont fait remonter le souhait depuis quelques années, même avant le Covid, de participer réellement à la sauvegarde des ressources.
03:06Marc Lafon, si j'ai bien compris, W2, vous êtes créé pour ça, pour faire de l'immobilier bas carbone.
03:12Exactement.
03:13C'était il y a combien de temps ?
03:14Alors la boîte a été créée en 2014 sous le nom Wodehome à l'époque.
03:18Wodehome était la partie résidentielle qui a précédé depuis Altaria Cogedim.
03:21Wodehome a été créé en 2017 pour développer les projets mixtes tout tertiaires.
03:25Donc en sept ans, vous avez vu l'évolution.
03:28Est-ce que vous étiez regardé un peu comme des pionniers qui sont bien gentils, mais il faut avancer le secteur, mais bon, et aujourd'hui, un peu au cœur des enjeux ?
03:39Exactement.
03:40Au tout début de l'aventure, c'est vrai que le marché de l'immobilier était omnibulé par la notion de kilowattheure au mètre carré et très peu de personnes se concentraient sur le CO2 au mètre carré.
03:49Alors que dans toutes les autres industries, le virage avait déjà été pris.
03:53Vous achetez un billet d'avion, on vous dit combien de CO2 vous allez émettre.
03:56Vous achetez une voiture, on vous dit combien de CO2 au kilomètre elle émet.
03:59L'immobilier était préservé de ça.
04:01On vivait finalement dans ce monde du kilowattheure au mètre carré.
04:04Alors on dépensait énormément de carbone pour réduire au maximum les consommations énergétiques du bâtiment.
04:09Et de temps en temps, on aboutissait à des non-sens écologiques.
04:12Nous, on s'est mis dans un premier temps à calculer le carbone.
04:15Le calcul, c'est quand même la première étape de l'optimisation.
04:18On s'est rendu compte très tôt que vous aviez à peu près 70% du bilan carbone d'un projet
04:24qui a été émis pendant la phase de construction.
04:26Les 20 à 30% restants sont émis pendant 50 ans d'exploitation de l'immeuble.
04:30Donc il y a un vrai enjeu finalement à travailler sur ces 70%
04:33et à baisser l'empreinte carbone de l'acte de construire.
04:36C'est pour ça que assez logiquement chez WO2,
04:39on s'est très vite concentré sur l'utilisation du bois massif comme principal matériau de grosse œuvre.
04:44Pourquoi ? Parce que le bois, c'est le seul matériau aujourd'hui de construction
04:47qui stocke du carbone plutôt que d'en émettre.
04:50A la différence du béton qui est un des matériaux les plus émissifs au monde aujourd'hui,
04:54vous savez qu'il y a 150 millions de tonnes de béton qui sont coulées chaque seconde dans le monde.
04:59On est sur un matériau qui, s'il était un pays,
05:02serait le troisième pays le plus émissif après les Etats-Unis et la Chine.
05:06Donc on est sur un super pollueur.
05:08L'idée, c'est finalement de remplacer ce matériau qui est très émissif,
05:12le béton et l'acier, par un matériau qui vient stocker du carbone, le bois.
05:16On reparlera d'un exemple récent qui vient d'être inauguré à Nanterre,
05:20un complexe de bureaux qui s'appelle l'Arboretum.
05:23Je voudrais, Luc Monégier, parler d'un autre projet emblématique
05:26sur lequel votre agence a travaillé, c'est le village des athlètes.
05:30Là aussi, le cahier des charges devait être assez précis.
05:34Le cahier des charges était très précis et très ambitieux.
05:38On s'est attaché à y répondre au maximum.
05:41S'il s'agit d'aborder la question du bilan carbone de cette opération,
05:46évidemment qu'on n'était pas non plus seul sur l'opération.
05:50Sur cette opération, on est coordonnateur urbaniste.
05:54On est aussi architecte.
05:56Et on s'est attaché à mettre en oeuvre des projets le plus durable possible
06:01avec un mode constructif de plancher, bois, mixte, béton,
06:05pour rentrer aussi dans une économie de projets.
06:08J'ai envie de dire qu'on a poussé au maximum
06:11ce qui était techniquement et financièrement possible
06:14pour améliorer le bilan carbone de cette opération.
06:17Mais d'un point de vue plus large, au-delà du simple bilan carbone,
06:21d'un point de vue de la durabilité, de l'acceptabilité de ce projet,
06:25on a été amené à envisager sa 2e phase, sa 2e vie.
06:29C'est ce que j'allais vous demander. Qu'est-ce qui devient après ?
06:32Son héritage, puisqu'il s'agissait de prévoir la 2e vie de ce projet
06:37pour avoir des modes constructifs et évolutifs,
06:40pouvoir abattre des cloisons, retravailler les cellules de logement
06:44et offrir à la fois un quartier qui soit accepté par les résidents tout autour,
06:49donc de trouver un air de famille, d'avoir aussi une identité,
06:53de communiquer auprès des locaux, aussi d'un point de vue sociétal,
06:58qui comprennent en quoi ce projet était bénéfique pour eux.
07:01Et puis au-delà de faire simplement des chambres pour des athlètes,
07:05de réfléchir à l'évolutivité de ce projet.
07:08C'est une vraie question de curieux. Il a vécu sa 1re vie, ce bâtiment,
07:12Village des athlètes. Il va devenir quartier habité ?
07:15On est dans l'entre-deux, ça va prendre un peu de temps ?
07:18Effectivement, là, il est en train d'être réorganisé ou réhabilité.
07:25On est sur la 2e phase, la phase importante de cet héritage.
07:30Et ça va devenir un véritable quartier de vie.
07:35On aura à la fois du logement social, on a replacé dans notre îlot,
07:41Bellevédère, la crèche au centre de l'opération pour qu'il y ait
07:46un équipement public qui soit fédérateur pour tous ces logements
07:50et qui recrée une vie de quartier et un lieu de vie.
07:57Pas qu'être dans le pur technologique à démontrer qu'on est
08:01avec un bilan carbone positif.
08:04Parlons de cet arboretum, Marc Lafon, complexe de bureaux en bois,
08:09à Nanterre, il y a eu une visite inauguration récente du président
08:14de la République. C'est dire s'il est devenu emblématique,
08:17cet arboretum. Quelles sont ses caractéristiques ?
08:20Outre le fait qu'il a été inauguré par Emmanuel Macron il y a 2 semaines,
08:24vous savez que c'était la 1ère fois qu'un président de la République
08:27inaugurait un immeuble de bureaux depuis 1989.
08:30Ce n'était pas arrivé et à l'époque, il me semble, c'était Bercy.
08:33Je ne suis pas sûr que ce soit bon signe parce que je pense que
08:36nos décideurs devraient s'occuper un peu plus du logement,
08:39mais ça c'est autre chose.
08:41Pourquoi Emmanuel Macron vient voir cette opération
08:43et pourquoi cette opération est emblématique ?
08:45Dans un 1er temps, c'est le plus grand projet en bois massif
08:48au monde actuellement. C'est un projet qui est un manifeste écologique
08:52à la fois pour les utilisateurs qui vont l'investir à partir de tout début 2025,
08:57mais également pour l'ensemble des parties prenantes
09:00qui ont participé à ce projet.
09:02Ce projet est emblématique puisque dans un 1er temps,
09:04c'est la transformation d'un quartier.
09:06On est sur une assiette foncière initiale qui faisait 17 hectares.
09:09L'arboretum, c'est 8 hectares de campus privé dont 6 hectares de parc
09:13en pleine terre. On est venu transformer une friche industrielle imperméable.
09:17C'était quoi ? C'était une papeterie avant ?
09:19Exactement, c'était les papeteries de la Seine.
09:21C'est une usine historique qui fabriquait la pâte à papier
09:24et puis c'est devenu ensuite une imprimerie.
09:26C'est devenu un campus, 2 bureaux de 126 000 m2
09:31avec 2 bâtiments qui ont été conservés dans lesquels on accueille
09:35des services qui sont ouverts sur l'extérieur.
09:37On a Arkoz, une salle d'escalade sur plus de 2 000 m2
09:40et puis Comet Meetings qui ont ouvert fin 2023
09:43et qui ont accueilli plus de 20 000 personnes depuis leurs ouvertures.
09:46Et puis on a ce campus 2 bureaux avec un produit qui en termes
09:50d'empreintes carbone, de consommation énergétique et de qualité intrinsèque
09:55n'a pas son équivalent aujourd'hui en Ile-de-France.
09:57Grâce notamment à des puits de géothermie, j'ai lu ça en préparant l'émission.
10:00Oui, tout à fait. Le projet est en bois massif pour limiter son empreinte carbone
10:04lors de la construction mais également lors de son exploitation.
10:07On est venu forer 10 puits de géothermie.
10:09On a 4 puits de pompage et 6 puits d'injection.
10:11On vient pomper de l'eau à 70 mètres de profondeur dans un aphréatique.
10:15C'est une eau qui est toute l'année à 15 degrés.
10:17Donc, il y a une température très stable et qui nous permet d'avoir
10:20des installations extrêmement résilientes et extrêmement efficaces
10:22qui viennent couvrir 80% des besoins en chaud et en froid du campus.
10:26Donc, une baisse des consommations énergétiques pour le campus
10:29et puis une baisse de la facture pour les locataires.
10:32Mais au-delà de la géothermie, la totalité du campus a été créée
10:36autour de ce grand parc de 6 hectares.
10:38Ce grand parc, dans un premier temps, à l'échelle du quartier,
10:41il crée un îlot de fraîcheur.
10:42Vous savez qu'on a 12 degrés d'écart entre la dalle de la Défense
10:45et le campus de l'Arboretum lors des périodes de canicule.
10:48Donc, lorsqu'il fait 40° à la Défense, il fait 28° à l'Arboretum.
10:51Grâce à la proximité avec la Seine, grâce à ce grand parc,
10:54on a des bâtiments qui sont avec des fenêtres qui s'ouvrent,
10:57avec des grandes terrasses et balcons, avec des grands volumes.
11:00On a 3,10 m de hauteur libre, du bois qui est omniprésent,
11:03une qualité de service aussi avec cet restaurant qui est unique.
11:06Donc, ce campus, c'est aujourd'hui finalement la démonstration
11:08qu'un nouveau produit bureau est possible sur le marché.
11:11Et c'est pour ça qu'Emmanuel Macron a mené nos guerriers il y a maintenant 15 jours.
11:14Merci beaucoup. Merci à tous les deux.
11:16Et bon salon de l'immobilier.
11:18Bacarbone, on passe à notre rubrique Smart Ideas tout de suite.

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