A partir de janvier, la ville de Marseille va durcir les règles pour les propriétaires d'Airbnb

  • il y a 3 heures
La municipalité ne délivrera un numéro d’enregistrement qu’aux propriétaires mettant en location courte durée leur résidence principale, à moins qu’ils ajoutent sur le marché locatif traditionnel un bien équivalent transformé en logement.
"Il fallait faire cesser l’hémorragie. Si on veut produire 4 500 logements par an mais qu’en une année, on en perd 2 100 pour de la location de meublés de courte durée, on doit agir." Patrick Amico, adjoint (GRS) au maire en charge du logement, a détaillé ce mardi 8 octobre la nouvelle réglementation qui devrait s’appliquer dès 2025 aux propriétaires de meublés mis en location de courte durée.

En janvier, la municipalité ne délivrera un numéro d’enregistrement qu’aux propriétaires mettant en location leur propre résidence principale. S’ils souhaitent faire de leur résidence secondaire un logement Airbnb, ils devront compenser en mettant sur le marché locatif traditionnel un bien de surface équivalente, transformé en logement. De quoi freiner les ardeurs des investisseurs en quête de rentes faciles. "C’est une volonté très forte du maire Benoît Payan, qui estime qu’on ne peut pas opposer le développement de l’accueil touristique à Marseille à la situation très difficile du logement dans la ville", explique l’adjoint au maire.

Cette règle, qui ne sera pas rétroactive, entrera en vigueur une fois la délibération adoptée en conseils municipal et métropolitain. "Nous finalisons les discussions avec la Métropole, je ne peux pas imaginer qu’elle ne nous suive pas sur ce point, sachant que d’autres villes du territoire métropolitain sont confrontées au même problème", souligne Patrick Amico.

15 000 annonces sur les plateformes à Marseille
Depuis 2021, la Ville avait déjà imposé aux propriétaires particuliers, à partir du deuxième logement - hors résidence principale - proposé en meublé saisonnier, de réaliser une compensation, en mettant sur le marché locatif traditionnel un autre bien, de la même surface, qui n’était pas jusqu’à présent du logement. Ce n’est qu’à cette condition que la mairie délivre actuellement des numéros d’enregistrement permettant de publier une annonce sur une plateforme type Airbnb, pour quatre ans renouvelables une fois.
L’an dernier, 183 autorisations de changement d’usage ont ainsi été accordées. "Mais si on souhaite encore durcir les règles aujourd’hui, c’est parce que cette mesure n’a pas empêché le nombre d’annonces d’exploser entre 2022 et aujourd’hui, privant les familles marseillaises et les étudiants d’un toit, relève Patrick Amico. Actuellement, 15 000 annonces sur Marseille tournent sur les plateformes, soit 12 600 logements dont 55 % sont des résidences secondaires."

Recommandations