Accident mortel de Millas : victime d’un malaise, la conductrice du bus évacuée en plein procès

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Lors de son procès en appel, ce mercredi 9 octobre 2024, Nadine Oliveira s'est effondrée en pleurs forçant le président de la cour à suspendre l'audience.
Ambiance tendue ce mercredi pour ce troisième jour de procès Millas en appel, altéré par l’évacuation de Nadine Oliveira, peu avant midi, par les pompiers, à la suite d’un malaise à la barre. Cette audience, lourde en émotion, fut tout d’abord marquée par les témoignages d’Alicia, Enzo, Elona et Iness, rescapés de ce dramatique accident de bus qui avait coûté la vie à six enfants âgés de 11 à 13 ans, le 14 décembre 2017 à Millas, dans les Pyrénées-Orientales.

Ces désormais quatre jeunes adultes se trouvaient dans le car scolaire et prêtaient plus ou moins attention à ce qu’il se passait à l’extérieur, jusqu’à ce passage à niveau et la collision avec le TER. Alicia avait 13 ans à l’époque. Cheveux relevés, la tête haute, elle s’avance calmement à la barre. Impossible de ne pas remarquer sa prothèse, là où devrait se trouver sa jambe droite. Après l’accident, elle avait dû subir deux amputations successives sur son membre inférieur.

Le silence de l’après
Alicia souffre du mal des transports, raison pour laquelle ce jour-là comme les autres, elle s’était assise au premier rang, les yeux braqués sur la route. "On a attendu deux-trois minutes un élève puis on a pris la route. On est arrivés à un cédez-le passage, les barrières étaient déjà fermées. Elle a fait sa manœuvre et a reçu un message sur son téléphone. Elle est ensuite rentrée dans les barrières. J’ai vu une voiture blanche de l’autre côté puis j’ai tourné la tête à cause d’un klaxon. J’ai vu les lumières du train arriver sur nous, puis je me suis réveillée sur les rails. Je ne comprenais rien. Ma jambe droite était inexistante, il ne restait plus que l’os", se souvient-elle.

Alicia fut la première transportée par hélicoptère à l’hôpital où on lui a amputé immédiatement la jambe. Son bassin fut également fracturé. Elle avait reçu 114 jours d’ITT. "J’ai des soucis monstres à vie. J’ai appris à marcher, à utiliser cette prothèse, à vivre avec elle. On a dû déménager pour une maison de plain-pied. J’ai renoncé à mes projets et je suis aujourd’hui nounou", poursuit-elle.

Enzo, lui, ne se souvient que du bruit du klaxon du TER. Puis du vide, le silence, sa blessure profonde sur un bras et le décès de son meilleur ami, survenu le lendemain de la collision. "Ce bruit de klaxon, je l’ai gardé quatre ans en tête. C’est impossible de ne pas l’avoir entendu. Ma mère a arrêté de travailler, s’est moins bien occupée de mon petit frère parce qu’elle avait toujours peur pour moi", soutient-il.

Coincé sous la tôle
Elona se souvient de plusieurs choses, mais pas dans le bon sens. "Une mémoire d’habitude", dit-elle. Elle pensait notamment être assise au dernier rang du bus, comme à chaque fois, alors qu’elle se trouvait en réalité dans un rang du milieu, exceptionnellement ce jour-là.

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