• il y a 2 mois
Cet épisode met en avant la dynamique entre les protagonistes, tout en offrant des moments de réflexion sur les choix et les rêves de chacun.

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Transcription
00:00D'entre eux, dans la ville, sans frapper les trois coups
00:16La fille d'Esther, elle se rit, sans compter avec nous
00:30Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
00:43D'entre eux, dans la ville, sans frapper les trois coups
01:00D'entre eux, dans la ville, sans frapper les trois coups
01:30Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
01:40D'entre eux, dans la ville, sans frapper les trois coups
01:50Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
02:10Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
02:40Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
02:50Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
03:00Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
03:10Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
03:20Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
03:28Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
03:38Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
03:48Regardez bien ton enfant, il grandit sous sa dent, l'espoir du lendemain
03:57Madame, votre enfant n'est pas en avance
03:59Oh, il n'est pas en retard
04:01S'il redouble, il aura un an de retard
04:03Oh, c'est pas grave
04:04Si, madame, c'est très grave
04:06C'est à cause de la graisse, vous comprenez
04:08Si en rentrant, je lui dis qu'il ne redouble pas, il va être tellement déçu
04:19Bon
04:20Oui, mademoiselle
04:21Merci, mademoiselle
04:23Ciao
04:24Ciao
04:25Tu m'appelles, tu m'oublies pas ?
04:26Oh, écoute, je t'ai déjà appelé cent fois
04:28Je commençais à avoir marre de jouer les parents d'élèves
04:30Moi, j'en ai marre de pas avoir le téléphone dans mon bureau
04:32Tu crois que c'est parce que je vais t'appeler qu'ils vont t'offrir un beau téléphone tout bleu ?
04:34Ouais, évidemment
04:35À chaque fois, ils sont obligés de venir me chercher
04:37Tu penses bien qu'ils vont en avoir plein le dos ?
04:39Et à force, j'ai peur que la mère pied-à-lure connaisse ma voix
04:42Mais t'as qu'à en changer
04:43Ah, là, j'ai vu des belles assistantes
04:44Après, là, j'avais très peur d'hier
04:46Une fois
04:49Tu ferais mieux de les convaincre
04:51Là, je sais vraiment pas ce qu'il faudrait leur dire
04:53Allez, ciao
04:54Au revoir, passez une bonne journée
04:56Merci
05:00Mademoiselle Mazard, il faut bien comprendre que nous avons déjà deux lignes dans nos bureaux
05:05Si nous en demandons une autre, ça fera trois
05:07Ça, c'est indiscutable
05:09Je veux dire qu'à ce moment-là, les professeurs aussi peuvent en demander une
05:11Et puis, la firmerie, la bibliothèque
05:14La différence, c'est que moi, j'en ai besoin de façon permanente pour l'exercice de mon métier
05:18Peut-être, mais vous êtes ici devant une situation très nette
05:21Dans cet établissement, l'assistante sociale n'a jamais eu de téléphone
05:26Est-ce que vous êtes sûre qu'elle avait un bureau au moins ?
05:30Vous avez de la chance, mademoiselle Mazard, je ne rapporterai pas votre propos à monsieur le proviseur
05:44Bon, il n'y a plus qu'à recopier
05:46Ça, il faut que ça soit une fille, à cause de l'écriture
05:50Moi, en tout cas, je ne suis pas dans le coup
05:52Et toi, tu m'embêtes avec ton histoire
05:55BD, t'es tri ?
05:56Moi, il faut que je lise, sinon je ne fais pas ça comme ça
05:58D'accord
05:59Alors, mon chéri, tu as de l'accès dès l'entrée, comme ça ?
06:03Oui, tu ne t'occupes pas, tu lis
06:05Bon, d'accord
06:06C'est ça, c'est ça, c'est ça
06:08C'est ça, c'est ça
06:09C'est ça, c'est ça
06:10C'est ça, c'est ça
06:11Ça, c'est ça les lilles
06:12Bon, bon, d'accord
06:13Bla, bla, bla, bla, bla, bla, bla
06:15Une fourte, bla, bla, bla
06:16Lusinoche, ça ne va pas à la tête, je veux pas signer Lusinoche, moi
06:19C'est bien Lusinoche
06:20T'aimes pas Lusinoche ?
06:21Tu mets ce que tu veux, débrasse-poil plancher, Sébastien Pousselle
06:25Sophiliste
06:27Natacha Hure
06:28Non, on ne déconne pas, les mecs
06:30Si vous mettez une signature à la con, ils vont s'en vourer
06:33Un comique, je l'ai repéré, un comique
06:35Bon, tu mets ce que tu veux, tu mets ce que tu veux
06:36Alors, si je mets ce que je veux, Valère et Gimel, ok ?
06:38Gimel !
06:40J'ai un voisin, il s'appelle comme ça, et c'est pas mal, Gimel.
06:42Ça va pour Gimel ?
06:44Ok.
06:45Je préférerais Lucie Hinoche, mais enfin...
06:47Tu te comptes au hasard, sinon ça va pas.
06:49Moi je te recopie pas ton truc.
06:51Allez hop.
06:53Alors, mon chéri...
06:55Sans eux.
06:57Madame, Pierre-Daniel n'est pas là ?
06:59Elle est allée chercher Mlle Mazard.
07:01On l'a demandé au téléphone.
07:03Ça fait pas longtemps qu'elle est allée chercher Mlle Mazard.
07:05Ça commence à m'agacer.
07:07C'est Gélal Berraguil, père de Yamina Berraguil,
07:10en dixième dans le lycée Jules Verne.
07:12Je voudrais parler à l'assistante sociale.
07:14Mlle Mazard, s'il vous plaît.
07:16Oui, parlez plus lentement, voulez-vous.
07:18Je parle lentement. Tu m'écoutes ? Je te dis.
07:20Je suis Gélal Berraguil, père de Yamina Berraguil,
07:22en dixième dans ton lycée.
07:24Je voudrais parler à Mlle Mazard, l'assistante sociale.
07:26Tu peux me la passer, s'il te plaît ?
07:28Ça doit être un travailleur immigré.
07:30Oui, ne quittez pas.
07:32Ne quittez pas.
07:43Tu voulais me voir ?
07:45Non, non.
07:47Si tu es venu ici, c'est bien pour me voir, non ?
07:49Oui, mais...
07:51Bon, je reviendrai.
07:53J'ai reçu une lettre.
07:54Une lettre d'amour. Tiens, lis-la.
07:56C'est pas du tout...
07:58T'as raison.
07:59Elle dit qu'elle m'aime, elle s'appelle Valérie Jumel.
08:01Tu la connais ?
08:02Je crois pas.
08:03Et BD, alors ?
08:04BD, maintenant ?
08:19À propos de téléphone, M. le Proviseur,
08:21Mlle Mazard demande à nouveau l'installation d'une ligne dans son bureau.
08:24M. le Censeur, réfléchissez bien à ceci.
08:26Dès le début, nous avons refusé l'installation de cette ligne à Mlle Mazard.
08:29Nous n'aurions pas accepté maintenant sans raison. De quoi aurions-nous l'air ?
08:32C'est tout à fait mon avis, M. le Proviseur.
08:37Cependant, il y a, vous l'avez dit vous-même,
08:39ce dérangement d'aller sans cesse chercher Mlle Mazard dans son bureau.
08:43Il va y avoir un moyen, je trouverai.
08:47Je vous remercie, M. le Proviseur.
09:00Eh, tu connais Valérie Jumel ?
09:02Non, quelle personne elle est ?
09:03Ça, je sais pas. Tu la connais, toi ?
09:06Non. Comment tu dis qu'elle s'appelle ?
09:08Valérie Jumel.
09:09Non, non, je sais pas.
09:10Non ? Bon, ben, merci.
09:16Il va tout gâcher.
09:21Tu veux quelque chose ?
09:24Tu veux quelque chose ?
09:30Vous envisagez une solution, M. Cazenot ?
09:32Écoutez, oui, M. le Proviseur, je pense que ça va pas être possible.
09:35D'ailleurs, je crois même que j'en ai une à l'atelier.
09:37Mais je vais vérifier tout de suite.
09:39Bon, alors rangez-moi ça. Merci beaucoup.
09:41Tiens, M. le Proviseur.
09:53Tu peux tout me dire, tu sais. J'ai l'habitude.
09:55Qu'est-ce qui va ?
09:57Je vais te faire un café.
10:00Merci.
10:03Bon, alors.
10:04Au revoir.
10:05Au revoir.
10:06Excuse-moi pour tout le temps.
10:07Ah, merci.
10:08Bon, alors, tu fais quoi ?
10:10Je fais du café.
10:11Pour moi, c'est ça.
10:12C'est un café ?
10:13Oui, c'est un café.
10:14C'est un café.
10:15Ah, c'est un café.
10:16C'est un café.
10:17C'est un café.
10:18C'est un café.
10:19C'est un café.
10:20C'est un café.
10:21C'est un café.
10:22Qu'est-ce qui ne va pas ?
10:28Comment tu t'appelles ?
10:33Tu peux quand même me dire ton prénom.
10:38Frédéric.
10:39Frédéric ?
10:40J'ai un figuel qui s'appelle comme ça.
10:42C'est Julie comme prénom, j'aime bien.
10:47Frédéric... Frédéric... Frédéric Martin.
10:53Tu es sûr que tu ne veux pas m'en dire plus ?
10:58Non, je ne peux pas.
11:03Une autre fois ?
11:12Au revoir.
11:13Au revoir.
11:23Anna, tu connais Valéry Gimel ?
11:25Valéry Gimel, à la télé ?
11:26Mais non pas à la télé.
11:27Mais où ça, là ?
11:28Au lycée.
11:30Ça te dirait.
11:31Merci Bélicher, à votre place, on ne fait pas l'entrée.
11:33On te presse Bélicher.
11:34On te presse.
11:42Bonsoir.
11:43Bonsoir.
11:44Bonsoir.
11:45Bonsoir.
11:46Bonsoir.
11:47Bonsoir.
11:48Bonsoir.
11:49Bonsoir.
11:50Bonsoir.
11:51Bonsoir.
11:52Bonsoir.
11:53Bonsoir.
11:58Tu ne dors pas encore ?
11:59Non, je termine ça.
12:05Tu m'appelleras demain au lycée ?
12:07Mady, il y a des moments, tu pourras peut-être penser à autre chose.
12:10Mais d'un coup de sou, sois sympa, ils sont sur le point de craquer, je le sens.
12:14Mais moi aussi je vais craquer, je le sens.
12:16Je le sens, mon frère.
12:21Tu m'appelleras demain ?
12:23Promis.
12:24Promis.
12:42Mais qu'est-ce que vous faites là, M. Cazeneuve ?
12:45C'est pour le téléphone.
12:47Le téléphone, ça y est ?
12:48Oui. Justement, il m'a resté une heure à l'atelier.
12:51En faisant passer un fil dans le couloir.
12:54Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
12:56Je vous le dis, c'est pour vous appeler au téléphone.
12:58Ça va être plus commode, non ?
13:00Surtout pour Mme Piedaniel.
13:03Comme dit M. le Proviseur.
13:05Ah, c'est M. le Proviseur qui a eu cette idée.
13:08Oui.
13:10D'accord.
13:15Une clochette, c'est plus que vous méritez une clochette, si vous laissez voir la réalité.
13:18Vous en voulez plusieurs, clochettes ?
13:20Non, j'en veux aucune, justement.
13:22Vous me fatiguez. Vous me fatiguez.
13:24Vous fatiguez tout le monde.
13:26Vous fatiguez Mme Piedaniel, vous fatiguez sans son.
13:32Allô ?
13:36Ce n'est pas possible pour l'instant, madame.
13:39Oui, Mlle Mazart est en conférence.
13:42Je vous en prie.
13:43Mes hommages, madame.
13:46Le courrier est terminé ?
13:48Il nous reste une ligne à taper, M. le Censeur.
13:55Tu connais Valérie Gimel ?
13:57Ah, la pin-up ?
13:58Avant, c'est...
13:59Mais je la connais bien, pourquoi ?
14:01Tu ne pourrais pas me la présenter ?
14:03Écoute, si, si je la vois, je te la montrerai.
14:05Qu'est-ce que tu veux en faire ?
14:07Non, c'est rien. C'est comme ça, je t'ai laissé.
14:11T'inquiètes pas, je viens de lui parler.
14:13Il est vraiment au point, je te suis.
14:15BD, tu viens copier ?
14:19Je vais boire.
14:22Eh ben, je te dirai que je t'aime.
14:27C'est bien, hein ?
14:29Oh non, les mecs, là, vous charriez un peu, non ?
14:32T'occupes, c'est du corneil.
14:34C'est du corneil, ça ?
14:35Eh ben, bon boulot.
14:37C'est bien, bon boulot.
14:42Mon chéri.
14:45Ça fait deux jours qu'il ne m'a pas dressé l'appareil.
14:47Qui, le protale ?
14:48Ouais, depuis l'histoire de la clochette, en fait.
14:51Ben, t'es peut-être allée un peu fort, non ?
14:53Oh, BD, une clochette de chef, faut pas charrier, quand même.
14:57Bon, ben, à ce soir, hein.
14:59T'oublies pas que c'est toi qui passes me prendre ?
15:01Non, j'oublie pas.
15:04Allez, bye.
15:05Bye.
15:11Bonjour.
15:12Vous allez bien ?
15:13Je suis pas la vieille, vous.
15:14Merci.
15:18Fausse café, elle m'a encore écrié.
15:20Qui ça ?
15:21C'est moi.
15:22C'est toi ?
15:23Oui, c'est moi.
15:24Elle m'a encore écrié.
15:25Qui ça ?
15:26Ma Valérie Gimel.
15:27Ah, ben, t'es content, alors.
15:28Ouais.
15:31Bonjour, Frédéric.
15:32Bonjour.
15:33Tu vas bien ?
15:35Non.
15:36Ben, viens me voir, tu sais que la porte est ouverte.
15:40Je peux pas.
15:43Comme tu voudras.
15:47Mademoiselle.
15:48Mademoiselle.
15:52C'est-à-dire que...
15:54Je peux pas parce que...
15:56C'est pas un cas comme les autres.
15:59C'est en moi et puis...
16:01Et puis qu'est-ce que diraient les copains si ils voyaient rentrer dans mon bureau ?
16:03C'est ça ?
16:04Un peu, oui.
16:08Deux rues Dufresne, d'où tu viendras ?
16:10C'est mon adresse.
16:12Tu viens quand tu veux.
16:14Si tu te mets à les recevoir aussi chez toi, maintenant...
16:16Dis un peu d'idée.
16:17Oui, mais si tu continues comme ça, t'auras plus de samedi, t'auras plus de dimanche, t'auras plus rien.
16:21Pas grave.
16:24Tiens.
16:31Tu veux un petit café ?
16:33Non, merci.
16:35Ben, suis-toi, alors.
16:37Alors, qu'est-ce qui t'arrive, Frédéric ?
16:40Ben, je suis venu, mais...
16:43C'est pas la peine parce que personne ne peut rien pour moi.
16:46Mais on peut toujours quelque chose.
16:48Non, pas là.
16:50Mais parle, on verra bien.
17:00Tu veux un petit café ?
17:02Non, merci.
17:04Vous avez un père ?
17:06Oui.
17:08Vous l'aimez ?
17:09Oui.
17:16Ben voilà, je vous ai tout dit.
17:20Tu n'aimes pas ton père.
17:23Personne ne l'aime, alors pourquoi je l'aimerais, moi ?
17:27Qu'est-ce qu'il fait dans la vie ?
17:29Qu'est-ce qu'il fait dans la vie ?
17:35Flic.
17:37C'est un flic.
17:41Pourquoi tu lui parles pas ?
17:44Il m'écoute pas.
17:47Et lui, est-ce qu'il te parle ?
17:49Quand il parle, c'est pour m'engueuler.
17:52Pourquoi il t'engueule ?
17:54Parce que je travaille mal.
17:56Pourquoi tu travailles mal ?
17:59Parce qu'il m'engueule.
18:07Tu voudrais que j'aille le voir ?
18:08Non, non.
18:15Voilà.
18:18Je vous ai dit, on peut rien pour moi.
18:22Rien du tout.
18:25Rien du tout.
18:32Dis donc, t'as pas vu Valérie Gimel ?
18:34Non, je la connais pas.
18:35Tu la connais pas ?
18:39Il leur a bientôt demandé à tout tisser, sa Valérie.
18:42Vous êtes vache avec lui.
18:44T'as raison, je vais arranger ça.
18:46Dis donc, Julien, t'as pas vu Valérie Gimel, elle te cherchait ?
18:49Moi, elle me cherchait ?
18:50Mais oui, elle était là il y a cinq minutes, elle m'a demandé si je t'avais pas vu.
18:52Alors que tu la connais.
18:53Si je la connais, tout le lycée la connaît.
18:55Valérie !
18:56Valérie ! Valérie Gimel !
18:58Valérie !
18:59Valérie !
19:00C'est con, elle était là il y a trois secondes, dis donc, elle est partie.
19:02Valérie !
19:03Valérie !
19:04Valérie Gimel !
19:05Ah, ben du péron !
19:06Ah non, je crois que je suis toujours aussi bête !
19:08Excusez-moi, madame, je cherche Valérie Gimel.
19:10Elle est pas sous mes jupes.
19:11Ah, ça fait fur ! Ah, ça fait fur !
19:12Valérie !
19:13Valérie Gimel !
19:15Valérie !
19:17Valérie !
19:18Ah, ben la cour est pas assez grande, non ?
19:20Bon, t'es prête ou quoi ?
19:21Oui, ben attends, les pompieres.
19:23Marta, Marta, Marta...
19:26Marta.
19:28Louis Voltaire.
19:29Ben voilà !
19:30Je vais aller le voir, moi, c'est pas pas gênant.
19:35Voilà, mis.
19:52Merci.
20:13L'assistante sociale ?
20:14Pauvre mère et moi qui n'avons pas fait mon ménage !
20:16Ça n'a pas d'importance.
20:17Bon, entrez, vous allez voir mon mari.
20:19Il y a la petite qui veut nous parler de Frédéric.
20:22Bonjour, mademoiselle. Bonjour.
20:24Ça ne va pas nous empêcher de prendre le pastis, ça, hein?
20:27Il est bientôt midi. C'est le moment.
20:29Tenez, asseyez-vous, mademoiselle.
20:31Maman apporte les verres.
20:33Bon. Et alors, Frédéric, ça va?
20:50Bloqué? Mon fils est bloqué devant moi.
20:54Et toi, devant lui.
20:56Eh bien, si on s'est bloqués, il n'y a pas bien longtemps.
20:59Maille-Félicia, tu ne vois pas qu'elle te fait marcher, la petite?
21:02C'est encore une blague de Frédéric. Il a bien monté son coup.
21:05Il faut dire qu'il nous en a fait des farces, lui.
21:08Vous n'êtes pas dans la police? Dans la police?
21:11Oh, écoutez-moi. Oh, Félicia.
21:13Je ne suis pas dans la police.
21:15Vous n'êtes pas dans la police? Dans la police?
21:18Oh, écoutez-moi. Oh, Félicia.
21:20La petite, elle est assistante sociale comme moi. Je suis bonne soeur.
21:23C'est sa copine. Frédéric, j'en suis sûre, c'est sa bonne amie.
21:26Ecoutez, s'il vous plaît, Yannick.
21:28Je le savais. Je le savais.
21:30On est le 1er avril. Je savais qu'il y avait quelque chose comme ça.
21:33Eh bien, vous, vous savez la jouer, la comédie.
21:35Oh, Yannick, vous êtes sa bonne amie?
21:37Le voilà. Jonathan, le voilà. Le voilà, le Frédéric.
21:42Oh, mon Dieu. Qu'est-ce qu'il y a?
21:44Oh, Frédéric. Oh, qu'est-ce qu'il y a?
21:47Un accident? Une voiture?
21:49Frédéric, réponds, réponds.
21:51Poisson d'avril. Oh, mon amour, mon amour.
21:55Allez, viens boire le coup avec ta copine.
21:57Tu sais qu'elle nous a tout raconté. Il paraît que tu es bloqué.
22:00Oui. Quand c'est que tu débloques, Frédéric?
22:02Mais c'est l'assistante. Oui, oui, qui a voulu nous avoir.
22:04Elle aussi, elle a voulu nous avoir, mais ça n'a pas pris, dit l'assistante sociale.
22:08Un flic, moi.
22:10À la vôtre. Vive le poisson d'avril.
22:12Allez, à votre santé, les amoureux. Petite farceuse, là.
22:18La vache. Une fausse identité, dit.
22:20Quoi? C'est que j'avais l'air malin.
22:23Il n'en pentera pas au paradis, j'aime autant me dire.
22:28Au revoir. Au revoir, petite.
22:30Regardez le sourire. À une autre fois.
22:33Poisson d'avril. Et vivons le poisson d'avril.
22:43Bonjour, Frédéric Martin.
22:47Tu t'es bien foutu de ma gueule, là.
22:49Non. Comment non?
22:51J'y suis allée, moi, chez les Martins. Je les ai vus, les Martins.
22:54Ils ne sont pas bloqués du tout, les Martins.
22:57Vous y êtes allé? Oui. Ça te fait rire?
23:00Vous avez promis de ne pas aller voir mon père. On ne peut faire confiance à personne.
23:04Tu ne vas pas m'engueuler, en plus.
23:06J'aurais voulu être là.
23:08J'aurais voulu être là.
23:10T'avais qu'à t'appeler Martin. Tu m'as bien eu avec ton blocage, tiens.
23:13Mais c'était vrai.
23:15Comment c'était vrai?
23:16Tout ce que je vous ai dit, il n'y a que Martin qui n'est pas vrai.
23:19Tes camarades vont entrer en classe de français.
23:21Je te prie de ne pas perdre ton temps en parlotes inutiles.
23:27Monsieur le proviseur,
23:29un élève qui expose ses problèmes ne perd pas son temps en parlotes inutiles.
23:33Mademoiselle, je suis proviseur de ce lycée.
23:35Je vous prie de me parler correctement.
23:37Je vous parle très correctement, monsieur le proviseur.
23:40Je vous dis simplement que ce garçon a des problèmes.
23:43Des problèmes? Je serais curieux de connaître les problèmes de ce garçon.
23:47Des problèmes avec un père qui ne l'aime pas et qui le paralyse.
23:51Mademoiselle, ce n'est pas la première fois que je vous surprends,
23:53vous y missant dans des rapports familiaux.
23:56Je vous dis tout net que je ne le tolérerai plus.
23:58Monsieur le proviseur, sauf le respect que je vous dois,
24:01je me permets de vous rappeler que nous ne faisons pas partie de la même administration.
24:05Vous n'avez pas à juger mon travail.
24:07Je n'ai pas à juger votre travail.
24:09C'est ce que nous allons voir.
24:11Madame Piedaniel, appelez-moi à la préfecture immédiatement.
24:14La direction de l'action sanitaire sociale.
24:16Oui, monsieur le proviseur.
24:28Bonjour.
24:29Sagné, est-ce que tu peux m'en asservir?
24:31Bien sûr.
24:32Je voudrais que tu leur donnes un sujet dans le genre portrait du père.
24:35Je leur ai fait faire le fils, je peux leur faire faire le père.
24:38Le père n'est pas un mauvais sujet.
24:41Je te remercie.
24:42Ciao.
24:43Au revoir.
24:52Oui, monsieur le proviseur.
24:55Oui, oui, je comprends.
24:58Écoutez, je ferai la commission à madame l'assistante sociale-chef.
25:01Vous pouvez compter sur moi, monsieur le proviseur.
25:05D'accord. Au revoir, monsieur le proviseur.
25:10Qu'est-ce qu'il voulait?
25:11Il demande une inspection pour Joël Mazard.
25:15Il dit qu'elle fourre son nez partout.
25:17Et lui alors?
25:19Nous n'avons pas d'ordre à recevoir d'un proviseur.
25:22Il insiste, ça fait déjà trois fois qu'il m'appelle.
25:28Bon.
25:31Je vais envoyer madame de Chabanac.
25:34Vous avez un moyen de joindre Joël Mazard?
25:36Je peux l'appeler au lycée.
25:38Alors appelez-la et prévenez-la.
25:41De quoi?
25:42De rien.
25:44Dites-lui qu'elle va avoir une inspection surprise.
25:58Oui?
26:00Excusez-moi de vous déranger, monsieur le proviseur.
26:04Il faudrait dire à monsieur Frédéric que son papa
26:06l'attend à son bureau tout de suite après la classe.
26:08D'accord.
26:15Frédéric!
26:17Frédéric!
26:19Frédéric!
26:21Frédéric!
26:23Frédéric!
26:25Frédéric!
26:27Ton père veut te voir.
26:28Va pour le cours dans son bureau.
26:43Mademoiselle Mazard, j'ai reculé au maximum
26:45les bandes de la patience.
26:48Je vous préviens tout de suite que je n'irai pas plus loin.
26:51Comme vous vous occupez des cas sociaux, je l'accepte.
26:53Cela peut avoir son utilité.
26:54Mais que vous vous occupez d'un garçon qui a tout ce qu'il lui faut
26:56et qui ne vous demande rien...
26:57Je ne me serais pas occupée de Frédéric
26:59s'il ne me l'avait pas demandé, monsieur le proviseur.
27:01Il vous l'a demandé? Alors non.
27:03Oui, il a besoin de soutien.
27:05Il n'a qu'à demander à sa famille.
27:07Mais là, il y a le problème, justement, sa famille.
27:09Et ben quoi, sa famille?
27:11C'est pas terrible.
27:12Comment?
27:13Enfin, sa mère, je ne sais pas, mais son père, en tout cas,
27:15d'après ce que j'ai pu comprendre.
27:16Vous avez compris quoi?
27:18Votre formation vous permet également de juger les familles,
27:20c'est dans vos attributions?
27:22Non.
27:23Non, mais...
27:26il est facile de comprendre qu'il doit être assez difficile
27:28à notre époque d'être le fils d'un flic.
27:30Mademoiselle, je...
27:31Enfin, d'un commissaire, si vous le préférez, ou d'un CRS,
27:33je ne sais pas, au juste.
27:34Ni flic, ni CRS, mademoiselle, je vous prie d'être polie.
27:38J'exerce mon métier comme je l'entends,
27:39ce ne sont pas les insultes...
27:41Entrez.
27:42Ah, vous voilà, monsieur.
27:44Alors, il paraît que votre père est une brute,
27:46que vous avez besoin d'une consolatrice, d'une nounou,
27:48d'une assistante sociale.
27:50Il paraît que vous n'êtes plus le fils d'un proviseur,
27:51mais d'un CRS.
27:53Quoi ?
27:55C'est vous qui me l'avez dit, non ?
27:57Vous n'avez pas dit que le père de mon fils était flic ?
28:00Parce que Frédéric est votre fils ?
28:02Oui, mademoiselle.
28:04Frédéric est mon fils.
28:08Je ne pouvais peut-être pas deviner,
28:09mais en attendant, je vais avoir une inspection.
28:12Et alors ?
28:13Et alors, et alors...
28:14Alors, rien.
28:15Bah, qu'est-ce que t'as ? T'as les chocottes ?
28:17Non, c'est pas que j'ai les chocottes,
28:18mais je n'ai pas l'impression d'avoir fait grand-chose jusqu'à maintenant, c'est tout.
28:21Comment ça, t'as pas fait grand-chose ? Tu rigoles !
28:23Ouais, et qu'est-ce que j'ai fait ?
28:27Tu nous fais du bon café.
28:30Dis-donc, je te le dis à toi parce que t'es un copain,
28:31mais elle m'a filé un rendez-vous.
28:33Qui ?
28:34Valérie Gimel, elle m'a écrit.
28:36J'ai rencard demain midi au Jardin Public.
28:38Espèce de braille.
28:39Qu'est-ce que tu dis ?
28:40C'est du patois, je dis, c'est pas vrai.
28:42Bah si, c'est vrai.
28:43Si, si, c'est vrai.
28:48Entrez.
28:50Madame de Chabanac.
28:54Monsieur le Proviseur.
28:55Mise en marge, madame.
28:59Monsieur le Proviseur,
29:00je viens à votre demande d'inspecter mademoiselle Mazart,
29:03dont le comportement semble...
29:05Croyez bien, madame, que je ne nourris à l'égard de mademoiselle Mazart aucun sentiment malveillant.
29:11Je ne me permettrai pas de supposer le contraire, monsieur le Proviseur.
29:14Simplement, je me demande si dans l'exercice de son difficile métier,
29:17mademoiselle Mazart montre toujours le doigté, le tact nécessaire.
29:23Elle est jeune, il est vrai.
29:24Oui, certes.
29:26Mais je vous le dis en toute franchise, madame l'inspectrice,
29:28je serais navré qu'il lui arrive à quelque chose de fâcheux.
29:33Et ce propos vous honore ?
29:36Je me demande si notre établissement correspond tout à fait aux qualités de mademoiselle Mazart.
29:42Vous voulez dire qu'un changement de poste serait souhaitable ?
29:44Non, ce n'est qu'une éventualité, nous n'en sommes pas encore là.
29:47Non.
29:48Non, mais je serais d'ailleurs navré si j'avais pu proposer...
29:51Rassurez-vous, cher monsieur.
29:53J'inspecterai mademoiselle Mazart dans un esprit de totale liberté.
29:56De toute façon, madame l'assistante sociale, chef et moi-même tenons vous remercier de votre initiative.
30:01Il est tellement rare de voir un chef d'établissement s'intéresser à notre travail.
30:05En vous signalant les quelques défaillances de mademoiselle Mazart,
30:08j'ai simplement essayé de faire le mien le mieux possible.
30:11Je vous en félicite.
30:12Et j'ai été ravi de vous connaître, madame.
30:14J'espère avoir l'honneur de vous présenter mes hommages avant votre départ.
30:31Et comment ça se passe une inspection ?
30:33Quoi ?
30:34Quoi ?
30:35Ouais, bah comment on propose café, comment on juge son travail ?
30:38Je sais pas.
30:39On risque de l'emmerder.
30:41Rolande Bénard !
30:44Quelle est la question posée ?
30:46Les trois glorieuses.
30:48Date, cause,
30:51événement, conséquence.
30:54Conclusion.
30:55Oui, je savais même pas lire.
30:59Je suppose que je dois cette inspection à l'initiative de monsieur...
31:02Mademoiselle, je vous en prie.
31:04Même si quelqu'un a sollicité cette inspection,
31:06ça ne change rien à l'impartialité que je dois montrer dans cette affaire.
31:09Donc ne soyez pas contractée.
31:12Oui, entrez.
31:13Joëlle, je me suis payée un 17 en maths.
31:15Mais ça va, tu es contente ?
31:17Vachement, ouais.
31:18Bon, c'est tout ce que tu voulais me dire parce que je suis occupée, là.
31:21Ah bon, bah excuse-moi, mais enfin je voulais te dire que j'avais 17
31:24parce que je pensais que ça te ferait plaisir, quoi.
31:26C'est bien, bravo, Rolande.
31:28Bon, bah à tout à l'heure.
31:30A tout à l'heure.
31:31Excusez-moi.
31:37Super !
31:40Avez-vous l'impression que les élèves vous ont adopté ?
31:43C'est difficile à dire.
31:45Certains, oui.
31:47Pour les autres, je ne sais pas.
31:49Mais pour ceux que vous connaissez ?
31:51Oui, entrez.
31:54Ah, t'as du monde ?
31:56Oui, j'ai du monde.
31:57Ah, j'ai du monde.
31:59Ah, t'as du monde ?
32:01Oui.
32:02Je voulais juste te dire, ça y est, je parle pas toi avec mon père.
32:04C'est chouette, non ?
32:05Formidable.
32:06Je veux pas te déranger plus longtemps. Allez, salut.
32:08Salut.
32:10Ils vous tutoient ?
32:12Oui.
32:13Pourquoi ?
32:14Simplement parce que nous sommes du même âge.
32:17C'est une bien belle réponse.
32:19Mais ne craignez-vous pas, malgré tout, que pour le respect...
32:22Je tutoie mes parents et je les respecte beaucoup.
32:26Madame, l'inspectrice de l'assistance n'est pas encore sortie ?
32:29Je ne l'ai pas vue, M. le Proviseur.
32:38Hé, mais mon nom !
32:40Laissez-moi !
32:42Mon nom et mon nom !
32:43J'en ai pas pour Valérie Gimel demain.
32:45Putain, tu fais chier avec tes bonbons garnets et tes bonbons rouges.
32:47C'est tout ce que t'as trouvé de l'eau froide.
32:48Ah oui, je vais m'en racheter. Avec quoi, toi ?
32:51Faut calmer.
32:53Un cas d'incarcération.
32:55Une tentative de viol.
32:57Oui ?
33:00Oui ?
33:01Hé, pause café pour l'orientateur, mon père fait confiance.
33:04Il te laisse carte blanche. Salut.
33:07Vous avez une bonne fréquentation des élèves ?
33:09Oui, assez bonne, oui.
33:11Ils vous appellent ? Pause café ?
33:14Oui, c'est ça.
33:15Pourquoi ?
33:16Parce que quand ils viennent me voir, je leur fais du café.
33:19Ah, parfait.
33:20Vous pourriez m'en faire un ?
33:22Pardon ?
33:25Vous pourriez me faire un café ?
33:29Madame, le chabalac n'est toujours pas sorti ?
33:31Toujours pas.
33:32J'ai l'impression que ça ne va pas se passer tout seul.
33:40C'est pas ma place.
33:42Non, non, non, c'est non.
33:45Bon, alors, écoute.
33:46Si tu me refiles tes bonbons, je te file un patin.
33:48D'accord ?
33:49Ok.
33:51Et où ça, le patin ?
33:52Tu veux qu'elle t'embrasse sur les oreilles ?
33:58Il est excellent.
34:00Je comprends que les élèves aiment venir vous voir.
34:04Oui ?
34:07Car ils aiment venir vous voir, c'est évident.
34:09Qu'est-ce qu'il y a, Julia ? Tu vois bien que j'ai du monde.
34:11Oui, je sais, je sais.
34:13C'est les copains. Enfin, c'est mon père qui t'envoie ça.
34:15Il a insisté.
34:16Tiens.
34:17Qu'est-ce que c'est, des bonbons ?
34:19C'est pour te remercier de tout ce que t'as fait.
34:21Voilà.
34:22Au revoir, au revoir, madame.
34:26Je dois vous dire, mademoiselle Mazard,
34:27que depuis que je fais des inspections,
34:29c'est la première fois que je constate une telle réussite.
34:35Il faut que je vous dise que ce n'est pas tous les jours comme ça.
34:39Je sais.
34:40Je sais que ce n'est pas tous les jours comme ça.
34:43Je suis un peu gênée de ce qui se passe aujourd'hui.
34:50Elle est intelligente.
34:51Certainement.
34:52Dévouée.
34:53Compétente.
34:54Certainement.
34:55Elle sait se faire aimer des élèves, j'en ai eu la preuve.
34:56Elle est jeune, passionnée.
34:58Mais...
34:59Pourquoi dites-vous mais, monsieur le proviseur ?
35:00Parce qu'il y a toujours un mais, madame.
35:01Il y a toujours un mais, c'est vrai.
35:03Et il y en a un ici aussi.
35:05Vous comprendrez que je garde cela pour mon rapport à ma propre administration.
35:08Certainement, je pense aussi...
35:09Monsieur le proviseur, il y a un manque sérieux.
35:11Un manque grave dans le service de mademoiselle Mazard.
35:14Oui, cet enfant, c'est vrai, possède toute la qualité que nous avons dite.
35:17Mais pour réaliser pleinement sa tâche, il est évident qu'il lui manque quelque chose de précieux.
35:21Et c'est ?
35:22Le téléphone.
35:23Pardon ?
35:24Je dis le téléphone, dans son bureau.
35:26L'assistance sociale est un métier de communication.
35:29Comment voulez-vous communiquer de nos jours si vous n'avez pas le téléphone ?
35:32Merci.
35:33Monsieur le proviseur.
35:40Mon chéri, tant pis, je ne résiste plus.
35:46Comme le dit le proverbe chinois,
35:49si la fleur tombe avant le fruit, c'est que la mésange l'a bien voulu.
35:56Je serai demain midi, au jardin de la Nouvelle-Église,
36:00et je serai là-bas.
36:03Comme la fleur tombe avant le fruit, c'est que la mésange l'a bien voulu.
36:08Je serai demain midi, au jardin de la Nouvelle-Église.
36:14Descends les escaliers et pénètre dans l'ancien jardin.
36:19Je t'y attendrai.
36:21A demain, mon homme.
36:24Ta Valérie Gimbert.
36:33Ta Valérie Gimbert.
37:00C'est toi, ta Valérie Gimbert ?
37:02Ça, c'est sûr.
37:33A l'aide.
37:57Alain, travail sérieux, comme d'habitude, c'est bien.
38:01C'est une catastrophe, c'est, avec les circonstances étélémentes, au revoir.
38:06C'est bien les filles, c'est bien.
38:08Non, j'ai gardé la meilleure discerte pour la fin.
38:11Et c'est pas une discerte de filles.
38:13Et donc qu'est-ce qui se passe Frédéric ?
38:16Tu prends goût au français maintenant ? Tu m'avais pas habitué à ça.
38:19C'est bien écrit.
38:21Il y a des comparaisons, des images.
38:23C'est incisif aussi.
38:26Et c'est très libre.
38:28Écoutez.
38:30Mon père, proviseur de lycée, c'est-à-dire procureur général,
38:34juge, témoin à charge,
38:37toujours parti civil, jamais avocat de la Défense,
38:40voulant l'ordre à tout prix, c'est-à-dire la force à tout instant.
38:44Ah, le potoine !
38:46Doucement, vous êtes en train de faire une manifestation.
38:49Surtout que je vais pas tout vous lire.
38:51Et il n'y a pas que ça dans la discerte de Frédéric.
38:53Et c'est par là que ça devient un très bon travail.
38:56Écoutez.
38:57Je pense au temps heureux, où sur le bord de mon lit d'enfant,
39:00de ses doigts agiles, mon père faisait courir les cow-boys à la poursuite des Indiens.
39:05Moi, bison doré, je me cachais sous les draps apeurés.
39:09Heureusement, grâce aux doigts de mon père, les cow-boys s'en allaient en un galop lointain.
39:13Alors je baissais le drap jusqu'au moment où la cavalcade des chevaux s'y annonçait à mes oreilles.
39:19Fort, plus fort. Prêt, plus près.
39:23Ah oui, mon père, alors comme vous étiez près de moi.
39:27C'est très bien, Frédéric XVII.
40:24C'est effectivement un bon devoir.
40:28Ton professeur a peut-être été un peu indulgent dans sa notation, mais il faut le reconnaître.
40:32C'est un bon devoir.
40:34De plus, ce que tu dis sur moi dans la deuxième partie de ta dissertation m'a beaucoup touché.
40:42Tu le penses bien.
40:44Je te félicite.
40:46En revanche, j'ai beaucoup moins apprécié les termes que tu emploies à mon égard dans la première partie du portrait.
40:53Certes, tu es libre de ton jugement, mais dans ce lycée, tu n'es pas un élève comme les autres.
40:59Tu es le fils du proviseur.
41:02Toutes tes paroles, tous tes gestes prennent à ce titre une grande importance.
41:10Toutes tes paroles, tous tes gestes prennent à ce titre une grande importance.
41:17Les critiques que tu as formulées à mon égard publiquement ont provoqué des manifestations et nuient à la bonne marche de cet établissement.
41:25J'entends que ça ne se renouvelle plus.
41:29Sinon, je serai obligé de sévir.
41:33Tu m'as bien compris ?
41:35C'est bien, tu peux te retirer.
42:06Monsieur le proviseur, Julien s'est suicidé.
42:08Quel Julien ?
42:09Julien, le petit Julien, l'amoureux.
42:12Il s'est suicidé.
42:13Dans le lycée ?
42:14Non, chez lui.
42:15On l'a emmené à l'hôpital.
42:17Julien Bénichet.
42:18Mais ça ne dit rien du tout.
42:19Son père est inspecteur de police.
42:21Il s'est servi de son revolver.
42:23Comment, le revolver de son père ?
42:25Oui.
42:26Il faut que j'appelle l'hôpital.
42:29Frédéric !
42:32Frédéric !
42:34Ecoute-moi !
42:36Ecoute-moi, s'il te plaît.
42:41Faut que je te parle.
42:43Qu'est-ce que tu veux ?
42:45Je veux te parler.
42:48J'ai besoin de toi.
42:50Et je t'en supplie, ne me déranges pas.
42:53Je t'en prie, je t'en supplie.
42:55Écoute-moi, s'il te plaît. J'ai 1200 élèves dans ces lycées.
43:02Certains arrivent en terminale sans que je les ai jamais vus.
43:05600 nouveaux entrent chaque année.
43:08Il faudrait que je fasse chaque jour la connaissance de 3 ou 4 d'entre eux
43:12pour les connaître tous à la fin de l'année.
43:15Et quand je dis les connaître tous, ça veut dire être capable de mettre un nom sur leur visage,
43:21de fixer l'aspect de leur scolarité antérieure,
43:25de connaître la profession de leurs parents, etc.
43:30Pourquoi tu me dis tout ça ?
43:32Parce que j'ai besoin de te le dire.
43:34Parce que j'aurais voulu te le dire plus tôt.
43:39Oui, je sais, vous avez l'impression d'être à la caserne et vous y êtes, ou presque.
43:45Mais moi, on ne me demande pas si la caserne est de mon goût.
43:49On me demande de la faire marcher, c'est tout.
43:52Avec des moyens de caserne, peut-être.
43:55Mais si depuis tant d'années on emploie ces moyens, c'est probablement parce qu'il n'y en a pas d'autres.
44:00Pourquoi tu me dis ça ?
44:02Parce que le 19e siècle a inventé l'usine et que le 20e siècle en a fait son symbole.
44:09Tout. L'atelier, le bureau, la boutique, l'officine du pharmacien.
44:15Tout. Nous avons tout remplacé par des usines.
44:19Des usines à bâtir, à manger, à soigner.
44:23Des usines à compter, à prévoir.
44:28Même des usines à se marier.
44:34Nous, nous sommes des usines à savoir.
44:38Chaque élève est un boulon qui passe devant l'OS.
44:42Nous tapons dessus en lui criant, mettez-vous bien ça dans la tête.
44:46Nous ne voulons pas qu'il y ait des pièces défectueuses à la sortie,
44:49parce que ça prouverait que nous avons manqué notre coup et que nous n'avons pas frappé au bon endroit.
44:56Nous voulons donc les éliminer avant que le patron s'en aperçoive.
45:02Pourquoi tu me dis ça ?
45:05Parce que le petit Julien s'est suicidé.
45:09Julien ?
45:11Julien Benichet ?
45:13Oui, je crois que c'est ça.
45:40Julien Benichet.
45:45On se parlait parfois.
45:50Sa mère est partie il y a deux ans.
45:53Il vit avec son père.
45:55C'est un...
45:56Un flic.
46:01Ouais, c'est ça.
46:04Il est souvent en déplacement.
46:07Pourquoi tu m'as dit tout ça ce soir ?
46:10Parce que...
46:13Parce que j'ai pas su te le dire tout à l'heure, mais ton devoir est excellent.
46:19Monsieur... Monsieur Doche n'a pas exagéré sur la note.
46:25Ça vaut ça.
46:29C'est un très bon professeur.
46:33Oui, c'est vrai.
47:03Bonjour, Julien.
47:09Alors, comment tu te sens ?
47:12Ça va.
47:34Tu nous en fais de belles, toi, tu sais.
47:38T'as vu le docteur ?
47:40Oui.
47:41Et qu'est-ce qu'il dit ?
47:44Il dit que si tu voulais toucher le cœur, faudrait que tu revois ton cours d'anatomie.
47:49Seulement, il dit aussi que tu aurais pu perforer le foie.
47:53Ça m'est égal.
47:56Tout m'est égal.
47:59Tout m'est égal.
48:03Il est pas venu, mon père ?
48:06Il viendra ce soir.
48:08Il était à Marseille.
48:11Qu'est-ce qu'il va m'engueuler ?
48:14Il sera bien trop content de te retrouver.
48:18Qu'est-ce que tu crois ?
48:21Qu'il ne t'aime pas ?
48:24Personne ne m'aime.
48:27Et moi, alors ?
48:29Je t'aime pas.
48:36Tiens, t'as une visite.
48:44C'est mon père ?
48:46Non, c'est pas ton père.
48:50Fleury ?
48:52Mais qu'est-ce que tu fous là ?
48:55Qui c'est qui t'a dit de venir ?
48:57Personne.
49:01T'es venue pour me voir ?
49:03Ouais. Et puis aussi, je t'ai apporté quelque chose.
49:06Qu'est-ce que c'est ?
49:08Quelque chose que je te devais. Tu te rappelles pas, pour les bonbons ?
49:26Je t'ai apporté quelque chose.
49:29Qu'est-ce que c'est ?
49:32Quelque chose que je te devais. Tu te rappelles pas, pour les bonbons ?
49:36Quelque chose que je te devais. Tu te rappelles pas, pour les bonbons ?
49:40Quelque chose que je te devais. Tu te rappelles pas, pour les bonbons ?
49:44Quelque chose que je te devais. Tu te rappelles pas, pour les bonbons ?
49:48Quelque chose que je te devais. Tu te rappelles pas, pour les bonbons ?
49:53Qui c'est qui t'a dit de venir ?
49:57Personne.
50:00Qui c'est qui t'a dit de venir ?
50:03Personne.
50:10Où tu es ?
50:13Pourquoi t'es venu la nuit ?
50:16Comment fais-tu pour venir ?
50:19Ils sont grands et leurs rêves sont grands
50:26L'adolescent est un enfant
50:34Est un enfant qui rêve d'un cerf blanc
50:41Vient dans son rêve pour l'entraîner sur l'océan
50:53Tous les enfants ont des rêves cassés
51:00Voici le temps, le grand temps des passés
51:08Rien n'est plus bon que le cadeau
51:16De ces enfants qui rêvent les seuls dans l'ombre
51:23Vivre son rêve et donner sa liberté
51:31Et rien qu'un peu d'amour
51:41Et rien qu'un peu d'amour
51:49Tous les enfants ont besoin de rêver
51:57Plus ils sont grands, plus leurs rêves sont grands
52:05L'adolescent est un enfant
52:12Est un enfant qui rêve d'un cerf blanc
52:20Vient dans son rêve pour l'entraîner sur l'océan
52:31Un océan d'amour
52:39Un océan d'amour
52:49Un océan d'amour

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