Casques bleus au Liban: "Des soldats de maintien de la paix ne sont pas des cibles militaires" selon Adéa Guillot, porte-parole en France de l'ONG CARE
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a annoncé vendredi que deux Casques bleus avaient été blessés près de la frontière avec Israël. Jeudi déjà, deux Casques bleus indonésiens avaient été blessés après des tirs israéliens sur le QG de la Finul, provoquant un tollé international. 700 soldats français participent à cette force des Nations unies.
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00:00On est inquiets depuis plusieurs mois déjà, je dirais.
00:02Mais là, est-ce que vous avez l'impression qu'on est quand même à un point de bascule ?
00:05Pas seulement avec le fait de viser délibérément ou pas.
00:08Et nous, on n'est pas là pour dire si c'est délibéré ou pas des soldats de la Finule.
00:12C'est ce que dit en tout cas la Finule, c'est ce que dit un certain nombre de pays.
00:15J'entends, ce sont des gardiens de la paix, ce sont des soldats de la paix.
00:18Donc, ce dont nous sommes inquiets d'une manière plus large,
00:21c'est la manière dont le droit humanitaire international n'est pas respecté dans l'ensemble de la région.
00:28C'est-à-dire que des soldats de maintien de la paix ne sont pas des cibles militaires,
00:32tout comme les civils ne sont pas des cibles militaires.
00:34Donc, ce qui nous inquiète, c'est plutôt la manière dont aujourd'hui sont interprétées les règles de la guerre.
00:40Dans la guerre, il y a des règles.
00:41Il y a des règles d'engagement, il y a des règles de respect d'un certain nombre de populations
00:46qui n'ont pas à être visées par les actions militaires des parties, toutes les parties au conflit.
00:51Et aujourd'hui, nous avons d'un côté des soldats de la Finule blessés,
00:55de l'autre, un million de personnes déplacées, plus de 10 000 blessés, près de 2 500 morts.
01:00Et nous avons même du personnel de secours qui a été visé il y a quelques semaines.
01:04Donc, le personnel de secours, c'est les gens qui, comme nous,
01:06moi, j'appartiens à une organisation CAIR où nous apportons un soutien humanitaire,
01:11des gens qui, comme nous, quand on est dans la rue, nous ne sommes pas sûrs aujourd'hui d'être en sécurité.
01:15Donc, pour nous, ce qui nous inquiète, si vous voulez, c'est l'ensemble de ce climat de non-respect
01:21du droit humanitaire international dont nous nous sommes, tout de même, rappelons-nous,
01:26collectivement équipés au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
01:31On n'en dit plus jamais ça.
01:32C'est-à-dire qu'on s'est équipé de ces droits en se disant
01:35l'humanité, même au pire d'un conflit, doit pouvoir être préservée.
01:40Il y a des principes humanitaires importants.
01:42Et parmi eux, il y a le respect d'un certain type de personnes.